Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Lorsque l'on a demandé au Baal haTanya, pourquoi sa prière durait si longtemps, il a répondu :
"J'ai l'occasion de parler avec mon Roi bien-aimé et honorable. Je sais qu'Il aime la conversation autant que moi parce que c'est Lui qui m'a invité au palais pour parler ensemble. [nos prières quotidiennes]
Pourquoi devrais-je abréger ma conversation avec Lui? Au contraire, je prends mon temps et je prolonge l'occasion du mieux que je peux."

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-> [Au buisson ardent] Hachem dit à Moché : "Je serai qui je serai" (eeyé acher ééyé).
Le Ramban explique ces mots d'Hachem : "[lors de leurs prières quotidiennes] Je serai avec eux à l'avenir comme je le suis maintenant avec toi" [Moché étant en face à face avec la Chékhina dans le buisson ardent]
Prier est une conversation à Hachem, qui agit en fonction de nos demandes.

-> b'h, voir également : Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

Le principal moyen d'acquérir la joie est par la prière.
Le Tséma'h Tsédek écrit : "Nous devons prier pour la joie, comme il est écrit : "Réjouis l’âme de ton serviteur" (samé'ah néfech avdé'ha - Téhilim 86,4), et comme nous le disons dans la Amida : "éloigne de nous le chagrin et les soupirs" (véasser miménou yagone vaana'ha - passage de hachiva shofténou)."

Si une personne se sent heureuse simplement par le fait d'être juive, je vous garantis qu'il ne lui arrivera rien de mal, ni spirituellement ni physiquement.
[rabbi Shlomo de Karlin]

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-> "Quel est le riche? C’est celui qui est heureux de sa part (ce qu'il possède)" (Pirké Avot 4,1)
Le mot : חֶלְקוֹ ('helko - sa part) est l'acronyme de : 'ham, la'h, kar, véyavech (chaud, humide, froid et sec).
Cela laisse entendre que c'est une mitsva d'être heureux avec notre part quelque soit le temps et les circonstances.
[rabbanit Feldbrand]

[le Zohar nous rapporte que la plus grande joie possible est sur le fait d'être juif. (et en ce sens, les juifs sont extrêmement riches car ils ont de quoi être 'facilement' heureux de leur part, du fait d'être juifs, les enfants adorés d'Hachem)]

Historiquement, notre peuple a enduré de nombreuses tragédies au cours du mois d'Av.
Hachem a spécifiquement nommé ce mois : "Av", le mot en hébreu pour "père", pour indiquer que les terribles souffrances qui s'abattent sur le peuple juif viennent de notre Père céleste.
Rien de mal ne peut provenir d'un Père aimant.
[rabbi Mendel de Kotsk]

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-> "Le fait que Hachem soit responsable de tout ce qui est arrive" est la réponse à toutes les questions.
[rabbi de Kobrin]

-> Accrochez-vous avec ténacité à notre foi que [papa] Hachem est avec nous, et l'obscurité se transformera en illumination. Il est alors clairement révélé à quel point Hachem était là tout le temps.
[Sfat Emet]

-> Le rabbi de Klausenbourg a perdu sa femme et ses 11 enfants pendant la Shoa. Il a décrit la douleur atroce de ces jours en disant : "Il n'y a pas un juif qui a pu survivre à l'Holocauste, et qui n'a pas "un sac de miracles" qu'il a pu observer et vivre!"
[le rabbi de Klausenbourg est un exemple du fait de voir Hachem même au milieu de l'enfer des camps de concentration.
Le fait de sentir Hachem à ses côtés lui a permis de reconstruire sa vie après la guerre.]

-> Lorsque rabbi Zalmen Sender Kramerman était examiné par des médecins qui remarquaient sur lui des signes physiques de souffrance faits par les nazis, ils lui demandaient souvent : "Comment acceptez-vous ce que D. a fait pendant la Shoa?"

Il donnait toujours la même réponse :
"Il me suffit de savoir que D. [papa Hachem] est derrière ce qui s'est passé. Au moment où j'accepte que tout vient de D., comment le fait de comprendre ou ne pas comprendre aide-t-il?
Mon esprit ne peut même pas saisir Ses actions les quotidiennes les plus mineurs, ordinaires, alors à combien plus forte raison suis-je incapable de comprendre Ses actions majeures et bouleversantes?
Son jugement est bien au-delà de notre portée/compréhension."

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-> La foi est plus forte que l'intellect. La portée mentale d'une personne est limitée, mais la foi est supérieure à l'intelligence. Cela peut amener une personne à s'élever jusqu'à Hachem pour qu'elle soit littéralement entourée par Hachem.
[rav Moché de Kobrin]
[il est écrit : "émounaté'ha sévivoté'ha" ([Hachem] Ta fidélité/émouna rayonne autour de toi - Téhilim 89,9)]

-> De même, le Aish Kodech (Vayéchev) enseigne : "la foi est au-dessus de la raison, donc quand nous attachons nous-même d'une foi parfaite à Hachem [Qui est] au-dessus de la raison, alors même les calamités de type 'hok (qu'on ne peut comprendre) sont adoucies".

