Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Si l'on se rendait compte de ce que les épreuves nous apportent, et de tout ce qu'elles rachètent, nous serions prêts à payer pour en bénéficier, et nous supplierions pour les recevoir,
Car sans elles, nous serions totalement perdus dans le Monde à venir.
[Gaon de Vilna]

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen enseigne :
Toutes les épreuves, Dieu les envoie à l'homme par amour et par pitié [pour notre bien], comme il est dit : "D? est bon avec tous, et Sa pitié s'étend sur toutes Ses créatures".
[...]
Lorsque nous apprenons à vivre en percevant la Providence, nous pouvons comprendre combien chaque petit incident qui advient dans ce monde efface des fautes bien plus conséquentes dans l'autre monde.
C'est exactement comme notre perception du mouvement du soleil. On le voit bouger de dix centimètres, d'un mètre, mais sous la voûte céleste, il parcourt des milliers de kilomètres. De même, chaque petite frustration dans ce monde-ci apporte un acquittement sans commune mesure, que nous ne sommes pas capables d'estimer.

Nous devons apprendre et nous habituer à vivre ainsi!
À chaque incident ou difficulté, nous devrions dire : "Je suis absolument convaincu que cette épreuve m'a été envoyée de façon providentielle par D., et je l'accepte avec amour. Je sais que cela m'est arrivé à cause de mes nombreuses fautes, et Toi, mon Dieu, Tu es juste dans ce que Tu m'envoies. Car Tu as agi avec justice, et moi j'ai mal agi. Accepte que ces épreuves fassent pardonner toutes mes fautes."

Lorsqu'un homme s'habitue à dire ces paroles à chaque fois qu'il a un malheur, une douleur, une épreuve, il reçoit une expiation dans des proportions démesurées. Et il comprendra alors que tout ce que D. fait, c'est pour le bien comme il est dit : "Dieu est bon avec tous, et Sa pitié s'étend sur toutes Ses créatures".

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-> Il est rapporté dans un livre ancien que le Ramban avait un élève illustre, qui décéda alors qu'il était encore jeune. Le Ramban se rendit à son enterrement avec un petit papier sur lequel il avait écrit : "Je te demande la chose suivante. Lorsque tu arriveras dans le Monde Suprême, trouve la grande salle qui porte le nom de couronne du jugement. Entres-y et vérifie la raison pour laquelle tu es décédé à un âge si précoce, alors que tu es si brillant, que tu étudies la Torah, que tu as une famille avec des enfants à charge... Que signifie cette punition?". Il entra dans la morgue, glissa le papier dans la main de son élève, et donna pour instruction qu'il soit enterré ainsi avec le papier.
Cette même nuit, l'élève apparut en rêve au Ramban et lui dit : "Mon Maître, lorsque je suis arrivé dans le Monde Suprême, le mot à la main, toutes les portes se sont ouvertes devant moi, et je suis arrivé devant le Trône de Justice. Mais je n'ai posé aucune question. Car ici, En-haut, tout est clair et limpide, si bien qu'il n'y a plus lieu de poser de questions".

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-> Après la traversée de la Mer Rouge et le Cantique chanté au bord de la Mer, la prophétesse Myriam prit un tambourin et chanta un cantique. Pourquoi un tambourin et pas une harpe ou un violon?
Elle voulait que les Filles d'Israël tirent un enseignement du tambourin : de même que le tambourin émet un son mélodieux quand on le frappe, de même un juif, qui reçoit des coups, renforce sa confiance en D.
C'est ainsi que chante l'âme du Juif : plus on l'oppresse, plus il se rapproche de son Créateur.

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-> La guémara (Yoma 12a) explique que le Mont du Temple et le Temple ont été attribués au territoire de la tribu de Yéhouda et de Binyamin : 'Qu'y avait-il dans le territoire de Juda? Le Mont du Temple, les officines et les cours. Et qu'y avait-il dans le territoire de Binyamin? Le portique, le Saint et le Saint des saints. Une enclave sortait du territoire de Yéhouda, mordant sur celui de Binyamin, sur laquelle se trouvait l'autel. Binyamin, le Juste, était tourmenté chaque jour par l'envie de se l'accaparer'.
C'est-à-dire que bien qu'il ait reçu en héritage le portique, le Saint et le Saint des saints, Binyamin était profondément affligé que l'autel soit situé dans le territoire de Yéhouda.

Dans le midrach (paracha Mikets) nous trouvons une explication de la raison pour laquelle Benjamin a mérité que le Saint des saints fasse partie de son territoire, tandis que l'autel est resté dans le territoire de Yéhouda. Le Midrach Tan'houma raconte que lorsque la coupe a été retrouvée dans les bagages de Binyamin, ses frères le rouèrent de coups.
Par le mérite des coups qui tombèrent sur ses épaules, il mérita la bénédiction "entre ses épaules Il repose", c'est-à-dire que le lieu où réside la Présence Divine lui est attribué.
Le seul à ne pas avoir frappé Benjamin fut Juda, qui se justifia ainsi : J'ai dit "je me porte garant pour lui' [pour convaincre mon père de l'envoyer en Égypte], c'est pourquoi je ne peux pas le frapper.
Pour avoir épargné un coup à Benjamin, l'autel fut attribué à Juda au lieu de Benjamin. C'est là-dessus que Benjamin s'affligeait, sur ce coup qu'il n'avait pas reçu!

