Aux délices de la Torah

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Juger autrui favorablement va le pousser s’améliorer

+ Juger autrui favorablement va le pousser s'améliorer :

-> "Sachez que nous devons juger tout le monde favorablement (Pirké Avot 1,6). Même si quelqu'un est [apparemment] un racha complet [défini par ses actes négatifs], il est nécessaire de chercher et de trouver en lui un minimum de bien ; que dans ce petit peu, il n'est pas un racha.
Et en trouvant en lui un peu de bien et en le jugeant favorablement, on l'élève véritablement sur l'échelle du mérite et on peut l'amener à faire téchouva ...

"Véod mé'at vé'en racha" (Téhilim 37,10) = "encore un peu, et le racha ne sera plus" = vous devez chercher le "méat", le petit peu de bien qu'il a encore en lui, parce qu'à cet endroit il n'est pas un racha.
En effet, bien qu'il soit [apparemment maintenant] un racha, comment est-il possible qu'il ne possède pas encore ne serait-ce qu'un petit peu de bien? Est-il possible que, tout au long de sa vie, il n'ait jamais fait de mitsva ou de bonne action?
Et en trouvant en lui un petit peu de bien qui fait qu'il n'est pas un racha, et en le jugeant favorablement, vous l'élevez véritablement de la culpabilité (kaf 'hova), au mérite (kaf zé'hout), jusqu'à ce que, grâce à cela, il revienne à D. dans la téchouva.
[la suite du verset de ce Téhilim (37,10) est : "tu observeras sa place, il en aura disparu". En regardant/jugeant autrui positivement (au point que même un racha "ne le sera plus" à nos yeux), alors on génère qu'il s'améliore, regrette ses actions (téchouva), au point qu'il n'est plus à la place où il a pu être (par la téchouva même le pire racha peut renaître, devenir une nouvelle personne pure spirituellement, où même ses fautes sont devenir des mérites, si téchouva faite par amour). ]
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 282]

=> La façon positive/lumineuse dont nous nous voyons et dont nous regardons les autres affecte directement la réalité, nous permettons à la lumière intérieure d'éclipser les ténèbres de la faute.
"Tu observeras sa place, il en aura disparu", car il est devenu une personne entièrement différente, tout à fait bonne (véhitbonan'ta al mékomo véénénou).

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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit que "Azamra", sa doctrine d' "ophtalmologie spirituelle", a le pouvoir de "transformer le monde entier en techouva".
On a vu précédemment qu'avoir un bon regard peut changer autrui pour le bien. [d'une certaine façon, par notre vision sur notre prochain, on agit comme un médecin spirituel qui le pousse à s'améliorer.
Imaginons après notre mort, lorsque l'on nous montrera l'impact de nos regards positifs, de nos paroles positives, ... à quel point nous avons donné et changé la vie d'autrui. ]

Le rav Its'hak Bender commente le concept d'Azamra de rabbi Na'hman :
"Lorsqu'un juif a une pensée de téchouva, c'est parce que quelque part, de l'autre côté du globe, un autre juif a pensé à lui et l'a jugé favorablement" (selon le concept que tous les juifs sont liés les uns aux autres).

-> On vient de voir que notre regard positif sur autrui a le pouvoir de l'impacter positivement, on peut ajouter que cela est aussi valable par nos prières pour autrui.

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-> Rabbi Shimon enseigne dans le Zohar 'hadach (II,128a) :
"Celui qui recherche le jugement favorable d'un autre juif éveille la miséricorde divine et est aimé par Hachem.
Il réconforte la Présence Divine (Chékhina) et se voit accorder l'accès au heikhal hazé'hout, la "chambre du mérite", un royaume merveilleux dans les mondes Supérieurs, rempli de lumière et réservé à ceux qui sont les plus précieux aux yeux d'Hachem."

-> Le rabbi Aharon Roth (Noam haLévavot) dit :
Si, D. préserve, une pensée négative à l'égard d'un autre juif vous vient à l'esprit, criez immédiatement : "Oy! Quel mal ai-je fait pour qu'une pensée aussi impure et étrangère ait envahi la sainteté de mes pensées?"
Posez-vous la question : "Comment ai-je le temps de chercher le mal chez autrui (juif)? Quelle faute ai-je faite, quelle tache ai-je causée dans les mondes Supérieurs qui m'a amené à penser du mal d'un autre juif?"

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-> "Celui qui juge son prochain avec bienveillance sera jugé, lui-même (par le Ciel) avec bienveillance"

-> Lorsque le peuple juif se conduit avec miséricorde et bonté, se jugeant l'un l'autre favorablement, alors Hachem à son tour juge Son peuple favorablement, accordant le bénéfice du doute, et déversant (sur nous) Ses bénédictions de bonté et de vie.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

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-> Le rav Kook (Orot haKodech 3,12) écrit :
"L'amour de son prochain juif (ahavat Israël) et "le travail de défense" du bien chez les autres (avodat ha'sanégoria), est un travail difficile. Le fait de les défendre dans leur ensemble et en tant qu'individus n'est pas seulement un travail émotionnel, c'est une grande vocation dans la Torah (miktso'a gadol baTorah), impliquant la sagesse la plus profonde et la plus large.
Nombreuses sont les branches qui poussent et sont soutenues par la vitalité du flux de lumière de la Torat 'hessed, l'enseignement de l'amour (envers notre prochain juif)."

L’importance de s’aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem

+ L'importance de s'aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem :

-> La mitsva d'aimer notre prochain juif, implique que nous commencions "de l'intérieur vers l'extérieur" ; en d'autres termes, que nous commencions par nous-mêmes : "kamo'ha" comme [on s'aime] soi-même".