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->"Israël reconnut alors la haute puissance qu'Hachem avait déployée sur l'Égypte ... et ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,30)

=> Comment comprendre que c'est seulement à l'ouverture de la mer Rouge que le peuple a apprécié la grandeur d'Hachem et a eu confiance en Lui? Pourtant pendant des mois, ils ont été témoins de miracles incroyables (ex: les 10 plaies)?

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que les Bné Israël étaient certes impressionnés par les 10 plaies, mais cette foi initial était purement intellectuelle (assez extérieure, théorique).
Leurs émotions n'ont été engagées que lorsque leur vie était véritablement en jeu (ils n'avaient nulle part où partir : l'armée égyptienne surpuissance arrivant et de l'autre côté une mer agitée).
Ainsi, c'est l'émotion de la peur intense qui a permis d'internaliser la foi, la faisant passer de l'intellect au sentimental.

[nos difficultés de la vie jouent un rôle similaire, en permettant de transformer notre émouna en bita'hon. C'est le but de la vie : ce monde est une salle de musculation de notre bita'hon en Hachem. ]

Chaque parcelle de lumière spirituelle qui entre dans ce monde est accompagnée d'une obscurité correspondante.
La tâche de l'homme est de libérer la lumière des ténèbres et de lui permettre de se révéler.
[Sfat Emet]

Notre relation avec la souffrance

+ Une personne endurant beaucoup de douleur et de souffrance a demandé au rav Aharon Leib Steinman : comment pouvait-elle être joyeuse à Yom Tov?

-> Le rav Aharon Leib Steinman lui a répondu :
"Imaginez qu'une personne vous gifle, mais qu'elle vous offre 250 euros en compensation. Vous ressentirez toujours la douleur mais vous pourriez être réconforté par le fait que vous avez reçu de l'argent.
Maintenant, si la même personne était prête à vous donner 1 000 euros pour chaque coup, vous accepteriez probablement quelques coups de plus.
S'il vous offrait 100 000 euros par coup, vous le supplierez de vous frapper encore plus.
S'il vous offrait 1 000 000 euros pour chaque coup, vous danseriez de joie et vous le remercieriez avec gratitude chaque fois qu'il vous frappe!

Quand une personne souffre dans ce monde, la récompense éternelle qu'elle reçoit vaut bien plus qu'un million d’euros! Si vous comprenez bien cela, non seulement vous tolérerez la douleur, mais vous serez heureux de chaque souffrance que Hachem vous envoie."
[Haggada du Rabbi Aharon Leib]

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-> Le Steïpler a reconnu que le fait de souffrir est difficile à supporter, mais il a souligné que les souffrances passées ont une grande valeur et deviennent une source de bénédiction. Après la guérison, la douleur ressentie précédemment par un malade équivaut à une fortune en mérites. [Kréna déIgarta]
[en ce sens, il est écrit : "les souffrances sont précieuses" ('havivim yissourim - guémara Sanhédrin 101a)]

-> Pourquoi est-ce qu'on doit dire le gomel dans 4 cas de figure?
Parce que l'on a survécu à des défis mortels, et on exprime alors notre reconnaissance parce que cette souffrance qu'on a pu avoir dans ce monde nous sauvera de beaucoup de souffrances dans le monde à venir. [selon le Ohr haGanouz]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/09/28/37215

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-> La providence divine d'Hachem ne fonctionne pas de la même manière que les êtres humains.
Le 'Hafets 'Haïm dit que relativement parlant, nous avons un esprit comme le cerveau d'une fourmi, ou peut-être une créature encore bien plus petite, mais nous souhaitons comprendre le monde entier avec nos petites têtes. [et limite parfois on donne même des conseils à D.! (ex: pourquoi j'ai pas ça, pourquoi il se passe ceci, ...) ]
L'homme est trop insignifiant pour comprendre les voies d'Hachem, les calculs derrière chaque miette de souffrance sont bien au-delà de nos connaissances.
Le Ram'hal (Daat Tévounot 180) enseigne : "Celui qui fait confiance à Hachem sait avec certitude que toutes les actions d'Hachem sont justes, certainement bonnes et non mauvaises."
Selon le Chaaré Téchouva (chaar 2), il est vital de toujours relier les points entre nos souffrances et la bonté divine d'Hachem.

-> Selon le Yaavets : "la souffrance peut sembler terrible, mais elle n'est envoyée au final que pour notre bénéfice".

-> Le rav Mendel de Premichlan se réjouissait lorsque la souffrance l'atteignait. Et quand un long moment s'écoulait sans souffrance, il suppliait : "Maître du monde, m'as-tu oublié?"
[Imré Pin'has haShalem]

-> b'h, voir : Notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

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-> Bien qu'il semble que la douleur et la souffrance sont négatives et qu'il soit difficile d'y voir un quelconque avantage, nous devons continuer à nous rappeler que par essence, la situation est pour le bien, comme l'enseigne nos Sages : "Aucun mal ne descend d'en-Haut" (midrach Béréchit rabba 51,3).