=> Nous voyons combien nous sommes loin de comprendre ce que D. nous envoie, et combien Il est bon, même quand Il donne des coups. C'est pourquoi, nous devons être profondément convaincus que tout ce qui nous arrive vient de notre Créateur.

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-> b'h, voir également : Notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

Je tiens un enseignement qui me vient d'Eliyahou haNavi, transmis de génération en génération, qu'il eût mieux valu que le Temple ne soit pas construit, si D. nous en préserve, cela devait causer de la honte à quelqu'un.
[rabbi Yé'hezkel Lévinstein]

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-> Chers amis, combien de larmes ont été versées sur la destruction du Temple! Combien de prières pour sa reconstruction ... Cependant si cela devait causer de la honte, il aurait mieux valu ne pas construire le Temple.
[rav Yaakov Israël Pozen]

-> Le rabbi de Kopitchnits enseigne :
D. dit à Moché : "Rends-toi en Egypte et ordonne à Pharaon de libérer le peuple d'Israël de son pays". Moché refusa une fois, deux fois, et à la 3e fois, il implore le Créateur : "j'ai un frère, de 3 ans mon aîné, comment puis-je accepter Ta mission, alors qu'il risque d'être blessé?"
Pendant que le peuple d'Israël attend en Egypte, subissant des souffrances terribles, quelle est sa préoccupation? Que la mission blesse son frère Aharon ...
Aujourd'hui aussi, le peuple d'Israël endure des souffrances incroyables. Mais nous avons cet enseignement : si la délivrance devait être amenée en blessant quelqu'un, il vaudrait mieux qu'elle ne vienne pas.

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+ Il est préférable d'annuler un cours de Torah pour ne pas faire honte :

-> Le Rav de Tichbine (rabbi Dov Bérich Wideneld) dit : "Quelqu'un surpasse-t-il Rabbénou Hakadoch, autrement appelé Rabbi Yéhouda Hanassi, auteur des 6 volumes de la Michna? Nos Sages racontent qu'il est décédé un vendredi. Le soleil arrêta sa course jusqu'à ce que le dernier des membres du cortège soit rentré chez lui et ait terminé les préparatifs du Shabbat. Ils disent aussi qu'une Voix Céleste a proclamé, lors de la procession, que toute personne ayant participé à l'enterrement de Rabbi aurait une part dans le Monde Futur.
Rabbenou Hakadoch, après sa mort, revenait chaque vendredi soir du Monde Céleste, avec l'apparence d'un homme vivant, faisait le Kiddouch pour les membres de sa famille et les acquittait de cette mitsva.
Rabbi Akiva Eiger posa la question suivante : 'Les morts ne sont-ils pas exemptés des mitsvot? Dès lors, comment Rabbenou Hakadoch pouvait-il acquitter sa femme et ses enfants de l'obligation du Kiddouch?
L'explication, c'est que les tsadikim sont encore plus grands après leur mort que de leur vivant.

Venons-en à notre récit : Rabbenou Hakadoch donnait cours à ses élèves, lorsqu'il sentit une odeur d'ail. Il était très délicat, aussi dit-il "Que celui qui a mangé de l'ail sorte !'
Son élève Rabbi Hia se leva et sortit. Les autres, voyant Rabbi 'Hia partir, se levèrent à leur tour et tous quittèrent le lieu, sur son exemple, le cours fut donc suspendu.
Si, D. nous en préserve, la personne qui avait mangé de l'ail était sortie, elle en aurait été humiliée. Tout le monde lui aurait fait des reproches : "Tu n'as pas honte? Tu aurais pu au moins te laver la bouche! Te brosser les dents!'.
Or quand Rabbi 'Hia est sorti, et tous les autres à sa suite, celui qui avait mangé de l'ail en faisait partie, et il n'a pas été humilié.

Le lendemain, Rabbi Chimon, fils de Rabbi Yéhouda, qui devint Nassi après son père, vint chez Rabbi Hia et lui demanda : 'C'est toi qui as mangé de l'ail, et qui as causé l'annulation du cours de Torah hier?'
- D m'en préserve, lui répondit Rabbi 'Hia, une chose pareille ne devrait pas se produire dans notre peuple.

Le Maharcha (guémara Sanhédrin 11;71) demande : 'Quel était le message de Rabbi Hia? Rien n'est plus grave, en effet, que d'annuler un enseignement de Torah, en particulier celui qui est dispensé au public!
Or s'il n'a pas mangé d'ail, pourquoi sortir et entraîner la fin du cours?

=> Le Maharcha répond : certes, empêcher une étude est une faute sérieuse. Mais rien n'est plus grave que de faire honte à son prochain. Il est encore préférable d'annuler une étude si cela peut éviter une humiliation."

La solidarité entre les juifs

Lorsque Hachem créa l'homme, il le fait en bonne santé. Pourquoi donc lui arrive-t-il d'être malade?
Soit il s'est mal conduit, soit c'est la faute d'un autre, chaque membre du peuple juif étant solidaire de l'autre, il arrive que certains, par leur mauvais comportement, entraînent la maladie chez des personnes qui n'ont pas elles-mêmes fauté. C'est l'expression négative de la solidarité.
Mais elle s'exprime aussi en positif : quand un homme étudie la Torah ou prie, il apporte santé et bonheur à de nombreuses personnes.

