Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Garder précieusement nos 3 brit

+ Garder précieusement nos 3 brit :

-> La brit mila est en parallèle à l'alliance de la pureté de la parole (Séfer Yétsira), de sorte que le lachon ara est également considéré comme une souillure de la brit mila.

Le Gaon de Vilna écrit dans son commentaire du Séfer Yétsira (7a) ce qui suit :
"Les deux sont appelés brit. Pour la sainteté verbale, il y a une brit d'étude de la Torah. Pour la sainteté physique, il y a une brit mila.
Ensemble, ces 2 alliances (brit) permettent au monde de continuer à exister, comme il est écrit : "Sans Ma brit jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
Nos Sages appliquent ce verset à la fois à la brit de l'étude de la Torah et la brit de la mila.

Par l'union physique, l'homme met au monde une progéniture humaine.
Par l'étude de la Torah, l'homme crée un ange chaque souffle de parole, tout comme le fait Hachem lui-même. ('Haguiga 14a)

Dans les 2 cas, l'homme naît avec une orla qui doit être enlevée. En ce qui concerne l'orla physique, il est écrit : "Tu circoncira la chair de ta orla" (Tazria 12,3).
En ce qui concerne l'orla verbale, il est écrit : "J'ai les lèvres incirconcises" (Vaéra 6,12). La circoncision de la langue se fait en épuisant la bouche par l'étude de la Torah jusqu'à ce qu'elle surmonte la nature sauvage et indisciplinée avec laquelle l'homme est né.

La brit de l'étude de la Torah est spirituelle. Par conséquent, sa circoncision est de nature spirituelle (par la parole).
Le brit mila est physique/matérielle. Par conséquent, sa circoncision implique la coupure physique de l'orla."

<--->

-> La guémara (Sanhédrin 103a) affirme que ceux qui parlent du lachon ara ne mériteront pas de saluer la Chékhina.

Le Torat 'Haïm explique, sur la base du Séfer Yétsira, que la brit de la parole correspond à la brit mila.
Souiller sa bouche revient donc à souiller la sainteté de la brit, comme il est écrit : "Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" (Kohélet 5,5).
Les 2 fautes amènent une personne à un niveau de méchanceté (racha) qui l'éloigne d'Hachem.

-> Afin de protéger correctement la brit, il faut protéger ses yeux de toute vision inappropriée.
La guémara (Yérouchalmi Béra'hot 1:5) appelle les yeux et le cœur les "deux marchands de la faute".
L'œil voit, le cœur désire, et la personne est alors poussée à agir selon son désir.

-> Le Chlah haKadoch (chaar ha'Otiyot - kouf) écrit qu'il existe en fait 3 types de brit : la brit mila et la brit de la parole dont nous avons parlé précédemment, ainsi que la brit des yeux, qui consiste à les protéger des images tentantes de la faute.
Les Sages du Talmud gardaient les yeux baissés, ne regardant pas en dehors des 4 amot devant eux, de peur qu'ils ne voient accidentellement un spectacle inapproprié. [guémara Ména'hot 110a - Rachi]

-> Le 'Hida ('Homat Anakh) enseigne :
Les 3 éléments de la brit : la brit mila, la parole et la vue, sont des piliers de la sainteté qui sont liés entre eux (interdépendants).
Chacun représente de grands défis que nous devons surmonter.
"L'homme est né pour l'effort" (Iyov 5,7). Le mot עמל (amal - effort) est l'acronyme de עינים מילה לשון (énayim mila lachon - yeux, brit mila et langue).

-> Si une personne ne protège pas soigneusement ces 3 éléments de la brit, les forces de la destruction ont le pouvoir de lui nuire.
Le Zohar ('hadach - Chir haChirim 1b) commente ainsi le verset (Kohélet 5,5) :
"Ne laisse pas ta bouche porter la faute sur ta chair" = cela fait référence à la brit mila, au sujet de laquelle il est écrit : "Ma brit sera sur ta chair" (Lé'h Lé'ha 17,13).
"Ne dis pas devant l'ange" = ne parle pas mal devant l'ange qui marche à ta droite. Au contraire, que toutes tes paroles soient agréables et bien mesurées.
"Car c'est une erreur" = tu devras offrir un sacrifice (korban) en expiation de tes mauvaises paroles.
"Pourquoi Hachem serait-il irrité par ta voix" = "Un oiseau du ciel porte le son" (Kohélet 10,20). Un ange porte tes paroles au ciel et les soumet à l'examen d'Hachem.
"Et détruis l'œuvre de tes mains" = par les fautes de la chair. Comment cela se fait-il? Ceux qui gardent la brit ne peuvent être entraînés au Guéhinam. Si une personne ne garde pas sa brit, celle-ci lui est retirée et détruite, et il est alors entraînée dans le Guéhinam.

Ainsi, nous voyons la corrélation entre la brit de la parole et la brit mila. Si une personne ne protège pas sa bouche de toute parole incorrecte, sa brit mila sera endommagé en conséquence, et elle deviendra la proie des forces du mal.

