Aux délices de la Torah

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Yossef – l’homme le plus joyeux selon le Tana’h

+++ Yossef - l'homme le plus joyeux selon le Tana'h :

"Hachem était avec Yossef, et il fut un homme de réussite, et il demeura dans la maison de son maître égyptien" (Vayéchev 39,2)

-> "La Présence Divine ne réside que dans la joie"
[guémara Shabbath 30b]

-> Le Ktav Sofer (Téchouva Ora'h 'Haïm 27) explique que si quelqu'un est [intérieurement] triste, cela signifie qu'il ne croit pas que tout est pour le bien [puisque rien ne peut arriver sans l'accord de Hachem].
Et par le fait de ne pas croire à cela, alors nous ne méritons pas que Hachem reste avec nous.
[en n'acceptant pas avec joie ce qui nous arrive, c'est que nous pensons que D. ne fait pas parfaitement les choses, qu'Il ne maîtrise pas tout, et on en vient à vouloir l'aider par nos conseils (Hachem tu devrais me donner ça, faire plutôt ceci).
Hachem réside en nous là où on lui laisse de la place. Or, par nature nous avons un égo qui prend beaucoup de place. Ainsi, plus nous faisons preuve d'un bita'hon, qui génère de la joie, plus nous permettons à Hachem de résider en nous.]

Yossef était toujours joyeux. En effet, puisque le verset affirme que : "Hachem était avec Yossef", et que la Présence Divine ne serait pas avec Yossef s'il n'était pas joyeux.
=> Comment a-t-il pu rester constamment heureux alors qu'il était loin de sa famille, esclave isolé parmi les égyptiens?

Le Ktav Sofer répond que la réponse se trouve dans notre verset : "il fut un homme de réussite" (vayéhi ich matslia'h) = Yossef était heureux car pour lui sa vie était constamment au top, puisque selon la volonté de D.
Yossef est la seule personne dans le Tana'h, qui est appelée : "ich matslia'h" (un homme qui réussissait).

Le midrach traduit : "ich matslia'h" (איש מצליח) par : "une personne qui danse" (גבר קפוז).
Yossef était toujours en train de danser et il était rempli de joie.
Selon le Ktav Sofer, Yossef a atteint cette attitude positive car en toute circonstance, il considérait qu'il vivait une vie où tout ce qui lui arrivait n'était que du positif, que de la réussite.
[par exemple, toutes les épreuves qu’il endurait provenaient d'Hachem et eu final elles ne peuvent être que bénéfiques, il les accepta avec amour et joie. ]

Ainsi la vie est une question de perspective. Pour une même situation, une personne verra tout en noir, et une autre n'y verra que du bien.
Yossef aurait très bien pu s'apitoyer sur son sort (ne manquant pas de raisons pour cela!), mais il a plutôt décidé de se focaliser sur tout le positif que peut lui apporter la vie.
Il appréciait tout ce qu'il avait (la vie, la santé, des biens, ...), se considérant combler de bontés par Hachem.
Même esclave en Egypte, à ses yeux pleins de émouna, tout n'était que réussite, que du pur kif!

-> "Quel est le riche? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède" (Pirké Avot 4,1)
Pour un juif, le classement des personnes les plus riches du monde se fait en fonction de l’intensité de joie que l’on ressent avec ce que l’on a.
Yossef en était l'homme le plus riche, au point que c'est le seul à être appelé : "une personne qui danse [de joie]".

Selon le Sfat Emet : "heureux de ce qu’il possède" s'applique également dans le domaine de la spiritualité.
Bien que nous luttons pour atteindre des niveaux élevés, nous devons nous réjouir et considérer positivement ce que nous avons déjà pu atteindre.
[plutôt que d'être immobile à s'apitoyer sur son sort, sur ce qui nous manque, nous sommes heureux et fier de ce que nous avons déjà, et cela constitue l'énergie pour aller de l'avant!]