[Par exemple, ] il se trouve que je connais personnellement ce jeune homme [étudiant à la yéchiva], son étude de la Torah a pour conséquence que chaque jour 50 hommes à Radine restent en bonne santé, sans aucune trace de maladie.
['Hafets 'Haïm]

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-> Le rav Pozen dit : lorsque le machia'h viendra, il sera capable de dire à chaque juif combien de mérites son étude de la Torah a apportés à l'ensemble du peuple juif ...
Quand le machia'h viendra, il dira : "Toi, jeune homme, combien ton mérite est grand! Grâce à toi, tant de juifs ont été préservés de la maladie! Grâce à toi, un jour, cet homme, qui était malade, a guéri!"
Quel honneur pour celui qui entendra ces mots à l'époque messianique.
Tous les saints Maîtres de la Torah Orale, tous les Grands d'Israël seront rassemblés, et le machia'h leur montrera un jeune étudiant de yéchiva de 15 ou 17 ans, par le mérite duquel tant de personnes ont été sauvées.

[il en est de même de nos prières qui ont pu changer positivement la vie de tellement de juifs!
(combien de mariages, naissances, réfoua chéléma, ... avons-nous permis?
Il en ressort : nous n'avons pas conscience de l'impact de nos actions même les plus simples (notre yétser ara nous anesthésiant à ce sujet pour que l'on agisse moins). En effet, nous pouvons apporter du bien (ou mal) aux juifs individuellement et collectivement, vivants et décédés, nous faisons grandir la Présence Divine dans les mondes, ...
N'oublions pas toutes les grandes choses que Hachem nous permet de faire, et agissons alors en responsabilité. ]

"Il est écrit dans la guémara (Kidouchin 31b) : "Celui qui a la crainte du Ciel ne se met pas à Sa place".
Hachem demande à l'homme : "S'il te plaît, ne t'assieds pas à Ma place! Cesse de croire que c'est toi qui diriges le monde ..."

Que se passe-t-il? Un jour tu es triste, le lendemain tu es joyeux, une autre fois tu es brisé comme si tu avais la charge de diriger le monde!
Renforce ta confiance, et tu réaliseras que tout ce qui t'arrive vient d'En-haut. Ta vie sera empreinte de sainteté et de pureté, et ton caractère s'en trouvera plus pur, libéré des sentiments de colère, de jalousie, de compétition, de vengeance et de haine."
[Sfat Emet]

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-> "Je passai auprès de toi, Je te vis t'agiter dans ton sang, et je te dis : 'Vis par ton sang" (Yé'hezkel 15,6).
Rabbi Méir Chapira de Lublin donne une explication originale au mot "dam" (sang), l'associant à l'étymologie de "dmama" (silence) ; le verset nous dit que le silence nous fait mériter la vie.

Dans son ouvrage Mevasser Tov, il développe ces paroles : en Égypte, les Enfants d'Israël étaient "nus" de mitsvot. Par quel mérite ont-ils pu survivre?
Par le mérite de "par ton sang par ton silence", parce qu'ils ont accepté ce qui leur arrivait avec amour, ne se sont pas plaints, ils n'ont pas remis en cause les choix de D., qui avait envoyé aux Bné Israël ces épreuves et cet esclavage harassant.
C'est grâce à cela qu'ils ont survécu en Egypte, qu'ils ont eu une vitalité particulière, et qu'ils ont mérité d'être délivrés.

Il en sera de même aux temps pré-messianiques ... la délivrance viendra, comme à l'époque de la sortie d'Egypte, selon le principe de "Vis par ton sang" (grâce à ton silence).
En effet, comme nous l'enseigne rabbi Meir Chapira de Lublin, le fait de savoir se taire et d'éviter les disputes, sauve l'homme et lui donne de la vitalité, et "comme à l'époque de la sortie d'Egypte, Je te montrerai des merveilles".
[on peut se plaindre directement à Hachem de ce qui se passe dans notre vie, mais également indirectement en s'en prenant à autrui, qui n'est qu'un intermédiaire de la mise en place d'un décret Divin (volonté de notre papa Hachem pour notre bien ultime).]

"Vois, je place aujourd'hui devant vous la malédiction et la bénédiction" (Réé 11,26)

-> Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora explique que le mot "aujourd’hui" fait allusion à Roch Hachana (comme cela est enseigné dans le Zohar 2,32b).
La raison en est qu’il existe un jour particulier dans l’année duquel dépendent tous les événements de celle-ci et ce jour est celui du jugement de Roch Hachana. C’est pour cela que la Torah nous met en garde en disant "Vois" : ce jour s’approche dont va dépendre toute "la bénédiction ou la malédiction".

-> Le Saba de Kelm (Kitvé Ha Saba Mi Kelm Yamim Noraïm p.88) écrit :
"Nous croyons tous que Roch Hachana est le Yom Ha Din (le jour du jugement), et que toutes les créatures comparaîtront alors devant Lui comme des moutons devant leur berger.
Cependant, les tsadikim ont un niveau plus grand que cela : ils possèdent le pouvoir de se représenter les choses. Cela signifie que leur émouna est tellement forte qu’ils voient réellement l’image du Yom Ha Din dans leur esprit, et qu’il s’agit d’un jour terrible et redoutable.
Alors que chez les autres personnes, cette perception n’est pas aussi sensible. Pour cette raison, ils ne s’y préparent pas suffisamment comme le font les tsadikim."

=> A cette fin, le verset dit "Vois" = enracine-le en toi au point qu’il soit comme si tu le voyais en face de toi! C’est de cette manière que tu dois considérer ce jour qui arrive à grands pas.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On peut comprendre ainsi le midrach bien connu selon lequel les 4 espèces qui composent le Loulav sont associées aux membres de l’homme : le Loulav représente la colonne vertébrale, le Etrog, le coeur, le myrte, les yeux et la branche de saule, la bouche.