<--->

-> La pureté de la brit, de la vue et de la parole sont toutes liées.
Lorsqu'une personne préserve sa langue de lachon ara, de blasphèmes, de moqueries et de plaisanteries insensées, la pureté de sa brit s'en trouve renforcée.
En revanche, lorsqu'on s'engage dans de telles paroles interdites, nous montrons un sens de la frivolité vulgaire qui peut rapidement conduire aux fautes de la brit.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam 167-170]

Sainteté – L’importance de préserver sa brit mila

+ Sainteté - L'importance de préserver sa brit mila :

Les juifs sont uniques parmi les nations par leur engagement en faveur de la pureté et de la sainteté dans les relations entre l'homme et la femme.
La Torah nous ordonne de nous sanctifier, afin de se rapprocher de la sainteté d'Hachem, comme il est écrit : "Vous vous sanctifierez et deviendrez saint, car je suis Hachem ton D." (Kédochim 20,7).

Avraham fut le premier à recevoir l'ordre de faire le brit mila. Le Ramban commente le verset "Tu garderas Ma brit (alliance)" (Lé'h Lé'ha 17,9) en disant qu'un lieu [du corps] de désir, où la faute et l'impulsivité sont si répandus, un signe a été placé pour rappeler de ne l'utiliser que pour la mitsva des relations maritales, d'une manière sainte et permise entre l'homme et la femme.

<--->

+ La brit est un fondement du judaïsme :

-> Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré Téchouva) :
Le Rambam appelle les 13 principes de la foi les fondements de la religion.
Ils dépendent tous de la préservation de l'alliance du brit mila en parfaite sainteté.
Étant donné qu'il s'agit du seul fondement sur lequel reposent tous nos principes religieux, on l'appelle "yessod" (fondement). C'est le yessod de la nation juive dont dépend la pérennité de notre existence.
[avec un regard non-juif on peut se dire : "ça va, c'est pas si grave! on peut s'amuser un peu avec la brit", pourtant en réalité c'est la base de tout notre édifice spirituel. ]
[...]

La Présence Divine (Chékhina) ne réside qu'avec ceux qui gardent l'alliance de la brit mila.
[...]

Nos Sages (Nédarim 31b) nous disent qu'Hachem a scellé 13 alliances avec le peuple juif par le mérite de la brit mila.
Cela correspond aux 13 principes de foi du Rambam, qui dépendent tous de la sainteté de la brit.
En fonction de la façon dont une personne protège sa brit des pensées, des vues et des actes nuisibles, son implications aux 13 principes est également assuré.
La Chékhina repose alors sur nous, pour dynamiser et protéger toute notre Torah et nos mitsvot ...

La brit mila est le "yessod", le fondement de notre observance religieuse. En la protégeant, toute notre Torah et nos mitsvot s'élèvent.

<--->

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h 119-120) écrit qu'il est impossible de décrire ou de comprendre l'énorme pouvoir qu'a la brit d'influencer les mondes les plus élevés du Ciel.
L'ensemble de la Torah est appelée le Séfer haBrit (Michpatim 24,7).
A cet égard, nos Sages (guémara Shabbath 137b) nous disent que la Torah, et la brit qu'elle représente, sont le but de la création du monde entier : "Sans Ma brit (la Torah) jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les statuts du Ciel et de la Terre" (Yirmiyahou 33,25).

Une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "Vous garderez les paroles de cette alliance et vous les accomplirez, afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez" (Ki Tavo 29,8).
L'alliance fait référence à la brit mila. Le verset nous enseigne ici que la réussite de l'observance de la Torah et des mitsvot dépend de la préservation de la sainteté de la brit.
Une personne qui agit ainsi peut être assurée de l'aide d'Hachem pour réussir dans tout ce qu'elle entreprend.

<--->

-> Quelle que soit la progression d'une personne dans l'observance de la Torah et des mitsvot, elle ne peut être considérée comme un véritable tsadik si elle ne préserve pas la pureté de la brit mila.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan I,72-73) écrit que l'on peut trouver une indication à cela dans le rêve de Yaakov : "Il rêva, et voici qu'une échelle se dressait sur le sol, dont le sommet atteignait les cieux. Les anges de D. montaient et descendaient dessus, et Hachem se tenait en-Haut" (Vayétsé 28,12-13).
L'échelle qui relie le Ciel et la terre est la brit mila, lorsqu'elle est gardée dans dans la pureté.

Yaakov a vu les épreuves que Yossef endurerait (pour préserver sa brit, et ne pas céder aux stratgèmes de la femme de Potifar), les imaginant comme une échelle qui montait au ciel, directement vers Hachem. Il a vu des anges noirs descendre pour attirer Yossef dans la faute, et des anges blancs descendre pour le protéger.
Il s'est rendu compte qu'en fin de compte, c'est à Yossef (symbole du trait de "yessod"), et à chaque juif à travers les temps, qu'il incomberait de choisir la voie à suivre. Si nous choisissons d'être forts, Hachem lui-même se tiendra au-dessus de nous pour nous aider.

