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Les soldats Israéliens

+ Les soldats Israéliens :

-> Dans une interview que le rav Ovadia Yossef donna une fois élu Grand-rabbin, le journaliste du Yédiot a'haronot lui demanda s'il croyait que les élèves de yéchiva devaient être exemptés de servir dans l'armée israélienne?
Il répondit : "Oui! Nous croyons que la Torah qu’ils étudient jour et nuit protège les soldats de Tsahal dans tous les combats, comme il est dit : "non par la force ou la puissance, mais par Mon esprit dit Hachem" (lo bé'hayil vélo békoa'h, ki im bérou'hi amar Hachem - Zé'haria 4,6).

Au cours de l'opération Bouclier défensif en 2002 (qui était une opération à grande échelle pendant la 2e Intifada) qui se déroula pendant les demi-fêtes de Pessa'h, le rav Ovadia Yossef appela publiquement tous les élèves de yéchiva à annuler leurs vacances de Pessa'h et à se présenter à la "base de l’armée de l’étude de la Torah".

Le rav Ovadia Yosseef dit :
"Les soldats de Tsahal font un travail sacré, protégeant Israël. Ce n’est que parce qu’ils mettent leur vie en danger pour nous garder que nous pouvons étudier la Torah, prier ... Sans l’armée, nos ennemis nous laisseraient-ils nous asseoir en paix et étudier la Torah? Non! Ce n’est que grâce au dévouement des soldats de Tsahal que cela est possible. Qu’Hachem les garde pour toujours!
Puissent-ils retourner chez eux pour une vie bonne et paisible! Tout le monde doit les apprécier, les bénir et prier pour eux. Si vous voyez un soldat, vous ne pouvez que l’embrasser : après tout, il protège chaque juif d’Israël au péril de sa vie."

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-> Un étudiant de la yechiva Kol Torah de Jérusalem s'approcha de son Roch yechiva, rabbi Chlomo Zalman Auerba'h, et lui demanda s’il pouvait abandonner son étude à la yéchiva pour se rendre dans le Nord afin de se recueillir sur les tombes des tsadikim en Gallil.
Le rav Auerba’h répondit : "Il est préférable de rester à la y"chiva pour étudier."
L’élève demanda encore : "N’y a-t-il pas un moment où je pourrais aller prier sur les tombes des tsadikim?"
Rabbi Auerba’h répondit : "Pour se rendre sur les tombes des tsadikim, il n’est pas nécessaire d’aller en Gallilée. Chaque fois que je ressens le besoin de me recueillir sur les tombes des tsadikim, je me rends sur les tombes des soldats tombés "al kidouch Hachem", au mont Herzl (le cimetière national des soldats de Tsahal tombés au champ d'honneur, à Jérusalem)".
[séfer Ohro chel olam - p.380]

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+ Birkat Cohanim & un Cohen qui a tué :

-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 128:35) stipule qu'un Cohen qui a tué même accidentellement est disqualifié pour réciter la Birkat Cohanim (לא ישא את כפיו).

-> Il y avait des soldats dans l’armée israélienne qui étaient des cohanim ayant combattu dans des guerres contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Au cours des batailles, ils ont blessé et tué des soldats ennemis. On demanda à Rav Ovadia Yossef (Yé’havé daat, Volume 2, siman 14) si ces cohanim étaient toujours à même de bénir le peuple juif. [ il y a des exceptions à cette règle (voir la Michna Broura 128:128 ).]
[selon le rav Ovadia Yossef, les guerres de l’Etat d’Israel sont des mil'hémet (guerres) mitsva. ]

Il dit qu'il était approprié d'encourager de tels Cohanim et même de les louer pour l'acte et leur permit de continuer à faire la birkat Cohanim sans le moindre doute. [Voir aussi le rav Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa 2:158.]

Ailleurs (Méor Israel - Tabaat Hamélékh), le rav Ovadia fut interrogé par un soldat Cohen qui se tenait à son poste contre de dangereux arabes qui s’approchèrent de lui. Il lança un assaut et tua plusieurs d’entre eux. Il demanda au Rav s’il pouvait continuer à accomplir la mitsva de Birkat Cohanim.
Après l’avoir autorisé, il écrivit que les soldats qui protègent Israël sont dignes d’éloges. Leur récompense est doublée au ciel et ils seront bénis de toutes les bénédictions de la Torah ...
Les soldats qui mettent leur vie en danger pour sauver des vies juives méritent honneur et respect.

La consommation excessive de nourriture

+ La consommation excessive de nourriture :

-> Nous savons tous que manger plus que nécessaire est nocif, mais la plupart d'entre nous ignorent qu'il y a des raisons spirituelles à cela.
Rabbi Na'hman de Breslev explique en termes spirituels ce qui est généralement considéré comme une question purement physique : comme tout dans la Création, la nourriture a une source d'où elle tire sa vitalité spirituelle.
Lorsque nous mangeons et tirons notre nourriture de notre alimentation, nous donnons en retour une nourriture spirituelle à la nourriture elle-même. En effet, l'appétit chez l'homme est une force spirituelle.
Lorsque nous satisfaites notre appétit, son énergie se transfère dans la nourriture, lui donnant la vitalité qu'elle recherche.
C'est pourquoi manger en quantité raisonnable est bon pour la santé : nous nourrissons la nourriture, elle nous nourrit.
Les problèmes commencent lorsque nous avons déjà satisfait notre appétit et que nous continuons à manger. La nourriture supplémentaire que nous mangeons n'a nulle part où puiser sa vitalité. Elle la puise donc en nous, dans notre vitalité et notre force.
Cela est très nocif pour le corps et c'est pourquoi la suralimentation (se gaver plus que de besoin) provoque des maladies.
[Likouté Moharan I, 257 ; voir également Likouté Moharan I, 263 ; Si'hot haRan n° 143 ]

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-> Ailleurs, Rabbi Na'hman enseigne que manger de manière excessive donne de la force au corps, tout en affaiblissant l'âme. [Likouté Moharan II, 8:1 ]
Manger de manière excessive cause donc un double problème. Cela épuise notre corps et notre vitalité, tout en renforçant l'Autre Côté (le mal, l'impureté), en affaiblissant notre âme.

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+ Egalement au sujet de notre alimentation :

-> Rabbi Na'hman dit que certes nous sommes ce que nous mangeons, mais surtout nous sommes le "pourquoi" (la motivation) nous mangeons (assouvir une pulsion animale (être glouton), ou répondre à un objectif spirituel, divin).

-> La nourriture, c'est ce qui vous maintient en vie. La nourriture, c'est ce qui lie votre corps à votre âme. Manger peut être soit une très grande mitsva, soit l'antithèse d'une mitsva.
Rabbi Na'hman (Kokhavé Ohr - p.25) enseigne que nous pouvons manger, tant que nous gardons notre esprit concentré sur le service d'Hachem. Il dit à son élève Reb Dov : "Mange et dors. Surveille simplement ton temps".

-> Rabbi Nathan de Breslev remarqua quelqu'un qui étudiait la Torah après les prières du matin. L'homme semblait souffrir de la faim, mais il persistait dans son étude. Rabbi Nathan lui dit :" Ça suffi ! Il est temps de renoncer à ton désir ardent de nourriture" (Avné'ha Barzel - p.65 n°37).
Le message est clair : mange quand tu en as besoin. Mais n'en fais pas toute une histoire.

-> Rabbi Na'hman déclare : "Si j'avais connu plus tôt dans ma vie la grandeur de la hitbodédout, je n'aurais jamais épuisé mon corps par le jeûne. Le corps est un véhicule trop important pour servir Hachem pour avoir été soumis à un tel sacrifice" [Hichtafkout HaNéfech - Introduction ]

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-> "La table d'un homme est comme un autel, elle le purifie de tous ses péchés" (séfer haMidot - Manger).
Si tel est le cas, alors la manière dont nous mangeons est certainement importante.
Rabbi Na'hman enseigne : prenez l'habitude de manger sans précipitation, calmement et avec des manières. Évitez de manger sur le pouce. Même lorsque vous êtes seul, mangez avec la même dignité et le même respect que vous montreriez si une personne importante était assise à table ('Hayé Moharan n°515).
Ce même point est souligné lorsque le Rabbi parle de la valeur du jeûne. "La valeur principale d'un jeûne réside dans la manière dont vous le terminez. Ne vous jetez pas sur la nourriture, mais mangez calmement et sans précipitation" (Sia'h Sarfé Kodech 1-82).

-> Il est également important de ne pas manger lorsque vous êtes en colère. Ne vous asseyez pas à table si vous êtes vraiment contrarié, et faites de votre mieux pour éviter de vous mettre en colère pendant le repas. Le siège de la colère est le foie, l'organe le plus associé au sang. Le foie est également lié à Essav. Son pouvoir réside dans l'épée, dans l'effusion de sang.
C'est pourquoi la colère donne de la force à Esav, l'incarnation du côté obscur. À l'inverse, contrôler cette colère renforce votre intellect.
[Likouté Moharan I, 57:6 ]

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-> Rabbi Nathan écrit : La Torah, qui comprend les Noms d'Hachem, est la vie. En prononçant des paroles de la Torah pendant notre repas, nous attirons la divinité à notre table. [Likouté Halakhot - Nétilat Yadayim li'Séouda 1:3).
Il est facile de comprendre que lorsque nous nous engageons dans des activités spirituelles, telles que l'étude de la Torah ou la prière, nous avons le pouvoir d'attirer la sainteté sur nous-mêmes.
Rabbi Nathan révèle que les mêmes niveaux de sainteté peuvent être attirés dans un acte physique. Ce n'est pas une analogie, c'est réel. Nous pouvez attirer la divinité dans chaque bouchée de nourriture que nous mangeons, en pensant et en prononçant des paroles de la Torah [et en récitant les bénédictions].

-> Rabbi Na'hman enseigne : "Louer Hachem est la joie du monde à Venir" (Likouté Moharan II, 2:1).
Rabbi Nathan commente : "Une personne doit constamment s'attacher au monde à Venir. Elle doit toujours y penser et essayer d'apporter les joies et les délices de l'avenir dans le présent. Cela peut être accompli grâce aux bénédictions que nous récitons avant et après les repas. Lorsque nous récitons une bénédiction sur la nourriture, nous prenons un élément matériel et l'utilisons pour louer Hachem. C'est un concept du monde à venir." [Likouté Halakhot - Bétsiat HaPat 2:1).

