Aux délices de la Torah

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La terre d’Israël = le lieu pour s’épanouir spirituellement

+ La terre d'Israël = le lieu pour s'épanouir spirituellement :

-> Rabbi Yo'hanan dit : "Trois [personnes] font partie de ceux qui héritent du monde à venir. Ce sont : celui qui vit en terre d'Israël, celui qui élève ses enfants dans l'étude de la Torah et celui qui récite la Havdala avec du vin à la fin du shabbat. Qu'est-ce que cela signifie ? [Cela signifie qu'il laisse du vin entre le Kiddouch et la Havdala". (Rachbam : [Même si] il a une quantité limitée de vin, il se retient de le boire [le jour du Shabbat], pour le bien de la Havdala).
[guémara Pessa'him 113a ]

=> Qu'est-ce que ces trois catégories de personnes ont en commun?
Pour le rav Lichtman la réponse est cachée dans le commentaire du Rachbam. A la fin du Shabbat, lorsque tout le monde a pris 3 repas copieux, personne n'a vraiment envie de boire du vin. En revanche, au milieu de la journée, boire du vin est un plaisir particulier (surtout à l'époque où le vin était l'une des seules boissons savoureuses que l'on buvait). Quelqu'un qui renonce à ses préférences personnelles et à ses désirs physiques au profit d'une mitsva (la Havdala, dans le cas présent) montre qu'il a des priorités bien définies et qu'il mérite une part dans le monde à Venir.

De même, celui qui encourage ses enfants à se concentrer sur l'étude de la Torah, en sachant pertinemment qu'ils risquent d'avoir des difficultés financières en conséquence, montre qu'il sait ce qui est vraiment important dans la vie et, par conséquent, qu'il mérite une part dans le monde à Venir.

Enfin, celui qui choisit de vivre en terre d'Israël, afin d'être plus proche d'Hachem, même s'il pourrait vivre une vie plus facile ailleurs, prouve que la croissance spirituelle est plus importante pour lui que le confort physique. Il mérite donc une part dans le monde à Venir, qui est un lieu spirituel.
[le rav Lichtman note qu'à son avis c'est pourquoi il y a toujours au moins un endroit dans le monde où il est plus agréable de vivre qu'en terre d'Israël. Hachem veut que nous choisissions Sa terre pour les bonnes raisons, et non pas parce que c'est l'endroit le plus agréable et le plus riche de la planète. ]

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-> Une autre source indiquant que vivre en Israël est un moyen sûr d'accéder au monde à Venir, est la guémara (Yérouchalmi - Shékalim 3,3) :
"Il a été enseigné au nom de Rabbi Méïr : Quiconque réside en permanence en terre d'Israël, parle la "langue sainte" [c'est-à-dire l'hébreu], mange ses fruits dans un état de pureté et lit le Shéma le matin et le soir sera informé qu'il mérite le monde à Venir."

-> Un des principaux commentateurs du Yérouchalmi, le Korban haEida, explique :
"Quiconque réside en permanence ..." = c'est-à-dire qu'il habite en permanence en terre d'Israël, qui expie les péchés, comme il est dit : "Les gens qui y habitent sont pardonnés de leurs fautes" (Yéchayahou 33,24).
"mange ses fruits dans un état de pureté" = ce qui entraîne la pureté physique.
"parle la langue sainte" = qui est source de pureté spirituelle.
"lit le Shéma le matin et le soir" = accomplissant ainsi [le précepte de] "Tu y méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8), car la Torah est le principal [moyen de] purifier l'âme. Il peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir, [c'est-à-dire] que même son corps sera purifié et qu'il aura le privilège de recevoir la vie éternelle, c'est-à-dire la vie dans le monde à Venir. Ou bien, il recevra [une part dans] le monde à Venir sans jugement ni souffrance.

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-> Yaakov arriva tout entier à la ville de Sechem, qui est dans le pays de Canaan, lorsqu'il arriva de Padan-Aram, et il campa devant la ville. [Il acheta aux fils de Chamor, père de Sichem, la portion de terre sur laquelle il avait dressé sa tente, pour cent kesitahs. (Vayichla'h 33,18-19)

-> Yaakov arriva à Salem, ville de Séchem, dans le pays de Canaan, à son retour du territoire de Padan-Aram ; et il se fixa à l’entrée de cette ville. Il acquit la portion de terrain ou il établit sa tente, de la main des enfants de 'Hamor, père de Séchem pour cent kessita.
[Vayichla'h 33,18-19]

-> Le Ibn Ezra commente :
La Torah mentionne cela pour démontrer que la terre d'Israël a de grandes qualités, et que celui qui y a une part est considéré comme [celui qui a] une part dans le monde à Venir.

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-> Rabbi Elazar dit : "Quiconque habite en terre d'Israël est exempt de faute ...
Rabbi Abahou dit : "Même une servante cananéenne en terre d'Israël peut être assurée qu'elle mérite le monde à Venir ...
Rabbi Yirmiya fils d'Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "Quiconque marche quatre coudées en terre d'Israël peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir."
[guémara Kétoubot 111a]

-> Le Magen Avraham (Ora'h'Haïm. 248:15) considère cette dernière déclaration comme une détermination halakhique, car il écrit : "Certains disent que [celui qui voyage en terre d'Israël] même avec l'intention de revenir [en 'houts laArets est en train d'accomplir une mitsva], car même marcher quatre coudées dans le pays est une mitsva".

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-> Selon le midrach (Michlé 17,1) :
Il est écrit : "Mieux vaut du pain sec, mangé en paix, qu'une maison pleine de festins, accompagnés de disputes" (Michlé 17,1) :
Rabbi Yo'hanan dit : "La première partie du verset se réfère à la terre d'Israël, car même celui qui mange [seulement] du pain avec du sel et qui habite là peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir.
Qu'une maison remplie de festins accompagnés de disputes = cela fait référence à la 'houts laArets (dehors d'Israël), qui est plein de violence et de vol".
Rabbi Yo'hanan [ensuite] dit : "Quiconque marche quatre coudées en terre d'Israël peut être assuré qu'il mérite le Monde à Venir."
Rabbi Lévi dit : "Quiconque vit en terre d'Israël ne serait-ce qu'un instant et y meurt peut être certain de mériter le monde à Venir.
Pourquoi en est-il ainsi? [Le verset dit : "Sa terre expiera son peuple" (Haazinou 32,43), [ce sur quoi] Rabbi Né'hemya dit : "La terre d'Israël expie les fautes de ceux qui meurent en son sein".

-> Selon le midrach (Téhilim 85,2) :
"Tu as pardonné la faute de ton peuple" (Téhilim 85,3). Qui pardonne les fautes?
La terre [d'Israël] sur laquelle ils vivent, comme il est dit : "Le peuple qui y habite est pardonné de ses fautes" (Yéchayahou 33,24). Ainsi, [cela s'applique] aux vivants.
Comment savons-nous que cela s'applique également aux morts? Il est dit : "Sa terre expiera son peuple" (Haazinou 32,43). Qui expie pour son peuple? Sa terre.
Heureux les habitants de la terre d'Israël, car ils n'ont ni iniquité ni faute, qu'ils soient vivants ou morts.

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=> Que signifient donc toutes ces déclarations sur l'expiation des fautes? Elles ne peuvent pas signifier que, quel que soit le degré de faute des habitants de la terre d'Israël, ils seront automatiquement pardonnés, car si c'était le cas, les juifs n'auraient jamais été exilés de leur Terre.

-> Le midrach Talpiot (Anaf Eretz Israël) explique :
"Sachez que les âmes juives qui vivent en dehors de la terre d'Israël viennent du monde de Sandalfon, le monde des Ofanim [anges], que l'on appelle "Beit Yaakov" (la maison de Ya'akov) et "Eved Ivri" (עבד עברי - un esclave Hébreu), dont la valeur numérique est de 358, comme celle de נָחָשׁ (na'hach - un serpent).

Les juifs qui vivent en terre d'Israël sont issus des 10 sphères de la création et sont appelés "Beit Israël" (la maison d'Israël). Ils sont également appelés "fils" et "fils du D. vivant".

Lorsqu'une personne juive se trouve en 'houtz laAretz (dehors d'Israël), elle possède une âme issue des Ofanim, mais lorsqu'elle mérite d'entrer en terre d'Israël, une âme issue d'une nouvelle création vient sur elle et s'accroche à son ancienne âme.
La première nuit où il s'endort en terre d'Israël, les deux âmes le quittent et montent [au Ciel], mais seule la nouvelle âme revient [au matin]. Il ne mérite donc pas d'être puni, car [sa nouvelle âme n'a jamais fauté].

