Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici les fêtes de Hachem ..., que vous les proclamerez" (Emor 23,4)

Nos Sages enseignent que la proclamation du nouveau mois, qui fixe la sanctification de la fête dans ce mois, dépend à l'origine du Tribunal Rabbinique. Et même si le Tribunal se trompe (même délibérément) dans la fixation du mois, le Roch 'Hodech tombera quand même, selon leur décision.
=> Cela est très étonnant. En effet, la fixation du nouveau mois est le reflet d'une réalité naturelle du monde, l'apparition de la nouvelle lune. Ainsi, comment la volonté du Tribunal Rabbinique peut-elle fixer un nouveau mois différent de cette réalité? Comment la Torah de Vérité peut-elle accepter une telle usurpation?

-> En fait, tout ce qui existe ici-bas a sa racine plus haut, dans les mondes spirituels. De même, la lune aussi a son origine au niveau spirituel, dans les mondes supérieurs. Là-bas aussi, se déroule l'apparition de la nouvelle lune dans une dimension spirituelle.
En réalité, ce qui fixe véritablement le nouveau mois, c'est l'apparition de la nouvelle lune dans les mondes supérieurs, qui reflète la vérité dans sa racine, bien plus que sa manifestation visible ici-bas.
Néanmoins, en tant qu'êtres-humains, limités dans nos moyens et vivants sur terre, nous n'avons pas connaissance de ce qui se passe dans les mondes supérieurs.

Ainsi, la Torah a demandé au Tribunal de fixer le nouveau-mois en fonction de la nouvelle lune telle qu'elle apparaît ici-bas. Car, elle reflète généralement ce qui se passe dans la racine spirituelle des choses. Les deux moments coïncident.
Malgré tout, dans notre monde encore imparfait, tant que la réparation finale n'est pas encore obtenue, il peut arriver qu'il y ait parfois des décalages. Dans ce cas, la Providence Divine tourne les choses pour que le Tribunal décide de fixer le nouveau-mois un autre jour, pour une raison quelconque. Ainsi, si telle chose se produit, ce sera la preuve que l'apparition spirituelle de la lune ne coïncide pas avec son apparition ici-bas. Mais elle correspondra au jour où le Tribunal aura fixé le nouveau mois, selon l'Intervention cachée de la Providence.
[Likouté Si'hot]

Je suis Hachem, ton D.

+ "Je suis Hachem, ton D." :

-> Le premier Commandement : "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D. - Yitro 20,2) est au singulier : "Eloké'ha", plutôt que "Eloké'hem" (votre D.). Pourquoi cela?

Une explication est que la Présence d'Hachem est plus prononcée lorsque la nation juive est une entité unie, et non pas divisée en des clans "rivaux".
[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon plus les juifs s'unissent, plus ils permettent à Hachem de se dévoiler et d'être présents à leurs côtés. ]

La forme au singulier "ton D.", peut également faire allusion au fait qu'Hachem se révèle de différentes manières, en fonction des besoins et du statut spirituel de chaque juif, ou de la situation du peuple juif à un moment donné ...
Si Hachem avait dit : "ano'hi Hachem Eloké'hem", cela aurait impliqué qu'Il se révèle toujours sous la même forme, quelles que soient les circonstances. En utilisant le singulier, Hachem a voulu signifier que, quelles que soient les formes qu'Il peut prendre, Il est toujours votre D., le D. qui s'applique à chaque individu.
[Sfat Emet - Shavouot 5635, 5646, 5653, 5657]

-> Une autre implication de la forme singulière ("ton D.") est que tous les juifs ont une âme unique et unie.
Même si certains juifs sont capables de mettre [davantage] en avant la Présence divine, alors que chez d'autres elle reste cachée, la source de leurs âmes est la même.
De même que toute la lumière du monde a émané du moment où Hachem a déclaré : "que la lumière soit" (yéhi ohr - Béréchit 1,2), et qu'elle a continué depuis lors, de même l'âme collective juive a pris naissance au moment où Hachem a proclamé : "Je suis Hachem ton D."
[Sfat Emet - Shavouot 5633 , 5637]