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-> Rabbi Na'hman enseigne : "Lorsque vous mangez, il est possible de faire l'expérience d'une révélation de la grande lumière spirituelle, la Lumière du désir". (Likouté Moharan II, 7:10).
L'homme, par définition, implique une limitation. Il peut désirer de grandes choses, de grands niveaux, mais il est limité par sa réalité physique. Le seul aspect de la nature humaine qui peut être illimité est son désir de sainteté. Ce niveau de désir spirituel se révèle à une personne lorsqu'elle sanctifie sa façon de manger, à tel point que Rabbi Na'hman enseigne : "On peut atteindre un tel niveau que manger relève alors de la même catégorie que manger le pain de proposition (Lé'hem haPanim) dans le Saint Temple" (Likouté Moharan I, 31:9).

-> Manger casher et de manière digne est considéré comme ayant rectifié l'autel du Saint Temple (Likouté Moharan I, 17:3).

-> Rompre son désir [non nécessaire, excessif] de nourriture encourage Hachem à montrer Sa faveur et Sa bonté au monde (Likoutey Moharan I, 67:2).

-> Manger joue un rôle essentiel dans le raffinement et la purification de la Création.
La nourriture que nous mangeons peut être transformée en prières, en bénédictions et en étude de la Torah. Cela s'apparente à la grandeur de l'offrande d'encens et apporte une grande joie, une grande bonté et un grand bonheur au monde (Likouté Moharan II, 16 ; voir Likouté Etsot - Manger).

-> Bien qu'une personne imprégnée de la gourmandise (envie excessive de manger) de la nourriture soit éloignée de la vérité, si elle maîtrise cette gourmandise, elle mérite que des miracles soient accomplis en sa faveur (Likouté Moharan I, 47,1).

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-> Faites preuve d'une grande compassion envers votre corps.
Aidez-le à se réjouir de toutes les intuitions et perceptions spirituelles que l'âme perçoit.
Votre âme voit et comprend toujours des choses très élevées. Mais le corps n'en sait rien.
Ayez de la compassion pour la chair de votre corps. Purifiez-la. Alors l'âme pourra l'informer de tout ce qu'elle voit et comprend en permanence.
[rabbi Na'man de Breslev - Likouté Moharan I, 22:5 ]

La vie extraterrestre

+ La vie extraterrestre :

+ Introduction : l'humain dans la création :

-> La guémara (Béra'hot 32b) rapporte que la communauté d'Israël se plaignit à Hachem de l'avoir abandonnée. Hachem répondit :
"Ma fille, j'ai créé douze constellations (mazalot) dans le firmament, et pour chaque constellation, j'ai créé trente armées, et pour chaque armée, j'ai créé trente légions (lig'yon), et pour chaque légion, j'ai créé trente chefs de division d'infanterie (raaton), et pour chaque chef de division d'infanterie, j'ai créé trente chefs de camp militaire (karton), et pour chaque chef de camp militaire, j'ai créé trente chefs de forteresse (gastéra), et sur chaque chef de forteresse, j'ai suspendu 365 000 étoiles correspondant aux jours de l'année solaire. [certains disent 365 000 myriages d'étoiles, soit 3 650 000 000 ]
Et tout cela, Je l'ai créé uniquement pour toi ; et tu dis que le Seigneur m'a abandonnée et que le Seigneur m'a oubliée ?"

-> Il semble que toutes les galaxies, l'immensité de l'espace et de l'univers dans son ensemble, aient été créés pour la communauté d'Israël, qui accomplit les commandements divins.
La place de l'humanité dans le cosmos fait l'objet de débats depuis l'époque des premières autorités rabbiniques. Le consensus général, dans les écrits des sages médiévaux de la Torah, est que l'humanité est le but ultime et le plus distingué de toute la création. [voir Rabbi Saadia Gaon - Emounot véDéot - chpa.4 ]
[ainsi, au sujet de la grandeur de l'univers, d'éventuelle autre forme de vie, un juif doit avant tout se rappeler les paroles d'Hachem : "Je l'ai créé uniquement pour toi!". Hachem (qui permet à toute chose d'exister, qui gère tout pour le bien) m'aime, je suis important à Ses yeux, je dois donc agir en responsabilité en faisant au mieux Sa volonté. ]

-> Toutes les autres créations ont été créées par la parole d'Hachem : "Et D. dit : que telle ou telle soit" (et cela fût ainsi).
Cependant, au sujet de la création de l'homme, il est écrit : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
Le Zohar précise que celui qui souffle, souffle de l'intérieur. (si l'on peut dire, Hachem a soufflé pour créer l'homme, laissant une part de Lui, de son souffle, à l'intérieur qui est une âme parlante de vie. L'homme est donc une création unique, au-dessus des autres : minéraux, végétaux, animaux).

La Torah oppose métaphoriquement la dépense d'air qui se produit pendant la parole (toutes les créations sauf l'homme) et celle qui se produit pendant l'expulsion d'un souffle profond (création de l'homme).
Dans toutes les autres créations, Hachem n'investit Ses énergies créatrices qu'à un niveau externe ou superficiel pour les créer et les maintenir en existence ; cependant, à l'humanité, Il a donné sa force vitale la plus intime, profonde et la plus essentielle.

-> "Hachem créa l'homme à son image (Rachi : selon son modèle) ; c'est à l'image de D. qu'il le créa" (Béréchit 1,27).
Un grand nombre de commentateurs rabbiniques soulignent que ce verset fait référence au libre arbitre dont dispose l'homme. [ex: rabbi 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm ; Tiféret Israël - Avot 3,89 ; Malbim & Messekh 'Hokhma (sur Béréchit 1,27) ]
Le libre arbitre est considéré comme la caractéristique distinctive qui place l'humanité bien au-dessus du reste de la création, et en fait la figure centrale de l'univers.

-> Le rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm chaar 1,chap.4-6) enseigne :
"Car Hachem après avoir créé tous les mondes, a créé l'homme à la fin de la Création, une création merveilleuse, une force rassembleuse, qui comprend toutes les lumières brillantes et merveilleuses, les mondes et les temples célestes qui l'ont précédée ... tous ont contribué à sa formation par une partie de leur essence."

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+ La possibilité d'une vie extraterrestre :

-> Le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah 3,9) explique que même les étoiles et les orbites elles-mêmes sont des composantes d'une conscience vivante et autoréflexive, littéralement des êtres sensibles qui "reconnaissent" Hachem.
[ainsi, non seulement l'humain, mais également l'univers à une "conscience", une forme "d'intelligence". ]

Dans les mots du Rambam :
"Toutes les étoiles et les sphères possèdent une âme, la connaissance et l'intellect. Elles sont vivantes et reconnaissent Celui qui a parlé et [ainsi créé] le monde. Selon leur taille et leur niveau, chacune loue et glorifie son Créateur, comme le font les anges.
Tout comme elles ont conscience d'Hachem, elles ont aussi conscience d'elles-mêmes et des anges qui les surpassent. La connaissance des étoiles et des sphères est inférieure à celle des anges, mais supérieure à celle des hommes."

-> Le rav Yéhouda bar Barzilaï, un des grands sages du Moyen Âge (il a vécu au 11e siècle) et le maître de nombreux sages qui ont compilé le commentaire talmudique de Tossafot. Dans l'un de ses commentaires kabbalistiques, il écrit, en citant la guémara (Avoda Zara), qu'il existe de nombreuses planètes dans l'univers où les êtres humains peuvent vivre. [Pirouch séfer haYétsira - p.172 ]

-> Le rav 'Hasdai Crescas (Ohr Hachem 4,2), dont son maître fût le Ran, fut un autre sage (au 14e siècle) qui, très tôt, s'est intéressé à la possibilité d'une vie extraterrestre. Il conclut que, du point de vue de la Torah, l'existence d'une vie extraterrestre ne peut être exclue, citant un exemple talmudique (Avoda Zara 3b) décrivant Hachem comme voyageant à travers 18 000 mondes.
Le rav Crescas admet l'idée que ces mondes sont des mondes physiques ou des planètes, et il soutient que, puisqu'ils semblent nécessiter la providence d'Hachem, il est également juste de dire qu'ils sont habités.
D'autres sources décrivent ces 18 000 mondes comme des mondes éthérés (de nature céleste) ou spirituels qui ne font pas partie de l'univers physique. [Chemirat haLachon - chaar haTévouna chap.10 ; 'Hatam Sofer sur Dévarim 29,28 ]

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+ La vie extraterrestre n'est pas possible :

-> Rabbi Yossef Albo (14e siècle), élève du rav Crescas, est en total désaccord avec son maître. Il écrit que la tradition juive souligne que l'univers a été créé pour l'humanité, qui est unique en ce sens qu'elle possède le libre arbitre. Toutes les autres créatures du monde, telles que les plantes et les animaux, qui ne possèdent pas de libre arbitre, ont été créées dans le seul but d'être au service de l'humanité.
Rabbi Albo souligne que, puisqu'aucune autre créature ne peut exister en possédant le libre arbitre, et que ces extraterrestres ne seraient d'aucune utilité pour l'humanité, leur existence n'aurait aucun sens ; par conséquent, Hachem ne les aurait pas créés.

-> Un sage plus récent, rabbi Réouven Landau, a été président du tribunal rabbinique de Padoutark en Roumanie pendant près de 40 ans au milieu du 19e siècle. Dans ses jeunes années, il consacrait plusieurs heures par jour à l'étude des mathématiques et de l'astronomie afin d'acquérir une compréhension plus approfondie des concepts de la Torah, tels que la formulation du calendrier juif. [Mahala'h haKokhavim - intro 2b ]
Le rabbi Landau rejetait l'idée de la vie sur d'autres planètes pour des raisons similaires à celles de rabbi Albo. Si l'humanité est le summum de la création d'Hachem, à quoi servirait-il de créer des créatures sur une autre planète?
Lorsque de nouvelles découvertes télescopiques ont révélé l'existence de collines et de vallées sur la Lune et d'autres planètes, les gens de son époque ont commencé à se demander si ces similitudes géographiques avec la Terre pouvaient également impliquer la présence de vie sur ces planètes.
Le rabbi Landau a rejeté l'idée que ces similitudes topographiques aient une quelconque pertinence dans le débat sur la vie extraterrestre.

-> Dans son ouvrage, rabbi Réouven Landau mentionne également un éminent physicien de l'époque, Touvia Cohen, dont le livre Maassé Touvia (מעשה טוביה - c'est une encyclopédie scientifique publiée en 1707) a été décrit par certains comme "l'ouvrage médical hébraïque le mieux illustré de l'ère prémoderne". Bien que Cohen fût médecin de profession, il insistait sur la primauté de l'étude de la Torah dans sa vie. Touvia Cohen concluait également que "selon notre Torah, il est impossible que d'autres planètes semblables à la Terre existent" (dans le sens d'avoir de la vie, [avec un libre arbitre]).

