Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Mon grand-père (le Baal Chem Tov) disait qu'il est difficile de dire à un non-juif ce qu'est un juif, parce qu'il ne peut pas comprendre.
Et moi, je dis qu'il est encore plus difficile de dire à un juif ce qu'est un juif, car nous ne pouvons pas bien comprendre ..."
[rabbi Barou'h de Mezhibuzh]

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-> Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).

[ce n'est pas que de belles paroles. Vraiment, si nous avions pleinement conscience de ce qu'est être juif, alors nous passerions notre temps à danser de joie sur le fait de l'être! ]

-> également : https://todahm.com/2021/09/10/sale-juif-2

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[nous n'avons pas idée de l'infinie grandeur d'un juif. Hachem a mis en nous une partie de Lui, nous permettant d'agir à Son image. En ce sens, un mot, un acte, ... peut avoir un impact phénoménal dans ce monde et au Ciel.
Notre yétser ara passe son temps à faire en sorte que nous n'apprécions pas l'infinie valeur de notre étincelle juive interne (ex: on ne voit pas de différence apparente entre nous et les non-juifs, tendant à croire qu'on est pareil), car sinon on agirait avec davantage de grandeur! Et en ce sens, il est encore plus difficile à un juif de l'apprécier, car il doit constamment faire des efforts pour contrecarrer le yétser ara ... ]

+ A Pessa'h, le mot Séder (signifie : l'ordre), est le contraire de ness (miracle).
Un miracle est un événement extraordinaire qui se produit en dehors de l'ordre naturel des choses (du séder de la naturalité). Pourtant, nous utilisons le nom : "lél haSéder", même s'il commémore une série de miracles. Pourquoi?

Le 'Hidouché haRim explique que c'est parce que toute l'histoire de la sortie d'Egypte s'est déroulée dans une dimension si éloignée de la nature que les miracles étaient la norme.
Pour notre nation, nous disons que les miracles sont le séder, que l'histoire de la sortie d'Egypte fait partie de ce que nous sommes.

[Pessa'h est un moment tellement exceptionnel que des miracles incroyables étaient la norme!
Sachant que la Délivrance à venir va suivre l'exemple de celle d'Egypte, on ne peut être que plein d'impatience et de confiance en Hachem.]

Le mois de Nissan

+ Le mois de Nissan :

-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).
-> "Vous sortez aujourd'hui, au mois du printemps" (Bo 13,4).

-> Lorsque Hachem a choisi Son monde, il y a établi un système de mois et d'années. Et lorsqu'Il a choisi Yaakov et ses fils, Il a établi pour eux que la tête des mois (sera celui où aura lieu) la rédemption.
En effet, c'est au cours du mois de Nissan que Israël a été racheté d'Egypte, et c'est au cours de ce mois qu'ils seront rachetés à l'avenir. Comme il est dit : "Comme à l'époque de votre sortie du pays d'Egypte, je ferai des prodiges" (Mi'ha 7,15).
C'est au cours de ce mois que naquit Its'hak, qu'il fut attaché (sur l'autel - Akéda) et que Yaakov reçut les bénédictions.
Et c'est au cours de ce mois qu'Hachem a indiqué à Israël qu'il serait le premier mois de leur salut (à l'avenir), comme il est dit : "C'est le premier (mois) pour vous, pour les mois de l'année" (Bo 12,2).
[midrach Béréchit rabba 15,11]

-> C'est à partir de Roch 'Hodech Nissan que la géoula (rédemption) avait déjà commencé.
[Rachbam]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous (a'hodéch azé la'hem) la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

Le terme roch (רֹאשׁ - généralement traduit par "tête") peut ici être compris comme "premier" ou "choisi", comme dans le verset : "ka'h lé'ha samim roch" (tu prendras des aromates de premier choix - Ki Tissa 30,23).
En spécifiant que le mois est la'hém (לָכֶם - pour vous), le verset signifie que c'est seulement pour Israël que Nissan est un mois de premier ordre.
La déclaration de nos Sages (gémara Roch Hachana 10b) va dans le même sens : "en Nissan, ils (les juifs) furent délivrés (la sortie d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans l’avenir (la Délivrance finale). Ce mois est destiné à l'ascension et au bénéfice d'Israël.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Ce mois est une période particulièrement efficace pour rectifier sa roch (tête), c'est-à-dire pour purifier son esprit et son intellect.
Même si la tête (roch) d'une personne peut être rempli de toutes sortes de pensées inappropriées, d'une nature basse et impure ou même de tendances potentiellement hérétiques, il est possible pour une personne de se renouveler à cette époque et de purger son esprit de telles pensées.
Et cette résolution et renouvellement peuvent affecter positivement tout le reste de l'année, comme conclue le verset : "c'est pour vous le premier des mois de l'année" [tellement ce mois peut impacter le restant de l'année!].
[Beit Avraham]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Il y a en fait 2 mois de l'année qui sont des périodes de jugement divin.
On peut comparer cette situation à celle d'un roi qui examine périodiquement le courage et la loyauté de son royaume. Parfois, il les teste pour voir s'ils aiment leur roi ; parfois, il les teste pour voir si leur amour s'étend à sa descendance.
Le jugement divin opère de la même manière. Au cours du mois de Tichri, Hachem juge le monde pour déterminer s'ils L'aiment et Le craignent. Mais pendant le mois de Nissan, Il cherche à déterminer s'ils aiment Son peuple, le peuple juif.
C'est pour cette raison que la défaite de Pharaon s'est produite en ce mois. Il avait manifestement maltraité les enfants d'Hachem, et c'est au cours de Nissan, lorsque Hachem juge le monde sur cette question précise, qu'il a connu sa chute.
Le verset fait allusion à cet état de fait : "a'hodech azé la'hem" (Ce mois [Nissan] est pour vous) = c'est surtout au cours de ce mois qu'Hachem juge et agit en votre faveur (pour vous - la'hem - לָכֶם).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

