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Boire du vin à Pourim – Le saviez-vous?

+ Boire du vin à Pourim - Le saviez-vous?

1°/ Pourquoi uniquement à Pourim?

=> Pourquoi y a-t-il une mitsva de devenir ivre seulement à Pourim, mais pas lors des autres fêtes où l'on a également l'obligation de se réjouir?

-> Le rabbin Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - fin Hilkhot Pourim) explique que l'on ne peut chanter correctement la shira (chant) à Hachem que lors d'un miracle accompli en terre d'Israël. Lorsque le Temple était debout et que les juifs vivaient en terre d'Israël, ils atteignaient un état de joie suffisant pour pouvoir chanter une shira à Hachem toute la journée, un exploit impossible à reproduire en exil.
Puisque le miracle de Pourim s'est produit en exil, les rabbanim ont voulu démontrer que notre joie est incomplète en nous privant de la possibilité de chanter une shira toute la journée. Ils ont donc institué l'obligation de s'enivrer à Pourim afin que nous oublions de chanter la shira lorsque nous sommes ivres.

-> Le rabbin Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Pourim 19,79) répond que Pourim a été instituée à l'époque de l'exil. Comme il n'est pas possible d'être vraiment joyeux en exil, nous buvons pour oublier momentanément que nous sommes en galout (exil) et pour nous aider à atteindre un état joyeux.
Puisque notre obligation actuelle de boire à Pourim n'a pour but que d'accomplir le dicton "Donne une boisson forte à celui qui se sent perdu et du vin à ceux qui ont l'âme amère", après la venue de machia'h nous ne serons pas obligés de boire, puisque notre joie sera alors si complète que nous pourrons nous réjouir de Pourim même sans l'aide de boissons fortes.

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2°/ Meurtre mystérieux :

-> La guémara (Méguila 7b) raconte l'histoire suivante : Rabba et Rav Zéva avaient leur festin de Pourim ensemble. Au cours du festin, ils s'enivrèrent et Rabba se leva et tua Rav Zéra.
Le jour suivant, Rabba pria pour la guérison de Rav Zéra et le fit revivre.
L'année suivante, Rabba invita à nouveau Rav Zéra à assister à sa séouda de Pourim. Rav Zéra déclina l'invitation et déclara : " Ce n'est pas à chaque fois qu'un miracle se produit".

=> Comment devons-nous comprendre cette histoire en apparence bizarre?

On peut citer les approches suivantes :
-> Le 'Hatam Sofer (Téchouvot 'Hatam Sofer 1:185) commente que Rabba est né sous la constellation de Ma'adim (Mars), qui donne à une personne une prédisposition à commettre des actes avec effusion de sang (guémara Shabbath 156a).
Rabba était donc capable de tuer Rav Zéra alors qu'il était sous l'influence de l'alcool.

-> Rabbi Avraham ben HaRambam (maamar al Odot Drachot 'Hazal) cite cet épisode comme un exemple classique de l'utilisation occasionnelle d'hyperboles par la guémara dans des cas où il est absolument clair que le sens littéral n'est pas voulu.

-> Le Maharcha explique que Rabba n'a pas littéralement tranché la gorge de Rav Zeira. Au contraire, il a continué à donner à boire à Rav Zéra jusqu'à ce qu'il devienne mortellement malade. Si Rav Zéra a refusé l'année suivante, c'était pour éviter une situation de surconsommation, qui peut être fatale (guémara Méguila 7b).

-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Moadim 19:77) suggère que Rabba a embarrassé Rav Zéra, ce qui s'apparente à un meurtre.

-> Le Yaavetz (Méguila 7b) répond que Rabba a donné l'apparence d'abattre Rav Zéra par un tour de passe-passe. Les personnes présentes ont été terrifiées par l'illusion de Rabba, ce qui a provoqué l'évanouissement de Rav Zéra, en raison de sa détresse.

-> Le Chla haKadoch enseigne :
"J'ai reçu à propos de ce passage du Talmud un très grand secret. Les Sages ont enseigné que celui qui s'élève avec du vin, reçoit en lui une partie de la connaissance du Créateur (Erouvin 65a).
Celui qui arrive à s'élever par la joie avec du vin peut atteindre le secret du vin des 6 jours de la création. C'est par la joie que l'homme peut réussir à attirer la Présence divine. Le vin qui n'est que matière se répand alors dans tout le corps, et devient spiritualité. Il élève l'homme jusqu'à ce qu'il parvienne à contenir en lui la Présence divine.
S'enivrer dans la joie, avec un bon cœur et dans la spiritualité ... ceci est le secret de notre passage talmudique à propos de Rabba qui tua Rabbi Zéra durant le festin : après s'être enivré, Rabba atteignit un niveau d'élévation tel qu'il dévoila des secrets de la Torah à Rabbi Zira. ["lorsque le vin rentre, les secrets sortent" - guémara Erouvin 65a ; Sanhédrin 38b]
Le niveau de cette révélation fut si élevé que l'âme de ce dernier quitta son corps comme ce fut le cas pour le peuple d'Israël qui mourut au Sinaï en raison de l'intensité de la connaissance qui le pénétra.

