Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Rabbi Yo'hanan ben Zakaï a dit à ses élèves : "Allez et identifiez le bon chemin auquel l’homme doit s’attacher"
Rabbi Yeochoua dit : "un bon ami".
[Pirké Avot 2,9]

-> Un bon ami n'est pas seulement quelque chose à trouver, mais surtout, quelque chose à devenir.
Être un bon ami implique une amélioration intrinsèque de la personne, indépendamment de la relation.
[rabbi Avraham Grodzensky - Torat Avraham]

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-> Chaque juif possède en lui un aspect particulier de bonté et de piété que personne d'autre ne possède.
Le but de l'amitié est que 2 personnes ayant une grandeur différente se réunissent pour se connecter spirituellement, pour s'élever et s'inspirer mutuellement et recevoir la grandeur de l'autre.
[rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk - Likouté Amarim 34,4]

-> La véritable amitié est un lien spirituel. Les amis sont une seule âme qui est divisée en corps séparée ...
Les vrais amis, dont les coeurs ne font qu'un, reçoivent les uns des autres et se donnent mutuellement un bon caractère, de la sainteté et de la pureté.
[Nétivot Shalom]

-> Un homme sans ami est comme une main gauche sans main droite.
[Méïri - sur Michlé 17,17]

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-> Il y a 15 choses qui sont requises d'un véritable ami :
Toujours les saluer ... Honorez-les toujours ... Prie constamment pour eux, et du plus profond de ton coeur ne leur souhaite que ce qu'il y a de mieux pour eux.
[Réchit 'Hokhma - chaar aanava - 29]

+ Avant de lire les Pirké Avot, nous avons l'habitude de lire : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" ( = tout Israël a une part dans le monde à venir - michna Sanhédrin 10,1).
Cette michna emploie le présent "a" plutôt que le futur "aura". Cela suggère que les 2 mondes peuvent converger.
Dans la mesure où un juif mène une vie centrée sur la Torah, il peut profiter des trésors spirituels du monde à Venir même dans ce monde.
Par la Torah, un juif peut transformer chaque jour de sa vie en une expérience bénie et pleine de sens.
[Sfat Emet - 5632 ; 5660]

"Il y a 4 attitudes chez les individus. Celui qui dit : "Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi" : c’est un ignorant ; ... [Celui qui dit : ] "Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à toi" : c’est le pieux ('hassid)" (Pirké Avot 5,10)

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha explique ainsi :
Qui est un vrai ignorant?
Celui qui demande à Hachem de faire ce qui en réalité serait à lui de faire, et inversement.

Par exemple, nos Sages disent que tout est dans les mains d'Hachem sauf la crainte du Ciel.
Un ignorant dit : "ce qui est à moi" = mon obligation de craindre Hachem, "est à toi" = Hachem.
Il demande à D. de faire en sorte qu'il Le craigne.
" et ce qui est à toi" = ce qui appartient à Hachem, comme la subsistance (parnassa) et la richesse, "est à moi" = c'est dans ma main (c'est bon Hachem pour le travail je gère tout seul!).
Tout celui qui a de telles affirmations est un vrai ignorant.

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-> Le Maggid de Kozhnitz explique :
celui qui sert Hachem avec des arrière-pensées, espérant que Hachem va agir réciproquement Le récompensant pour ses actions, est un ignorant.
Ceci est ainsi car il dit : "Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi" = ce que je fais pour Toi, Hachem, je le fais en réalité pour moi-même.

Cependant, une personne pieuse ('hassid) fait tout en l'honneur d'Hachem, n'attendant rien en retour : "Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à toi" = quoique je puisse faire Hachem, je le fais pour Toi!

"Une mouche n'a jamais été vue dans l'abattoir (du Temple, là où l'on préparait la viande des sacrifices)" (Pirké Avot 5,5)

-> Le rav Yossef Tsvi haLévi (Zikhron Yossef) écrit :
selon la guémara (Soucca 52b) : "Si ce méprisable (le yétser ara) t'affronte, amène-le dans la maison d'étude (beit hamidrach)".
Cela signifie que si le yétser ara commence à exercer ses mauvaises manières sur toi, alors amène-le dans le beit hamidrach, pour y étudier la Torah afin de vaincre ton inclinaison au mal.

Maintenant, on sait que le beit hamidrach peut s'appeler aussi : beit hamitba'haïm (l'abattoir) = la maison d'étude est semblable à un abattoir car on y égorge le yétser ara.

Il en est de même dans les maisons des tsadikim, et particulièrement dans le Temple, qui peuvent également être appelés des "abattoirs", puisqu'on y égorge le yétser ara.