[ => quel enseignement : chaque juif a tellement d'importance aux yeux d'Hachem, qu'au mois de Nissan le monde entier est jugé sur son amour envers les juifs, les enfants adorés d'Hachem.
Combien le mois de Nissan doit nous redonner de l'espoir en nous, de la confiance en nos capacités et en notre relation privilégiée avec Hachem, et que nous n'avons rien à craindre, mais plutôt tout à espérer pour le meilleur! ]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Dans le moussaf de Roch 'Hodech, nous décrivons Roch 'Hodech comme un temps de : "téchout nafcham miyad choné" (le salut de leur âme de la main de l'ennemi).
Le Yessod ha'Avoda interprète cela au sens spirituel, faisant référence à l'assistance divine pour vaincre le yetser ara, le plus grand "ennemi de l'âme".
Bien que Roch 'Hodech se réfère au premier jour du nouveau mois, nos Sages nous enseignent que la totalité de Nissan est considérée comme un Roch 'Hodech d'une durée d'un mois (chaque jour de ce mois est comme un jour de roch 'hodech). C'est ce qu'indique le verset qui se réfère à Nissan en ces termes : "a'hodech azé la'hem roch 'hodachim" = ce mois est pour vous comme un Rosh 'Hodech.
Ainsi, cet aspect de la victoire sur le yétser ara est une caractéristique prédominante de l'ensemble du mois de Nissan, qui est, au sens littéral (et comme nous le récitons dans la Haggadah), une période de "notre délivrance et la rédemption de nos âmes" (géoulaténou oufdout nafchénou).
[ainsi en Nissan chaque jour est comme un jour de roch 'hodech, et donc nous avons chaque jour une aide d'Hachem pour vaincre notre yétser ara (notre grand ennemi de l'âme), et grâce à cela nous pouvons délivrer nos âmes et devenir des personnes libres (des chaînes dont nous attachent le yétser ara le restant de l'année). Ainsi, c'est vraiment le moment de notre délivrance personnelle! ]
[Birkat Avraham]

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-> "c'est pour vous le premier des mois de l'année" (richon ou la'hem - Bo 12,2).

-> Selon le midrash, le mot : richon (רִאשׁוֹן - littéralement : premier) peut être compris comme se référant, pour ainsi dire, à Hachem lui-même. [ce qui est premier à toute chose c'est Hachem]
Ainsi, le verset peut être lu ainsi : "Rishon Hou la'hem" = (si l'on peut dire), Hachem est pour vous, car Il se rend encore plus disponible pour tout juif au cours de ce mois exceptionnellement élevé.
[Birkat Avraham]

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-> "c'est pour vous le premier des mois de l'année" (richon ou la'hem - Bo 12,2).

-> La littérature kabbalistique regorge de références à la notion d'itarouta, les "réveils" divins, qui se présentent sous deux formes :

- Un réveil par le bas, s'effectue à travers les actions de chaque individu. C'est-à-dire qu'en tant que résidents des sphères inférieures, nous prenons nous-mêmes des mesures qui catalysent une stimulaiton et un "réveil de l'inspiration divine".
C'est ce que décrit le verset : "Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi" (Ani léDodi, véDodi li - אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי - Chir haChirim 6,3). Ici, c'est par l'initiative humaine que l'on se rapproche d'Hachem, notre "Bien-aimé". Cette forme d'avoda (service) est du ressort du mois de אלול (Elloul), dont le nom est un acrostiche de : אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי

- le mois de Nissan, quant à lui, se caractérise par un réveil d'en haut.
Cette forme de réveil (itarouta) a son point de départ entièrement dans les cieux ; dans un geste de pure magnanimité (indépendant de nos mérites, actes), Hachem fait descendre d'en haut un éveil de lumière et d'assistance.
Dans ce cas, c'est le "Bien-aimé" qui initie le processus, comme l'indique le verset : "Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à mon bien-aimé (odi li, vaani lo - דּוֹדִי לִי וַאֲנִי לוֹ - Chir haChirim 2,16).
Mais cela ne s'applique qu'à l'"éveil" initial ; après avoir reçu ce don, un juif doit prendre certaines mesures de son propre chef pour maintenir un tel lien. C'est ce à quoi fait allusion le verset : "richon ou la'hém" = même pendant Nissan, ce n'est que "dans un premier temps" (richon) qu'Hachem vous accorde la'hém, un bienfait spirituel sous la forme d'un réveil d'en haut.
Par conséquent, il faut se mettre en mouvement et s'efforcer d'obtenir un réveil par le bas.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

[par amour Hachem nous donne en Nissan de l'impulsion d'en-Haut, et à nous ensuite de l'utiliser pour générer des éveils de bonnes choses du Ciel suite à nos actions. ]

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-> Nissan est un mois au cours duquel des yéchout (délivrances) sont "prêtées" au peuple juif.
En d'autres termes, Hachem peut accorder le salut même à quelqu'un qui n'a pas suffisamment de mérite par lui-même, comme ce fut le cas pour la sortie d'Egypte.
[le rav d'Apt (Ohev Israël)]

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-> Il est dit dans le Zéra Kodech que le mois de Nissan (ניסן - gematria de 170) a la même guématria que dix fois le mot "tov" (bien - טוב est égal à 17, et multiplié par 10 on a : 170).
Cela signifie que ce mois a une force complète de tov (car le nombre dix représente un tout, une totalité).