-> Le rav Yonathan Eibschutz explique d'une façon similaire :
Moché demanda au Maître du monde la permission d'atteindre la 50e porte de la compréhension. Hachem lui répondit : "nul homme ne peut Me voir et vivre" (Ki Tissa 33,20).
Or il faut comprendre que le grand miracle de Pourim réside dans le dévoilement d'une partie de la lumière de la 50e porte de compréhension. Cependant, l'accès à la totalité de la 50e porte ne pourra avoir lieu qu'à l'avenir, lors de la Délivrance finale. Ainsi, lors de chaque fête de Pourim, de génération en génération, l'homme s'enivre dans la joie et par ce mérite, il reçoit ce rayon de lumière émanant de la 50e porte.

À présent, nous pouvons comprendre pourquoi Rabba, dans sa grandeur et sa Sainteté, s'est enivré le jour de Pourim, au point de s'élever et d'atteindre le niveau suprême de la 50e porte de compréhension. Lui seul, dans sa grandeur, avait la capacité de supporter ce dévoilement.
A l'inverse Rabbi Zéra qui n'avait pas la capacité de supporter ce dévoilement, expérimenta les paroles du Créateur : "Nul homme ne peut me voir et vivre!" (Ki Tissa 33,20).
Et c'est le sens des paroles du Talmud : "Raba se leva" = c'est-à-dire qu'il s'éleva jusqu'à atteindre la 50e porte de compréhension et par l'intermédiaire de ces dévoilements "il tua Rabbi Zéra".
Ces dévoilements entraînèrent la séparation entre l'âme et le corps de Rabbi Zéra.

-> De son côté le Shvilé Pin'has écrit : "la néchama de Rabbi Zéra fut attirée hors de son corps et il mourut par la mort du baiser divin. Ainsi, en voulant élever Rabbi Zéra à son niveau de connaissance, Rabba lui fit perdre la vie."

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-> La guémara stipule que l'on est obligé de s'enivrer à Pourim : "ad délo yad" = jusqu'au point où l'on ne fait plus la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'hai". La guémara poursuit ensuite avec l'histoire de Rabba et Rav Zéra, citée plus haut.
=> Pourquoi la guémara juxtapose-t-elle l'obligation halakhique de boire à Pourim "ad délo yada" avec l'épisode de Rabba et Rav Zéra?

Certains décisionnaires soutiennent que l'histoire de Rabba et du Rav Zéra a été enregistrée pour faire connaître les dangers d'une consommation excessive d'alcool à Pourim et pour démontrer ainsi que la halacha ne suit pas l'opinion selon laquelle il faut s'enivrer "ad délo yada". [le Ran - Massé'het Méguila, cité dans le Rama OH 695:2]
[selon le 'Hatam Sofer cité ci-dessus, ce récit est particulièrement destiné aux individus nés sous la constellation de Ma'adim. ]

Cependant, la majorité des décisionnaires considèrent qu'il faut boire suffisamment de vin à Pourim pour s'enivrer. [Rif - Massé'het Méguila ; Roch 1,8 ; Tour OH 695]
Selon eux, la guémara relate l'histoire de Rabba et de Rav Zéra comme une anomalie, un événement extrêmement rare que les Sages ne craignaient pas de voir se reproduire. ['Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 185]

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3°/ Etre ivre mort :

=> Hachem a généralement en horreur l'ivresse et la Torah est remplie de fortes exhortations contre ce vice particulier?
On peut citer par exemple :
- "Le vin en abondance fait grandir la légèreté" (guémara Soucca 7a) ;
- "Hachem apprécie 3 types de personnes dont celui qui n'est pas en état d'ébriété" (guémara Pessa'him 113a) ;
- "Celui qui boit n'est pas apte à prier" (guémara Erouvin 65b) ;
- "Hachem dit à Noa'h : tu aurais dû apprendre de Adam. En effet, le vin est à l'origine de la dépravation" (Sanhédrin 70a)
Effectivement, d'après le Zohar, l'Arbre de la connaissance du bien et du mal était la vigne. (Zohar Térouma 156b).
Il est également écrit dans le Zohar : "Il existe 2 éléments que l'on ne peut réunir : le vin et le service divin. Une prière réalisée en état d'ébriété est considérée comme de l'idolâtrie" (Zohar 'Hadach 28b).
Ainsi, il est rapporté dans la halakha : "La prière d'un homme en état d'ébriété est considérée comme une abomination" (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm siman 99).