C'est pourquoi nos Sages disent que tous les fautes de [celui qui habite en terre d'Israël] sont pardonnées.
De plus, quiconque vit en terre d'Israël est considéré comme un tsadik, même s'il ne semble pas être juste (tsadik). En effet, s'il n'était pas un tsadik, le pays le vomirait, comme il est dit : "Le pays a vomi ses habitants" (A'haré Mot 18,25). Puisque le pays ne le vomit pas, il doit être considéré comme un tsadik, même s'il est présumé racha ...

Vous devez également savoir que la terre d'Israël n'expie que les fautes qui y ont été commis involontairement. Les transgressions délibérées, cependant, ne sont pardonnées que par la souffrance, ou pour une personne qui néglige les méfaits [qui lui ont été faits].
Les fautes rebelles commises en terre d'Israël ne peuvent être pardonnés que par le biais de la téchouva. ('Hessed léAvraham - Nahar 12, Ein HaAretz)."

=> On a ainsi 3 réponses à notre interrogation initiale :
1°/ Nos Sages veulent dire que celui qui déménage en terre d'Israël, est pardonné de toutes ses fautes passés. En d'autres termes, il ou elle bénéficie d'une nouvelle ardoise, d'un nouveau départ.
2°/ Ce n'est pas que les fautes des habitants d'Israël soient pardonnés. C'est plutôt que leurs fautes ne sont pas aussi graves qu'elles en ont l'air. La preuve en est le fait même qu'ils vivent dans le pays et que D. ne les a pas expulsés.
3°/ La terre d'Israël n'expie que les actes accidentels, involontaires.

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-> Rabbi Yaakov Yéhochoua Falk (1680-1756), dans son Pné Yéhochoua (Kétouvot 111a) écrit sur ce sujet :
"Rabbi Elazar dit : "Quiconque habite en terre d'Israël est libre de toute faute".
Il me semble que cela se réfère uniquement à quelqu'un qui vit là pour la mitsva d'habiter en terre d'Israël, qui est un lieu saint, et pour que le mérite de la terre d'Israël le protège de la faute. Ainsi, même s'il lui arrive de fauter par inadvertance, ou même volontairement, parce que son mauvais penchant l'a emporté, on peut néanmoins supposer que le mérite de vivre en terre d'Israël l'a incité à ne pas s'endormir tout en continuant à "en s'accrochant" à [sa] faute.
En effet, après avoir fauté et s'être retrouvé dans un lieu saint (comme l'est la terre d'Israël), il a certainement regretté ses actions antérieures, s'est repenti et a été guéri [de sa tâche].
Il n'en est pas de même de celui qui y habite par hasard, ou parce qu'il y est né, ou parce qu'il y a des fruits dignes d'éloges, ou d'autres choses semblables.
Et ce n'est certainement pas le cas de celui qui se rebelle contre la terre et en diminue la sainteté en suivant ses mauvais penchants.

La Torah dit : "Tu es venu et tu as souillé ma terre et tu as fait de mon héritage une abomination" (Yirmiyahou 2,7). C'est pourquoi, lorsque les fautes de nos ancêtres se sont multipliés, nous avons été exilés de notre terre et l'emplacement de notre Temple sacré a été dévasté.
Mais alors où se trouve la promesse "Le peuple qui y habite est pardonné de ses fautes" (Yéchayahou 33,24)?
Nous sommes obligés de dire que l'explication est celle que j'ai donnée. De plus, il est logique que [mon explication] soit correcte, car même si nous disons que la terre d'Israël expie complètement, ce n'est pas mieux que Yom Kippour (le jour de l'expiation), qui expie complètement.
Même ainsi, Yom Kippour n'expie pas pour celui qui dit : "Je vais fauter et Yom Kippour expiera [pour moi]".
Par conséquent, nous sommes obligés de dire que la déclaration de nos Sages : "Quiconque habite en terre d'Israël est exempt de faute" signifie que même si une personne a commis une faute sans prêter attention à la sainteté de la terre, lorsque son mauvais penchant [l'a attiré], le mérite de la terre d'Israël lui fera regretter la faute qu'il a commise. Cela me semble [correct]."

=> Ainsi, nous pouvons ajouter une 4e explication :
4°/ Vivre en terre d'Israël n'est pas une "pilule" magique qui nous débarrasse automatiquement de la faute.
Mais plutôt, la sainteté de la terre aide ses résidents (s'ils sont là pour les bonnes raisons) à regretter leurs fautes et, par conséquent, à se repentir.

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==> l'idée est qu'en venant en terre d'Israël on bénéficie de sa sainteté extraordinaire et de la proximité avec Hachem, ce qui fait que notre ressenti avec la spiritualité n'est pas du tout le même qu'en dehors d'Israël. [à l'image des Yom Tov, (Pessa'h, Souccot, Shavouot) où l'on venait de loin au Temple pour recevoir l'influence de la sainteté de Jérusalem et du Temple, et qui allait nous changer pour le mieux.
De même, en étant en terre d'Israël on s'assure une sensibilité accrue dans notre relation avec Hachem (on est dans le Palais du Roi), qui va nous pousser à faire téchouva et à agir avec davantage de spiritualité, nous assurons un meilleur monde à Venir, que si on résidait en dehors d'Israël.]

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-> Selon le Maharcha (guémara Nédarim 22a-b) :
"Le mauvais penchant domine davantage en 'houtz laAretz qu'en terre d'Israël ...

C'est le sens du verset "Car je connais son penchant [d'Israël], ce qu'il fait aujourd'hui, avant que je ne l'introduise dans le pays [sur lequel j'ai juré]" (Vayélé'h 31,21). En d'autres termes, puisque Hachem connait le mauvais penchant [du peuple juif], qui le domine, et qu'il commet [des fautes] aujourd'hui, dans le désert, [même] avant que je ne le fasse entrer [dans le pays], je ne devrais pas le punir aussi sévèrement. Cependant, lorsqu'ils entrent en terre d'Israël, s'ils continuent à faire de mauvaises actions comme celles-ci, ils méritent d'être punis plus sévèrement, parce que le mauvais penchant ne les domine pas autant en terre d'Israël."

=> En d'autres termes, vivre en Terre Sainte donne à une personne une longueur d'avance dans la bataille qu'elle mènera toute sa vie contre le Yétser hara (et tout le monde a besoin d'un peu d'aide dans ce domaine).

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-> Selon le Maharal (Déré'h 'Haïm 5,9) :
"Les Patriarches ont atteint leur grandeur absolue spécifiquement grâce à la terre d'Israël, car sans elle, ils n'auraient jamais atteint les sommets de la sainteté.
C'est pourquoi la terre les "élève". Cela démontre que la terre d'Israël est étroitement liée aux Patriarches et que les Patriarches sont liés à la terre d'Israël.
Par conséquent, lorsque [la Torah] mentionne le mérite des trois Patriarches, elle mentionne également la terre d'Israël, car ils ne font qu'un. (ex: Bé'houkotaï 26,42)
Lorsque les juifs ressemblent et imitent les Patriarches, à qui la Terre a été donnée et à qui la Terre appartient, alors la Terre leur appartient.
Mais lorsqu'ils s'écartent des attributs des Patriarches, au point de s'en distinguer, alors les juifs ne [méritent] pas la Terre et ils en sont exilés."

=> Tout comme la terre d'Israël a aidé à élever nos Patriarches aux niveaux élevés qu'ils ont atteints, elle peut également aider à élever tout juif au niveau spirituel le plus élevé qu'il ou elle est capable d'atteindre.
[résider en terre d'Israël, c'est permettre à notre être de pleinement s'épanouir spirituellement, à l'image de nos Patriarches qui ont pu devenir ce qu'ils ont été par l'impact de la terre d'Israël. ]

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.3) :
1°/ Les outils de la terre d'Israël :
Certains outils sont destinés à des travaux rudes et lourds, tandis que d'autres sont conçus pour des travaux fins et délicats. Par exemple, il est impossible de saisir les petits rouages d'une montre avec des pinces faites pour saisir des charbons.
Il en va de même dans le domaine spirituel. Une personne reçoit une aide du Ciel, c'est-à-dire des "outils", en fonction de ce dont elle a besoin pour son service [d'Hachem]. Ainsi, le degré d'ascension d'une personne dépend des outils qu'elle a le privilège de recevoir.