L'inauguration du Michkan a eu lieu dans ce mois, ce qui fait allusion au fait que dans ce mois spécial, on peut atteindre le vrai et complet tov.
C'est la raison pour laquelle il est interdit de jeûner au cours de ce mois, car Nissan est plein de sainteté, et il est même interdit de jeûner après Yom Tov au cours de ce mois.
[Arougat Habossem ]

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-> La guémara (Roch Hachana 10b) fait état d'un différend concernant la date de la future rédemption. Selon Rabbi Eliezer, la géoula aura lieu en Tichri, tandis que selon Rabbi Yéhochoua, elle aura lieu en Nissan (comme la géoula originale à l'époque de la sortie d'Egypte).

Nous pouvons comprendre le différend de la manière suivante : Tous sont d'accord pour dire que Tichri, le mois contenant les jours de jugement des Yamim Nora'im, est une période marquée par l'attribut de michpat (jugement), tandis que Nissan est un mois de ra'hamim v'hessed (miséricorde et bonté divines).
Le problème tourne autour de la question de la valeur des juifs. Selon Rabbi Eliezer, les juifs doivent être jugés dignes afin de mériter la rédemption future.
Ils y parviendront en fait et seront jugés favorablement au moment du jugement. Ainsi, la géoula arrivera au cours du mois de Tichri.

En revanche, s'ils sont jugés indignes, il ne sera pas possible de les racheter. Rabbi Yéhochoua adopte l'approche opposée. Même si les juifs n'avaient pas suffisamment de mérite, Hachem les rachèterait néanmoins dans un acte de bonté et de bienveillance divines.
C'est pourquoi, selon lui, la guéoula aura lieu pendant le mois de Nissan, un mois marqué par une augmentation de miséricorde et bonté divines.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 5,22 ; 6,1]

[cela met en avant à quel point le mois de Nissan est une période positive, pleins d'aide et de bénédictions gratuites que D. nous donne.]

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Au Séder de Pessa’h, le fils demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente?" (ma nichtana - guémara Pessa’him 116a)
Pourquoi le fils pose-t-il cette question spécifiquement à Pessa’h, et non à Souccot?

[en effet, la nuit de Pessa'h et la nuit de Souccot célèbrent toutes deux des aspects de la sortie d'Egypte, et à chaque fois, nous nous comportons très différemment des nuits ordinaires de l'année : à Pessa'h, nous avons le Séder avec tout ce qu'il implique, et à Souccot, nous quittons notre maison pour habiter dans une structure temporaire.
Apparemment, la question "Pourquoi cette nuit est-elle différente?" (ma nichtana alaïla azé) est tout aussi valable dans les deux cas.

Pour y répondre, nous devons commencer par expliquer le débat suivant :
Le principe sous-jacent est le suivant : Dans le Talmud, 6) un Sage soutient que

Selon un avis, le monde a été créé en Nissan, tandis qu'un autre soutient qu'il a été créé en Tichri. (guémara Pessa'him 118a)
Hachem gère le monde de 2 manières.
La première est due à Sa bonté et à Son immense miséricorde.
La seconde est due à la fierté qu'Il éprouve à l'égard du peuple juif. Puisqu'Il est fier de Sa nation Israël, Il répond à leurs souhaits et leur accorde toutes les faveurs que les juifs demandent.

[ces 2 modes correspondent généralement à la conduite du monde par Dieu selon les lois de la nature qu'Il a établies au moment de la Création, et à la forme de conduite miraculeuse qui résulte de Sa relation avec le peuple juif. Ainsi, nos Sages affirment que, jusqu'à ce que la Torah soit donnée, le monde n'était nourri que par la bienfaisance de D. ]

Ce dernier mode est évoqué dans le verset : "Alors Moché chanta ... ce chant à D." (az yachir Moché - Béchala'h 15,1). Le verset implique que le même chant chanté par le peuple juif a ensuite été chanté et récité par Hachem. En effet, lorsque Hachem dirige le monde en raison de la fierté qu'il éprouve à l'égard du peuple juif, il exauce ses souhaits et ses désirs. Tout ce que le peuple juif dit devoir se produire, D. le dit également.

Ces 2 façons dont Hachem conduit le monde correspondent aux 2 opinions mentionnées plus haut dans la guémara. L'une des opinions est que le monde a été créé en Nissan (naissance du peuple juif, suite à sa sortie d'Egypte), parce que c'est en Nissan que D. gère le monde en raison de la fierté qu'Il éprouve pour le peuple juif. C'est pourquoi, au cours de ce mois, de nombreux miracles et merveilles ont été accomplis pour le peuple juif.
La seconde opinion est que le monde a été créé en Tichri (lors de la Création, l'être humain en général a été créé début Tichri), en référence à l'ordre naturel avec lequel D. dirige généralement le monde, une manière de bonté extraordinaire.

Cela fait allusion à la raison pour laquelle le fils pose ces questions spécifiquement à Pessah, parce qu'en vérité, lorsque Hachem dirige Son monde en raison de Sa fierté à l'égard du peuple juif, c'est comme s'Il se restreignait à la mesure de leur service, ce qui Lui procure une grande joie et c'est pour cette raison qu'Il satisfait leurs besoins et leurs désirs.
Cette dynamique est analogue à celle d'un fils posant une question à son père ; l'intellect du père dépasse de loin celui du fils, mais en raison de l'immense amour du père pour son fils, le père condense et simplifie ses pensées afin de répondre à la question du fils.
Ce comportement est parallèle à la dynamique décrite plus haut, par laquelle D. se limite aux attributs d'Israël, s'en enorgueillit et accomplit leur volonté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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+ Révéler le but de la Création :

-> La guémara (Roch Hachana 10b) fait état de 2 opinions quant à la date de création du monde. Un sage déclare qu'il a été créé en Nissan, tandis que l'autre affirme qu'il a été créé en Tichri.