=> Si c'est le cas, pourquoi les rabbanim ont-ils obligé une personne à s'enivrer à Pourim jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus distinguer entre le béni Morde'haï et le maudit Haman?

0n peut citer :
1- Étant donné que plusieurs miracles de Pourim ont été le résultat d'un festin (michté : selon d'A'hachvéroch, puis celui d'Esther) où l'on buvait [du vin] (comme l'exécution de Vachti et la chute d'Haman), les Sages ont obligé à boire du vin d'une manière qui rappelle le salut miraculeux d'Hachem.
[Eliyahou rabba - Ora'h 'Haïm 695]

[Le rav de Brisk (cité dans Birouré Halachos) explique que l'obligation de boire du vin pendant les fêtes est fondamentalement différente de son équivalent à Pourim. Alors que le but de boire du vin pendant un Yom Tov est de susciter des émotions de joie, pour lesquelles même une petite quantité de vin suffirait, le vin bu à Pourim doit répondre à l'exigence supplémentaire d'un festin [de vin], qui implique un niveau élevé d'ivresse. ]

2- Haman souhaitait tuer l'ensemble du peuple juif et le laisser se vautrer dans son propre sang.
Nous rejouons son plan d'une manière joyeuse, en nous allongeant sur le sol, ivres et impuissants, grâce au vin, dont la couleur rouge ressemble à celle du sang. [Séder haYom - Séder Pourim]

[le rav Binyamin Wurburger avertit : alors que s'enivrer à Pourim était la pratique normative dans les temps anciens, en raison du déclin spirituel de notre génération et de notre incapacité à nous enivrer dans l'esprit approprié de la mitsva, de nombreuses autorités contemporaines ont décrié la pratique de la consommation excessive d'alcool à Pourim.
En pratique, il faut suivre les directives de son Rav quant à la manière correcte de s'enivrer à Pourim. ]

Le rav Avigdor Miller a été interrogé un jour : "Quelle doit être notre attitude envers ceux qui deviennent très enivrés (shikour) à Pourim?"
Il a répondu : "Nous devons savoir que le but de notre vie est d'acquérir de la daat (connaissance) et non de la perdre. Lorsqu'une personne devient très intoxiquée [par le vin] de sorte qu'elle est déjà dans la catégorie d'un animal, ce n'est pas du tout un éloge pour elle. Il n'y a rien de mal à boire une certaine quantité [de vin]. Mais devenir hors de contrôle, c'est une erreur. Ce n'est pas un kidouch Hachem ; vous vous rendez dégoûtant. Non, je n'approuve pas cela, c'est mal, très mal."

3- Bien qu'une personne soit composée d'un corps et d'un esprit, sa valeur première est le résultat de son esprit. Lorsqu'une personne est excessivement ivre, ses fonctions cognitives sont altérées et elle devient incapable, ce qui la fait ressembler, à certains égards, à une personne morte.
Nous buvons à Pourim pour démontrer que nos vies n'avaient aucune valeur à l'époque d'Haman et que nous n'avons été sauvés de la mort que par la grâce d'Hachem.
[Maharal - Ohr 'Hadach - intro]

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-> Nos Sages nous demandent de boire à Pourim "Ad délo yada" jusqu'à ce que l'on soit capable de dire "Barou'h Haman".
Nos Sages ont exprimé cette exigence non pas avec les mots "ad dééno yada" mais "ad délo yada", non pas une sous-connaissance mais une super-connaissance.
L'intention est qu'un juif boive à Pourim en toute sainteté jusqu'à ce qu'il s'élève au-dessus des contraintes d'une perspective qui reste structurellement intacte pour que nous puissions la regarder et la respecter, tout en chérissant le sentiment de tout voir d'une perspective entièrement élevée.
C'est le sentiment de s'élever au-dessus du système de l'intellect (que nous percevons pourtant comme une Vérité absolue) et de trembler avec le rire de "vatis'hak léyom a'haron".
Les tsadikim vivent au niveau de "ad delo yada" tout au long de l'année, voyant la vie d'une perspective élevée de super-connaissance qui leur permettait de voir le "barou'h", la bénédiction cachée, même dans "Haman" = toutes sortes de difficultés, de peines et d'humiliations.
[rav Yaakov Klein]

