Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Que ta maison soit une maison de réunion pour les Sages" (Pirké Avot 1,4)

-> Le Tiféret Shlomo interroge : que doit faire une personne pauvre qui ne peut pas se permettre d'avoir de nombreux invités chez elle? Comment accomplir ce verset?

Il explique :
en réalité, le terme "maison" est une métaphore pour le corps qui héberge l'âme.
Ainsi, ce Pirké Avot signifie : Que ton corps soit nettoyé et purifié afin qu'il puisse être un lieu de "réunion pour les Sages".
En effet, il existe le concept de "ibour néchama", lorsque l'âme d'un tsadik vient résider dans le corps d'une personne afin de l'aider à accomplir une volonté d'Hachem, que ce soit par le biais de l'étude de la Torah ou bien de l'observation des mitsvot.
[c'est un gagnant-gagnant pour le tsadik qui en échange de son aide va également profiter de cette mitsva pour s'élever davantage, alors que normalement une fois mort on ne peut plus évoluer.]

[dans l'introduction au Chaar haGuilgoulim, le Arizal parle de cette notion : "les esprits des tsadikim ou leur âme peuvent venir et résider dans une personne, dans le secret de ce qui est appelé : "ibour" (littéralement : la grossesse), afin de l'aider à servir Hachem". ]

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-> b'h, sur ce Pirké Avot, voir également : http://todahm.com/2022/02/08/34910

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-> "Que ta maison soit un lieu de réunion pour les Sages ; attache-toi à la poussière de leurs pieds et bois leurs paroles avec avidité" (Pirké Avot 1,4)

-> "bois leurs paroles avec avidité" :
Le Pri 'Haïm de Zlotchov enseigne :
ce Pirké Avot est basé sur le verset suivant : "Si ton ennemi a faim, donne lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire" (Michlé 25,21), qui fait référence à notre ennemi commun : le yétser ara.
Le pain et l'eau font référence à la Torah.
[La guémara (Baba Kama 17a) dit que l'eau est une référence à la Torah ; et le pain fait également référence à la Torah selon le verset : "Venez, mangez de mon pain" (Michlé 9,5)]

Lorsque le Pirké Avot nous conseille : "bois avec avidité" = lorsque ton yétser ara vient te séduire alors donne lui de la Torah à boire et il te laissera tranquille.
Comme nos Sages (guémara Kidouchin 30b) affirment : "Amène-le [le yéser ara] à la maison d'étude de Torah (beit midrach) ; s'il est de pierre, il va fondre".
C'est le sens de notre michna des Pirké Avot : lorsque notre yétser ara est assoiffé de désirs et qu'il tente de nous séduire, alors "bois leurs paroles avec avidité" = les mots de la Torah et les mots de nos Sages qui sont pleins de moussar (moral juif), d'inspiration, de remontrance, et alors le yétser ara va te quitter.

["s'il est de pierre, il va fondre" = normalement la pierre devrait exploser, mais en réalité la Torah est un feu tellement intense qu'à l'image d'une pierre qui va fondre à une température extrêmement élevée, notre yétser ara va s'évaporer au contact de notre étude de feu de la Torah.]

"Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

=> Comment peut-on assigner de la crainte à Hachem? Est-ce qu'il existe une crainte aux cieux, que nous devons alors mettre sur nous-même?

-> Le Ohr Yécharim (rabbi Moché 'Haïm Kleinman) explique :
Hachem ne craint qu'une seule chose : qu'un juif en vienne à fauter et par cela il s'éloigne d'Hachem.
[à notre niveau nous ne voyons aucune différence (libre arbitre oblige), mais Hachem voit clairement à quel point une faute nous éloigne de Lui. Or, Hachem nous aime individuellement et collectivement d'une façon infinie, et à chaque fois qu'un juif (Son enfant adoré) s'éloigne de Lui, cela Lui cause une énorme souffrance.]

Ainsi, c'est de cette crainte que nous devons aussi partager.
Nous devons également craindre la crainte des cieux, et avoir peur que si nous en venons à fauter alors nos actions nous éloignent de Hachem [et qu'Il va en souffrir, si l'on peut s''exprimer de D. ainsi].

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-> Le Maguid de Mézéritch dit que les cieux ont peur de la faute en elle-même, tandis que l'homme craint la punition de cette faute.
A son niveau Hachem a conscience des conséquences négatives phénoménales que nous entraînons à cause d'une seule faute.
Hachem réalise que notre punition, aussi douloureuse qu'elle puisse être, n'est qu'un moyen de réparer les conséquences de notre faute.