En réalité, il n'y a pas de désaccord. L'analogie suivante permet de le comprendre.
Lorsqu'une personne fabrique quelque chose, il y a 2 aspects à ce qu'elle a fait.
Le premier est l'objet qui a été fabriqué ; le second est la raison pour laquelle elle l'a fabriqué.
Il en va de même lorsque D. a créé le monde. Cependant, lorsque Hachem, a créé le monde, la raison pour laquelle il l'a fait n'était pas encore évidente.
La vérité est que le but principal de la création du monde était qu'Il jouisse de Son monde par l'intermédiaire du peuple juif, qu'il obéisse à sa volonté, qu'il reconnaisse sa grandeur et qu'il comprenne qu'il a tout créé pour sa gloire. Mais lorsque le monde a été créé pour la première fois, la raison de Sa création était cachée.

Il en fut ainsi jusqu'à Nissan, lorsque le peuple juif quitta l'Egypte et que chacun vit qu'Il est D., le Seigneur du monde. Chacun a alors compris que D. a créé tous les mondes et qu'il est le seul à mériter d'être servi.
En conséquence, c'est à Nissan qu'a été révélé le motif de la création du monde, à savoir la révélation de la divinité dans le monde.

[il n'y a donc pas d'argument entre ces 2 Sages : Rabbi Eliezer, qui soutient que le monde a été créé à Tishri, se réfère à l'époque de la Création. Rabbi Yéhochoua, qui soutient que le monde a été créé en Nissan, fait référence à l'objectif de la création, qui était de libérer le peuple juif de l'esclavage pour le préparer à servir Dieu sur le mont Sinaï. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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-> Une chose remarquable se produit au cours de la période de 30 jours qui précède Pessah. Dans Son infinie bonté, Hachem prépare Sa nation à cette occasion capitale et sacrée au cours de cette période.
Il extrait leurs âmes, petit à petit, des chambres de l'impureté (hé'halot hatouma).
Cela se produit chaque jour d'un degré, une partie sur trente, de sorte que, le soir de l'éradication du 'hamets (levain), c'est-à-dire la nuit précédant Pessah, même les pécheurs ne se trouvent plus qu'à la "périphérie" de ces 'chambres de l'impureté'.
Puis, lorsque la nuit de Pessah arrive enfin, ils sont complètement débarrassés de l'impureté et sont complètement libérés, devenant des hommes libres (bné 'horin).
[rabbi Avraham Azoulai - 'Hessed léAvraham]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois" (Bo 12,2).

-> Au sujet de la vision en rêve de l'échelle de Yaakov, il est écrit : "et voici qu'une échelle se tient sur la terre, et son sommet atteignait les cieux ... et voici qu'Hachem se tenait dessus" (véiné soulam moutsav artsa vérocho maguia achamayéma ... véiné Hachem nitsav alav - Vayétsé 28,12-13)
Le Nésivot Shalom (Torat Avot) affirme que cette vision reflète les 2 façons différentes par lesquelles Hachem conduit les affaires de l'humanité.
Le "et voici qu'une échelle se tient sur la terre" = cela fait référence à la conduite "naturelle" du monde.
La Torah y fait allusion en parlant de la terre : "soulam moutsav artsa" = "l'échelle qui se tient sur la terre". Déterminé par le jugement annuel de Roch Hachana, Hachem établit l'ordre et le plan qui dicteront les affaires de chaque individu tout au long de l'année, ainsi que la mesure de la shéfa (émanation de bénédiction) qui lui parviendra d'en haut.
La mention dans le verset de "Hachem nitsav alav" (Hachem se tient dessus) = reflète l'autre forme de conduite Divine, celle qui transcende tout autre calcul ou plan naturel. Ce mode de conduite est laissé entièrement entre les mains d'Hachem seul.

Rabbi Eliézer dit : "le monde a été créé en Tichri" ... Rabbi Yéhochoua dit : "Le monde a été créé en Nissan" (guémara Roch Hachana 10b).
Bien qu'il s'agisse de 2 opinions, il est possible de se baser sur les deux, comme l'affirment nos Sages (guémara Guittin 6b) : "Ceux-ci et ceux-là sont les paroles du D. vivant" (élou véélou divré Elokim 'haïm én).
Ainsi, Roch Hachana (en Tichri) représente le renouveau du monde et l'établissement, pour cette année, de l'ordre naturel, un temps de "voici qu'une échelle se tient sur la terre".

Mais le mois de Nissan représente le renouveau du monde dans la mesure où la transcendance de l'ordre naturel est concernée : "voici qu'Hachem se tenait dessus" (Hachem nitsav alav).
Cela reflète la nature de Nissan en tant que période d'immense bonté divine.
Il se peut que façon naturelle de conduire le monde dicte qu'une personne doive subir un malheur ; c'est ce qui lui a été décrété à Roch Hachana, lorsqu'il a reçu un jugement défavorable. Néanmoins, Hachem, dans Son attribut de pure bienveillance, peut décider de "prendre les choses en main".
Même si, selon les critères de la stricte justice, l'individu n'est pas méritant, Hachem peut annuler le décret de Roch Hachana et accorder un salut miséricordieux venant d'en haut.