[d'une certaine façon c'est avoir une vision du monde à Venir, celui de Vérité, où l'on se rendra compte que toute chose qui nous arrive dans la vie est pour le bien (le Mordé'haï et le Haman de notre vie sont à bénir [barou'h]). ]

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4°/ Exemption de consommation d'alcool :

-> Le Shaaré Téchouva (Ora'h 'Haïm 695:2) estime qu'une personne de faible constitution est dispensée de s'intoxiquer [par le vin] à Pourim. Il apporte une preuve tirée du Yérouchalmi, qui relate que Rabbi Yéhuda Bar Ilai buvait 4 tasses de vin le jour de Pessa'h, même si cela lui rendait la tête lourde jusqu'à la fête de Shavouot. Puisque le Yérouchalmi ne mentionne pas qu'il buvait à Pourim, cela indique qu'une personne est dispensée de boire à Pourim si elle est affectée négativement par le vin.

-> Le Sfat Emet rejette cette preuve. [cité dans le Daf al haDaf - Shékalim 8b]
Il explique que la raison pour laquelle la gueule de bois de Rabbi Yéhouda a duré spécifiquement jusqu'à la fête de Shavouot est basée sur la guémara, qui dit que la peur a la capacité de dissiper l'état d'ivresse d'une personne. [Baba Batra 10a]
Puisque Rabbi Yehouda a revécu l'expérience du Sinaï le jour de Shavouot, sa peur et sa crainte de cette expérience ont réussi à libérer son esprit de l'alcool qu'il avait bu auparavant.
La raison pour laquelle la guémara ne mentionne pas le fait que Rabbi Yéhouda ait bu du vin à Pourim est que, puisque Pourim s'apparente à la réception de la Torah au mont Sinaï (guémara Shabbath 88a), les effets intoxicants de sa consommation de vin à Pourim se dissiperait immédiatement, comme cela s'est produit pour lui lors de la fête de Shavouot.

Lorsque ceux qui sont justes courent après ceux qui ne sont pas justes afin de les rapprocher d’Hachem, ces efforts affaiblissent le pouvoir [général] du yetser ara.
[Zohar - Térouma]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - hélek 2,19) note que chaque fois que quelqu'un veut renforcer quelque chose dans le but d'honorer notre Créateur, le yétser ara plante des pensées et des excuses dans son esprit afin de ne pas le faire ... Il est certain que lorsque l'on pense à être des personnes qui rapproche autrui de la Torah, le yétser ara rendra les choses difficiles et inventera toutes sortes d'excuses pour éviter d'agir (ex: qui es-tu pour faire cela? laisse cela au rabbanim! Fais le plus tard, rien ne presse! .. ).

-> D'un autre côté, une fois que nous nous engageons à être rapprocher autrui d'Hachem (mékarev), ces efforts affaiblissent le pouvoir du yétser ara.
Le Yalkout déclare à propos du verset : "Shouva Israël ad Hachem Eloké'ha" (Reviens, ô Israël, à Hachem, ton D. - Ochéa 14,2) : Rav Sima'i explique que cela est analogue à un rocher qui se trouve à l'entrée d'une intersection très fréquentée et qui fait trébucher les gens. Le roi dit : "Cisèle-le morceau par morceau jusqu'à ce que je le retire du monde".
Ainsi parle Hachem au peuple juif : "Mes enfants, le yétser ara est une grande pierre d'achoppement. Ciselez-le petit à petit, et je finirai par l'éliminer du monde."

Le rav Shmuel Yaakov Borenstein explique que chaque fois que nous rapprochons autrui d'Hachem (mékarev), nous "ciselons petit à petit" et nous rapprochons la venue du machia'h.
Le fait de rapprocher ceux qui sont loin (kirouv ré'hokim) affaiblit le yétser ara.

Le but de l'existence de la nation juive est de refléter au monde la gloire d'Hachem qui brille sur elle, tout comme la lune reflète la lumière du soleil.
Répandre le kvod Chamayim (l'honneur d'Hachem) devant les autres est la raison pour laquelle ce monde a été créé et définit la mission de peuple juif.
[rav Shimshon Pinkous - Shabbath Malkéta - p.179]

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-> La raison pour laquelle Hachem a créé ce monde et tout ce qu'il contient est de Lui donner de l'honneur. Comme il est dit : "Tout ce qu'Hachem, béni soit-Il, a créé, Il l'a créé uniquement pour Son honneur" (Pirké Avos 6,11).

-> Rabbénou Yona (Shaarei Teshuvah 303, 343) écrit que l'honneur du Ciel est la raison pour laquelle nous avons été créés. Comme il est dit : "Tout ce qui est créé en Mon nom, c'est pour Mon honneur que je l'ai créé" (Yéchayahou 43,7).