[nous n'avons pas conscience d'à quel point nos actions ont des impacts énormes en bien ou mal.
Nous avons trop tendance à regarder le monde de la façon dont les non-juifs le font (ça va c'est pas si grave! ce n'est qu'un mot! qu'un acte banal!), en oubliant qu'à chaque instant un juif peut impacter tous les juifs vivants et décédés, peut impacter le monde entier et même Hachem, peut se construire la réalité dans laquelle il va évoluer pour l'éternité, ...
"Que la crainte des Cieux soit sur vous" = nous devons essayer de vivre avec la crainte d'Hachem, dans le sens d'avoir en tête que chacune de nos actions a un impact incroyable (le libre arbitre fait que nous n'en avons pas conscience).
A ce sujet : http://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]

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-> "Que la crainte des Cieux soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

-> "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" (lékha Hachem ha'hessed, ki ata téchalem lé'ich kémaasséou - Téhilim 62,13).

=> Pourquoi cela est-il appelé : 'hessed?
En effet, payer une personne pour ce qu'elle a fait est relatif à l'Attribut de rigueur (midat hadin) : si tu respectes la loi juive alors tu as ce qui te reviens.
Ainsi : "Tu récompenses une personne selon ses actions" = comment comprendre que cela fait référence au 'hessed : qui implique plutôt le fait d'aller au-delà de la loi stricte.

-> Rabbi Abraham David Wahrman (le rabbi de Buchach) nous enseigne :
Lorsqu'une personne est saisi par un désir puissant, qu'elle est tentée par son mauvais penchant, et qu'elle en vient à fauter, alors elle ne sait pas que ce "tout petit péché" [à ses yeux], va entraîner de si importants dégâts au Cieux. Elle n'a pas la moindre idée de la destruction massive que sa "petite faute" a causé.

[Suite à une faute,] le Satan vient accuser et poursuivre devant la court de justice Divine, demandant la peine de mort pour cette personne.
Hachem a alors de la miséricorde pour cette âme juive : "Il est vrai que cette personne a fauté et a causé une importante destruction massive dans les mondes supérieurs. Cependant, ce n'est qu'un 'fou' sans importance. Il n'est pas mauvais ; en réalité, il n'a aucune idée des conséquences de ses petites actions.
C'est pourquoi, ce petit 'fou' mérite uniquement une punition appropriée à ses actions, et non pas portant sur l'étendue des conséquences."

C'est le sens de notre verset : "Hachem le 'hessed est à toi, car Tu récompenses une personne selon ses actions" = Hachem a tellement de bonté ('hessed) envers nous, qu'Il va très au-delà de la loi stricte, ne nous punissant pas selon la réelles gravité des dégâts occasionnés par notre faute.
Mais plutôt Hachem nous punit "selon ses actions".

[d'une certaine façon, on peut voir cela comme un enfant qui va appuyer sur un bouton qui va envoyer un missile détruisant et tuant plein de mondes et de créatures [célestes]. Le papa [Hachem] ne va pas s'énerver contre l'enfant en accord avec les dégâts occasionnés mais plutôt, il va juste le punir pour avoir bravé l'interdiction de toucher à cet interrupteur.]

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-> "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître en vue de recevoir une récompense, mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans chercher à recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3)

-> Selon le Tiféret Shlomo, cela nous enseigne que :
Tant qu'il y a des motivations ou des désirs ultérieurs (ex: recevoir une récompense, des honneurs), les forces extérieures négatives peuvent capturer et détourner de la subsistance spirituelle qui provient de notre Torah et de nos mitsvot.
Par contre, si nous agissons uniquement par amour pour Hachem, sans autres motifs ultérieurs, et sans objectif ou gain personnel, alors les forces négatives extérieures n'ont pas de contrôle ni d'emprise sur nous [et nous obtenons alors 100% du flux spirituel qui se dégage de notre Torah et de nos mitsvot].

[ainsi, ce Pirké Avot nous enseigne que plus nous agissons uniquement par amour pour Hachem (sans chercher à recevoir une récompense [personnelle], alors plus nous recevons l'intégralité de la lumière spirituelle qui se dégage de nos actions pour Hachem.)]

"Que ta maison soit une maison de réunion pour les Sages" (Pirké Avot 1,4)

-> Le Sfat Emet rapporte la guémara (Yérouchalmi 6b [ou 3a selon d'autres versions]) :
Rav Guidel dit : Quiconque dit une parole au nom de celui qui l'a prononcée [doit] considérer que [ce dernier] se tient devant lui".