<--->

-> Même au plus profond des ténèbres, embourbés dans les 49 portes de l'impureté de notre servitude égyptienne, nous avons continué à nous battre pour protéger la sainteté de notre brit mila. Il s'agit d'un mérite important qui a accéléré notre délivrance de l'esclavage.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan I,149) commente le verset : "Hachem a vu les Bné Israel et Hachem a su" (Chémot 2,25). Que veut dire le verset en ajoutant qu'Hachem a su (vayéda Elokim)? Il est évident qu'Hachem sait tout, mais de quelle connaissance s'agit-il ici?

Rabbi Abou'hatséra explique cela en se basant sur le midrach (Béréchit rabba 79,7), qui affirme qu'Hachem Lui-même a témoigné de la pureté de notre lignée.
Le verset dit "Les Tribus d'Hachem, un témoignage pour Israël" (shivté Ya édout l'Israël - שִׁבְטֵי יָהּ עֵדוּת לְיִשְׂרָאֵל - Téhilim 122,4). Hachem a placé Son propre Nom (יָהּ), sur les Tribus de Bné Israël, pour témoigner que nos ancêtres étaient exempts de tout soupçon de relations de débauche qui auraient pu jeter l'opprobre sur notre lignée.
C'est pourquoi la tribu de Réouven fut appelée הראובני (haRéouvéni), précédée de la lettre hé du nom d'Hachem et suivie de la lettre youd.
Il en est de même pour "haChim'oni" et pour toutes les tribus de Yisraël. (Bamidbar 26)

Hachem a vu les Bné Israël et Il "savait". Il a vu et reconnu le mérite par lequel ils méritaient d'être délivrés avant l'achèvement des 400 ans d'esclavage qui leur avaient été imposés.
La guéoula est arrivée plus tôt que prévu, grâce à leur mérite d'avoir préservé la sainteté du brit mila.

-> Le Emek haMélé'h (tikouné haTéchouva 11) écrit que notre future guéoula viendra par le mérite de nos Patriarches, mais uniquement si nous suivons leurs voies et préservons leur alliance du bris milah :
"Lorsque viendra le temps de la guéoula, Hachem se souviendra de nous parce que nous aurons préservé l'alliance sacrée de la brit mila, comme il est écrit : "Je me souviendrai de Ma brit avec Yaakov, de Ma brit avec Its'hak et de Ma bris avec Avraham" (Bé'houkotaï 26,42).
La brit mila est attribué aux trois Patriarches, car ils ont gardé le brit dans une sainteté parfaite."

<--->

-> Lorsqu'une personne préserve la sainteté de la brit en évitant les pensées et les vues impures qui mènent à la faute, elle mérite le titre de tsadik, comme nous le voyons dans le Zohar.
C'est pour ce mérite que Yossef a été appelé "Yossef hatsadik", en résistant aux avances de la femme de Potiphar, qui avait des mœurs légères. Grâce à un énorme effort de maîtrise de soi, il a préservé la sainteté de la brit et s'est ainsi élevé à de grandes hauteurs spirituelles.

C'est ce mérite qui a accéléré la délivrance de nos ancêtres d'Egypte. Bien que 400 ans d'exil leur aient été imposés, ils ont été délivrés après seulement 210 ans, grâce à leur mérite d'avoir évité toute relation de débauche.
La sainteté de la brit est le mérite par lequel le monde entier continue d'exister, comme il est écrit : "Sans Ma brit jour et nuit, Je n'aurais pas mis en place les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
En ce sens, la brit mila est le fondement (yessod) du monde.

Si une personne préserve la sainteté de la brit, toute sa Torah et toutes ses mitsvot reçoivent une grâce qui leur permet d'être favorisés devant Hachem.
En revanche, si une personne souille la brit, même si elle a étudié la Torah et accompli des mitsvot, ses efforts seront réduits à néant par les forces du mal qui la contrôlent.

<--->

-> Le mérite de préserver sa brit mila est une puissante défense dans toute bataille.
Le roi Shlomo dit : "Chaque homme a une épée ceinte sur sa cuisse, pour se défendre contre la peur de la nuit" (Chir haChirim 3,8). Cette épée est la sainteté de la brit.
Moché Rabbénou a choisi uniquement les soldats qui avaient le mérite de la brit pour les défendre.
[Rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam p.349-353]

-> La pureté avec laquelle une personne vit sa vie est sa couronne de gloire.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitouhé 'Hotam p.170) commente le verset concernant la plaque d'or que le Cohen Gadol portait sur son front : "Tu feras un tsits d'or pur et tu y graveras les mots 'Saint à Hachem'" (Tétsavé 28,36).
Le tsitz est une couronne de pureté, représentant le style de vie pur et saint de ceux qui gardent l'alliance de la brit. Elle est faite d'or pur, sans aucun défaut, comme la vie d'une personne dont l'esprit est libéré des pensées insensées et des désirs vils.

