Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’amour (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'amour (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le véritable amour est réciproque : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19). Les reflets dans l'eau sont une métaphore appropriée de la réciprocité des sentiments. Le mot hébreu pour "eau" (mayim - מים), orthographié : mém-youd-mém, est le même lu à l'endroit ou à l'envers.

L'amour n'est cependant réciproque que s'il est aussi fort que l'amour d'un père pour son fils, d'un frère pour son frère ou d'un mari pour sa femme. Un amour faible peut ne pas être retourné.

"Aime ton prochain comme toi" = aime-le si fort qu'il te rendra naturellement l'amour que tu lui portes.

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Kédochim]

<--->

-> A propos d'une personne qui aime ses voisins, garde des liens étroits avec ses proches, ... le verset dit : "Tu appelleras et Hachem répondra, tu crieras et Il dira : 'Me voici' (Yéchayahou 58,9)."
[guémara Yevamot 63a]

-> Si [par son amour pour eux] une personne rapproche ses proches davantage de lui, en réponse [de cela] Hachem sera proche de sa prière.
Il n'aura pas à se languir d'attendre. Il "appellera et Hachem répondra" immédiatement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a répondu : Il a dit qu'il viendrait "aujourd'hui, si vous écoutez sa voix" (ayom im békolo tismaou - היום אם בקולו תשמעו - Téhilim 95,7).

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) écrit :
Les initiales de : היום אם בקולו תשמעו (aujourd'hui, si vous écoutez sa voix) forment : אהבת (aavta - tu aimeras).
Le machia'h viendra lorsque nous accomplirons les 2 mitsvot : "Tu aimeras ton D." (Vaét'hanan 6,5) et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

<--------->

+ La discorde :

-> Une querelle est comme un filet d'eau qui déborde de la rive du fleuve. Une fois qu'elle s'élargit, il s'élargit [davantage]. [guémara Sanhédrin 7a]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Haïm véaShalom ; Ben Yéhoyada) commente :
Si 2 personnes se disputent sur terre, les anges créés à partir de leurs mitsvot se disputeront au ciel. Lorsqu'une querelle "s'étend" sur la terre, elle "s'étend" aussi dans le ciel.

La paix parmi les armées célestes est obtenue par la tranquillité dans les "palais" d'Israël sur terre, comme il est écrit : "Que la paix soit parmi tes armées [célestes], la tranquillité dans tes palais" (Téhilim 122,7).

La tranquillité d’esprit

+ La tranquillité d'esprit :

-> La tranquillité d'esprit est l'un des plus grands plaisirs qu'une personne puisse avoir.
Inversement, le manque de paix d'esprit peut faire de la vie d'une personne une torture constante.
[rabbi Sim'ha Zissel de Kelm - 'Hokhma ouMussar - vol.1]

-> Une personne qui a maîtrisé la paix de l'esprit a tout gagné.
Pour obtenir la tranquillité d'esprit, vous devez être en paix avec les personnes de votre environnement. Vous devez être en paix avec vous-même : vos émotions et vos désirs. De plus, vous devez être en paix avec votre Créateur.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> "Mieux vaut un morceau de pain sec et la tranquillité avec, qu'une maison pleine de festins avec des querelles" (Michlé 17,1).
La prospérité et le succès des réchaïm, aussi impressionnants soient-ils, ne sont qu'une illusion. Bien meilleure est la fortune du juste, même s'il n'a qu'une croûte de pain, car il a la paix dans sa maison, alors que le racha est dans un état de discorde, que ce soit avec sa famille ou avec d'autres personnes.
La sérénité intérieure, c'est l'essence du vrai succès dans la vie, et cela peut être atteint même avec un morceau de pain sec.
[Malbim sur Michlé]

-> La paix de l'esprit est essentielle pour obtenir de nombreuses vertus. Son absence conduit à tous les types de défauts ...
L'absence de paix de l'esprit engendre la colère et le ressentiment ....
Ce n'est que lorsqu'une personne a l'esprit en paix qu'elle peut réellement ressentir de l'amour pour l'humanité. Le manque de paix de l'esprit conduit à l'animosité envers les autres. La paix de l'esprit conduit à l'amour.
[rabbi Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMussar]

<--->

+ Accepter tout ce qui nous arrive dans la vie :

-> Si toute la volonté d'une personne l'attire vers des choses qui sont en dehors d'elle-même, elle ne pourra jamais atteindre la paix de l'esprit.
La paix de l'esprit nécessite un travail sur soi de l'intérieur.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Selon la rationalité, puisqu'il est impossible pour une personne de se préserver totalement des difficultés et des malheurs de la vie, alors il est logique de les accepter avec une attitude positive. Cela garantit à une personne une vie heureuse.
Puisque la pensée rationnelle dicte que la patience et la tolérance sont nécessaires pour vivre une bonne vie, une personne devrait essayer de maîtriser cela pour des raisons pratiques et parce que c'est l'attitude de la Torah.
[rabbi Sim'ha Zissel Ziv - 'Hokhma ouMussar - vol.2]

-> Une personne qui accepte calmement tout ce qui échappe à son contrôle est une personne vraiment riche.
[rabbi Yéhouda Leib d'Ofina - Michar haPeninim]

-> Le rav Pliskin enseigne :
Une personne doit maîtriser l'art d'accepter les choses telles qu'elles sont, lorsqu'elles ne peuvent pas être changées, et d'envisager calmement de les changer lorsqu'elles peuvent l'être, afin d'obtenir la tranquillité d'esprit.
[si tu peux faire quelque chose alors fait de ton mieux (ex: prier, agir), sinon à quoi ça sert de se pourrir la tête? ]
Lorsque les choses ne se passent pas comme vous le souhaiteriez, pourquoi ajouter à votre perte en vous rendant malheureux ? Vous avez le choix.
Vous pouvez vous répéter "C'est affreux" et ajouter à votre souffrance. D'un autre côté, vous pouvez essayer de trouver un aspect positif dans votre situation actuelle ou vous concentrer sur autre chose.
Il est insensé et irrationnel de choisir de penser d'une manière qui vous rend malheureux alors que vous pouvez choisir de penser d'une manière qui vous apportera la paix de l'esprit.

