L'aspect le plus essentiel d'une mitsva est la joie sur le fait que nous méritons de pouvoir la réaliser.
['Hazon Ich - Lettres collectées - vol.2, n°93 ]
Le lien étroit entre l’âme juive et Hachem
+ Le lien étroit entre l'âme juive et Hachem :
Lorsque Hachem a déclaré au mont Sinaï : "Je suis Hachem, ton D." (ano'hi Hachem Elohékha), Il disait en réalité qu'un élément de divinité ('hélek Elo'out) est contenu et ancré en chaque juif.
Le réceptacle idéal de cette étincelle divine est l'âme.
Il existe une relation intime extraordinaire entre l'âme contenant un élément de divinité et Hachem Lui-même. L'âme perçoit et ressent [constamment] la volonté divine. De même, tout ce qui arrive au peuple juif, porteur en lui de la divinité, est ressenti de manière aiguë et a un impact [tout particulier] au Ciel.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]
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-> La naissance d'Its'hak devait se produire par des moyens surnaturels. Le fait que Sarah ait donné naissance à Its'hak à l'âge avancé de quatre-vingt-dix ans après avoir été stérile démontre le pouvoir des justes (tsadikim) de surmonter toutes les limites de la naturalité.
Le 'Hidouché HaRim note qu'il est tout à fait approprié que la naissance du premier juif natif ait eu lieu de manière surnaturelle. Cela démontre clairement que notre existence même, nos âmes mêmes, est enracinée dans le ciel et que nous ne sommes envoyés sur cette terre que temporairement, pour perfectionner ce monde ...
[d'après ce monde naturel nous ne devrions pas exister, mais puisqu'à la différence des autres nations, chaque juif prend racine dans l'intériorité très élevée d'Hachem (sous Son Trône divin), alors chaque juif est situé dans une autre dimension (bien que physiquement ressemblant à un non juif), et il impacte même les mondes Supérieurs, ce qui influence par ricochet notre monde. ]
Selon le midrach (Béréchit rabba 44,14), Hachem a amené Avraham à contempler les étoiles, lorsqu'il lui a assuré qu'il aurait des enfants.
Il est vrai que dans le monde naturel (sous les étoiles), il est décrété que Sarah ne peut pas concevoir. Cependant, dans le monde surnaturel, au-dessus des étoiles, dans l'ambiance de la lumière cachée primitive, la loi naturelle peut être outrepassée. Dans ce monde (Supérieur), aucun obstacle n'existe à la naissance d'Its'hak.
[Sfat Emet - Vayéra 5658]
C'est pourquoi Hachem nous a donné la mitsva de la soucca, qui nous protège de la puissance des nations. Elle y fait allusion en nous protégeant du soleil, qui représente la puissance des nations ....
C'est pourquoi cette fête s'appelle Souccot.
[Shem miShmouel - Souccot 5677]
Roch Hachana qui tombe pendant Shabbath
+ Roch Hachana qui tombe pendant Shabbath
=> La guémara (Roch Hachana 29b) stipule que lorsque Roch Hachana tombe un jour de Shabbat, le shofar n'est pas sonné, car nous craignons que quelqu'un ne transporte le shofar sur quatre coudées dans une voie publique.
Nos Sages abondent sur l'incroyable impact et importance de sonner du Shofar. Le fait qu'on ne le fasse pas à Shabbath du jour de jugement de Roch Hachana nous illustre la grandeur de chaque Shabbath de l'année.
-> Le midrach (Yalkout Emor 645) rapporte qu'en entendant le shofar, Hachem se lève du Trône de Justice et s'assoit sur le Trône de Miséricorde.
