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Noa’h – Trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes

+ Noa'h - Trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes :

-> Le Séfer ‘Harédim (66, 75) écrit :
"Si un homme veut trouver grâce aux yeux d’Hachem, il doit veiller à ne pas se mettre en colère, car il est dit : "Et Noa’h trouva grâce aux yeux d’Hachem" (Béréchit 6,8) sans en expliquer la raison.
C’est que l’explication est contenue dans le nom même de ce juste (tsadik). Car il était ‘Noa’h’ (agréable en hébreu) dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite (comme cela est enseigné dans le Zohar).
C’est pour cela qu’il trouva grâce ('hén - חן en hébreu, qui est composé des mêmes lettres que le nom de Noa’h - נח) aux yeux d’Hachem".

-> Un enseignement similaire est rapporté dans la guémara (Pessa’him 113b) : "Trois sortes de personnes sont aimées d’Hachem : celui qui ne se met pas en colère, celui qui ne s’enivre pas, celui qui ne tient pas rigueur".

Le Yichma’h Israël (paracha Noa'h) rapporte au nom du Séfer haYachar de Rabbénou Tam que si, certes, le libre arbitre est donné à l’homme de choisir entre le bien et le mal, cependant, si celui-ci mérite de trouver grâce aux yeux d’Hachem, alors Hachem l’élève au-dessus du libre arbitre.
Et il sera obligé, de par sa nature et de par son essence, de n’accomplir que le bien. Et cela afin qu’il donne naissance plus tard à une descendance juste et vertueuse.

Le Yichma’h Israël explique que l’enseignement du Séfer ‘Harédim et celui du Séfer haYachar se rejoignent.
En effet, celui qui se préserve de la colère et est agréable (Noa’h) avec les autres dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite, mérite de bâtir une descendance vertueuse et mérite par-là de trouver grâce aux yeux d’Hachem.
Cela nous permet de comprendre le verset : "Et Noa’h trouva grâce" (ונח מצא חן). Sa conduite était douce et sereine envers les créatures et il ne tenait pas rigueur aux gens, ainsi mérita-t-il d’engendrer une descendance vertueuse (notre Patriarche Avraham et tous les justes (tsadikim) du monde), de trouver grâce aux yeux d’Hachem et de mériter tous les bienfaits et les bénédictions du Ciel.

[combien nous devrions suivre cet exemple et aspirer à trouver grâce aux yeux d’Hachem en étant agréable aux hommes ... ]

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-> Le Midrach (Béréchit rabba 30,5) enseigne : "Noa'h (agréable) pour le Ciel, Noa'h (agréable) pour les créatures".

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer qu'en cela, Noa'h était l'antithèse des gens de sa génération. Ces derniers avaient en effet perverti entièrement leurs relations avec autrui (outre le fait qu'ils avaient perverti leurs voies vis à vis d'Hachem).
C'est à ce sujet qu'il est écrit : "D. vit que toute chair avait perverti sa voie sur la Terre" (Noa'h 6,12).
Le 'Hatam Sofer écrit : "Lorsque le verset dit qu'ils avaient perverti leur voie, le mot "voie" se réfère à D., pour dire qu'ils n'allaient pas dans les voies d'Hachem qui est miséricordieux et fait grâce à Ses créatures, ce que l'homme doit chercher à imiter dans ses rapports avec autrui. S'ils s'étaient comportés de la sorte, Hachem Lui-même aurait usé de miséricorde et de compassion à leur égard, même s'ils étaient des fauteurs envers Lui.
Mais à présent qu'ils agirent à l'opposé de cette conduite, leur sentence fut définitivement scellée."