Le rav Avraham Its'hak HaCohen Kook nous dit que "véahavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même - Kédochim 19,18) est fondée sur l'estime de soi. Il s'agit d'une conséquence saine et naturelle de la vision d'Hachem en nous-mêmes, car ce n'est que lorsque nous sommes conscients de nous-mêmes et de notre source divine que nous sommes réellement capables d'aimer les autres.
Une image positive de soi est le trait d'une personne raffinée et confiante, et elle est essentielle à l'accomplissement d'aimer autrui.

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-> Pour le Baal Shem Tov, l'amour d'autrui est enraciné dans la ahava atsmit, un "amour [inconditionnel] de son essence" (de notre intériorité qui est divine, qui est ce que nous sommes vraiment, même si la vie nous pousse à nous identifier davantage à notre corps, à ce qu'on est extérieurement), un amour qui repose sur une profonde reconnaissance de l'unité d'Hachem, dans laquelle nous faisons tous partie de la même réalité divine.
Toutes les âmes, lorsqu'on va à leur racine, sont d'une seule essence, et même lorsqu'elles sont divisées en parties, ou en personnes individuelles (dans notre monde matériel), il existe dans chaque partie l'essence du tout. [le Ram'hal dit qu'en chaque juif, il y une petite partie de l'âme de chacun des autres juifs. Je suis dans tout juif, tous les juifs sont en moi, et Hachem est présent dans chaque juif. Il y a unité! ]
Ainsi, l'amour d'une personne pour son prochain n'est pas en fait l'amour d'une autre personne, mais l'amour de soi-même.

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-> Le rav Israël Salanter n'a pas été motivé à lancer le mouvement du moussar sur un constant de manque d'Ahavat Israël, mais plutôt en constatant qu'un juif (dans ce cas Mottel, un forgeron), qui est un ben chel Mélé'h (un enfant du Roi des rois) peut en arriver à avoir une mauvaise perception de lui-même. Ce manque de confiance, d'estime de soi, empêche une vie juive épanouie.

Le rav Israël Salanter comprenait le véritable "amour de soi" comme l'opposé de l'égocentrisme. Il découle d'un sentiment de dignité et de la grandeur de l'Homme juif (gadlout ha'adam), et qui alimente nos actions d'amour envers les autres.
"L'acceptation et l'amour des autres sont une expression de ahavat atsmo, l'amour de soi, qui est ahava atsmit, la quintessence, l'expression la plus naturelle de l'amour. Véahavta léréa'ha (tu aimeras ton prochain) commence par kamo'ha, par soi-même.
[on peut éventuellement dire qu'on développant son amour de soi (ex: travaillant sur sa valeur, en s'offrant des paroles et actes d'affection à soi-même), en réalité indirectement on fait la mitsva d'aimer autrui, et également Hachem (tout étant uni!). ]

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-> Chaque juif doit savoir qu'il a une valeur unique, qu'il n'y a personne au monde qui leur ressemble exactement, qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura jamais (ma mission est unique dans l'Histoire du peuple juif). Tout juif est toujours aimé par Celui qui l'a créés, d'une manière unique.
Si l'on a vraiment conscience de cela en face de nos yeux, alors on peut regarder notre prochain avec ces mêmes yeux et réaliser : "Mon prochain a aussi une valeur unique ; il n'y a jamais eu quelqu'un dans le monde entier comme mon prochain juif, et il n'y en aura jamais. Que je puisse l'aimer, l'apprécier, comme Hachem (D. de Vérité) l'aime!"

-> Notre amour pour les autres est le reflet de notre capacité à accepter l'amour d'Hachem pour nous.
Le Targoum Onkelos traduit le mot "véahavta" en araméen par "étirchemé". En hébreu, cela signifierait "et tu auras de la ra'hmanout", de la compassion, de la miséricorde, pour ton prochain juif comme tu en as pour toi-même.

-> Le rabbi Méïr d'Apta insistait pour que ses disciples consacrent un temps fixe chaque jour à un 'hechbon ha'néfech, à une évaluation introspective de leur propre comportement et de leur service de D.
L'un des disciples, qui était toujours occupé par des affaires communautaires importantes et des causes charitables, estimait qu'il était trop occupé pour prendre le temps de pratiquer le 'hechbon ha'néfech.
Il demanda au Rabbi d'être dispensé de cette avoda, expliquant qu'il n'avait tout simplement pas de temps libre.
Le rabbi d'Apta lui dit : "Quiconque n'a pas le temps d'avoir de la compassion (ra'hmanout) sur sa propre âme, est incapable d'avoir de la ra'hmanout sur autrui".

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-> La mitsva d'ahavat Israël, signifie aimer et prendre soin, être respectueux et honorer chaque juif, y compris nous-mêmes.
[d'abord, nous devons déterminer avec honnêteté si nous avons véritablement besoin de bonté et d'amour de nous-même. Ensuite, on peut l'étendre à notre "moi large" (ex: notre femme, nos enfants, nos parents), et ensuite on peut partir s'occuper des besoins des autres juifs. ]

-> Nos relations et nos interactions avec les autres, enseigne le Baal Shem Tov, sont un miroir, dans lequel nous pouvons nous voir plus clairement.
La beauté que nous voyons dans le monde est le reflet de notre perception de nous-mêmes ; les défauts que nous voyons chez les autres ne sont que le reflet de nos propres défauts intérieurs.
Nous sommes susceptibles d'être inconscients de nos propres défauts, mais nous pouvons facilement détecter les lacunes des autres. Le Baal Shem Tow nous demande de considérer ces observations comme des indications que nous avons nous-mêmes ces défauts, afin que nous puissions les utiliser dans notre téchouva.