<--->

+ Equivalent à toutes les mitsvot :

-> Lorsqu'un homme juif veille à la sainteté de la brit mila, en protégeant ses pensées des notions inappropriées et ses yeux des vues interdites, il est considéré comme ayant accompli toutes les mitsvot de la Torah.
Il apporte la paix à l'humanité et la paix à tous les mondes du Ciel.
En revanche, celui qui souille la sainteté de la brit mila est considéré comme ayant transgressé toutes les fautes de la Torah.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h 124-125) ajoute :
Lorsque le peuple juif étudie la Torah et accomplit les mitsvot, nous répandons la paix dans le monde.
L'attribut de la paix est intrinsèquement lié au yessod qui soutient la présence de la Chékhina dans ce monde. Dans la mesure où la Chékhina est présente parmi nous, la paix règne.
Cependant, si nous n'étudions pas la Torah et n'accomplissons pas les mitsvot d'Hachem, la présence de la Chékhina dans ce monde est affaiblie et son influence pacifique s'estompe.

Comme nous l'avons expliqué, la souillure du bris endommage les fondements du yessod. En conséquence, la Chékhina s'éloigne de nous et la paix est perdue.
En ce sens, la souillure de la brit mila est plus préjudiciable à la paix que n'importe quelle autre faute de la Torah. En revanche, la préservation de la sainteté de la brit mila renforce la présence de la Chékhina parmi nous et apporte la paix au monde.

<--->

+ S'éloigner d'Hachem :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina p.128-129) explique que lorsqu'une personne souille la pureté de la brit, elle attire sur elle une impureté (touma) si terrible qu'elle éloigne son âme de sa source céleste, l'éloignant du Créateur (Hachem). On est alors à la merci des forces destructrices du mal.

Lorsqu'une personne est défaillante au niveau de la brit, les anges noirs Accusateurs/Destructeurs, nous poursuivent devant la Cour céleste, et toutes nos mitsvot sont alors considéres "comme rien", vides et sans valeur, nous offrant aucun mérite ou récompense.
On fait alors l'objet d'accusations terribles au Ciel et on peut craindre d'être reconnu coupable, car Hachem déteste la débauche sous toutes ses formes. Ceux qui souillent la brit sont détestables pour Lui.
Cependant, lorsqu'on sait que nos fautes peuvent être corrigées (leurs effets étant annulés) par la téchouva, alors on a de quoi se réjouir et s'engager [joyeusement] à être plus prudent à l'avenir.

<--->

+ Dévastateurs pour le corps tout entier :

-> Il est important de comprendre que les pensées et les vues interdites qui souillent la brit ne sont pas seulement un problème limité à un aspect individuel de la vie d'une personne.
L'endommagement de la brit entraîne la ruine de toutes les myriades d'aspects du corps et de l'âme.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h p.119) écrit que tout comme le corps physique est composé de 248 organes et de 365 nerfs, il existe 248 organes spirituels et 365 nerfs spirituels correspondants de l'âme.
Lorsqu'une personne souille la sainteté de la brit, elle porte atteinte à toutes ses facultés physiques et spirituelles.
Si elle fait téchouva pour ses fautes, elle apporte la guérison à l'ensemble de son corps et de son âme, revenant à un état de santé et de bien-être physique et spirituel, tel qu'il était avant sa faute.

<---->

+ Le service d'Hachem dépend de la pureté de la brit :

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam p.168) écrit que l'ensemble de notre service d'Hachem, dans toutes les mitsvot avec Hachem (ben adam laMakom) et avec autrui (ben adam la'havéro), dépend de la préservation de la pureté de notre brit.
C'est pourquoi, avant d'accomplir une mitsva ou d'étudier la Torah, une personne doit s'arrêter un instant pour examiner son état de sainteté en ce qui concerne les questions relatives à la brit. Si elle s'aperçoit qu'elle manque à ses devoirs, elle doit faire téchouva avant d'accomplir la mitsva. Sinon, son état de souillure va nuire à la mitsva et l'empêchera de réaliser le but sacré pour lequel elle est destinée, laissant la mitsva vide de sens.

Nos Sages (Pirké Avot 1,4) nous disent que le monde entier repose sur 3 piliers : la Torah, l'avoda (prière ou korbanot) et les actes de bonté.
Cependant, ces 3 piliers sont construits sur une base solide, qui est le "yessod" de la pureté de la brit.
[le monde repose sur 3 piliers, qui eux même repose sur une base : le yessod. ]
Si une personne est sainte et pure dans ses fondations, elle peut alors construire sur celles-ci les piliers qui soutiennent le monde. Cependant, si la sainteté de sa brit est défectueuse, elle n'a aucune base sur laquelle construire ces piliers, et ceux-ci ne peuvent pas être solides pour soutenir le monde.