-> Selon le Rambam (Moré Névou'him part.2 chap.22), une véritable connaissance d'Hachem est acquise lors de nos moments de souffrances, sinon cela ne l'est qu'à un niveau superficiel.

-> La souffrance est destinée à élargir l'esprit d'une personne. Quand les choses sont faciles, l'homme devient "limité" dans son coeur et son esprit. Il n'y a pas de place pour de grandes pensées et attitudes "de grande portée".
[rav Shamshon Raphaël Hirsch - Téhilim]

-> Considérez la souffrance comme un tremplin vers la sainteté, car elle vous incite à faire téchouva.
[Ménorat haMaor]

-> La réalité négative engendrée par la faute ne peut être renversée que par la force puissante de la souffrance. Un homme sage qui désire être proche d'Hachem embrassera la souffrance pour sa capacité à l'éloigner de la faute et à purifier son âme de tout ce qu'il y a de mauvais dans la matérialité.
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot - guémara Shabbat 88]

-> Tant que le corps et l'âme sont égaux, l'âme (néchama) n'a aucune chance, mais lorsque le corps est atténué, l'âme peut le dominer. [Zohar - Toldot 90]
Face à la souffrance, l'intellect prend le contrôle et les instincts sensuels sont contraints de s'incliner devant la justice d'Hachem. [Drachot haRan]
Autrement dit, les souffrances garantissent que nous ne nous noyons pas dans la mer de nos désirs. [rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

-> Par la souffrance, un homme est recréé dans une configuration sans faute/péché. [Irin Kadichin Tanina 17,2]
C'est la dernière étape du processus de purification qui sépare le bien du mal. [Rabbénou Bé'hayé - Chaaré Téchouva]

-> La souffrance pénètre le noyau interne de l'individu, supprimant les pulsions animales de base, rendant la personne à nouveau parfaite (comme à l'origine). [Maharcha]
Le Torat Avraham (Shlémout véYissourim) écrit : "les souffrances affaiblissent intrinsèquement nos désirs et nous séparent progressivement de notre attachement à toutes les questions matérielles. Nous voyons qu'il est possible de vivre sans désirs, sans confort, sans arrogance mesquine et sans honneur illusoire.
Petit à petit, nous nous libérons nous-même des perspectives limitantes résultant de notre âme asservie, jusqu'à ce que nous soyons enfin capables de voir notre véritable essence."

-> La souffrance envoyée sur le chemin d'une personne est censée la conduire vers de plus hauts sommets, la reliant [davantage] à Hachem dans ce monde et dans le monde à venir. [Rabbénou Yona]

-> Le Gaon de Vilna compare les souffrances au fait de travailler et labourer une terre afin que de belles plantes puissent y pousser. De même, lorsque Hachem désire que notre âme brille, il afflige notre corps, nous pouvons alors absorber les leçons de la vie et mieux la reconsidérer.

-> Une fois que nous sommes illuminés par la lumière de vérité, nous méritons un esprit de sainteté, et nous sommes bénéficiaires de la bonté d'Hachem. C'est pourquoi le bien est appelé "tov", mais la punition est appelée "tov méod" (très bien). Les résultats de la souffrance sont la quintessence du bien.
[Béer Mayin 'Haïm - 'Houkat 19,2]
[n'oublions pas que Hachem est encore plus avec nous dans nos souffrances (à l'image d'un parent plus proche d'un enfant ayant des douleurs), qu'Il les ressent Lui aussi, et bien que nécessaire, Hachem profite des souffrances d'une personne pour lui donner ensuite beaucoup de bonnes choses qu'elle n'aurait pas eu sinon.
De plus, Hachem octroie à chaque souffrance une durée (à la seconde près!), une intensité, ... c'est une opération de grande précision faite avec amour et sagesse infinie de notre papa Hachem. ]

-> "D. examina tout ce qu'il avait fait c'était très bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "très bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi? Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie." [Séfer 'Hassidim 155]

-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub explique que lorsqu'il apparaît qu'une personne ne terminera pas sa mission dans ce monde, la souffrance vient l’accélérer vers son objectif. Il n'y a pas de cruauté, pas de colère, mais c'est parce qu'une tâche accomplie avec souffrance a beaucoup plus de valeur que 100 tâches accomplies sans souffrance. [vaYaal Eliyahou béSéara]

[il faut toujours replacer dans le contexte que nous sommes de bref passage dans ce monde afin de préparer ce que sera notre vraie réalité pour l'éternité. En ce sens, une souffrance temporaire peut amener d'incroyables belles choses dont nous bénéficierons éternellement.]

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-> Le Shomer Emounim (partie.2, porte.3, chap.2) enseigne :
"Chaque fois qu'une personne déclare que le jugement d'Hachem est juste et que sa souffrance est juste, cela créé un ange défenseur qui passe à l'action, faisant campagne en son nom.
Cet ange est rejoint par d'autres bons anges qui se sont développés à partir de son expiation, qui a été provoquée par sa souffrance."

-> De même, rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apt disait que pour qu'une punition/souffrance de ce monde ait le plus d'impact dans le monde à venir, on doit toujours reconnaître que c'est Hachem qui l'a envoyée, comme expiation pour nos péchés.