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-> Le midrach (Tan'houma 5) enseigne que Noa'h est qualifié par la Torah d' "homme tsadik" (Noa'h 9,6) pour avoir nourri les créatures d'Hachem.
Seuls 2 hommes reçurent dans la Torah ce nom de tsadik et pour la même raison : Noa'h et Yossef. Il est en effet écrit au sujet de Yossef : "Pour avoir été vendu contre de l'argent, le tsadik" (Amos 2,6).
Combien est immense la récompense de ceux qui prodiguent la bonté. Ils sont considérés comme les bâtisseurs du monde, comme il est dit : "Le monde sera bâti par la bonté" (Téhilim 89,3).
Par ce biais, ils méritent eux-mêmes de bâtir leur propre monde en donnant naissance à des enfants vertueux, comme l'écrit le Sforno à propos du verset : "Noa'h engendra trois fils" (Noa'h 6,10).
[ainsi d'après le Sforno, la bienfaisance est un remède pour avoir des enfants vertueux! ]

-> Le 'Hatam Sofer rapporte à ce propos le verset : "Toute la journée, il prodigue, il prête, et sa descendance est bénie" (Téhilim 37,26), et explique que c'est grâce au fait de prodiguer et de prêter qu'un homme verra s'accomplir la fin du verset : "sa descendance est bénie" et qu'il méritera d'avoir des enfants bons et vertueux.
Il ajoute : "De plus, il méritera également la bénédiction, l'abondance et une longue vie, en étant bon avec autrui, à l'instar de Noa'h qui mérita de reconstruire le monde grâce à la bonté qu'il prodigua à tous les animaux."

"La colombe revint vers lui sur le soir, saisissant dans son bec une feuille d’olivier fraiche" (Noa'h 8,11)

-> Le midrach (Tan’houma Tetsavé 5) commente :
"Telle la colombe qui a apporté la lumière dans le monde, vous aussi qui êtes comparés à la colombe, apportez de l’huile d’olive et allumez une lumière!"

=> A priori, ce midrach demande une explication : en quoi la colombe a-t-elle apporté la lumière au monde en rapportant une feuille d’olivier?

Le Maharal Diskin explique (à la fin de paracha Pékoudé) que les feuilles d’olivier sont particulièrement résistantes, comme la
guémara (Ména’hot 53b) le rapporte : "Les feuilles d’olivier ne tombent ni en été ni en hiver". [il y a des feuilles sur l'arbre toute l'année]
De fait, elles ne se désagrégèrent pas au cours du déluge mais flottèrent à la surface des eaux.
Lorsque la colombe revint avec une feuille d’olivier, elle suggéra ainsi à Noa’h : "Regarde, le Créateur savait depuis la création du monde que viendrait un jour où un homme juste, appelé Noa’h, m’enverrait de l’arche afin de voler à la surface des eaux "pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol" (Noa'h 8,8), et je ne m’aurais alors rien eu pour me nourrir. Il a donc créé les feuilles de l’olivier qui sont très résistantes afin qu’elles ne soient pas détruites dans les eaux du déluge, et grâce à elles, j’ai de quoi me sustenter!"

C’est pourquoi le midrach enseigne que la colombe a apporté la lumière au monde : en effet, elle éclaira le monde avec cette croyance dans le fait que le Créateur a préparé depuis le commencement du monde ce dont chaque être vivant aurait besoin.

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+ "La colombe revint vers lui sur le soir, saisissant dans son bec une feuille d’olivier fraiche" (Noa'h 8,11)

-> Rachi donne 2 explications du mot : "saisissant".
Il écrit : "Au sens littéral, c’est un langage signifiant "arracher", et d’après le midrach, c’est un langage signifiant "subsistance". La colombe dit à Hachem que ma subsistance soit amère comme la feuille d’olivier mais de la main d'Hachem et non pas douce comme le miel, mais de la main de l’homme".

=> Le Divré Israël pose une question : pourquoi Rachi n’explique t-il pas que le sens littéral du mot "saisissant" ("taraf" - טָרָף) est un langage de subsistance, comme on le voit dans le verset : "téréf natan liré'av" (Il donne leur subsistance à ceux qui le craignent - טֶרֶף נָתַן לִירֵאָיו - Téhilim 111,5).