<--->

-> Pour avoir la paix de l'esprit, préparez-vous à l'avance à accepter avec sérénité tout ce qui se passe. Les personnes qui s'attendent à ce que tout se passe comme elles le souhaitent dans la vie sont déstabilisées par les situations difficiles.
Ayez conscience que les difficultés surviennent constamment. En étant préparé à l'avance à accepter ce qui arrive, il est beaucoup plus facile de faire face aux vicissitudes de la vie.
[rabbi Yé'hezkel Levinstein - Ohr Yé'hezkel]

-> Si votre tranquillité d'esprit dépend du fait que tout soit exactement comme vous le souhaitez et que vous ayez tout ce que vous voulez, elle ne durera pas. Dès que la situation change et que vous vous apercevez que des choses vous manquent, votre vie sera pleine de souffrance et d'inquiétude.
Pour avoir une paix d'esprit constante, vous devez maîtriser la capacité de ne pas vouloir et désirer ce qui est hors de votre portée.
[rabbi Yossef Hourwitz - Madréga haAdam - Nékoudat haémet, ch.3]

A ce sujet, le rav Pliskin dit :
Pour obtenir la paix de l'esprit, vous devez vous libérer de l'obligation d'exiger que les choses soient exactement comme vous le souhaitez. Si vous exigez que vos appareils fonctionnent toujours, que vous ayez une grosse somme d'argent, que vous gardiez un certain emploi ou que les gens vous respectent toujours, vous n'aurez pas la paix de l'esprit. Vos exigences engendreront des sentiments d'anxiété.
Vous pouvez toujours préférer que les choses soient d'une certaine façon, mais tant que vous ne vous inquiétez pas si elles ne sont pas comme vous le souhaitez, vous pourrez toujours avoir l'esprit tranquille.

-> Dans une lettre adressée à une personne qui n'avait pas la paix de l'esprit, le rav Levinstein (Ohr Yé'hezkel) écrit :
"Il arrive fréquemment que des pensées erronées et des illusions pénètrent dans l'esprit d'une personne et perturbent sa paix de l'esprit ... Le meilleur conseil est de développer l'attitude exprimée par le Rosh (Or'hot 'haïm - n° 69) : "Voulez ce que votre Créateur veut pour vous. Prends plaisir à ce que tu as, qu'il s'agisse de peu ou de beaucoup".
C'est la voie à suivre. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, vous serez en mesure de trouver le succès.
Les défis de votre vie résident dans vos circonstances particulières. Je vous conseille d'essayer de toutes vos forces d'être satisfait de votre situation. Une fois que vous aurez adopté cette attitude, vous serez en mesure de trouver la paix de l'esprit et cela sera thérapeutique pour votre corps et votre âme."

-> Rabbi Mordé'hai de Lekhivitz avait l'habitude de dire : "Si les choses ne se passent pas comme on le souhaite, il faut alors souhaiter qu'elles soient comme elles sont en réalité".
[c'est pas ce que JE veux, mais c'est comme Hachem le veut pour ma vie, alors je l'accepte et j'en suis content! ]

<--->

-> Personne ne peut savoir ce qui est vraiment bon pour lui à long terme.
[rabbi Yé'hezkel Levinstein - Ohr Yé'hezkel]

-> Le rav Pliskin enseigne :
Nous manquons de tranquillité d'esprit parce que nous sommes anxieux et inquiets de ce qui nous est arrivé dans le passé ou de ce qui pourrait nous arriver dans le futur, et nous supposons que ces événements sont mauvais pour nous. Mais la réalité est que nous ne pouvons jamais savoir à l'avance quelles seront les conséquences des événements.
Puisque nous ne pouvons pas vraiment savoir ce qui est pour notre bien, nous devrions au moins considérer chaque événement comme neutre (si nous sommes incapables de le voir comme positif) au lieu de nous irriter et de nous énerver.

[il est important de reposer les problèmes dans leur contexte, de donner une taille correcte aux choses. Est-ce que dans un an cela me sera toujours aussi problématique? Dans le contexte de ce monde éphémère où l'on prépare notre éternité, est-ce que cela vaut la peine de se prendre la tête avec cela?]

<--->

-> Nombre des pensées qui perturbent la tranquillité d'esprit sont illusoires.
Chaque fois qu'un nouveau style ou une nouvelle invention est introduit, les gens se précipitent dessus. Les nouveautés font l'objet d'une grande publicité et suscitent l'enthousiasme.
Ceux qui courent sans cesse après la nouveauté ne réalisent pas à quel point ils vivent dans un monde de fantaisie.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

[plutôt que de se poser avec soi-même et de chercher à être heureux avec ce que l'on a, notre yétser ara va nous pousser à perpétuellement être à la recherche d'une nouvelle chose qui fera de nous quelqu'un d'heureux.]

-> Certaines personnes manquent de tranquillité d'esprit à cause de leur curiosité.
Par exemple, toute nouvelle qu'ils pensent ne pas avoir, les rend agités et frustrés jusqu'à ce qu'ils sachent exactement ce qui s'est passé.

