Aux délices de la Torah

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Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "C'est avec justice (בצדק - bétsédek) que tu jugeras ton prochain" (Kédochim 19,15) = jugez chaque personne favorablement.
[Shavouot 30a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Notre guémara nous dit d'accorder aux gens le bénéfice du doute et de juger leurs actions favorablement, même s'il faut trouver une excuse très farfelue pour justifier leur comportement.

Ceci est suggéré par le mot בצדק (bétsédek - avec droiture). Ce mot peut être divisé en בצד ק (bétsad kouf - du côté de kouf).
De chaque côté de la lettre kouf (ק) dans le alef beit (l'alphabet hébreu) se trouvent le צ et le ר, qui se combinent pour former צר (tsar - étroit) = même si votre explication est étirée comme quelque chose que l'on tire à travers un endroit étroit, jugez chaque personne favorablement.

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Nos Sages nous enseigne :
- "azan 'havéro lékaf zé'hout" = celui qui juge son ami favorablement [littéralement : à la paume du mérite - kaf zé'hout - כַף זְכוּת] ;
- "danin oto liz'hout" = il sera jugé favorablement [littéralement : au mérite - לִזְכוּת].
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) explique :
Notre guémara dit : "Celui qui juge son ami à la paume du mérite" (כַף זְכוּת) = même s'il n'accorde à son ami qu'un petit mérite, alors il "est jugé méritant" = il sera jugé favorablement comme pleinement méritant par le ciel et par ses semblables.

L’unité parfaite entre D. et Son Peuple

+ L'unité parfaite entre D. et Son Peuple :

-> La mitsva du demi-shekel consistait, à l’époque du Temple, à donner un demi-shekel d’argent pour l’achat des Sacrifices publics de la nouvelle année qui débutait au mois de Nissan.
Outre l’aspect technique, il nous apprend que les juifs et Hachem sont comme 2 moitiés (deux "demi-shékel"), qui, lorsqu’elles s’unissent, forment une parfaite Unité (un shékel) [voir Zohar ‘Hadach Ki Tissa 2].

-> Le Shabbath Shékalim (où l'on va lire en plus de la paracha de la semaine, le passage relative à cette mitsva - Ki Tissa 30,11-16) tombe en règle générale, le Shabbath de la paracha de Michpatim.
Aussi, pouvons-nous y voir une allusion claire à l’unité parfaite entre D. et Son Peuple. En effet, à propos du "sang de l’Alliance" que Moché partagea entre les Bné Israël et Hachem, en vue de la préparation au don de la Torah, il est dit : "Alors Moché prit la moitié du sang [des Sacrifices offerts par le Peuple], la mit dans des bassins et répandit l’autre moitié sur l’Autel. Et il prit le Livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au Peuple et ils dirent: “Tout ce qu’a prononcé Hachem, nous ferons et nous écouterons.” Moché prit le sang, en aspergea le peuple et dit: “Ceci est le sang de l’Alliance que Hachem a contractée avec vous au sujet de toutes ces paroles”" (Michpatim 24,6-8).

-> Le rabbi d'Apta (Ohev Israël - Shékalim) explique cette Alliance en ces termes :
"Du fait de Son grand amour pour les Bné Israël ... Hachem contracte Son être afin d’être considéré comme la moitié d’une entité, ce qui fait du peuple juif, la seconde moitié, comme un homme et son épouse.
Il s’agit là du secret de l’Union de D. et de la Chékhina, à savoir qu’Hachem unit Sa personne avec l’âme d’Israël, grâce à leurs bonnes actions, et diffuse des bontés et des actes de miséricorde à la Communauté d’Israël en haut et ici-bas.
[...]
Lorsque 2 protagonistes concluent une alliance, et deviennent une seule personne et une seule opinion, ils en viennent à se donner entièrement l’un à l’autre, leurs sangs se mêlent, le sang constituant la personne, car c’est la force de ses émotions et de ses sentiments ... Alors, ils boivent une coupe de vin, puis se piquent chacun un doigt, versent une goutte de sang dans la coupe, et chacun boit la coupe contenant le sang de l’autre [c’est-à-dire, entremêler leur vie].
Ainsi, chacun aura-t-il l’obligation de donner son sang et de se sacrifier pour l’autre, voilà comment se conclut une alliance.
‘La royauté de là-haut ressemblant à celle d’ici-bas’; Moché [en fit de même, il] prit la moitié du sang, la mit dans les bassins, allusion à ‘la coupe arrondie’, féminine, demi-sphère comme la moitié d’un corps. Puis, l’autre moitié fut aspergée sur l’Autel comme pour évoquer la moitié mâle.
Le sang des bassins fut aspergé sur le Peuple, allusion au sang constitué des forces mêlées des deux protagonistes.
Ainsi, les Bné Israël auront la force de faire don de soi pour D. ; c’est cela le sens de l’Alliance. Aussi, Moché dit-il : ‘Voici le sang de l’Alliance qu’Hachem a conclu avec vous’, [c’est-à-dire] qu’Il sera avec vous dans l’unité la plus complète"