La brit mila est l'une des mitsvot qui sont considérées comme les signes du peuple juif.
"Vous circoncirez la chair de votre orla et ce sera un signe entre Moi et vous " (Lé'h Lé'ha 17,1).
Le Shabbath est également appelé un signe : "Tu garderas Mon Shabbath, car c'est un signe entre Moi et vous, à travers vos générations, pour savoir que Je suis Hachem qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13).
Il en est de même pour les téfilin : "Ce sera un signe sur ta main et un souvenir entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8).
La Torah elle-même est également appelée un signe de notre délivrance d'Égypte. (voir Ran sur Roch Hahana 16a)

Tous ces signes dépendent d'un seul signe fondamental : celui de la brit.
Ce n'est que si une personne garde la brit dans la pureté qu'elle peut mériter les autres signes du peuple juif.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina 128-129) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "Vous garderez les paroles de cette alliance (brit) et vous les accomplirez, afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez" (Ki Tavo 29,8).
Cela fait référence au fait de garder la brit. Il s'agit d'un avertissement adressé à notre nation toute entière pour qu'elle préserve la pureté de la brit. Ce n'est qu'à cette condition que nous pouvons découvrir la sagesse qui nous permettra de réussir dans tout ce que nous entreprenons.
Dynamisés par la pureté de la brit, nous pouvons atteindre la connaissance de la Torah, la crainte du Ciel et l'aide du Ciel (siyata dichmara) nécessaire à la réalisation de toutes les mitsvot.
Sans la pureté du bris, rien de tout cela n'est possible.

Le Zohar prévient que lorsqu'une personne souille la sainteté de la brit, les forces de l'impureté prennent le dessus sur elle.
Cela est vrai pour toutes les fautes dans une certaine mesure, mais c'est particulièrement vrai pour les fautes concernant la souillure de la brit.
Bien qu'une mitsva attire une personne vers la crainte du Ciel (yirat Chamayim), elle n'aura pas cet effet si elle est imprégnée de l'impureté de pensées sales, des visions et d'actes sales, puisque le yétser ara a déjà de l'emprise sur sa vie.

<--->

+ C'est uniquement grâce à l'aide d'Hachem :

-> Nous faisons de notre mieux pour préserver la sainteté de la brit dans la mesure de nos possibilités. Cependant, nous devons nous rendre compte que cette tâche est si monumentale et que les épreuves qui nous entourent sont si éreintantes qu'elles nous empêchent d'atteindre notre but.
En effet, sans l'aide d'Hachem, il serait impossible d'y réussir. Par conséquent, si une personne constate qu'elle est parvenue à préserver ses pensées et sa vue de l'impureté, elle doit remercier et louer Hachem de l'avoir aidée à y parvenir (tout en Lui demander de l'aider pour le futur).

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Bigdé Hasrad p.71) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset de Az Yachir : "La puissance et la louange d'Hachem ont été mon salut. C'est mon D. et je le glorifierai. Le D. de mes ancêtres et je l'exalterai" (Béchala'h 15,2-3).

"La puissance" = il s'agit de la puissance de l'esprit qu'une personne reçoit lorsqu'elle garde la sainteté du bris.
"Et la louange d'Hachem fut mon salut" = même si une personne investit tous ses efforts pour vaincre son yétser ara, elle a toujours besoin d'une grande aide Divine pour réussir.
Il est écrit : "Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne et tente de la détruire ... Si Hachem ne l'aidait pas, elle ne pourrait jamais le surmonter" (guémara Kidouchin 30b).
Par conséquent, une personne qui parvient à garder la sainteté du bris doit réaliser que c'est Hachem, et non elle, qui mérite les éloges pour cela, puisque son salut vient d'Hachem.
"Voici mon Dieu et je Le glorifierai" = lorsqu'un juif veille à la sainteté de la brit, il glorifie Hachem.
"Le D. de mes ancêtres et je L'exalterai" = il suit les traces des Patriaches, qui ont répandu la sainteté d'Hachem dans le monde entier et révélé la présence de la Chékhina. Il s'agit d'un mérite extraordinaire, pour lequel une personne doit rendre hommage à Hachem.

La souffrance (selon le rabbi de Berditchev)

+ La souffrance (selon le rabbi de Berditchev) :

-> En règle générale, Hachem accorde continuellement Son amour et Sa miséricorde à Sa nation, le peuple juif. [nous n'en avons pas toujours conscience, voir nous prenons cela pour acquis car se passant fréquemment, ...]
Si, à l'occasion, D. nous en préserve, quelque chose de mauvais arrive au peuple juif, c'est uniquement pour qu'en fin de compte quelque chose de bon puisse en résulter.
Si, à D. ne plaise, rien de bon ne devait sortir de ce mauvais événement, Hachem n'aurait pas permis qu'il s'abatte sur le peuple juif, car si Hachem envoie quelque chose de nuisible au peuple juif, c'est pour qu'ensuite quelque chose de bénéfique puisse en sortir ...