Plus nous nous sentons bien dans notre peau, au sens le plus authentique du terme, plus nous sommes capables d'entrer en contact avec les autres et de les accepter.
Lorsque nous nous autocritiquons, nous sommes moins indulgents envers les autres. Le respect des autres est enraciné dans le respect de soi.
[lorsque chacun est à sa place, alors personne ne se marche sur les pieds, et l'on peut avoir une unité, un amour d'autrui éclatant.
On a besoin de se sentir quelqu'un de bien, d'important (mais cela ne doit pas être trop dépendant de l'extérieur, d'autrui).
Ainsi, nous devons faire un travail de s'apprécier soi-même, d'être fier des ressources dont Hachem nous a gratifiées dans la vie (je fais au mieux de mes capacités, même si c'est loin de ce qu'a autrui), d'être en paix avec nous-même (ex: nous cherchons pas à être une autre personne, à avoir d'autres biens, qualités, ... je fais et accepte avec ce que m'a donné Hachem!). A défaut de cela, autrui devient une menace qui risque de nous écraser (ex: plus intelligent, plus riche, plus de réussite), et l'on doit alors se focaliser sur des points négatifs pour relever notre égo.
Ainsi, pour pleinement me réjouir d'autrui, je dois d'abord me réjouir de moi-même! ]

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-> Une michna (Pirké Avot 4,1) recherche la source du kavod, le respect ou l'honneur. Ben Zoma demande : "Qui est honorable? (ézéou mé'habed)". Il répond : "Celui qui donne de l'honneur aux autres".

-> Le rav 'Haïm de Volozh (dans son Roua'h 'Haïm), établit un parallèle entre "mé'habed ét habriyot" (honorer autrui) et "mé'habed ét habayit (balayer la maison), puisque la guémara se réfère au fait de balayer la maison en tant que "lé'habed".
Honorer les gens, c'est balayer une couche extérieure de poussière pour révéler ce qui se trouve sous la surface.
[Selon le Baal Chem Tov, derrière la façade extérieure apparente d'un juif, il y a forcément de la beauté et de la Divinité. Nos yeux sont la fenêtre de l'âme, et ainsi notre regard se focalisant sur l'âme, est la clé pour aimer autrui, et soi-même.

D'une certaine façon, il faut avoir le recul de se dire cet aspect là n'est pas l'essence de cette personne, elle a de la boue (sale et puante), mais en vrai c'est une belle personne (un enfant d'Hachem!).
De même, on doit savoir s'honorer soi-même en balayant toutes ses idées noires (du yétser ara) qui viennent salir notre vision de soi. (fais téchouva sincèrement, et va de l'avant tout propre en faisant! Hachem a conscience de nos qualités et de nos défauts (il n'existe pas d'humain qui ne faute pas), et c'est pour cela qu'Il nous aime, justement parce qu'on fait au mieux malgré nos défauts, nos chutes. ]

-> Le Nésivot Shalom commente également cette michna. Le regard d'une personne sur une autre est comme un regard dans le miroir : si notre visage est sale, nous verrons un visage sale dans le miroir.
Il en va de même lorsque nous nous regardons les uns les autres : dans la mesure où nous sommes intérieurement purs et raffinés, nous regarderons l'autre avec générosité et verrons ses attributs positifs.
Par conséquent, la personne qui est vraiment "mé'houbad" est celle qui respecte et traite toutes les personnes avec dignité.
En aimant les autres, nous commençons à explorer qui nous sommes, et nous découvrons progressivement le côté profond de nous-mêmes et les émotions dont nous sommes capables. En fin de compte, c'est par l'amour que nous révélons notre véritable personnalité.
[si autrui est un miroir de moi, alors plus je me focalise sur le positif en autrui, plus j'en viens à voir du bien en moi-même! ]

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-> Le Baal HaTanya enseigne que l'âme juive n'est rien de moins qu'une : 'hélek Eloka mi'maal mamach", c'est littéralement une partie de D. d'en-Haut.
[ il est écrit : "Hachem est ma part" ('helki Hachem - Téhilim 119) ; "le peuple [juif] est la part d'Hachem" (ki 'helek Hachem amo - Haazinou 32,9) ; "Bien-aimé est l’être humain, qui a été créé à l’image divine" ('haviv adam chénivra bétsélem - Pirké Avot 3,14) ; en soufflant un esprit de vie (néfech 'haya - Béréchit 2,7) Hachem a mis en l'homme une partie de Lui. ]
"Shorachan ou'mékoran bé'Elokim 'Haïm" = leur racine et leur source sont dans le D. vivant.
Une personne qui reconnaît l'élévation de l'âme peut facilement accomplir la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même à l'égard de chaque juif, qu'il soit grand ou petit en termes de stature spirituelle ...
Tous les juifs sont interconnectés et égaux (tous sublimes aux yeux d'Hachem), enfants d'un seul Père.
C'est pourquoi nous sommes appelés : "akhim mamach", littéralement "frère", mitsad shoresh nafcham bé'Hachem é'had = puisque l'âme de chaque personne a sa racine dans le D. unique, et que les individus ne sont séparés les uns des autres que dans le sens physique, matériel.

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-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov a visité un jour la tombe du Baal Shem Tov à Mézibouzh et a raconté que le Baal Shem Tov lui était apparu en rêve, contrarié par le fait que les gens racontaient des histoires sur ses miracles et non sur son amour d'Hachem ou son amour de tout juif.
Pour le Baal Shem Tov, l'amour envers chaque juif précède même l'amour d'Hachem dans l'ordre du service divin ; en aimant les gens, on atteint l'amour d'Hachem.
Le Kéter Shem Tov, rapporte ses paroles : "L'amour son prochain (juif) est la première porte qui mène à la cour d'Hachem".