=> Ainsi, il apparait que l’aspersion de la moitié du sang revenant aux Bné Israël, fut sur l’Autel, tandis que l’aspersion du sang revenant à Hachem, fut sur les Bné Israël, conformément à la conclusion d’une alliance entre 2 amants, où chacun s’oblige à se consacrer à l’autre.
Ainsi, le peuple juif s’oblige-t-il à faire don de soi pour Hachem et pour sa Torah, et de même, pour ainsi dire, Hachem s’engage à ne pas abandonner Son Peuple et de toujours être proche d’eux dans leurs malheurs et leurs souffrances.

-> Dans le même état d’esprit, le rabbi de Koznitz [Avodat Israël] enseigne :
"Du fait que cet acte (l’Alliance de Sang) a eu lieu le 5 Sivan, dans le mois placé sous le signe zodiacal des Gémeaux, les Bné Israël se sont attachés à Hachem comme les ‘Jumeaux d’une biche’, à l’instar du lien reliant des amants ayant la même âme et le même sang. Et c’est ce qui est évoqué ici concernant ce profond amour ... la moitié du sang aspergé sur le peuple [juif] est considéré identique à celui aspergé sur l’Autel [pour D. ]."

-> C’est aussi le sens du midrach (Vayikra rabba 6,5) :
"Moché dit à D. : ‘Que dois-je faire avec Ta part (du sang)?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en le Peuple’. ‘Que faire avec leur part?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en l’Autel’.
Rabbi Berakhya et Rabbi ‘Hiya au nom de Rabbi Yossi Bar ‘Hanina disent que chacun a prêté serment à l’autre ; Hachem envers eux, ainsi qu’il est dit: ‘Je te jurai fidélité, Je fis Alliance avec toi, dit Hachem, et tu fus à Moi’ (Yé'hezkel 16,8) et eux envers Hachem : ‘Afin d’entrer dans l’Alliance d'Hachem, ton D. et dans son pacte solennel’ (Nitsavim 29,11)".

-> Nous comprenons également pourquoi le partage et l’aspersion du sang (symbole de l’unité entre Hachem et Israël) ne devaient être entrepris que par Moché lui-même (où l’Ange à sa ressemblance - voir Rachi). En effet, le midrach (Dévarim Rabba 11,4) enseigne : ‘Voici la Bénédiction que prononça Moché, l’homme de D. (ich haElokim)’ (Vézot haBéra'ha 33,1) : Rabbi Avine dit : En-deçà de sa moitié inférieure, il est homme, au-delà, il est divin (Elokim)’.

Moché avait donc cette faculté d’attacher Israël au divin, et comme le dit si bien le Maharal de Prague (Tiferet Israël 21) : "Il était dans sa moitié inférieure : un homme, et dans sa moitié supérieure : un être divin ... Moché était un intermédiaire, liant les deux Mondes, aussi, est-il monté et descendu [de la Terre vers le Ciel et inversement]."