-> Quelle que soit la richesse et le nombre de biens que vous possédez, vous n'aurez pas la paix de l'esprit si vous ne surmontez pas vos sentiments d'envie, vos désirs et votre demande d'approbation.
Si vous manquez de contrôle dans ces domaines, vous détruirez votre vie. (voir Pirké Avot 4,21)

-> Une personne acquiert la richesse, et ensuite la richesse acquiert la personne.
[rav 'Haïm Wolf - Kéter 'Hokhma 16,8]

<--->

+ Le bita'hon :

-> Une personne qui a du bita'hon aura constamment l'esprit tranquille car elle sait que tout ce que Hachem fait est pour son bien ultime.
En revanche, une personne qui n'a pas de bita'hon aura tendance à souffrir constamment, même lorsque les choses vont bien. Elle sera nerveuse et pleine d'anxiété quant à l'avenir.
À propos d'une telle personne, il a été dit dans Michlé que tous les jours des pauvres (en sagesse) sont malheureux.
['Hovot haLévavot 4:5]

Le concept de bita'hon consiste à réaliser que tous les aspects de la vie d'une personne sont guidés par Hachem. Cela inclut sa vie et sa mort, sa nourriture, ses vêtements, son lieu d'habitation, sa santé et ses maladies. Le bita'hon exige d'une personne qu'elle accepte la volonté d'Hachem dans tous ces domaines, car elle réalise qu'Il choisira pour une personne ce qui est son bien ultime. ['Hovot haLévavot 4:4]

-> Une personne ordinaire, une fois qu'elle aura pris conscience de l'insuffisance de tout effort humain, s'inquiétera sans cesse ; elle sera poussée à surmener ses énergies ; elle perdra le repos et le sommeil, et elle ne pourra pas apprécier le pain même qu'elle mange.
Mais c'est par cette même connaissance de l'insuffisance de tout effort humain que celui qui a conscience de l'amour tendre d'Hachem, de Son amitié, pour ainsi dire, acquerra la sérénité qui lui permettra de dormir en paix.
Les choses qui sont au-delà de la portée de la force et de la perspicacité humaines, il les confie calmement à "son ami", le Tout-Puissant [Hachem].
[rabbi Shimshon Raphael. Hirsch - Téhilim 127,1-2]

-> Il ne faut pas confondre le fait d'avoir du bita'hon, qui apportera à une personne la paix de l'esprit, avec le fait d'avoir une attitude fataliste envers la vie. Cela ne signifie pas que nous devrions nous asseoir et nous abstenir d'agir pour notre bien-être.
Cela signifie plutôt que même lorsque vous agissez, vous réalisez que le résultat final de ce que vous faites dépend d'Hahcem et que vous devez accepter Sa volonté. Ainsi, vous aurez l'esprit tranquille, quel que soit le résultat.
De plus, même si vous agissez, vous ne paniquez pas. Vous faites ce que est nécessaire dans les circonstances, mais ne réagissez pas avec désespoir.
[rabbi Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMussar - vol.1]

-> Celui qui a du bita'hon sera libre de pensées gênantes.
Il ne se cause pas de douleur et d'inconfort inutiles en s'inquiétant que peut-être il lui manquera quelque chose à l'avenir. Il ne ressent pas le besoin de flatter les autres ... Il a confiance que tout malheur qui n'a pas été décrété sur lui ne l'affectera pas. Il marche dans ce monde complètement libre de soucis et de tristesse. Il prend plaisir à ce qu'il a et ne ressent aucun manque de possessions. Il est entièrement libre de toute inquiétude concernant l'avenir. Il a une forte conscience que s'il a du bita'hon, il a tout.
[Madrégat haAdam - darké bita'hon - ch.1]

-> Si vous avez du bita'hon, vous êtes vraiment une personne riche.
Si, cependant, la situation est que les gens pensent à tort que vous avez du bita'hon, c'est comme si on pensait à tort que vous êtes riche.
[rav Yossef Hourwitz - Tnoua haMoussar - vol.4]

-> C'est une erreur de penser que le bita'hon exige que l'on croie que chaque fois qu'il y a un doute sur la façon dont les événements vont se dérouler dans le futur, on doit croire que tout ira bien, et c'est un manque de bita'hon de penser que peut-être les événements ne se dérouleront pas aussi bien qu'on le souhaiterait.
C'est une erreur, car nous ne connaissons pas à l'avance les plans d'Hachem. Qu'est-ce que le bita'hon?
C'est la croyance qu'il n'y a pas d'accidents dans le monde, et que tout ce qui arrive est dû au décret d'Hachem.
['Hazon Ich - Emouna ouBita'hon 2:1]

Le fait que lorsque tout va bien, quelqu'un continue à dire qu'il a du bita'hon n'est pas une preuve suffisante qu'il a vraiment intériorisé cet attribut. Le vrai test vient lorsque des situations difficiles se présentent. [Emouna ouBita'hon 2:2]

Si une personne possède un véritable bita'hon, elle ne continuera pas nécessairement à dire qu'elle possède ce trait. En général, une telle personne ressent intérieurement qu'elle manque de bita'hon.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'applications pratiques, son comportement manifestera sa forte confiance en Hachem. [Emouna ouBita'hon 2:5]

<--->

-> Il existe une phrase populaire : "Nous n'avons rien laissé au hasard".
Dans cette affirmation, il y a une expression implicite d'arrogance et de manque de conscience d'Hachem.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.1]

<--->

-> Le Shabbat n'est pas simplement donné pour l'accomplissement d'une mitsva.
Plutôt, l'essence du Shabbat est un cadeau pour le peuple juif (Chabbat 10b).
Le don du Shabbat est le don de la tranquillité d'esprit. [rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Le repos que nous avons le Shabbat n'est pas seulement un repos du travail ce jour-là. Il a plutôt la capacité de nous donner la paix de l'esprit tous les jours de la semaine. [rabbi Eliyahou Meir Bloch - Chiouré Daat]

-> Une personne qui observe le Shabbath avec l'attitude appropriée goûtera à la véritable paix de l'esprit. [l'Alter de Kelm]

-> Le Shabbath nous demande de considérer tout le travail que nous avons à faire comme s'il était déjà terminé. Une fois qu'une personne a maîtrisé cette attitude, elle s'habitue à se sentir calme et détendue, même si elle doit encore s'occuper de certaines choses.
La mitsva de l'observance du Shabbat est un terrain d'entraînement hebdomadaire pour apprendre à avoir l'esprit tranquille.
[Maimrai Shlomo, vol.1]

<--->

-> Les gens se plaignent souvent que lorsqu'ils prient, des pensées surgissent et perturbent leur concentration. La façon de traiter ce problème est de prendre conscience de la nature de ces pensées.
La raison pour laquelle elles nous interrompent est que nous ne sommes pas prêts à les annuler devant Hachem car elles sont importantes à nos yeux. Si nous nous soumettions entièrement à Hachem, nous ne serions pas dérangés par les pensées extérieures.
[rav Shlomo Wolbé - Alé Shour]