"Voyez combien Israël (les juifs) est cher à Hachem, car partout où ils ont été exilés, la Présence Divine (Chékhina) les a accompagnés.
Ils ont été exilés en Egypte, et la Chékhina les a accompagnés ; ils ont été exilés à Babylone, et la Chékhina les a accompagnés.
Et lorsque le peuple juif sera délivré dans le futur, la Chékhina sera délivrée avec eux.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - guémra Méguila 29a]

Aimer Hachem = aimer autrui

+ Aimer Hachem = aimer autrui :

"Dans la mesure où [les juifs] vous vous connectez l'un à l'autre dans l'amour, et que vos âmes s'unissent pour ne faire qu'un, dans la même mesure vous vous connecterez aussi avec Hachem, pour ne faire qu'un."
[rabbi Klonimus Kalman de de Piaseczna]

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-> Le Réchit 'Hokhma (écrit au 16e siècle par le rav Eliyahou de Vidas), nous dit que notre capacité à couronner Hachem en tant que souverain sur tout dépend de la manière dont nous accomplissons la mitsva d'aimer notre prochain comme soi-même.
En accordant de l'honneur et du respect à autrui, nous accordons un grand honneur à Hachem.
Ce parallèle est tellement véridique, dans le monde à Venir, on nous demandera : "As-tu couronné ton Créateur [matin et soir] ... As-tu couronné ton prochain?" (Himla'hta ét koné'ha ... himla'hta ét 'havér'ha).
[est-ce que ton prochain est un roi, quelqu'un d'important à tes yeux, à l'image d'Hachem (ex: il a une part de D. en lui, c'est un enfant adoré d'Hachem)? ou bien tu ne t'es pas gêné de l'écraser pour mieux de faire de toi un roi, te valorisant à son détriment? ]

-> Le jour de roch 'Hodech Elloul (la ligne droite avec Roch Hachana et Kippour), un panneau était accroché à l'entrée du beit midrach de Kelm, en Lituanie : "Le royaume divin est soutenu par l'unité des serviteurs" (a'hdout ha'avadim hi kiyoum haMal'hout).
Ce rappel, apparaissant à un moment où l'introspection et la croissance personnelles étaient au premier plan de l'esprit des étudiants, les incitait à se concentrer sur l'autre.
Alors que nous réaffirmons qu'Hachem est le centre de notre existence, nous devons reconnaître que le couronnement de Hachem en tant que roi n'est possible que lorsque nous pratiquons l'amour du prochain et que nous sommes tous ensemble.

-> Le Chlah Hakadoch explique que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même (véhaavta léréa'ha kamo'ha) est "le fondement sur lequel repose le monde" (haréguel ché'haolam omed alav), et la forme la plus élevée de l'amour d'Hachem".

Ce n'est que lorsque nous reconnaissons l'amour d'Hachem pour le peuple juif et que nous renforçons notre amour les uns pour les autres que nous pouvons proclamer l'unité d'Hachem et accepter le joug de la souveraineté du Ciel (ol mal'hout chamayim).
[il y a une dynamique réciproque : plus je suis conscient que je suis important et aimé aux yeux d'Hachem, malgré mes défauts/fautes, plus je réalise qu'autrui est important et aimé aux yeux d'Hachem, peu importe le comportement qu'il peut avoir actuellement.
En aimant un autre juif malgré que cela ne me soit pas naturel, je renforce l'idée que papa Hachem m'aime aussi constamment, en toute situation. ]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) identifie l'amour envers un autre juif (ahavat Israël) comme la clé pratique de l'amour divin : Hachem n'aime que ceux qui aiment le peuple juif.
Dans la mesure où notre amour pour les autres juifs grandit, l'amour d'Hachem pour nous grandit également ... C'est comme un père qui aime quelqu'un qui a un amour sincère pour ses enfants.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

-> Le Maor vaChémech dit que cette mitsva est le "yessod kol haTorah koula", le fondement de toute la Torah.

-> Le Baal haTanya enseigne que cet amour est un instrument, un moyen permettant "d'aimer Hachem, votre Dieu". C'est ce qu'explique l'affirmation suivante : "Quiconque est agréable à l'homme est agréable à D."

Il enseigne aussi : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est un commentaire et une explication de "Tu aimeras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,5). En effet, lorsque l’on aime un juif, on aime Hachem. Car chaque juif porte en lui [véritablement] une parcelle de Divinité (voir Séfer HaTanya I, 2 sur Iyov 31,2).
Ainsi, lorsque l’on aime un juif, lorsque l’on aime la partie profonde de son être, on aime Hachem.

-> Le lien étroit entre "l’amour de D." et "l’amour du prochain" est confirmé par la guématria.
La valeur numérique du Commandement d’aimer Hachem : "véAhavta ét Hachem Elokékha - וְאָ֣הַבְתָּ אֵת ה׳ אֱל־ֹהֶיךָ - Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5) est exactement égale à la valeur numérique (907) du Commandement d’amour de tout juif : "véAhavta léRéakha kamokha ani Hachem - וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָמּוֹך אֲנִי ה׳ - Tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem (Kédochim 19,18).
Ainsi, ne doit-on pas faire de différence entre l’amour d’Hachem, les Commandements envers Lui, et l’amour d’Israël, les Commandements envers autrui.
Celle d'aimer notre prochain est enracinée dans l'unicité de D.

-> Le premier discours que le rabbi de Loubavitch prononça lorsqu'il accepta la direction du mouvement Loubavitch fut une "déclaration" selon laquelle les 3 amours : l'amour d'Hachem, l'amour de la Torah et l'amour du prochain, ne font qu'un, sont entrelacés et forment une véritable unité.
Il ne s'agit en aucun cas de trois valeurs concurrentes, mais d'aspects complémentaires d'un seul et même amour.