-> En 1968, la première fusée avec des hommes à bord pris le départ pour la lune. La question se posa de savoir si on découvrirait des créatures. Beaucoup de gens à l'époque vinrent demander au rav Moché Feinstein ce qu'il pensait de tout cela.
Sa réponse catégorique : "Ils ne trouveront rien!"
On insista : "Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela?"
Il ajouta alors : "Je n'ai pas rencontré, dans toute la Torah, la moindre allusion à des créatures vivant ailleurs que sur la terre!"

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+ Accepter l'existence d'une vie extraterrestre non humaine :

-> Il existe également une perspective intermédiaire, décrite par le kabbaliste de la fin du 18e siècle, le rabbi Pin'has Horowitz de Vilna. Dans son ouvrage le séfer Habrit, il évoque certains philosophes éminents de son époque qui imaginaient une vie semblable à celle sur Terre sur d'autres planètes.
Ils se demandaient pourquoi Hachem aurait-il créé un univers aussi vaste pour qu'il ne soit pas occupé que par des êtres humains. Il est absurde d'imaginer toutes ces planètes absolument vides.
Leur raisonnement était que, puisque leurs télescopes pouvaient désormais voir des taches sombres et blanches sur la lune et ailleurs, qu'ils ont conclu être des collines et des mers, indiquant une géographie similaire à celle de la Terre, ces objets célestes étaient également propices à une vie semblable à celle des humains.

Le rabbi Horowitz est d'accord avec la possibilité d'une vie extraterrestre, mais pas pour les raisons avancées par ces philosophes. Il affirme que l'univers tout entier a été créé pour l'humanité, les seuls êtres dotés de libre arbitre dans l'univers. Il explique que tout dans la création n'existe que pour le bien de l'humanité, des anges les plus élevés jusqu'aux plus petits moustiques.
Même si le bénéfice exact n'est pas toujours très clair, toutes ces créatures existent pour le bien de l'homme. Il écrit que l'on pourrait en dire autant des extraterrestres.
Le rabbi Horowitz poursuit en expliquant que les kabbalistes discutent des trois royaumes spirituels d'atsilout, de bria et de yétsira, qui précèdent le royaume physique (matériel). Chacun d'entre eux contiendrait d'innombrables mondes spirituels.

Le rabbi Horowitz demande raisonnablement pourquoi le plus bas des royaumes, l'univers physique, ne devrait pas également comporter une multiplicité de mondes.
Il cite la michna (Ouktsin 3:12), qui dit que "Hachem accordera un jour [une récompense de] 310 mondes à chacun des justes (tsadikim)", laissant entendre que cela fait peut-être référence aux planètes physiques de l'univers.

Le rabbi Horowitz apporte une source intéressante à son point de vue, tirée du chant de Débora, dans le livre biblique des Juges. Le verset auquel il fait référence dit : "Maudit soit Méroz (מֵרוֹז) ... maudits soient ses habitants" (Shoftim 5,23).
Il existe une opinion dans le Talmud (Moed Katan 16a) selon laquelle Méroz est le nom d'une étoile.
Selon cette opinion talmudique, la référence biblique aux "habitants" de l'étoile Méroz est un exemple clair de la tradition juive où les sages semblent approuver l'idée d'une vie extraterrestre.

D'autres ont suggéré une approche similaire que celle du rabbi Horowitz (séfer Habrit). On peut citer le 'Hida (dans Péta'h Einayim - sur Tossafot - Ména'hot 37a) qui soutient également l'idée d'une vie extraterrestre.
[ voir également en accord avec cela : le Zohar 1:40b ; 157a ; 254a ; ainsi que le 'Hessed léAvraham, partie 2, chap.4 ; ou bien le Ramak - Pardes Rimonim - chaar 2, chap.7 ]

Le rabbi Horowitz accepte clairement l'idée selon laquelle la vie extraterrestre existe potentiellement ; cependant, il souligne ensuite que ces formes de vie ne possèdent aucune ressemblance avec la vie humaine et n'ont certainement pas de libre arbitre.
Il qualifie ceux qui croient que la vie sur ces planètes est similaire à la vie sur Terre de "fous qui croient n'importe quoi".
Tout comme dans une montre, il y a de nombreux rouages et pièces, chacun étant conçu pour une fonction spécifique et unique, il n'est pas nécessaire/utile qu'il existe une autre planète dans l'univers qui partage la nature ou les caractéristiques de ce monde. Ces créatures peuvent posséder l'intelligence et la connaissance, mais la Torah dit que le libre arbitre est une propriété unique aux êtres humains qui vivent sur terre, et nulle part ailleurs.

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-> Le rabbi Joseph Solomon Delmedigo était un rabbin, médecin, astronome et mathématicien du 17e, qui a brièvement étudié sous la direction de Galilée.
Dans son ouvrage, séfer Elim, il adopte une approche unique dans sa discussion sur la physique et l'univers, ainsi que sur un certain nombre de sujets connexes. Au cours de sa discussion, il écrit à propos des étoiles lointaines dans le ciel nocturne que "chacune de ces étoiles est éclairée par un soleil, qui est leur lanterne, et qui sait si elles contiennent une Terre habitée par des êtres comme nous".
Selon lui, cela ne devrait surprendre personne qui étudie le Talmud, et il cite le même verset et la même référence de la Michna que le rabbi Horowitz ci-dessus, selon lesquels, à l'avenir, Hachem donnera 310 mondes à chaque personne qui L'aime.

-> Le rabbi David Friesenhausen (18e siècle) fut l'un des premiers partisans de la philosophie moderne "Torah im déré'h éretz" (développé par le rav Samson Raphael Hirsch).
A son époque, pendant le siècle des Lumières, de nombreuses idées révolutionnaires et controversées ont vu le jour, tant dans la société en général que dans les cercles juifs traditionnels en particulier. Quoi qu'il en soit, bien que ses œuvres restent largement méconnues, il a publié une étude approfondie sur l'astronomie et la géométrie. Intégrant habilement les enseignements d'un D. miséricordieux dans ses discussions sur l'astronomie, il suggérait que la vie devait exister sur d'autres planètes du système solaire, "car pourquoi limiter la gloire de Dieu et suggérer qu'Il laisse une grande planète désolée et dépourvue de vie?" (Friesenhausen - Mosdot Tével 37a).
Il exprimait également sa conviction que de nouvelles planètes seraient découvertes au-delà de Saturne dans notre propre système solaire pour des raisons similaires : "Pourquoi limiter la capacité d'Hachem à créer une ou deux autres planètes?" (Mosdot Tével 32b)
Dans ce même ouvrage, il publia un chant du Sabbath à la gloire du système solaire, dans laquelle il fait référence à Hachem comme source de vie sur d'autres planètes.

-> Le rabbi Dovber Tursch (fin du 19e siècle), fait mention à plusieurs reprise dans son Guinzé Hamélé'h, de sa croyance en la vie extraterrestre. Il affirme qu'une météorite qui s'est écrasée en Jamaïque en 1864 avait une composition chimique qui confirmait l'existence de la vie extraterrestre. Il utilise même sa croyance en la vie extraterrestre pour expliquer un enseignement ésotérique du Rambam, mentionné ci-dessus, selon lequel les planètes sont des êtres sensibles (doués d'une certaine forme d'intelligence) qui "reconnaissent" Hachem.
Le rabbin Tursch écrit que le Rambam fait en réalité référence aux créatures qui vivent sur ces planètes.

Il est écrit : "Louez-le, soleil et lune, louez-le, vous toutes, étoiles brillantes!" (Halélouou chémech véyaréa'h, Halélouou kol ko'hvé ohr - Téhilim 148,3)
Le rabbi Tursch écrit que, de même ici, ce ne sont pas les étoiles elles-mêmes qui louent Hachem, mais plutôt les formes de vie vivant dans ces systèmes solaires.

[on peut se demander comment il interprète la première partie concernant le soleil et la lune qui louent Hachem.
On peut rapporter l'avis du Targum et du midrach Socher Tov sur : "Les cieux racontent la gloire de D." (Téhilim 19,2), commentant ainsi : "Les cieux incitent les autres à raconter".
(les merveilles de l'univers nous poussent à louer et glorifier Hachem). ]

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+ Des perspectives juives plus contemporaines :

-> Le rabbi Avigdor Miller semble s'opposer à l'idée d'une vie extraterrestre. Interrogé par un étudiant sur la signification de la présence d'eau sur Mars, le rabbi Miller attribue ces gros titres principalement à un battage médiatique et suggère que, si cela se confirme, il s'agit peut-être simplement d'un test venu d'en-Haut pour voir si quelqu'un pensera qu'il y a de la vie sur Mars. [Bétsalel Miller - Questions & réponses avec le rav Miller (2013 - vol.2 )]

-> D'autre part, le rabbi Joseph B. Soloveitchik a déclaré que penser que nous sommes seuls dans l'univers découle de notre propre orgueil, que les êtres humains doivent être les seuls êtres importants dans le cosmos. [voir The Rav - Thinking Aloud]

-> Le rav Avraham Its'hak haKohen Kook écrit :
"Nos Sages connaissaient, par le secret de D. révélé à ceux qui le craignent, toute la nature dans sa vérité ... et les Sages nous ont révélé dans le séfer Yétsira et dans le Tikouné Zohar que chaque planète est un monde en soi, et qu'elle ne peut être appelée un monde si elle ne contient pas ce qui est nécessaire pour être un monde [c'est-à-dire que le terme "monde" ne peut s'appliquer qu'à une planète abritant de la vie."

-> Une autre figure rabbinique contemporaine qui s'est beaucoup exprimée sur le sujet de la vie sur d'autres planètes est le rabbi de Loubavitch. Rassemblant harmonieusement tous les points de vue, l'opinion du Rabbi transparaît dans l'une de ses correspondances avec le professeur Velvl Greene.
Le professeur Greene était professeur émérite à l'université du Minnesota et à l'université Ben Gourion du Néguev, et l'un des premiers participants au programme d'exobiologie de la NASA visant à rechercher la vie sur Mars. Le Rabbi encouragea le professeur Greene à rechercher la vie sur Mars, soulignant que "celui qui déclare qu'il n'y a pas de vie en dehors de la Terre limite les capacités du Créateur" (rapporté dans le Kfat Habad Magazine n°121).
Le Rabbi utilisa également le texte talmudique susmentionné, selon lequel Méroz est le nom d'une étoile, et ses "habitants", faisant référence à la vie qui s'y trouve.