Il répond qu'en réalité, il y a lieu de se demander en quoi la colombe a failli pour mériter de trouver une feuille d’olivier, amère de nature, à l’instar de nombreux d’entre nous qui se demandent en quoi ils ont fauté pour que leur subsistance leur parvienne avec autant de difficultés et d’épreuves.
C’est à cet effet que Rachi explique que le sens premier de ce terme dans ce verset est ‘arracher’, et d’après ce que nous enseignent nos Sages (guémara Brakhot 64a) : "Celui qui anticipe l’heure prévue, l’heure lui est défavorable".

En rapportant cette feuille d’olivier, la colombe fit preuve d’un manque de confiance en Hachem, qui était en mesure de lui apporter sa subsistance à l’heure voulue. C’est pourquoi c’est une feuille d’olivier amère (et non douce) qui se présenta à elle.
En revanche, celui qui place sa confiance en D. et s’arme de patience verra toutes ses entreprises réussir de la manière douce, qu’elles concernent sa subsistance ou tout autre besoin!

Noa’h

+ Noa'h :

-> Le Méam Loez (Noa'h 7,5-7) enseigne :
La foi de Noa'h n'est pas à remettre en question. Il pensa simplement que D. est bon et miséricordieux, et que jamais il ne détruirait jeunes et vieux. Il supposa qu'il s'agissait d'une menace devant inciter les hommes aux repentir.

Noa'h n'a pas non plus pensé que ses contemporains pouvaient s'obstiner à refuser de se repentir alors même que les eaux montaient.
Il avait la certitude qu'au dernier moment ils reviendraient à D. et que le décret serait annulé.
Malgré 120 ans qu'il consacra à tenter d'éveiller leur repentir, ils le rejetèrent se fermant ainsi les portes du pardon.
Hachem étant plein de miséricorde, Noa'h supposa que le Déluge ne surviendrait pas. Telles furent les intentions de Noa'h.
[...]

Malgré les pluies torrentielles qui s'abattirent durant les 7 jours (précédant le Déluge), il se rendit chez les uns et les autres afin de les convaincre de se repentir.
Il ne pouvait supporter l'idée de leur destruction, et ce n'est que lorsqu'il s'aperçut de leur obstination, qu'il se résolut à pénétrer dans l'Arche.
[...]

Certains affirment que Noa'h ne pria pas en faveur de ses contemporains non par négligence, mais parce qu'il ne trouva pas 10 tsadikim (justes) pour se joindre à lui.
La famille de Noa'h ne comptait que 8 âmes.
Sans 10 justes, un décret ne peut être annulé, tel que nous le voyons dans le cas de Sodome (Béréchit 18,32).

[selon le Tsor haMor, après le Déluge, Noa'h a apporté une offrande de faute pour ne pas avoir (quand même) prié en faveur de ses contemporains.]

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-> "Certes, Je ferai en cela comme pour les eaux de Noa’h : de même que J’ai juré que le déluge de Noa’h ne désolerait plus la terre" (Yéchayahou 54,9)

Selon le Zohar (Noa’h), le déluge porte le nom de Noa’h car celui-ci n’a pas demandé à D. d’épargner le monde, qui fut détruit lors de cet évènement.

Cette affirmation suscite notre interrogation : pourquoi Noa’h n’a-t-il pas invoqué la miséricorde divine en faveur de son peuple, si bien que le déluge porte son nom?

Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar) écrit :
Noa’h savait que sa prière ne serait pas exaucée, car, comme nos Sages l’ont dit, il restait moins de 10 justes dans le monde. Cependant, le déluge porte malgré tout son nom. C’est que s’il avait souffert de voir le monde courir à sa perte, il aurait imploré D. de toutes ses forces pour qu’Il ne le détruise pas. S’il ne l’a pas fait, c’est le signe qu’il n’en souffrait pas.

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-> Rachi (Noa'h 7,7) écrit : "Même Noa’h faisait partie des gens de peu de foi, croyant sans vraiment croire que le déluge allait se produire, et il n’est entré dans l’arche que lorsque les eaux l’y ont obligé".

=> Apparemment, comment est-il possible de dire de Noa’h, que la Torah appelle "un homme juste et irréprochable", qu’il ne croyait pas de tout son cœur?