A priori, on est en droit d’objecter : certes, il est normal que l’on ne prenne qu’un Etrog, puisque l’homme ne possède qu’un coeur, de même qu’un Loulav, puisqu’il n’a qu’une colonne vertébrale.
=> Mais pourquoi prend-on 3 branches de myrte puisque l’homme ne possède que 2 yeux?
Par ailleurs, le verset : "Le Sage a ses yeux dans sa tête et le sot chemine dans les ténèbres" (Kohélet 2,14) peut nous sembler étonnant. Est-ce que seul le sage a des yeux?

En fait, les termes du verset suggèrent que le sage possède un autre oeil que le sot ne possède pas, à l’exemple de ce qu’enseigne la guémara (Tamid 32a) : "Quel est le sage? Celui qui voit ce qui va naître (des événements présents)".
Dès lors, le sage possède bien 3 yeux : 2 yeux d’origine, plus un oeil lui permettant de voir les conséquences futures d’une situation présente. C’est pour cela que l’on prend trois feuilles de myrte.
Il nous incombe donc d’être comme le sage qui voit déjà l’avenir, et de voir ainsi l’année qui s’annonce devant nos yeux et qui dépend entièrement de Roch Hachana. Dès lors, notre préparation sera complétement différente.

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-> Le Sfat Emet (année 5625) dit dans un appel au renforcement :
"Mes amis bien-aimés, chers à mon âme : [à partir de] Roch ‘Hodèch Elloul, il n’est pas convenable de dormir et de se laisser engourdir dans la torpeur du monde matériel."

-> Le Sfat Emet dit à l'un de ses disciples :
"Vois-tu, toute l’année nous parlons affaires. Ce mois-ci [Elloul], l’affaire la plus rentable est celle de la téchouva, car celui qui investit ses forces à revenir vers Hachem durant ce mois fait de gros bénéfices tant spirituels que matériel durant toute l’année à venir. Heureux est celui qui sait être prévoyant!"

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+ "Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Hochéa 14) commente ce verset : "Tant qu’Il est miséricordieux".

-> Et le 'Hatam Sofer (drachot - Nitsavim 5595) explique que cela signifie que les Bné Israël se repentent pendant Elloul, avant que n’arrivent les jours de jugement.

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-> Le Chaar haMélé'h (1,1-20) écrit :
il nous est accordé 30 jours avant que le Roi Juge Suprême fasse comparaître le monde entier devant Lui et examine chacune de Ses créatures, une par une. Il [Hachem] nous témoigne une immense bonté en "disant ses paroles à Yaakov, ses lois et ses préceptes à Israël" (Téhilim 147,19), en nous faisant savoir dans Sa grande miséricorde, dès le début du mois, qu’un jugement aura lieu, afin que nous puissions nous y préparer comme il se doit et y obtenir un verdict favorable ...
Il n’en a pas fait de même pour tous les peuples à qui Il n’a pas dévoilé son jugement.

Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions

+ Grâce à notre confiance en D., nous bénéficions de toutes sortes de délivrances et bénédictions :

"Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas" (Choftim 20,1)

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,32) explique qu’à travers ce verset, la Torah donne l’ordre suivant : "Si un homme voit un malheur s’annoncer, il devra penser que la délivrance est proche et il aura confiance en elle, comme il est dit : "La délivrance de ceux qui Le craignent est proche" (Téhilim 85, 10)."
[Ce verset renferme également un enseignement à propos de la stratégie à adopter afin de vaincre ses ennemis au combat : en effet, il est écrit à cette fin "ne les crains pas", car l’arme la plus efficace est la confiance en D.]

D’après Rabbénou Yona, cette stratégie ne concerne d’ailleurs pas seulement la guerre mais aussi toute épreuve qu’un homme s’apprête à affronter pour laquelle la Torah lui ordonne "ne les crains pas". Ce faisant, elle l’enjoint à la vaillance et au courage associés à la confiance que D. le délivrera.

-> Outre le mal qu’il se cause à lui-même, celui qui donne libre cours à sa crainte porte également préjudice à son entourage en le contaminant du virus de la peur. Il est en effet écrit un peu plus loin (verset 8 ) : "Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire et retourne chez lui, pour que le coeur de ses frères ne défaille point comme le sien."

Rav ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar 5731) explique que le propos n’est pas seulement de décrire celui qui doit sortir en guerre mais qu’il semble que l’on puisse apprendre de cette loi que celui qui a peur et fait fi de la confiance en D., est susceptible d’ébranler le coeur de ses frères comme le sien et il devra donc s’en éloigner, retourner chez lui, afin que personne ne voit sa faiblesse (il est évident que cela ne signifie pas de vivre isolé, mais au contraire, de se renforcer dans sa foi et sa confiance en D. afin de corriger sa peur et son inquiétude chronique et de devenir à l’inverse un exemple pour les autres).

-> Selon le rav Elimélé'h Biderman :
l’inquiétude et la crainte éloignent l’homme de son but et, au contraire, la foi et la confiance en D. l’en rapprochent et suscitent la délivrance et la miséricorde. Grâce à eux, même face à une épreuve, il méritera rapidement de sortir des ténèbres vers la lumière et son salut s’en verra hâté.