-> Lorsque plusieurs pensées sur des sujets totalement différents vous viennent à l'esprit, essayez d'établir un ordre. Décidez à quel sujet vous allez penser en premier. Ce n'est que lorsque vous aurez terminé la première chose, que vous passerez à la deuxième, et lorsque vous aurez fini de penser à celle-ci, passez à la troisième. Cela vous entraînera à penser de manière ordonnée et évitera la confusion.
[rav Réouven Dov Dessler - Tnouat haMoussar]

Le mois d’adar (selon le Sfat Emet)

+ Mois d'adar (selon le Sfat Emet) :

"Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie"
[guemara Taanit 29a]

-> De la même manière que nous nous préparons au Nouvel An universel de Tichri (Roch Hachana) en faisant téchouva, de même, nous nous préparons au nouvel an juif (Nissan, le début des mois ; cf. Bo 12,2 : "ce mois sera pour toi" (a'hodech azé la'hem) ; également Roch Hachana 1:1), en nous repentant.

Cependant, il existe une distinction cruciale entre la téchouva d'Adar qui précède le Nouvel An juif et celle d'Elloul. Nous nous préparons au Nouvel An universel (depuis le début d'Elloul à Roch Hachana) dans une atmosphère de crainte et de peur (téchouva méyir'a).
En préparation du Nouvel An juif (depuis le début d'Adar jusqu'à Nissan), une période au cours de laquelle les liens d'amour entre nous et Hachem sont renouvelés, nous augmentons notre observation joyeuse de Sa Torah et de Ses Mitsvot.
[Shekalim 5631]

<--->

-> Le mois d'Elloul est largement connu comme "yémé ratson", des jours de bonne volonté Divine.
La désignation d'Elloul comme période de Volonté Divine peut être basée sur la tradition (cf. guémara Sotah 2a) selon laquelle 40 jours avant la naissance d'un enfant, Hachem proclame plusieurs de ses caractéristiques futures (par exemple s'il sera sage ou fou). De même, 40 jours avant la création de l'univers (en Elloul), Hachem avait déjà voulu (désiré) créer l'univers.

En Tichri, le monde a été créé avec l'attribut de justice (midat hadin), mais la relation unique entre Hachem et peuple juif a été insufflée au monde en Nissan, cette fois sur la base de l'amour et de la bonté.
Tout comme Hachem a voulu créer l'univers un mois avant (Elloul) sa création réelle (en Tichri) avec le "din" (justice/rigueur), Hachem a également voulu améliorer le monde par l'ajout d'amour (aava) un mois avant celui de Nissan, en Adar.
Chaque Adar, nous célébrons ce sentiment de "renouvellement" de l'univers "méaava" (de l'amour et la bonté d'Hachem à notre égard) et c'est certainement une raison suffisante pour se réjouir.
[Likoutim]

<--->

-> Plutôt que de dire "miché'iguiya" ou "michéba", quand Adar arrive, la guémara utilise l'expression : "michéni'hnass (quand Adar entre). Pourquoi cela dire que le mois "entre" plutôt qu'il "arrive"?
Une fois que l'esprit d'Adar entre dans la psyché du juif, il pénètre chaque partie de son être et il est rempli de joie.
Les 365 tendons (guidin) du corps humain correspondent aux 365 interdictions (lo taassé). Ainsi, chaque
commandement négatif correspond à un jour de l'année. (par exemple, le Zohar affirme que le 9 Av correspond à l'interdiction de consommer du guid hanassé).
Une fois que l'humeur d'Adar a pénétré les tendons qui correspondent à ses mitzvot, le juif se réjouit.
[Likoutim]

<--->

-> Tout comme nous diminuons notre joie pendant le mois d'Av pour commémorer la destruction du Temple, de même lorsque nous nous préparons à construire ou réparer le Temple grâce au don collectif du demi-shékel, nous nous réjouissons.
En fait, notre joie à chaque Adar est directement proportionnelle au degré de deuil que nous avons manifesté en Av.

Notre joie, malgré notre incapacité à accomplir la mitsva de donner le demi-shékel [directement au Temple], aide à compenser le manque d'enthousiasme du peuple juif (pendant certaines périodes) lorsque le Temple était debout. En fait, Hachem fusionne notre désir d'accomplir cette mitsva avec son observance réelle.
Alors qu'à l'époque du Temple, nous accomplissions parfois le service divin mécaniquement, aujourd'hui, même si nous n'avons pas le Temple, nous accomplissons les mitsvot avec joie (surtout en Adar).
[Pourim 5644 ; Shékalim]

<--->

-> La joie d'Adar peut également être basée sur l'unité inhérente du peuple juif, qui est démontrée par l'insistance de la Torah à ce que chacun, riche ou pauvre, donne un demi-shekel au Temple.
[Likoutim]

-> En augmentant notre joie à chaque Adar, nous nous rappelons les joyeux mois d'Adar du Temple, lorsque nos ancêtres donnaient généreusement et avec grand enthousiasme (cf. Shekalim) à l'appel annuel pour le Temple.
Chaque fois que le Tana'h évoque les dons d'Israël, que ce soit pour le Michkan, le premier ou le second Temple, nous trouvons des connotations de joie. La guémara (Shabbath 130a) rapporte que toute mitsva accomplie initialement dans la joie sera toujours accomplie dans la joie. Dans la mesure où nos ancêtres ont donné avec enthousiasme la pièce d'un demi-shékel pour la donation au Temple, nous ressentons également une partie de leur joie à chaque Adar.
C'est particulièrement vrai si nous les imitons en donnant généreusement à la charité.
Il est tout à fait approprié que la mitsva des dons aux pauvres (matanot laév'yonim) soit observée pendant le mois d'Adar. Bien que cette pratique soit plus directement liée aux événements de Pourim, elle est également étroitement associée aux joyeuses donations au Temple.
[Pourim - 5641]

La haine (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La haine (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le Ben Ich 'Haï (Kédochim 19,17) écrit :
Il arrive que des frères, ou d'autres personnes en contact étroit, se détestent et se reprochent leurs accomplissements spirituels.
Sans le savoir, c'est parce que leurs âmes sont issues de la même racine et qu'elles se disputent la subsistance de celle-ci. S'ils le savaient, ils s'aimeraient sûrement.