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-> "Tu aimeras Hachem, ton D." (véaavta ét Hachem Eloké'ha - Vaét'hanan 6,5)
Nos Sages (Sifri 32) explique que cela signifie : afin que votre coeur ne soit pas en désaccord avec Hachem (chélo yéé libé'ha 'halouk al aMakom), cela signifie que nous ne devons jamais sentir que Hachem nous maltraite. Il nous a mis dans notre situation actuelle pour notre bénéfice, et nous devons l'aimer pour cela.

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 1,1) commente que Yossef méritait d'être libéré de la prison égyptienne parce qu'il a servi Potiphar correctement pendant tout le temps où il a été son esclave.
La question se pose : était-ce le seul mérite que Yossef avait grâce auquel il a obtenu sa liberté? Après tout, il était "Yossef haTsadik", un homme juste qui a résisté à l'épreuve de la femme de Potiphar. Qu'y avait-il de si spécial dans le service à Potiphar?

Le Sfat Emet (cité par le Sifté Tsadik - maamaré Pessa'h 35) explique que le midrach se réfère à l'état de bonheur de Yossef alors qu'il servait Potiphar, à quel point il accepté son sort sans se plaindre à Hachem.
Pour faire son travail avec bonheur/joie, il faut beaucoup de émouna. En agissant ainsi, Yossef est devenu digne d'être libéré de la prison et d'être nommé vice-roi d'Egypte.

Selon le rav Ashear, nous apprenons également de ce midrach que nous ne voyons pas toujours les résultats de nos actions immédiatement, mais Hachem récompense chacun pour ses actions au bon moment.
Yossef a été récompensé pour sa foi, mais cette récompense est venue 12 ans après avoir servi dans la maison de Potiphar.
Nous devons nous entraîner à croire que tout est pour le mieux, et cet état d'esprit nous apportera le bonheur et nous rendra dignes d'avoir la Présence Divine avec nous, ce qui nous apportera alors encore plus de réussite/bénédictions.

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-> "Hachem était avec Yossef et il fut un homme qui réussit" (Vayéchev 39,2)

-> Le Chaaré Sim'ha commente :
Le sens simple est que la réussite de Yossef lui vint du fait qu'Hachem était avec lui. Mais, on peut apporter une autre explication à ce verset. En effet, en général, c'est surtout quand une personne rencontre des épreuves et des difficultés, qu'il se met à se tourner vers Hachem et Le prie pour qu'Il le sorte de sa détresse.
Mais quand tout va bien et qu'il récolte des réussites, alors souvent, on oublie le Créateur et on se laisse séduire par l'erreur de penser que sa réussite vient de son intelligence et de sa force.
Mais les tsadikim ne se comportent pas ainsi. "Hachem était avec Yossef" = celui-ci pensait à Hachem et se tournait continuellement vers Lui, même quand "il fut un homme qui réussit".
Sa réussite ne lui fit pas oublier Hachem.
[Yossef mettait toujours Hachem dans sa vie, en face de lui, et c'est pour cela qu'il était heureux, qu'il "fut un homme qui réussit".]

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+ "Le maître de Yossef le prit et le mit dans la prison, l'endroit où sont détenus les prisonniers du roi, et il resta là-bas, dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> "l'endroit où sont détenus les prisonniers du roi, et il resta là-bas, dans la prison"
Les mots : "là-bas" semblent superflus.
Les commentateurs expliquent que "il resta là-bas dans la prison", signifie : Yossef était là-bas de tout son cœur et de toute son âme. Il a accepté le décret d'Hachem avec joie.
Il était persuadé que c'était pour son bien ultime.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Kédouchat Lévi enseigne :
"Yossef aurait pu faire quelque chose pour se sortir de la prison, mais il n'a rien fait.
En effet, il avait confiance en Hachem que tout est pour le bien."
[puisque tout ne vient qu'avec l'accord d'Hachem, alors tout n'est que bien pour moi]

-> Le Sfat Emet écrit :
Yossef était extrêmement intelligent et également riche, puisqu'il disposait des biens de Potiphar ("Tout ce qu'il a, il l'a placé dans ma main" - v.39,8).
S'il le voulait, il aurait pu trouver un moyen de s'échapper de la prison. Cependant, il était persuadé que son emprisonnement était la volonté d'Hachem, et c'est pourquoi il y est resté et n'a pas essayé d'en sortir ...
Partout où Hachem désire envoyer un homme, c’est pour qu’il y accomplisse une certaine mission et Sa volonté ...
Il est écrit : "Il demeura là-bas dans la prison" (v.39,20) à savoir qu'il y resta de son plein gré.
Yossef accepta tout avec amour, convaincu que telle était la volonté d'Hachem. Et c’est le mérite de cette émouna qui le fit sortir de prison avant terme.

-> Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin (Pri Tsadik Mikets, 5) explique que la dernière nuit qu'il passa en prison, Yossef fit un examen de conscience et en conclut que ses actions étaient à l'origine de son emprisonnement (selon son niveau). Il en fut tellement peiné qu'il s'en trouva presque découragé. Sur le champ, il se reprit, renforça sa confiance en Hachem et retrouva espoir.
Grâce à cela, il mérita de sortir de prison et d'être promu vice-roi.

Un homme affairé à la Torah et aux mitsvot dans ce monde ici-bas, crée par leur intermédiaire un vêtement spirituel pour son âme dans le monde à venir.
[Zohar Béréchit 66a]

-> Le 'Hida écrit à ce sujet :
Dans ce monde-ci, la règle générale est que les gens ont honte de sortir à l'extérieur avec des vêtements déchirés ou sales.
S'il en est ainsi, n'auront-ils pas honte dans le monde futur lorsque leur âme sera revêtue de vêtements sales et déchirés en présence de toutes les âmes des tsadikim?
Les anges se moqueront d'eux à cause de leurs fautes et de leurs "vêtements insalubres".

Shabbath ‘Hanoucca – moment très propice pour nos prières

+ Shabbath 'Hanoucca - moment très propice pour nos prières :

-> Ce Shabbath nous faisons quelque chose de rare dans l'année : nous sortons 3 Sifré Torah : un pour Shabbath, un pour 'Hanoucca, et un pour Roch 'Hodech Tévét.

Il y a une tradition qui remonte jusqu'au Baal Chem Tov, qui affirme que le moment où l'on ouvre le aron hakodech pour en sortir ces 3 Sifré Torah, c'est un énorme moment propice (ét ratson) pour prier.
En effet, les Portes de la Compassion sont alors grandes ouvertes en-Haut, et nos prières sont acceptées avec un grand Amour et Miséricorde.

Celui qui prie avec abnégation pour Israël, sera aimé de tous.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - aava]

"Si tu prêtes (talvé) de l'argent à l'un de mes peuples, au pauvre qui est avec toi" (Michpatim 22,25)

-> Selon (Tana déBé rabba 18) : "Une personne n'est accompagnée [mélavin] vers son lieu de repos éternel ni par de l'argent, ni par de l'or, mais seulement par des paroles de Torah et de bonnes actions".

-> Par conséquent, si vous voulez que votre argent vous accompagne dans le monde de la Vérité, sachez que "le pauvre", seulement ce que vous donnez aux pauvres, seront "avec vous" (éternellement), après une longue vie dans ce monde (éphémère).
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

La émouna s'obtient principalement grâce à l'observance du saint Shabbath.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 31,2]

C'est la solidarité au sein d'Israël qui fera venir le machia'h.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Emouna]

La nécessité de prier à Shabbath

+ La nécessité de prier à Shabbath :

-> Le Zohar dans Vayakel (2:205a), appelle le Shabbath : "le jour de l'âme" (yoma dénichmata).
[à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bén Yéhoyada 44b) dit que c'est une des raisons faisant que nous allumons les bougies le vendredi soir.
Les bougies ont 3 éléments : le récipient/chandelier (ner - נר - qui va contenir l'huile), la mèche (pétila - פתילה) et l'huile (chémen - שמן).
Les premières lettres de ces mots forment : néfech (âme - נפש).
=> Nous allumons les bougies au début de Shabbath car c'est le jour de l'âme, qui est comparable à une bougie.