=> Ainsi, lorsque nous étudions et citons les noms les noms des Sages, nous avons le mérite qu'ils se présentent devant nous. Après une étude sérieuse, il se peut qu'ils soient des centaines de tsadikim qui viennent dans notre propre demeure pour écouter les paroles que nous rapportons en leurs noms au sein de notre foyer.
C'est une façon d'appliquer pour de vrai le : "que ta maison soit une maison de réunion pour les Sages".

-> Le rav Israël Meïr Lau enseigne à ce sujet :
La bénédiction qui se déverse dans nos maisons est à alors infinie, la paix peut y régner, car ce sont nos Sages [en Torah] qui font régner la paix dans le monde. Là où ils se trouvent règne la paix.

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-> Cette michna des Pirké Avot se comprend évidemment dans son sens littéral.
Surtout, en ajoutant le fait que : "Plus grande est la fréquentation (proximité avec les Sages) de la Torah que l'étude en soi" (rabbi Chimon ben Yo'haï - guémara Béra'hot 7b).
[on apprend concrètement comment mettre en vie les valeurs de la Torah, et indirectement cela nous influence positivement, nous tire vers le haut.]

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-> Celui qui aime [s'attache à] un Talmid 'hakham, la Torah s'attachera à lui et à sa descendance.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Par le fait de se lever en l'honneur d'un Talmid 'hakham, on méritera d'acquérir la Torah [dont il est le représentant].
[Séfer haMidot - limoud]

-> Il sera très bénéfique d'observer la bouche du Rav pendant qu'il enseigne.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui entend l'enseignement de la bouche même du Rav, en profitera davantage.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

Rabbi Chimon dit : "Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé un abattage de morts (mizbé'hé métim)" (Pirké Avot 3,4)

-> S'appuyant sur un enseignement du Baal Chem Tov, le Maggid de Mézéritch a dit un jour :
[Les âmes des] défunts se réincarnent parfois dans la nourriture et la boisson, afin qu'une personne prononce des paroles de Torah et leur donne vie.
Toutefois, si l'on ne prononce pas de paroles de Torah, on "abat les morts" qui ont été ainsi réincarnés et on les rejette dans le monde inanimé.
[sans des mots de Torah, on empêche l'élévation spirituelle des étincelles d'âmes contenues dans notre nourriture, leur refusant d'effectuer leur réparation dans ce monde. ]
[Béer Mayim - Haggada Shel Pessa'h]

-> Les paroles de Torah prononcées à table constituent l'âme des choses physiques servies.
[selon le Baal Chem Tov - Ner Mitsva 8,2]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Mon grand-père, le Baal Chem Tov, m'a appris :
Pourquoi la plupart des médicaments sont-ils très amers?
Parce que le monde physique contient des choses inanimées (domem), la vie végétale (tsoméa'h), les animaux ('haï) et l'humanité (médaber).
Chacun élève [ce qui lui est inférieur]. Les animaux sont censés élever les étincelles sacrées qui existent dans les plantes amères.
Cependant, s'ils s'en abstiennent parce que les plantes sont trop amères, il est décrété que les gens doivent tomber malades. Ensuite, à cause de leur maladie, ils doivent manger ou boire des remèdes amers [à base de plantes] afin d'élever [ces étincelles sacrées] à leur source.
[Sharshérét Zahav 27]

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[suite du Pirké Avot (3,4) : mais si 3 personnes ont mangé à une table et y ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé à la table d'Hachem. ]

"Fais-toi un maître" (Pirké Avot 1,6)

Pourquoi n'est-il pas écrit : "trouve-toi un maître" ?

Un 'hassid de Rabbi Shneur Zalman de Liadi a dit que par l'orgueil, on peut surmonter son envie de fauter.
A chaque fois que le yétser ara nous approche, on peut lui dire : "Est-ce que tu sais qui je suis? Je suis une personne importante, un élève d'un très grand Rabbi.
Comment veux-tu que je fasse cela?"

=> Dans cette michna, Yéhochoua ben Péra'hya conseille à chaque juif :
"Fais-toi un maître" = déclare-toi comme étant un être distingué, une personne importante, dont il ne sied pas d'agir de façon incorrecte (selon la Torah).

=> En ayant une vision élevée de nous-même, nous pouvons nous éviter de tomber dans les pièges que nous tend notre mauvais penchant.