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-> Nos Sages insistent sur l'importance suprême d'étudier la Torah. Or, selon la guémara Shabbath 127a : "Accueillir un invité est plus grand que de se lever tôt pour aller au beit midrach étudier la Torah" (guédola hakhnassat orkhim kéhachkamat beit hamidrach).

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Guémulout 'Hassadim 4,2) explique qu'en se rendant au beit midrach, on honore la Torah, mais que l'hospitalité envers les invités (hakhnassat orkhim), est un hommage à Hachem lui-même.
La bonté envers un autre juif, parce qu'il est un reflet d'Hachem, est "considéré comme honorant D. directement" (nechshav kevod haShechinah atsma).
Et c'est même "plus grand que d'honorer la Torah" (yoter min haTorah).

-> Selon nos Sage, lorsque nous faisons des actes de bonté à autrui, par cela nous activons et donnons de la force à la part de divinité latente en nous. Ainsi, au lieu d'interrompre notre service Divin (où nous nous lions davantage avec Hachem), faire du 'hessed à autrui est une continuation de notre avodat Hachem.
[on pourra se rapprocher d'un sage en Torah pour fixer un bon équilibre dans notre vie, entre étude de Torah, acte de 'hessed, ... ]

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-> Rabbi Shlomo Carlebach disait : "Mes amis, je veux regarder chaque être humain dans le monde, et il doit être clair pour moi que cette personne, à ce moment précis, est la plus belle chose au monde".

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-> Le Baal HaTanya (Tanya - chap.32) explique que c'est une mitsva de haïr le mal qui existe dans une personne tout en aimant l'étincelle cachée de la divinité qui réside en elle, l'étincelle divine qui anime son âme.
Cette étincelle éternelle pure de divinité (partie d'Hachem) est présente même chez le plus spirituellement dépravé de nos concitoyens juifs ; elle est simplement cachée.

-> Le rav Nathan Tsvi Finkel, l'Alter de Slabodka, comparait les juifs engagés dans des actes répréhensibles, même les soi-disant réchaïm, à des rois endormis. Même endormi, un roi reste un roi.
Même lorsqu'un juif est tombé dans un sommeil spirituel, lorsque sa sainteté est endormie, il mérite néanmoins le respect et l'honneur réservés à la royauté. Comme une pierre précieuse inestimable tombée dans la poussière, un juif qui est tombé reste un juif.

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-> L'amour que l'on doit éprouver envers D. se reconnait à travers l'amour que nous portons à autrui.
[Baal Chem Tov]

-> La preuve qu'un homme aime D. est dans l'amour qu'il porte aux autres.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

-> Il nous est ordonné d'aimer chaque membre de peuple juif avec un ahavat néfech, un "amour de l'âme" (qui est une partie Divine).
[séfer ha'Hinoukh - mitsva 243]

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-> Un tsadik fait paraître tous les autres tsadikim (justes) devant Hachem en plaidant en leur faveur et en trouvant leurs mérites.
[rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - parachat Noa'h 7,1 ]

[ainsi une personne juste (tsadik) aux yeux d'Hachem est celle qui voit les autres comme justes, prenant leur défense. ]

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-> En ce qui concerne la mitsva de vé'ahavta (aimer), le Rambam et d'autres demandent : "Comment peut-on nous ordonner d'aimer, de ressentir quelque chose, d'avoir certaines émotions?"

Le Sfat Emet (sur Vaét'hanan) déclare que la question est elle-même la réponse : "Il existe en chacun de nous un réservoir naturel d'amour pour Hachem et d'amour pour les autres juifs. C'est en fait ainsi que nous sommes."

-> Selon le rav Simcha Zissel de Kelm, l'amour d'autrui ne vient pas toujours intuitivement ou facilement : "Il faut s'habituer progressivement à aimer les créatures d'Hachem jusqu'à ce qu'on se réjouisse naturellement de la bonne fortune de l'autre, tout comme on se réjouirait naturellement de sa propre fortune ou de celle de ses enfants."

Une jeune femme a demandé au rabbi de Loubavitch une bénédiction pour surmonter ses traits de comportement égoïstes. Elle pensait que son égocentrisme l'empêchait de nouer des relations, et elle avait du mal à sortir avec des gens et à trouver son bon zivoug.
En réponse, le Rabbi a conseillé à la jeune femme d'accomplir de petits actes de bonté tout au long de la journée, en commençant par tenir la porte aux personnes qui vivent dans son immeuble. Lorsque nous nous conditionnons à donner aux autres, nous pouvons lentement, progressivement, atteindre les sommets de la vé'ahavta.

Nous aimons ceux à qui nous donnons : "Si tu veux avoir une relation d'amour avec ton prochain, fais-lui du bien" (Déré'h Erets Zouta 2).
Lorsque nous consacrons notre temps, nos efforts et nos ressources à une relation, la personne ou la cause devient plus chère à nos yeux.
[d'une certaine façon par cela nous mettons de notre personne en l'autre, et on aime alors plus facilement autrui, qui a une partie de nous (nos efforts) en elle. ]

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-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) ; c'est un principe fondamental de la Torah" (zé klal gadol baTorah - guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4).

Le rav Gershon Edelstein dit que si les midot d'une personne sont incomplètes, toutes les mitsvot qu'elle accomplit sont entachées et incomplètes.
Puisque "tu aimeras ton prochain comme toi-même" est une règle fondamentale de la Torah, il s'ensuit que si notre [middah de] ahavat ha'briyot n'est pas complète, cela ternit toutes les bonnes actions que nous accomplissons, et toute notre Torah et nos mitzvos sont également incomplètes.