L'activation du Jugement Divin dépend [du fait qu'il est] "sous la direction de" l'amour bienveillant Divin.
Si l'amour bienveillant d'Hachem émerge de l'exécution du jugement, alors l'attribut du Jugement/Rigueur exécutera la justice. Mais si l'amour bienveillant/Bonté n'émerge pas comme résultat, alors l'attribut de Jugement/Rigueur ne sera pas activé afin d'exécuter la justice.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]

=> Hachem n'agit avec sévérité à l'égard du peuple juif que pour qu'il en résulte un bien pour lui.
Tout pouvoir de Rigueur Divin est soumis au préalable à Sa bonté.

<--->

-> "Toutes les maladies que j'ai infligées à l'Egypte, Je ne les infligerai pas à vous, car moi, Hachem, Je vous guéris" (Béchala'h 15,26)
Nos Sages (guémara Méguila 13b) disent : "Avant d'affliger une personne d'une maladie, D. prépare d'abord le remède".
L'idée est que le seul but de la souffrance est d'apporter le salut qu'Hachem envoie ensuite.

C'est le sens profond des mots "toutes les maladies", car le mot pour "maladie" (ma'hala - מַּחֲלָה) est grammaticalement construit comme s'il s'agissait d'un verbe causatif, transmettant une action : rendre la personne malade.
En d'autres termes, ce verset implique que D. dit : " L'acte de provoquer la maladie chez les égyptiens dans le but de les rendre malades, Je ne vous le ferai pas".
Au contraire, lorsqu'Il fait tomber la maladie sur nous (les juifs), l'intention est "car moi, Hachem, Je vous guéris" : c'est-à-dire uniquement pour la guérison et le salut qui s'ensuivent.

C'est pourquoi, lorsqu'un juif souffre, à D. ne plaise, la bonté qui en résulte et qui est le but de la souffrance a déjà été préparée.
Ce n'est qu'à travers la maladie (souffrance) que la personne devient un réceptacle pour recevoir la bonté/générosité d'Hachem.
Tout comme une personne qui veut agrandir un petit récipient doit d'abord le briser, lorsque D. veut accorder à une personne une bonté plus copieuse, Il envoie d'abord une épreuve ou une maladie afin d'avoir l'effet sur la personne de la rendre plus grande. L'envoi d'une maladie ou d'une épreuve brise le petit récipient et l'agrandit, c'est-à-dire qu'il oblige la personne à devenir meilleure.

Cela signifie que le but d'Hachem en provoquant une quelconque souffrance est d'accorder de la bonté.
Grâce à l'intention de D. d'accorder sa bienveillance/bonté, le pot est modifié. Une personne souffre pour devenir un grand récipient, capable de recevoir davantage de flux de bontés Divine, et le but d'Hachem n'est que le bien.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°25 ]

=> Par la souffrance, nous devenons plus aptes à recevoir la bonté d'Hachem.

[ toute chose ne peut se produire qu'avec un décret d'Hachem, dont chaque élément est à 100% selon Sa volonté. Même si sur le moment cela peut être désagréable, la Vérité est qu'au final c'est forcément pour nous permettre de recevoir beaucoup plus de bonnes choses (dans ce monde, et/ou surtout dans l'éternité du monde à Venir). ]

Susciter les bénédictions, et non le ayin ara

+++ Susciter les bénédictions, et non le mauvais œil (ayin ara) :

"Ce sont les comptes du Michkan, le Michkan ha'Edout, qui ont été comptés sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

-> Nos Sages (guémara Taanit 8b) enseignent qu'une bénédiction ne réside pas dans ce qui est compté ou pesé, mais seulement dans ce qui est caché à la vue, car tout ce qui est compté et mesuré est vulnérable au mauvais œil (ayin ara).
Ici, cependant, la construction du Michkan a nécessité un comptage minutieux et des mesures exactes de tous les éléments, mais une bénédiction y a néanmoins résidé.

L'explication est la suivante :
Il est écrit : "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon" (Chir haChirim 7,5).
Le mauvais œil, comme celui que possédait Bil'am et qui provoquait la malédiction sur tout ce qu'il regardait (Zohar 1:68b), fonctionne parce que lorsque le racha regarde quelque chose, il détache l'objet de sa racine spirituelle, la source de la vie. Il le fait en désirant cet objet et en lui attribuant de l'importance, sans tenir compte de l'énergie Divine qu'il contient.

En ce qui concerne le peuple juif, cependant, le verset dit : "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon". Le mot " 'hechbon" (חֶשְׁבּוֹן) signifie "calcul". Même si un juif calcule le nombre et la mesure d'un objet, le fait de regarder cet objet ne lui cause aucun préjudice.
En effet, lorsqu'un juif regarde quelque chose, il perçoit l'énergie Divine qui s'y trouve. Puisqu'il relie l'objet à sa racine lorsqu'il le regarde, le regard lui-même suscite une bénédiction de subsistance Divine de sa racine spirituelle sur cet objet particulier.