Cela explique ce que nous trouvons concernant Yaakov. Pendant son séjour en dehors d'Israël, il a atteint les plus hauts niveaux de perfection que l'on puisse atteindre là-bas, et [Hachem] lui a fourni des anges pour l'escorter dans son voyage de retour. Cependant, lorsqu'il atteignit la terre d'Israël, il dut s'élever au niveau de perfection de la terre d'Israël. Il avait donc besoin de nouveaux anges, des anges de la terre d'Israël. [les anges ont monté l'échelle, et d'autres adaptés à Israël sont descendus, car on rendre dans une autre réalité spirituelle. ]
[Cela enseigne que] même des aides telles que les anges de dehors d'Israël ('houts laArets) ne sont pas dignes d'être utilisées pour aider une personne à atteindre la perfection au niveau de la terre d'Israël.

Rachi (Vayé'hi 50,5) écrit que Yaakov fit une pile de toutes les possessions qu'il avait acquises en dehors d'Israël et dit à Essav : "Prends-les".
Le midrach ajoute [qu'il a dit] : "Les possessions de 'houts laArets n'ont pas de valeur pour moi."
Réfléchissons à cela. Yaakov a certainement acquis toutes ses possessions de la manière la plus "casher" et la plus sainte qui soit. Ils étaient comme un rouleau de la Torah à partir duquel on pouvait apprendre la perfection dans les questions monétaires. C'est la raison pour laquelle il est retourné [sur la rivière] pour récupérer de petites jarres (Vayichla'h 32,25) : il chérissait simplement des récipients de sainteté. Néanmoins, [ces biens] n'étaient pas assez saints à ses yeux pour être utilisés comme une aide dans l'[atmosphère] sainte de la terre d'Israël ...

La règle est la suivante : nous méritons un outil uniquement en fonction de la nature de notre éveil personnel, et grâce à cet outil, nous méritons une aide pour nous élever plus haut dans la même catégorie que la source de notre aspiration.
Cependant, cela ne nous permet pas encore de disposer d'outils pour une catégorie d'aspiration différente. Ce n'est que si nous changeons nos aspirations que nous mériterons de recevoir des outils plus appropriés.
Nous devons également réaliser que le service divin en terre d'Israël est complètement différent [de celui du 'houtz laAretz]. Les objectifs sont différents, la persévérance [requise] est différente, et le potentiel de croissance spirituelle est complètement différent.
C'est pourquoi il ne faut pas penser à tort que les outils conçus pour la terre d'Israël peuvent être utiles au service divin en terre d'Israël. Nous devons nous débarrasser des vieux outils qui sont limités à des [tâches] grossières, qui conviennent au niveau de 'houtz laAretz, et anticiper une nouvelle aide divine qui convient aux nouvelles opportunités spirituelles [disponibles en Terre Sainte].

2°/ L'influence de la sainteté de la terre d'Israël selon les différents niveaux :
La terre d'Israël n'est pas seulement un endroit sur la carte du monde, c'est un niveau de sainteté. Une personne qui s'est purifiée en s'attachant à la spiritualité recevra une influence spéciale de sainteté lorsqu'elle viendra en terre d'Israël, ce qui l'élèvera à des niveaux [spirituels] élevés.

La sainteté de la terre affecte tous les niveaux à un certain degré.
Même après la mort, une personne qui y est enterrée reçoit son influence. Cependant, le degré d'influence sacrée, qu'elle soit faible et à peine détectable ou qu'elle élève une personne au point que ses fautes sont complètement pardonnés, dépend du niveau de la personne.
Même nous, aussi insignifiants que nous soyons, pouvons ressentir l'influence sacrée de la terre d'Israël, car nous observons que l'étude du moussar affecte davantage nos cœurs ici.
Lorsque je viens en Terre sainte, je sens clairement qu'il est plus facile d'apprendre le moussar et d'éveiller mon cœur. De plus, on ressent ici l'aide Divine dans l'étude de la Torah.

3°/ L'expiation en terre d'Israël :
"Qui pardonne leurs fautes? La terre sur laquelle ils vivent ... Heureux les habitants de la terre d'Israël, car ils n'ont ni iniquité ni faute, qu'ils soient vivants ou morts" (Yalkout Shimoni 2,833).

Il ne fait aucun doute que les paroles de nos Sages concernant le pardon des fautes pour quelqu'un qui vit en terre d'Israël se réfèrent à quelqu'un qui a atteint un niveau auquel le fait de vivre en Terre sainte peut l'amener à s'éveiller à lui-même, et par conséquent, à se repentir.
... Cependant, celui qui n'apprend pas à se repentir lorsque les circonstances de sa vie changent commet une grande faute. Il refuse obstinément de se repentir, même après que D. lui a présenté une occasion inspirante.

Nos Sages déclarent : "Quiconque habite en dehors du pays est comme un adorateur d'idoles" (guémara Kétoubot 110b). L'explication [est la suivante] : Une déficience mineure dans la reconnaissance de l'unicité de D., qui est considérée comme de l'idolâtrie [pour quelqu'un] à un niveau élevé, n'est pas du tout considérée comme de l'idolâtrie [pour quelqu'un] au niveau inférieur ...
Comparé au potentiel de proximité avec Hachem et à la reconnaissance de Sa providence spéciale que la sainte influence de la terre d'Israël fournit, vivre en 'houtz laAretz est considérée comme un aspect de l'idolâtrie.

4°/ Sérénité dans le pays :
"Lorsque Oula monta en terre d'Israël, deux hommes de Mé'hoza l'accompagnèrent. L'un d'eux se leva et tua son compagnon ... Rabbi Yo'hanan fut stupéfait. Le verset dit : "Hachem te donnera là un cœur en colère" (Ki Tavo 28,65), c'est-à-dire en Babylonie. Oula répondit : "A cette époque, nous n'avions pas encore traversé le Jourdain (et donc quittés Israël)"" (guémara Nédarim 22a).
Cet homme de Mé'hoza venait d'un mauvais environnement, comme le disent nos Sages : [les habitants de Mé'hoza] étaient des malfaiteurs. Il se mit tellement en colère qu'il commit un meurtre, comme ils avaient l'habitude de le faire.
Pourtant, Rabbi Yo'hanan était stupéfait, car de telles choses ne se produisent généralement pas en terre d'Israël, même de la main d'un racha Mé'hozien. Cela nécessite une enquête.
Après tout, à notre époque, il existe malheureusement une colère qui conduit au meurtre, même en terre d'Israël.

Ici aussi, l'explication est que telles déclarations ont été dites en référence à des niveaux [différents]. Dans la génération de Rabbi Yo'hanan, même les meurtriers étaient à un niveau tel que lorsqu'ils entraient en terre d'Israël, leur capacité de colère était limitée et ne pouvait pas conduire au meurtre.
Cela n'est plus vrai dans notre génération, où les "cœurs" [c'est-à-dire les esprits ou les âmes] des gens sont descendus au niveau le plus bas, celui des "pas de Machia'h" (ikvot déméchikha).

En vérité, dans notre génération également, nous constatons que les gens se sentent plus calmes et plus en sécurité sur le plan émotionnel en terre d'Israël que partout ailleurs dans le monde.
Ces dernières années, nous avons vu de nos propres yeux comment les habitants d'autres pays sont saisis de peur face à l'éventualité d'une nouvelle guerre mondiale, que D. nous en préserve, ce qui les pousse à fuir d'un pays à l'autre, là où cela semble plus sûr.
En revanche, les seuls qui ont quitté la terre d'Israël sont ceux qui chérissent les plaisirs de ce monde et qui les recherchent ailleurs. Personne, cependant, n'a fui par peur de la guerre ; la peur ne régnait tout simplement pas en terre d'Israël.
C'est assez surprenant, si l'on considère qu'il y a apparemment beaucoup plus de raisons de s'inquiéter [de l'éclatement d'une guerre] en terre d'Israël que n'importe où ailleurs.

Nous constatons un autre phénomène étonnant. Les habitants de la terre d'Israël s'en remettent aux miracles, confiants dans notre capacité à résister à nos nombreux ennemis. Et [je parle] même de ceux qui n'ont pas eu le privilège de [se voir inculquer] la lumière de la foi, [c'est-à-dire] ceux qui ont des croyances aberrantes.
Quelle est donc la source de cette confiance? Il ne peut s'agir que de l'une des bénédictions que Hachem a accordées au pays.

