Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici les années la vie de Sarah" ('Hayé Sarah 23,1) = un homme qualifié de "vivant" est un homme qui ne s'inquiète d'aucune situation et est heureux en toute circonstance!" [grâce à sa confiance en Hachem]
C'est à ce propos que la Torah dit : "Et tu choisiras la vie" (Nitsavim 30,19).
[Beit Avraham - 'Hayé Sarah]

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-> b'h, issu du divré Torah : J'ai confiance, donc je vis! : https://todahm.com/2022/11/24/37949

Il n'y a pas de plus grande joie que la révélation de l'âme, pas de plus grand bonheur que le triomphe de la spiritualité sur le monde matériel.
[Sfat Emet - 5660]

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-> Le Sfat Emet y illustre cela :
le midrach (Yalkout Chimoni 725) interprète : "le jour de ta joie" (béyom sim'hatkhem - ביום שמחתכם - Béaaloté'ha 10,10) comme une allusion au Shabbath.
Avec l'arrivée de notre âme supplémentaire, nous recevons un ajout de spiritualité, et par conséquent nous avons une augmentation de notre joie [au point où Shabbath est appelé : "le jour de ta joie"].

-> Ailleurs, le Sfat Emet (5657) prend l'exemple de la fête de Souccot qui est appelée : "zman sim'haténou" (le temps de notre joie).
Il écrit :
Chaque juif a une mission spéciale dans la vie et reçoit des capacités uniques pour lui permettre de remplir cette mission. Il est doté d'une âme (néchama) pour l'aider à atteindre ses objectifs spirituels.
Ainsi, nous avons tous un grand potentiel de grandeur, et pourtant nous sommes souvent loin de réaliser notre potentiel. Cet échec est causé par la faute, qui souille notre âme et érode sa capacité de croissance spirituelle. Chaque fois qu'un juif faute, une partie de son âme est affaiblie.
Chaque année à Yom Kippour, le juif retourne à Hachem. Puis à Souccot, Hachem rend au juif son âme rejetée par la faute ...
A Souccot, le juif sensible sent que son âme, sa capacité de croissance spirituelle, est redevenue la sienne [toute pure et éclatante].

[selon le Sfat Emet, Hachem nous dit : "Revenez à Moi [c'est Yom Kippour] et Je reviendrai à vous [c'est Souccot]" (Mala'hi 3,7).
(ainsi, Souccot est un "moment de notre joie" car suite à notre téchouva nous recevons toute la spiritualité et la présence d'Hachem que nos fautes ont pu réduire, et cela provoque de la joie authentique!) ]

"Parmi les juifs, il n'y a pas de force unificatrice plus grande que la Torah.
Malgré toutes les différences, les juifs partagent tous un héritage commun, la Torah.
Chaque juif, même le moins sachant [en Torah], a une part dans la Torah ... un aspect de la Torah dans lequel il excelle ...

Le plus la Torah est étudiée, le plus l'unité l'emporte. "
[Sfat Emet - 5651]

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-> A Sim'hat Torah, nous célébrons l'unité parmi les juifs. Alors que nous terminons la Torah, nous nous rappelons que le véritable but de l'étude de la Torah est de créer une communauté juive unie ...
En fêtant notre finalisation de la Torah, nous faisons allusion que l'effet final de l'étude de la Torah sur les juifs est de parvenir à l'émergence d'une nation unie par la Torah.
[Sfat Emet - 5654]

La sainteté des actes préparatifs au Shabbath

+++ La sainteté des actes préparatifs au Shabbath :

+ "Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" (Yitro 20,7)

-> Le Ramban explique ce commandement ainsi :
"Après nous avoir ordonné de croire en le Nom unique de D. ... Il nous a ordonné de faire un signe et un souvenir permanent montrant qu'Il a tout créé. Ce [signe] est la mitsva de Shabbat.
A un niveau simple, il est dit que c'est une mitsva de nous souvenir du Shabbat chaque jour afin que nous ne l'oublions pas ou ne le confondions pas avec les autres jours, car, en nous souvenant de lui constamment, nous nous souviendrons sans cesse de la création du monde et reconnaitrons en permanence que le monde a un Créateur."