-> Lorsqu'une personne se plaint de son affliction, sa souffrance ne fera qu'augmenter, car elle ajoute de la méchanceté à ses fautes antérieures, car elle proclame haut et fort son refus de la providence divine.
La meilleure réaction est de verbaliser notre foi en disant : "[Hachem] vois ma souffrance et enlève mes péchés". [Igra déParka]
[au-delà de pousser à faire téchouva, se remettre en question, les souffrances ont un pouvoir de purification. Il y a un principe : toute souffrance dans ce monde, nous dispense d'une souffrance infiniment plus élevée dans le monde à venir, c'est comme si dans ce monde on nous faisait une grande réduction pour être lavée de l'impact de nos fautes (de nos réincarnations). Le problème est que dans ce monde nous ne voyons pas clairement la Vérité (qu'au final tout est pour notre bien).]

-> Lorsque Hachem a créé ce monde, son intention initiale était que la justice soit la force spirituelle dominante. Cependant, pour assurer la continuité du monde, Hachem a également introduit la compassion/miséricorde. Dans le monde à Venir, seule la justice régnera ...
Ainsi, dans ce monde où la bonté domine, cela signifie qu'une petite quantité de souffrance ici sauve une personne de beaucoup de souffrance dans le Guéhinam.
[d'après le Tanya ; Ohr léTsion - Yissourim]

-> Selon le Séfer 'Hassidim, une spécificité de l'homme est sa capacité de savoir qu'au final le bien dépassera de nombreuses fois la souffrance.

-> Connaître l'utilité de la souffrance est réconfortant. Lorsque la souffrance a un sens, elle rend la douleur plus supportable.
Nos Sages prennent l'exemple suivant : si quelqu'un nous ordonnait d'enlever et de remettre ses chaussures et celles des autres, nous nous sentirions humilié par cette tâche.
Mais considérons que nous sommes le propriétaire d'un magasin de chaussures, que notre magasin regorge d'acheteurs potentiels et que nous courrions d'une paire de pieds à l'autre, nous en serions alors ravis. [encore des clients encore!]
Pourquoi n'y a-t-il pas de sentiment d'humiliation? Parce que nous gagnons beaucoup d'argent, et cela nous rend heureux. [de même avec nos souffrances qui sont certes désagréables sur le moment, mais elles nous rapportent très gros pour l'éternité du monde à venir.]
[rav Tsvi Hirsch Braude]

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-> Le rav Yaakov Israël Lugassi dresse une liste des résultats bénéfiques de la souffrance :
1°/ On se sent plus proche d'Hachem [on a tendance à vivre notre vie, prononçant les prières avec automatisme, et ce n'est que dans la douleur qu'on se tourne de tout coeur vers Hachem, se réfugiant et appréciant Sa présence permanente à nos côtés ] ;
2°/ on est plus conscient de notre dépendance à Hachem ;
3°/ on prie avec plus d'intensité ;
4°/ nos traits de caractère s'améliorent : on acquiert de l'humilité, on est plus empathique, on est plus tolérant, ...
5°/ on devient plus spirituel.

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-> "Les colonnes de la terre sont à Hachem (métsouké éréts), c'est lui qui en a fait les supports du monde" (Chmouël I 2,8)
Le terme "métsouké" peut être traduit par colonnes/piliers, et il peut également être traduit par "ceux qui souffrent".
Parfois, les personnes justes sont appelées à souffrir pour le bien des autres. Le verset nous dit que le monde entier repose sur ces individus qui souffrent.
[rav Ezra Attia]

"Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10)

-> Selon le Maguid de Mézéritch : il ne s’agit ni d’une recette miracle, ni d’une bénédiction, ni d’une promesse. C’est purement une réalité et une loi naturelle : celui qui place sa confiance en Hachem est enveloppé de bonté.

-> "Même si c'est un racha et qu'il a confiance en Hachem, alors il sera entouré de la bonté [d'Hachem]."
[midrach Yalkout Chimoni 719 - afilou racha oubotéa'h b'Hachem, 'hessed yéssovévénou]

-> De même, selon le midrach (Téhilim 32,12) : "Rabbi Eléazar dit au nom de Rabbi Aba : même un racha qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté".
[ainsi ce n'est pas seulement les tsadikim mais chacun qui renforce sa foi et sa confiance en D., même s'il n'est pas digne, qui peut bénéficier de nombreuses bontés d'Hachem, au point d'en être enveloppées/entourées.]

-> Le rav El’hanan Wasserman (Kovets Héarot) écrit à ce sujet :
"Le verset dit : "Nombreuses sont les souffrances du racha et celui qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté" (Téhilim 32,10).
Le midrach (Eikha Rabba 4,23) déduit de cette juxtaposition que même le racha qui place sa confiance en D. sera enveloppé de bonté.
Et s’il n’en était pas ainsi, on ne pourrait trouver dans le monde cette vertu de confiance en D. car : "Il n’y a pas de juste sur la terre qui accomplit le bien et qui ne faute pas" (Kohelet 7,20).
Dès lors, il incombe à chaque juif, quel qu’il soit, de placer sa confiance en Hachem, grâce à laquelle, il méritera d’être entouré de Sa bonté."