Ils ne sont rivaux que dans ce monde.
"Il n'y a pas d'acte ... dans la tombe, vers laquelle tu vas" (Kohélet 9,10) = après la mort, il n'y a pas de mitsvot et de bonnes actions, donc pas de compétition entre les âmes. Au contraire : les âmes défuntes des justes désirent fortement, et bénéficient, des bonnes actions des vivants qui sont de leur [même] racine (Arizal - chaar haGuilgoulim) ...

Quelqu'un dont l'âme est de la même racine que la tienne. Au lieu de rivaliser avec lui, tu feras des mitsvot et des bonnes actions et tu rectifieras ta racine [d'âme] commune "avec ton prochain".
N'attendez pas qu'il manque de nourriture. Permettez-lui d'être égal à vous. Puisque vous êtes de la même racine, ses actions vous aideront aussi.

"C'est pourquoi il est dit dans l'histoire des guerres d'Hachem : vaév béssoufa (וָהֵב בְּסוּפָה)" ('Houkat 21,14)
"vaév" (וָהֵב) a la même valeur que אהבה (amour - aava), et "béssoufa" est similaire à "béssofa" (à la fin).
Les 2 âmes qui sont en guerre pour obtenir la subsistance d'Hachem finiront par s'aimer, car il n'y a pas de rivalité après la mort.

<--->

-> Que signifie "ceux qui sont assis devant Hachem" (Yéchayahou 23,18)?
Rabbi Elazar dit : Cela fait référence à quelqu'un qui reconnaît la place de son ami dans la yeshiva.
[guémara Pessa'him 119a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) explique :
Une personne qui reconnaît la place de son ami dans la yéchiva céleste, où les âmes étudient la Torah dans le monde à venir, comprendra qu'ils sont tous deux issus de la même racine et il l'aimera.

<----------->

-> Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Kédochim 19,18)

=> Comment la Torah peut-elle nous ordonner d'aller contre la nature humaine : d'aimer les autres autant que nous nous aimons nous-mêmes?
D'ailleurs, même les Sages ont dit : "Ta vie est prioritaire sur celle de ton prochain " (guémara Baba Métsia 62a)!

Notre verset fournit la réponse. "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune contre les enfants de עַמֶּךָ".
Le mot עמך (ame'ha - ton peuple), peut aussi être lu comme : "im'ha" (avec toi).
Si vous détestez un membre de votre peuple, tenez compte du fait que, dans une vie antérieure, il a peut-être été "avec vous" en tant que père, fils ou frère. Comment pouvez-vous vous venger de votre propre famille, que vous aimez comme vous-même?
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Kédochim]

<----------->

-> Le second Temple a été détruit à cause de la haine entre les juifs (guémara Yoma 9b).
Même l'étude de la Torah de Rabbi Akiva, Rabbi Yo'hanan ben Zakkai et des autres Sages de la génération n'a pas pu éviter le châtiment.
Si la haine peut détruire un Temple existant, elle peut certainement empêcher la construction d'un nouveau Temple. Abstenons-nous du lachon ara et des mauvais sentiments envers les juifs, afin de mériter le 3e Temple.
[Ben Ich 'Haï -Even Chéléma - sur Chir haChirim 4,9)]

<--->

-> Lorsque vous vous approcherez d'une ville pour vous la disputer, vous lui annoncerez la paix. Si c'est la paix, elle te répondra et elle s'ouvrira à toi. Alors tous les gens qui s'y trouvent deviendront tes tributaires et te serviront. (Choftim 20,10-11)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) commente :
Ce passage de la Torah fait allusion à la ville la plus importante de toutes : Jérusalem.
Lorsque l'on veut "se battre pour elle", libérer Jérusalem des forces du mal et de la destruction, et qu'on veut la reconstruire, la première étape est la suivante : "tu proclameras la paix" = supprimer les dissensions de votre milieu de vous.
La haine gratuite a provoqué la destruction de Jérusalem ; seule la paix pourra la reconstruire.

"Si la paix, Elle te répondra" = si la paix règne parmi vous, la Présence divine répondra à vos prières pour la fin de l'exil.
"et elle vous ouvrira" = Jérusalem ouvrira ses portes pour le retour du peuple juif. Ensuite, "tous les peuples qui s'y trouvent" = tous les peuples non juifs qui contrôlent aujourd'hui la ville de Jérusalem, "deviendront tes tributaires et te serviront".

<--->
-> Au plus fort de la période du 1er Temple, alors que la paix régnait entre les juifs et que l'étude de la Torah était intensive, un feu en forme de lion descendait du ciel sur l'autel et consumait les sacrifices.
À l'époque du 2e Temple, lorsqu'il y avait une haine gratuite entre les juifs, le feu descendait sous la forme d'un chien (guémara Yoma 21b).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véaShalom - sur Téhilim 122,8]

S’excuser auprès d’autrui (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ S'excuser auprès d'autrui (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont écrits dans un livre" (Pirké Avot 2,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat Avot) commente :
Quels actes sont écrits dans un livre?
S'il s'agit de ce que l'œil et l'oreille divins surveillent, notre michna aurait dû dire : "Un œil vigilant et une oreille attentive surveillent tous tes actes, qui sont ensuite écrits dans un livre".
Le "livre" de la michna contient une description de la manière dont nous nous comportons à la maison avec notre famille, et la manière dont nous traitons nos amis et nos employés ...

Le jour du jugement [sur notre vie], les lacunes d'une personne dans son service de D. deviendront douloureusement claires. Alors, s'il s'est mis en colère et s'est vengé envers ceux qui ont pris son honneur à la légère, D. se comportera envers lui de la même manière.
En ce sens Iyov dit : "Si j'ai méprisé la cause de mon serviteur ou de ma servante quand ils ont discuté avec moi, que ferai-je quand D. se lèvera, et quand Il se souviendra, que lui répondrai-je?" (Iyov 31:13-14).