Nos Sages (Sifré - début Ekev) affirment qu' "il n'y a pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël".
Ils disent également que : "L'air de la terre d'Israël rend sage" (Baba Batra 158b).
La logique qui sous-tend ce concept est également basée sur l'idée citée ci-dessus. Celui qui étudie la Torah en terre d'Israël reçoit une grande quantité d'aide Divine et une influence particulière [positive d'Hachem].
L'atmosphère de sécurité en toutes circonstances y contribue également.
Dans notre génération, nous voyons de nos propres yeux comment les jeunes qui étudient la Torah s'épanouissent en terre d'Israël. Ils progressent dans leurs études, réussissent à acquérir des connaissances dans tout le Shas (le Talmud) et obtiennent bien plus que d'autres dans leur éducation à la Torah dans d'autres pays.

En Israël, Hachem nous accorde une abondance d'aides et d'outils. Préparons-nous à en être dignes et, à D. ne plaise, ne sous-estimons pas leur valeur. Au contraire, profitons-en pleinement en nous élevant [de plus en plus haut] dans la Torah et la crainte de D.

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+ Une dernière histoire :

-> Le grand en Torah, rabbi Eizel 'Harif (rabbi Yéhochoua Its'hak Shapiro, 1801-1873) respectait chaque juif ayant immigré en terre d'Israël, le considérant comme un tsaddik parfait.
Un jour, certains de ses proches adhérents vinrent lui rendre visite et le trouvèrent debout, la tête penchée sous les mains d'un simple ujif. Ils étaient abasourdis. Lorsque l'homme quitta la présence de Rabbi Eizel, les fidèles du rabbin le suivirent.
Ils lui demandèrent : "Que s'est-il passé entre toi et le rabbi?"
L'homme répondit : "L'histoire est la suivante : je suis sur le point d'immigrer en terre d'Israël, et je suis donc venu voir le rabbi pour recevoir une bénédiction. Mais lorsqu'il a appris que je faisais mon alya, il a dit : "Avant de me demander une bénédiction, je veux une bénédiction de votre part".
Il s'est ensuite levé et a posé mes deux mains sur sa tête..."

[Sipouré Tsadikim - par Sim'ha Raz - Kol Mevasser, p.75-76 ]

Accepter notre souffrance pour permettre d’amener des délivrances

+ Accepter notre souffrance pour permettre d'amener des délivrances :

La souffrance (morale, physique) peut être omniprésente. Parfois, la douleur est si intense qu'il semble impossible de penser à autre chose. Plus la situation est douloureuse, plus on se replie sur soi. Le fait de penser à sa douleur toute la journée signifie que l'on pense à soi toute la journée.
Si c'est le cas, la douleur accomplit en fait le contraire de son objectif. Alors que toutes les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons sont censées nous aider à nous rapprocher d'Hachem, ces circonstances accomplissent le contraire, l'accent dans notre vie est mis sur nous, et non sur Lui.
Cela rend les choses encore plus douloureuses. Tout ce qu'Hachem fait est pour le bien, mais quel peut être le bien d'être éloignés d'Hachem?

C'est en fait la profondeur du commentaire de Rabbi Eliezer HaKapar (Nazir 19a) selon lequel le fait pour un nazir de s'abstenir de boire du vin fait de lui un "fauteur". Puisque son abstinence est une cause d'inconfort, il risque de se replier sur lui-même, puisque cela cause une forme de souffrance (en raison de son manque).

Cependant, nos séfarim hakédochim (comme Ramban Lé'h Lé'ha 12,6) expliquent que les flux d'énergie divine provenant du Ciel nécessitent un récipient terrestre dans lequel s'écouler. Sans ce récipient, l'énergie n'entre pas dans ce monde, reste bloquée dans les sphères célestes et attend qu'un récipient soit généré pour la contenir.
Le flux de miséricorde d'Hachem peut lui aussi rester bloqué au Ciel s'il n'a pas de récipient dans lequel se déverser.
Une délivrance peut être décrété au Ciel mais ne pas descendre sur Terre, puisqu'il n'y a rien sur ce monde pour la contenir.

Une personne qui souffre peut devenir ce récipient. En souffrant personnellement, elle peut devenir plus sensible au fait que la vie peut être très douloureuse. À ce moment-là, son désir de délivrance et de miséricorde commence à s'étendre naturellement, passant d'une approche égocentrique à une appréciation profonde du besoin de miséricorde divine au niveau universel.
Bien qu'il n'y ait pas deux personnes qui souffrent de la même façon, quelqu'un qui souffre peut sincèrement s'identifier à la douleur des autres.
Lorsqu'une personne reconnaît profondément le besoin de la Miséricorde divine universelle, elle devient un réceptacle pour le flux de cette Miséricorde divine provenant du monde spirituel, facilitant en fait l'entrée même de la Miséricorde divine dans le monde, mettant fin à la souffrance à la fois sur un plan personnel et universel.

Si c'est le cas, le fait de ressentir sa propre douleur et de reconnaître que les choses font mal est en fait une méthode pour mettre fin à la souffrance dans le monde.
Plus quelqu'un se permet d'être vrai à propos de la souffrance qu'il traverse, en respectant le fait qu'il a mal plutôt qu'en le niant, plus il aura de l'empathie pour ceux qui souffrent et deviendra un réceptacle pour la Miséricorde Divine qui mettra fin à toutes les souffrances.

La clé est de reconnaître sa douleur. Bien que cela puisse donner l'impression d'être égocentrique, c'est le contraire qui est vrai : on aide le monde.
S'autoriser à ressentir sa douleur, reconnaître qu'on souffre, c'est se rendre compte qu'on a besoin d'aide, tout comme le reste du monde. L'attention qu'on porte à sa douleur le transforme ironiquement en un instrument de délivrance, malgré la distraction qu'elle provoque.

La douleur peut être omniprésente. Mais c'est dans cette douleur globale que se trouvent les racines d'une délivrance, d'un salut. Le fait de réaliser que l'on facilite l'entrée de la Miséricorde divine dans le monde peut transformer le sentiment d'éloignement d'Hachem en un sentiment unique de proximité, car l'on devient le réceptacle de Sa miséricorde.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - 'Houkat 5701 (1941) ]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) enseigne :
"Et voici, afin de susciter la miséricorde envers les juifs dans les mondes supérieurs et d'adoucir le jugement strict, nous devons en conséquence susciter en nous-mêmes la miséricorde envers les juifs, non seulement pour donner tout ce que nous pouvons pour les [aider], mais aussi la miséricorde même que nous suscitons en nous, envers les juifs, a un impact sur les mondes supérieurs.
Nous ne pouvons pas nous habituer à la douleur du peuple juif. En d'autres termes, les nombreux problèmes ne peuvent pas brouiller en nous, ou affaiblir, notre miséricorde envers les juifs. C'est exactement le contraire.
Le cœur doit être virtuellement saturé, à D. ne plaise, de ces nombreux troubles amers ... car il est connu dans les livres saints qu'il y a des moments où un salut (délivrance) a déjà été décrété dans le monde supérieur sur Israël (les juifs), mais qu'il est retardé (dans le monde supérieur) pour venir (en bas) parce qu'il est en haut [c'est-à-dire essentiellement spirituel] et ne peut pas descendre dans ce monde et être encastré dans des choses physiques, matériellle.
Par conséquent, lorsqu'une personne ne sait pas seulement dans son esprit qu'elle doit soutenir les autres, mais dans son essence même, elle le sait ... (elle) aide à apporter le salut à ce monde ... puisque, avec son moi même, ses traits de caractère et son coeur, qui font partie de son corps (physique), elle a de la miséricorde et sert de pont pour canaliser la miséricorde d'Hachem vers ce monde physique!"

-> Le rabbi de Piaseczno dit également que le mécanisme ultime pour devenir ce récipient est de permettre à sa douleur de s'exprimer par des prières de salut, de délivrance, pour nous-même et pour tout le peuple juif.
Voici ce qu'il dit ici : "Nos prières au nom d'Israël devraient être faites avec plus de cœur et d'âme".
Le rabbi de Piaseczno explique que plus une personne canalise sa douleur, sa souffrance personnelle, dans sa prière, plus son désir de salut personnel et universel devient un récipient qui le facilite.
Sa prière tire la Miséricorde divine vers le bas en devenant un objet qui incarne le besoin et le désir de la Miséricorde divine.

-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Vayichla'h) dit que les mots que l'on prononce dans la prière créent un récipient pour contenir le bonté d'Hachem.