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-> Le Steïpler ('Hayé Olam - chap.27) enseigne que l'humilité (anava) et la émouna dépendent l'une de l'autre.
Le rav Lugassi explique :
Plus une personne est humble, moins elle se pose de questions sur Hachem. Plus on est humble, plus on est capable de se soumettre à la volonté d'Hachem et d'accepter tout ce que nos rabbanim enseignent sur à quel point Hachem a de l'amour et de la miséricorde à notre égard.
[être humble implique être à sa place d'être humain, sans se prendre pour un dieu qui est presque collègue avec Hachem (ex: lorsque nous Lui donnons des conseils, lorsque nous pensons comprendre comme Lui ce qui se passe, ...)]

De plus, la personne humble dépend beaucoup plus d'Hachem. Elle sait que ce n'est pas son cerveau qui lui donne la sagesse, ses idées brillantes qui lui apportent la richesse ou bien son entraînement sportif qui le maintient en bonne santé.
Au contraire : "A toi, Hachem, appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout, au ciel et sur la terre, [est tien]. A toi, Hachem, la royauté et la domination suprême sur toutes choses. De toi émanent richesses et honneurs: tu es le souverain maître de tout. C’est en ta main que se trouvent force et puissance, c’est ta main qui peut tout grandir et tout affermir" (Divré haYamim I 29,11-12).
Le plus une personne dépend d'Hachem, le plus elle reçoit de l'aide du Ciel.

-> Le Ramban (Iguéret haRamban) écrit à son fils : "abaisse-toi et Hachem t'élévera" (ashfél atsmé'ha vinach'ékha hamakom).
C'est une ségoula très puissante : soit humble, et alors Hachem te donnera beaucoup.
Lorsque nos Matriarches n'arrivaient pas à avoir d'enfant, il est écrit : "Ra'hél dit : "Voici ma servante Bilha, approche toi [Yaakov] d'elle ; elle enfantera dans mes bras, et, par elle, moi aussi je serai mère" (Vayétsé 30,3). Pourquoi cet acte lui donnerait-il à elle un enfant?
La réponse est qu'un tel sacrifice pour permettre la mitsva d'avoir des enfants est un acte d'humilité extraordinaire de sa part.

-> Lorsque l'on s'accorde beaucoup trop d'importance, qu'on voue un culte à notre dieu égo, alors on devient facilement orgueilleux. Or, il est écrit : "Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, Je ne puis les supporter" (Téhilim 101,5), et nos Sages (guémara Sotah 4b) expliquent : "Lui et moi ne pouvons résider ensemble".
Plus on est humble, plus on fait de la place en nous en diminuant notre égo, plus Hachem a l'occasion d'y venir et de nous y octroyer de belles choses.
[on a vu que : "Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera", mais également que le chemin pour y parvenir se fait en travaillant à la fois notre humilité et notre émouna en D. ]

-> Un autre exemple est le comportement de Yaakov.
Yaakov était très fort. Il a retiré un énorme rocher d'un puits comme s'il s'agissait d'un simple bouchon de bouteille. Seulement 2 de ses fils, Shimon et Lévi, pouvaient anéantir une ville toute entière (cf. ville de Chékhem). Yéhouda était prêt à désassembler toute l'Egypte si son dirigeant (Yossef) ne leur rendait pas Binyamin.
Ainsi, Yaakov aurait pu affronter Essav avec force. Cependant, il a choisi d'approcher Essav avec une soumission totale à Hachem. Il s'inclina devant Essav pour montrer que sa propre force n'avait pas de sens. D'ailleurs, le Zohar écrit que chaque inclinaison de Yaakov était en fait dirigée vers Hachem.

Même si Yaakov était un grand tsadik, il ne voulait pas rencontrer Essav en s'appuyant sur ses propres mérites. Il s'est abaissé pour qu'Hachem le relève. Il s'inquiétait d'avoir peut-être des fautes, afin de ressentir qu'il ne méritait rien. Yaakov voulait s'appuyer uniquement sur Hachem.

Maintenant, nous pouvons comprendre pourquoi il a dit : "car je le crains [Essav]" (Vayichla'h 32,12), et tout de suite après il dit à Hachem : "tu as dit: ‘Je te comblerai de faveurs et j'égalerai ta descendance au sable de la mer, dont la quantité est incalculable".
Yaakov signifiait à Hachem : "Je ne mérite rien. Si je dois venir avec ma propre force et mes mérites, j'ai peur. Je n'ai pas de force et je n'ai pas de mérite. Cependant, Hachem, je viens uniquement avec Ta garantie. Je comprends que tout ce que j'ai, c'est Toi!"

=> Quand les gens s'abaissent pour Hachem, c'est une ségoula merveilleuse pour une délivrance [personnelle et collective].
C'est pourquoi les tsadikim nous disent que lorsqu'une personne est publiquement embarrassée/humiliée, c'est un moment opportun pour prier Hachem. C'est un moment d'humilité, et donc de bénédictions pour nous.