Le Shabbat est décrit par le Zohar comme un "ét ratson", un moment de bienveillance divine. Ainsi, chaque Shabbath de l'année la miséricorde de Hachem est évoquée, même sans avoir besoin du shofar.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]
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-> Les portes du Ciel, qui s'ouvrent généralement chaque Roch Chodech (cf. Yé'hezkel 46,1 - ouv'yom a'hodech yipatéa'h), restent fermées à Roch Hachana. Nous nous tournons plutôt vers le shofar, pour invoquer la miséricorde de Hachem afin qu'Il se lève de son Trône de justice et s'assoie sur le Trône de miséricorde.
Le Shabbat, cependant, l'autre Porte, décrite par Yé'hezkel comme la Porte du Shabbat, s'ouvre aux supplications d'Israël.
Le Shabbat Rosh Hashanah, Israël n'a pas besoin du shofar puisque les Portes du Shabbat restent ouvertes.
[le but principal du shofar est d'ouvrir les Portes du Ciel. Or, ces Portes s'ouvrent habituellement chaque Shabbath, et il n'est donc pas nécessaire de sonner du Shofar lorsque Roch Hachana tombe pendant Shabbath]
[Sfat Emet - Roch Hachana 5645, 5660 ]
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-> Le shofar sans paroles représente la pureté essentielle du peuple juif. Contrairement à l'œsophage qui contient des particules alimentaires, la trachée, source du son, est exempte de toute matière extérieure.
De même, en faisant retentir le shofar, nous rappelons à Hachem la pureté intérieure de l'âme juive.
Cependant, le jour du Shabbat, où l'âme prédomine sur le corps, ce rappel n'est pas nécessaire ; la simple verbalisation du thème du shofar à travers les versets de Malkhiyot, Zichronos et Shofaros suffit. Tout comme les tefillin ne sont pas portés le jour du Shabbat, puisque le jour du Shabbat lui-même est un signe (ot) de notre relation avec Hachem, comme le sont habituellement les tefillin, de même la spiritualité inhérente au Shabbat rend inutile le shofar.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]
-> Le son pur du shofar nous ramène à la pureté du gan Eden avant la faute d'Adam. Avant de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam vivait dans une atmosphère où seul le bien existait, où la connaissance de Hachem était dans sa forme originelle, non diluée par le mal.
Le jour du Shabbat, jour est décrit comme "Hachem qui vous rend saints" (Ki Tissa 31,12), comme un moment pour acquérir la connaissance d'Hachem même sans le bénéfice du shofar, Israël retourne au monde du gan Eden, au monde du bien sans mal.
Alors que toute la semaine, le bien est souvent obscurci par le mal, le Shabbat, seul le bien vient au premier plan.
Le Shabbat est : "un beau cadeau dans Ma salle de trésor (dit Hachem)" (guémara Bétsa 16a), peut faire allusion à la libération du "bien" des griffes du "mal".
Le Shabbat est un cadeau de bonté provenant du trésor de Hashem (beit gunénazaï).
Caché toute la semaine, obscurci parmi tous les autres objets de la salle aux trésors d'Hachem, le Shabbat Hachem extirpe le "bien" et le lègue à Israël.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5662 ]
Shofar = exprimer nos désirs non exprimés, cachés
+ Shofar = exprimer nos désirs non exprimés, cachés :
-> Si bon nombre de nos demandes et aspirations pour l'année à venir peuvent être clairement exprimées, d'autres sont si profondément et subtilement ancrées dans notre psyché qu'aucun mot ne peut les exprimer. Comme le note le Zohar (Chémot 20a), certains cris ne trouvent leur voix que dans le cœur du juif.
... le shofar a le pouvoir de transmettre nos souhaits cachés.
La prière récitée entre les différentes phases du son du shofar mentionne divers anges qui apparaissent avec les sons du shofar. Ce sont peut-être ces anges qui sont stimulés par le shofar pour transmettre les souhaits inexprimés d'Israël.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5647 ]
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-> L'utilisation d'un moyen d'expression sans paroles pour transmettre nos prières reflète une négation totale de soi. Le son du shofar exprime les émotions innées profondément ancrées dans le cœur de chaque juif et ses cris, qui émanent de la force vitale même du juif, s'élèvent vers les cieux.