C'est le sens profond du verset "tes yeux sont comme les piscines de Hechbon". Le mot pour "piscines/bassins" [בְּרֵכוֹת - ber'hot] est phonétiquement similaire au mot pour "bénédictions" (béra'hot - ברכות). Cela signifie que le regard d'un juif suscite des bénédictions et des sources de subsistance divine, même sur quelque chose qui est compté et mesuré.

C'est le sens profond du verset "Voici les comptes du Michkan" (élé pékoudé haMichkan).
Lors de la construction du Michkan, les objets ont été comptés plusieurs fois et fabriqués selon un calcul précis. Néanmoins, la bénédiction divine et la Chékhina demeuraient dans le Michkan, et au contraire, le comptage atteignait un but très élevé.
Il en est ainsi parce que, comme le poursuit le verset : "qui furent comptés sur l'ordre de Moché". Le comptage des objets du Michkan a suscité des bénédictions supplémentaires parce qu'il a été orchestré par Moché, qui s'est attaché à D. et qui a été imprégné de la sainteté divine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]

<--->

=> Lorsque nous nous concentrons sur la dimension Divine des choses (objet comme personne), nous suscitons des bénédictions sur elles, plutôt que le mauvais œil (ayin ara).

<--->

-> Au sujet du ayin ara : Jalousie et mauvais œil (ayin ara) : https://todahm.com/2018/12/09/jalousie-et-mauvais-oeil

"Le commencement de la sagesse est la crainte de D." (réchit 'hokhma, yir'at Hachem - Téhilim 111,10).
Le mot pour "crainte" (yir'at - יִרְאַת) est composé des mêmes lettres que le mot pour "vue" (yir'a - יראה), ce qui signifie qu'une personne qui craint Hachem voit la Cause de toutes les causes, le Maître de tout, Celui qui a créé tous les mondes et qui fournit la vitalité à l'homme.
Cette perception rend l'homme humble, car il se rend compte qu'il n'est rien lui-même et que sa vitalité ne vient que de son Créateur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayakel 35,1-2 ]

La véritable signification des miracles

+ La véritable signification des miracles :

-> Il y a deux façons de servir Hachem.
L'une des façons de le faire est de voir Ses miracles et Ses merveilles, et la façon dont Il change l'ordre naturel des choses. Nous réalisons alors que D. règne sur tout et fait ce qu'il veut des êtres créés. Nous en concluons que tous les êtres qu'Il a créés sont tenus de Le servir avec crainte.

La 2e façon consiste à saisir Sa grandeur en tant que Créateur de toute chose, et à réaliser qu'il convient de Le servir.

La différence entre ces 2 approches est la suivante : Lorsque nous ne reconnaissons Sa grandeur qu'en raison de ses actes miraculeux et de ses prodiges, comme cela s'est produit lorsqu'il a accompli des miracles en Egypte et à la mer Rouge, ce qui nous a beaucoup impressionnés, nous ne reconnaissons la grandeur d'Hachem qu'à travers ces miracles.
Mais lorsqu'une personne reconnaît et comprend clairement que D. est le Créateur de tout, un miracle n'est pas si impressionnant. Après tout, il n'est pas du tout surprenant que le Créateur de toute chose puisse manipuler la nature à sa guise, puisqu'il a tout créé en premier lieu.

Lorsqu'on réfléchit à un miracle Divin, ce qui est précieux pour une personne, plutôt que le miracle lui-même, c'est de réaliser qu'Hachem réalise des miracles et des merveilles en raison de Son amour pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]

<--->

=> Bien qu'il soit louable de servir Hachem en raison des miracles qu'il accomplit, il est préférable de le servir simplement parce qu'il est le Créateur. Dans ce contexte, les miracles n'ont d'importance que dans la mesure où ils démontrent Son amour pour nous.

Une personne doit accomplir les mitsvot afin de s'attacher à la présence Divine (Chékhina) [chaque mitsvot étant un moyen de davantage se lier avec Hachem] ...
et la Chékhina se réjouit lorsque le peuple juif accomplit les mitsvot de cette manière.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]

En s'impliquant dans l'étude de la Torah et en découvrant de nouvelles perspectives, les justes (tsadikim) [de chaque génération] créent à nouveau le ciel et la terre.
[Zohar 1:4b]

Du Michkan au Temple

+ Du Michkan au Temple :

-> Lorsque le peuple juif est entré en terre d'Israël [avec Yéhochoua] en l'an 2488, il a installé le Michkan à Guilgal (Yéhochoua 4,19). Il resta là pendant 14 ans, jusqu'en 2502. [guémara Zéva'him 118b]
Il fut alors transféré à Shilo (Yéhochoua 18,1), où des murs de pierre furent construits pour remplacer les murs de bois dorés du Michkan, mais les 3 revêtements d'origine furent encore utilisées pour le toit. [Zéva'him 118a]
Cette structure resta en place pendant 369 ans, jusqu'en 2871 [guémara Zéva'him 118b], lorsque les Philistins s'emparèrent du Aron HaBrit (Chmouël I 4,1-22) et détruisirent le Sanctuaire (voir Yirmiyahou 7,12-14).