C'est cette qualité de Nissan, la transcendance de la nature et même du temps, ce qui en fait une période de guéoula : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur" (guémara Roch Hachana 11a).
À l'origine, il avait été décrété que les juifs resteraient dans l'exil d'Egypte pendant 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13). Cependant, l'atmosphère spirituelle polluée d'Egypte a eu un effet des plus délétères sur les juifs, et comme nous le disent les Sages, ils sont descendus au 49e niveau d'impureté. S'ils étaient restés plus longtemps, ils auraient atteint le 50e et dernier niveau, au-delà duquel il n'y a pas de retour possible.
Ainsi, Hachem a "sauté" le temps imparti ; comme le dit le verset : "c'est la voix de mon bien-aimé! Le voici qui vient, franchissant les montagnes, bondissant sur les collines" (Chir haChirim 2,8).
Ainsi, même avant le temps fixé, Il a racheté Sa nation au cours de ce mois [de Nissan] qui est au-dessus de la nature (lémaala min hatéva).
[Nétivot Shalom]

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+ Nissan : moment propice pour se renouveler :

-> Hachem dit à Moché et à Aharon, dans la terre d'Égypte : "Ce mois-ci [Nissan] est le premier des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,1-2)

-> La géoula d'Egypte a été marquée non seulement par la libération des juifs de la main de ses oppresseurs, mais aussi par une transformation considérable de leur statut spirituel.
Auparavant, comme nous le disent nos Sages, ils avaient succombé à l'atmosphère polluée d'Egypte et atteint le 49 des 50 niveaux d'impureté, grâce à la sortie d'Egypte, ils se sont élevés à une grande hauteur spirituelle ; comme le proclame le prophète : "Vous avez grandi et vous avez été parés d'ornements" (Yé'hezkel 16,7).

Comme nous le savons, les périodes spéciales et les fêtes juives qui se déroulent tout au long de l'année ne sont pas de simples événements de commémoration ; au contraire, les événements eux-mêmes, d'une certaine manière, se répètent ...
Nos Sages déclarent (guémara Roch Hachana 11a) : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur" = la géoula d'alors, qui a affecté l'ensemble du peuple juif, ressurgit chaque année pour chaque individu.
Au cours du mois de Nissan, alors que l'aura de la géoula refait surface, chacun d'entre nous est en mesure d'émerger de son exil personnel, dans lequel il a pu tomber aux mains du yétser ara.
Nous aussi, tout comme les Bné Israel l'ont fait à travers de la sortie d'Egypte, nous pouvons nous élever de l'indigence spirituelle vers les plus hauts sommets.
[Méor Enayim]

-> [à la différence des non-juifs, nous établissons notre calendrier en fonction de la lune (qui a la différence du soleil évolue cycliquement de rien à complet).]
La Torah nous dit que : même si vous vous trouvez, au sens propre ou figuré, dans une situation de "terre d'Egypte" (Bo 12,1), à un point d'abaissement et d'obscurité flagrants, vous êtes néanmoins capable et même obligé de vous transformer en une nouvelle personne.
Telle est la signification de l'association des juifs avec le système lunaire : Israel compte selon la lune (Israel monin lalévana ).
La lune est le modèle parfait à cet égard ; alors qu'elle est engloutie dans l'obscurité totale, au point de ne plus être visible, elle commence à briller d'un nouvel éclat.
C'est pourquoi cette mitsva [de sanctifier le nouveau mois] n'est destinée qu'à Israël, car seul Israël possède cette qualité de renouvellement ...

Un juif, même au plus bas, possède toujours une étincelle spéciale et éternelle de la Divinité qui est une "portion divine d'en haut" ('helek Eloka mima'al - Iyov 31,2). C'est à partir de cette étincelle qu'il peut se régénérer et se former à nouveau.
Les non-juifs, cependant, n'ont pas cette étincelle de kédoucha (sainteté), de sorte que lorsque le déclin s'installe, il le fait de manière définitive.

Tel est le message de la mitsva de Roch 'Hodech ("Ce mois-ci est le premier des mois"), que la Torah a jugé si important de transmettre qu'elle en a fait la toute première mitsva.
Nous devons être conscients que même au milieu d'une obscurité abjecte, où il ne semble pas y avoir la moindre lueur de lumière, nous avons toujours la capacité de nous renouveler et de devenir comme une entité complètement nouvelle.
[Nétivot Shalom]

[ainsi, le mois de Nissan est un moment propice pour se renouveler. Même si à l'image de nos ancêtres nous sommes tombés au plus bas (49e niveau d'impureté), que notre vie est pleine d'obscurité, nous avons cette capacité de se renouveler et devenir une nouvelle personne sublime (qui tend vers le 49e niveau de pureté, comme nos ancêtres dans le désert).
Nous ne fêtons Nissan (et Pessa'h) pas en une seule commémoration d'un lointain passé, mais parce qu'à un niveau spirituel cela se reproduit identiquement de nos jours. Alors profitons-en! ]

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+ Nissan & inauguration du Michkan :

-> Le Michkan (Tabernacle) a été érigé le premier du mois de Nissan (Pékoudé40,17).
Cela est assez curieux, car la construction du Michkan s'est achevée plusieurs mois avant, au mois de Kislev. Pourquoi une telle attente?

