Aux délices de la Torah

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La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge (par le Sfat Emet) :

-> Nous récitons "s'il nous avait fendu la mer ... et ne nous l'avait pas faite traverser à sec, cela nous aurait suffi (dayénou)".
On peut l'expliquer simplement par le fait qu'il y aurait dû avoir de la boue.
Mais on peut dire que puisqu'il est écrit : "Les Bné Israël vinrent dans la mer à sec", l'essentiel du prodige consista dans le fait qu'ils marchèrent vraiment dans la mer et que pour eux elle fut sèche.
Car si on explique qu'Hachem déplaça la mer, ce n'est pas un si grand prodige que cela, car il est certain qu'Hachem peut transformer la mer en terre ferme.
Mais par amour pour Israël, Il fit en sorte que la mer demeura "mer" et que néanmoins, les Bné Israël y marchèrent à sec ...
C'est ce que l'on récite dans la Haggada : "Il nous l'a faite traverser à l'intérieur à sec" (éévirou béto'ho ba'harava).
[Sfat Emet - 2e soir de Pessa'h 5631]

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-> Hachem bouleversa entièrement les lois de la nature ; les eaux elles-mêmes demeurèrent à leur place et malgré tout, elles furent comme de la terre ferme pour les Bné Israël.
Cela signifie qu'elles se transformèrent d'eaux humides et liquides en "eaux sèches".
Ce changement d'état constitua un prodige inédit qui n'eut pas de précédent depuis la création du monde.
L'aspect de l'eau demeura en toute chose celui de l'eau normale mais sans son caractère humide.
Celui qui la touchait restait sec, celui qui y pénétrait entièrement ne s'y noyait pas, celui qui plongeait dans les abîmes de ces eaux pouvait continuer à respirer un air pur et on s'y déplaçait tout à fait normalement malgré le tumulte des vagues environnantes.
Ce fut de cette manière que les Bné Israël traversèrent la mer elle-même, comme sur la terre ferme.

Si Hachem avait fendu la mer en 2 et avait transformé cet endroit en terre ferme (comme le sens littéral des versets), cela n'aurait pas été considéré comme un si grand prodige car il est clair qu'Hachem est en mesure de transformer la mer en terre ferme puisque c'est Lui qui a jadis amené l'eau à cet endroit.
Il peut donc l'enlever à Sa guise.

Selon le Sfat Emet, le véritable prodige consista à changer la nature propre de l'eau (grâce à cela il s'avéra clairement qu'Hachem peut modifier à sa guise la nature des éléments existants de manière non-conventionnelle).
Les Bné Israël allèrent ainsi dans la mer comme sur la terre ferme en marchant dans de "l'eau sèche".

=> En ce qui nous concerne, cela constitue une source d'encouragement dans tous les domaines. En effet Hachem est tellement au-dessus de tout, qu'Il a le pouvoir de tout changer. Rien n'est trop dur, trop petit, trop grand, ... pour Lui.
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

"Le jour de Shababth est le jour de la joie des être supérieurs et inférieurs, où tout le monde se réjouit, il remplit de bénédictions tous les mondes, et tous les mondes connaissent en lui leur tikoun.
Même les réchaïm dans le Guéhinam connaissent un apaisement, à l’exception de ceux qui ont profané le Shabbat en public."
[Zohar]

"Quiconque se conduit avec justice, c'est comme s'il avait rempli le monde de générosité"
[Smag - mitsva 162]

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-> "Grande est la justice, que Hachem a choisie de préférence à tous les sacrifices de la terre, ... ainsi qu'il est écrit : "Celui qui se conduit avec justice et générosité est préféré par Hachem aux sacrifices" (Michlé 21,3)"
[midrach Dévarim rabba (sur Choftim 16,18)]

"Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci? (manne ou)" car ils ne savaient ce que c'était" (Béchala'h 16,15)

-> Certains voient dans ce verset une allusion à ceux qui, par manque de considération envers leur prochain, sont frappés du mauvais trait de caractère qui consiste à les critiquer et à médire d'eux.