-> Selon le Zohar : "Le peuple d'Israël, la Torah et Hachem, ne font qu'un".
Lorsqu'ils sont consciemment liés à la véahavta, chaque prière, chaque séance d'étude de la Torah et chaque acte de téchouva restaurent l'unité de ce saint cosmos. Et lorsque nous pratiquons la véahavta, nous soutenons l'intégralité de la Torah, car chaque juif est une lettre dans le rouleau de la Torah.
Par la véahavta, nous relions les âmes incomplètes à leurs racines dans la nation, ce qui est en soi une forme de téchouva, un retour à la plénitude, à l'unité originelle. Il s'agit d'un klal gadol de la Torah, le principe fondamental et sous-jacent de la Torah.

-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant de commencer à prier, nous devrions déclarer, avec une résolution sincère : "Haréni mékabel alaï ... - j'accepte par la présente le commandement positif d'aimer mon prochain (juif) comme moi-même".
L'amour d'autrui est une condition préalable à l'entrée dans le monde de la prière. En nous reliant au peuple juif, nos prières se fondent avec celles de nos frères et sœurs juifs du monde entier, et nos efforts se complètent, comme les différents membres d'un corps.

Rabbi Pin'has de Koritz va jusqu'à dire qu'une prière prononcée sans l'intention de se lier "au nom de tout Israël" (béchem kol Israël), à l'ensemble collectif du peuple juif, "éno téfila" = n'est pas considérée comme une prière".

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-> Dans sa discussion sur la mitsva d'ahavat Israël (aimer son prochain juif), le séfer ha'Hinoukh (mitsva 243) écrit :
"Celui qui traite son prochain avec amour, paix et amitié, qui recherche son bien et se réjouit de son bien, celui-là, le verset dit : "Israel, par qui Je suis glorifié" (Yeshayahou 49,3)."

=> on voit que plus on aime notre prochain juif, plus on contribue à glorifier Hachem!

[en grandissant autrui à nos yeux, on grandit Hachem dans le monde! ]

Le vin à Pourim

+++ Le vin à Pourim :

+ Comme les deux boucs :

-> Le séfer Ohev Israël écrit qu'il s'agit d'une obligation surprenante, car nous ne trouvons nulle part dans la Torah que quelque chose de bon est venu de la consommation abondante de vin.
[nos Sage emploient le terme 'hayav (obligation), et selon le rabbi de Sanz cela implique que l'on doit boire avec abnégation (messirat néfech).]

Le Ohev Israël poursuit en expliquant qu'Esther a invité A'hachvéroch et Haman à un festin. Il dit que lors de ce festin, Esther a accompli la même chose que le Cohen Gadol lorsqu'il envoyait les deux boucs à Yom Kippour.
Il explique longuement comment A'hachvéroch et Haman étaient comparables à deux boucs et comment Esther s'en est servie pour le bien du peuple juif.
Il écrit que nous accomplissons la même chose lorsque nous buvons du vin à Pourim. Nous atteignons également le niveau du Cohen Gadol lorsqu'il envoyait les boucs, et c'est pourquoi il est dit que Pourim est un jour comme Yom Kippour.

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+ Comme un jeûne d'une semaine entière :

-> Le rav Tsvi Hirsch de Ziditchov écrit dans une lettre à ses 'hassidim : "Je vous demande de vous réjouir le jour de Pourim. Quiconque boit à Pourim est comparable à quelqu'un qui jeûne d'un Shabbat à l'autre".

Nous pouvons ajouter à cela qu'il est dit dans le Siddour Rabbi Shabsi (Ségoulot haTaanit) : "Si quelqu'un veut faire téchouva mais craint de ne pas vivre assez longtemps pour jeûner suffisamment de jours pour expier ses fautes, elle doit s'engager à hâter sa téchouva en jeûnant de Shabbath à Shabbath, car cela a la même valeur que 65 000 jeûnes".

Par conséquent, lorsqu'une personne boit et fait la fête à Pourim, ce qui est considéré comme un jeûne de Shabbat à Shabbat, cela constitue une source considérable d'expiation de ses fautes.

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+ Créer le succès dans les affaires :

-> Le séfer Yitav Panim explique les mots de la guémara (Erouvin 82b) : "rav'ha livchima chékhi'ha" (qui signifie littéralement qu'il y a toujours de la place dans l'estomac pour les sucreries).

Le verset (Esther 4,14) dit : "réva'h (רֶוַח) véhatsala ya'amod laYéhoudim" (l'abondance et le salut surgiront pour les juifs).
Aujourd'hui, nous pouvons recevoir cette abondance de bonté en remplissant l'obligation de boire et de faire la fête à Pourim.
En conséquence, la guémara dit que "rav'ha" (רַוְוחָא), une grande abondance, va à ceux qui sont "bésoumé" (éméchés par le vin du festin) à Pourim.

Michloa’h Manot

+++ Michloa'h Manot :

+ Hachem accomplit la mitsva de Michloa'h Manot :

-> Le rav Yé'hezkel de Shinova (Divré Yé'hezkel Ha'hadach - au nom du Pri Tsadik) écrit que tout comme Hachem accomplit toutes les mitsvot, Il accomplit également la mitsva de Michloa'h Manot.
Comment accomplit-il cette mitsva? En procurant au peuple juif, en ce jour, le pardon (la mé'hila, la séli'ha, la kappara), des enfants, la vie et des moyens de subsistance.

Il explique que lorsque le verset (Esther 9,22) dit que les Michloa'h Manot sont envoyés "ich léré'éou", (d'une personne à son prochain), la personne auquel il est fait référence est Hachem, qui envoie des "cadeaux" en ce jour à Son "prochain", qui est le peuple juif.