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Le yétser ara use facilement de notre manque de confiance, d'espérances futures : "cette faute, n'est pas si grave pour quelqu'un de mon niveau (je ne suis pas un tsadik!)", "pourquoi me dépêcher, j'ai le temps de profiter de la vie, je ne suis pas un rav pour vouloir faire cette mitsva maintenant", ...

=> Cher yétser ara : certes, je ne suis pas un rav, mais j'ai des rêves plein la tête, et par mes actes, je montre à D. que je veux tendre autant que possible vers ces êtres d'exception, modèles!
Pas de place pour la bassesse, je vise mon excellence b"h!

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

Introduction aux Pirké Avot

+ Introduction aux Pirké Avot (cours 5776) :

b"h, on avait déjà pu faire une introduction à ce sujet : https://todahm.com/2014/01/03/introduction-aux-pirke-avot

-> "Une personne peut apprendre autant, si ce n'est plus, de la vie privée de nos Sages, que de leur enseignement dans la salle d'étude"
[guémara Béra'hot 7a]

-> "Les conversations ordinaires des érudits en Torah sont dignes d'étude"
[guémara Avoda Zara 19b]

-> Les Priké Avot ont été compilés par rabbi Yéhouda haNassi, qui a été également le rédacteur de la michna (loi Orale).
En effet, le Talmud aurait été incomplet, s'il ne contenait que des discussions à propos du rituel et de la halakha.
La Torah modèle, forme totalement une personne, et non seulement son cerveau.
Elle définit des valeurs, et pas uniquement des normes d'exécution.

-> Une guémara (Baba Kama 30a) enseigne :
"Toute personne qui veut être pieuse ('hassid), laisse-la accomplir les mots [et les lois] de Nézikin.
Rava dit [laisse-la réaliser] les mots [et les enseignements] des Avot.
D'autres disent, [laisse-la réaliser] les mots [et les lois] des Béra'hot [les bénédictions que l'on récite avant de tirer profit d'une nourriture, boisson, ...]. "

Les Pirké Avot sont la conclusion du Séder de Nézikin (les dommages), qui traite des lois pénale et civile juive.
Tant qu'une personne ne cherche pas à affiner son caractère, et à améliorer sa conduite avec autrui, elle est un danger pour la société et pour elle-même.

Les dommages de "personnes" (suite à la transgression des principes des Pirké Avot) ont souvent des conséquences plus graves que les dommages matériels (Nézikin).

=> Les Pirké Avot sont indispensables pour vivre entièrement selon notre Torah de vie ...

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-> Le Bnei Yissa'har dit que le terme "Avot" fait référence à nos Patriarches (Avraham, Yits'hak et Yaakov).
Il fait remarquer que du début de la Torah au 1er commandement donné à la nation juive (Chémot 12,2 -> celui de Roch 'Hodech), il y a le récit de ce qui a pu arriver à nos Patriarches et Matriarches, et qui a façonné toute l'histoire du peuple juif au travers des "gènes spirituels".

[Il y a eu 26 générations, entre Adam et le don de la Torah au mont Sinaï].
-> Le Eitz Avot et le Bina léItim disent que le mot "Avot" renvoie aux parents, qui se doivent de le maîtriser et de l'internaliser, afin d'inculquer à leurs enfants les valeurs morales de vie.

-> Le midrach Shmouel voit dans le mot "Avot", une connotation de : majeur, principal.
Les travaux de Shabbath ont 39 catégories principales, d'où découle beaucoup de sous-parties.
De même, les principes majeurs du comportement humain sont à trouver dans les Pirké Avot, et tout le reste en découle.

-> "Le déré'h éréts vient avant [l'étude de] la Torah" (Vayikra Rabba 19 - déré'h éréts kadma léTorah).

Le Tiféret Ysraël fait remarquer que comme le succès dans l'étude de la Torah dépend directement de l'évolution positive de notre caractère, les Pirké Avot sont les "pères" de la grandeur en Torah d'une personne.

La guémara (Yoma 86a) dit : "Malheur à celui qui se consacre à la Torah, mais qui ne se conduit pas honnêtement dans son commerce, et qui n'agit pas cordialement avec les autres".

[Le fait d'étudier la Torah va faire se développer une personne.
Si elle a des tuteurs ( = les principes des Avot), alors elle va pouvoir se développer pour s'épanouir et exprimer toute sa splendeur.]