La forme physique d'une chose est une manifestation de sa nature spirituelle.
Le fait que chaque chose possède un noyau spirituel unique est la raison pour laquelle les choses semblent physiquement différentes.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - Mikets 5690]

La prière & la terre d’Israël

+ La prière & la terre d'Israël :

-> Nos rabbins ont enseigné [dans une braïta] : Quelqu'un qui est aveugle ou incapable de déterminer la direction [vers laquelle se tourner pour prier] doit diriger son cœur vers son Père céleste ...
Si quelqu'un se trouve en dehors de la terre [d'Israël], il doit faire face à terre d'Israël ...
Si quelqu'un se trouve en terre d'Israël, il doit faire face à Jérusalem ...
Si quelqu'un se trouve à Jérusalem, il doit faire face au Saint Temple ...
Si quelqu'un se trouve dans le Saint Temple, il doit faire face au Saint des Saints ...
Par conséquent, tous les Juifs font face au même endroit.
[guémara Béra'hot 30a]

-> Rabbi 'Hiya et Rabbi Shimon, fils de Rabbi, étaient assis ensemble.
L'un d'eux commença et dit : "Celui qui prie doit diriger ses yeux vers le bas" (Rachi : vers la terre d'Israël, parce que la Chékhina se trouve [très fortement] là-bas) ...
L'autre a dit : "Ses yeux doivent être dirigés vers le Haut (vers Hachem au Ciel)" ...
Rabbi Yichmael, fils de Rabbi Yossi, vint les voir et leur dit : "De quoi discutez-vous?"
Ils répondirent : "De la prière". Rabbi Yichmael leur dit : "Ainsi a dit mon père : "Celui qui prie doit diriger ses yeux vers le bas et son cœur vers le haut, afin que ces deux versets soient accomplis"".
[guémara Yébamot 105b]

=> d'une certaine façon, la terre d'Israël est si importante qu'on doit la traité avec autant d'égard que le Ciel, symbolisant la divinité dans toute sa splendeur.

-> En ce sens, le midrach (Téhilim 91,7) écrit :
Nos rabbins ont dit : Le nombre minimum de pierres [que Yaakov plaça sous sa tête] était de deux, mais lorsqu'il se réveilla, il s'aperçut qu'il n'y en avait qu'une. Il fut très effrayé et dit : "La demeure d'Hachem se trouve à cet endroit et je n'ai pas reconnu Sa Chékhina (Présence Divine)!"
En conséquence, il est dit qu'il a été effrayé et a dit : "Comme cet endroit est impressionnant! Ce n'est rien d'autre que la Maison d'Hachem" (Vayétsé 28,17).
Sur cette base, [nos Sages] ont dit : "Quiconque prie à Jérusalem est comme quelqu'un qui prie devant le Trône de Gloire d'Hachem, car la porte du Ciel est là, et (il y a une porte ouverte [par laquelle] les prières sont entendues, comme il est dit : "Et ceci est la porte du Ciel" (Vayétsé 28,17)".

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-> La fin (et la partie cruciale) de la guémara que nous allons voir, est basée sur un événement relaté dans la guémara (Sanhédrin 64a).
Lorsque les juifs revinrent en Israël après l'exil babylonien, les hommes de la Grande Assemblée (y compris Ezra le Scribe) se réunirent et supplièrent Hachem d'abolir le yétser ara (mauvais penchant) pour l'idolâtrie (avoda zara).
Ils se rendirent compte qu'il était trop difficile de vaincre ce penchant et demandèrent donc l'assistance divine. Hachem les a aidés et l'a soumise devant eux.
Notre guémara révèle que Hachem était en colère parce que personne n'avait fait cela plus tôt, et qu'Il a "choisi" Yéhochoua pour en être puni. La question évidente est : pourquoi Yéhochoua (devait être puni pour cela)? Moché n'a pas non plus prié pour cela.

-> La réponse de la guémara (Arakhin 32b) explique :
Ezra a prié pour [l'abolition du] mauvais penchant pour l'idolâtrie et [a réussi à] l'abolir, et ce mérite a protégé [les juifs] comme une soucca. C'est la raison pour laquelle la Torah a été stricte à l'égard de Yéhochoua ..
La raison est que Moché n'a pas prié [pour abolir ce mauvais penchant], car il n'avait pas le mérite de la terre d'Israël, mais Yéhochoua, qui avait le mérite de la terre d'Israël, pourquoi n'a-t-il pas prié?

-> Le rabbi Israël de Shklov (1770-1839), était un des principaux élèves du Gaon de Vilna, écrit (dans son Péat haChoul'han - Hilkhot Erets Israël 1,3) :
"Les prières sont entendues et acceptées plus facilement en terre d'Israël qu'en 'houts laArets (en dehors d'Israël).

-> Le rabbi de Shklov explique dans ses notes intitulées "Beit Israël" (sec.13) que la source de cela est la guémara (Arakhin 32b) ci-dessus.
Il écrit : "Ainsi, la prière de Yéhochoua en terre d'Israël était plus acceptable que celle de Moché Rabbénou [en dehors d'Israël]."

=> Le pouvoir de prière de Moché (l'homme le plus humble et plus grand prophète de l'Histoire) était si grand qu'il a pu sauver le peuple juif à de nombreuses reprises grâce à lui (ex: suite au Veau d'or).
[ "les anciens de cette génération (du désert) ont dit que la visage de Moché était comme le soleil, et que celui de Yéhochoua était comme la lune" (guémara Baba Batra 75a , Rachi) ]
Néanmoins, la guémara (Arakhin) nous enseigne que le mérite de la terre d'Israël a propulsé les prières de Yéhochoua au-delà de celles de Moché Rabbénou.

Combien nous sommes prêt à faire des efforts pour que nos prières soient acceptées. Or, uniquement le fait d'être en Israël donne à nos prières une puissance incroyable!

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-> Selon le 'Hatam Sofer (dans sa Responsa - Yoré Déa 234)
"Jérusalem a une sainteté surnaturelle, et elle est la porte du Ciel depuis des temps immémoriaux, même lorsque les Jébusiens (Yévouchi) occupaient Jérusalem et que les Cananéens et les Périzites étaient encore dans le pays (Lé'h Lé'ha 12,6).
La Chékhina n'a jamais quitté et ne quittera jamais le Kotel, même après la destruction [du Temple] ...

Le rabbi Avraham Azoulay ('Hessed léAvraham - maayan 3 - nahar 3) ... explique que la fenêtre du Ciel est large en bas, [couvrant] l'ensemble de la terre d'Israël, et étroite en haut, correspondant seulement] à
Jérusalem et au Saint Temple. Et lorsque [le Temple] a été détruit, [cette fenêtre] a été complètement fermée.
Par la suite, elle s'est rouverte, mais son ouverture inférieure est devenue plus étroite. Son ouverture supérieure et la porte du ciel, cependant, ne se fermeront jamais, à D. ne plaise, car c'est le [conduit de] l'influence divine qui existe sur le site du Temple et à Jérusalem.

En ce qui concerne la déclaration du 'Hessed léAvraham (dans son Nahar 13), vantant les mérites de Safed par rapport à toutes les autres villes de la terre d'Israël, cela signifie en dehors de Jérusalem. Que D. nous préserve de l'idée qu'une ville puisse être plus sainte que Jérusalem."

=> Cette source implique qu'il n'y a qu'un seul moyen pour nos prières de s'élever vers le ciel, et c'est par la seule et unique porte du Ciel, située principalement au-dessus du site de Jérusalem.
Cela ressemble à l'image d'un aspirateur divin qui "aspire" toutes nos prières et les fait parvenir à Hachem par un tube étroit, ce qui peut expliquer qu'en terre d'Israël nos prières sont davantage acceptées, "aspirées".

[ la Torah décrit la terre d'Israël comme une terre sur laquelle "éné Hashem Eloké'ha ba" (les yeux d'Hachem, ton D., y sont [constamment] dirigés" (Ekev 11,12). Dans chaque pays du monde, il y a un ange Tutélaire qui va servir d'intermédiaire, tandis que seulement en Israël notre relation est direct avec Hachem, sans intermédiaire (ex: qui prend un pourcentage au passage, examine la qualité de la marchandise).
Ainsi, même s'il y a une diminution de la taille de la porte du Ciel (sauf à Jérusalem), il n'empêche qu'en terre d'Israël les prières restent proches de cette porte, et surtout c'est Hachem qui gère directement ce qui s'y passe. Ainsi, nos prières sont bien davantage exaucées en Israël. )]

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-> Selon rabbi Moché Tirani (1500-1580), dans son Beit Elokim (chaar haTéfila - chap.5) :
"Il est clair qu'il y a une grande prédisposition à l'influence divine dans certains endroits plus que dans d'autres. Par conséquent, un lieu qui est préparé [pour que les juifs] y prient est déjà prédisposé à ce que les prières du peuple juif y soient entendues. Il est donc probable que les prières de celui qui y prie seront entendues, même s'il est seul et même s'il prie sans une dévotion totale.