La guémara (Béra’hot 61a) compare le yétser ara (mauvais penchant) à une mouche.
Ainsi, nous pouvons relire notre michna ainsi : aucune mouche n'a été vue dans l'abattoir = aucune forme de yétser ara n'a été trouvée dans le Temple.
Les Cohanim et les Lévi'im étaient occupés à abattre le yétser ara.

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-> b'h, diverses explications sur le lien entre le yétser ara et une mouche : https://todahm.com/2019/02/14/le-yetser-ara

"[Dans le Temple] On s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance" (Pirké Avot 5,5)

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha explique ainsi la dynamique de ce miracle :
une fois qu'ils se prosternaient, démontrant une annulation de soi, et une soumission à une force Supérieure [Hachem], ils étaient élevés à un plan surnaturel au-dessus de la dimension de l'espace, et ainsi ils avaient beaucoup de place.

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-> Le rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk enseigna à ses élèves que cette michna contient une leçon de vie :
celui qui se tient droit et fier, plein d'une arrogance hautaine, alors il se sentira toujours à l'étroit, car il n'y a pas assez de place pour lui.
Cependant, si quelqu'un s'incline, se soumet, agit avec humilité et modestie, alors il sentira que tous ses besoins sont pris en compte, et il y aura plein de place pour une croissance personnelle.

"Dix objets furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : ... la bouche du puits [qui abreuva les Bné Israël dans le désert]" (Pirké Avot 5,6)

-> Le Sfat Emet enseigne que le Shabbath, lui-même, est la bouche d'une source de bénédiction abondante.
Pendant le crépuscule de la veille de Shabbath, tout celui qui est jugé digne reçoit ces bénédictions.
Le fait d'être considéré digne de recevoir les bénédictions, dépend de la façon dont on s'est conduit pendant les 6 jours de la semaine.
Nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "tout celui qui peine/se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

"10 miracles furent accomplis pour nos ancêtres en Égypte et 10 sur la mer [Rouge]" (Pirké Avot 5,4)

-> Le Ohev Israël (le rav d'Apta - paracha Bé'houkotaï) explique un principe fondamental du fonctionnement des miracles.
Pourquoi fait-on tout un plat de l'ouverture de la mer Rouge, alors que nous savons que ce miracle s'est produit plus d'une fois par la suite?
Lorsque Yéhochoua a traversé vers la terre d'Israël, les eaux [du Jourdain] se sont séparées pour le laisser passer, ainsi que tout le peuple juif.
De même, la guémara ('Houlin 7a) nous rapporte que Rabbi Pin'has ben Yaïr est allé racheter des captifs et [les eaux du] fleuve de Ginaï se sont ouvertes pour lui.
=> Si plusieurs mers et fleuves se sout ouverts, pourquoi l'ouverture de la mer Rouge est un événement si unique?

Le Ohev Israël répond qu'il y a des portes spirituelles au Ciel qui correspondent à chaque miracle.
Pas n'importe qui a la stature et la grandeur lui permettant d'ouvrir de telles portes.
Moché et les 600 000 du peuple d'Israël avaient le mérite suffisant pour ouvrir les portes au Ciel pour entraîner le miracle de l'ouverture de la mer.
Une fois que ces portes ont été ouvertes par un acte miraculeux, alors le miracle pouvait être répété plus facilement et n'était plus aussi difficile ou aussi miraculeux à accomplir.
C'est pourquoi Yéhochoua et Rabbi Pin'has ben Yaïr ont été également capables d'y parvenir par la suite.

-> D'une façon similaire, le rabbi Elimélé'h de Lizensk (Likouté Chochana) enseigne que la première fois qu'un miracle est réalisé cela est extrêmement difficile ; cependant une fois fait, les tsadikim venant après peuvent l'accomplir encore et encore avec beaucoup plus de facilité, car la porte [au Ciel] a été ouverte.

Le rabbi de Lizensk voit une allusion à cela dans le Téhilim (66,6) : "Il [Moché] change la mer en terre ferme, à travers le fleuve on marche à pied sec".
[Pourquoi le verset commence-t-il par " la mer en terre ferme", pour ensuite passer à : "le fleuve on marche à pied sec"? ]
C'est parce qu'une fois que Moché a transformé la mer en une terre ferme, alors Yéhochoua et Rabbi Pin'has ben Yaïr pouvaient traverser le fleuve [du Jourdain et de Ginaï].
Rabbi Pin'has ben Yaïr l'a même traversé à plusieurs reprises!!

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-> De son côté, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béchala'h 14,21) enseigne :
Pourquoi le miracle de l'ouverture du fleuve de Rabbi Pin'has ben Yaïr passe quasiment sous silence, contrairement à l'ouverture de la mer Rouge, dont tout le monde a entendu parler. Pourquoi une telle différence?