- "Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci?" = c'est-à-dire : "qui est cette personne, que vaut-elle?" ;
- "car ils ne savaient ce que c'était" = cette mauvaise habitude provient du fait que nous ne réfléchissons pas à notre propre situation, à ce que nous sommes nous-mêmes.
[rav Elimélé'h Biderman]

[à l'image de la manne qui prenait le goût qu'on voulait qu'elle ait, autrui prend la saveur qu'on veut bien lui donner.
Si nous sommes un consommateur de points positifs d'autrui, alors il nous sera tellement agréable. A l'inverse il nous sera repoussant.
Combien il est facile de dévaloriser notre prochain, pour mieux flatter son égo, pour mieux justifier à nos yeux le fait de ne pas travailler à être meilleur.]

"Moché dit (à Pharaon) : ainsi a dit Hachem : Vers minuit, Je sortirai en Egypte et tout premier né mourra dans le pays d’Egypte ... Je verrai le sang qui est sur vos portes et Je passerai au-dessus de vous afin qu’il n’y ait pas en vous de fléau lorsque Je frapperai l’Egypte" (Bo 12,12-13)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch fait le commentaire suivant :
"d'Hachem ne sort que du Bien et lorsqu’il faut accomplir un acte négatif, Il le laisse à Ses serviteurs.
En ce qui concerne la plaie des premiers-nés , voilà comment il faut l’expliquer : tout élément mauvais de ce monde contient forcément en lui une parcelle de Tov (Bien) qui lui donne sa vie et son maintien ; car le Mal en lui-même, en essence, c’est la mort et la destruction et si ce n’était qu’il contenait du Bien, il ne pourrait pas se maintenir.
[en ce sens même l'ange du mal, qui est l'ange de la mort, contient en lui un peu de bien pour pouvoir se maintenir et ne pas mourir lui-même!]

Tout élément qui existe, qui bouge, contient forcément une parcelle de vie qui est en essence une parcelle de Tov (Bien).
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre nos Sages (guémara Soucca 52a) : à la fin des temps Hachem prendra l’ange du mal et lui fera la Ché'hita (il sera égorgé, abattage rituel) devant tous les tsadikim.
Comment est-il possible de faire une ché'hita à l’ange du mal? Voici que les anges n’ont pas de cou?

En réalité, Hachem prendra toutes les parcelles de bien qui existaient dans le Mal et c’est sous cet angle-là qu’Il le réduira à néant car sans parcelle de bien il n’est plus que du vide ou de la mort.
En enlevant le bien du Yétser ara, on procède donc à sa ché'hita.

Or, il y a un second principe : c’est que cette partie de Bien qui existe dans le Mal n’a qu’une seule envie c’est celle d’attirer vers elle d’autres particules de bien pour renforcer le mal.
Plus le Mal emprisonne le Bien plus il se renforce et inversement.
Les parcelles de Bien fonctionnent alors comme des aimants, chacune veut attirer l’autre car elles sont des parcelles similaires.
C’est de cette manière que les tsadikim, lorsqu’ils étudient la Torah et font des mitsvot ont cette possibilité de récupérer toutes les parcelles de bien qui sont éparpillées autour d’eux dans leur ville, ou même dans leur pays, car ils ressemblent alors à des aimants extrêmement puissants qui vont attirer et libérer toutes les particules de bien qui sont contenues dans la matière ou même dans le Mal , par leur étude approfondie de Torah ...

Lors de la plaie des premiers-nés nés, Hachem est descendu en Egypte : Lui qui est le Bien absolu, et de ce fait : toutes les particules de bien qui étaient contenues chez les premiers-nés égyptiens se sont échappées d’eux, attiré par ce puissant ‘’aimant’’, ce qui a laissé ces premiers-nés vides de Bien, et ce qui a entraîné leur mort."

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-> Le Nétsiv (Bo 12,12) écrit à :
"Pour les Bné Israël Hachem n’a pas laissé Sa Présence Divine se révéler devant eux ce qui aurait entraîné leur perte ou tout au moins la perte de leurs premiers-nés, car eux non plus n’étaient pas au niveau de recevoir ce dévoilement.
C’est ce que dit le texte : "Je passerai au-dessus de vous" = ce qui voulait dire : sans révéler complètement ce flux de sainteté mais en laissant seulement révéler un flux de protection émanant de la Présence Divine ; ceci constitue un véritable miracle et un paradoxe dans la mesure où le même flux a entraîné la perte des premiers-nés égyptiens et l’élévation et la protection des Bné Israël."