À une autre occasion, le Rabbi a été interrogé sur l'existence d'autres civilisations en dehors de celles de la Terre. Il a répondu :
"Selon la Torah, il peut exister des formes de vie extraterrestres.
Le Talmud en fait mention. Les civilisations, cependant, qui impliqueraient des formes de vie intelligentes, sont une autre histoire.
Selon la Torah, une qualité déterminante de la vie intelligente est, comme c'est le cas pour l'homme, la présence du libre arbitre. De plus, l'existence du libre arbitre et la capacité de l'homme à l'utiliser ne sont possibles que grâce à la Torah.
[en ce sens il est écrit : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2). Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.]

Par conséquent, si nous devions supposer qu'il existe une vie intelligente ailleurs dans l'univers, celle-ci devrait avoir la Torah.
Ce qui est impossible. Elles ne peuvent pas avoir leur propre Torah, différente, car la Torah est la vérité, et il ne peut y avoir qu'une seule vérité.
Mais il est également impossible de supposer qu'elles ont notre Torah.
Après tout, l'histoire de la façon dont la Torah a été donnée au peuple juif ici sur terre est décrite en détail dans la Torah.
Une grande attention est accordée à ces détails, car ils sont importants pour notre compréhension même de la Torah."
[rapporté dans le livre Mind Over Matter d'Arnie Gotfryd. ]

Le sommeil

+ Le sommeil (rabbi Na'hman) :

-> Le Shéma avant de dormir :
Le sommeil est important, il régénère notre corps et notre âme. Il instille et renouvelle également la foi (ex: le sommeil est 1/60e de la mort. Tout comme notre âme nous a été rendue ce matin à notre réveil, elle nous sera rendue lors de la résurrection des morts).

Le Shéma est une affirmation de foi, il est donc tout à fait approprié que ce soit votre dernier acte conscient avant de vous endormir. Cela apportera de la sainteté à notre sommeil et nous aidera également à respecter l'Alliance. [Likouté Halakhot - Kriat Shéma al haMita 2 ]

-> Rabbi Na'hman de Breslev conseillait aux personnes qui avaient du mal à s'endormir de se concentrer sur leur foi en la résurrection des morts. (séfer Aleph-Bet - Sommeil B:4).

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+ Voir nos proches décédés :

-> Rabbi Na'hman (Si'hot haRan 90) enseigne :
"Avant de s'endormir, chaque personne voit les âmes de tous ses proches défunts. Elle voit également celles de tous ceux qui partagent sa racine spirituelle.
Il est enseigné qu'à la mort, on voit toutes ces âmes (Ma'avar Yabok - Sifté Tsedek 32). Le sommeil représente un soixantième de la mort (guémara Béra'hot 57a ; Zohar I, 169b). Par conséquent, on voit aussi ces âmes avant de s'endormir.
Lorsqu'on voit ces âmes avant de dormir, on ne les voit que vaguement et en passant.
Même avant la mort, il existe plusieurs niveaux de vision des âmes. Un grand tsadik les verra très clairement. Mais l'homme moyen ne les voit qu'en passant, comme une étincelle qui jaillit devant ses yeux.
Le sommeil représente seulement un soixantième de la mort. La vision ne représente donc qu'un soixantième de cette étincelle fulgurante. Elle peut être subliminale et non perçue. Les gens ne sont pas conscients de la vision avant de dormir, car elle ne représente qu'un soixantième de la vision déjà vague qu'on a avant la mort. Mais en réalité, tout le monde a cette vision."

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+ Le sommeil nécessaire est une bonne chose :

-> Comme on le sait, le besoin de sommeil varie d'un individu à l'autre. Certains se contentent de quatre heures, d'autres ont besoin de six ou huit heures de sommeil (ou davantage).
Rabbi Na'hman enseigne : dormez autant que vous en avez besoin. Il disait : "Dormez et mangez. Surveillez simplement votre temps!" (Kokhavé Ohr - p.25).
L'essentiel est d'être éveillé quand vous êtes éveillé!
Comme l'enseigne Rabbi Na'hman ailleurs : Il y a des gens qui semblent craindre Hachem et passer leurs journées à étudier la Torah et à prier. Pourtant, Hachem ne prend aucun plaisir à leur dévotion, car ils ne la mettent pas en pratique. C'est comme s'ils étaient endormis. Ce "sommeil spirituel" survient lorsqu'une personne mange sans sainteté. La nourriture produit une lourdeur et son esprit s'endort. [Likouté Moharan I, 60:6 ]

-> Certains obstacles surgissent automatiquement lorsque nous voulons servir Dieu. En outre, il existe d'autres difficultés que nous créons nous-mêmes. Se livrer à la gourmandise en est un exemple.

En nous livrant à la gourmandise, nous devenons davantage somnolents et incapables de penser clairement. Le manque de sommeil a le même effet. Nous finissons par errer dans le brouillard, pensant que nous servons D., alors qu'en réalité, nous sommes incapables de nous concentrer sur nos prières ou nos études. [d'une certaine façon, nous devrons rendre des comptes sur notre manque de productivité spirituelle, à cause de notre excès de nourriture, de manque/excès de sommeil. Nous pouvons déjà faire téchouva, et b'h agir au mieux de notre potentiel. ]
Le rav Eliyahou 'Haïm Rosen dit : 'Il vaut mieux être un bon juif pendant deux heures qu'un juif 'animal' pendant dix heures".

-> Un des disciples de Rabbi Nathan lui a demandé d'interpréter un rêve qu'il avait fait. Rabbi Nathan l'a interrompu : "Ne me raconte pas ce qui t'arrive quand tu dors. Dis-moi ce qui t'arrive quand tu es éveillé!"

La grandeur des lettres de l’alphabet hébraïque

+ La grandeur des lettres de l'alphabet hébraïque :

-> Si nous pouvions disséquer une âme, qu'y découvririons-nous? Que révèlerait un examen au microscope?
Quels sont les composants d'une âme? Ses atomes?
Lorsque nous explorons aussi profondément que possible l'anatomie de l'âme, apparaît soudain sous nos lentilles à fort grossissement un alef. Puis nous voyons un mèm et un taf.
Si une âme était de nature génétique, nous découvririons que son hélice d'ADN est composée de lettres hébraïques.

Le rav Avraham Kook aborde ce sujet dans son Orot (sur Erets Israël - chap.7).
En se basant dessus, son fils, le rav Tsvi Yéhouda Kook dit que les lettres hébraïques sont les atomes et les composantes fondamentales de l'âme juive.
Ce n'est pas seulement la forme extérieure, graphique des lettres, qui ont une signification en elles-mêmes (voir Shabbath 104a), mais leur essence intime et leur contenu.
D'ailleurs dans un autre ouvrage (Roch Milim) le Rav Avraham Kook creuse la signification de chacune des 22 lettres de l'alphabet hébraïque.
L'idée est qu'à la différence des lettres de l'alphabet latin qui ne représentent que des sons dénués de toute signification, les lettres de la "langue des choses saintes" ont une existence indépendante et des racines spirituelles dans le monde d'en-Haut. [comme l'affirme le Chla haKadoch - Bayit Aharon]

La sagesse de la Kabbala comprend les lettres ['juives'] comme des forces puissantes, donnant la vie.
La guémara (Béra'hot 55a) enseigne que les lettres hébraïques furent utilisées pour créer le Ciel et la terre. Bétsalel savait combiner les lettres utilisées lors de la Création, et c'était cette sagesse secrète qui lui permit de construire le Michkan.

La Torah elle-même est composée de lettres, chacune représentant l'une des 600 000 âmes juives du monde. La combinaison des lettres qui nous a été transmise dans la Torah est adaptée à notre compréhension, mais elle n'est pas la seule possible (Ramban - Intro Torah).
Hachem Lui-même ordonnance l'armée des lettres "Hachem tsévakot" (Mégalé Amoukot 210).

Outre sa forme alphabétique, chaque lettre a une nature vivante profonde. Chaque lettre contient un concept, une direction, une volonté qui trouve son expression dans l'âme.
Au-delà de l'égo individuel de la personne, il y a une volonté d'existence générale plus profonde. Il existe une force de vie qui est inspirée par Hachem et c'est ce qui inspire l'ego et la psyché de chacun.
Les composantes intérieure de cette force de vie profonde sont les lettres hébraïques.
De même que les lettres sont les constituants de la Torah et du monde, elles se combinent pour former le modèle moléculaire de l'âme. Ce que les atomes sont au monde physique, les lettres hébraïques le sont au monde spirituel.

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-> "L'âme est remplie de lettres imprégnées d'une lumière de vie, pleines de connaissance et de volonté, pleines de quête spirituelle et d'existence complète."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> L'âme est remplie de lettres contenant la force de vie divine qui nous confère notre existence. Elles ont elles-mêmes une connaissance, une volonté et une quête d'inspiration spirituelle.
Toutes les activités fondamentales d'un juif, qu'il s'agisse de sa réflexion, de sa volonté, de son action ou de son imagination, proviennent des lettres de son âme.
Différentes combinaisons de lettres donnent différents types d'âmes. II existe de puissantes combinaisons ainsi que des âmes de moindre pouvoir. Selon l'éclat de ces lettres qui donnent la vie, l'âme d'un homme rayonne avec plus ou moins d'énergie.

-> "Depuis les rayons de ces lettres vivantes, tous les autres niveaux de l'édification de la vie sont remplis de la lumière de la vie, tous les aspects de la volonté, de la connaissance et de l'action, de l'esprit et de l'âme, dans toutes leurs valeurs."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Comme des atomes, ces lettres [hébraïques] existent dans un flux dynamique constant. Elles sont actives, remplies de connaissances, de motivation, d'inspiration et de volonté, affectant constamment la vie de l'âme. Elles sont pleines de visions et d'envol imaginatif.
Elles sont remplies d'existence pleine, non soumises à la nature, et recèlent en elles un modèle pour toute la Création, de la même façon qu'une molécule renferme en elle un système solaire d'atomes et qu'une cellule contient la structure génétique du corps dans son ensemble.
Chaque âme contient un modèle pour le monde entier. Les lettres activent d'autres lettres dans une réaction en chaîne ininterrompue qui est la force motivante de toute la vie.

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+ Les mitsvot :

-> "Lorsqu'on s'apprête [à accomplir] une mitsva, cette mitsva est toujours pleine de la lumière de la vie de tous les mondes , chaque mitsva est remplie de lettres, grandes, merveilleuses parmi les 613 commandements qui sont, leur tour, interdépendantes de chaque commandement, de toute la vie des mondes qui est dans le secret de la foi."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Que se passe-t-il dans l'âme lorsqu'une personne s'apprête à accomplir une mitsva?
Une mitsva de la Torah est également remplie de lettres vibrantes et d'un courant de force divine inspirante. Les mitsvot elles-mêmes sont des fontaines de vie, comme le dit la Torah : "l'homme qui pratique ces mitsvot obtient par elles la vie" (A'haré Mot 18,5).
Les mitsvot sont des voies qui permettent aux lettres hébraïques de couler depuis leur source divine vers l'âme. La force de vie des mitsvot ajoute à la vitalité de l'homme. Elles sont les circuits et les conduites de vie. Et elles aussi, à l'instar des lettres, sont des microcosmes d'existence, jaillissant avec l'énergie qu'Hachem confère au monde.