Le demi-shekel = une message de vie

+ Le demi-shekel = une message de vie :

-> "Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia : l'un dit que, ayant ont fauté à la mi-journée, ils devaient donner un demi-shekel.
L'autre dit que, ayant fauté à six heures de la journée, ils devaient donner un demi-shekel, équivalent à six pièces."
[guémara Yérouchalmi - Shekalim 2,3]

-> Le rabbi Mendel de Kotsk explique le symbolisme du commandement de donner un demi-shekel plutôt qu'un shekel entier. Cette mitsva la façon dont un juif doit interpréter les événements.
Un juif doit comprendre que tout ce qui arrive fait partie d'un tableau plus grand qu'il ne voit pas ; l'aspect visible du tableau ne révèle pas plus que la "moitié" de la réalité.
En effet, chaque événement fait partie d'un plan divin beaucoup plus large. Cette prise de conscience doit conduire l'homme à analyser la cause et le but ultimes de chaque événement et à voir le tableau plus large qui entoure chaque événement.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons expliquer pourquoi le Yérouchalmi voit un lien entre la faute commise à la moitié de la journée et le commandement de donner un demi-shekel.
Les Bné Israël ont fait la faute du Veau d'or parce qu'ils n'ont pas placé les événements dans une juste perspective. Plutôt que de comprendre qu'ils devaient attendre le déroulement des événements, ils ont déduit à la hâte que, si Moché n'était pas revenu du mont Sinaï à midi, c'est qu'il ne reviendrait plus. Ils ont fauté parce qu'ils n'ont pas convenablement interprété ce qui se produisait sous leurs yeux.
En réponse à cette erreur, la Torah ordonna aux Bné Israël d'offrir un demi-shekel par personne, afin qu'ils comprennent que tout ce qu'ils voient fait partie d'une succession d'événements plus large et que si une chose ne leur parait pas compréhensible au moment où elle arrive, elle le deviendra plus tard.

Cela peut aussi expliquer le sens de la gémara disant que le demi-shekel équivalait à six pièces, correspondant aux six heures du jour précédant la faute du Veau d'or.
Nos Sages nous enseignent que le demi-shekel lui-même était composé de plusieurs éléments, faisant allusion à un autre aspect du message : l'homme doit évaluer attentivement chaque fait et le comprendre en profondeur en tant qu'élément du tableau entier, plutôt que de se contenter d'une interprétation superficielle.

=> Le message que nous livre le demi-shekel, que dans la vie une seule une partie du tableau nous est visible, doit nous guider tous dans notre service de D. et notre façon d'affronter les épreuves que nous rencontrons.
Un homme qui désire réellement grandir dans la Torah et la spiritualité pendant toute sa vie doit acquérir la faculté de regarder au-delà de la fine partie de la réalité visible à l'œil nu. Il doit voir au-delà de la "moitié" du tableau que représentent ses circonstances et comprendre qu'il faut les observer dans une perspective beaucoup plus large.
De même, il doit discerner que chaque événement de sa vie n'est qu'une partie d'un tableau bien plus étendu. Par cette attitude, il aura confiance en D. et reconnaitra que tout ce qui lui arrive est pour son bien.

Nécessité de se sentir petit face à Hachem

"Voici Je vais envoyer un ange devant toi" (Michpatim 23,20)

-> Nos Sages utilisent ce verset pour expliquer un dicton populaire : "Alors que j'étais plus jeune, j'étais livré aux mains des grands, maintenant que je suis vieux, je suis entre les mains des petits".
Lorsque Hachem s'est préoccupé des Hébreux, ils étaient jeunes et venaient de sortir d'Egypte. C'est Hachem Lui-Même Qui a pris soin d'eux, avec une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit. Mais quand ils grandirent, Hachem leur annonça que c'est un ange qui allait désormais prendre le relais de protecteur.

-> Le Gaon de Vilna explique le sens de cet enseignement de la façon suivante.
Encore petit, ce sont les parents qui subviennent aux besoins de leur enfant. Quand il grandit, il devient autonome. Hachem agit de la même façon avec le Juif. Tant qu'il se sent petit, qu'il sent qu'il dépendant complètement d'Hachem et ne peut pas s'en sortir sans Lui, alors Hachem s'occupe de lui en Personne. Mais quand il devient autonome, et pense pouvoir se démêler avec son intelligence, sa force et ses moyens naturels, alors Hachem le laisse naturellement.
Pour mériter d'être dirigé par Hachem Lui-Même, on doit se sentir ''petit'', sentir qu'on ne peut pas s'en sortir sans Son Aide. De cette façon, on aura des réussites surnaturelles, qui viendront d'Hachem. Mais si on croit pouvoir s'en sortir sans Lui, que l'on est assez grand pour cela, alors Hachem continuera bien-sûr à nous assister, car il ne peut pas en être autrement.
Mais Il le fera selon le modèle de la nature, qui comporte aussi les limites naturelles, avec les inconvénients qui en sont liés. C'est pourquoi, les chérubins qui se trouvaient dans le Saint des Saints avaient l'aspect de jeunes enfants.