Le Mahari de Vork explique que jusqu’à la dernière minute, Noa’h croyait et espérait que les hommes allaient se repentir et que le décret du déluge serait annulé.
Voici ce que signifient les paroles de Rachi : Noa’h faisait partie des gens de peu de foi, croyant : même parmi les gens de peu de foi il faisait dépendre sa foi et son espoir du fait qu’à chaque instant ils pouvaient se repentir, c’est pourquoi "sans vraiment croire que le déluge allait se produire" : parce que leur techouva pouvait annuler le décret.

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+ "Noa'h était un homme juste et droit dans sa génération" (Noa'h 6,9)

-> L'Admour rabbi Yé'hezkel de Kozmir commente que la force et la grandeur d'un homme juste et droit réside en ce que "certains l’interprètent comme un blâme", parce que si l'on voit un meneur qui n'a pas d'opposants, mais dont tout le monde chante la louange, c'est un signe évident que c'est un homme rempli de mensonge et de flatterie, qui trouve des moyens détournés d'être en paix avec tout le monde.
En revanche, un grand dirigeant qui est mené par la générosité et la vérité éveille contre lui des accusations et de la haine du côté des réchaïm de la génération qui ne sont pas disposés à supporter le chemin de vérité de leur dirigeant.

-> Le Baal Chem Tov a transmis à ses descendants une tradition ancestrale selon laquelle tout dirigeant spirituel qui ne suscite aucune opposition, ne méritera pas de vivre longtemps dans ses fonctions.

En se basant sur cela, le Beit Israël explique le commentaire de Rachi au début de notre paracha Noa'h (à propos du verset "Noa’h était un homme juste dans sa génération") : "Certains l’expliquent dans un sens péjoratif et d’autres dans un sens élogieux".
A priori, on ne peut que s’étonner : pourquoi certains tenaient-ils tellement à l’expliquer péjorativement?
D’après ce qui précède, on peut comprendre qu’ils désiraient de cette manière lui allonger la vie. Et, en effet, au moment du déluge, Noa’h avait 600 ans.
Et pourtant, le lion le mordit (dans l’arche, parce qu’il avait tardé à lui apporter son repas) alors qu’il était déjà très âgé (car à son époque les hommes vivaient en moyenne 400 ans).
Il mérita une telle longévité grâce à l’opposition qu’il suscita auprès des gens de sa génération (qui le critiquaient et se moquaient sans cesse de lui).
[en ce sens on peut citer la guémara (Sanhédrin 108b) : "Noa’h était le juste qui réprimandait sa génération. Il leur disait des choses dures comme des pierres. Eux le méprisaient, ils lui disaient : Vieillard, pourquoi fais-tu cette arche?
Il répondait : Hachem va amener sur vous un déluge. Ils lui disaient : Un déluge de quoi? Si c’est un déluge de feu, nous avons une chose qui s’appelle alita, sur quoi le feu n’a aucune prise. Si c’est un déluge d’eau, s’Il l’amène de la terre, nous avons des boules brûlantes de métal dont nous recouvrirons la terre, et s’Il l’amène du ciel, nous avons quelque chose qui s’appelle akev.
Il leur dit : Il l’amènera d’entre les talons de vos jambes." ]

Il est donc très possible que ceux qui commentaient : "Noa’h était un homme juste dans sa génération" péjorativement avaient l’intention par cela de prolonger ses jours encore davantage.

En tout cas, cette explication doit nous servir de leçon. Lorsque nous subissons l’action de détracteurs, comprenons que cela n’est que pour notre bien et veillons à ne pas leur en garder rancune et à ne pas céder à la colère en répondant à la provocation illégitime qui nous est adressée.

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-> Le Admour rabbi Yé’hezkel de Kozmir dit à ce propos que la force et la grandeur d’un homme juste et droit réside en ce que "certains l’interprètent comme un blâme", parce que si l’on voit un meneur qui n’a pas d’opposants, mais dont tout le monde chante la louange, c’est un signe évident que c’est un homme rempli de mensonge et de flatterie, qui trouve des moyens détournés d’être en paix avec tout le monde.
En revanche, un grand dirigeant qui est mené par la générosité et la vérité éveille contre lui des accusations et de la haine du côté des réchaïm de la génération qui ne sont pas disposés à supporter le chemin de vérité de leur dirigeant.