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-> Le Arizal (Pri Ets 'Haïm) enseigne :
"Lorsqu’Hachem a voulu libérer les Bné Israël d’Egypte, ils étaient extrêmement attachés à l’impureté et aux écorces de la matière.
C’est pourquoi cela présentait une grande difficulté et afin de les réparer et de les délivrer de leur attache aux écorces de la matière ('hitsonim), il fallait beaucoup d’élévation, beaucoup de renforcement qu’Hachem devait leur donner.
Hachem a dû révéler Sa Grandeur et descendre Lui-même en Egypte afin de créer un lien avec les Bné Israël sans lequel Il n’aurait pas pu les extirper de l’impureté de l’Egypte.
Ni un ange, ni un Séraphin, n’aurait pu réaliser un tel prodige et en un instant par la descente d’Hachem en Egypte, bé'hipazone (avec une précipitation spirituelle) toutes les klipote (écorces) ont été fracturées de façon surnaturelle afin de pouvoir les sortir et les extirper de là."

Hachem accepte les prières de tout le monde

+ Hachem accepte les prières de tout le monde :

"Hachem dit à Moché : Demain, de bon matin, présente-toi devant Pharaon" (Vaéra 8,16)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,1) explique que Hachem dit à Moché : "Va tout d'abord vers Pharaon [tôt le matin], avant qu'il ne sorte pour prier", car une fois que Pharaon aura prié pour être sauvé, la plaie ne pourra pas venir.

Le rav Elimélé'h Biderman commente que nous pouvons apprendre de là notre pouvoir de prière, et que personne ne doit prétendre qu'il est quelqu'un de trop simple ou bien qu'il a commis trop de fautes pour que Hachem écoute ses prières.
En effet, Pharaon a réduit en esclavage des milliers de milliers de juifs, il tué des enfants juifs chaque jour pour se baigner dans leur sang, ...
Or, bien qu'il soit un terrible racha, néanmoins Hachem aurait écouté ses prières et retenu les plaies de venir s'abattre sur les égyptiens.

=> Nous pouvons donc être certains que nos prières sont acceptées par notre papa Hachem.

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-> Le Zéra Kodech enseigne :
Un juif ne doit jamais perdre espoir. Il ne doit jamais se dire que : "... je suis incapable de prier avec des pensées pures, et ... que mes prières ne peuvent pas aller jusqu'à Hachem"
Car même lorsqu'une personne est à un niveau très très bas, et qu'elle est incapable de prier comme il le faudrait, néanmoins ... Hachem voit qu'elle aspire à prier convenablement, et cette aspiration est précieuse pour Hachem ...

C'est comme cela que nous avons été délivrés d'Egypte.
[même si nous étions au 49e niveau d'impureté sur 50, que nous n'avions pas les forces de prier à cause de l'esclavage très dur, néanmoins, Hachem a vu que nous aspirions à sa compassion pour prier, pour être proche de Lui. Ce cri du cœur a été la forme de prière qui nous a permis de sortir d'Egypte.
Il en est de même pour chacun d'entre nous qui peut obtenir sa libération de sa situation personnelle, et ce même s'il est descendu dans les bassesses de ce monde.]

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b'h, on peut également rapporter :
-> Hachem dit : "Je suis miséricordieux et J’écoute les demandes de chaque personne, même si elle n’est pas méritante".
[Ramban – Michpatim 22,26]

-> Le Séfer ha’Hinoukh (533) écrit :
"Le Créateur désire donner des bontés aux gens … ainsi, Il leur a appris le moyen par lequel ils peuvent recevoir toutes formes de bontés.
Ce moyen consiste à prier à Hachem, car Il a les capacités, et Il répond aux prières de tous ceux qui l’appellent avec sincérité [qu’ils soient méritants ou pas]."

[par exemple : nos Sages enseignent qu’un voleur qui demande de tout cœur à Hachem de l’aider à réussir son cambriolage, et bien Hachem va l’aider!
En effet, c’est une loi de la nature : si nous prions à Hachem de tout notre cœur, alors forcément nous avons de forte probabilité de l’obtenir!]