-> Le Yisma'h Israël (paracha Vayichla’h 5) écrit :
"lorsque l’homme pense à quel point sa situation est misérable ..., le remède essentiel est la foi, à savoir croire en Hachem ..., et plus l’obscurité s’intensifie, plus il lui sera nécessaire d’enraciner en lui cette force de la foi. Grâce à elle, il méritera d’acquérir la vertu de Bita’hon (confiance en D.) qui découle de cette foi, comme il est expliqué dans le Zohar (2,22a).
Et même si, d’après ce que l’intelligence humaine conçoit, il n’existe plus aucun refuge ni remède à son mal, cependant, il aura confiance dans la bonté infinie et sans limite et dans la grandeur du Créateur. Il sera aussi convaincu que dans Son immense miséricorde, Il peut même venir en aide à une créature aussi misérable que lui ..., et ceux qui placent leur confiance en Hachem et en Sa délivrance ne seront pas déçus, comme l’exprime le roi David : "J’ai placé ma confiance en Toi, que je ne sois pas déçu" (Téhilim 25,1).
Sachons que la Emouna et le Bita’hon adoucissent tout et transforment toute rigueur en miséricorde".

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-> La paracha Choftim (v.20,3-8) détaille l’ordre dans lequel les Bné Israël sortaient en guerre, et la manière dont le Cohen, oint à cette fin, appelait les combattants à livrer bataille.
Il est écrit : "Ecoute Israël, vous êtes prêts aujourd’hui à sortir en guerre contre vos ennemis, et Rachi de rapporter à ce sujet l’enseignement de la guémara (Sota 42a) : "Même si vous ne possédez que le mérite de la lecture du Chéma Israël, cela vaut la peine qu’Il vous délivre".

-> Le rav Mendel de Kotsk explique
"Si l’homme est fort et courageux, au point de penser que grâce au seul mérite du Kriyat Chéma, Hachem le sauvera, et que sa confiance en D. est à ce point forte, il est certain qu’il sera préservé.
Car cela signifie qu’il n’a aucune crainte et grâce à la force de son Bita’hon, Hachem le sauvera par le mérite du Kriyat Chéma (déclaration de foi de l'Unicité de D.).
["Qui est l’homme qui a peur et dont le coeur est lâche? Qu’il se retire" v.20,8]
Mais, celui qui n’est pas convaincu intérieurement que ce seul mérite le sauvera et qui "a peur et le coeur lâche" (Choftim 20,8) est tenu de se retirer du bataillon sauf s’il est exempt de toute faute."

[il en est ainsi dans chaque bataille de notre vie (petite comme grande), l'essentiel est d'y aller courageusement et sans peur car remplit de émouna, et alors grâce à cela on aura la victoire.]

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-> Lorsque le Cohen annonçait la sortie en guerre aux combattants, il disait : "Quel est l’homme qui a construit une nouvelle maison et ne l’a pas inaugurée ... ; qu’il se retire et s’en retourne à sa maison.
Les gardes adresseront de nouveau la parole au peuple et diront : s’il est un homme qui a peur et dont le coeur est lâche, qu’il se retire et retourne chez lui pour que le coeur de ses frères ne défaille pas comme le sien!" (Choftim 20,5-8)

-> Et la Michna (Sota 44a) de rapporter la suite des versets : "Alors, les gardes ayant fini de parler au peuple, on placera des officiers de légions à la tête de l’armée", et de commenter : "Sur les flancs des combattants, on place des gardes devant eux et derrière eux munis de gourdins en fer et ils ont le droit de briser les pieds de ceux qui cherchent à déserter, car le début de la défaite est la fuite".

=> A priori, il faut comprendre : au début, le Cohen s’exprimait de manière avenante et proposait à tout celui qui le désirait de se retirer. En revanche, à la fin, on employait un langage sévère, au point de permettre de briser les pieds des déserteurs.

-> L’explication est la suivante :
Avant qu’un homme s’engage à partir au front, il a le droit de faire son propre examen afin de juger s’il est capable de partir en guerre ou non et si son coeur est trop faible pour cela, il peut retourner chez lui. Mais après avoir accepté de livrer bataille contre l’ennemi, il est tenu de respecter cette décision courageusement.
Car s’il a accepté, il est certain qu’il possède les forces nécessaires pour mener à bien sa mission.

[il en est ainsi dans tous nos projets (en accord avec la halakha). A partir du moment qu'on a décidé de la validité et du souhait de le faire, c’est en soi la preuve que nous avons la force de le réaliser, et Hachem ne nous abandonnera pas, ni ne nous laissera tomber.
Le yétser ara veut nous faire douter, nous retirer notre émouna, car alors on perd cette aide d'Hachem dans les combats de notre vie ]

Elloul – consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem

+ Elloul - consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem :

-> Les commentaires 'hassidiques rapportent à propos du mot Elloul que les lettres qui le composent (אלול) sont les initiales de la phrase : "nous appartenons à Hachem et nos yeux appartiennent à Hachem (anou l'Hachem véénénou l'Hachem - אָנוּ לְיָהּ וְעֵינֵינוּ לְיָהּ).
Le Imré ‘Haïm ajoute qu’il s’agit d’une évocation de l’obligation sacrée de veiller particulièrement à ses yeux pendant ces jours saints [d'Elloul], au point que, réellement, ‘nos yeux appartiennent à Hachem’.