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-> "Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" (zakhor léyom haShabbath lékadécho)

-> Rachi commente : le mot zakhor signifie : Appliquez-vous à vous souvenir toujours du jour du Shabbath, de telle manière que s’il vous advient un bel objet, vous le mettrez de côté pour Shabbath.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) explique :
Selon Rachi, il semble que le mot "lékadécho" (pour sanctifier le Shabbat) évoque le but de ce précepte. Nous devons "nous souvenir" de Shabbat pendant la semaine afin de le "sanctifier" et de l'honorer. En réservant des aliments de choix pour le Shabbat, nous montrons que le Shabbat est un jour saint au statut et au sens particuliers.
[l'univers physique tout entier devait être créé avant le Shabbath ; car sans l'existence d'un monde physique, Shabbath n'aurait rien eu à élever et à sanctifier. ]
[...]
Lorsqu'un homme fait de la préparation de tous ses besoins physiques un acte de préparation au Shabbat, il démontre qu'il accomplit ses activités physiques dans le but de créer de la sainteté.
Il élève ainsi ces activités et les imprègne de sainteté.
Lorsque les pensées d'un homme sont constamment dirigées vers la sainteté du Shabbat, il introduit la force spirituelle du Shabbat dans le reste des jours de la semaine. Il peut ainsi réaliser l'essence même du Shabbat, son statut en tant que but de toute la création, même pendant la semaine.

Le Maor vaChémèch (Vayélé'h 35,1) dit que la sainteté du Shabbat repose sur la personne pendant qu'elle prépare le Shabbat.
Superficiellement, cela semble difficile à comprendre, car ces préparations ne semblent être pas plus qu'un acte constituant une condition préalable à la mitsva sans signification intrinsèque (un hekhchèr mitsva). Pourquoi la sainteté de Shabbat serait-elle présente quand un acte profane est accompli?
D'après nos propos, la réponse est très claire. Le but de Shabbat est de sanctifier le monde physique. Telle est l'essence du Shabbat, et c'est ce qui fait du Shabbat "le but de la création du ciel et de la terre".
Les préparatifs matériels du Shabbat représentent la réalisation de ce but, car ils sont empreints de sainteté du fait de leur but. Il est tout à fait logique qu'eux aussi s'imprègnent de la sainteté du Shabbat.

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-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Yitro 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> "souvenez-vous du jour de chabbat pour le sanctifier" = cela peut être compris en conjonction avec les actions de Shamaï. Si Shamaï rencontrait un animal supérieur à tout moment de la semaine, il dirait que cela devrait être mis de côté pour Shabbat. S’il rencontrait plus tard un meilleur animal, il désignait alors celui-ci plutôt pour chabbat (guémara Bétsa 16a ; voir Michna Broura 250:2).
=> Ainsi, לקדשו (lékadécho - pour le sanctifier) est une contraction de לקדש ו (lékadéch vav) = pour sanctifier Shabbat avec les 6 jours de la semaine, car ו a une guématria de 6.

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-> "Elazar, fils de 'Hanania, fils de Hizkiya, fils de 'Hanania, fils de Garon, dit : 'Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier' [signifie que] tu dois t'en souvenir depuis le premier jour de la semaine : si tu trouves un aliment de choix, tu dois le préparer pour Shabbat.
Rabbi Its'hak dit : il ne faut pas compter [les jours de la semaine] comme les autres comptent, mais compter d'après le Shabbat."
[Mékhilta - Yitro - Massèkhta déBa'hodèch ch.7].

-> Selon la guémara (Beitsa 16a) :
"On dit que Chamaï l'Ancien a mangé toute sa vie en l'honneur du Shabbat. S'il trouvait un animal de choix, il disait : 'C'est pour Shabbat'. S'il en trouvait ensuite un meilleur, il mettait le deuxième de côté et mangeait le premier [qui avait été réservé pour Shabbat]".
Rachi (Beitsa 16a) explique : "Ainsi, il mangeait [le premier] afin de pouvoir manger le meilleur le Shabbat, et de ce fait, la consommation du premier était [considérée] en l'honneur du Shabbat".

D'après ce qu'on a vu précédemment, une autre explication est possible de cette guémara : comme Chamaï l'Ancien réservait chaque mets de choix pour Shabbat, et allait jusqu'à mettre de côté toute chose qu'il considérait meilleure que celle qu'il avait déjà réservée, il sanctifiait chaque consommation d'aliments même pendant la semaine. Sa conduite montrait que toutes ses activités étaient guidées par des considérations spirituelles dans le but d'atteindre la sainteté.