Lorsqu'un juif accomplit une mitsva, il reçoit une nouvelle dose d'énergie et de vie.
Lorsque les lettres de son âme s'associent aux lettres de la mitsva, une explosion se produit.
Comme une fusion nucléaire d'atomes, une nouvelle vie est libérée pour l'âme et pour tous les mondes.
C'est l'union de l'âme et de la mitsva qui apporte au monde son renouvellement constant.
Et comme chacune des mistvot est intégralement liée aux 613 commandements de la Torah, lorsque nous en accomplissons une, nous libérons la puissance de toutes en une réaction en chaîne qui envoie des ondes de sainteté et de lumière à travers l'univers.
Tel est le mécanisme qui apporte la vie au monde. Nos Sages (Shabbath 88a) ont ainsi enseigné que si, D. préserve, les juifs cessaient d'étudier la Torah, ne serait-ce qu'un instant, le monde entier prendrait fin (Néfech ha'Haïm chap.4&11).

L'interrelation entre les 613 préceptes de la Torah recèle certes un immense potentiel, mais pose également des problèmes ... Lorsqu'une personne n'accomplit qu'une partie des 613 mitsvot, sa force de vie est amoindrie.
Ce qui est vrai dans la vie d'une personne l'est aussi dans la vie de la nation. Ainsi, lorsque la nation juive dans son ensemble ne respecte pas toutes les mitsvot, que ce soit par faiblesse spirituelle ou à cause de l'exil, c'est toute sa vie qui est mutilée et la bonté divine apparaît dans le monde dans une lumière terne, brisée.

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-> "La lumière du D. de vie, la lumière de la vie du monde, vit en harmonie parfaite dans la splendeur de chaque mitsva."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Dans l'observance d'une mitsva, l'âme rencontre la lumière divine. Telle est la signification de la prière de yi'houd que certains juifs prononcent avant d'accomplir une mitsva (léchem yi'houd ...).
La mitsva est le vecteur qui unit Hachem et Sa Chékhina à l'ensemble du peuple juif.
Un juif s'attache à Hachem, non seulement par une méditation abstraite, mais également par la réalisation de mitsvot pratiques.
Lorsque nous accomplissons les mitsvot, nous lions notre vie à la volonté d'Hachem et à la force de vie divine qu'Il a implantée en nous.
Telle est la voie vers la vie authentique, en adhérant à la force de vie divine dans l'accomplissement d'une mitsva, comme nous disons dans la Torah : "Et vous qui êtes restés fidèles à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).

-> "Dès que nous sommes sur le point de réaliser une mitsva, toutes les lettres vivantes qui constituent notre essence se développent, nous devenons plus grands, plus forts et plus puissants dans la lumière de la vie et de l'existence suprême, resplendissante et riche de la richesse de la sainteté universelle, de la lumière de la Torah et de la sagesse .... et l'univers tout entier se renouvelle dans la lumière et la vie.
Le monde est jugé méritant grâce à nos actions ; la lumière et la vérité, la bonne volonté et la satisfaction intérieure embellissent chaque visage."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Lorsque nous allons accomplir une mitsva, l'énergie de nos âmes et la mitsva agissent l'une sur l'autre et toutes les lettres qui constituent notre essence grandissent grâce à une injection de sainteté, de Torah, de suprême sagesse et de vie.
Si nous étions au niveau adéquat pour vivre cette union spirituelle, si nos sensibilités étaient en harmonie avec l'incommensurable richesse de notre vie intérieure divine, lorsque nous allons accomplir une mitsva, nous ressentirions la même extase et la même joie que des fiancés lorsqu'ils s'avancent vers le dais nuptial pour devenir mari et femme.

Lorsqu'un juif accomplit une mitsva, les lettres de son âme sont exaltées par une force de vie accélérée.
Les lettres de la Torah des mondes supérieurs de l'existence fusionnent avec les lettres de l'âme individuelle. Ce "mariage" entre les mondes supérieurs et inférieurs suscite une union de splendeur et de joie. Notre volonté et la volonté divine ne font qu'un.
Nous-mêmes et le monde sommes remplis d'une force, d'une sagesse, d'une sainteté, d'une vaillance, d'une harmonie et d'une joie célestes.
La même plénitude qui présida au don de la Torah revient désormais vers nos âmes.
C'est dans la rencontre de l'homme et de la mitsva que se réalise le projet de la vie. L'homme est en accord avec la volonté divine. L'âme adhère à Hachem.
Les mondes se rejoignent et cette union conduit au renouveau de la création tout entière.

Du fait de la connexion de l'âme à l'ensemble du monde, la moindre mitsva, apparemment mineure est, en fait, une action cosmique qui remplit le monde d'une bénédiction indescriptible.
La réalisation d'une mitsva remplit le monde de Torah, de bonté intérieure et de vérité.
Nous tenons entre nos mains le sort de l'existence. Nos bonnes actions infusent du mérite au monde (Rambam - Hilkhot Téchouva 3,1).
[ "Quiconque accomplit l'une des mitsvot apporte du mérite au monde" (guémara Kidouchin 40b) ]
En observant les mitsvot de la Torah, non seulement nous élevons le niveau de notre propre vie, mais nous améliorons le monde tout entier.
De plus, au tribunal céleste, le jugement d'Hachem en est adouci.

En effet, Hachem a mis entre nos mains la clé de l'existence. La bénédiction divine et la vie sont dispensées dans le monde en fonction de ce que nous faisons (Néfech ha'Haïm 1,3).
En un sens, lorsque nous accomplissons une mitsva, nous donnons de la force à Hachem Lui-même, comme nous disons dans nos prières du matin : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,3).
Israël est, au sens figuré, la source de la puissance divine. Ce sont nos actions qui permettent à la bonté d'Hachem de se manifester dans le monde.
Du fait de l'unité de la création tout entière, les mitsvot que nous accomplissons sur terre ouvrent les valves de la bénédiction céleste dans les mondes supérieurs.
En accomplissant la volonté divine, nous amenons au mariage du ciel et de la terre.

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+ La terre d'Israël :

-> Le rav Avraham Kook écrit que cette union amène un air de satisfaction intérieure sur le visage de chacun.
S'il en est ainsi, pourquoi ne le voyons-nous pas?

En partie parce que l'union entre Hachem et le monde est encore incomplète, comme en témoigne le verset : "Comment chanterions-nous l'hymne d'Hachem en terre étrangère?" (Téhilim 137,4).
Tant que la nation juive ne sera pas pleinement revenue en terre d'Israël, tant que nous ne pouvons accomplir qu'une partie de la Torah et des mitsvot, tant que le Temple fait défaut, la bénédiction et la lumière divines sont amoindries.
Ce n'est qu'avec la délivrance de notre servitude physique et spirituelle, lorsque nous revenons à la Torah nationale tout entière, que les sourires embelliront chaque visage, comme il est dit : "Alors notre bouche s'emplit de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,2).

Cela se produit lorsque la nation vit sa vie de Torah authentique en terre d'Israël (Ohr ha'Haïm haKadoch - Ki Tavo 26,1). Car en terre d'Israël, les lettres [hébraïques] de notre âme grandissent. Elles sont amplifiées plusieurs milliers de fois, même sans réaliser une mitsva, car le simple fait d'être en terre d'Israël est en soi une mitsva (Ramban - supplément au séfer haMitsvot du Rambam, mitsva n°4).

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-> "En terre d'Israël, les lettres de nos âmes deviennent de plus en plus grandes ; là, elle révèlent la lumière éclatante ; elles puisent une vie indépendante dans la lumière de la vie de Knesset Israël (toutes les âmes juives) ; elles sont directement influencées par le secret de leur création première.
L'air du Pays d'Israël stimule la croissance vivifiante de ces lettes vivantes avec un éclat splendide, un attrait intérieur et un fracas joyeux, courageux empli d'un afflux de sainteté, "quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem"."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Plus simplement, le rav Kook précise que s'il existait un compteur Geiger susceptible de mesurer l'existence des lettres hébraïques, il commencerait à grésiller et à crépiter avec un bruit retentissant en approchant des frontières d'Israël. Car la terre d'Israël est le pays des lettres gigantesques en trois dimensions. C'est le pays des alef et des bet autochtones.
Comme les géants rencontrés par les explorateurs à Hébron, et les fruits gigantesques découverts dans le pays, l'alphabet de la terre d'Israël éclipse l'alphabet lilliputien en dehors d'Israël.
Les lettres prospèrent dans l'air d'Israël et tirent de son sol saint des substances nutritives.
Par contre, en dehors d'Israël, les lettres sont rabougries, comme des plantes qui ont poussé hors de leur milieu naturel.

Lorsqu'un juif fait son aliyah en terre d'Israël, ses lettres s'adaptent et multiplient leur taille. Tout son être devient plus grand. Il se rapproche d'Hachem.
Comparé à la personne qu'il était en dehors d'Israël, il devient un géant, rempli d'un plus grand courage, d'une plus grande sainteté, d'un plus grand bonheur et d'une plus grande sagesse.

Quel est le secret de ce changement?
En terre d'Israël, nos lettres, comme nos âmes, deviennent les lettres géantes du peuple juif (klal Israël). Elles ne sont plus des petites lettres individuelles, elles se multiplient par leur union avec la Knesset Israël. Dans le pays du peuple juif, nos lettres fusionnent avec l'âme immense de la nation.

-> On peut citer le rav Avraham Kook (Orot - Orot Israël - 7,18) :
"L'âme générale du peuple juif (klal Israël) ne repose pas sur l'individu juif, sauf en terre d'Israël.
Dès qu'un juif arrive en terre d'Israël, son âme individuelle est plongée dans la grande lumière de l'âme générale dans laquelle il a pénétré."

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-> Dans sa relation à la nation, l'olé (celui qui monte résider) en Israël devient un juif plus complet ...
Parce qu'il vit en Israël sa vie tout entière est une mitsva, une mitsva qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah (Sifré - Réé 12,29).
La vie divine afflue sans cesse dans son être par l'intermédiaire de sa nouvelle vie de mitsva ... chaque pas qu'il fait sur la Terre sainte est une mitsva, chacune des quatre coudées lui vaut une part plus grande dans le monde à venir (Kétoubot 111a).
Chaque respiration le remplit de vie sainte. Les lettres de la Torah se déversent dans son âme.