-> Le Ram'hal (Daat Tevounot 51) considère que le fait de témoigner de l'honneur au Ciel dans ce monde est le cœur ou l'essence de notre service à notre Créateur (notre nékoudat aavoda).

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-> Le 'Hafets 'Haïm ('Hizouk HaDat 1) explique qu'une personne qui amène les autres à apprécier la signification de la Torah et des mitsvot d'Hachem, et qui veille à ce qu'ils adhèrent à Ses paroles, est une personne qui augmente les kvod Chamavim dans le monde.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliayhou - vol.4) écrit que chaque personne a une part unique dans la sanctification du nom d'Hachem dans ce monde. En relation avec cela, il a sa propre portion dans le monde à venir.
Cette part unique fait partie de la plus grande sanctification qui est destinée à rayonner de la création.
Ensemble, nous travaillons sur l'image complète et merveilleuse du kiddouch Hachem dans ce monde. Par conséquent, si quelqu'un sauve une personne, c'est comme s'il sauvait le monde entier, car chaque individu est nécessaire à la sanctification ultime d'Hachem.
La totalité du kvod Hachem n'est complète que lorsque chaque juif ajoute à Son honneur.

[chaque individu qui ne sanctifie pas le nom d'Hachem dans sa vie crée un trou béant dans le kidouch Hachem global qui rayonne de notre existence. Nous devons ramener les autres au judaïsme et refléter la vérité à ceux qui nous entourent afin qu'ils puissent, à leur tour, refléter Son honneur à travers leurs actions. Cela permettra à Hachem d'être pleinement honoré dans ce monde.]

"L'un avec l'autre s'approcheront" (é'had béé'had yigachou - Iyov 41,8)

-> Israël s'approchera de D. avec une seule chose, à savoir la foi. Avec cette foi, Israël devient fiancé à Hachem, comme il est écrit : "Je te fiancerai à Moi par la foi" (véérachti'h li béémouna - Ochéa 2,22).
La foi protège Israël(les juifs) et hâte la venue du machia'h.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 4, Kalla 3]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Petihah Richona) enseigne :
Une fois que nous croyons que la raison et le but de chaque mitsva sont connus [seulement] de D, et que nous acceptons la mitsva comme Son décret, nous pouvons utiliser notre intellect pour essayer de trouver des "raisons" à chaque mitsva. Toute "raison" que nous découvrons n'est pas la vraie raison ; il s'agit d'une "saveur" (ta'am) qui améliore notre compréhension et notre exécution de la mitsva.
Nos Sages ont énuméré les saveurs des mitsvot, mais ils n'ont jamais affirmé que ces saveurs étaient les raisons décisives des mitsvot.
Pour construire un édifice solide, nous construisons d'abord des murs solides. Ensuite, nous pouvons plâtrer et peindre les murs. Pour construire un édifice solide du service divin, nous construisons d'abord des murs solides de foi. Ensuite, nous pouvons plâtrer et peindre avec des recherches intellectuelles. Cette 2e étape est purement esthétique ; si la peinture s'écaille, la structure reste intacte. Après tout, le toit repose sur les murs, pas sur la peinture.

Si, à un moment donné, l'enquête intellectuelle donne des résultats qui semblent être en contradiction avec la foi et la tradition, nous rejetons l'enquête, pas la foi. La mitsva doit être respectée comme elle l'a toujours été.
Hachem dit à Israël : "Je te fiancerai à Moi dans la foi, et tu connaîtras le Seigneur" (Ochéa 2,22). La foi est le fondement de la relation de D. avec Israël (les juifs).
Une fois que nous avons la foi, il nous est également permis de Le connaître par la recherche intellectuelle.

"Depuis que la Torah orale a été mise par écrit, il nous incombe d'apprendre, d'enseigner, de sauvegarder et d'exécuter les paroles de la Torah.
Enseigner la Torah est plus important qu'apprendre la Torah. Par conséquent, celui qui influence le peuple à observer les mitsvot reçoit une récompense incommensurable."
[Avné Nezer de Sochatchov - dans son intro au Eglé Tal]

Le Rema met en garde contre le mépris d'une coutume (minhag), car les coutumes ont été instituées pour une raison. Chaque coutume a une fenêtre dans le Ciel et est enracinée dans les mondes supérieurs.
[Chémech Tsédaka]

La circoncision = offrir un korban

+ La circoncision = offrir un korban :

-> "La circoncision est si grande qu'elle est équivalente à toutes les mitsvot et à toute la Torah" [guémara Nédarim 32a]

-> Le rav David de Magentza (Mainz) écrit dans l'introduction du Sharvit haZahav (5460/1660) :
On peut voir clairement que cette mitsva [de la circoncision] a le pouvoir d'annuler tous les décrets célestes sévères, comme il est dit dans le Zohar (Vayikra 14a) : "Rav Shimon dit : 'Le sang qui coule de ce petit bébé est sauvegardé par Hachem, et au moment où un jugement sévère est prononcé, Il jette un regard sur ce sang et sauve le monde".
Tout cela dépend de la kavana (intention) du mohel, car il prend la place du Cohen qui offre le sacrifice.