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Par exemple, le roi David nous dit :
- puisque "J’ai eu confiance dans Ta bonté" alors : "mon coeur s’est réjoui de Ta délivrance" (Téhilim 13,6) ;
- "Celui qui a confiance en Hachem sera enveloppé de bonté" (Téhilim 32,10) ;
- "J’ai mis ma confiance en D., je ne craindrai rien, que pourrait l’homme contre moi » (Téhilim 56,12) ;
- "En D. seul, mets ton attente, mon âme, car en Lui est mon espoir" (Téhilim 62,6-7).

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
"Un juif ne doit jamais désespérer, car même si grande est l’épreuve qu’il affronte, la grandeur d’Hachem (si l’on peut dire) n’a aucune commune mesure avec elle.
Fût-il dans les tréfonds de la souffrance, Hachem le sortira des ténèbres vers la lumière, si seulement il accepte d’accomplir les termes du verset : "J’ai espéré en Ta délivrance, Hachem" (Vayé'hi 49,18), à savoir de mettre sa confiance en Lui et de ne se reposer que sur Lui.

Nos Sages (guémara Ména'hot 29b) demandent : "Que signifie : "Ayez confiance en Hachem à tout jamais car en Hachem vous avez un roc immuable" (Yéchayahou 26,4)?
Que celui qui place sa confiance en Hachem, alors Il sera pour lui un abri dans ce monde et dans le monde futur".
[...]

C’est grâce à la confiance qu’il place en Hachem, qu’un homme méritera d’être délivré, comme en témoigne le Midrach suivant (Midrach Cho’had Tov sur le verset des Téhilim 25,2 : "Mon D. j’ai mis ma confiance en Toi, je n’aurai pas honte") :
"Les gardes du royaume trouvèrent un jour un intrus et se saisirent de lui.
Il leur dit : "Ne me frappez pas, car je suis un des hôtes du roi!"
Lorsqu’ils entendirent ces paroles, ils le gardèrent jusqu’au matin. Au lever du jour, ils le conduisirent chez le roi et lui dirent : "Nous avons trouvé un de tes hôtes, hier.
- Mon fils, lui demanda le roi, me connais-tu?
- Non, lui répondit l’homme.
- Dès lors, comment peux-tu être l’un de mes hôtes?
- Je vous en prie, supplia-t-il, je ne suis pas l’un de vos hôtes, mais j’ai placé ma confiance en vous, sans cela, ils m’auraient frappé!
- Puisqu’il a eu confiance en moi, leur dit le roi, laissez-le!"

De même, le roi David dit : "Mon D., c’est en Toi que j’ai eu confiance", et c’est grâce à cela : "Que mes ennemis ne m’oppressent pas", et pas seulement moi, mais également : "Tous ceux qui espèrent en Toi, ne subiront pas la honte"."

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-> également : Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem : https://todahm.com/2023/01/24/38491

"Je ne vois pas des allemands autour de moi. Je vois des versets du Tana'h prendre vie"
[rav Mordé'haï Pogramansky - dans un discours au ghetto de Kovno - à propos des patrouilles des vicieux nazis dans le ghetto]

[il avait conscience que personne ne peut nous aider ou nous nuire sans l'autorisation d'Hachem. ]

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-> Selon le rav de Bisk (le Griz), si quelqu'un dit qu'il a perdu de l'argent à cause d'un trou dans sa poche, il nie Hachem.
Plutôt, puisque Hachem voulait qu'il perde de l'argent, il a eu un trou dans sa poche.

-> Le Kédouchat Lévi (le rabbi de Berditchev) enseigne : "Si j'étais D., savez-vous ce que je ferais?
Exactement ce qu'Il fait maintenant, parce que je ne suis pas plus intelligent que Lui!"

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-> Le roi Chlomo déclare : "Nombreuses sont les conceptions/pensées dans le cœur de l'homme (rabot ma'hachavot bélev ich - רבות מחשבות בלב איש) ; mais c'est le dessein/conseil d'Hachem qui l'emporte (vaatsat Hachem hi takoum)" (Michlé 19,21)

Rabbi Avraham Yaakov de Sadigura interprète ainsi :
- "rabbot ma'hachavot bélev" -> "ich" = les nombreuses et courantes pensées d'inquiétude et de peur, sont là parce que nous pensons que tout dépend de l'homme (ich) ;
- "vaatsat" = le conseil pour s'en sortir est : "Hachem hi takoum" = que Hachem est toujours devant nous, que nous nous souvenons que tout ce qui se passe est de la Providence Divine.
[absolument rien ne peut se produire, si Hachem n'en a pas émis un décret en ce sens. ]

Shabbath = un mariage hebdomadaire

+ Shabbath = un mariage hebdomadaire :

-> En semaine, nous récitons la même Amida (Shemoné Esré) 3 fois par jour.
Le Sia'h Its'hak se demande donc pourquoi est-ce qu'à Shabbath nous avons un Shemoné Esré qui est différent pour chacune des 4 prières (Arvit, Cha'harit, Moussaf et Min'ha)?
[d'ailleurs, à Yom Tov, les 3 prières (Cha'harit, Min'ha et Arvit) sont aussi similaires. ]
Une autre question qui se pose est pourquoi dans le Shemoné Esré de Shabbath nous disons :
- à Arvit : "véyanou'hou va'h" ;
- à Cha'harit (et à Moussaf) : "véyanou'hou vo" ;
- à Min'ha : "véyanou'hou vam".