["Je suis Hachem ton D." = on utilise le singulier car en réalité tous les juifs ne sont qu'une seule et même racine d'âme, dont seule la matérialité nous laisse faussement croire que nous sommes divisés en notre essence.
C'est pour cela par exemple que chacune de mes actions va impacter en bien ou en mal les autres juifs. De même, lorsque je bénis un autre juif, par ricochet je me bénis aussi moi-même (et inversement) ... ]

"Hachem ouvrit la bouche de l'ânesse" (Balak 22,28)

-> Il est rapporté au sujet du Arizal que durant la sieste d'un Shabbat de la parachat Balak, son élève Rabbi Avraham Halévi observa que ses lèvres murmuraient pendant son sommeil. Il tendit l'oreille au-dessus de la bouche de son maître pour écouter ses paroles.
Le Arizal se réveilla et vit son élève se tenir au-dessus de lui. Il lui demanda : que veux-tu?
Il répondit : j'ai vu que le Rav parlait durant son sommeil et je souhaitais écouter ce qu'il disait.
Le Arizal lui répondit : durant mon sommeil, mon âme s'élève constamment dans les mondes supérieurs et les anges de service m'accompagnent jusqu'à Matatron, le Sar Hapnim qui me demande dans quelle yéchiva céleste je souhaite me rendre afin de recevoir des secrets des mondes supérieurs.
Rabbi Avraham Halévi lui dit : je t'en prie mon maître, peux-tu nous transmettre ce que l'on vient de t'apprendre durant ton sommeil?
Le Arizal commença à sourire et lui répondit : je témoigne en présence du Ciel et de la terre que si je devais faire un cours durant 80 ans sans interruption, je ne pourrais pas terminer d'expliquer et de dire ce que j'ai appris à présent sur la paracha de Bilaam et de son ânesse.

[cela nous montre à quel point tout texte de la Torah, même un récit anodin, a en réalité une profondeur infinie, divine.]

Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chap.4) nous garantit que si nous acceptons avec joie ces moments où rien ne semble aller dans notre vie, comprenant que cela nous est envoyé du Ciel et que c'est bénéfique pour nous, alors à ce moment nous déchirons les mauvais décrets et se sauvons des pires soucis qui devaient normalement nous arriver.

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-> "Lorsqu'une personne reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'elle endure, alors c'est cela leurs remèdes."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayigach 46,7]

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[ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie. ]

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-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch explique de manière allusive à ce sujet la Michna (Béra'hot 40a) : "Sur tout, s’il a prononcé la bénédiction Chéakol Niya Bidvaro (qui a tout créé par sa parole), il est quitte" = celui qui dit à propos de tout ce qui lui arrive (même ce qui lui semble être un malheur), "tout est le fait de la parole Divine" est acquitté par cela de toutes les épreuves.
[le sens simple est que si nous ne savons pas quelle est la bénédiction, on peut s'en acquitter par défaut en faisant "chéakol" ]

-> Rabbi Moché Avraham Barzovski dit : "j’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une foi intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"

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-> b'h, voir également l'enseignement du 'Hatam Sofer : Parvenir à accepter avec amour les difficultés / souffrances : https://todahm.com/2021/12/12/parvenir-a-accepter-avec-amour-les-difficultes

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[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/01/15/38348 ]

Si la délivrance vient par le mérite de l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot, alors se dévoilera dans toute sa splendeur le royaume Divin. Sinon, le machia'h sera comme "étant un homme pauvre chevauchant un âne" (Zé'haria 9,9).
[...]
Si la délivrance vient par le mérite de la Torah, alors elle sera agréable et facile, sinon elle se fera par le joug des nations, et sera désagréable et douloureuse.
Car par le biais des épreuves, les âmes des Bné Israël vont se purifier et sortiront des étincelles de sainteté, de la même manière que peuvent sortir ces étincelles grâce à la Torah.
[d'après le Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayé'hi 49,11]

Yaakov a pourvu aux besoins de Yossef pendant 17 ans (âge où il a été vendu - Vayéchev 37,2), et en compensation de cela, Yossef a rendu à Yaakov toutes les bonnes choses qu'il avait reçues de lui pendant 17 années. [durée qu'il passa en Egypte après avoir retrouvé Yossef, avant de mourir]
Sans cela, il est possible que Yaakov aurait pu vivre moins d'années si ce n'est que pour que [son fils] Yossef ait le mérite de lui rendre ces années de biens.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayé'hi 47,28]