-> Le Saba de Shapoli disait : Ceux qui interprétaient la conduite de Noa’h comme un blâme rendaient en cela un grand service à Israël, car ils voyaient par l’esprit saint que presque tous les justes (tsadikim) qui ont vécu dans le peuple d’Israël ont suscité une opposition.
Qui est plus grand que notre maître Moché, qu’on a soupçonné de choses qui étaient bien loin de lui!
Or voici que le premier juste évoqué dans la Torah était Noa’h, et si tout le monde l’avait admiré, tous les justes auraient appris de lui que s’il y avait contre eux une opposition quelconque, c’était un signe qu’ils n’étaient pas des justes.
C’est pourquoi certains ont interprété délibérément que le premier juste était à blâmer, pour enseigner que l’opposition n’est pas le signe évident d’un défaut, car malgré tout il est dit : "Et Noa’h trouva grâce aux yeux de Hachem".

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-> Si un sage en Torah (talmid hakham) est bien-aimé par les habitants de sa ville, ce n’est pas en raison de sa supériorité [en sagesse], mais plutôt parce qu’il ne leur fait pas de remontrance dans les sujets du Ciel.
[il est bien-aimé car il n’est pas strict avec eux au sujet de leur observance des mitsvot]
[Abbayé – guémara Kétoubot 105b]

-> Un rav dont la communauté ne souhaite pas le départ n’est pas un rav.
Et un rav qui a été renvoyé par sa communauté n’est pas un homme.
[Rav Chakh au nom du Maharil Diskin]

[Habituellement, les gens n’aiment pas recevoir de remontrances, et c’est pour cela qu’ils préfèrent avoir un rav de communauté qui les laisse "tranquilles" dans leurs agissements.

-> Le Ohr ha’Haïm commente :
"La réprimande réveille souvent un sentiment d’hostilité. Néanmoins, cela ne doit pas décourager un rav/rabbin de protester contre de mauvaises actions.
Il est mauvais que le rav/rabbin reste silencieux et se dise : "Pourquoi ai-je besoin de cet embarras? Pourquoi devrais-je créer de l’animosité et des différends dans ma communauté?"
Il doit avoir confiance dans la bonne volonté des gens et il devrait se dire à lui-même : "Je vais les réprimander comme il le faut, et je suis persuadé qu’ils sont assez honnêtes pour accepter la vérité sans garder de rancune à mon égard"."

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-> "D. vit la terre, et voici qu'elle s'était corrompue" (Noa'h 6,12)

Bien que la corruption de la génération du Déluge se soit étendue à tous les habitants de la terre, comme le dit le verset : "la terre se remplit d'iniquité", il n'y avait absolument personne qui en prenne conscience, seul "D. vit la terre, et voici qu'elle s'était corrompue."

Le Saba de Kelm explique que seul Hachem a constaté cette situation épouvantable : le fait que l'ensemble des hommes était plongé dans des profondeurs de perversion, et qu'ils ne s'apercevaient de rien.

Quelques leçons de l’Arche de Noa’h

+ Quelques leçons de l'Arche de Noa'h :

-> Ce n’est pas pour rien que la construction de l’Arche de Noa’h (la Téva - תיבה), prit 120 ans.
Ses contemporains lui disaient : "Pourquoi perds-tu ton temps dans la construction de cette Arche? Viens profiter du bon temps avec nous!"
De nos jours, on entend le même discours : Pourquoi gaspiller son temps dans des sujets spirituels? Soyons épicuriens!
De même qu’un déluge frappa la génération de Noa’h, la même chose attend les fauteurs après 120 ans et ce contrairement à ceux optimisant leur temps ici-bas dans le domaine spirituel.
Le terme : "Téva" (תיבה) signifie à la fois : une "arche", et aussi : un "mot". De même qu’entrer dans la תיבה permit le sauvetage physique du déluge, "entrer" dans les mots de la Torah et de la Tefila préserve du déluge spirituel.