Avant de répondre, on peut noter qu'en semaine nous récitons 57 bénédictions, puisqu'il y a 3 Shemoné Esré de 19 bénédictions chacun.
Cela contraste avec le Shabbath où le Shemoné Esré est nettement plus cours. On peut constater que les termes : va'h, vo et vam, ont une guématria totale de 57.

-> Le midrach (Béréchit rabba 11,8) nous dit que les 6 jours de la semaine ont un partenaire : le dimanche est jumelé avec le lundi, le mardi avec le mercredi, le jeudi avec le vendredi. Seul le jour du Shabbath était célibataire. Après que le Shabbath se soit plaint de cela, Hachem l'a associé aux juifs.
Le 7e jour de la semaine, Shabbath, devint ainsi un avec nous. Le jour du Shabbath est un moment de mariage.
C'est ce que nous affirmons : "lé'ha dodi likrat kala" (Viens, mon bien‑aimé, au‑devant de la fiancée).
De même, nous disons : "bo'i béshalom atéret baala" (Sois la bienvenue, toi, couronne de ton époux).

Ceci explique pourquoi les initiales de "pné Shabbath nékabéla" (פני שבת נקבלה - Allons accueillir le Shabbath) forment : néfech (נפש). Parce que maintenant que nous nous unissons avec le Shabbath, alors nous sommes complets, car sans cela nous ne serions qu'une moitié, tout comme l'est celui qui n'est pas marié.

A la lumière de cela, nous pouvons comprendre pourquoi nous allumons 2 bougies avant l'entrée de Shabbath. C'est parce que Shabbath s'apparente à un mariage où nombreux ont l'habitude d'allumer 2 bougies sous la 'houpa.
[voir à ce sujet : https://todahm.com/2014/04/01/coutume-de-porter-des-bougies-au-mariage ]

Pendant Shabbath, nous avons 4 Chemoné Esré avec un texte différent. On a ainsi :
- le vendredi soir = nous disons "ata kidachta", cela fait référence aux kidouchin, la première partie d'un mariage.
- le matin (à cha'harit) = on dit "yichma'h Moché" (yichma'h = se réjouir), cela fait allusion à l'idée de "sim'hat 'hatan vékalla" (la joie, réjouir les mariés).
- à moussaf = les mots sont "tikan'ta Shabbath ratsita korbanoté'ha", où "korbanot" signifie un repas de fête.
- enfin à min'ha = la formule "ata é'had" = c'est le yi'houd (isolement) du 'hatan avec la kala, puisque le Shabbath est le moment où l'on ne fait qu'un avec Hachem comme un 'hatan et une kala.

Cette idée est également représentée dans les différentes formulations : va'h, vo et vam (cf. ci-dessus).
Le mot "va'h", qui est au féminin fait référence au kidouchin.
Le mot "vo", qui est le même mot au masculin, fait référence au nisouïm, lorsqu'il l'amène chez lui.
Enfin, "vam", est ce même terme au pluriel, symbolise la notion de yi'houd (isolement) des 2 ensemble.
[par exemple à la fin du Shalom Alé'hem, nous disons aux anges qui nous accompagnent depuis la synagogue : "sortez en paix" (bétsété'hem léshalom) = chers anges, veuillez nous laisser tout seul avec notre amoureux le Shabbath, en intimité et extrême proximité avec papa Hachem. ]

Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem

+ Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem :

"Dan jugera son peuple ... En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem" (Vayé'hi 49,16-18)

-> "Du fait que Yaakov vit Chimchon (qui est de la tribu de Dan), et qu'il pensa qu'il était le Machia'h, lorsqu'il le vit mourir, il s'écria : 'Quoi, lui aussi mourra ?’ En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem!"
[midrach Béréchit rabba 98,14]

-> Le Yichma'h Israël explique :
"Car Yaakov vit par esprit prophétique ce qui allait arriver à l'avenir, et il perçut ainsi tous les malheurs, les souffrances et les tribulations qui s'abattraient sur ses enfants. Cependant, lorsqu'il vit Chimchon le valeureux, il se consola en se disant : "Voici le Machia'h, celui qui délivrera les Bné Israël de tous leurs malheurs et de toutes les difficultés qu'ils traversent, à D. ne plaise !"
Mais, lorsqu'il le vit mourir, et qu'il s'avéra que la fin des temps et l'heure de la délivrance n'étaient pas encore arrivés, il ne perdit pas espoir, mais il s'écria : "Je crois d'une foi parfaite que Hachem recherche le bien de Son peuple et que l'heure de la grâce Divine n'a pas encore sonné. J'ai pourtant encore confiance en Ta délivrance, Hachem, j'attends encore que, dans Ta grande miséricorde, Tu les délivres!