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pokéd Akarim) ajoute que c'est pour cela que notre alimentation à Shabbath doit être principalement issues d'activités spirituelles, plutôt que par nos sources ordinaires d'alimentations physiques.
A Shabbath, l'âme prend de l'importance et nous devons la "nourrir".
La source principale d'alimentation de l'âme est la prière.

-> Le Séfer haKouzari (Maamar 3) écrit que l'âme a besoin de nourriture tout comme le corps en a besoin. Cependant alors que le corps s'alimente avec des aliments comestibles, l'âme s'alimente par la prière.
Lorsque nous passons plusieurs heures sans manger, notre corps s'affaiblit et nous avons faim, de même notre âme devient "affamée" après que passent plusieurs heures sans que nous prions.
C'est pour cela que nous prions 3 fois chaque jour, pour donner à l'âme la "nourriture" dont elle a besoin.
De même que nous prenons des en-cas lorsque nous avons un petit creux, de même nous devons faire des petites prières [personnelles] à D. tout au long de la journée pour satisfaire notre faim spirituelle, notre besoin de se sentir liés à Hachem.

-> "L'âme supplémentaire se réjouit fortement de notre ferveur (kavana) durant la prière et des paroles de Torah sur la paracha que nous nous disons l'un à l'autre." (Réchit Hochma - Chaar haKédoucha 3,5)

On peut également citer :
- "Le Shabbath sanctifie le peuple juif par l'âme supplémentaire, qui contient une particule de D." (Alshich Hakadosh - Ki Tissa) ;
- Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.

=> Puisque la prière soutient l'âme, et que Shabbath est "le jour de l'âme", ainsi les prières ont une grand importance, et elles sont particulièrement puissantes en ce jour.
Par exemple, les femmes savent qu'au moment de l'allumage des bougies, leurs prières ont une force toute particulière. En effet, lorsqu'elle allume les bougies, qui renvoient à l'acceptation de l'âme supplémentaire, elles ont alors une occasion spéciale d'avoir leurs prières exaucées.

[ avec la néchama yétéra à Shabbath, nous avons naturellement davantage de sainteté, de proximité avec Hachem, et en ce sens nos prières ont plus de puissance. b'h, Sachons en profiter!]

-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) rapporte que le Zohar affirme que le pouvoir/la puissance des prières du Shabbath est le même qu'à Kippour.
[dommage de n'avoir qu'un seul jour de Kippour dans l'année, autant donner sa superbe au Shabbath, et profiter de ses pouvoirs énormes!]

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-> [L'absence de la parole Divine le Shabbath, après les 6 jours de Création du monde,] nous enseigne que l'on doit éviter de dire des choses vaines ce jour.
On s'efforcera de prononcer des paroles de Torah, tel rabbi Chimon bar Yo'haï qui disait : "Aujourd'hui c'est Shabbath", dès que sa mère désirait parler de choses triviales.
[Méam Loez 2,2]

=> Comment comprendre que les paroles triviales soient particulièrement inappropriées à Shabbath?

-> Le Bayam Déré'h explique qu'à Shabbath la puissance spirituelle de notre parole est augmentée.
Notre parole a une force toute spéciale pendant Shabbath, au point que même un personne simple, dont la parole n'aurait pas beaucoup de force pendant la semaine, peut produire des impacts spirituels considérables pendant Shabbath.
C'est pourquoi, en ce jour nous devons être particulièrement vigilants à s'assurer de parler comme il faut.

-> Au sujet de la création de l'homme : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
Ainsi, l'être humain se distingue des autres créatures par sa faculté à parler, de par l'âme que D. a mis en lui.
Puisqu'à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire, cela implique que nous sommes alors dotés d'un pouvoir de paroles accru, avec la capacité d'élever nos mots à des niveaux beaucoup plus élevés.

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-> De même que nos prières ont plus d'impacts, une mauvaise utilisation de nos paroles a plus d'impact.
Par exemple, rabbi Nissim Yaguen dit :
"Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle."