C'est pourquoi le comportement d'une personne envers les autres est consigné dans un livre. Après que le tribunal céleste l'aura jugé, sa punition sera ajustée, mesure par mesure, selon qu'il aura été strict ou indulgent envers sa famille et ses serviteurs.

<--->

-> Celui qui met son ami en colère, même par des mots, doit l'apaiser.
Rabbi 'Hisda dit : Il doit l'apaiser avec trois séries [groupes] de trois personnes.
Rabbi Yossi bar 'Hanina dit : Celui qui demande le pardon à son ami ne doit pas le demander plus de trois fois ...
Si [l'ami] meurt, il doit amener dix personnes sur sa tombe et dire : "J'ai péché contre Hachem, D. d'Israël, et contre Untel, que j'ai blessé."
[guémara Yoma 87a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Pourquoi le contrevenant devrait-il apporter trois groupes de trois personnes, chaque groupe venant à un moment différent, plutôt que d'apporter les neuf [personnes] en une seule fois?

... l'offenseur apporte 3 groupes à des moments différents afin de faire de "l'agitation" (sur cette demande de pardon). De cette façon, même si l'offensé a le cœur dur, il sera poussé à pardonner.

Avec les trois groupes, il honore les 3 niveaux de l'âme de l'ami (néféch, roua'h, néchama), qu'il a offensé.
Si l'ami est décédé, il n'apporte qu'un seul groupe car seul le niveau le plus bas de l'âme (néféch) réside dans la tombe. Ce groupe est composé de 10 personnes afin que la honte qu'il ressent devant eux expie pour lui.

Pourquoi une limite supérieure est-elle fixée au nombre de fois qu'une personne peut s'excuser?
Le fait de s'excuser déclenche des accusations célestes contre l'intéressé ; car s'il ne pardonne pas aux autres leurs péchés, pourquoi D. lui pardonnerait-il les siens?
Une fois que l'accusation commence, elle peut s'élever contre le peuple d'Israël dans son ensemble, à D. ne plaise.

<--->

-> Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Yossi : Comment savons-nous qu'il ne faut pas apaiser quelqu'un alors qu'il est en colère?
Il est écrit : "La colère de mon visage s'en ira ; alors je vous donnerai du repos" (Ki Tissa 33,14). [guémara Béra'hot 7b]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
Quiconque commet un péché contre son ami doit lui demander pardon jusqu'à 3 fois (Yoma 87a), et notre guémara implique que demander pardon alors que l'ami est en colère ne compte pas dans les 3 fois.

<--->

-> Celui qui se met en colère, c'est comme s'il adorait des idoles. [guémara Shabbat 105a]

-> Le Ben Ich 'Haï (bénayahou) enseigne :
La colère renforce les forces du mal. Mais si vous avez succombé, vous pouvez réparer les dégâts en vous excusant immédiatement et en faisant la paix.
Le terme : כועס (colère - koès) a la même valeur numérique que פיוס (un apaisement/réconciliation - piyous), c'est un indice que le second a le pouvoir d'annuler le premier.

Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "C'est avec justice (בצדק - bétsédek) que tu jugeras ton prochain" (Kédochim 19,15) = jugez chaque personne favorablement.
[Shavouot 30a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Notre guémara nous dit d'accorder aux gens le bénéfice du doute et de juger leurs actions favorablement, même s'il faut trouver une excuse très farfelue pour justifier leur comportement.

Ceci est suggéré par le mot בצדק (bétsédek - avec droiture). Ce mot peut être divisé en בצד ק (bétsad kouf - du côté de kouf).
De chaque côté de la lettre kouf (ק) dans le alef beit (l'alphabet hébreu) se trouvent le צ et le ר, qui se combinent pour former צר (tsar - étroit) = même si votre explication est étirée comme quelque chose que l'on tire à travers un endroit étroit, jugez chaque personne favorablement.

<--->

Nos Sages nous enseigne :
- "azan 'havéro lékaf zé'hout" = celui qui juge son ami favorablement [littéralement : à la paume du mérite - kaf zé'hout - כַף זְכוּת] ;
- "danin oto liz'hout" = il sera jugé favorablement [littéralement : au mérite - לִזְכוּת].
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) explique :
Notre guémara dit : "Celui qui juge son ami à la paume du mérite" (כַף זְכוּת) = même s'il n'accorde à son ami qu'un petit mérite, alors il "est jugé méritant" = il sera jugé favorablement comme pleinement méritant par le ciel et par ses semblables.

L’unité parfaite entre D. et Son Peuple

+ L'unité parfaite entre D. et Son Peuple :

-> La mitsva du demi-shekel consistait, à l’époque du Temple, à donner un demi-shekel d’argent pour l’achat des Sacrifices publics de la nouvelle année qui débutait au mois de Nissan.
Outre l’aspect technique, il nous apprend que les juifs et Hachem sont comme 2 moitiés (deux "demi-shékel"), qui, lorsqu’elles s’unissent, forment une parfaite Unité (un shékel) [voir Zohar ‘Hadach Ki Tissa 2].

-> Le Shabbath Shékalim (où l'on va lire en plus de la paracha de la semaine, le passage relative à cette mitsva - Ki Tissa 30,11-16) tombe en règle générale, le Shabbath de la paracha de Michpatim.
Aussi, pouvons-nous y voir une allusion claire à l’unité parfaite entre D. et Son Peuple. En effet, à propos du "sang de l’Alliance" que Moché partagea entre les Bné Israël et Hachem, en vue de la préparation au don de la Torah, il est dit : "Alors Moché prit la moitié du sang [des Sacrifices offerts par le Peuple], la mit dans des bassins et répandit l’autre moitié sur l’Autel. Et il prit le Livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au Peuple et ils dirent: “Tout ce qu’a prononcé Hachem, nous ferons et nous écouterons.” Moché prit le sang, en aspergea le peuple et dit: “Ceci est le sang de l’Alliance que Hachem a contractée avec vous au sujet de toutes ces paroles”" (Michpatim 24,6-8).