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-> Un des tsadikim de notre génération explique, pour sa part, que le verset : "Il n’y a pas de colportage
sur sa langue" (Téhilim 15,3 - לא רגל על לשונו - lo ragal, al léchono) dont les dernières lettres sont celles du mois de Elloul (אלול) est une injonction à garder notre bouche de toute médisance pendant ce mois.
De fait, une attention particulière devra être accordée à la pureté de nos paroles afin que nous puissions prier avec une bouche pure devant Hachem et qu’Il nous accorde un jugement favorable à Roch Hachana.
[rav Elimélé'h Biderman]

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Rachi commente :"Marche avec Lui en étant intègre et espère en Lui. Ne sonde pas l'avenir, mais tout ce qu'Il t'amènera, accepte-le avec intégrité. Tu feras alors partie de Son peuple et tu seras Son partage."
[ce Rachi est incroyable! Il nous donne la définition d'un membre du peuple d'Hachem ("tu feras alors partie de Son peuple" - az tiyé imo). ]

-> "Car ces peuples que tu dépossèdes, ils écoutent les prédicateurs et les oracles ; or toi, ce n'est pas ce qu'Hachem ton D. t'a départi" (Choftim 18,14)
Le Maharitz (rav Yossef Tsvi Doushinsky) explique :
A priori, il aurait dû être écrit dans le verset : «"r toi, il t'est interdit d'aller après eux", car puisque la Torah vient interdire de s'en remettre aux prédicateurs et aux oracles, cela aurait dû être exprimé explicitement.
C'est, qu'en fait, les nations du monde ne croient pas en Hachem, et c'est pourquoi toute leur existence est remplie d’anxiété et de la crainte du lendemain. Ainsi, ne cessent-ils de consulter les prédicateurs et les oracles, pour entendre quel sera leur avenir.
C'est ce que le verset vient exprimer allusivement : toi, juif, tu sais que, même lorsque les choses ne se déroulent pas selon ta volonté (ce qui est suggéré allusivement par les mots du verset "ce n'est pas"), c'est néanmoins : "ce qu'Hachem ton D. t'a départi".
Dès lors, que l'on soit dans une bonne ou une mauvaise posture, tout est le fait d'un décret Divin et tout est pour le bien.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chaar chmirat haShabbath 3) écrit :
Puisque la connaissance de l'homme, est tellement réduite, il ne nous est pas donné de sonder les desseins du Roi des rois, Hachem. L'homme doit donc marcher avec lui avec intégrité et être convaincu que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, car de la bouche d'Hachem, rien de mal ne peut sortir. De cette manière, il est certain qu'il méritera de voir finalement que ces choses elles-mêmes sont sources de bien et de bienfaisance.

-> Rabbinou Bé'hayé, pour sa part, explique que le verset : "Intègre, tu seras avec Hachem ton D." (Choftim 18,13) vient enseigner à l'homme qu' "Intègre, tu seras" et grâce à cela : "tu seras avec Hachem ton D." (l'expression "tu seras" étant lue avec les termes qui la précèdent comme avec ceux qui la suivent). Et lorsqu'il méritera d'être "avec Hachem", il jouira de la lumière des mondes supérieurs, comme il est mentionné : "Et une lumière résidait avec lui" (Daniel 2,22).
Notre verset vient donc t'enseigner la valeur de l'intégrité et la grandeur de sa récompense.
C'est ce que signifient les paroles du roi David : "Et moi dans mon innocence (en vivant avec intégrité), Tu m'as soutenu et Tu m'as maintenu devant Toi" (Téhilim 41,13) : car par le mérite de l'intégrité, l'homme se tient devant Hachem en permanence.

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-> Rabbi Its'hak Eïzik de Zoutchka enseigne :
"Un homme doit se conduire avec simplicité, intégrité et confiance en D., et se réjouir de la part qu'Hachem lui a octroyée, sans convoiter celle des autres.
Il doit être convaincu que s'IL ne lui a pas accordé plus que ce qu'il possède, c'est le signe que c'est pour son bien.
Il est possible que s'il avait reçu richesse et honneurs, il aurait dû supporter en contrepartie de terribles épreuves, que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de l'éducation de ses enfants. Et Hachem lui a évité tout cela dans Sa grande miséricorde et Son immense bonté."

-> "Et n'érige pas de stèle chez toi, chose odieuse à Hachem ton D." (Choftim 16,22).
Le Imré Emet explique allusivement de la manière suivante : "Ne fait pas preuve d'obstination en t'érigeant comme une stèle contre, ce qu'Hachem ton D. déteste". Car si telle est la volonté d'Hachem, il n'est pas bon de s'ériger contre, mais on doit au contraire annuler sa propre volonté devant la Sienne.

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit :
il est préférable d'accepter avec amour les décisions du Créateur qui ne sont que bonté et bienveillance, de la part de Celui qui ne désire que nous préserver du mal véritable.
Certes, la prière est bonne pour annuler ce qui a été décrété, et en outre, l'homme est tenu de prier sans cesse. Néanmoins, s'il n'est pas exaucé, qu'il sache que, du Ciel, on ne désire que son bien le plus absolu.

