+ L'unicité de la nation juive :
-> Hachem dit aux Bné Israël : "C'est vous seuls que j'ai distingués entre toutes les familles de la terre" (rak ét'hem yada'ti mikol mochpé'hot aadama - Amos 3,2)
-> "Tu seras pour Moi un trésor parmi toutes les nations" (Yitro19,5).
-> Hachem dit à Israël : "Vous avez fait de Moi une entité unique dans le monde... Je ferai de vous une entité unique dans le monde", comme il est dit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Shmouel 7,23)."
[guémara Béra'hot 6a ]
-> Hachem affirme que nous sommes uniques par rapport aux autres habitants du monde, mais cependant, si quelqu'un essayait de rechercher les qualités spéciales et le caractère unique des juifs dans les seuls signes extérieurs (corps humain identique), il est peu probable qu'il trouverait ce qu'il cherche. Au contraire, du point de vue de la nature humaine, les juifs et les autres nations sont identiques.
Le Ram'hal (dans son Déré'h Hachem 2,3 - chapitre traitant d'Israël et des nations écrit :
"L'un des aspects les plus profonds de la gestion divine [du monde] est la question d'Israël et des nations du monde. Du point de vue de la nature humaine, ils semblent vraiment identiques, mais en ce qui concerne les sujets de Torah, ils sont très différents et distincts, comme deux espèces complètement séparées."
-> Le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.
[l'âme des juifs vient de l'intériorité d'Hachem, à la différence des non juifs qui est extérieure. ]
-> Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent dans son essence, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs. Cela doit nous responsabiliser à agir avec grandeur, à ne pas aborder la vie d'une façon identique, mais plutôt à exploiter au mieux les magnifiques capacités dont Hachem nous a gratifié par amour et confiance en nous.
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-> "Voici une nation qui habitera seule, et qui ne sera pas comptée parmi les nations" (Balak 23,9).
Le Netsiv de Volozhin (dans son Haémek Davar) explique ce verset ainsi : le peuple juif n'est pas une nation comme les autres. Lorsque les membres d'une autre nation partent en exil et se mêlent à leurs conquérants, ils gagnent l'amour et le respect de ces derniers dans une plus large mesure que s'ils étaient restés séparés d'eux.
Ce n'est pas le cas du peuple juif. Les juifs vivent en paix et dans l'honneur précisément lorsqu'ils restent séparés et refusent de se mêler aux nations. Lorsqu'ils essaient de se mêler aux autres nations, les non juifs ne reconnaissent pas leur valeur et finissent par les haïr et les persécuter.
Le Netsiv cite une preuve tirée du midrach (Chémot rabba 1,8) :
A la mort de Yossef, les Bné Israël ont violé la brit mila en disant : "Soyons comme les égyptiens." Et comme ils firent cela, Hachem transforma l'amour que les égyptiens avaient pour eux en haine, comme il est dit : "Il a transformé leurs cœurs pour qu'ils haïssent sa nation, pour qu'ils conspirent contre ses serviteurs" (Téhilim 105,25).
-> Le rav Méir Sim'ha HaCohen de Dvinsk aborde également ce phénomène, à savoir qu'Israël n'a pas de libre arbitre lorsqu'il s'agit de sa survie. [il y a une loi de préservation fixe, empêchant son assimilation totale, par un réveil de l'hostilité des nations à son égard. ]
Dans son ouvrage Messé'h 'Hokhma (Bé'houkotaï 26,44), il explique : Lorsque la Sagesse Suprême a décrété que le peuple d'Israël devait partir en exil, pour une période de temps spécifique que l' "Objectif Divin" jugeait nécessaire, Elle a pensé à des méthodes et des stratégies par lesquelles les juifs survivraient en tant que Nation unique et ne s'assimileraient pas aux nations.
C'est cette Providence divine qui a permis aux juifs, dès le moment où ils ont été bannis dans le désert des nations, de survivre si longtemps en exil. Personne au monde ne croyait que cela puisse arriver.
Toute personne intelligente qui sait ce que le peuple juif a enduré tout au long de l'histoire ne peut comprendre comment une minorité faible et sans défense a réussi à survivre face à des nations plus nombreuses et plus puissantes.
Parmi les raisons de la perpétuité historique d'Israël, le Messé'h 'Hokhma souligne le fait que la Providence divine permet toujours aux juifs de vivre paisiblement et tranquillement en exil pendant une période de 100 à 200 ans. Ensuite, lorsque les juifs commencent à penser qu'ils sont établis dans leur nouveau lieu comme s'il s'agissait de leur lieu de naissance, une situation qui est susceptible de leur faire oublier leur véritable rédemption (guéoula), qui est le salut de Dieu au moment prévu, la Providence divine fait en sorte que les non juifs haïssent les juifs, ce qui entraîne des pogroms, des expulsions et l'errance des juifs d'un endroit à l'autre.
C'est ainsi que les juifs ont erré d'un endroit à l'autre, comme le racontent les livres d'histoire, tout cela pour s'assurer que le juif ne se noie pas dans l'exil.
-> Sur la base de cela, le Messé'h 'Hokhma a prévu la Shoa (il est mort en 5686 [1926], treize ans avant la Seconde Guerre mondiale) et a mis en garde contre les tentatives d'assimilation à la société allemande :
"Le juif, en général, oubliera d'où il vient, se considérant comme un feuillage persistant dans son sol natal. Il abandonnera l'étude de sa religion pour apprendre des langues qui ne sont pas les siennes ... Il pensera que Berlin est Jérusalem ... Alors un vent impétueux viendra le déraciner de son tronc." (Messé'h 'Hokhma - Bé'houkotaï 26,44).