Il est écrit : "Les eaux abondantes ne peuvent éteindre l'amour, ni les rivières l'emporter ; si une personne offrait toute la fortune de sa famille (en échange) pour l'amour, elle serait dénigrée" (Chir haChirim 8,7).
Le midrach (Chemot rabba 49,1) explique :
"Les eaux abondantes" se réfèrent aux non-juifs ; comme il est dit, "(les nations) déferlent comme la mer en crue" (Yéchayahou 17,12), car si tous les non-juifs se rassemblaient pour annuler l'amour entre Hachem et les juifs, ils seraient incapables de le faire. C'est l'intention de : "les eaux abondantes ne peuvent éteindre l'amour" (en référence à l'amour d'Hachem pour Son peuple) ; comme il est dit : "J'ai aimé Yaakov" (Mala'hi 1,2).
... (Le verset de Chir haChirim continue) : "Si une personne offrait la totalité de la fortune de sa famille (en échange) de l'amour, elle serait dénigrée" = mais Mes enfants M'ont façonné un sanctuaire de (simples) rideaux, et Je suis descendu et ai reposé Ma Présence au milieu d'eux.

-> Nous voyons donc que le Michkan servait à refléter l'amour suprême entre Hachem et les juifs.
Nous retrouvons cette même idée dans le fait que nos Sages associent la construction du Temple à des festivités de mariage. C'est également ce qu'exprime un autre verset du Chir haChirim : ""le jour de son mariage et le jour de la joie de son cœur" (Chir haChirim 3,11).
Selon la guémara (Taanit 26b) : "Le jour de son mariage" fait référence au don de la Torah ; "et le jour de la joie de son cœur" : cela fait référence à la construction du Temple.

Il en ressort que le mois de Nissan a été choisi pour l'édification du Michkan parce qu'il s'agit d'une période d'abondance où le grand amour qu'Hachem porte à son peuple se manifeste de manière éclatante.
En effet, c'est au cours de ce mois qu'a lieu la sortie d'Egypte, un événement marqué par l'amour illimité d'Hachem pour les juifs.
Au début du processus de rédemption, qHachem a envoyé par l'intermédiaire de Moché un message révélant son grand amour pour ses enfants, en les désignant par des termes très affectueux : "ainsi parle Hachem : Israël est Mon premier-né!" (béni bé'hori Israël - Chemot 4,22). Ce message est d'autant plus puissant qu'il a été délivré alors que Israël (les juifs) se trouvait encore en Egypte, à une époque où son état spirituel était assez faible.

=> Bien qu'ils soient descendus, comme le racontent nos Sages, au 49e des 50 niveaux d'impureté, Hachem n'hésite pas à proclamer son amour éternel pour eux. Car les juifs sont toujours Ses enfants, peu importe jusqu'où ils peuvent tomber et peu importe ce qu'ils peuvent faire.
Le prophète fait référence à une telle circonstance en déclarant : "l'amour couvre toutes les transgressions" (al kol pécha'im té'hassé aava - Michlé 10,12).
Et cet amour est éternel, il se manifeste surtout pendant le mois [symbolisant] l'amour [d'Hachem envers nous], le mois de Nissan.
Ainsi, le mois de Nissan présente les deux géoulot (rédemptions) : passées et futures. Comme le disent nos Sages (guémara Roch Hachana 11a) : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur".
[Nétivot Shalom]

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-> Le Déguel Ma’hané Efraïm nous rapporte un enseignement au nom de son grand-père, le Baal Chem Tov, sur Roch ‘Hodech Nissan :
"Le Baal Chem Tov dit au célèbre Maguid de Mézéritch, un jour de Roch ‘Hodech Nissan : ‘Maintenant, il nous faut prier, car le premier jour de Nissan est le Roch Hachana des rois. Ce jour-là sont nommés tous les princes et gouverneurs du Monde. Or jusqu’à présent, ce sont de mauvais dirigeants qui ont été nommés ..."

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-> -> Nous prononçons la phrase : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana abaa") deux fois par an : une fois à la fin de Yom Kippour (10 Tichri) et une fois à la fin de la Haggadah (15 Nissan). Pourquoi spécifiquement ces deux moments de l'année?

La guémara (Roch Hachana 11a) dit qu'il y a un discussion sur la question de savoir si la future géoula aura lieu au mois de Tichri ou en Nissan.
Les Tossafot disent à propos de ce désaccord que "ellou véellou divré Elokim 'haïm", [les deux] sont les paroles du D. vivant", c'est-à-dire que les deux sont correctes.
Nous pouvons supposer qu'il doit y avoir une sorte de géoula dans chacun de ces deux mois, et donc, nous disons pendant ces mois "léchana abaa biYérouchalayim", que nous devrions être méritants à la géoula au cours de ces mois.
[Yisma'h Moché]

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-> Selon la halakha (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 429) : "én noflim al p'néhem méroch 'hodech nissan" (on ne doit pas faire la néfilat apanim (vidouï après la Amida), "tomber sur notre face" pendant le mois de Nissan).
Le Imré 'Haïm de Vizhnitz commente que nous devons nous abstenir d'un autre type de "néfilat apayim" et veiller à ne pas marcher avec un "visage tombé", en ayant l'air abattu et triste.
Au lieu d'être stressés par les pressions de la saison de Pessa'h, concentrons-nous sur la joie et les opportunités de ce mois passionnant de guéoula.

Le shiour 'hamets (le rendant interdit) n'est qu'une quantité infime (un machéou).
La règle de nos Sages est toujours que : la mesure du bien divin est toujours plus grande que celle de la punition divine (mida tova mérouba mimidat pour'anout - guémara Yoma 76а).
Si une quantité infime de 'hamets peut créer l'interdit de 'hamets, alors une quantité infime de judaïcité, même une petite étincelle de sainteté, peut également définir toute la personne.
[Imré Emet]

[chaque juif a en lui une partie d'Hachem, qui reste pure, et ce quoiqu'on puisse faire.
Ainsi, chaque juif doit s'aimer soi-même (pas de désespoir), et autrui, car il reste toujours défini comme une sublime personne! ]

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-> Le Zohar haKadoch (3:252:1) souligne que toute la différence entre le 'hamets et la matsa est un petit point d'encre. Les 2 mots symbolisant les extrêmes de notre service d'Hachem, de ce qui ne doit pas être mangé et de ce qui doit être mangé à Pessa'h. Ils s'écrivent de manière très similaire (ה et ח), mais là où le mot חמץ ('hamets) a la lettre ח au début, מצה (matsa) a la lettre ה à la fin.
Quelle est la signification de cette distinction?