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-> "Sois intègre avec Hachem ton D." (Choftim 18,13)

-> Ce verset enjoint de se comporter avec simplicité vis-à-vis d'Hachem, sans trop se poser de questions et chercher à comprendre des choses qui pourraient faire douter et éloigner de Son Service et de Sa foi.
On raconte que Rabbi Naftali de Ropshitz se distinguait par son intelligence particulière et sa vivacité d'esprit remarquable. Un jour, son Maître, le 'Hozé de Loublin lui dit : "Tu sais Naftali, dans toute la Torah, il n'est jamais dit qu'un juif doit être futé et particulièrement intelligent. Au contraire, il est dit : "Sois intègre avec Hachem", ce qui implique simplicité voire même naïveté!"
Alors, Rabbi Naftali lui répondit sur place : "Certes, mais pour savoir comment réellement être simple et intègre avec Hachem, sans que cela tombe dans de la sottise, de l'insouciance ou autre dérive, un juif a besoin d'une bonne dose d'intelligence et de vivacité".

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-> "Sois intègre avec Hachem, ton D."

Rachi : on doit accepter ce que Hachem nous donne sans tenter de prédire le futur. Il faut tout accepter avec amour et intégrité.

Le ‘Hafets ‘Haïm faisait la déduction suivante à partir de ce verset : il est écrit que la personne doit agir avec intégrité devant Hachem, mais pas à l’égard d’autrui. Dans les relations avec les autres, la personne doit faire preuve de beaucoup de sagesse et de réflexion et ne doit pas se laisser duper par quelqu’un de douteux.

L’exemple qu’il ramène est celui de Yaakov, appelé "ich tam" et qui pourtant, fit preuve de beaucoup de ruse dans ses relations avec Lavan.
Un jour, plusieurs Bné Thora se plaignirent au ‘Hafets ‘Haïm d’avoir été escroqués par des commerçants malhonnêtes, sur une large somme d’argent. Il leur cita ce verset et remarqua qu’ayant passé plusieurs années en yéchiva, ils s’étaient habitués à se conduire avec témimout envers Hachem. Leur erreur, en revanche, fut de penser qu’il était possible de se comporter avec témimout avec autrui également.

Comment concilier cela avec la nécessité de juger toute personne favorablement?
Le rav Its’hak Berkovits explique que la mitsva de juger l’autre favorablement ne signifie pas qu’il y a une obligation de considérer chaque action de manière positive, irrationnellement, mais elle nous demande de juger l’autre de façon logique, raisonnable et équitable ; on peut avoir tendance à juger autrui durement, injustement. Or la Torah nous rappelle que cela est erroné, sans toutefois nous charger de rendre un jugement illogique.

Par exemple, en ce qui concerne le tsadik, même s’il fait quelque chose qui semble être une avéra, il est tout à fait normal de supposer qu’il n’a rien fait de mal.
À l’opposé, quand un racha fait quelque chose de positif, il paraît logique qu’il existe une façon négative d’interpréter son comportement.
Lorsque le bon sens veut que l’on juge l’autre favorablement, la Torah nous ordonne de le faire, mais quand ce n’est pas le cas, il n’y a aucun impératif de la Torah d’accorder le bénéfice du doute et il y a même parfois une obligation de juger son prochain négativement.

Le rav Yéhonathan Geffen explique : La Torah ne nous demande pas d’être naïf, mais plutôt d’être réaliste et elle nous dit parfois que nous devons juger l’autre défavorablement. C’est pourquoi, lorsque, par exemple, nous commerçons avec les gens, la mitsva de "betsédek tichpot" nous enseigne qu’il ne faut pas être naïf, mais plutôt qu’il faut considérer l’autre justement (avec tsédek) et avec exactitude.
Il est important de se souvenir qu’agir de la sorte n’est pas une mince affaire, notre tendance naturelle peut être de juger l’autre injustement. C’est une erreur, nous dit la Torah ; il faut tenter de traiter les gens équitablement.

[notre yétser ara nous fait mélanger les choses. Mais il doit être clair à nos yeux qu'avec Hachem nous devons lui donner 100% de notre confiance, même si tout semble contre nous.
Avec l'humain, il faut faire preuve de réalisme, de justesse.]

Elloul = objectif unité

+ Elloul = objectif unité :

-> Elloul est un temps où l’on doit s’améliorer et exceller dans les mitsvot avec autrui. D’ailleurs les initiales de : "[Envoyer des présents] l'un à l'autre et des dons aux pauvres" (ich léré'éou oumatanot laévyonim - méguilat Esther 9,22 - אִישׁ לְרֵעֵהוּ וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים), forment le mot אלול .
Nous devons prendre soin de chacun comme l’allusionne le verset : "chacun s’enquerra de la quiétude de son prochain" (vayich'alou ich lérééou léshalom - Yitro 18,7 - וישאלו איש לרעהו לשלום) dont les initiales donnent aussi le mot אלול.

En agissant ainsi, nous pouvons arriver unis à Roch Hachana. comme il se doit. D’ailleurs, Roch Hachana est appelé : "yom téroua" (Pin'has 29,1 - יום תרועה). Le sens sens simple est "un jour de sonnerie du Shofar", mais on peut également le comprendre différemment.
Rachi (Balak 23,21) commente "outéroua't mélé'h bo" (et le retentissement du roi) = c’est une expression d’affection et d’amitié (ré‘out).
=> Ainsi, Roch Hachana (appelé : "yom téroua") est un jour de ré'out, d’amour et d’amitié.
[le mois d'Elloul doit nous permettre d'arriver à un tel état où l'on est en paix, en affection avec autrui]
On peut aussi voir une allusion dans le verset relatif à Roch Hachana : "dans le 1er jour du 7ème mois" (ba'hodech achévi'i béé'had la'hodech - Pin'has 29,1 - בחדש השביעי באחד לחדש) que l’on peut relire : le 7e mois (ba'hodech achévi'i), le jour de Roch hachana, nous devons être dans l’union et l’unité (באחד - béé'had).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> La paracha Shoftim inaugure généralement le mois d’Elloul, mois de préparation à notre jugement, puisque le mot "Shoftim" signifie “juges”.
En fait, le mot Elloul (אלול) signifie : "espionner, explorer", comme il ressort du Targoum Onkélos sur "véyatourou" (Chéla'h Lé'ha 13,2) qui traduit : vi-alléloune’ (ויאללו) [ce verbe a comme racine Elloul], nous invitant à regarder les choses plus en profondeur et voir comment considérer notre prochain avec plus d’indulgence.