-> Le père d'un nouveau-né doit rechercher le mohel le plus pieux afin que l'âme de son fils reste pure.
C'est pourquoi le midrach dit : "Qu'un mohel pur prenne soin d'un fils pur". ['Hazit - paracha 4]

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-> Quelle est la signification de "la semence lui vouera un culte" (zéra yaavdénou - Tehillim 22,31)?
Lorsqu'un homme verse une seule goutte de sang, celle-ci est chérie par Hachem, tout comme les sacrifices.
Par conséquent, Hachem s'est révélé à Avraham lorsqu'il s'est circoncis, tout comme Il se révèle à travers les sacrifices. Comme il est dit : "Et un taureau et un bélier pour le sacrifice de paix, à égorger... car aujourd'hui Hachem se montre à vous" (Vayikra 9:4).
[midrach Tan'houma - Vaéra - chap.6]

-> Le service sacrificiel dans le Temple impliquait différentes méthodes. Certaines parties du service étaient exécutées avec les mains, d'autres avec un récipient. Après l'offrande d'un sacrifice, celui-ci était mangé par les Cohanim. Cette partie du service était accomplie avec la bouche. Une autre partie du service, le chant des Lévi'im, se faisait également avec la bouche.
Il en est de même pour le bris mila. L'organe mâle est coupé avec un ustensile, la pria est faite avec la main et la métzitza est faite avec la bouche.
[Divré Shmouël]

-> Le bébé est assimilé à une offrande et le mohel au Cohen qui accomplit la avoda.
La Avoda doit être faite debout, comme il est dit : "Se tenir debout et faire le service au nom d'Hachem" (Dévarim 18,5). Le père de l'enfant doit se tenir debout car il est considéré comme celui qui apporte l'offrande.
[Torat 'Haïm - Sanhedrin 89a]

-> Celui qui amène son fils pour qu'il ait une bris mila est comme un Cohen gadol qui offre son offrande de min'ha (korban min'ha) et sa libation sur l'autel.
[midrach Yalkout Chimoni - Béréchit 17,81]

-> Lorsque le bébé est placé sur la chaise d'Eliyahou, la tête du bébé doit être orientée vers l'est et ses pieds vers l'ouest, car le circoncision (brit) tient lieu de korban Min'ha (une offrande de repas), et c'est de cette façon qu'un korban Min'ha était offert sur l'autel.
Dans le verset "Tu saleras chaque offrande avec du sel" (Vayikra 2,13), il y a une allusion à la bris mila, car le mot bamela'h (avec du sel - בַּמֶּלַח) est composé de 4 lettres qui sont un acronyme pour les mots : brit mila leyom 'hét (la brit a lieu le 8e jour).
Celui qui observe la mila est compté comme s'il avait apporté une offrande de repas (korban Min'ha).
['Hida - 'Homat Anach]

-> L'enfant circoncis est assimilé à un sacrifice, et les genoux du sandak, sur lequel l'enfant est allongé, est assimilé à l'autel, comme le dit le Maharil dans le Hilkhot Mila.
[Toras Chaim - Sanhedrin, chap.2 ; Migdal Oz, 10e Nachal,1]

-> Le sandak boit le vin de la bénédiction. Comme il tenait le bébé sur ses genoux, il est comparé à l'autel. Le bébé est comparé à une offrande, et à chaque offrande, une libation de vin était versée sur l'autel. Donner la coupe de vin au sandak pour qu'il la boive, c'est comme verser la libation sur l'autel.
[Torat 'Haïm - Sanhedrin 82b]

-> Lorsque le bébé est transporté après le brit, tout le monde se lève en l'honneur de ceux qui ont accompli cette mitsva. La mitsva de la mila est comparée à l'apport d'un korban, et le transport du bébé est comparé à la sortie des cendres après l'apport du korban.
[Zé'her David 1:68]

-> La Mila est similaire à un korban. Tout comme le sang d'une offrande sur l'autel permet l'expiation, il en est de même pour le sang de la mila.
En référence aux sacrifices, le verset dit : "Lorsqu'un taureau, un mouton ou une chèvre est né ... après le 8e jour, il sera accepté comme sacrifice" (Emor 22,27).
La Mila doit également être accomplie le huitième jour.