Le Sfat Emet explique qu'une est essentiellement comparée à la lettre ד, qui représente דלות (dalout - pauvreté), une création appauvrie sans rien qui lui soit propre.
Une étincelle divine peut élever la personne, cette petite ligne (י) au milieu peut transformer un ד appauvri en la lettre ה, qui confère une orientation et une direction à son avoda (service d'Hachem), une nékouda (point, étincelle) intérieure qui anime une personne.

Mais parfois, au lieu de rester concentré sur cette étincelle et de la garder à l'intérieur, une personne la tire vers elle et l'intègre à son extérieur, sans qu'on puisse la distinguer. [est-ce que j'agis pour mon véritablement moi intérieur, ou pour ce que je crois être moi-même, une moi qui s'est ajouté (par l'environnement, par la facilité, l'égo, ...)]
C'est ce qui se passe lorsque le ה est transformé en ח, cette petite ligne qui s'étend du milieu et qui n'est plus visible par elle-même (elle se fond dans la masse de la lettre 'hét, plutôt que d'être une ligne à part, unique [comme notre intériorité]). Elle devient 'hamets, sans direction ni substance.

[ainsi tout juif doit avoir conscience et apprécier ce petit youd (י - yéhoudi), cette étincelle d'Hachem qui est toujours en lui, et il doit en être très fier et joyeux. Et cela tout en sachant qu'elle vient s'abriter dans le dalét, représentant la "dalout" (pauvreté), donc l'humilité, la conscience que tout cela ne provient que d'Hachem (sans qui je ne peux pas vivre une seconde supplémentaire), et qu'on doit en faire bon usage. ]

"Ils Me feront un sanctuaire et J'habiterai en eux" (Térouma 25,8)

-> Hachem a demandé au peuple juif de lui construire une maison, afin qu'il puisse venir vivre avec lui.
Le Zohar haKadosh (paracha Michpatim) écrit que cette demande a donné aux juifs plus de 'hizouk (renforcement) que tous les miracles de la sortie d'Egypte et de l'ouverture de la mer Rouge réunis.
A ce moment-là, les juifs se sont sentis aimés et désirés, et ont éprouvé un désir irrésistible de servir Hachem.
Lorsqu'une personne se sent aimée, elle veut lui rendre la pareille. Si nous savions vraiment à quel point Hachem nous désire/aime, nous courrions pour Le servir.

-> Lors de l'ouverture de la mer Rouge, chaque juif a fait l'expérience d'un niveau de prophétie supérieur à celui du prophète Yé'hezkel. Au mont Sinaï, ils ont reçu un niveau de prophétie semblable à celui de Moché Rabbénou, en étant face à face (panim él panim) avec D.
Hachem leur dit : "vous serez pour Moi le trésor le plus cher" (viéyitem li ségoula - Yitro 19,5).
Or, après le don de la Torah, Hachem leur dit : "Je veux venir vivre avec vous". Imaginez ce qu'ils ont ressenti!

[ même de nos jours : "Ils Me feront un sanctuaire et J'habiterai en eux" = c'est une déclaration d'Hachem qui veut résider Le plus possible en chaque juif car Il est fou d'amour pour chaque juif! ]

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-> Eliyahou haNavi témoigne dans le Tana déBé Eliyahou (chap.31) que plus qu'une femme qui désire que son mari ou son enfant rentre à la maison après un long voyage, Hachem désire que chaque juif soit proche de Lui.

Chaque fois que le rav 'Haïm Palagi lisait cette phrase, ses yeux se remplissaient de larmes et il disait : "Si nous savions à quel point Hachem nous désire, nous serions beaucoup plus enthousiastes et attentifs à son service. "

Hachem nous aime et nous désire plus que nous ne pouvons l'imaginer. Peu importe ce que nous avons fait dans le passé, Hachem désire toujours que nous soyons proches de Lui.

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-> Voici les paroles d'Hachem à Israël par le biais de Mala'hi : "Je vous aime, dit Hachem" (aavti ét'hem amar Hachem - Malah'hi 1,1-2)

-> Les enfants d'Israël doivent savoir que Hachem les aime.
[Sfat Emet - Chémot]

-> Si nous avions conscience d'à quel point Hachem aime chaque juif, nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.
[Zohar]

-> Lorsqu'une personne sait qu'Hachem aime chaque juif d'un grand amour, il est plus facile de vouloir de bonnes choses pour les autres de la même manière que l'on veut de bonnes choses pour soi-même.
[Ramban]

"N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand son cri s'élèvera vers Moi, assurément j'entendrai ce cri" (Michpatim 22,22)

-> Bien qu'Hachem écoute tout le monde, la Torah nous enseigne qu'Il accorde une attention particulière aux cris de ces individus.
Rabbénou Bé'hayé explique que normalement, si quelqu'un est victime d'intimidation, il cherchera de l'aide auprès d'autres personnes qui peuvent l'aider. Mais les veuves et les orphelins sont faibles et n'ont personne vers qui se tourner. Lorsqu'ils sont malmenés, ils se tournent directement vers Hachem : "le Roi, l'Aide, le Sauveur et le Bouclier" (mélé'h ozér omochia oumaguen), le seul qui puisse vraiment les aider.
=> Parce qu'ils savent que seul Hachem peut les aider, ils reçoivent plus d'aide que n'importe qui d'autre.