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-> Nous avons l'habitude de lire les Pirké Avot (un chapitre par semaine) pendant la période entre Pessa'h et Shavouot.
Le rabbi Moché Zwecker fait remarquer qu'en général nous commençons cette lecture aux semaines des parachiot de Nasso, Pin'has et Shoftim, dont l'acrostiche est : "néfech" (l'âme).
C'est une allusion au fait que ces chapitres de Pirké Avot sont une cure saine et un remède pour l'âme.

Introduction aux pirké avot

+++ Introduction aux pirké avot :

 

== "Kol Israël yech lahem 'hélék laolam aba" (= tout Israël a une part dans le monde à venir)

 

+ Pourquoi cette Michna de la guémara Sanhédrin a été choisie pour introduire les pirké avot?

1°/ Le but des pirké avot est d'encourager les hommes à vivre de façon morale et éthique, insistant sur le principe : "déré'h érets kadma laTorah" (le savoir-vivre a précédé la Torah - Vayikra Rabba 9;3).

La récompense pour l'observance de la Torah est le monde à venir (olam aba).

Cette introduction vient nous rassurer, en nous disant qu'il n'y a aucun risque que le monde à venir affiche complet, car tout juif à une place qui lui est réservée.
Par contre, c'est à nous de la mériter!!

2°/ Le mot 'kol' (כל) est l'abréviation : de Cohen et de Lévi.
Ainsi, "Kol Israël" = Cohen + Lévi + Israël
Les juifs quelques soit leurs statuts, ont part au monde à venir (yech lahem 'hélék laolam aba).

3°/ La valeur numérique des dernières lettres des mots "Kol Israël yech lahem 'hélék laolam aba" = 541 = valeur numérique du mot : Israël.

Ceci insiste bien sur le fait qu'au final, tout juif, sans exception a une place dans le monde à venir.

On va maintenant s'intéresser à cette part dans le monde à venir ...

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+ "a une part dans le monde à venir"

1°/ Il y a quelques années, lorsqu'un mariage avait lieu dans un petit village/ville, tous les habitants y étaient conviés.

Les participants étaient divisés en 3 catégories : la famille, les invités et les pauvres (tsédaka).
Tous étaient présents et participaient à la fête, mais on pouvait facilement remarquer :
- au devant de la pièce = la famille = très bien habillée et dansant avec ardeur et grande joie durant toute la nuit ;
- au milieu : les amis/connaissances = dansant moins que la famille directe ;
- dans un coin de la salle : une table réservée pour les pauvres.

Le monde à venir (olam aba) fonctionne de la même façon.
Notre place dépend de notre préparation.

En effet, ce monde est un vestibule pour le monde à venir (=la finalité).

Sachons l'utiliser pour faire partie de la famille proche de D., et non pas y assister par pitié, par tsédaka.

2°/ Le mot 'hélék semble superflu.
On aurait pu dire : "Kol Israël yech lahem olam aba"

-- Que nous apprend la présence du mot 'hélék?

Le mot 'hélék vient du mot 'hélka = un champ, un terrain.

Certains possèdent un terrain et le laissent non cultivé, pendant que d'autres en prennent grand soin et y plantent des fruits et des légumes.

D'autres, sont plus entreprenant, et utilisent leur terrain pour y construire une maison, pendant que d'autres vont plus loin, en y construisant un palace ou un gratte-ciel.

De même, chaque juif possède un terrain dans le monde à venir (olam aba), qui est non cultivé, et c'est à lui de le développer dans ce monde.
Comment voyons-nous notre terrain sur lequel nous vivrons pour l'éternité?
Désirons-nous résider dans un palace ou à même le sol sur un terrain plein de mauvaises herbes?

Chaque acte sur cette terre à la possibilité d'embellir pour toujours notre terrain ('hélék).
Une fois dans le monde futur, aucune modification n'est plus possible (trop tard!).

Les pirké avot nous enseignent comment utiliser au mieux notre terrain.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle de commentaires de Rabbi Moshe Bogomilsky

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-> kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba, chénéémar : "... l'œuvre de mes mains, de laquelle Je suis fier" (maassé yadaï lé'itpaer - Yéchayahou 60,21)

-> Le Pri 'Haïm de Zlotchov enseigne que Hachem est extrêmement fier de voir les juifs qu'Il a créé avec un corps physique, qui ont un yétser ara, qui vivent parmi les nations du monde qui les empêchent de servir Hachem comme il le faut, mais néanmoins les juifs servent Hachem de toutes leurs capacités, et cela est une fierté énorme pour Hachem.