Le juif d'aujourd'hui survit non seulement grâce au mérite de sa propre prière, mais aussi grâce aux prières des générations précédentes pour notre bien-être spirituel ...
Chaque génération reçoit du passé : nous sommes nourris par l'héritage de nos ancêtres et nous tirons notre force de nos parents, et à notre tour nous laissons un héritage pour le futur.
[Sfat Emet - 5665]

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[nos prières sont faites au pluriel afin de s'inclure parmi tous les juifs vivants actuellement (la collectivité d'Israël), mais d'une certaine façon nous y incluons également tous les juifs à venir. Il y a une réelle relation entre les générations : chacune bénéficiant de celles passées!
Chaque prière que nous faisant à forcément un impact (que ce soit sur un juif actuellement quelque part dans le monde, ou bien qui va naître ultérieurement). Par exemple, si j'ai davantage d'envie de spiritualité, que j'ai eu une réfoua chéléma, ... c'est peut-être grâce à un juif "ordinaire" qui a prié pour cela il y a des centaines d'année.
De plus, on remarque que les prières permettent d'unir les juifs entre eux, au travers toutes les générations.
Le peuple juif est à tout moment, considéré comme une seule entité (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a). Ainsi, après notre mort on nous montrera toutes les prières qu'on aurait pu faire et qu'on n'a pas faites, et tout le bien qui à cause de cela n'a pas été fait pour les juifs à travers les générations (ex: tel juif aurait pu faire téchouva grâce à ma prière, et lui et sa descendance vivre selon la Torah générant à leur tour plein de positivités spirituelles). C'est cela les vraies souffrances du monde à Venir : prendre conscience des conséquences du fait de n'avoir pas exploité nos potentialités comme il le fallait (libre arbitre oblige). ]

+ Avant de lire les Pirké Avot, nous avons l'habitude de lire : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" ( = tout Israël a une part dans le monde à venir - michna Sanhédrin 10,1).
Cette michna emploie le présent "a" plutôt que le futur "aura". Cela suggère que les 2 mondes peuvent converger.
Dans la mesure où un juif mène une vie centrée sur la Torah, il peut profiter des trésors spirituels du monde à Venir même dans ce monde.
Par la Torah, un juif peut transformer chaque jour de sa vie en une expérience bénie et pleine de sens.
[Sfat Emet - 5632 ; 5660]

"Et la Terre n'était que chaos et les ténèbres régnaient sur l'abîme ... D. dit que la lumière soit et la lumière fut" (Béréchit 1,2-3)

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch expliquait ainsi ce verset :
lorsque l'homme se trouve dans les ténèbres et qu'il ne perçoit aucune lueur d'espoir, il dira : Hachem que la lumière soit, éclaire-moi de Ta lumière!
Et D. répondra alors à ses suppliques : "Et la lumière fut", et les jours de lumière reviendront alors éclairer son existence.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Il est inutile de préciser en quoi cela nous concerne : chaque homme dans sa vie traverse maintes circonstances où il a l'impression que son monde est plongé dans les ténèbres. Il se désespère alors en pensant qu'à cause de ses fautes, son avenir est définitivement voué à l'échec. Il se lamente en s'imaginant que sa vie est anéantie.
Qu'il sache alors que ''tel est l'ordre naturel du monde" et qu'il s’arme de patience en ayant confiance en Hachem, car l'aube est sur le point d'éclairer à nouveau son existence.

Le problème est que le yétser ara tente de nous rappeler sans cesse les mauvais souvenirs : "Souviens toi ce que tu as fait. Et surtout n'oublie pas que déjà plusieurs fois, tu as commencé à bien faire et tu as abandonné à chaque fois en cours de route. A quoi cela t'avancera-t-il de recommencer encore une fois?"