Le rav Avraham Kook cite le verset : "et on dénommera saint quiconque aura été sauvé dans Sion et épargné dans Jérusalem, quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem" (Yéchayahou 4,3).

En terre d'Israël et à Jérusalem, les lettres de notre âme sont inscrites pour la vie éternelle.
À l'instar des lettres géantes du pays, les mitsvot du pays sont géantes elles aussi, accomplies là où les mitsvot d'Hachem sont censées être accomplies. Elles débordent d'énergie et de vie.
[ "De par leur nature, tous les préceptes doivent doivent être accomplis dans le pays d'Hachem" - Ramban - A'haré Mot 18,25 ]

En terre d'Israël, les mitsvot sont accomplies dans toute leur pureté, sans perturbations ou pollution, accomplies dans le pays d'Hachem. En Israël, chaque mitsva se répercute dans les innombrables âmes du peuple juif, se multipliant au-delà de toute mesure, résonnant dans l'univers, remplissant le monde d'harmonie, de plénitude et d'ordre.
Lorsque la nation mène une véritable vie de Torah en Israël, le projet d'Hachem pour le peuple juif est réalisé. Les voûtes célestes s'ouvrent et la bénédiction divine afflue continûment sur toute la création.

Ainsi également, la Torah de la terre d'Israël est la Torah complète. Comme l'enseignent nos Sages : "Il n'est pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 16,7 ; Sifri - Ekev 1).
En terre d'Israël, la Torah est totale, la Torah de la nation, la Torah du Klal, aucune de ses mitsvot ou lettres ne manque.
Dans la terre d'Israël, la Torah est à sa place authentique, irradiant son influence avec un charme particulier, ses lettres célestes brillant de la lumière de la Chékhina. [midrach Téhilim 105]

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+ L'importance de désirer être en Israël :

-> [Si un juif est en dehors d'Israël, qu'il ne peut pas venir y résider] et qu'il éprouve de la nostalgie, de l'aspiration sincère pour vivre en terre d'Israël, alors cet attachement plein de sainteté exerce un impact direct sur les lettres de l'âme d'une personne qui aspire à faire partie du pays.

-> "L'aspiration à voir dans sa gloire la terre chérie ; la nostalgie intérieure pour la terre d'Israël accroît les lettres de sainteté, les lettres de la vie israélienne indépendante qui sont au plus profond de notre essence et de notre être ; elle augmente leur croissance spirituelle intérieure."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> L'âme qui aspire à vivre en Israël est vivifiée par un regain d'énergie sainte.
Le juif qui aspire sincèrement à voir Israël est influencé par sa grandeur. En souhaitant lier son sort au pays, il ressemble à quelqu'un qui s'approche d'une mitsva, courant pour embrasser l'être cher.
Son pouls bat plus vite et les lettres de son âme s'agrandissent pour recevoir un nouvel apport énorme de vie.
Il grandit spirituellement dans son attachement à la terre d'Israël et aux aspirations du Klal Israël (peuple juif).
Aussi bien "celui qui est y né que celui qui aspire à la voir" (Kétoubot 75a) partagent ses bénédictions; tous deux atteignent la plénitude en menant au maximum la vie d'un juif.

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-> L'harmonie et la plénitude planétaire ne peuvent être réalisées que lorsque le peuple juif se trouve en terre d'Israël.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1 ]

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Source : ci-dessus, enseignements du rav Kook, commentés par le rav David Samson et Tsvi Fishman.

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+ Les lettres hébraïques subliment le pouvoir de nos prières :

-> Les mystiques soulignent que les lettres de l'alphabet hébreu ne sont pas des symboles conventionnels pour les sons, mais qu'elles signifient, et sont chargées, des émanations divines, des lumières et des forces créatrices.
Selon la mystique juive, La simple vue de ces lettres sacrées stimule donc la kavana. Ainsi, le Arizal priait toujours à partir d'un sidour (à l'exception de la Amida qu'il récitait les yeux fermés).

-> "Fais une lumière pour la téva (arche) [et achève-la à (la largeur d'une) ama (coudée) en hauteur ...]" (Noa'h 6,16).
Le Baal Shem Tov explique :
Cela signifie que la téva (mot) [téva signifiant aussi "mot"] doit briller.
Ceci est compris par ce qui suit :
Chaque lettre (hébraïque) contient "des mondes, des âmes et la Divinité". Ceux-ci s'élèvent et s'unissent les uns aux autres, avec la Divinité. Les lettres s'unissent alors et se lient entre elles pour former un mot (téva), devenant véritablement unifiées dans la Divinité.
L'homme doit donc inclure son âme dans chacun de ces aspects (en ayant de la kavana). Tous les mondes seront alors unifiés en un seul et s'élèveront, ce qui procurera une joie et un délice incommensurables.
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 75 ]

-> Selon le Baal Shem Tov (Keter Shem Tov - 284) :
"Lorsque vous priez ... concentrez toute votre pensée sur le pouvoir des mots que vous prononcez jusqu'à ce que vous perceviez comment les lumières [divines] contenues dans les mots s'illuminent les unes les autres, générant ainsi diverses lumières.
Les lumières des lettres sont les "chambres" d'Hachem dans lesquelles Il attire Ses émanations."
Ainsi, la concentration sur les mots conduit à l'unité avec leur divinité inhérente : un état de deveikut, d'attachement et d'adhésion à Hachem dont on ne veut pas se détacher.

-> La concentration sur chaque mot [dans notre prière] doit être telle que le mot soit "illuminé et brille".
La dvékout avec Hachem consiste à attacher sa pensée et son intériorité au noyau spirituel des lettres de la Torah et de la prière, le noyau spirituel de la lumière de l'Ein Sof qui se trouve dans les lettres, un "attachement de l'esprit à l'esprit". [Kéter Shem Tov - sect. 44 et 94]

-> La dvékout signifie que lorsque vous prononcez un mot [en prière], vous le prolongez considérablement. En vertu de la dvékout, vous ne voulez pas lâcher ce mot, et par conséquent, vous le faites durer. [Tsava'at haRivach - 70 ]
Ainsi, lorsque nous prononçons un mot (un attachement/lien renforcé avec Hachem), nous le prolongeons longuement et ne voulons pas le lâcher. Il en résulte alors une communion intense, au point que "mon âme soupire et se languit après les parvis d'Hachem" (Téhilim 84,3). Il peut donc être naturel de mourir (kelot hanefech, expiration de l'âme qui se languit d'être proche d'Hachem [comme si elle veut nous quitter pour retourner à Sa source] ) après avoir récité seulement deux ou trois mots de la prière.

-> C'est une grande bonté d'Hachem que l'homme reste en vie après avoir prié.
Dans le cours naturel des choses, la mort devrait résulter du fait d'avoir épuisé toutes ses forces [dans la prière] en raison de l'effort intense fourni pour se concentrer.
[conscient de la grandeur d'une prière, on en vient tellement à vider tout notre cœur, notre intériorité à Hachem (qui est Le seul à pouvoir nous aider), que normalement en devrait en rendre l'âme. ]
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 35]

-> Avant de prier, gardez à l'esprit que vous êtes prêt à mourir en raison de toute l'intense concentration (kavana) investie pendant la prière.
Certains se concentrent si intensément qu'il peut être naturel pour eux de mourir après avoir récité [seulement] deux ou trois mots devant Hachem.
En gardant cela à l'esprit, dites-vous : "Pourquoi aurais-je des arrière-pensées ou de l'orgueil dans ma prière alors que je suis prêt à mourir après deux ou trois mots?"
En effet, c'est une grande bonté de Dieu que de donner [à l'homme] la force d'achever la prière et de rester en vie.
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 42]

Le Séfer Yétsira

+ Le Séfer Yétsira :

-> Le Séfer Yétsira est un texte hébreu ancien, écrit par Avraham et transmis à Its'hak, puis à Yaakov et enfin à ses éminents enfants. [Chla'h - Vayétsé]
Le texte donne diverses méthodes pour manipuler les lettres de la langue sainte de l'hébreu afin de créer certaines choses.
Des personnes ont été créées avec le livre, comme Avraham qui a créé des êtres (Rokéa'h - Lé'h Lé'ha), les tribus qui ont créé des femmes avec lesquelles ils allaient se promener (Chla'h - Vayéchev), Yirmiyahou et son fils Sira qui ont créé une personne (Yalkout Réouvéni - Béréchit), et enfin Rava qui a fait de même (Sanhédrin 65b).

Des animaux ont également été créés avec le Séfer Yétsira.
Les tribus l'ont fait (Chla'h - Vayéchev), Avraham l'a fait, créant du bétail pour nourrir les anges ('Hessed léAvraham 5,54), et enfin Rav 'Hanina et Rav Oyshaya ont créé un veau "troisième né" (Sanhédrin 65b).

-> Ces créations présentent certaines qualités.
Ils ne peuvent ni parler (Sanhédrin 65b), ni entendre (Mégadim 'Hadachim Béra'hot 139 - au nom du Chéalat Yaavets 2,82).
On ne peut créer de telles créatures que le vendredi, car les animaux ont été créés le 6e jour de la Création. [Rachba - Sanhédrin 65b]
Ces créatures n'existent que pendant 24 heures, et la viande des animaux ne rassasie pas. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 65b ]

On ne doit pas utiliser le Séfer Yétsira lorsqu'on est seul (Yalkout Réouvéni - Béréchit), et il est interdit d'utiliser ce séfer si l'on n'est pas âgé d'au moins 20 ans (Kessef Nivchar Vayéchev - au nom du Ramak).
Si l'on écrit à l'envers la formule des lettres hébraïques utilisées pour créer une créature, celle-ci redevient poussière. [Yalkout Réouvéni - Béréchit]

La séouda du Léviatan

+ La séouda du Léviatan :

-> Le festin le plus merveilleux est réservé aux tsadikim (justes) dans le monde futur. Hachem prévoit que le repas comprendra : le Béhémot, le Léviatan et le Ziz. [guémara Baba Batra 74b]

Le Ziz est un énorme oiseau selon Rachi (Bé'horot 57b), qui recouvre tout le soleil lorsqu'il déploie ses ailes, et qui a de nombreux goûts (midrach Vayikra rabba 22,10).

A la fin des jours, il y aura un combat tout à fait inhabituel : le Léviatan utilisera sa nageoire pour massacrer le Béhémot au moment même où le Béhémot sera en train d'éventrer le Léviatan. [midrach Vayikra rabba 13,3]
La manne sera également servie lors du festin. [ajout du Ba'h sur 'Haguiga 12b ; Tiféret Tsvi sur Zohar Béchala'h 62b ]

Qu'y boire? Bien sûr, le vin des raisins des six jours de la création. [Otsar midrach Séoudat Gan Eden 89 ]

Quel sera le dessert? Des fruits du Etz Ha'haïm (Ohr Olam - Béréchit), et des amandes du bâton d'Aharon (Mégadim 'Hadachim - Kora'h).