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+ La kédoucha de moussaf :

-> Pendant le moussaf de Shabbath, nous récitons une kédoucha spéciale, qui est plus longue et totalement différente de la kédoucha habituelle.
Le Kolbo explique que cette différente met en avant :
- que la semaine nous récitons la kédoucha avec les mots des anges, qui chantent également la kédoucha dans les cieux.
Ainsi, en semaine nous ne faisons que suivre leur exemple.
- tandis qu'à Shabbath, d'une certaine façon nous récitons notre propre kédoucha.
Nous n'imitons pas "simplement" celle des anges, mais plutôt nous récitons une prière de kédoucha qui nous est propre.

-> Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent alors à Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"
D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".
Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6 -> https://todahm.com/2020/03/23/13042-2 ]

-> Le Kolbo se basant sur le midrach que rapporte le Méam Loez ci-dessus, enseigne qu'à Shabbath les juifs ont pour tâche de chanter des louages à Hachem.
Shabbath est notre jour spécial, où nous assumons le rôle assigné aux anges le restant de la semaine, et nous chantons principalement des chants de louange.
Le Kolbo cite le verset : "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Du bout [littéralement. des ailes] de la terre nous entendons des cantiques - (כנף = knaf = une aile) - Yéchayahou 24,16).
Cela signifie qu'à Shabbath, les principaux chants de louange ne sont pas entendus depuis le Ciel, mais plutôt depuis la terre, où le peuple juif assure le rôle de "l'aile", qui est en charge de chanter les louanges d'Hachem.

-> "Tu as élevé aujourd'hui Hachem ... et Hachem t'a élevé à Son tour" (Ki Tavo 26,17-18)
Le Ohr Zaroua (2,4) explique le mot : "aujourd'hui" (ayom - הַיּוֹם) de ce verset, comme faisant référence au jour de Shabbath.
A Shabbath, nous "élevons" Hachem par le biais de nos beaux chants de louanges, et grâce à ce rôle que nous remplissons, Hachem nous "élève" à une dimension élevée bien au-dessus de celle des anges célestes.

-> La guémara ('Haguiga 3a) commente le verset précédent en disant que nous "élevons" Hachem lorsque nous récitons le Shéma Israël, et en conséquent de cela Hachem nous "élève" en déclarant : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre" (mi kéamé'ha Israël, goy é'had baarets - Divré haYamim 17,21).
C'est pourquoi dans la kédoucha de moussaf (celle propre aux juifs, et non aux anges), nous proclamons le : "Shéma Israël ...".
Cela met en avant la dimension si spéciale que nous avons à Shabbath, où le rôle de chanter des louanges ne dépend plus des anges, mais de nous!

-> La guémara ('Houlin 91b) enseigne : un juif est plus élevé qu'un ange, lequel ne peut dire le nom de D. qu'après 3 mots ("kadoch, kadoch, kadoch ..." - saint, saint, saint ...), tandis qu'un juif le prononce après 2 mots seulement ("shéma, Israël ..." - Ecoute Israël ...).
Ainsi, on ajoute le verset de Shéma Israël dans la kédoucha propre aux juifs, car ainsi on met en avant la stature si spéciale des juifs qui dépasse celle des anges, et cela est particulièrement mis en évidence à Shabbath.

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-> b'h, voir également : l'importance de Min'ha de Shabbath : https://todahm.com/2020/07/20/minha-de-shabbath

L'esprit de téchouva est ce qui pousse le monde vers son épanouissement.
Toute la beauté et la lumière du monde proviennent de la téchouva.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 5,4]

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-> Le monde est rempli d'harmonie : une unité parfaite entre des forces disparates liées ensemble dans un but commun. Chaque déviation de cet objectif cause une coupure à l'âme et bloque son canal de vitalité.
La téchouva permet de retrouver l'unité dans le monde et de guérir l'âme.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 8,7]

En réalité, la récompense qu'Hachem donne pour la réalisation d'une mitsva doit être considérée comme le plus petit des plaisirs.
En effet, le plaisir essentiel et la récompense sont la mitsva en elle-même, cette possibilité qui nous est offerte de faire Sa volonté et d'amener [beaucoup] de joie à Hachem.
C'est le sens de l'enseignement de nos Sages : "schar mitsva, mitsva" : la véritable récompense d'une mitsva, c'est la mitsva elle-même.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev]