Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Pardonner les péchés de ceux qui ferment les yeux sur les fautes des autres

+ Pardonner les péchés de ceux qui ferment les yeux sur les fautes des autres :

"Et Hachem dit : "Les cris de Sodome et Gomorrhe ... et leurs fautes sont très lourdes" (Vayéra 18,20)

-> Le séfer Tiféret Shlomo pose deux questions sur ce verset.
Premièrement, il ne dit pas qui criait à Sodome et Gomorrhe. Deuxièmement, pourquoi répète-t-il le fait que leurs fautes étaient "très lourdes" ?

Il répond qu'en plus de faire du mal aux étrangers, les habitants de Sodome se comportaient aussi cruellement les uns envers les autres et s'entre-tuaient même. Ainsi, ils criaient eux-mêmes lorsqu'ils étaient maltraités par leurs propres concitoyens de Sodome.

Le verset dit qu'Hachem "supporte les fautes et ignore les transgressions" (Mikha 7,18) .
Le Tiféret Shlomo explique que cela signifie qu'Hachem pardonne les fautes d'une personne si celle-ci ignore les transgressions des autres et traite ses semblables avec gentillesse.
Cependant, si des amis (tu aimeras ton prochain [juif] comme toi-même!) ne se traitent pas bien les uns les autres, alors le "poids" de leurs fautes est, pour ainsi dire, trop lourd à porter pour Hachem, et ils sont punis pour toutes leurs fautes.
C'est ce à quoi le verset fait référence lorsqu'il dit que les fautes de Sodome étaient "très lourdes".

Il utilise ce concept pour expliquer les paroles d'Hachem à Kayin : "Si tu t’améliores (tes actes), tu seras pardonné" (Béréchit 4,7).
Hachem disait que s'il s'améliore en étant bon envers autrui, alors ses fautes lui seraient pardonnés. C'est pour cette raison que Kayin s'est écrié : "Mon péché est trop grand pour être porté" (v. 4,13). Comme il avait tué son frère, il estimait que son péché était trop lourd et ne pouvait être pardonné.

Le séfer Tiféret Shlomo utilise également cette idée pour expliquer le verset : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une ézer kénegdo (compagne)" (Béréchit 2,8).
Il n'est pas bon pour un homme de vivre dans la solitude, car il n'aura aucun moyen d'être pardonné pour ses fautes. Il a donc besoin d'un ami, d'un prochain, à qui il peut se montrer gentil et qu'il peut tolérer, même s'il l'embarrasse, ce qui sera une source d'expiation pour lui.

<--->

+ Subir un embarras expie :

-> Dans le même ordre d'idées, le Tomer Dévorah (chap.) écrit :
"Quelle est la meilleure forme de souffrance que l'on puisse avoir dans ce monde?
Celle qui ne l'empêche pas de servir Hachem. La forme la plus appréciée est celle où l'on est embarrassé par son ami mais où l'on ne réagit pas. Cela ne rend pas malade et ne sape pas les forces. Cela ne lui cause pas de manque de nourriture ou de vêtements, d'enfants ou d'une bonne vie. C'est pourquoi il faut le désirer.

Il faut se dire : pourquoi devrais-je jeûner, me frapper ou affliger mon corps, ce qui m'enlève ma force et ma capacité à servir Hachem? Il vaut mieux souffrir un embarras, qui ne m'enlève aucune de mes forces.
C'est pourquoi, lorsqu'on est humilié en public, il faut se réjouir."

=> Nous voyons dans ses paroles que si l'on réalisait à quel point un embarras peut nous purifier l'âme, on le rechercherait et paierait une fortune pour l'obtenir afin d'expier nos fautes.

La tsédaka qui sauve du jugement du Ciel

+ La tsédaka qui sauve du jugement du Ciel :

"Or, Avraham et Sarah étaient vieux, avancés en âge ; le cycle des femmes avait cessé pour Sarah" (Vayéra 18,11)

-> Après que les anges aient annoncé à Avraham qu'il aurait un fils, le verset dit : "Les hommes se levèrent et fixèrent leurs regards dans la direction de Sodome" (Vayéra 18,16).
Le Zohar (104a) déclare : "Rav Elazar dit : Venez voir comment Hachem agit avec bonté envers toute la création, et plus encore envers ceux qui suivent Ses voies. Même lorsqu'Il veut juger le monde, Il accorde à ceux qu'Il aime le mérite d'accomplir d'abord des mitsvot afin de protéger le monde et de le sauver grâce à ce mérite avant de prononcer le décret."

Le Zohar explique que lorsque Hachem aime une personne, Il lui envoie un cadeau. Quel est ce cadeau?
Il lui envoie un homme pauvre à qui elle doit faire preuve de bonté afin de gagner des mérites.
Lorsque la personne fait preuve de 'hessed envers l'homme pauvre, Hachem place sur elle un "fil de 'hessed" qu'Il attache à sa tête en signe que lorsque le jugement viendra sur le monde, les forces destructrices resteront loin d'elle.

Un exemple de cela est que lorsqu'Hachem a voulu faire tomber Son jugement sur Sodome, Il a d'abord envoyé un mérite à Avraham, qui a servi à sauver son neveu, Lot.
C'est pourquoi il est dit qu'Avraham "s'est souvenu d'Avraham" et a sauvé Lot de l'enfer.
Il n'est pas dit qu'Il s'est souvenu de Lot, car Lot n'a été sauvé que grâce au mérite de la bonté d'Avraham envers les trois anges.

Le Zohar conclut en disant : "Une personne reçoit le mérite d'accomplir un acte de tsédaka (ex: financièrement, moralement, émotionnellement) à un moment où le monde est jugé afin qu'elle puisse être sauvée de ce jugement (la rigueur divine), comme il est dit : "La tsédaka sauve de la mort" (Michlé 10,2).

Lorsque quelqu’un veut faire davantage de tsédaka, Hachem lui donne de l’argent pour le faire

La guémara (Baba Batra 9b) dit : " 'Celui qui poursuit la tsédaka et le 'hessed trouvera la vie, la tsédaka et l'honneur (Michlé 21,21)'. Qu'est-ce que cela signifie lorsque l'on dit que celui qui poursuit la tsédaka trouvera la tsédaka?
Cela nous enseigne que si une personne cherche à donner de la tsédaka, Hachem lui fournira de l'argent afin qu'elle puisse donner de la tsédaka".

[ainsi plus on désirera donner à la tsédaka, plus Hachem nous en donnera les moyens de le faire (il faudra être vigilant car selon le 'Hafets 'Haïm avec l'argent vient aussi un yétser ara plus fort faisant qu'il nous sera plus difficile alors de donner notre argent à de bonnes causes (libre arbitre oblige). ]

<--->

-> Le 'Hida cite cette guémara, et l'applique au verset : "Prenez pour Moi un don (térouma), de tout homme qui a un cœur généreux (yidvénou libo)" (Térouma 25,2).
Il explique que cela peut être compris comme signifiant que si une personne a un cœur généreux et veut faire la tsédaka, sa récompense sera qu'on lui donne de l'argent pour qu'elle puisse faire la tsédaka.

<--->

-> Le Maharcha explique que la guémara parle d'une personne qui n'a pas d'argent à donner, mais qui court après les autres et les convainc de faire la tsédaka. La récompense pour une telle personne est qu'Hachem lui donne de l'argent afin qu'elle puisse elle-même faire la tsédaka.

"Seule la terre des prêtres (de l'Egypte), il (Yosseph) ne l'a pas acquise" (Vayigach 47,22)

=> Alors que Yossef acheta toute l'Egypte, on peut se demander pourquoi n'a-t-il pas acheté également la terre des prêtres?

Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) explique :
En fait, quand Yossef fut accusé par la femme de Potifar d'avoir tenté de l'agresser, il fut au départ condamné à la mort. Seulement, parmi les juges se trouvaient des prêtres égyptiens, qui savaient que Yossef était en réalité innocent. Ils sont donc intervenus pour qu'on épargne sa vie.
Et finalement, il fut "seulement" emprisonné.
Pour témoigner sa gratitude à ces prêtres, qui ont agi pour lui sauver la vie, Yossef a laissé leur terre entre leurs mains et ne l'a pas acquise, au même titre que tout le reste de l'Egypte.
=> Ce comportement de Yossef vient enseigner l'importance de toujours témoigner sa gratitude à tout bienfaiteur.

Rabbi Na'hman enseigne : "Louer Hachem est la joie du monde à Venir" (Likouté Moharan II, 2:1).
Rabbi Nathan commente : "Une personne doit constamment s'attacher au monde à Venir. Elle doit toujours y penser et essayer d'apporter les joies et les délices de l'avenir dans le présent. Cela peut être accompli grâce aux bénédictions que nous récitons avant et après les repas. Lorsque nous récitons une bénédiction sur la nourriture, nous prenons un élément matériel et l'utilisons pour louer Hachem. C'est un concept du monde à venir." [Likouté Halakhot - Bétsiat HaPat 2:1).

<--->

-> Rabbi Nathan écrit : La Torah, qui comprend les Noms d'Hachem, est la vie. En prononçant des paroles de la Torah pendant notre repas, nous attirons la divinité à notre table. [Likouté Halakhot - Nétilat Yadayim li'Séouda 1:3).
Il est facile de comprendre que lorsque nous nous engageons dans des activités spirituelles, telles que l'étude de la Torah ou la prière, nous avons le pouvoir d'attirer la sainteté sur nous-mêmes.
Rabbi Nathan révèle que les mêmes niveaux de sainteté peuvent être attirés dans un acte physique. Ce n'est pas une analogie, c'est réel. Nous pouvez attirer la divinité dans chaque bouchée de nourriture que nous mangeons, en pensant et en prononçant des paroles de la Torah [et en récitant les bénédictions].

"Où est la prostituée qui se trouve entre les sources sur le chemin?" (Vayéchev 38,21)

-> Ce verset peut être expliquée d'un point de vue de moral. Les termes que l'on a traduit par "entre les sources" se disent dans la Torah : "ba'énayim" (בעינים), qui signifie littéralement : "dans les yeux".

Dès lors, ce verset peut se lire ainsi :
"Où est la prostituée?" = c'est-à-dire, où se situe la cause première et essentielle de la débauche?
A cela vient la réponse : "Elle est ''dans les yeux'' sur le chemin!" = c'est-à-dire que quand un homme laisse ses yeux regarder tout ce qui se présente devant lui sur son chemin, dans la rue, alors il renforcera par là son mauvais penchant.
C'est alors que grandira en lui le penchant de la débauche. Comme le disent nos Sages : "L’œil voit, et le cœur convoite et désire".
[le Pshvorsker Rebbe - rav Yaacov Leizer]

Devenir son propre machia’h

-> Tamouz et Av, les mois de deuil national, sont suivis par Elloul et Tichri, les mois de l'introspection et de la délivrance grâce à la téchouva.
Rabbi Yossef Dov Soloveitchik observe qu'en Tamouz et en Av, nous ne prenons pas seulement le deuil de la perte du Temple de Jérusalem, mais également de la perte du Temple en nous-même.
Chacun de nous est un sanctuaire en miniature, dans lequel la Présence Divine réside.
Lorsque nous fautons, nous devenons similaire à Névou'hadnétsar et Titus, en ce que nous chassons la Présence Divine et détruisons le sanctuaire miniature.