C'est à cela que doit aspirer un Juif : se sentir petit face à Hachem, à l'image d'un enfant qui s'en remet à ses parents, c'est le niveau de la plus haute perfection pour un humain.
Le roi David implore Hachem : "Ne m'abandonne pas au moment de ma vieillesse" (Téhilim 71,9). Pourquoi parle-t-il de la vieillesse? Cela signifierait que dans sa jeunesse, Hachem pourrait l'abandonner?
Non, ce que voulait dire le roi David : "Tant que je me sens jeune, petit, ne pouvant pas me débrouiller sans Toi, alors j'ai l'assurance que Tu ne m'abandonneras pas. Mais si un jour, je me sens grand et intelligent, avec l'expérience et la sagesse de la vieillesse, et que je m'imagine pouvoir compter sur moi-même pour réussir, alors je t'en prie, même ce jour-là "ne m'abandonne pas"!
Car le jour où j'en viendrai à penser pouvoir évoluer seul, je n'aurai plus l'assurance que Tu m'assisteras autant".

Reich Lakich dit : Celui qui lève la main [pour frapper] un autre, même s'il ne le frappe [finalement] pas, est appelé méchant (racha).
[guémara Sahnédrin 58b]

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-> Celui qui frappe le visage d'un juif est considéré comme s'il avait giflé le visage de la Présence Divine. [guémara Sahnédrin 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Le Chla haKadoch souligne que le nom de D. en 4 lettres (יהוה) est gravé sur le visage d'une personne.
Chacun des 2 yeux ressemble à la lettre youd (י), et le nez ressemble à la lettre vav (ו).
Le total est de 26 (2*10+6), la guématria du Nom (יהוה).
Cela se répète aussi dans le nez lui-même. Les 2 narines sont 2 youd, et la cloison nasale qui les sépare est un vav.

La lumière de la Présence divine repose en effet sur le visage d'un juif, comme le suggère le verset : "La crainte de Lui sera sur vos visages" (Yitro 20,16).

La colère (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La colère (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Il y en a trois que Hachem aime : celui qui ne se met pas en colère ... [guémara Pessa'him 113b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Celui qui ne se met pas en colère attire sur lui 12 variations de l'amour divin. Le nom à 4 lettres (יהוה) a 12 permutations, chacune d'entre elles régissant un mois différent, et il est inondé de l'amour divin de la part de chacun [des mois].
C'est ce que laisse entendre la guématria. En effet, numériquement, le terme : כועס (koés - colère - 156) a 12 fois la valeur de : אהבה (aava - amour - 13).
Si une personne ne se met pas en colère, le mot כועס est transformé du mal au bien, et l'amour d'Hachem est canalisé vers elle à partir des 12 permutations de Son nom (יהוה).

Pourquoi devrait-il être récompensé si généreusement? Éviter la colère n'est pas un acte de grande piété, c'est simplement s'abstenir d'une faute terrible qui est proche de l'idolâtrie!

La colère s'apparente à l'idolâtrie lorsqu'elle est utilisée pour des raisons matérielles, et non pour l'accomplissement d'une mitsva, par exemple montrer de la colère pour décourager la transgression ou pour inciter un disciple à de plus grandes réalisations spirituelles. Néanmoins, les pieux l'évitent.
Une personne qui prend soin de ne pas se mettre en colère, même dans de telles situations, mérite certainement d'être comblée par l'amour d'Hachem.

-> Dans son Bénayahou sur cette guémara, le Ben Ich 'Haï enseigne :
Celui qui ne se met pas en colère canalise l'amour d'Hachem des 12 permutations du Nom à 4 lettres sur les 12 Tribus d'Israël. Selon le principe de la mesure pour la mesure, D. l'aimera en retour.