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+ Aider à surmonter le yétser ara :

-> Le Beit Avraham (léPourim) explique les mots "quiconque tend la main (pochét yad), donnez-lui" en disant que les mots "pochét yad" peuvent signifier deux choses différentes. Il peut s'agir d'une personne qui surveille ses mains pour s'assurer qu'elles ne fassent rien de mal ou qu'elles ne nuisent pas à autrui de quelque manière que ce soit. Une telle personne a la possibilité d'étendre ses mains vers Hachem pour demander ce dont elle a besoin, et cela lui sera donné.

Il peut également s'agir d'une personne qui utilise ses mains pour nuire à autrui. Comme ses mains sont impures, il les "tend", pour ainsi dire, pour montrer à Hachem qu'il n'a pas de bonnes mains, et il Lui demande de remplacer les mains qu'il a par des mains bonnes et pures. Une telle personne voit sa demande exaucée à Pourim et reçoit de "nouvelles mains".

Il est dit dans un verset de Méguilat Esther (9,25) qu'A'hachvéroch a ordonné de "retourner sa mauvaise pensée qu'il avait conçue contre les juifs".
Un autre verset (Esther 8,7) indique qu'A'hachvéroch a ordonné que Haman soit pendu "parce qu'il a porté la main sur les juifs". Ceci est une allusion au fait que certaines personnes ont un yétser ara puissant qui les pousse à avoir de mauvaises pensées, tandis que d'autres sont persuadées par le yétser ara d'utiliser leurs mains d'une mauvaise manière.
À Pourim, Hachem les aide toutes les deux. Il envoie le "Michloa'h Manot" à tous ceux qui tendent la main et les aide à surmonter leurs mauvaises pensées et leurs mauvaises actions.

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+ Sauver l'âme :

-> Le séfer Imré Noam (léPourim - ot 34) écrit que les lettres du mot "Manot" peuvent être un acronyme pour : véhitsalta nafchi michéol ta'htiya - Téhilim 86,13 - Sauve mon âme du purgatoire).
Il dit que cela ne se réfère pas seulement à Pourim. Au contraire, chaque jour de l'année, Hachem offre des "Manot" (cadeaux) à chaque juif en permettant à nos âmes d'être sauvées des profondeurs de la dépravation.
[à Pourim, on se rappelle et on fête cela. Merci Hachem! ]

Les Matanot La’Evyonim

+++ Les Matanot La'Evyonim :

+ En mémoire de Moché Rabénou :

-> Le midrach (Esther rabba 7) raconte qu'Eliyahou Hanavi est allé voir Moché Rabénou et lui a parlé du décret d'Haman. Il lui demanda de prier pour que le décret soit annulé. Moché répondit : "Y a-t-il quelqu'un dans le monde qui puisse prier avec moi?".
Eliyahou lui dit : "Il y a un tsadik nommé Mordé'haï qui le fera."

Moché demanda à Eliyahou de dire à Mordé'haï de faire la prière, ce qu'il fit. Moché et Mordé'haï prièrent en même temps et, grâce à leur prière commune, la nation fut sauvée.

Le Alchikh Hakadoch (Esther 9,22) et le Ralbag écrivent qu'à cause de cela, Mordé'haï décréta que des Matanot La'Evyonim devrait être donné chaque année à Pourim pour l'âme de Moché.

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+ Hachem accomplit la mitsva de Matanot La'Evyonim :

-> Rabbi Tsadok haCohen (séfer Pri Tsadik - Pourim - ot 1) écrit qu'Hachem accomplit toutes les mitsvot de la Torah. Il réalise la mitsva de Matanot La'Evyonim, et pourvoit aux besoins de quiconque tend la main vers Lui en envoyant des délivrances (yéchouot) dans tous les domaines.

Pourim & Tsédaka

+ Pourim & Tsédaka :

+ Le pouvoir de la Tsédaka à Pourim :

-> Le séfer Ohr haMeir cite nos Sages (Yalkout Michlé 942, voir aussi Téchouvot haRachba - 'helek 1,93) qui affirment que même après l'annulation de toutes les autres fêtes, Pourim subsistera. Il explique que cela est vrai car chaque année à Pourim, la même illumination qui s'est produite à l’époque de Mordé'haï et d’Esther se réveille de nouveau, et cela sera vrai pour l'éternité.

Le Ohr haMeir explique que c’est la raison pour laquelle il est obligatoire de donner de la tsédaka à Pourim, car la charité a le pouvoir d’éveiller cette lumière divine et de nous sauver du Satan et de toutes les formes de mal, car "la tsédaka sauve de la mort".

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+ Donner la tsédaka avec joie :

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Kédoucha Chniya léPourim) écrit longuement sur l'importance de donner de la tsédaka à Pourim. Il explique que, même s’il faut faire la charité toute l’année, il faut être particulièrement joyeux en donnant la tsédaka à Pourim, car lorsqu’on fait preuve de bonté envers un pauvre à Pourim, Hachem agit en retour envers nous, envers tous les êtres vivants et envers toutes les entités divines. Cela engendre une joie accrue dans tous les mondes (inférieurs et supérieurs).

Il cite le Baal Shem Tov pour expliquer le verset qui dit "Hachem est mon ombre" (Téhilim 121,5), signifiant que, tout comme l’ombre d’une personne imite ses actions, Hachem imite nos actions, pour ainsi dire. Par conséquent, si nous traitons les autres avec bonté et leur procurons de la joie, Il nous traite avec bonté et nous procure de la joie.

Le rabbi de Berditchev poursuit en disant que cela suscite la joie même dans les mondes supérieurs et que lorsque l'âme de celui qui a fait la charité monte au Ciel, tous les anges et toutes les âmes des défunts l'enlacent et l'embrassent en remerciement de la joie qu'il a créée pour eux.