On peut donner la comparaison suivante : Si l’on se trouve dans une ambassade à l’étranger, du fait de son statut extraterritorial, c’est comme si l’on se trouvait dans son propre pays. De même, la maison d'étude (beit midrach) a cette dimension extra-territoriale malgré sa localisation spatiale dans ce monde physique.

Il est écrit : "Car la part d’Hachem est son peuple, Yaakov la corde de son héritage" (כי חלק ה' עמו יעקב חבל נחלתו - Haazinou 32,9).
Cela signifie que l’on doit s’attacher à Hachem et accomplir sa Volonté à l’instar de nos Patriarches.
[un juif doit faire attention à ne pas avoir la tête sous l'eau, dans le sens où il garde bien à l'esprit le but de ce monde, qu'il ne se laisse pas submerger par les influences négatives environnantes.
Notre héritage est cette "corde" ('hévél) qui nous devons constamment garder avec nous pour ne pas couler dans les bassesses de ce monde.]

La Téva (תיבה) physique fait allusion à une Téva spirituelle :
1°/ Les dimensions de la תיבה ( 300 sur 50 sur 30 Amot ) donnent en lettres le mot : "lachon" (la langue - לשן) (ל =30, ש = 300 et נ = 50 ).
=> Il convient donc d’utiliser sa capacité locutoire pour la Torah, la prières, des paroles d’encouragement, ...
De même peut-on comprendre : "Tu donneras du jour à l'arche" (tsohar taassé laTéva - צהר תעשה לתיבה - Noa'h 6,16) = on doit exprimer des mots porteurs de lumière. [ex: qui donne de la valeur, du sourire à autrui!]
Sur le verset : "La mort et la vie sont dépendantes de la langue" (מות וחיים ביד לשון - Michlé 18,21), on remarque que les initiales forment le mot : "maboul" (déluge - מבול). Un vie authentique est remplie de spiritualité.

2°/ Le mot תיבה est une abréviation de : "téfila yéchara békavanat halev" (une prière convenable avec l’intention du cœur - תפלה ישרה בכונת הלב).
[ainsi dans le déluge de ce monde, on doit s'abriter dans la Téva, les mots de prière sincère à notre papa Hachem]

3°/ Si l’on multiplie les lettres du Tétragramme (י ה ו ה ) avec celles du Nom divin (אדנ י), on a : youd*aléf + hé*dalét + vav*noun + hé*youd = 10 + 20 + 300 + 50.
On retrouve exactement les dimensions de la Téva : 300 amot de long, 50 de large et 30 de haut (soit 10+20).
Quant au mot Téva (תיבה), il est l’anagramme de : "bayit Hachem" (la "maison" d’Hachem - בית ה).

4°/ Dans la prière de Arvit, nous disons : nassia'h bé'houkékha ... toraté'ha (נשיח בחקיך... תורתך - nous parlerons de tes décrets, nous nous réjouirons des mots de ta Torah et avec tes mitsvot)
Cela peut aussi viser la Téva qui représente la spiritualité.
Ainsi, "nassia'h" (nous nous réjouirons - נשיח) est l’acronyme de ceux présents dans la Téva : Noa'h, Chem, 'Ham et Yafét (נח, שם, חם, יפת).

[d'après un divré Torah du rav Yéhochoua Alt]

La coutume de frapper les Aravot [sur la terre], provient de Moché qui a frappé le rocher (le "séla" - סלע).
Séla (rocher - סלע) est l'acronyme de : Soucca, Loulav et Arava.
[rabbi Naftali de Ropshitz]

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-> Dans la Torah (Emor 23,40), les Aravot sont appelées aussi : "arvé na'hal" (עַרְבֵי נָחַל).
Na'hal (נחל) est l'acronyme de : "Nafchénou 'hikéta l'Hachem" (Notre âme aspire fortement en Hachem - Téhilim 33,20).
Le jour d'Hochana Rabba permet de révéler et d'élever notre désir de se rapprocher d'Hachem.
C'est pour cela que nous restons éveiller la nuit pour étudier la Torah, témoignant de notre soif insatiable de se lier aux mots d'Hachem.
[rabbi Yérou'ham Olshin]

[nous frappons la Arava au sol, qui symbolise la bouche, en expiation pour toutes les mauvaises paroles que notre bouche a pu prononcer.
Cela est d'autant plus fort en nous qu'on a envie de l'utiliser pour se rapprocher de D.
(une mauvaise utilisation de notre bouche fait de nous des êtres plus bas que terre (où l'on frappe l'Arava), car pire que des animaux, alors qu'à l'inverse on peut s'élever au dessus des anges!)]