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+ Le Leviatan :

-> [Concernant les Justes,] Rabba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : De la chair du Léviatan, Hachem fera un grand festin ... Hachem fera des cabanes avec la peau du Léviatan. [Baba Batra 74b]

-> Le Léviatan est un poisson casher. ['Houlin 67b]

-> Hachem a créé cette énorme créature marine pour s'amuser avec (Leviatan zé yatsarta lécha'hék bo - Téhilim 104,26).

-> Hachem en a fait deux et a castré le mâle, tué la femelle et l'a salée pour qu'elle soit mangée à l'avenir par les justes (tsadikim) dans le monde à Venir.
En effet, s'ils s'accouplaient le monde entier serait dévasté. [Baba Batra 74b]

Le Rachba interprète littéralement ce récit talmudique du festin de Léviatan (en saumure), en y ajoutant un niveau plus profond de compréhension dans lequel le Léviatan représente l'union de l'esprit et de l'âme (qui ne sera possible que dans le monde à Venir).
En revanche, le Rambam (Yad Ha'Hazaka - Hilkhot Téchouva 8,6) est d'avis que le Léviatan n'est pas une véritable créature, et que ce festin destiné aux Justes n'est pas un plaisir matériel.

-> La peau du Léviatan sera utilisée comme habitation pour les Justes (Baba Batra 74b), bien qu'une autre opinion affirme que la peau sera utilisée comme vêtement pour les Justes et sera également étalée sur les murs de Yerushalayim (Tossefot Hachalem - Térouma).

-> Le Léviatan a l'apparence d'un humain. [midrach Talpiot - Houkim]
Sa chair brille plus que sa peau. [Torat 'Haïm - Vayé'hi - sur Baba Batra 75a]

Il mange le poisson Shibouta (Baba Batra 74a), ainsi que toutes les grosses créatures marines (Pirké déRabbi Eliézer 9).
Il ne mange pas souvent, peut-être une fois par Shémita ou une fois par Yovel, et ne boit pas souvent, peut-être une fois tous les 70 ans. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Baba Batra 74a]

Ce qui est amusant, c'est que malgré sa taille, il a peur de la petite créature appelée Kilbit (כִּילְבִּית). [Shabbath 77b]

La sorcellerie

+ La sorcellerie :

-> La sorcellerie est interdite dans la Torah. En ce sens : "La sorcière, tu ne la laisseras point vivre" (Michpatim 22,17).
Rachi : le texte s’applique aux hommes autant qu’aux femmes, mais il parle de ce qui est le plus courant, car c’est la sorcellerie féminine qui est la plus répandue.

-> Les sorciers du Pharaon utilisaient la sorcellerie pour transformer leurs bâtons en serpents. [guémara Sanhédrin 67b] [l'Egypte était la capitale mondiale de la sorcellerie, et même les enfants savaient l'utiliser. ]
Ben Stada a caché des incantations magiques d'Egypte dans une entaille dans sa chair. [guémara Shabbath 104b]
Amalek était certainement un grand sorcier, et lors de la première guerre contre les Bné Israël, il a choisi des personnes dont l'anniversaire était ce jour-là afin que, astrologiquement, elles soient protégées. [Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
Balak était un grand sorcier qui utilisait un oiseau qu'il avait façonné pour sa magie. [Ohr ha'Haïm haKadoch - Balak 22,41]
Bilam était aussi connu pour cela et il a écrit un livre d'incantations. [Zohar - Haazinou 299b]

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+ Quelques propriétés intéressantes de la sorcellerie :

-> Si vous soulevez une sorcière du sol, sa magie ne fonctionnera pas. [Rachi - Sanhédrin 77b]

-> Toute sorcellerie peut être arrêtée en utilisant de l'eau (Sanhédrin 77b), puisqu'elle ne fonctionne pas sur l'eau (Sanhédrin 67b ; Tiféret Yéhonatan Béréchit).

-> La sorcellerie ne fonctionne pas non plus le jour lorsque le ciel est nuageux. [Tiféret Yéhonatan - Balak]

-> Le meilleur moment pour les grandes sorcières est de 12h30 à 15h30 et c'est ce qu'on appelle Erev Gadol et les sorcières sont appelées Erev Rav. Les petites sorcières travaillent de 15h30 à minuit. [Zohar - Ki Tissa 191a]

-> En plus de l'heure, le jour lui-même doit être correct, car par exemple certaines sorcelleries ne fonctionneront pas le Shabbath. [Sanhédrin 65b]
[en effet, les nécromanciens qui ressuscitent les morts ne peuvent pas le faire le Shabbath. (Béréchit rabba 11,15 ; Rachi - Sanhédrin 65b) ]

-> Enfin, il faut savoir que le fait de porter des vêtements en lin est une protection contre la sorcellerie. [Méam Loez - Yéhochoua 2,6]

Le loup-garou

+ Le loup-garou :

Le concept de loup-garou existe dans la littérature juive, et en général, seules quelques personnes peuvent devenir des loups-garous. [Tsioni Béréchit]
Et ces personnes auront toujours une queue lorsqu'elles se reconvertiront en humains. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi]

Les loups garous ne peuvent se reconvertir qu'en mangeant du sang humain (Rabbénou Efraïm - Béréchit), ou en répandant des cendres sur eux (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

Le loup-garou le plus célèbre que nous connaissions était Binyamin, le fils de Yaakov. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi ]
Yaakov était capable de contrôler Binyamin pour l'empêcher de se transformer en loup-garou. [Rabbénou Efraïm - Vayigach]

Le nom de "loup-garou" figure dans le séfer 'Hassidim (1465), mais il est également appelé "Louf Garo" (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

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+ Binyamin = un loup-garou :

-> "Binyamin est un loup qui déchire (zéev yitraf)" (Vayé'hi 49,27)

-> Rabbénou Efraim Ben Chimchon (13e siècle) fait spécifiquement référence aux loups-garous en parlant de Binyamin, le fils de Yaakov.
Dans la Torah, Yaakov exprime sa crainte de laisser Binyamin partir [en Egypte avec ses frères] en disant "et il arriverait malheur" (Vayigach 44,29).
Rabbenou Ephraim l'interprète en faisant une lecture littérale du verset désignant Binyamin comme "un loup qui déchire" (Vayé'hi 49,27). Binyamin était un "loup qui déchire", s'attaquant parfois aux humains. Lorsqu'il fut temps pour lui de se transformer en loup-garou, comme il est dit : "Binyamin est un loup prédateur(qui déchire)", tant qu'il était avec son père, il pouvait compter sur un médecin, et c'est grâce à ce mérite qu'il ne se transformait pas en loup-garou.
Il est dit : "Il quittera son père et mourra" (Vayigach 44,22), autrement dit, lorsqu'il se séparera de son père, il se transformera en loup-garou et n'importe qui souhaiterait le tuer.

-> Dans un second passage du manuscrit de Rabbénou Efraïm, attribué à "un manuscrit allemand" ("kétiva ashkénazit" apparemment des élèves de Rabbénou Efraim ou d'autres sages contemporains), il est également fait état de cette ressemblance entre le loup-garou et la tribu de Binyamin :
"Il y a une sorte de loup appelé loup-garou, qui est une personne qui se transforme en loup. Lors de sa transformation, ses pattes sortent de ses épaules. Ainsi est-il dit à propos de Binyamin : "il se tiendra entre ses épaules" (Vézot haBéra'ha 33,12).
La solution pour [échapper à] ce loup lorsqu'il entre dans une maison, consiste à prendre de la cendre du brasier et à la répandre devant lui. Ainsi dans le Temple, on lançait quotidiennement des cendres près de l'autel, comme il est écrit, "il enlèvera sur l'autel la cendre de l'holocauste consumé par le feu, et la déposera à côté de l'autel" (Tsav 6,3).
Ces personnes naissent avec des dents, indiquant qu'ils sont prêts à dévorer le monde, ou bien comme un signe que cet enfant sera différent des autres.
De même, Binyamin détruisit (littéralement "mangea") sa mère qui en mourut, comme il est écrit, "au moment de rendre l'âme, car elle mourut, elle le nomma Ben-Oni (le fils de ma souffrance)" (Vayichla'h 35,18) ... et même lorsqu'ils reprennent leur forme humaine, ils ont toujours une queue, ainsi la part (en Israël) de la tribu de Binyamin avait une bande qui entrait dans la part de Yéhouda où était construit le Temple."

=> Selon Rabbénou Efraïm (sur Vayigach 44,29), Binyamin était non seulement un loup-garou, mais il a tué sa mère Ra'hel.

-> Rabbénou Efraïm (sur Béréchit 1,28) dit ces hommes qui se transforment en loup peuvent reprendre une forme humaine qu'après s'être nourri de sang humain.
[cela peut expliquer à quel point il a pu en venir à tuer sa mère, puisque totalement attiré par du sang humain.
Précision importante : cela est la vision d'un grand de la Torah (Rabbénou Efraïm), et évidemment la volonté d'Hachem dépasse totalement notre compréhension, surtout lorsque l'on parle de géant comme Ra'hel et Binyamin. ]

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-> Le rav Yé'hiel Halpern (1660-1747) raconte que cyclopes, licornes, loups-garous et de nombreuses autres créatures étranges ont été créées à la suite du Déluge.
Il écrit dans son Séder Hadorot (vol.1) :
"On dit qu'après la division des langues [lors de la Tour de Babel], Hachem créa d'étranges créatures hybrides qui se reproduisent les unes avec les autres. Dans la région de Sitiya, des gens n'ont qu'un œil sur le front ; en Inde certains n'ont pas de bouche pour manger et boire ; dans les montagnes indiennes, il y a des humains avec une queue, certains ont un corps de cheval, une tête de bélier et une corne brillante sur le front, ou possèdent trois rangées de dents et le corps d'un lion, d'autres n'ont qu'une jambe avec un pied très large et courent vite, ou encore il y a ceux qui n'ont pas de cou et des yeux sur la colonne vertébrale ou ceux dont le corps est couvert de verdure avec des dents de chien ; en Crête, il y a une créature qui a une forme humaine et les jambes d'un cheval qu'on appelle satyre ; il y en a également qui se transforment en loups quand vient l'été et reprennent leur forme humaine l'hiver, qui servent Mars et lui offrent des sacrifices humains ..."