D'une certaine manière, la mila est plus importante qu'une offrande. Un sacrifice est apporté avec l'argent d'une personne, mais la mila est accomplie sur son propre corps, sur l'organe qui est relié à tous les autres membres et organes. En effet, l'organe masculin est appelé : roch hageviya", l'organe principal du corps. Par conséquent, celui qui a été circoncis est considéré comme s'il s'était offert sur l'autel, comme il est écrit : "qui a scellé mon alliance (bériti) par un sacrifice" (Téhilim 50,5).

Pour cette raison, une séouda est organisée après un brit mila, comme il est écrit à propos d'un sacrifice : "Ils mangeront les parties avec lesquelles l'expiation aura été atteinte pour eux" (Tétsavé 29,33).
Puisqu'un sacrifice est mangé pour l'expiation, de même, une séouda le jour d'un bris effectue l'expiation.
[Rabbénou Bé'hayé - Lé'h Lé'ha 17,13]

-> Dans la procédure de la mila, du sang humain est versé, ce qui montre qu'elle est encore plus appréciée qu'un sacrifice.
[Shé'eilot ouTéchouvot 'Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 159]

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-> De même qu'à Yom Kippour, un bouc est envoyé à Azazel afin de donner aux forces du mal leur part du sacrifice, de même, lors de la brit mila, un morceau de prépuce est donné au Satan, pour ainsi dire, afin qu'il ait une part de la mitsva.
Au lieu de porter des accusations contre les juifs, il devient maintenant leur défenseur.
[Zohar 2:255 ; Sharvit Hazahav 1]

-> Nous chantons lors d'une séudat brit pour exprimer notre joie d'avoir accompli une mitsva, même si le sang de l'enfant a été versé et que sa vie a été mise en danger au cours du processus.
Lors de la séouda, nous chantons des louanges à Hachem pour nous avoir accordé la mitsva de la mila et pour avoir chassé les forces du mal qui tentent de nous empêcher de l'accomplir.
Cette idée est similaire au chant des leviim dans le Temple pendant l'offrande d'un sacrifice. Ils chantaient des chants de louange pour que le sacrifice soit accepté, et pour que toutes les forces adverses et les mauvais adversaires soient éradiqués.
[Zé'her David 1:69 ]

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-> Rabbi Eliezer dit : "L'Autel supprime (mazia'h) les mauvais décrets ; il nourrit (mazin) (par le mérite des offrandes qui y sont apportées) ; il fait en sorte que Israël soit aimé (mé'habév) (par leur Père dans les Cieux) ; et il fait en sorte que les péchés soient pardonnés (mé'haper)". [guémara Kétoubot 10b]
Ainsi, nous constatons que 4 caractéristiques bénéfiques sont mentionnées à propos de l'autel, toutes commençant par la lettre "mem" (מ) ; en tout, la lettre mem apparaît 4 fois.

Après que Tsipora ait effectué la mila sur son fils et ainsi sauvé la vie de Moché, elle a appelé Moché "un mari de sang ('hatan damim - חֲתַן דָּמִים)" (Chémot 4,25 ; voir Sforno). On notre que le mot damim (דָּמִים) peut être lu comme dalet mém (4 fois la lettre mem).
Cela nous indique que grâce au mérite de la circoncision, qui prend la place de l'autel et qui possède 4 caractéristiques bénéfiques, la vie de Moché a été sauvée.
[Mala'h haBrit - Chémot]

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+ Le pouvoir de bénir du père :

-> Le moment de la bris mila est un moment propice pour donner et recevoir des bénédictions. Bien sûr, le pouvoir de donner une bénédiction a été conféré aux Cohanim qui apportaient les offrandes dans le Temple, comme il est dit : "Parle à Aharon et à ses fils, en disant : 'Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël'" (Nasso 6,23).
Néanmoins, chaque père, le jour où il présente son fils pour la mitsva de la mila (circoncision), est comme un Cohen et a le pouvoir de dispenser des bénédictions.
['Hatam Sofer - Torat Moché]

+ Que doit faire une personne pour s'enrichir? Elle doit s'engager dans les affaires, et elle doit acheter et vendre avec foi.
[guémara Nida 70b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Qu'est-ce que la guémara entend par acheter et vendre avec foi? Cela ne signifie pas qu'il faut être honnête et s'abstenir de voler et de tricher, car la Torah nous l'a déjà dit.
Cela signifie plutôt que nous devons nous engager dans les affaires avec la conviction que tous nos profits ne proviennent pas de nos propres talents et efforts mais uniquement de D.