C'est ce que nous constatons à propos de Kalev, qui est allé se prosterner sur les tombes des Patriarches [à Hébron], afin que Hachem le sauve du [mauvais] conseil des explorateurs. Il était certain que Hachem entendrait ses prières dans ce lieu saint, en vertu du fait que les saints Patriarches y étaient [enterrés] et que leurs corps servaient d'outils, de leur vivant, pour des choses sacrées.
La prière de Kalev a été exaucée, même s'il avait des arrière-pensées, car il voulait que le mérite des Patriarches le sauve des conseils des explorateurs, afin que les juifs puissent entrer dans le pays et que la promesse qu'Haxhem a faite [aux Patriarches], donner le pays de Canaan à leurs enfants, puisse se réaliser.

Le concept de prier vers la terre d'Israël, Jérusalem et le Temple sacré est une partie essentielle de la prière.
... Puisque toute la terre d'Israël, Jérusalem et le Saint Temple sont prédisposés à l'acceptation de la prière, comme je l'ai indiqué [ci-dessus], il faut prier vers eux, afin de reconnaître et de faire allusion au fait que l'on prie Hachem, qui réside dans ces lieux prédisposés.
Après tout, lorsqu'un juif prie, il parle à la deuxième personne (ex: ata kadoch), comme s'il conversait avec la Chékhina. [selon le Mabit (juste après) : la Amida est un moment où l'on s'adresse à la Chékina comme si l'on parlait en face à face avec un ami, d'où la nécessité d'être dirigé vers le Temple]
C'est pourquoi il doit tourner son visage vers son lieu, car [la Chékhina] n'a jamais quitté le Kotel (midrach Eikha 1,5)."

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-> Selon rabbi Yaakov Emdem (1697-1776), dans son Sidour Beit Yaakov (soulam Beit El 3,6) :
"Il est bien connu qu'un juif doit faire face à Jérusalem lorsqu'il prie.
Aujourd'hui, je juge bon de mentionner Jérusalem une fois de plus et de dire que ce signe et ce geste [de faire face à Jérusalem] que nous faisons comme un souvenir, un exemple et un simple symbole ne suffiront que lorsqu'il sera impossible [d'être réellement en Terre Sainte].
Nos intentions et nos bonnes pensées seront alors considérées comme des actes, puisque nous sommes incapables de les réaliser en raison de la contrainte et du danger. Après tout, celui qui agit sous la contrainte est exempté de toute [obligation], et [une faute] commise par la force n'est pas déshonorante, mais il n'est pas non plus digne de louanges.

Cependant, les bonnes intentions ne seront d'aucune aide si l'on ne peut pas se prévaloir d'une contrainte absolue ; [elles ne seront pas non plus d'une grande aide] dans une période de confort.
C'est pourquoi chaque Juif doit prendre dans son cœur la décision ferme et inébranlable de monter en terre d'Israël et d'y habiter (au moins après avoir obtenu suffisamment de [fonds] pour les dépenses, plus quelques moyens de subsistance, un métier ou un commerce, afin d'acquérir les provisions nécessaires et essentielles, afin d'établir la Terre sainte, qui est désolée sans ses enfants), et d'aspirer à avoir le privilège de prier là dans le Palais du Roi.
Car même si [la terre d'Israël] est en ruine, la Chékhina ne l'a jamais quittée."

=> Selon rabbi Emden, nous sommes face à Jérusalem simplement pour nous rappeler que c'est là que nous appartenons. Il poursuit son texte longuement sur l'importance de vivre en Israël.
N'oublions pas qu'il a tenu ces propos dans les années 1700, alors qu'Israël était encore désolée. Que dirait-il aujourd'hui?

Hachem tire plus de plaisir de tout juif que des anges

+ Hachem tire plus de plaisir de tout juif que des anges :

-> Nos Sages (Pessa'him 109a) disent qu'il n'y a pas de joie sans viande.

-> Le rav Its'hak de Neshchiz (séfer Toldot Its'hak) explique que cela signifie que, bien qu'Hachem ait de nombreux anges qui Le servent, Il ne tire de la joie que lorsque des êtres humains en chair et en os surmontent leur yétser ara et Le servent.
Cela s'explique par le fait que les anges n'ont pas de mauvais penchant et qu'il leur est facile de Lui obéir, alors que les humains doivent travailler dur pour faire ce qu'il faut.

Le Toldot Its'hak (sur Téhilim) poursuit en citant son père, le rav Mordé'haï, qui utilise cette idée pour expliquer le verset : "Car Ta bonté est meilleure que la vie ('haïm) ; mes lèvres Te loueront" (Téhilim 63,4). Hachem dit que la bonté de l'homme qui Le loue avec ses lèvres et Le sert est meilleure que les 'hayot, les anges divins. C'est pourquoi Il ne tire du plaisir que des louanges de l'homme.

=> il ne faut pas désespérer de nos défauts, de notre bassesse apparente, au contraire c'est nos failles qui contribuent à donner tout le bon goût, qui procure tant de plaisir et de fierté à Hachem, à l'inverse des créatures parfaites (les anges) qui Lui sont sans saveur.

On peut mieux prier dans ce monde que dans le monde à Venir

+ On peut mieux prier dans ce monde que dans le monde à Venir :

-> Le Imré Emet (cité dans Imré Shamai - Chémot 5,22) rapporte que le Maguid de Mézéritch avait promis à ses élèves qu'après sa mort, il travaillerait au Ciel pour annuler les décrets qui avaient été émis contre les juifs.
Quelque temps après son enterrement, les décrets n'ayant pas été annulés, ils firent une "ché'elat shalom" et le Maguid leur dit : "Dans le monde de la vérité, j'ai vu que tout fait partie de la bonté d'Hachem. Par conséquent, je ne peux pas travailler à l'annulation des décrets, car je sais qu'ils sont vraiment bons. Cependant, puisque vous êtes encore dans ce monde-ci et que vous ne pouvez pas voir la bonté, vous pouvez faire la prière pour annuler les décrets."

-> Le rav Mordé'haï 'Haïm de Slonim rapporte qu'un groupe d'hommes a un jour rencontré le rav Its'hak Méïr de Zinkov, le fils du rav d'Apta, à une époque où de nombreux décrets avaient été émis contre les juifs et ils lui ont demandé : "Votre père a dit qu'il refuserait d'entrer dans le Gan Eden tant que les juifs ne seraient pas sauvés de ces décrets. Pourquoi n'a-t-il pas tenu sa promesse?"

Le rav Its'hak Méïr reposa sa tête sur ses mains pendant un moment, puis dit : "Mon père vient de se révéler à moi et m'a dit ce qui suit : le verset dit : "diminou Elokim 'hasdékha békerev hékhalé'ha" (Téhilim 48,10). Cela signifie que lorsque nous sommes dans ce monde, il nous semble (diminou) qu'Il utilise Son attribut de jugement strict (Elokim), mais en vérité, "il y a de la bonté dans Sa chambre" ('hasdé'ha békerev hékhalékha).
Une fois que l'on passe dans la chambre d'Hachem, dans le monde à venir, il est clair que tout est pour notre bien et fait partie de Sa grande bonté".

Le rav Its'hak Méïr a conclu : "Par conséquent, je ne peux pas demander à mon père de demander que cette bonté nous soit retirée."

=> Il en découle que l'objet d'une prière peut ne plus avoir de sens une fois dans le monde de Vérité, et que ce n'est qu'avec une vision dans notre monde actuel qu'on pourra prier de tout de cœur Hachem pour avoir encore mieux (du bien que dans la douceur, sans amertume).

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-> Le 'Hafets 'Haïm demanda un jour à quelqu'un comment il allait et l'homme répondit : "Cela ne ferait pas de mal si les choses allaient un peu mieux".

Le 'Hafets 'Haïm lui dit : "Comment sais-tu que cela ne ferait pas de mal? Hachem sait mieux que toi ce qui est bon pour toi. Il se soucie de toi plus que tu ne te soucies de toi-même, c'est pourquoi Il veut certainement te donner tout ce qu'Il peut (soit l'infini). S'Il ne te donne pas plus, c'est un signe certain que le fait d'avoir plus n'est pas bon pour toi."