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-> Une personne en colère se retrouve avec rien d'autre que de la colère dans les mains, alors qu'une bonne personne peut goûter aux fruits de ses actes. [guémara Kidouchin 41a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique :
Une personne en colère est perdante à bien des égards.
Chaque nuit, notre âme monte au ciel et signe le compte rendu quotidien de nos actes, comme il est écrit : "Il signe [un jugement] de la main de chaque homme" (Iyov 37,7).
Une personne qui a accompli une mitsva dans la colère signera de sa main uniquement sur sa colère, et non sur la mitsva.

Celui qui est insulté et ne répond pas est accrédité des mitsvot de l'insulteur (voir le 'Hovot haLévavot - chaar hakeni'ah 7), à moins qu'il ne s'enflamme intérieurement. Dans ce cas, il ne gagnera aucune des mitsvot de son insulteur, mais restera avec le péché de la colère. Car la colère s'apparente à de l'idolâtrie, qui est une faute même si elle n'est commise que dans le cœur.

La souffrance est bénéfique ; elle expie le péché.
Mais une personne qui est toujours en colère et qui est amère à propos de ses problèmes semble se plaindre de D. et mettre en doute son équité. Cette personne est vraiment malheureuse. Non seulement elle subit la souffrance, mais elle perd son expiation bénéfique et ajoute la colère à sa collection de péchés.
Dans tous ces cas, "une personne en colère finit par n'avoir rien d'autre dans sa main que de la colère".

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-> "Chasse la colère de ton cœur, et retire le mal de ta chair" (assér kaas milibé'ha, véaaver raa mibéssaré'ha - Kohélét 11,10)

-> Voulez-vous améliorer votre mémoire?
La colère provoque l'oubli (guémara Nédarim 22b).
Si vous retirez le "mal" (רעה - raa - 275) de la "chair" (בשר - bassar - 502), en déduisant les valeurs numériques nous obtenons : la "mémoire" (זכר - zé'her - 227).
Notre verset enseigne : En supprimant la colère de notre cœur, nous améliorerons notre mémoire.
[ Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Quand une personne est en colère, si c'est un érudit, sa sagesse la quitte. Si c'est un prophète, sa prophétie le quitte" [guémara Pessa'him 66b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Nos Sages ont interdit de regarder le visage d'une personne en colère (voir guémara Méguila 28a).
Les kabbalistes expliquent pourquoi : La faute de la colère crée des forces du mal qui s'attachent à son visage.

La lumière de la sagesse se concentre également sur le visage ; "la sagesse d'un homme illumine son visage" (Kohélet 8,1). Le bien et le mal ne peuvent coexister. Ainsi, si les forces du mal sont sur son visage, la lumière de la sagesse quittera son visage, et son esprit.

L'inverse est également vrai. "La crainte d'Hachem est sagesse" (voir Iyov 28,28), et Moïse a dit : "La crainte de Lui [Hachem] sera sur vos visages, et vous ne pécherez pas" (Yitro 20,17).
Lorsque vous vous abstiendrez du péché de colère, la lumière de la sagesse sera sur votre visage.

La déclaration de Moché peut également être comprise comme suit : "La crainte de Lui sera sur vos visages, et vous ne manquerez pas". Car le mot "péché/faute" ('hét - חטא), signifie aussi un "manque".
Une personne en colère manquera des parties supérieures de son âme, car elles s'en vont. À leur place vient un esprit d'impureté, à propos duquel il nous est commandé : "Il n'y aura pas de dieu étranger en toi" (voir Zohar - Tétsavé 182:1).

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-> Le prophète Eliyahou a dit à rav Yéhouda ... "Ne te mets pas en colère, et tu ne fauteras pas" [guémara Béra'hot 29b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Se mettre en colère est naturel. Si une personne surmonte sa nature et contrôle son tempérament, alors D. la protégera des fautes qui sont dues à ses défaillances naturelles.

-> Dans son livre Bénayahou, le Ben Ich 'Haï commente cette guémara :
Rabbi Yéhouda n'avait guère besoin d'un avertissement sur l'idolâtrie. Pourquoi, alors, a-t-il été mis en garde contre la colère, qui est comparée à l'idolâtrie (Zohar - Bereishit 27b)?