-> Le rabbi d'Apta (Ohev Israël - Shékalim) explique cette Alliance en ces termes :
"Du fait de Son grand amour pour les Bné Israël ... Hachem contracte Son être afin d’être considéré comme la moitié d’une entité, ce qui fait du peuple juif, la seconde moitié, comme un homme et son épouse.
Il s’agit là du secret de l’Union de D. et de la Chékhina, à savoir qu’Hachem unit Sa personne avec l’âme d’Israël, grâce à leurs bonnes actions, et diffuse des bontés et des actes de miséricorde à la Communauté d’Israël en haut et ici-bas.
[...]
Lorsque 2 protagonistes concluent une alliance, et deviennent une seule personne et une seule opinion, ils en viennent à se donner entièrement l’un à l’autre, leurs sangs se mêlent, le sang constituant la personne, car c’est la force de ses émotions et de ses sentiments ... Alors, ils boivent une coupe de vin, puis se piquent chacun un doigt, versent une goutte de sang dans la coupe, et chacun boit la coupe contenant le sang de l’autre [c’est-à-dire, entremêler leur vie].
Ainsi, chacun aura-t-il l’obligation de donner son sang et de se sacrifier pour l’autre, voilà comment se conclut une alliance.
‘La royauté de là-haut ressemblant à celle d’ici-bas’; Moché [en fit de même, il] prit la moitié du sang, la mit dans les bassins, allusion à ‘la coupe arrondie’, féminine, demi-sphère comme la moitié d’un corps. Puis, l’autre moitié fut aspergée sur l’Autel comme pour évoquer la moitié mâle.
Le sang des bassins fut aspergé sur le Peuple, allusion au sang constitué des forces mêlées des deux protagonistes.
Ainsi, les Bné Israël auront la force de faire don de soi pour D. ; c’est cela le sens de l’Alliance. Aussi, Moché dit-il : ‘Voici le sang de l’Alliance qu’Hachem a conclu avec vous’, [c’est-à-dire] qu’Il sera avec vous dans l’unité la plus complète"

=> Ainsi, il apparait que l’aspersion de la moitié du sang revenant aux Bné Israël, fut sur l’Autel, tandis que l’aspersion du sang revenant à Hachem, fut sur les Bné Israël, conformément à la conclusion d’une alliance entre 2 amants, où chacun s’oblige à se consacrer à l’autre.
Ainsi, le peuple juif s’oblige-t-il à faire don de soi pour Hachem et pour sa Torah, et de même, pour ainsi dire, Hachem s’engage à ne pas abandonner Son Peuple et de toujours être proche d’eux dans leurs malheurs et leurs souffrances.

-> Dans le même état d’esprit, le rabbi de Koznitz [Avodat Israël] enseigne :
"Du fait que cet acte (l’Alliance de Sang) a eu lieu le 5 Sivan, dans le mois placé sous le signe zodiacal des Gémeaux, les Bné Israël se sont attachés à Hachem comme les ‘Jumeaux d’une biche’, à l’instar du lien reliant des amants ayant la même âme et le même sang. Et c’est ce qui est évoqué ici concernant ce profond amour ... la moitié du sang aspergé sur le peuple [juif] est considéré identique à celui aspergé sur l’Autel [pour D. ]."

-> C’est aussi le sens du midrach (Vayikra rabba 6,5) :
"Moché dit à D. : ‘Que dois-je faire avec Ta part (du sang)?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en le Peuple’. ‘Que faire avec leur part?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en l’Autel’.
Rabbi Berakhya et Rabbi ‘Hiya au nom de Rabbi Yossi Bar ‘Hanina disent que chacun a prêté serment à l’autre ; Hachem envers eux, ainsi qu’il est dit: ‘Je te jurai fidélité, Je fis Alliance avec toi, dit Hachem, et tu fus à Moi’ (Yé'hezkel 16,8) et eux envers Hachem : ‘Afin d’entrer dans l’Alliance d'Hachem, ton D. et dans son pacte solennel’ (Nitsavim 29,11)".

-> Nous comprenons également pourquoi le partage et l’aspersion du sang (symbole de l’unité entre Hachem et Israël) ne devaient être entrepris que par Moché lui-même (où l’Ange à sa ressemblance - voir Rachi). En effet, le midrach (Dévarim Rabba 11,4) enseigne : ‘Voici la Bénédiction que prononça Moché, l’homme de D. (ich haElokim)’ (Vézot haBéra'ha 33,1) : Rabbi Avine dit : En-deçà de sa moitié inférieure, il est homme, au-delà, il est divin (Elokim)’.

Moché avait donc cette faculté d’attacher Israël au divin, et comme le dit si bien le Maharal de Prague (Tiferet Israël 21) : "Il était dans sa moitié inférieure : un homme, et dans sa moitié supérieure : un être divin ... Moché était un intermédiaire, liant les deux Mondes, aussi, est-il monté et descendu [de la Terre vers le Ciel et inversement]."

Le demi-shekel = une message de vie

+ Le demi-shekel = une message de vie :

-> "Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia : l'un dit que, ayant ont fauté à la mi-journée, ils devaient donner un demi-shekel.
L'autre dit que, ayant fauté à six heures de la journée, ils devaient donner un demi-shekel, équivalent à six pièces."
[guémara Yérouchalmi - Shekalim 2,3]