[certes les parents donnent beaucoup à leurs enfants, mais au Ciel on donne aussi aux parents par le mérite de leurs enfants. ]

Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté

+ Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté :

-> "Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 ans ; la durée de la vie de Yaakov fut donc de 147 années" (Vayé'hi 47,28)

-> "Hachem dit à Yaakov : "ton nom Yaakov ne sera plus Yaakov, mais Israël"" (Vayichla'h 35,10)

=> Comment comprendre que la Torah l'appelle encore Yaakov de nombreux versets après annoncer que désormais il s'appelle : Israël?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (v.47,28) enseigne :
"Le nom de Yaakov est l'essence même de son âme et donc on ne peut le déraciner de son nom, par conséquent, il sera toujours nommé avec 2 noms (certaines fois Yaakov et certaines fois Israël)
Mais nous devons comprendre la raison pour laquelle parfois ils sera nommé Yaakov et parfois Israël.

Yaakov a toujours aspiré à atteindre des niveaux de sainteté extraordinaires et afin d'y arriver il fallait qu'il retire de lui toutes sortes de tristesse, de mélancolie et d'inquiétude. C'est la condition essentielle afin d'y accéder. La Sainteté est le fruit de la joie et de la sérénité intérieure.
Lorsqu'il atteignait ces niveaux il était surnommé Israël sitôt qu'il s'en écartait il était appelé Yaakov ...

[A l'image du Shabbath, où nous recevons une âme supplémentaire provenant d'un endroit spirituellement très élevé,] Hachem a octroyé [en permanence] à Yaakov une nouvelle âme très élevée qui porte le nom "Israël" et son lieu de résidence [à cette nouvelle âme] se trouvant en lui pendant toute la période où il ne montra aucun signe d'inquiétude ou de tristesse.

Sitôt que cette vertu disparaîtra de lui, alors cette partie âme supplémentaire qu'il a reçu le quittera. De la même manière que dès que se termine le Shabbat, l'âme supplémentaire [que nous recevons la veille de Shabbat] nous quitte, et à ce moment-là il ne sera pas surnommé Israël, car ce surnom qui indique la grandeur supplémentaire l'a quitté, ne se trouve plus. Il sera alors surnommé Yaakov.

Cette âme supplémentaire, spirituellement élevée, reviendra par une nouvelle préparation et par un nouveau travail spirituel, de la même manière que l'âme supplémentaire revient sur chacun d'entre nous de Shabbat en Shabbat par les préparatifs en vue de ce jour saint.

D'après cela, tu peux comprendre d'une manière profonde la raison pour laquelle chaque fois qu'il est nommé Yaakov dans la Torah, ce nom lui est attaché en raison du fait qu'il a montré une nuance de tristesse ou d'inquiétude au fond de lui."

+ "Ouvrez-moi les portes du salut/de la justice" (pit'hou li chaaré tsédék - Téhilim 118,19)

-> Cela fait référence aux 12 portes du Temple, une pour chacune des 12 tribus.
Chaque Roch 'Hodech, une porte différente était ouverte par le mérite de l'une des tribus, et lors des Yom Tov toutes étaient ouvertes.
Même actuellement, bien que le Temple soit en ruines et que nous soyons en exil, les portes appropriées du Temple céleste s'ouvrent à ces occasions pour permettre aux prières et aux louanges des juifs d'entrer.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5653]

+ En nous préparant dès maintenant, en exil, à la reconstruction du Temple, nous accomplissons la mitsva de : "véassou li mikdach" (ils me construiront un sanctuaire - Térouma 25,8), celle de reconstruire le Temple.
En fait, notre fonction principale en exil et le but central de notre long exil, est de nous préparer pour le Temple.