Relater les miracles et bontés d’Hachem

+ Relater les miracles et bontés d'Hachem :

-> "Zé'her rav touvé'ha yabiou" (le souvenir de Ta grande bonté, on rapportera - Téhilim 145,7)
Selon le rav Elimélé'h de Lizhensk, cela signifie que lorsque les gens parlent des miracles passés et des actes de bonté qu'Hachem a accomplis pour les juifs, Hachem fera en sorte que des miracles encore plus grands se produisent.
Il compare cela à une source qui coule. La source peut être petite et étroite, mais au fur et à mesure qu'elle s'écoule, elle devient plus large et plus grande.
Ainsi, le verset dit que si nous rapportons les bontés d'Hachem, alors le résultat sera "yabiou" = le flux deviendra de plus en plus grand et apportera des sauvetages (personnels et collectifs) de plus en plus importants.

[plus on rapportera des belles choses qui sont arrivés au peuple juif, ou à nous-même dans notre vie, alors plus permet à de belles choses d'arriver dans notre vie. ]

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-> par exemple : Parler des miracles crée d'autres miracles : https://todahm.com/2025/02/24/parler-des-miracles-cree-dautres-miracles

"Tout au long de la journée, il faut essayer de trouver du temps libre pour parler avec Hachem dans la prière et le chant. Et plus vous vous habituerez à (ce) discours de l'âme (sia'h hanéfech), plus votre cœur s'adoucira, votre esprit s'élèvera et votre âme se rapprochera d'Hachem"
[le rabbi de Piaseczno - 'Hovat haTamildim - pérek tét]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Vayichla'h 5702) écrit qu'en exprimant à Hachem nos besoins personnels et spécifiques (même sur une chose toute petite, anodine), on crée en fait un récipient pour contenir la bonté ('hessed) d'Hachem.
Puisque, en réalité, même notre souffrance est une expression du 'hessed d'Hachem, au moins dans les niveaux les plus profonds de l'esprit d'Hachem, en Lui parlant et en exprimant notre douleur, souffrance, alors nos mots peinés peuvent en fait devenir des récipients pour que Sa bonté plus apparente soit déversée dans nos vies.

"Si quelqu'un juge Hachem favorablement et accepte que les moments difficiles [dans sa vie] sont bons, cela sert de mérite pour lui afin d'alléger sa souffrance ...
Le fait de trouver la bonté d'Hachem ('hessed) dans le din (rigueur) le transforme en véritable 'hessed."
[Baal Chem Tov - rapporté par le Ben Porat Yossef - Vayéchev ]

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-> Il y a une tradition du Maharam de Rottenberg (Chéeilot ou'Téchouvot - 'hélek 4), selon laquelle une personne qui meurt al kiddouch Hashem ne ressent pas de douleur pendant qu'elle meurt.

Le Arvé Na'hal explique que la raison en est qu'en décidant de mourir al kiddouch Hachem (en sanctifiant le nom d'Hachem), on s'élève à une dimension supérieure, au-dessus du royaume de la douleur.

Le rabbi de Piaseczno dit qu'il en va de même pour toute souffrance qu'un juif traverse. S'il canalise sa douleur, sa souffrance, vers la spiritualité et l'accepte comme un moyen de se purifier de ses fautes et de se rapprocher d'Hachem, dans cette mesure, sa souffrance sera considérée comme une mort partielle al kiddouch Hachem et deviendra plus légère et plus facile à supporter.

-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Réé 5701) écrit :
"La souffrance est un moment où en apparence Hachem se cache (hastarat panim). C'est pourquoi, lorsque vous voyez même en elles la main d'Hachem, Sa justice et Sa vérité, alors vous supprimez l'obscurité et Le révélez, même de l'intérieur de l'obscurité et du jugement.
Et, par conséquent, (maintenant) que le jugement, la rigueur est en train de se passer (sur nous), alors il y aura de la bonté et de la révélation et la lumière de Son visage".

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-> "Ani lédodi védodi li" (Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi - Chir haChirim 6,3).

-> Le terme "mon bien-aimé" fait référence à Hachem. Lorsque nous décidons de considérer Hachem comme notre "Bien-aimé", c'est exactement ce qu'Il est : "mon Bien-aimé est à moi".

[ l'idée est que par le mérite de voir Hachem avec bonté, et ce même en période de souffrance, alors nous transformons Sa rigueur en bonté, et nous voyons clairement que "mon Bien-aimé (Hachem) est à moi".
Notre vision sur la vie a le pouvoir de changer notre vie. Plus nous considérons toute chose comme venant à la racine de notre "Bien-aimé" (ani lédodi), plus Hachem nous donnera des occasions de le voir sous son apparence extérieure de "Bien-aimé" (dodi li). ]

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-> Notre douleur sera ce que nous en ferons. Si nous grandissons et changeons à travers la douleur que nous traversons, et que nous nous concentrons sur le plaisir de la croissance (ex: elle nous purifie, nous apporte des mérites spirituels éternels), nous ressentirons du plaisir.
Mais si nous nous concentrons sur notre douleur et sur le fait qu'il est douloureux de grandir, nous ne ferons que ressentir la douleur et nous serons détournés du plaisir.
[...]

Plus nous parvenons à ressentir l'amour d'Hachem dans la douleur, plus nous diminuons la douleur et le prix à payer [de cette souffrance].
L'idée est que toute réalité est un manifeste d'Hachem (rien ne peut se produire sans un décret du Ciel), même notre douleur. En ressentant le plaisir dans la douleur (par émouna), nous trouvons Hachem à l'intérieur de notre douleur et nous révélons Hachem à l'intérieur du "hester panim" (une apparente dissimulation d'Hachem - cf. Vayélé'h 31,18).
Plus nous Le trouverons là, moins il y aura de hester panim, et par conséquent, moins nous aurons mal.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Réé 5701]

Notre relation d’amour avec Hachem

+ Notre relation d'amour avec Hachem :

-> Si Hachem m'aime vraiment autant, pourquoi ne le sens-je pas?

Une étreinte est une connexion. Lorsque deux personnes s'étreignent, s'enlacent, elles se connectent d'une manière que les mots seuls ne peuvent accomplir ; elles ne font littéralement plus qu'un.
Il est pratiquement impossible pour deux personnes qui s'enlacent de ressentir une déconnexion entre elles. Cela ne peut se produire que si l'une des personnes dans l'étreinte s'éloigne. Dans ce cas, un sentiment de déconnexion est inévitable et sera ressenti par les deux parties, malgré le fait qu'elles s'enlacent.

La relation d'Hachem avec nous est une étreinte. Hachem nous enlace toujours, tout le temps [d'un amour infini pour chaque juif], et si c'est le cas, un sentiment de proximité avec Hachem est la façon la plus naturelle de se sentir.
Il est pratiquement impossible de se déconnecter d'Hachem. Si nous nous sentons déconnectés, c'est soit qu'Il se retire de l'étreinte, soit que c'est nous.

Cependant, le prophète nous dit qu'Hachem ne se retirera jamais de l'étreinte, comme le dit le verset : "lévilti yida'h miménou nida'h" (personne ne sera repoussé (par Hachem) - Shmouël II 14,14).
Hachem ne se retirera jamais de notre étreinte, donc si nous ressentons de la distance, cela doit venir de nous.

L'idée est que dans une relation entre deux personnes, la personne qui a le plus d'influence pour déterminer la force de cette relation n'est jamais celle qui désire le plus cette relation, mais plutôt celle qui la désire le moins.
Une personne peut être vraiment dévouée à l'autre, mais si l'autre personne est désintéressée, la relation sera minimale.

Cela étant, l'amour infini d'Hachem ne suffit pas pour que nous nous sentions aimés par Lui.
La règle d'or en matière d'amour est que l'on ne peut le ressentir qu'à travers les relations.
Quelqu'un peut vous aimer profondément, mais si vous ne savez pas qui il est, vous ne ressentirez pas son amour, vous n'avez pas de relation, de lien, avec lui.
Si (dans notre vie quotidienne) nous n'avons pas de rapport avec Hachem (vivant notre vie de notre côté), nous ne ressentirons pas Son amour, même s'il est infiniment présent.