[ainsi : comment peut-on s'enrichir? grâce à notre foi que même si nous faisons une hichtadlout nécessaire, en réalité tout vient d'Hachem. ]

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-> "Un homme de foi abondera en bénédictions" (ich émounot, rav béra'hot - Michlé 28,20)

-> "La malédiction d'Hachem repose sur la maison du racha, mais la demeure du juste est bénie" (Michlé 3,33)

-> L'honnêteté et la foi [en D., qui sont exprimées] dans les actes et les paroles attirent la bénédiction d'Hachem dans les affaires (le travail) de chacun.
La malhonnêteté et le fait de ne pas avoir de foi [en D.] entraînent la ruine.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 - téchouva 3]

"Cette nation, Je l'ai créée pour moi-même ; ils doivent raconter Ma gloire." (Yéchayahou 43,21)
Rachi commente : "Hachem nous a créés pour que nous racontions Sa gloire."

-> Le 'Hafets 'Haïm ('Hizouk HaDat) écrit que puisque les juifs sont les enfants d'Hachem (banim l'Hachem Elokénou), nous avons une obligation spécifique d'amener de l'honneur à Hachem (kvod chamayim) dans ce monde à travers notre existence.

-> Dans la prière, comme à Shabbath nous disons : "barou'h (ou) Elokénou chébéraanou likhvodo [véivdilatnou min ato'im ...]" = Béni soit notre D. qui nous a créés pour Sa gloire.
Le Maguid de Doubno souligne que ces mots signifient qu'Hachem a créé chacun d'entre nous pour Lui rendre honneur.
Si nous accomplissons les mitsvot de la meilleure façon, mais que nous ne semblons pas nous soucier de nos frères qui ne suivent pas les mitsvot, nous agissons comme un fils riche qui s'est présenté avec beaucoup de style au mariage de sa famille tout en ignorant l'état de pauvreté de son frère.
Ces personnes apportent apparemment du kvod chamayim par leur avodat Hachem, mais leur manque d'intérêt pour les autres enfants d'Hachem montre qu'elles sont déficientes.

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-> Le rav Yaakov Neiman rendit un jour visite à son rabbi, le rav Moché Rozenstein (le machguia'h de la yéchiva de Lomza), et il le trouva en train de tester un jeune garçon de l'école élémentaire sur le
'houmach.
Il demanda à son rabbi : "De qui cet enfant est-il le fils?"
À son grand étonnement, le rav Moché lui murmura à l'oreille : "C'est un enfant de Hachem".

Le Rav Neiman écrit que les paroles du rav Rozenstein établissent un chemin pour tous ceux qui influencent et guident les autres. De même qu'une personne est tenue de placer Hachem devant elle à tout moment, de même, un éducateur doit toujours placer devant lui le fait qu'il enseigne la Torah à un enfant d'Hachem, le Roi de tous les rois.

Selon le rav Schonblum : Nous apprenons de cette histoire le respect que nous devons avoir pour chaque juif. Nous devons traiter chaque juif comme un prince, méritant un traitement royal.
Nous devons également apprendre la façon dont nous devons penser à la douleur et au déshonneur qu'Hachem, le Père de chaque juif, doit ressentir, pour ainsi dire, à l'égard de ceux qui ont quitté Son chemin. Il n'y a pas grand-chose qui puisse peiner et déshonorer un père plus que lorsqu'un enfant fait cela. Quelle est donc la gratitude d'un père envers celui qui ramène son enfant à la maison.
Chaque juif que nous ramenons revient comme un fils vers son Père, un Père qui aime ses enfants plus qu'une personne n'aime son propre enfant.

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-> Un jour, un homme rendit visite au rav Elya Roth, et demanda une bénédiction pour que ses enfants grandissent en Torah et en cainte du Ciel.
Le rav Roth lui dit : " Si vous demandez déjà une bénédiction pour vos enfants, demandez une bénédiction pour tous les enfants du peuple juif ... nous avons tous un seul Père! Nous avons tous un but commun : servir Hachem! Une bénédiction pour tous inclut une bénédiction pour chaque individu".

"A combien plus forte raison celui qui peine à amener les autres à la droiture et attire leur cœur au service d'Hachem, ceci est un kidouch Hachem complet.
De même que le péché de profaner Son nom est plus grand que tous les autres péchés, de même l'inverse : la mitsva de sanctifier Son nom est la plus grande de toutes les mitsvot."
[Kochvé Ohr - p.201]