Si ce cri était accompagné de paroles, cela impliquerait que nous sommes en quelque sorte capables d'initier notre retour vers Hachem. Mais lorsque nous recourons au son du shofar, qui est en réalité le cri intérieur collectif du peuple juif, nous démontrons notre confiance totale et absolue en Hachem pour nous ramener vers Lui.
[Sfat Emet - Roch Hachana - Likoutim ]
La Soucca
+ La Soucca :
1°/ Enseigner aux générations à faire confiance à Hachem :
-> Le Bné Yissa'har (Tichri - maamar 10:16) cite la question du 'Hida. Pourquoi commémorons-nous les Nuées de Gloire (anané hakavod) à Souccot, mais pas la manne ni le puits de Myriam (béer)?
Il répond que la manne et le puits furent donnés au peuple d’Israël suite à leurs plaintes, lorsqu’ils demandèrent de la nourriture et de l’eau. Les Nuées de gloire, en revanche, furent donnés sans que le peuple les ait demandés. Il s’agissait d’une grâce directe de Hachem. C’est pourquoi nous nous souvenons plus spécifiquement des anané hakavod que de la manne ou du puits.
Le Bné Yissa'har utilise cette idée pour expliquer le verset : "Afin que vos générations sachent que j’ai fait habiter les bné Israël dans les souccot ... et qu’elles sachent que je suis Hachem votre D." (Emor 23,43). Du fait que Hachem nous a fait habiter dans les souccot, sans que nous le demandions, nous faisons ce souvenir.
Cela nous enseigne que la mitsva de la soucca vise à enseigner aux générations futures à faire confiance à Hachem et à reconnaître qu'Il sait ce qui est le mieux pour nous et qu'il pourvoira à nos besoins sans que nous ayons à le demander.
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2°/ Construire sa soucca soi-même :
-> Le Noam Élimélech (parachat Kédochim) écrit : "Il faut sanctifier ses membres et ses tendons par de bonnes actions et les fatiguer par de bonnes actions. Ce faisant, son corps devient saint et connecté à Hachem, et il ne sera plus empêché de penser à Sa gloire. C'est pourquoi il nous est commandé d'accomplir des mitsvot avec nos mains et tout notre corps, afin de sanctifier notre corps et de le rendre digne de servir Hachem ... Par exemple, construire une soucca de ses propres mains pour fatiguer son corps par cette avoda."
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3°/ La Soucca apporte la parnassa à la maison :
-> La michna (Soucca 28a) dit que si la tête et la majeure partie du corps d'une personne se trouvent dans la Soucca, et que sa table est à la maison, elle remplit son obligation.
Le séfer Tiféret Shlomo explique que cela suggère que si quelqu'un s'assoit dans une Soucca, il apporte des bénédictions à sa maison pour toute l'année.
Cela signifie que si la tête et la majeure partie du corps se trouvent dans la Soucca, alors il aura une table chez lui, ce qui signifie qu'il aura des bénédictions et de la parnassa chez lui.
Le Tiféret Shlomo utilise également cette idée pour expliquer la déclaration de nos Sages (Soucca 29a) selon laquelle il est permis de manger une quantité de "une mana" en dehors de la Soucca. Cela peut être compris comme signifiant que la Soucca a le pouvoir de fournir de la parnassa (subsistance) pendant toute l'année, même lorsqu'on n'est pas dans la Soucca.
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4°/ Le mérite de la Soucca, la protection contre la maladie et la souffrance :
-> Le Tiféret Shlomo écrit également que lorsque les Sages (Soucca 26a) disent que celui qui souffre est exempté de la mitsva de la Soucca, l’intention est que la Soucca protège et sauve la personne de toute forme de douleur. Ils disent que la Soucca la protège de la souffrance pour toute l'année à venir.