A Souccot, Hachem prend les juifs dans Ses bras ; à Hochana Rabba Il les embrasse.
[rabbi Shimshon Pinkous]

+ "C'est Yéhochoua qui a écrit les 8 derniers versets de la Torah (écrite).
En effet, il est écrit (à la fin du Séfer Dévarim) : "C'est donc là que mourut Moché, le serviteur d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 34,5).
Est-il possible que Moché soit mort et qu'il puisse écrire ce verset (et les 7 versets qui suivent),
Donc Moché a écrit tout ce qui précède ce verset et c'est Yéhochoua (son successeur) qui a écrit les 8 derniers versets, selon rabbi Yéhouda (rabbi Né'hamia selon d'autres).
Rabbi Chimon objecte : Est-il possible qu'il manque une seule lettre lettre dans le Séder Torah (écrit par Moché)? ... Non!
Donc, selon rabbi Chimon, jusqu'au verset (v.34,5), Hachem dictait et Moché répétait, puis écrivait. Mais pour les 8 derniers versets, Hachem dictait et Moché écrivait avec ses larmes ..."
[guémara Baba Batra 15a]

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-> Rabbi Moché Feinstein (Iguérot Moché) écrit :
Après le décès de son maître Moché, Yéhochoua bin Noun a écrit les 8 derniers versets du Séfer Torah de la même manière que Moché avait écrit le reste de la Torah.
Ainsi, comme le faisait Moché, Hachem prononçait chaque mot de la Torah, Yéhochoua le répétait (pour éviter toute erreur), puis l'écrivait.
Par contre, Yéhochoua bin Noun a écrit son livre Yéhochoua, le premier livre des Névi'im (Prophètes), de la même façon qu'on été écrits tous les autres livres des Prophètes, c'est-à-dire par inspiration prophétique, sans dictée d'Hachem et sans répéter chaque mot.
C'est pourquoi, les 8 derniers versets de la Torah, écrits par Yéhochoua selon rabbi Yéhouda, font partie intégrante du Séfer Torah, et non pas les livres de Yéhochoua, par la façon dont ils ont été écrits.

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=> Quelle était l'intention de rabbi Chimon dans son enseignement : "Moché a écrit les 8 derniers versets de la Torah avec des larmes"?

On peut citer :
1°/ Depuis le début du Séfer Torah et jusqu'aux 8 derniers versets, D. dictait et Moché répétait le verset avant de l'écrire, non seulement pour éviter une erreur, mais surtout pour exprimer sa grande affection pour la Torah.
Mais pour les 8 derniers versets relatifs à son départ de ce monde, D. dictait et Moché écrivait sur le Séfer et pleurait, et il ne répétait pas le verset avant de l'écrire, en raison de la grande peine qu'il ressentait.
[à ce moment Moché pleura essentiellement car il a compris qu'il ne rentrerait pas en terre d'Israël avec le peuple juif, malgré ses prières insistantes]
[Ritba - guémara Ména'hot 30a]

2°/ L'intention de rabbi Chimon était de dire que Moché a écrit la fin de la Torah avec ses propres larmes et non avec de l'encre, car cet événement s'est produit le jour de Shabbath et la Torah interdit d'écrire avec de l'encre ce jour-là.
Ce sont les Rabanan qui ont interdit d'écrire avec n'importe quel autre liquide, mais lorsque Moché écrivit avec ses larmes, les Rabanan n'avaient pas encore décrété l'interdit avec d'autres liquides que l'encre, car la Torah avec les autres liquides ne se maintient pas, et de la Torah (déoraïta) n'est pas considérée comme une écriture.
[Ben Ich 'Haï]