La conduite de Yaakov nous donne une leçon de morale et nous enseigne la voie à suivre dans le service d'Hachem et l'attente du salut. En effet, lorsque Yaakov eut connaissance des épreuves qui allaient s'abattre sur ses enfants, et sut qu'elles ne cesseraient de se multiplier avec le temps, la vision de Chimchon l'apaisa, car il pensa qu'il était le Machia'h et qu'Hachem avait mis un terme aux ténèbres.
Pourtant, lorsqu'il le vit mourir, il s'écria : "En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem et je ne me découragerai pas !" Et il se renforça constamment avec cette phrase.

Il en est de même pour chacun de nous en période de rigueur Divine, lorsque les malheurs deviennent insupportables et menacent de nous anéantir. Si alors, nous pensons que la délivrance est certainement proche et, qu’à notre grande déception, les malheurs ne font que s'amplifier, il nous incombe de ne pas céder au découragement, de ne pas émettre de grief.
Au contraire, il nous faudra continuer à espérer en pensant de toutes nos forces que la bonté d'Hachem n'arrive jamais à son terme."

-> Puis, le Yisma'h Israël explique, grâce à ce qui précède, la suite du midrach : "Tout est sujet d'espérance, les souffrances sont un sujet d'espérance".
Cela signifie que, même si un homme était persuadé qu’en raison des nombreux malheurs qui le frappent, une aide Divine lui serait envoyée, et que son espérance est ensuite déçue, sa situation n s’améliorant pas, il raffermira ses sentiments et espérera en Hachem, comme l'enseigne la guémara (Béra'hot 32b) : "Espère, et espère encore!"

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-> "Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10)
Le Maguid de Mézéritch enseigne qu'il n'y a dans ce verset ni remède magique, ni bénédiction, ni promesse. C'est purement et simplement une conséquence "naturelle" des choses. Celui qui place sa confiance en Hachem se voit entouré de 'Hessed (bonté).

-> "Je plein de foi quand je parle, si pauvre que j'aie pu être" (éémanti ki adabér, ani aniti méod - האמנתי כי אדבר אני עניתי מאוד - Téhilim 116,10).
Le rav de Kobrin explique :
Un juif doit être plein de foi (éémanti - האמנתי) [il doit avoir confiance] que viendra un temps (meilleur), "où il parlera" (ki adaber - כי אדבר) du passé en se rappelant combien il était pauvre alors (אני עניתי מאוד) .Car au temps de la détresse, il incombe à l'homme d'être confiant que des jours meilleurs viendront où il pourra raconter que les épreuves qu'il subit aujourd'hui font désormais partie du passé, et qu'il pourra ainsi rendre grâce d'en être sorti.

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que lorsque le Tribunal céleste demandera à chaque homme (quand il quittera ce monde) : "As-tu espéré la délivrance?", cela ne concernera pas simplement la délivrance collective ("as-tu espéré la délivrance du peuple d'Israël" [la guéoula]). Mais, on demandera également à chacun sur les sujets qui le concernent en particulier : "As-tu fait preuve d'une totale confiance en ton Créateur, et dans chaque moment de détresse, as-tu espéré être délivré ?"

L'explication en est la suivante :
L'espérance dont il s'agit ici n'est pas un simple souhait sans être certain que cela se produira, mais il s'agit d'une attente en étant persuadé que cela arrivera.
Tel est le sens profond des paroles du 'Hafets 'Haïm : "As- tu fait preuve d'une totale confiance en ton Créateur", à savoir que l'on exige de l'homme que son bita'ho soit total, sans l'ombre du moindre doute.

-> "Mon âme âme espère en Hachem plus que les guetteurs le matin" (נפשי לה' משומרים לבוקר שומרים לבוקר - Téhilim 130,6)
Le Malbim commente :
"Car un homme qui guette la venue de quelqu'un qui doit le sauver n'est pas certain de sa venue, puisqu'il se pourrait que son "sauveur" meure ou tombe malade et qu'il ne vienne pas. En revanche, celui qui guette l’arrivée du matin est certain qu'il surviendra à l'heure.
Néanmoins, "mon âme qui espère en Hachem" espère encore plus "que les guetteurs du matin". Cela signifie qu'un homme doit espérer en Hachem avec une certitude totale que la délivrance viendra, plus encore qu'il est certain que le jour poindra, le matin venu.

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-> Le Divré Israël (Vayé'hi) enseigne au sujet de l'ordre des 3 dernières parachiot de Béréchit :
Nos Sages enseignent (Sanhédrine 97b) que "tous les limites (kétsin - קיצין [singulier : kéts - limite]) de la délivrance) ont été dépassés et la chose ne dépend plus que de la téchouva (le repentir) du peuple juif".
D'après cela, le Divré Israël écrit qu'on peut dire par allusion que lorsqu'un homme se trouve dans ''Mikèts'' (מקץ - après la limite), lorsque toutes les limites de la délivrance ont été dépassées, son salut se trouve dans "Vayigach" (qu'il "s'approche") d'Hachem et revienne à Lui, et grâce à cela, il accomplira sur lui "Vayé'hi" ("il revivra").