-> Le Séfer Ohel Moché (Ekev) en déduit qu'il n'est pas nécessaire d'être orphelin ou veuf pour bénéficier de ce privilège spécial d'être exaucé immédiatement.
Au contraire, toute personne qui ressent profondément qu'Hachem est le seul à pouvoir l'aider est également incluse dans le verset : "assurément j'entendrai ce cri".
Mais cela est plus facile à dire qu'à faire ... [car souvent nous prions plutôt machinalement, en élaborant des plans B [comptant sur plusieurs autres moyens/combines que D. ], sans agir à l'image d'un orphelin qui n'a personne si ce n'est son papa Hachem pour le sauver]

[ Il est écrit : "quand son cri s'élèvera vers Moi" = on doit mettre nos espoirs/attentes 100% en Hachem (personne d'autre ne peut nous aider que Lui, qui peut tout faire et en plus avec de la bonté gratuite de nos mérites), et alors "assurément j'entendrai ce cri" = Hachem entendra nos cris et nous serons sûrement aidés. ]

Lorsqu'il y a de l'amour et de l'unité parmi les juifs, Hachem fait des miracles pour eux.
[Noam Elimélé'h - à son frère Rabbi Zoucha]

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-> Hachem aime que nous soyons unis.
Selon le Zohar, il y a une présence spéciale de la Chékhina qui réside parmi nous lorsque nous sommes unis.

-> Le rav David Ashear écrit que plus il y a d'unité entre nous, plus de bénédictions Hachem nous donne.

+ Hachem prend l'honneur d'un érudit en Torah plus au sérieux que son propre honneur.
[midrach Tan'houma - Toldot]

-> Hachem Lui-même exige que l'honneur [d'une Sage en Torah] soit respecté.
[guémara Béra'hot 19a]

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-> Celui qui a étudié et assimilé les valeurs de la Torah est certainement un individu digne de notre respect. En effet : "ils augmentent la paix à la fois dans le ciel et sur la terre, et ils apportent des bénédictions et de bonnes influences dans le monde d'en bas" (Noam Elimélé'h - Hosafot Likouté Chochana).

-> Il existe une mitsva ordonnée par la Torah, qui consiste à montrer de la révérence aux rabbanim (cf. Ekev 10,20).

-> "Parce que le but principal de la Création de l'homme est de servir et de comprendre correctement Hachem à travers sa Torah, il est approprié de montrer du respect pour celui qui a atteint cette étape. Ce faisant, il inspirera également d'autres personnes à accomplir des exploits similaires" (Séfer ha'Hinoukh - mitsva 257).

La gratitude s'applique à toutes les situations.
Sans elle, le monde ne pourrait pas continuer à exister.
[Akédat Its'hak]

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-> Les gens ont tendance à dissimuler les faveurs des autres et à exposer leurs mauvaises actions. [le Rosh]

-> Nous devrions essayer d'exprimer verbalement nos remerciements aux personnes qui nous aident d'une manière ou d'une autre, même à celles qui sont rémunérées pour leurs services.
En exprimant notre reconnaissance de façon répétée, nous verrons que le monde est plein de 'hessed (bonté), dans une quantité que nous n'aurions jamais imaginée.
[rav Wolbe - Alé Shour]

-> Même lorsque ce n'était pas facile, la 'Hida faisait l'effort de montrer son appréciation aux autres.
Il le faisait en sachant que ses efforts apporteraient un grand honneur à Hachem.
La gratitude s'applique même à un fauteur et à un non-juif. [Chla haKadoch]

Réprimander autrui

+ Réprimander autrui :

-> Le rav de Klausenbourg recommandait, avant de réprimander quelqu'un, d'adresser une prière à Hachem de dire : "Je suis sur le point de faire quelque chose pour Ton honneur. Aide-moi à faire en sorte que mes paroles aboutissent à quelque chose de bénéfique et de durable."

-> Avant de réprimander quelqu'un, le rav 'Haïm de Palagi lui insufflait la compassion et la chaleur qui le caractérisaient. Une fois que la personne avait été réchauffée par ses mots, il la réprimandait rapidement et avec douceur.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - 'Houkat) écrit :
L'idéal est de corriger les autres avec des mots agréables.
Vous pouvez expliquer à chaque juif à quel point il est important et à quel point son âme est élevée, puisque toutes les âmes juives sont taillées dans un endroit plus élevé que le Trône de Gloire.
Vous pouvez leur parler de l'immense plaisir qu'Hachem éprouve à l'égard des mitsvot observées par chaque juif et de la joie illimitée qui existe dans tout le monde spirituel lorsqu'un seul juif observe les mitsvot d'Hachem.

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-> Une personne est comme un diamant recouvert de poussière. Pour nettoyer la poussière, il ne faut pas utiliser une brosse dure, qui pourrait créer de petites rayures (critique sévère). Il faut plutôt essuyer la poussière de la pierre avec une brosse très douce (doux encouragement). Le diamant brillera alors plus intensément de jour en jour.
[rav 'Haïm Friedlander]

[lorsqu'une personne réprimande quelqu'un avec compassion, montrant ainsi qu'elle se préoccupe de l'âme de son frère, elle fait plaisir à Hachem.]

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-> Ouvrez votre cœur et montrez votre angoisse à la personne que vous tentez de réprimander. Lorsqu'une personne fait une réprimande sensible, celle qui réprimande et celle qui reçoit la réprimande sont toutes deux bénies.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.3]