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-> Rabbi Yéhouda Ha'Hassid (1150-1217), aborde à plusieurs reprises dans son séfer 'Hassidim des personnes ayant la faculté de se transformer en animal, y compris en loup.
On peut citer (séfer Hassidim n°1166) : "Le serpent [originel] marchait sur deux pattes et ressemblait quelque peu à une personne. La preuve à cela est que lorsque certains se transforment en loups, en chats ou en ânes, leurs yeux ne changent pas ; de même lorsque le serpent fut changé, ses yeux ne changèrent pas."

-> Le Tossafiste rabbi Moché Takou (Ktav Tamim) décrit aussi des personnes qui se changent en loups ou en lapins.

-> Il semblerait que Rachi également fasse mention du loup-garou dans son commentaire sur Iyov (5,23). [voir le Otsar Laazé Rachi al haTana'h de Moché Katan]

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-> "Nabuchodonosor fut chassé du milieu des hommes, mangea de l'herbe comme les bœufs, son corps fut humecté par la rosée du ciel, au point qu'il lui poussa des poils pareils [aux plumes] des aigles et des ongles comme des griffes d'oiseaux" (Daniel 4,30).

Certains de nos Sages l'interprètent comme une maladie mentale (une personne se croyant transformée en animal), mais d'autres Sages l'ont compris comme une véritable métamorphose. Dès lors, l'idée qu'un humain se transforme en loup ne paraît pas si absurde.

Les sirènes

+ Les sirènes :

-> Les sirènes font également partie de notre culture et apparaissent dans la guémara (Bé'horot 8a) sous le nom de Dolphanim (דּוֹלְפָנִין).
"Que sont les Dolphanim? Rav Yéhouda dit : Ce sont des créatures appelées les enfants de la mer" (bné yama).

Rachi (Bé'horot 8a) dit que le nom en laaz (langue étrangère), est Sirèna.
Elle est décrite comme une créature dont la moitié supérieure a une forme humaine (de femme) et la moitié inférieure une forme de poisson.
[cela est rapporté aussi dans le Midbar Kedmot (Dag) du 'Hida ; Tossefot Hachalem - Chémini]
[Rachi renvoie une sirène à "bat yam" (fille de la mer)]

Selon le Ramban (Chémini 11,10), un autre nom est Silonis.
Selon le Torah Cohanim (Chémini 3,4) et le Raavad, il y a une divergence d'opinion si le nom est Silonis ou Sironis.

-> Le midrach (Aggada Vaéra) rapporte que les sirènes ont rejoint les autres animaux pendant la plaie des bêtes sauvages.
Pendant cette plaie, leurs bras, de 10 amot de long (environ 5 mètres), étaient remplis de poison, et elles s'agrippaient sur le toit pour ouvrir les portes verrouillées des égyptiens (permettant aux bêtes sauvage de rentrer).

-> On dit qu'elles chantent pour les marins en mer, ce qui les endort, puis elles montent à bord du bateau, tuent et mangent les marins. ['Hida - Midbar Kedmot (Dag) ; Tossefot Hachalem - Chémini]

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-> Rachi (Bé'horot 8a) explique que ce sont des êtres capables de se reproduire comme des êtres humains, à partir d'un être humain, c'est-à-dire que si un homme s'accouple avec cette créature, elle pourra enfanter de lui (contrairement à toutes les autres créatures terrestres).

-> Le 'Hida (dans son Midbar Kedmot - Dag) raconte ses pérégrinations lors de son très long périple autour du monde. Il dit effectivement avoir aperçu ces sirènes en mer Baltique. Elles avaient une voix extrêmement étrange qui attirait les matelots de l'époque qui, souhaitant découvrir d'où venaient ces voix détournaient leurs bateaux qui venaient chavirer sur les récifs dans lesquelles elles se cachaient. Elles montaient ensuite dans les bateaux pour dévorer les matelots. Cependant, il affirme que désormais elles n'existent plus.

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-> "Il existe des créature marines, moitié homme, moitié poisson, appelées sereine en vieux français.
... elles se reproduisent avec les humains. Cela signifie qu'une personne peut avoir une relation avec eux et procréer."
[Rachi - guémara Bé'horot 8a]

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-> "Tout ce qui n'est pas pourvu de nageoires et d'écailles, dans les mers ou les rivières, ce qui pullule dans l'eau, et les créatures vivantes (néfech ha'haya) qui l'habitent, ils vous sont abominables" (Chémini 11,10).

-> Sur ce verset le midrach (Sifra - Chémini 3,7) explique :
"Ha'haya" = c'est un animal de la mer, "Néfech" cela inclut le silonis (ou sirone, selon le Arou'h). On aurait pu penser qu'il transmet l'impureté [lorsqu'il est mort] dans une tente [comme les humains] comme l'avis de Rabbi Hanina, c'est pourquoi il est dit [dans 'Houkat 19,14 au sujet de l'impureté transmise par un cadavre] "Cela" [faisant référence exclusivement à l'homme et excluant le sirone)."

Le Raavad (1120-1197) dans son commentaire de ce Sifra décrit ce sirone comme une créature dont la partie supérieure ressemble à une femme et qui chante d'envoutantes mélodies.

-> Le Mochav Zekénim, commentaire sur la Torah des tossafistes médiévaux, l'explique de la même manière :
"Dans Torat Cohanim (sur Chémini 11,10) il est dit que cela inclut également la sirène. Il s'agit d'une créature aquatique dont la partie supérieure est similaire à une femme en tout point, elle possède des seins et de longs cheveux ; à partir du nombril, elle a les attributs d'un poisson. Elle chante de façon magnifique avec une voix plaisante."

-> Le rav Tsvi Hirch Rapaport (dans son Ezrat Cohanim), explique que cette sirone est le dolfin de la guémara (Bé'horot 8a). Il le décrit comme "étant similaire à un poisson avec des écailles proches de la queue, de longs bras et la forme d'une personne".

-> La compilation midrachique du 13e siècle Yalkout Chimoni (Vayikra - remez 137), reprend le midrach Sifra ci-dessus. Il indique pareillement que le mot "âme" (néfech) vient inclure le silonis (dans d'autres version sironis).

Le Maguen Avraham (1635-1682) explique que le silonis est une "personne de la mer". [Zayit Ra'aman - commentaire sur le Yalkout Chimoni]

-> Le rav Avraham ben Chmouel Guédalia de Jérusalem (17e siècle) explique :
"Sireni = une personne de la mer, dont la partie supérieure a la forme d'une femme qui chante constamment, et qui est déduite du mot "âme" (nefech). On aurait donc pu penser qu'il entre dans la catégorie de "lorsqu'une personne meurt dans la tente" , c'est pourquoi il est dit dans le passage traitant de la vache rousse : "Voici la loi : lorsqu'un homme meurt dans la tente" (début de 'Houkat), spécifiquement une personne qui vit sur la terre et qui généralement meurt dans une tente, qui transmet l'impureté et pas une personne de la mer."
[Brit Avraham sur Yalkout Chimoni Vayikra Remez 137]

-> L'idée est que le sirone dont parle le Sifra fait forcément référence à une créature humanoïde. En effet, s'il a trouvé nécessaire de nous apprendre que le cadavre de cette créature ne transmet pas l'impureté comme celui des humains, c'est parce qu'elle doit beaucoup lui ressembler. Par ailleurs, Rabbi Hanina maintien que son cadavre est effectivement impur comme celui des humains.

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-> Dans le texte médiéval Sefer HaArou'h (Eré'h sironi), on trouve écrit :
"Sironi : le Sifra (parachat Chémini) explique sur le passage traitant des poissons : "Hanéfech sert à inclure la sirène". Dans certains textes, il est écrit silonis, mais il s'agit d'une erreur. Ce mot, grecque ou latin, désigne une créature dont la partie supérieure ressemble à une femme et la partie inférieure à un poisson.
Il m'a été rapporté que le roi de la région Nord, qui régnait sur le Danemark et la Norvège, vit une de ces créatures sur un banc de sable lorsqu'il naviguait près de son royaume. Il y a plus de dix ans, je le questionnais à ce propos, il restait silencieux. Je compris qu'il doutait, à cause de la distance, si la créature qu'il avait vue était une sirène ou un autre animal. De plus, lorsque la créature entendit l'officier du bateau crier, "Mon maître le roi, tournez-vous et regardez cette chose extraordinaire", la créature plongea immédiatement dans la mer. Mais l'officier et les marins témoignèrent que c'était bien une sirène qu'ils avaient vue.
Les poètes firent des sirènes des créatures qui chantent d'une voix mélodieuse, et peut-être que sirène vient du mot : "chira" (chant).

-> Il est à préciser que contrairement à ce que certains pensent, ce récit n'est pas celui de l'auteur du Arou'h, Rabbi Nathan ben Ye'hiel de Rome (1035-1106), mais plutôt une glose du 17e siècle de Rabbi Binyamin Moussafia (1606-1675), auteur du Moussaf HaArou'h, un commentaire du Arou'h. Il était le médecin de Christian IV, roi de Danemark et de Norvège qu'il eut donc la possibilité de questionner.
Le Gaon de Vilna (dans son Adéret Eliyahou - Chéminin 11,10) va en ce sens, et cite l'explication de Rabbi Binyamin Moussafia de sironis comme étant la sirène.

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-> Le Hida (1724-1806) écrit (Midbar Kedmot - maaré'het dalet 13) :
"Il y a un poisson de la mer appelé sirène, dont la partie supérieure a la forme d'une jeune femme, et la partie inférieure celle d'un poisson. Cette créature vit dans les zones rocheuses et dangereuses de la mer. Lorsque les bateaux passent, elle commence à chanter d'une voix extraordinairement plaisante jusqu'à ce que le sommeil tombe sur les marins puis elle grimpe sur le bateau, et dévore tous ses passagers."

-> La sirène est également mentionnée par le Kabbaliste italien le rav Chlomo Aviad Sar Chalom Basilia (1680-1749). Dans son Emounat Ha'hamim (chap.5), il rapporte :
"À présent, sache que concernant cette sirène (en faisant référence au midrach Sifra), les sages non-juifs sont tous d'accord qu'il n'a jamais existé de telle créature, mais qu'il s'agit plutôt d'une parabole des poètes grecs connus pour inventer des mythologies.
Et l'un des philosophes d'une autre nation m'a donc affirmé que nos Maîtres de mémoire bénie, ont été influencés par les Grecs et s'étaient trompés, parce que tous les naturalistes les ont cherchées sans jamais les trouver. Mais après des siècles, juste l'année dernière, les hommes du roi de France lors de leur traversée en mer ont trouvé une créature dont le visage et le corps étaient similaires à ceux d'une personne, excepté les mains. Les marins l'ont tous vu, et envoyèrent leur récit dans toutes les contrées d'Europe, et les paroles de nos Sages s'en sont trouvées vérifiées!"