-> Le rabbi Mendel de Kotsk explique le symbolisme du commandement de donner un demi-shekel plutôt qu'un shekel entier. Cette mitsva la façon dont un juif doit interpréter les événements.
Un juif doit comprendre que tout ce qui arrive fait partie d'un tableau plus grand qu'il ne voit pas ; l'aspect visible du tableau ne révèle pas plus que la "moitié" de la réalité.
En effet, chaque événement fait partie d'un plan divin beaucoup plus large. Cette prise de conscience doit conduire l'homme à analyser la cause et le but ultimes de chaque événement et à voir le tableau plus large qui entoure chaque événement.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons expliquer pourquoi le Yérouchalmi voit un lien entre la faute commise à la moitié de la journée et le commandement de donner un demi-shekel.
Les Bné Israël ont fait la faute du Veau d'or parce qu'ils n'ont pas placé les événements dans une juste perspective. Plutôt que de comprendre qu'ils devaient attendre le déroulement des événements, ils ont déduit à la hâte que, si Moché n'était pas revenu du mont Sinaï à midi, c'est qu'il ne reviendrait plus. Ils ont fauté parce qu'ils n'ont pas convenablement interprété ce qui se produisait sous leurs yeux.
En réponse à cette erreur, la Torah ordonna aux Bné Israël d'offrir un demi-shekel par personne, afin qu'ils comprennent que tout ce qu'ils voient fait partie d'une succession d'événements plus large et que si une chose ne leur parait pas compréhensible au moment où elle arrive, elle le deviendra plus tard.

Cela peut aussi expliquer le sens de la gémara disant que le demi-shekel équivalait à six pièces, correspondant aux six heures du jour précédant la faute du Veau d'or.
Nos Sages nous enseignent que le demi-shekel lui-même était composé de plusieurs éléments, faisant allusion à un autre aspect du message : l'homme doit évaluer attentivement chaque fait et le comprendre en profondeur en tant qu'élément du tableau entier, plutôt que de se contenter d'une interprétation superficielle.

=> Le message que nous livre le demi-shekel, que dans la vie une seule une partie du tableau nous est visible, doit nous guider tous dans notre service de D. et notre façon d'affronter les épreuves que nous rencontrons.
Un homme qui désire réellement grandir dans la Torah et la spiritualité pendant toute sa vie doit acquérir la faculté de regarder au-delà de la fine partie de la réalité visible à l'œil nu. Il doit voir au-delà de la "moitié" du tableau que représentent ses circonstances et comprendre qu'il faut les observer dans une perspective beaucoup plus large.
De même, il doit discerner que chaque événement de sa vie n'est qu'une partie d'un tableau bien plus étendu. Par cette attitude, il aura confiance en D. et reconnaitra que tout ce qui lui arrive est pour son bien.

Nécessité de se sentir petit face à Hachem

"Voici Je vais envoyer un ange devant toi" (Michpatim 23,20)

-> Nos Sages utilisent ce verset pour expliquer un dicton populaire : "Alors que j'étais plus jeune, j'étais livré aux mains des grands, maintenant que je suis vieux, je suis entre les mains des petits".
Lorsque Hachem s'est préoccupé des Hébreux, ils étaient jeunes et venaient de sortir d'Egypte. C'est Hachem Lui-Même Qui a pris soin d'eux, avec une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit. Mais quand ils grandirent, Hachem leur annonça que c'est un ange qui allait désormais prendre le relais de protecteur.

-> Le Gaon de Vilna explique le sens de cet enseignement de la façon suivante.
Encore petit, ce sont les parents qui subviennent aux besoins de leur enfant. Quand il grandit, il devient autonome. Hachem agit de la même façon avec le Juif. Tant qu'il se sent petit, qu'il sent qu'il dépendant complètement d'Hachem et ne peut pas s'en sortir sans Lui, alors Hachem s'occupe de lui en Personne. Mais quand il devient autonome, et pense pouvoir se démêler avec son intelligence, sa force et ses moyens naturels, alors Hachem le laisse naturellement.
Pour mériter d'être dirigé par Hachem Lui-Même, on doit se sentir ''petit'', sentir qu'on ne peut pas s'en sortir sans Son Aide. De cette façon, on aura des réussites surnaturelles, qui viendront d'Hachem. Mais si on croit pouvoir s'en sortir sans Lui, que l'on est assez grand pour cela, alors Hachem continuera bien-sûr à nous assister, car il ne peut pas en être autrement.
Mais Il le fera selon le modèle de la nature, qui comporte aussi les limites naturelles, avec les inconvénients qui en sont liés. C'est pourquoi, les chérubins qui se trouvaient dans le Saint des Saints avaient l'aspect de jeunes enfants.

C'est à cela que doit aspirer un Juif : se sentir petit face à Hachem, à l'image d'un enfant qui s'en remet à ses parents, c'est le niveau de la plus haute perfection pour un humain.
Le roi David implore Hachem : "Ne m'abandonne pas au moment de ma vieillesse" (Téhilim 71,9). Pourquoi parle-t-il de la vieillesse? Cela signifierait que dans sa jeunesse, Hachem pourrait l'abandonner?
Non, ce que voulait dire le roi David : "Tant que je me sens jeune, petit, ne pouvant pas me débrouiller sans Toi, alors j'ai l'assurance que Tu ne m'abandonneras pas. Mais si un jour, je me sens grand et intelligent, avec l'expérience et la sagesse de la vieillesse, et que je m'imagine pouvoir compter sur moi-même pour réussir, alors je t'en prie, même ce jour-là "ne m'abandonne pas"!
Car le jour où j'en viendrai à penser pouvoir évoluer seul, je n'aurai plus l'assurance que Tu m'assisteras autant".

Reich Lakich dit : Celui qui lève la main [pour frapper] un autre, même s'il ne le frappe [finalement] pas, est appelé méchant (racha).
[guémara Sahnédrin 58b]

<--->

-> Celui qui frappe le visage d'un juif est considéré comme s'il avait giflé le visage de la Présence Divine. [guémara Sahnédrin 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Le Chla haKadoch souligne que le nom de D. en 4 lettres (יהוה) est gravé sur le visage d'une personne.
Chacun des 2 yeux ressemble à la lettre youd (י), et le nez ressemble à la lettre vav (ו).
Le total est de 26 (2*10+6), la guématria du Nom (יהוה).
Cela se répète aussi dans le nez lui-même. Les 2 narines sont 2 youd, et la cloison nasale qui les sépare est un vav.

La lumière de la Présence divine repose en effet sur le visage d'un juif, comme le suggère le verset : "La crainte de Lui sera sur vos visages" (Yitro 20,16).