Les relations sont générées par le don et l'abandon pour l'autre personne. En effet, le désir d'une personne d'être dans une relation particulière se manifeste par la mesure dans laquelle elle est prête à donner ou à abandonner pour cette relation.
Si nous ne nous efforçons pas de renoncer à certaines choses pour cette relation, et si nous ne respectons pas la halakha malgré parfois la difficulté, ce que nous avons avec Hachem sera faible.
Plus nous sommes prêts à "renoncer" [aux envies de notre égo] pour notre relation avec Hachem, en nous engageant (dans une vie selon) la Torah, alors plus nous ressentons Son amour.
Ainsi, les moments où la halakha est le plus difficile à respecter, en particulier les moments de douleur, sont en fait des occasions de se consacrer davantage à Hachem, de renoncer en privilégiant cette relation et de ressentir Son amour plus profondément.
[le rav Dessler dit que l'amour vient en fonction de ce que l'on a donné (ex: en temps, en effort) à autrui, car plus on met de soi en l'autre, plus on l'aime car il y a une part de nous en lui.
Chacun devra honnêtement connaître ses limites, ses capacités actuelles, et évoluer dans une vie juive dans ce cadre, tout en étant en bonne santé, épanouie, dans la joie, ... ]

Hachem nous étreint toujours, peu importe ce qu'Il nous fait subir ou combien de mal nous avons fait. Il ne cessera jamais de nous étreindre, lo "l'vilti yidach mimenu nidach", et ce qu'Il nous fait subir est le fruit de l'amour." Même dans les moments les plus sombres et les plus difficiles, Hachem nous aime. Si nous nous sentons éloignés, c'est parce que nous nous sommes éloignés de Lui.
Pendant les périodes difficiles ou les creux spirituels, nous pouvons avoir l'impression d'être déconnectés. Un Juif doit réaliser que ses sentiments de déconnexion ne sont pas dus à sa situation, mais plutôt à sa réaction à celle-ci.

Parfois, nous relâchons notre étreinte avec Hachem lorsqu'Il nous met en difficulté ou lorsque nous nous trouvons dans une ornière.
Cependant, si nous nous accrochons à Lui (en restant malgré la douleur enlacer d'amour et de confiance à Lui) et travaillons à notre avodat Hachem malgré la difficulté, nous sentirons l'étreinte même si les choses font mal.
Hachem ne nous lâchera jamais ; la distance [d'éloignement] est de notre côté.
C'est dans la mesure où nous resserrons notre emprise que nous sentirons l'étreinte. Hachem s'accroche toujours à nous.

Des sources plus profondes (comme le Arvé Na'hal - Béréchit) révèlent que lorsqu'on épelle les lettres du mot "yétser" (יצר - l'inclination, le penchant), la dernière lettre de chaque lettre épelée pleinement (youd - tsadi, réch) donne : dalét, youd et chin, qui sont les lettres du nom d'Hachem "Sha-dai" (שדי).
L'implication est que même à la limite avec notre yétser ara, nos chutes les plus profondes et nos périodes d'obscurité, Hachem (שדי) est là aussi, s'accrochant à nous.
Hachem ne nous lâchera jamais : "lévilti yida'h miménou nida'h" (personne ne sera repoussé (par Hachem).

La vie est rarement cohérente. Elle connaît des hauts et des bas, des périodes difficiles et des périodes plus faciles, des périodes de réussite spirituelle et des périodes de chute spirituelle.
Nos circonstances peuvent changer d'un jour à l'autre, d'une minute à l'autre.
Il y a cependant une constante dans la vie : Hachem. Peu importe à quel point ma vie a changé ou à quel point l'avenir est incertain, une chose est constante : Lui.
Hachem ne nous lâche jamais, [ne s'éloignant ou nous abandonnant pas une seconde] et Il est toujours avec nous ... quoi que nous fassions ou que nous traversions.
Il était avec nous depuis le jour de notre naissance et sera avec nous jusqu'au jour de notre mort.
Peu importe ce que la vie nous apporte, qu'il s'agisse de hauts ou de bas, d'incertitude ou de changement, Hachem est avec nous tout au long de cette période.
Oui, même dans nos moments les plus bas, même si nous nous éloignons de Lui, Il est avec nous.
[il a la même proximité et le même amour que nous soyons beau ou moche spirituellement! Nous restons son enfant adoré! (on connaît les mères juives, si l'on peut dire, c'est rien par rapport à Hachem, qui est fou fou fou de nous!! ) ]
Il est la constante qui reste avec nous tout au long d'une existence incohérente, nous étreignant toujours ... même si nous ne le sentons pas.
[d'une certaine façon, on peut expliquer le Shéma Israël ainsi : Hachem est certes notre D., mais Hachem est Un (é'had) = il n'y a pas distanciation (Lui d'un côté, et nous d'un autre), car en réalité Il est constamment avec nous, pas une seconde Il n'est pas enlacé d'amour et de fierté pour nous.
Par définition, être juif c'est avec une proximité avec Hachem unique, que les non juifs n'ont pas!]

Il est important de comprendre que le fait de ressentir l'étreinte n'exige pas que nous réussissions à grandir pendant nos périodes d'obscurité, mais seulement que nous essayions de le faire.
Tant que nous essayons activement d'avancer spirituellement, nous ressentirons Son amour, même si nous ne progressons pas réellement.
C'est le désir de grandir et d'essayer de le faire (de notre mieux), et non l'accomplissement réel, qui construit notre relation et complète l'étreinte.
De plus, la tentative de croissance est un mérite qui atténue l'obscurité et les circonstances difficiles, même si nous ne réussissons pas. Si nous essayons d'étreindre, d'enlacer (d'amour, de émouna) Hachem, les épreuves de la vie ne sont pas aussi difficiles.

L'un des besoins [naturels] les plus profonds d'une personne est de se sentir aimée.
Les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour se sentir aimés. Lorsque nous nous sentons aimés, nous pouvons tout gérer.
Les périodes de douleur et de défis sont celles où nous avons le plus besoin d'amour. Ce sont aussi les moments où nous nous sentons le plus seuls. Cependant, c'est précisément pendant ces périodes que la halakha (la volonté d'Hachem) est plus difficile, et plus nous nous efforçons de la respecter, plus nous construisons notre relation, et plus nous nous sentons aimés d'Hachem.
[pour se sentir aimés d'Hachem, on doit faire le premier pas et L'aimer, ce qui passe par des actes en réalisant Sa volonté, en trouvant toute occasion pour le remercier, ... ]
Ainsi, les moments où nous avons le plus besoin d'amour seront ceux où il est le plus disponible, si nous nous engageons à respecter la Torah.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Kédochim 5700 (1940) ]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) écrit :"Si une personne [juive] se trouve, à D. ne plaise, dans une situation de faiblesse [spirituelle], [même] en fautant [gravement], et spécifiquement [en faisant quelque chose] par lequel elle serait 'repoussée', [même] dans ce cas, ce n'est pas Hachem qui l'a laissée".
Le point de vue du rabbi de Piaseczno est que c'est nous qui pouvons quitter Hachem, et non l'inverse, à D. ne plaise.
[en ce sens, un faute peut créer une distanciation avec Hachem, mais cela implique que nous nous éloignons de papa Hachem qui nous enlace d'amour. (d'où l'importance de faire téchouva, pour revenir vers D. )
Chaque mitsva est une occasion de s'unir, de s'enlacer avec Hachem. ]

-> La condition préalable pour s'attacher à Hachem est d'aspirer à Lui. [c'est à nous de faire le premier pas, pour réveiller et prendre conscience de l'amour énorme qu'a Hachem constamment pour nous. ]
En effet, Hachem est toujours collé à nous. Tout manque d'attachement à Lui est dû à notre manque de désir de nous attacher à Lui.

-> Il peut être important de mentionner qu'il peut y avoir divers facteurs qui empêchent une personne de sentir qu'Hachem l'aime, en dehors de ses compromis sur la halakha (nos fautes) et de l'absence d'efforts investis pour avoir une relation d'amour avec Hachem.
Il se peut qu'une personne se sente coupable d'avoir commis des fautes et que cette culpabilité l'empêche de croire qu'Hachem l'aimerait.
Il se peut aussi qu'elle ait du mal à accepter qu'Hachem puisse se soucier d'elle dans un monde aussi vaste et complexe, et qu'elle se sente inutile ou insignifiante.
[notre yétser ara utilise une fausse humilité, pour nous dévaloriser, nous faire croire que nous valons peu de choses aux yeux d'Hachem, ce qui nous pousse à avoir très peu d'ambition dans la spiritualité, à avoir de bonnes excuses pour fauter ou pas faire grand chose pour Hachem, que D. préserve. Or, comme on l'a vu, la réalité est inverse, et c'est à nous de faire contrepartie aux doutes insufflées en nous par notre yétser ara, dans la routine de la vie. ]
Il se peut aussi qu'il ne se sente tout simplement pas aimable. Ces sentiments sont profonds et résultent généralement d'expériences avec d'autres personnes. L'aide d'un mentor ou d'un professionnel de la santé mentale peut s'avérer nécessaire pour les surmonter. Dans ce cas, ce que le rabbi de Piaseczno dit ici est une deuxième étape.