Si l’on ne fait pas cela, Elloul peut alors être les initiales de : "Malheur à moi et malheur à mon âme" (oy li vé'oy lénafchi - אוי לי ואוי לנפשי).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

"Apprendre /Interroger des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11)

-> Il y a un concept d’avancer (ol'éh -הולך) ou de rester statique (oméd - עומד). Un הולך est en mesure de grandir spirituellement, comme nous dans ce monde. A l’opposé, un עומד reste statique. Aussi l’ange est-il qualifié d'un עומד, ne pouvant évoluer spirituellement.

Après la mort, on ne peut plus être un הולך. [ce qu'on aura fait dans ce monde déterminera notre position fixe pour l'éternité. ]
Nos Sages (guémara Shabbath 30a) à partir de "bamétim 'hofchi" (Téhilim 88,6), enseignent qu’un défunt est quitte des mitsvot et de la Torah.
Le terme "niftar" (un défunt - נפטר) vient de la racine "patour" (dispensé - פטור) puisqu’une personne décédée est dispensée des mitsvot. Et ce par opposition aux vivants : le mot " 'haï" (vivant - חַי) est lui de la même racine que " 'hayav" (חייב) qui renvoie à l’obligation d’accomplir les préceptes de la Torah.

Par exemple, le Gaon de Vilna (en 1797), agonisant, pleurait sur son lit. Interrogé, il saisit alors ses tsitsit et dit que dans ce monde, pour quelques kopecks, on pouvait acquérir des franges rituelles pour le port permanent desquelles, nous recevons une récompense. Mais une fois au ciel, aucune somme d’argent ne permet plus d’acquérir une mitsva.
[d'une certaine façon, dans ce monde un sourire, une petite pièce à la tsédaka, se retenir de dire un mot de lachon ara, ne pas voir une chose interdite, ... ne coûte rien et permettent de gagner un énorme mérite éternel, mais après notre mort même pour tout l'argent du monde, on ne peut avoir aucune mitsva supplémentaire.
Par exemple également, les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).]

"Apprendre des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11). Le sens simple est que l’on ne devra pas trouver parmi nous de nécromanciens.
Mais à la lumière de ce que l'on vient de voir ces mots renvoient à la juste perspective de la vie et à la nécessité de l’optimiser. Comme le disent certains : "Seulement quand on songe que l’on va mourir, on commence alors vraiment à vivre".

Le rav Moché Feinstein explique que le mot "matséva" (une stèle - מצבה) vient de נצב, se tenir debout. Car après le trépas, on reste statique (sur le plan spirituel).
Voir une מצבה (stèle funéraire) doit donc nous dynamiser : "Et le vivant le prendra à coeur" (Kohélét 7,2). On se sentira galvanisé, réalisant que nous avons toujours une capacité d’ascension spirituelle.
[tout qu'il y a de la vie, il y a moyen de réparer et d'accumuler des mérites pour notre éternité! ]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> Lorsque la guémara fait référence à une personne qui meurt, elle utilise le terme "na'h nafché" (comme dans Kétoubot 104a). En effet, ces mots se traduisent par "son âme se repose", car elle entre maintenant dans le monde réel. C'est là que son âme veut être, pas dans ce monde physique, car l'âme est spirituelle. Par conséquent, son âme est maintenant au repos.

-> Le mot pour vie en hébreu est 'haïm (חיים), qui est au pluriel. C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

-> Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) l'accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.

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-> Alors que le corps d'une personne abrite son âme, son âme intérieure oblige son corps extérieur à vivre dans un but et une existence plus élevés. En effet, le mot 'haï (un être vivant) est lié à 'hayav (l'obligation). Lorsque l'âme d'une personne quitte son corps, celui-ci n'est plus lié à ces obligations supérieures et devient exempt de toute obligation

En vérité, seule une personne qui vit dans un but supérieur est considérée comme vivante . Une personne qui vit uniquement pour profiter de la vie est considérée comme morte, même de son vivant.
Comme le dit la guémara (Béra'hot 18), même lorsque les justes sont morts, ils sont considérés comme vivants, alors que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
Une personne qui mène une vie dans un but supérieur est niftar lorsqu'elle meurt parce que sa vie physique n'était pas son objectif, mais seulement un moyen d'atteindre un but supérieur. Une telle personne est comme quelqu'un qui sort (patour, sortir) d'une pièce pour entrer dans une autre.
Cela contraste avec le mot "mita" (mort) qui peut s'appliquer à tout être vivant, y compris les animaux. En effet, [à la différence de "niftar"], "Mita" est la conclusion de la vie et n'évoque rien de ce qui vient après.

[les gens peuvent quitter ce monde, mais ils n'en sont jamais vraiment partis, car ils ont encore un impact dans ce monde, certains pour le bien et d'autres pour le mal. ]
[rav Yéhochoua Alt]