Il conclut : "Loué soit l'homme qui crée de la satisfaction pour son Créateur et qui est très heureux d'accomplir toutes les mitsvot, en particulier la mitsva de tsédaka et de matanat la'evyonim, et qui le donne avec beaucoup de joie.
Ne pensez pas, D. préserve, que vous devriez être radin parce que vous perdez de l'argent en le donnant aux pauvres. Au contraire, puisque vous accomplissez la bonté dans tous les mondes, Hachem multipliera votre valeur par mille et vous bénira, comme Il l'a promis ...
Ceci est d'autant plus vrai que donner des dons crée une grande abondance de bien dans ce monde ... Par conséquent, puisque vous créez du bien dans ce monde, il est certain que vous recevrez richesse et honneur pour Le servir."

Haman & le pouvoir de chaque parole et de chaque pensée

+ Haman & le pouvoir de chaque parole et de chaque pensée :

-> La guémara (Guittin 57b) affirme que des descendants d'Haman étudiaient la Torah à Bné Brak.
Le Shem miShmouel (parachat Tétsavé 5680) écrit que Haman mérita cette récompense car, comme le rapporte le midrach, alors qu'il conduisait Mordé'haï à cheval dans les rues de la ville, il s'exclama : "J'ai dit dans ma tranquillité que je ne faiblirai jamais. Hachem, par Ta volonté, Tu as élevé ma montagne pour qu'elle soit puissante, Tu as caché Ta face et j'ai été effrayé" (Téhilim 30,7-8).

Le racha Haman admit que tout ce qui se passait venait d'Hachem. Ce faisant, il réveilla la bonne part de lui-même, cachée en lui, et la sépara de ses mauvaises parts. Cette bonne part le quitta et se réincarna finalement dans ses descendants, qui continuèrent à étudier la Torah.

Le Shem miShmouel conclut : "Cela nous enseigne que même si quelqu’un se trouve dans une situation très difficile, il doit savoir que même une bonne parole ou une bonne pensée est très puissante. Même si cela ne l’aide pas, un jour viendra où cela lui sera d’un grand secours, car on ne peut ni imaginer ni décrire la puissance de ces choses."

Lecture de la Méguila

+++ Lecture de la Méguila :

+ Le pouvoir de chaque mot :

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique le pouvoir de la lecture de la Méguila et écrit :
"Il faut être enthousiaste à l'idée d'écouter la lecture de la Méguila. Lorsqu'on l'entend, on doit se préparer à accepter à nouveau le joug de la Torah et des mitsvot avec joie.
On doit avoir à l'esprit de purifier tous les mondes, même ce monde physique, qui est également purifié par la lecture de la Méguila.
On doit se réjouir d'être en mesure de créer cette pureté et d'accomplir le verset : 'Hachem se réjouit de Son œuvre' (Téhilim 104,34).

Il faut garder à l'esprit que chaque mot de la Méguila crée une illumination et que chaque mot crée un ange. Il faut se réjouir de la façon dont chaque mot amène Hachem à se réjouir et à créer un nouvel ange ....
Hachem se réjouit lorsque le peuple juif lit la Meguila et purifie ainsi tous les mondes et toutes les âmes.
Chaque mot crée de la satisfaction (na'hat roua'h) pour notre Créateur ... et Hachem instille dans nos cœurs le désir de Le servir avec un cœur plein et d'observer les mitsvot."

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+ Écouter la Méguila, ne serait-ce qu’une fois, en vaut la peine :

-> Une année à Pourim, le rav de Satmar déclara avec émotion : "Cela vaut la peine de venir dans ce monde, ne serait-ce que pour un seul Pourim et entendre la lecture de la Méguila. Rien que pour cela, le monde entier aurait valu la peine d’être créé. "
Si le monde avait été créé pour une seule lecture de la Méguila, cela aurait été suffisant. [tellement c'est quelque chose de grand! ]

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+ Rectification de toutes les fautes :

-> Le rabbi de Vildenick affirme que la racine du mot "Méguila" est "gilouï" (révélé). Cela indique que la lecture de la Méguila rectifie tous les fautes "révélées" (y compris "gilouï arayot).

-> De même, le séfer Atérets Yéchoua (Noussa'h haMéguila - ot 52) écrit que la lecture de la Méguila peut réparer tous les dommages causés par nos fautes.

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+ Mériter les enfants, la vie et la subsistance :

-> La guémara (Méguila 4b) affirme que "les yeux des pauvres s’élèvent à la lecture de la Méguila".
Le séfer Tiféret Shlomo explique que la lecture de la Méguila crée des influences positives qui génèrent des enfants (une descendance), la vie et la subsistance du peuple d’Israël.
C’est pourquoi il existe une halakha (Choul’han Aroukh - Ora'h 'Haïm 670,17) qui prescrit d’étaler tout le rouleau de la Méguila comme une lettre, symbolisant ainsi la diffusion de ces bonnes influences à travers le monde.

-> Le séfer Atéret Yéchoua (léPourim - ot 14) explique cette guémara en citant nos saints séfarim (voir le Panéa'h Raza - chaar Ha'amida 20) selon lesquels [dans le Téhilim Achré] la première et la dernière lettre des mots "potéa'h ét yadé'ha" (ouvre ta main) forment deux noms d'Hachem, propices à la subsistance.
Les lettres des mots "al mikra Méguila" ont la même valeur numérique que ces lettres, ce qui indique que la lecture de la Méguila crée le même type d'influence positive pour la parnassa.

-> Le rabbi de Munkatch (séfer Chaar Yissa'har) écrit que le mot "Méguila" a la même guématria que le mot "mazla". Ceci suggère que la lecture de la Méguila peut améliorer le mazal d’une personne et lui assurer des enfants, la vie et la subsistance.