L'attitude à adopter face à l'agresseur est avant tout de ne pas regarder en arrière, de ne pas s'appesantir sur ses échecs. La Torah débute par la lettre "bét" (ב) du mot Béréchit et non par la lettre "aléph", la première lettre de l'alphabet, pour nous enseigner que lorsque nous commençons à servir Hachem et à étudier Ses préceptes, il faut imiter la lettre "bét" (ב) qui est fermée de tous les côtés hormis à l'avant et ne regarder que vers l'avenir et non vers les fautes et les échecs passés.
La lettre "bét" (ב) possède en outre une petite excroissance en arrière évoquant la nécessité de ne pas reléguer ces revers entièrement aux oubliettes, mais de les utiliser pour se préserver à l'avenir.
Cette attitude devra toutefois être modérée à l'instar de la taille minuscule de cette excroissance.

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-> Le Sforno (Béréchit 6,7) explique que lorsque Hachem repoussa l'offrande de Caïn, Il lui dit : "Pourquoi ton visage est-il abattu, si tu t'améliores, tu y arriveras" voulant lui signifier que lorsqu'il existe une réparation possible au dommage provoqué, il n'y a pas lieu de se lamenter sur ce qui s'est passé. Mais il faut s'efforcer au contraire d'être tourné vers l'avenir afin d'obtenir cette réparation.

Peu importe à quel point on peut s'égarer, en chaque juif il ne pourra jamais s'éteindre l'amour sincère pour le Créateur [Hachem] et l'étincelle de judaïcité, comme le dit le prophète : "véamé'h koulam tsadikim" ("Et ton peuple ne sera composé que de tsadikim" - Yéchayahou 60,21).
Ainsi à un égard, chaque juif est totalement tsadik (juste), en ce sens que sa part intérieure de judaïcité (la 'pintele Yid') ne cesse jamais de briller.
[Sfat Emet - 5664]

Le Shabbath = un signe interne éternel avec Hachem

+++ Le Shabbath = un signe interne éternel avec Hachem :

+ "Les Bné Israël observeront le Shabbat pour faire du Shabbat une alliance éternelle à travers leurs générations. Entre Moi et les Bné Israël, ce sera un signe éternel" (Ki Tissa 31,16-17)

-> Il y a 2 autres mitsvot dans la Torah qui sont également appelées : "ot" (signe).
L'une est la mila (la circoncision) : "Vous circoncirez la chair de votre excroissance et ce sera un signe d'alliance entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11) et l'autre sont les téfilin : "Tu les attacheras en signe sur ton bras et ce seront des totafot ('un ornement) entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8).
[ b'h, sur ces 3 signes : https://todahm.com/2014/12/21/la-force-par-3-du-shabbath ]

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
[la différence entre ces 3 signes : téfilin, mila et Shabbath]
Les téfilin et la mila sont des "signes" extérieurs, touchant au corps.
Les tefilin, attachés au corps du juif, lui permettent de soumettre son âme, abritée dans le crâne, et son cœur, le siège du désir et de la pensée.
La mila est un signe qui doit faire partie du corps. Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 2) enseigne que le peuple juif a le commandement de circoncire les mâles "afin de les différencier des autres nations par la forme de leur corps". Le signe de la mila consacre le corps du juif et crée en son cœur une demeure pour la Présence Divine (Chékhina).
En effet, le rav Tsadok haCohen (Pri Tsaddik - Vayéra) écrit qu'après la circoncision d'Avraham : "Son corps devint sanctifié afin que son cœur soit toujours un lieu de résidence pour la Chékhina, comme il l'est pour les Bné Israël ... car D. est le cœur des Bné Israël".

Le Shabbat est différent des 2 autres "signes".
Une part du Shabbat est la sainteté du jour lui-même, mais le "signe" de Shabbat est gravé dans l'essence intérieure du juif.
La guémara (Beitsa 16a) révèle que, le Shabbat, le "signe" entre D. et les Bné Israël est la nechama yétéra (l'âme supplémentaire) donnée à chaque juif.
Le Zohar (Tikouné Zohar - tikoun 48,p.85a) montre également que l'essence du signe du Shabbat est à l'intérieur de l'âme. Sur le verset : "pour observer le Shabbat dans toutes leurs générations, une alliance éternelle", le Zohar commente : "Heureux l'homme qui, le Shabbat, Lui fait une résidence dans les 2 compartiments de son cœur et en retire le yétser hara".
Le Zohar déduit cette explication du mot "lédorotam" (dans toutes leurs générations), au mot : "dira" (lieu de résidence) ; il peut se lire "lédiratam" (comme leur lieu de résidence).
L'emploi de ce terme montre qu'une composante fondamentale du respect du Shabbat consiste à éliminer le mauvais penchant, ce qui crée dans le cœur un lieu de résidence pour la Présence Divine.