C'est que par le mérite et la force de la Torah, il est possible d'accomplir tous les miracles.
Ainsi, l'ouverture de la mer qui s'est réalisée avant le don de la Torah, constitue un miracle extraordinaire. En effet, les Hébreux ne bénéficiaient pas encore de la grande force de la Torah.
En revanche, Rabbi Pin'has Ben Yaïr, qui disposait quant à lui du mérite de la Thora, a pu réaliser un miracle analogue, sans autant de "difficulté". Pour lui, ce n'était déjà plus une chose aussi extraordinaire.

"C’est à 10 épreuves qu’Abraham notre père fut soumis et il les surmonta toutes" (Pirké Avot 5,3)

-> Le rav Mordé'haï Lévovitch explique que nos Sages disent que "surmonter" (amad - עָמַד) fait référence à se tenir en prière.
Pour chacune des épreuves auxquelles il a pu être confrontées, Avraham s'est tenu et il a prié, versant son cœur devant son Père au Ciel, Lui demandant qu'il puisse surmonter l'épreuve et la réussir.

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[si Avraham a pu surmonter ses épreuves, c'est parce qu'il s'est basé sur les prières, sur le fait de demander de tout son être de l'aide à papa Hachem, sans qui nous ne pouvons rien.]

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-> Le Méor Enayim écrit que de même que Avraham a subi 10 tests, il en est de même pour chaque juif qui durant sa vie, va être éprouvé et testé.

Il explique que l'essentiel d'un test est lorsque nous sommes dans l'obscurité de notre émouna, que nous ne distinguons plus clairement le fait qu'Hachem est avec nous. Cette incertitude et ce doute, c'est ça l'épreuve!
C'est lorsque notre vie se plonge dans l'obscurité que nous devons se saisir d'Hachem et nous délivrer du désespoir.
Cela nous élèvera à des hauteurs inconnues jusque là.

Avraham avait une néchama klalit, une âme qui contenait en elle toutes les âmes à venir du peuple juif.
De même qu'il a été testé et qu'il a triomphé, de même nous sommes testés et nous avons les forces nécessaires pour les surmonter et en sortir vainqueurs.

"Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi" (Pirké Avot 4,19)

-> Le Baal Chem Tov enseigne :
Se réjouir de la chute de quelqu'un va adoucir et annuler tous les durs jugements qui sont contre lui.
C'est pour cela qu'il est devenu naturel de rire lorsque quelqu'un tombe. Certainement qu'il avait une certaine forme de jugement contre lui et le rire et la gaîté vont l'adoucir et l'annuler.

C'est pourquoi le Baal Chem Tov nous avertit de ne pas se réjouir de la chut d'un ennemi, mais de plutôt de rester silencieux.
A la place, il faut se lever plus tôt et rester plus longtemps au beit midrach pour étudier la Torah, et servir Hachem avec davantage d'efforts, et alors notre ennemi sera détruit de lui-même.
Tandis qu'en se réjouissant, en rigolant ou même en allant à la poursuite de notre ennemi, cela peut finir par lui rendre service, que D. nous en préserve.

[il existe un principe : Hachem prend la défense de ceux qui sont pourchassés. Ainsi, à partir du moment où l'on souhaite poursuivre un ennemi, alors Hachem va automatiquement prendre sa défense.
Tout en n'étant pas naïf, en étant celui qui est attaqué, on garde Hachem de notre côté pour nous défendre.
Dans une certaine mesure, lorsqu'un ennemi tombe et que l'on s'en réjouit, alors on attaque un homme à terre, et notre ennemi devient alors un pourchassé verbalement, moralement. ]

"Celui qui étudie [la Torah] lorsqu’il est un enfant, à quoi peut-il être comparé? À de l’encre écrite sur un papier neuf " (Pirké Avot 4,20)

-> Le 'Hidouché haRim explique que cette michna n'est pas exclusive.
Non seulement un réel enfant est comme de l'encre sur du papier neuf, mais même quelqu'un qui étudie avec un nouvel enthousiasme et un nouveau désir, alors à chaque fois qu'il étudie il est comme un nouveau-né, puisque sa passion pour apprendre et étudier renaît constamment.

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-> De son côté, le Maguid de Koznitz demande à quel enfant la michna fait-elle référence?
Le langage en lui-même est étrange, puisqu'il est écrit : "haloméd yéléd" (הַלּוֹמֵד יֶלֶד), qui peut se lire littéralement : "celui qui étudie est un enfant".
Même un adulte peut être considéré comme étant ce type d'enfant.

La michna fait référence à tout celui qui fait téchouva avant de s'asseoir pour apprendre et étudier, car un vrai baal téchouva est comme un nouveau-né. Il mérite un nouvel esprit, et tout ce qu'il peut étudier maintenant sera comme "de l’encre écrite sur un papier neuf".