L'avertissement d'Eliyahou haNavi concernait la colère pendant l'enseignement de la Torah. Un enseignant peut avoir besoin de montrer de la colère afin de corriger ses disciples et de les inciter à de plus grandes réalisations. Même cette colère, au nom d'une mitsva, est indésirable.
Rabbi Haïm Vital (Chaar Roua'h haKodech 11:1) note que parce qu'il s'est mis en colère contre son neveu alors qu'il lui enseignait la Torah, il en est venu à manger involontairement une partie d'une fourmi.

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - Taanit 10b) dit que nous devons même nous abstenir de faire des choses qui nous font apparaître comme étant en colère.

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-> La colère nuit à la santé et crée une distance entre les êtres chers. Détruire des choses dans la colère équivaut à fabriquer une idole et à l'adorer.
Bien que la colère fasse partie de la nature de l'homme, le Satan ajoute du carburant au feu qui brûle dans son cœur, l'intensifiant au centuple.
Si vous rassemblez toute votre sagesse pour surmonter votre nature, Hachem vous aidera à briser le pouvoir de Satan.
[Ben Ich 'Haïm - Houké haNachim 31]

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-> Ses élèves demandèrent à rabbi Zéra : Comment as-tu mérité une longue vie?
Il répondit : "Toute ma vie, je ne me suis pas mis en colère dans ma maison". [guémara Méguila 28a]

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-> "Si une personne se met en colère, tous les types de Guéhinam ont un pouvoir sur elle." [guémara Nédarim 22a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Quels sont les "types de Guéhinam" ?
Il y a le Guéhinam du feu, de la grêle et de la fumée. Les personnes en colère présentent les caractéristiques de ces 3 types. Certains ont le visage rouge feu, d'autres deviennent pâles comme la grêle, d'autres encore s'enflamment.
Le Guéhinam existe aussi dans ce monde. Une pauvreté atroce, des maladies intestinales, la traque des créanciers et un mauvais conjoint rendent la vie semblable au Guéhinam au point d'exempter une personne du Guéhinam après la mort (guémara Erouvin 41b).
Tous ces problèmes ont potentiellement un pouvoir sur la personne en colère.

Ses élèves ont demandé à rabbi Zéra : "Comment as-tu mérité une longue vie ?"
Il répondit : "Je n'ai pas appelé un ami par son surnom". Certains disent : "Par son nom de famille".
[guémara Méguila 20a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) commente :
Rabbi Zéra n'appelait jamais quelqu'un par son surnom, même s'il était inoffensif, ou par son seul nom de famille. Il n'utilisait que son prénom.
Les lettres du prénom d'une personne sont des conduits par lesquels elle reçoit la générosité divine. Elles sont la source de sa vie et de sa vitalité, comme l'indique le verset : "âme vivante, voici son nom" (Béréchit 2,19 - d'après le 'Hida - dans Arvé Na'hal).

En appelant les gens par leur vrai nom [personnel], rabbi Zéra renforçait leur vie et leur vitalité.
En retour de cela, il a mérité lui-même une longue vie.

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-> b'h, également sur : l'importance du nom : https://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom

Les lettres de אהבה (aava - amour) peuvent se réarranger pour former : 'באה ה (la Présence d'Hachem [Chékhina] vient).
Par nos bonnes actions [notre amour] envers notre prochain et envers Hachem, nous réjouissons la Chékhina [Hachem].
[Ben Ich 'Haï - Even Cheléma (sur Chir haChirim 7,7)]

On accorde plus de poids aux fautes entre un homme et son prochain qu'aux fautes envers Hachem, afin que les gens prennent au sérieux les fautes envers leurs semblables.

Une raison supplémentaire est que chaque personne a un ange gardien en-Haut. Lorsqu'une personne est lésée, son ange gardien crie et réclame justice, ce qui rend l'acte répréhensible difficile à effacer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Roch Hachana 17b]

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[ex: on a tendance à se dire ça va c'est rien, c'est que de simples mots (pourquoi il fait son susceptible!). Mais il y a une règle : en blessant autrui par nos paroles, on "blesse" son ange protecteur qui va alors pleurer au Ciel pour que justice soit faite! ]

L'humilité amène la guéoula.
L'humilité est symbolisée par : מָה (ma - que) comme le dit Moché : "que sommes-nous" (véna'hnou ma - Béchala'h 16,7), terme qui a la même valeur numérique que גאולה (guéoula - Délivrance).
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 4]