Lorsque le Shabbat fut donné au peuple juif [dans le désert] à Mara, avant le Don de la Torah, il le reçut uniquement dans sa forme extérieure, en tant que jour d'un niveau spirituel supérieur aux autres jours de la semaine.
Le "signe" à l'intérieur d'eux-mêmes, la nechama yetéra qui se trouve en chaque juif le Shabbat, ne leur fut accordé qu'après le don de la Torah.
[...]

Le "signe" de Shabbat, à la différence des 2 autres signes, est une marque qu'il laisse sur l'âme.
Shabbat représente notre alliance avec Hachem parce que nous détournons notre attention du mauvais penchant et préparons une résidence pour la Présence Divine (Chékhina), en faisant de nous-mêmes des réceptacles appropriés pour accueillir l'âme supplémentaire (néchama yétéra).

Même après avoir reçu la néchama yétéra, nous pouvons nous élever davantage et la recevoir à des niveaux supérieurs. Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik - Choftim par.7) enseigne que la néchama yétéra est composée de nombreux niveaux ; chaque personne reçoit cette néchama à un certain niveau, selon le degré de spiritualité qu'elle est capable de recevoir.
Etant donné que l'essence même du signe de Shabbat est quelque chose de privé et d'intérieur, il convenait à ce signe d'être transmis en privé.

[en effet selon la guémara (Bétsa 16a) : "Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon ben Yo'haï : chaque mitsva que D. a donnée aux Bné Israël, Il l'a donnée en public, à l'exception du Shabbat qu'Il leur a donné en privé, comme il est écrit : 'Entre Moi et les Bné Israël, ce sera un signe éternel' (Ki Tissa 31,17)" ]

L’observation du Shabbath & venue du machia’h

+++ L'observation du Shabbath & venue du machia'h :

-> "Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï : si les Bné Israël respectaient convenablement 2 Shabbat, ils seraient immédiatement délivrés" [guémara Shabbat 118b]

-> "Rabbi Lévi dit : si les Bné Israël observaient un Shabbat convenablement, le fils de David (le machia'h) viendrait immédiatement." [ guémara Yérouchalmi Taanit 1,1]

=> Ces 2 passages semblent se contredire mais peut-être sont-ils conciliables ou même complémentaires?

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+ "Si les Bné Israël respectaient convenablement deux Shabbat, ils seraient immédiatement délivrés" :

=> Pourquoi Rabbi Chimon bar Yo'haï affirme-t-il que 2 Shabbat sont nécessaires et pourquoi le peuple juif ne serait-il pas délivré après avoir observé un seul Shabbat?

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik - Chémot) cite l'enseignement du Zohar (Kédochim 82a) sur le verset : "Vous observerez Mes Shabbat" (ét shabétotaï [שַׁבְּתֹתַי] tichmérou - Kédochim 19,3) = "Ceci [le mot Shabbat au pluriel] évoque le Shabbat 'd'en haut' et le Shabbat 'd'en bas'."
[Le Zohar emploie les mots araméens "ilaa" et "tataa", qui représentent un concept kabbalistique faisant référence au "monde supérieur" et au "monde inférieur"]
Le rav Tsadok de Lublin explique : Rabbi Chimon bar Yo'haï demande que le peuple juif observe 2 Shabbat afin que le premier Shabbat qu'ils observent, le "Shabbat d'en bas", perfectionne les 6 jours de la semaine qui le suivent, ce qui les rendra capables de ressentir la sainteté du "Shabbat d'en haut" au deuxième Shabbat qu'ils observeront et de connaitre la Rédemption (guéoula).

Le rav Tsadok de Lublin (Israël Kédochim - par.7) explique ailleurs que, le Shabbat, Hachem met de la sainteté dans le cœur de chaque personne sans qu'elle-même ne fasse le moindre effort pour la recevoir.
Cet apport de sainteté prépare l'homme aux jours de la semaine suivants pendant lesquels il faut s'efforcer, grâce à la sainteté reçue le Shabbat précédent, d'absorber la sainteté du Shabbat suivant.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) explique de façon similaire les 2 niveaux mentionnés par le Zohar, le "Shabbat d'en haut" et le "Shabbat d'en bas".
Il explique que le "Shabbat d'en bas" est une forme "extérieure" de Shabbat. Bien que l'homme ne se soit pas encore été débarrassé de l'influence du physique, le Shabbat est donné en tant que cadeau divin.
Le "Shabbat d'en haut", par contre, est un "Shabbat intérieur", lorsqu'un homme a déjà absorbé la sainteté de Shabbat avant Shabbat, lui permettant d'utiliser sa propre sainteté intérieure pour en imprégner le jour saint.

De plus, le rav Eliyahou Dessler explique que de la même façon, la Rédemption (guéoula) sera composée d'une rédemption "d'en haut" et "d'en bas". Lorsque nos Sages enseignent que le peuple juif sera délivré s'il respecte 2 Shabbat, cela veut dire qu'il doit atteindre la forme la plus haute d'observance du Shabbat en mêlant les 2 aspects du Shabbat.
Le rav Dessler utilise ce principe pour expliquer les 2 termes métaphoriques qu'emploient nos Sages pour décrire le Shabbat (guémara Shabbat 119a) : "malka" (reine) et "kalla" (mariée). Au début, le Shabbat ressemble à une reine, qui offre d'en haut ses richesses à ses sujets, puis il devient semblable à une mariée, qui reçoit l'influence de son mari.
Ainsi, la déclaration (Shabbat 119a) : "Allons, sortons vers la reine Shabbat" nous enjoint à nous préparer à "sortir" de l'emprise du matérialisme pour recevoir l'influx de sainteté qu'apporte le Shabbat.

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot - guémara Shabbat 118b) adopte une approche différente.
Il explique que la différence entre Shabbat et les autres jours de la semaine correspond à la différence entre le peuple juif et les nations du monde (comme nous le disons dans la Havdala : "Qui distingue ... entre Israël et les nations, entre le 7e jour et les 6 jours de travail"). De même que Shabbat est différent et plus élevé que les autres jours de la semaine, la Rédemption du peuple juif les séparera radicalement des nations du monde qui les dominent aujourd'hui et élèvera Israël au-dessus d'elles.
Le peuple juif doit observer 2 Shabbat, le premier pour se séparer des nations et le deuxième pour s'élever au-dessus d'elles.

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-> Ainsi, selon le rav Tsadok haCohen de Lublin, il n'y a donc aucune contradiction entre le Talmud Bavli et le Yerouchalmi. Au contraire, l'enseignement de chacun complète et explique l'autre.
Lorsque les Bné Israël respecteront convenablement deux Shabbat, le 2e sera automatiquement observé dans sa forme la plus parfaite. Le peuple méritera donc la rédemption par l'arrivée du machia'h.

La formulation du Bavli et celle du Yérouchalmi prouvent d'ailleurs cette conclusion. Le Bavli décrit une situation dans laquelle les Bné Israël observent 2 Shabbat kéil'hatan ("selon leurs lois").
D'autre part, le Yérouchalmi dit que la guéoula viendra lorsque le peuple juif observera un Shabbat kétikouna ("dans sa forme appropriée").
[de même, le midrach (Chémot rabba 25,12) rapporte : "Si les Bné Israël observent un Shabbat karaouï (comme il le faut) ne serait-ce qu'une fois, le fils de David arrivera". ]
Cette différence subtile montre que, si les Bné Israël respectent un Shabbat "kéil'hatan", en respectant les lois du Shabbat dans leur intégralité et tous leurs détails, ils pourront respecter le Shabbat suivant "kétikouna", dans la perfection sous tous les aspects du "Shabbat d'en haut". Ils seront alors immédiatement délivrés de l'exil.

[Ces 2 aspects du Shabbat peuvent aussi être compris comme correspondant aux préceptes de zakbor et chamor :
- Chamor peut indiquer l'observance scrupuleuse des lois du premier Shabbat en prenant soin de ne pas le profaner en transgressant ses lois.
- Zakbor peut évoquer la sanctification du deuxième Shabbat par la sainteté absorbée pendant le premier Shabbat, avec laquelle les juifs se préparent pendant toute la semaine au deuxième Shabbat. ]

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+ Le Shabbath équivaut à toutes les mitsvot :

-> Nos Sages (midrach Chémot rabba 25,12) enseignent : la raison pour laquelle l'observance convenable du Shabbat peut conduire à la Rédemption (guéoula) est que le Shabbat égale toutes les autres mitsvot.