Le verset : "Prépare-toi une occupation au dehors ... puis, tu édifieras ta maison" (Michlé 24,27) peut faire référence à notre exil et au Temple :
- "Prépare-toi une occupation au dehors" (a'hèn ba'houts) = cela fait référence à nos efforts personnels pour atteindre la perfection spirituelle, pendant que nous sommes en exil (ba'houts - en dehors d'Israël reconstruit par le machia'h) ;
- "puis, tu édifieras ta maison" = lorsque le machia'h fera revenir tous les juifs en Israël, nous y reconstruirons le Temple.

C'est le plaidoyer d'Amos (4,12) : "prépare-toi, ô Israël, à te présenter à ton D." = (généralement cela est interprété comme faisant référence aux préparatifs requis pour bien prier [ex: sache devant qui tu Te présentes]). Mais cela est également un plaidoyer éloquent pour se préparer tandis que nous sommes encore en exil, pour le moment où nous allons saluer à nouveau Hachem dans le Temple.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5665]

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[la sublimité du Temple, la beauté de notre relation et perception éternelle avec Hachem, dépend de nos actions en ce monde avant la guéoula (après il sera trop tard, car il n'y aura plus de libre arbitre, tout sera clair).
Certes nous voulons le machia'h au plus vite, mais tant qu'il n'est pas là nous avons toujours l'occasion de sublimer cette révélation future d'Hachem et la forme que prendra le monde à Venir.
D'où, la mitsva constante de "ils me construiront un sanctuaire" = chaque fois que nous faisons la volonté d'Hachem alors nous participons à améliorer, à rendre plus beau ce Temple, ce monde post guéoula. ]

La crainte d’Hachem

"La vraie peur d'Hachem remplit une personne de vitalité"
[Gaon de Vilna]

-> Le rav Avigdor Miller disait que beaucoup de gens comprennent à tort que la crainte du Ciel (yirat chamayim) comme une peur, mais en réalité c'est une prise de conscience d'Hachem, que le grand et impressionnant Roi veille sur nous et se soucie personnellement de nous.

-> Le mot "yira" (crainte) a les mêmes lettres que le mot "réiya".
"Yira" signifie à la fois "la crainte", mais aussi "la vue".
Le mot "réiya" peut signifier "vision", et aussi "bien-aimé".
Ainsi, la "yirat chamayim" signifie voir la Présence d'Hachem, vivre comme si Hachem était toujours à nos côtés.

-> Le rav Avigdor Miller a dit un jour : si vous voulez faire bon usage de votre temps lorsque vous êtes assis dans le bus ou dans le métro, ou bien lorsque vous déjeunez, essayez de pratiquer la pensée qu'Hachem est en train de vous regarder. Si c'est difficile, imaginez simplement qu'il y a une fissure dans le mur et qu'Il regarde à travers. Si la fenêtre est ouverte, vous pouvez imaginer qu'Il regarde à travers la fenêtre car c'est très certainement le cas.
[en ce sens, le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8). ]

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-> La meilleure façon d'éliminer la souffrance est de se connecter constamment à Hachem.
[Ohr Létsion - Yissourim]

-> En nous liant à l'esprit infini d'Hachem, nous réalisons à quel point nos insuffisances imaginées sont illusoires. L'essence de la foi est de savoir que notre réalité intérieure est vraiment infinie, sans limite.
[Sfat Emet]

-> Tout le monde doit comprendre la grandeur d'Hachem.
['Hafets 'Haïm]

-> Lorsqu'une personne aborde l'accomplissement des mitsvot avec joie, conscient de la présence d'Hachem, elle ne succombera pas aux distractions du yétser ara.
[Malbim -Téhilim 27,1]

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-> Lorsque l'Alter de Kelm était confronté à un test ou à un dilemme spirituel, il s'imaginait lui-même se tenant debout devant son rabbi, le rav Israël Salanter.
Le rav 'Haïm Friedlander demande : pourquoi il ne s'est pas visualisé directement debout devant Hachem?
Il explique qu'il est beaucoup plus difficile de s'imaginer en présence du Créateur que devant le rabbi qu'on connait si bien.

[Hachem peut renvoyer à une notion abstraite, ce qui fait qu'en passant par un intermédiaire (son rav qu'on admire spirituellement), alors cela permet d'avoir aussi une partie concrète de notre crainte de D.]