Le Michkan fut ensuite reconstruit à Nov, où il resta 13 ans jusqu'en 2884, date à laquelle il fut déplacé à Givon, où il resta 44 ans jusqu'en 2928, date à laquelle commença la construction du 1er Temple à Jérusalem (Zéva'him 118b).

La Torah (Réé 12,5 - Rachi) précise qu'avant que le Michkan provisoire ne soit installé à Shilo (c'est-à-dire lorsque le Michkan se trouvait à Guilgal), et pendant la période qui suit la destruction de Shilo mais qui précède la construction du Temple à Jérusalem (c'est-à-dire lorsque le Michkan se trouvait à Nov et Givon), il est permis de construire et d'utiliser des autels privés pour des offrandes privées et volontaires.
La raison en est que "vous n'êtes pas encore parvenus au lieu de repos (ménou'ha) ni à l'héritage (na'hala) que Hachem, votre D., vous donne" (michna Zéva'him 14:8). Le terme "lieu de repos" fait référence au Michkan à Shilo ; le terme "héritage" fait référence au Temple à Jérusalem.

Cohanim – Hachem aime tous les juifs

+++ Cohanim - Hachem aime tous les juifs :

"Aharon portera sur son cœur les noms des Bné Israël (les 12 tribus) sur le 'Hochen Michpat" (Tétsavé 28,29)

=> Il faut se demander pourquoi les noms des tribus ont été inscrits sur le 'Hochen porté par Aharon, alors qu'en général, c'est le mérite de nos Patriarches : Avraham, It'hak et Yaakov, qui est toujours mentionné, plutôt que celui des 12 tribus (voir par exemple : Chémot 2,24 ; 32,13-14 ; Vayikra 26,42).

Bien que nos Sages (guémara Yoma 73b) déduisent que les noms des Patriarches étaient également inscrits sur ces pierres du 'Hochen, la Torah ne le dit pas explicitement. La Torah nous dit seulement que les noms des tribus y ont été gravés.

Ceci peut être expliqué à la lumière de ce qui suit :
En ce qui concerne Aharon, il est dit : "Car D. l'a choisi parmi les Bné Israël" (Tétsavé 28,1).
Généralement, lorsqu'une personne est choisie au sein d'un groupe, il faut dire qu'elle a été sélectionnée en raison d'un amour pour elle, et que les autres sont éconduits. Nous pourrions être enclins à penser que le choix d'Aharon parmi le peuple juif s'est fait dans le même sens.
Pour prévenir une telle pensée, la Torah nous dit que les noms des tribus ont été gravés sur les pierres, afin de prouver que ce n'était pas le cas. Les noms inscrits montrent que D. désire et aime aussi le reste du peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,29 ]

<--->

Hachem en raison de son amour pour le peuple juif "nous a choisis d'entre toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim - prière Birkot haTorah) = Il déteste nos ennemis, n'ayant choisi que nous, le peuple juif, qu'il aime.

Néanmoins, en ce qui concerne les Cohanim, qui ont été choisis parmi le peuple juif, la Torah emploie la formulation suivante : Hachem a choisi Aharon et ses enfants "parmi les Bné Israël" (mito'h (מִתּוֹךְ) Bné Israël - Tétsavé 28,1), ce qui signifie que, bien que le Cohen ait été choisi parmi tous les autres juifs pour servir dans le Temple, Hachem continue néanmoins d'aimer le reste du peuple juif.

[en ce qui concerne les nations, le mot utilisé (dans la prière) pour "d'entre" (mikol) signifie littéralement "de tous", ce qui implique que Hachem nous a choisis à l'exclusion de toutes les autres nations.
En revanche, en ce qui concerne les Cohanim, le mot que la Torah utilise pour "d'entre" (mito'h) signifie littéralement juste cela, "d'entre", ce qui implique que, bien que les Cohanim aient été choisis parmi le peuple élu, ce choix n'exclut pas le reste du peuple juif du statut d'avoir également été choisi. ]

Le mot pour "d'entre" (mikol) signifie aussi "de". C'est donc par amour pour nous qu'Il a choisi le Cohen pour Le servir dans le Michkan, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,5 ]

<--->

=> Le choix des Cohanim n'implique aucun manque d'amour de la part de D. pour le reste du peuple juif.

[en un sens lorsque nous voyons des personnes qui semblent plus proches, aimés de D., que nous, on ne doit pas venir à désespérer, car la réalité est qu'Hachem aime chaque juif. ]

<--->

-> Selon le Zohar (3:147b), le service Divin de tout Cohen qui n'aime pas son prochain juif, la nation juive, est sans valeur.
[naturellement lorsqu'on a une position plus élevée on a tendance à s'enorgueillir (MOI je suis meilleur, plus important), et en ce sens un juif qui est plus élevé doit davantage se travailler sur l'amour d'autrui (développant l'importance des autres à nos yeux, la notion que tout juif est un enfant d'Hachem toujours aimé par Lui et notre position n'est que par leur mérite pour les aider, ...). ]