-> Le Ramban (Yitro 20,7) en explique la raison : "[par le respect du Shabbath] nous témoignons par cela de tous les principes de foi : le renouvellement [du monde par D.], la providence, et la prophétie".
[selon Ramban, l'inverse est vrai aussi : l'homme qui observe le Shadbat est considéré comme ayant observé toute la Torah, car il témoigne de son adhésion à tous les principes de la foi. ]
-> Rachi (guémara 'Houlin 5a) explique qu'un profanateur avoué du Shabbat (moumar) est considéré comme un profanateur avoué de toute la Torah, car "il nie les œuvres [de D.] et fait un faux témoignage déclarant que D. ne s'est pas reposé pendant la création du monde".

=> De ce fait, pourquoi nos Sages limitent-ils la promesse de rédemption au respect du Shabbat par le peuple juif ? Pourquoi ne disent-ils pas aussi que si les Bné Israël renoncent à l'avoda zara (idolâtrie), ne serait-ce qu'un jour, ils seront immédiatement délivrés?

Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
la guéoula arrivera lorsque les Bné Israël observeront 2 Shabbat non seulement en respectant toutes les lois du Shabbat, mais aussi et surtout, en observant le Shabbat kétikouna : dans le respect parfait de chaque aspect de la sainteté de Shabbat.
La guéoula arrivera lorsque le peuple juif atteindra le niveau du "Shabbat d'en haut" en utilisant la sainteté qu'ils auront reçue le premier Shabbat pour se préparer toute la semaine suivante à absorber la sainteté du deuxième Shabbat.

Nos Sages nous enseignent donc que c'est justement l'observance du Shabbat, et non l'abandon de l'avoda zara (idolâtrie) ou l'évitement d'un 'hiloul Hachem, qui est la clé de la guéoula.
Les 2 mitsvot précédentes empêchent la chute spirituelle, mais ni elles ne sanctifient ni elles n'élèvent le peuple juif.
[ceci explique pourquoi nos Sages enseignent seulement qu'un homme qui transgresse l'une de ces mitsvot est considéré comme ayant profané toute la Torah, mais ne disent pas l'inverse, qu'un homme qui se garde de ces fautes est considéré comme s'étant gardé de toutes les fautes dans la Torah. ]
Le respect du Shabbat représente l'accomplissement positif d'un commandement de la Torah comparé à l'accomplissement de toutes les mitsvot, et c'est à ce titre qu'il peut amener la Rédemption.

Nous comprenons mieux à présent l'importance que nos Sages accordent à la mitsva de Shabbat dans leur enseignement (midrach Chémot rabba 25,12) : "Si les Bné Israël respectent le Shabbat convenablement, même une seule fois, le fils de David arrivera. Pourquoi? Parce que [le Shabbat] équivaut à toutes les mitsvot".

[Nous pouvons répondre à une autre question. Nos Sages (midrach Chémot rabba 1,28) enseignent que les Bné Israël n'accomplissaient aucun travail interdit le Shabbat en Egypte. Ainsi, pourquoi n'ont-ils pas été délivrés d'Egypte par le mérite du respect de ces Shabbat?
La réponse doit être qu'en Egypte, ils s'abstenaient de profaner le Shabbat, mais ne l'ont pas sanctifié activement ; ce n'était donc pas considéré comme équivalent à l'accomplissement de toutes les mitsvot.
Ceci est impliqué par le fait que nos Sages citent le verset : "Voyez que D. vous a donné le Shabbat". Jusqu'alors, le Shabbat était caractérisé uniquement comme un "Shabbath d'en bas", dont la sainteté était le seul produit de l'influence céleste, et les juifs le respectaient de façon passive, car il était limité à l'abstention de travaux interdits. ]

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-> b'h, également : Observer Shabbath, c'est amener la guéoula : https://todahm.com/2017/04/26/observer-shabbath-cest-amener-la-gueoula