En traversant le processus de téchouva, au mois d'Elloul et de Tichri, nous devenons notre propre machia'h qui nous délivre, reconstruisant notre Temple personnel, et réintroduisant la Présence Divine en nous.
[rabbi Yossef Grossman]

[Une des questions à laquelle nous devrons tous répondre après notre mort est : "As-tu attendu la Délivrance?" (tsipita lichoua - guémara Shabbath 31a).
On peut le comprendre dans le sens, est-ce que malgré tes chutes spirituelles tu as toujours espéré en ton machia'h personnel, est-ce que tu as toujours fait téchouva? ]

<------>

-> Celui qui sert Hachem doit vraiment le faire avec l'aspect du machia'h qu'il possède en lui.
[Méor Enayim - Chémot]

Le rav Yaakov Klein commente :
Absolument chaque juif contient un machia'h dans son intériorité. Le Machia'h qui délivrera la nation juive est composé des étincelles de son âme qui sont contenues en partie dans chaque juif.
Ainsi, nous sommes tous partie prenante de la guéoula finale!

"Lorsqu'une personne vit avec des yeux ayant une réalité plus profonde [qu'uniquement ce monde-ci], Hachem peut la combler de bénédictions, car Hachem est au-delà de la nature.
Mais lorsqu'une personne voit la nature comme une vraie réalité [en elle-même], ce qui est une perception non correcte et négative, alors cela réduit Hachem à ce même système et Il ne donnera à cette personne que ce qu'elle mérite selon les lois de la nature."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha]

<--->

[ => Plus nous abordons la vie avec émouna, plus nous donnons les capacités à Hachem de se comporter avec nous selon un cadre qui au-delà des lois naturelles.
Plus on croit dans les capacités infinies de D., plus Hachem a des capacités infinies de nous combler de bénédictions. ]

<--------------->

-> "Remets ta destinée à Hachem, confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire" (Téhilim 37,5)

Le Yaavets explique :
Dès le début, on placera notre confiance en Hachem, "Remets ta destinée entre les mains de Hachem", même si cela semble contraire aux lois de la nature, car ce n'est que de cette façon qu'Hachem acceptera d'agir effectivement en notre faveur "Il fera le nécessaire".

<--->

-> Le 'Hazon Ich avait l'habitude de me dire que la délivrance (personnelle et/ou collective) d'Hachem vient au moment où l'homme ne voit plus de possibilité de s'en sortir selon les lois de la nature.
[rabbi Avraham haLévi Horovitz - préface de son Dvar Halakha]

"Si on savait à quel point Hachem nous aime, nous ne bougerions pas nos mains et nos pieds, à moins d'apporter de l'honneur à Son nom.
Nous aurions peur de Lui avec un niveau de crainte élevé, submergés par Sa grandeur.
Oui, nous aimerions [Hachem] intensément, si seulement nous pouvions voir Son amour éternel pour nous."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Métsora]

<------->

-> "La raison principale pour laquelle nous espérons et attendons la venue du machia'h, est parce qu'à ce moment nous serons capables de percevoir la grandeur d'Hachem d'une façon infinie."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - drouchim léShavouot]

[ => Attendre la venue du machia'h, c'est cultiver la réalité que de même que Hachem est infiniment grand, de même Son amour pour chaque juif est toujours infiniment grand.
Selon nos Sages, dans le monde de Vérité nous serons choqués de réaliser à quel point Hachem nous a toujours aimé infiniment, à quel point Hachem nous a toujours donné ce qu'il y avait de mieux pour nous, à quel point nous avons pu nous plaindre, nous attrister à tord, ... ]

"L'intention première d'un juif dans son service d'Hachem, est de donner du plaisir à Hachem, qu'Il prenne plaisir de ses actions, et qu'Il se réjouisse de lui comme un père se réjouit de la sagacité de son enfant."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi]

[D. a conscience de chacun de nos combats internes, de chacune nos pensées, d'où nous sommes, ...
D. sait les capacités, les qualités et défauts que nous avons. A nous de faire en sorte qu'Il soit fier de nous! ]

<--->

-> En ce sens, le Kédouchat Lévi (Chémot) dit que chacune de nos demandes à Hachem, ne doit pas être uniquement pour une satisfaction personnelle, mais plutôt notre désir principal est d'obtenir cela afin de pouvoir ensuite servir Hachem avec davantage de joie.