3°/ Moché pleurait en écrivant les derniers versets.
Le fait qu'il ait écrit de son vivant : "là mourut Moché ..." n'est pas considéré comme un mensonge. En effet, les larmes versées par un homme anéantissent ses forces et son considérées comme un début de la mort ; donc l'expression "mourut" au sens figuré correspond bien à la situation présente.
[Maharal -'Hidouché Agadot]

[ainsi selon le Maharal, lorsqu'une personne désire quelque chose, et qu'elle en arrive à pleurer pour cela, c'est d'une certaine façon, comme si elle était prête à mourir pour cette chose désirée.]

4°/ Le mot : "dim'a" (larme - דמע) ne doit pas être pris ici au sens habituel de "larme", mais au sens de "dimoua" (mélange - דמוע). En effet, 2 millénaires avant la Création du monde, la Torah avait déjà été écrite, mais Hachem mélangea toutes les lettres contenues dans ce Séfer, jusqu'à ce que Moché vienne retranscrire toute la Torah, comme elle l'était initialement, redonnant ainsi au Texte toute sa compréhension.
Cependant, les 8 derniers versets relatifs à sa mort demeurèrent mélangés (en allusion dans le mot : דמוע - mélange), et Moché a bien écrit la totalité du Séfer Torah sans qu'il y manque une seule lettre, mais il n'eut pas accès à la compréhension des derniers versets qui relataient sa mort.
Après le départ de Moché, c'est finalement Yéhochoua bin Noun, son disciple, qui reprit les 8 derniers versets pour les remettre en ordre et leur donner une lecture lisible.
[Gaon de Vilna]

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-> Rabbi Shlomo de Radomsk considère que Moché a versé des larmes en écrivant les derniers versets de la Torah, non pas parce sa mort y était annoncée, mais parce qu'il était obligé, sur ordre de D., de se décerner à lui-même une série de compliments : "Moché était le plus humble des hommes" et "Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que lui".

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-> Du fait que ces 8 derniers versets de la Torah traitent d'évènements qui ont eu lieu après la mort de Moché, bien que ce soit Moché lui-même qui les ait écrits sur la dictée d'Hachem, selon rabbi Chimon, leur sainteté est moindre que tout le reste de la Torah.
[Rambam]

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-> Un ministre demande à Zalman de Liady (le 1er rabbi de Loubavitch) qui se trouvait en prison : "Pourquoi vous, les juifs, vous réjouissez-vous ainsi à chaque fois que vous achevez la lecture de la Torah alors qu'il y est dit, à la fin de Dévarim, que Moché mourut? Vous devriez plutôt, me semble-t-il, verser des larmes!

- En vérité, nous nous réjouissons justement parce que la Torah nous annonce que Moché est mort. Car s'il avait vécu éternellement, certains auraient imaginé qu'il était lui-même D. et que c'est la raison pour laquelle il avait fait pour nous tant de miracles. Nous savons désormais qu'il n'était que l'envoyé de D.!

Quelqu'un qui permet à la haine envers une autre personne de rester dans son cœur, bloque ses prières d'atteindre le Ciel.
[Maté Efraïm - 606,4]

Même quand un homme a beaucoup fauté, tant qu'il continue à prier à Hachem et Le supplier de sauver son âme, alors il y a bon espoir qu'Hachem le guérisse des blessures causées par ses fautes.
Le verset dit bien : "La voix est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
Même si ses mains ont commises de lourds péchés, si sa voix supplie Hachem, il peut espérer être sauvé.
[Méïr énei 'Hakhamim]

Hachem a donné Yom Kippour aux juifs avec un grand amour, et Il est extrêmement joyeux en ce jour.
Hachem ne pardonne pas les fautes des juifs à contrecœur, mais plutôt avec une joie énorme.
Hachem annonce aux montagnes, aux collines, aux rivières, et aux vallées : "Venez vous réjouir avec Moi, de cette joie immense, du fait que Je pardonne les fautes [du peuple] d'Israël".
[Tana déBé Eliyahou rabba 1]