Cela explique également la guémara (Soucca 25a) qui dit qu’un malade et ceux qui s’occupent de lui sont exemptés de la Soucca. Cela peut être compris comme signifiant que, grâce au mérite de la mitsva de la Soucca, le peuple juif sera exempté de la maladie et de toute forme de souffrance.
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5°/ Dormir dans la Soucca :
-> Le séfer Tséma'h David (de Dinov) écrit que dormir dans une Soucca permet de remédier aux graves fautes qui surviennent pendant le sommeil. Il explique que si l'on est puni pour une faute commise pendant son sommeil, on est assurément récompensé pour une mitsva accomplie pendant son sommeil.
Les séfarim disent que cette faute nécessite une "téchouva élevée" et la soucca représente ce type d'expiation.
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6°/ Croire vaut mieux que voir :
Le séfer Birkat Aharon cite le rabbi de Karlin : "Les tsadikim disent avoir vu les saints Ouchpizin, mais nous croyons qu'ils sont ici sans les voir, et croire vaut mieux que voir."
-> Les Grecs croyaient en la sainteté de la beauté ... Les juifs croient en son contraire : la beauté de la sainteté.
[rabbi Jonathan Sacks - Covenant and Conversation - Vayakel 5779 ]
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-> Pour les Grecs, ce qui était beau était saint ; pour les juifs, ce qui est saint est beau.
[rabbi Ken Spiro]
Le jour de Souccot, la force et l'amour de la génération du désert se réveillent ... c'est la soucca, qui rappelle les Nuées de Gloire dans lesquelles Hachem protégeait les juifs dans le désert.
"Et sa bannière qu'il a étendue sur moi, c'est l'amour" (védiglo alaï aava - Chir haChirim 2,4) ; le loulav est la bannière.
[Sfat Emet - Souccot 5662]
Le mérite de chaque juif a donné de la force à Avraham de réussir dans ses épreuves
+ Le mérite de chaque juif a donné de la force à Avraham de réussir dans ses épreuves :
-> Avraham était bien conscient de l'impact durable de ses actions. Il agissait en tenant compte des ramifications et des effets que cela aurait sur ses enfants. En tant que père de son peuple, il était tout à fait naturel et approprié qu'il réfléchisse à l'impact sur ses descendants. Nous aussi, nous devons être vigilants quant aux conséquences futures de chacune de nos actions sur les générations à venir.
Pourquoi le peuple juif mérite-t-il de profiter du sacrifice courageux d'Avraham (de la Akédat Its'hak)?
Tout simplement parce que sans nous, ses enfants, Avraham n'aurait jamais pu accomplir tout ce qu'il a accompli.
Le pouvoir impressionnant des Patriarches (Avot) reposait, au moins en partie, sur le fait qu'ils étaient les ancêtres du peuple juif. En tant qu'individus isolés, ils n'auraient jamais pu atteindre les sommets qu'ils ont atteints en tant que pères de notre peuple.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5634 ]
Un seul mot de lachon ara détruit le monde entier, et pourtant les gens le prononcent très facilement, sans même y penser, alors qu'ils détruisent tant de mondes.
Ils réveillent les anges Accusateurs contre le peuple juif et causent la mort de milliers de personnes.
[...]
Lorsque nous disons "Achamnou" (nous avons fauté), nous prenons nos responsabilités. Nous admettons que nous avons fait quelque chose de mal, et que ce que nous avons fait est horrible!
Nous reconnaissons que le monde était autrefois plein de lumière et que nous y avons apporté l'obscurité et la destruction. Nous ne sommes pas simplement poétiques (prononçant de belles paroles) ; nous voulons vraiment dire que nous avons été la cause de la destruction. C'est ce que nous devons ressentir.
Il suffit de penser à toutes les destructions qui ont eu lieu l'année dernière et qui sont dues à notre lachon ara. Nous devons reconnaître les dégâts que nous avons causés.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]