==> Nous devons donc tous prier sans modération, pour que Hachem nous comble sans modération de cadeaux gratuits (indépendamment de nos mérites, juste par amour pour nous!).

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/04/20/hachem-entend-la-priere-de-chacun

"Plus un individu était empreint de crainte Divine, plus la manne qu'il recevait avait un bon goût et était belle d'aspect"
[Pessita rabba Béchala'h]

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-> Pour les tsadikim la manne descendait dans leur maison et même dans leur bouche.
Quant aux racha, ils devaient se fatiguer pour aller la ramasser [au loin].
[Mékhilta Béchala'h 16]

Une heure d'étude de Torah est plus précieuse à Hachem que 1 000 jeûnes ...
Je recommande que tu révises ce que tu as déjà étudié, car les gens ne désirent [pas vraiment] revenir [sur ce qui n'est plus tout nouveau à leurs yeux].
Une telle étude est désintéressée (lichma), et cela expiera vos fautes comme une souffrance.
[le Stéïpler - dans une lettre]

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-> Pourquoi jeûnes-tu?
Il y a une façon encore plus grande de se purifier : il s'agit de l'étude d'une daf de guémara avec Tossefot.
[rabbi Moché Mordé'haï de Lelov]

-> "D. a fait les hommes pour être droits ; ce sont eux qui ont recours à de nombreux calculs/roueries" (Kohélet 7,29)
Comment une personne peut-elle redresser son esprit?
Avec un daf de guémara.
[rabbi Shlomo de Karlin]

"Alors Moché et les enfants d’Israël chantèrent l’hymne suivant" (Béchala'h 15,1)

-> Le rav ‘Haïm Kanievski demande : pourquoi avant la Amida, dans la prière d’arvit, nous disons "Voyez, enfants, Sa vaillance, louez et glorifiez Son Nom" (raou banim ét guévourato, chibé'hou véodou lichmo), alors que dans celle de cha’harit, nous affirmons : "Pour cela, les bien-aimés loueront" (al zot chibé'hou aouvim)?
Comment, en l’espace d’une nuit, nous sommes passés du statut d’enfant à celui de bien-aimé?

Il explique qu’il existe une différence de fond entre un fils et un bien-aimé. Le statut de fils est irrévocable. Même un enfant qui ferait les plus grandes bêtises envers son père resterait son enfant.
Ceci est corroboré par la guémara (Kidouchin 36a) : "Rabbi Meïr affirme : qu’il en soit ainsi ou autrement, vous êtes appelés enfants [de D.]"
Par contre, seul un fils honorant son père mérite le titre de bien-aimé.

Dans les Pirké de Rabbi Eliezer, il est rapporté que, lorsque nos ancêtres se retrouvèrent dans la situation périlleuse où la mer leur faisait face et les égyptiens étaient à leurs trousses, ils eurent très peur, abandonnèrent toutes les abominations égyptiennes auxquelles ils étaient attachés et firent complète téchouva.

Le Rambam écrit (Hilkhot Téchouva 7,6) : "Le repentir rapproche les personnes éloignées. Celui qui, la veille, était détestable, abominable, éloigné et répugnant aux yeux de D., ce jour-là, est bien-aimé, agréé, proche et ami de Lui."
=> Ainsi, avant la séparation de la mer, les enfants d’Israël avaient le statut d’enfants, alors que le lendemain matin, après qu’ils se furent repentis, ils devinrent Ses bien-aimés.
D’où la différence entre la prière du soir où nous évoquons le statut de "fils" (banim) et celle du matin où nous mentionnons celui de "bien-aimés" (aouvim).

"La peur d’un homme lui met des obstacles, mais celui qui a confiance en Hachem en sera victorieux" (Michlé 29,25)

-> Rabbénou Yona explique :
"La peur qu’un homme ressent est une faute dans son âme. C’est pourquoi elle lui met des obstacles et lui place des ennemis ; car il ne convient pas pour celui qui a vraiment confiance en Hachem qu’il se mette à craindre les hommes ou les obstacles matériels.

"Celui qui a confiance en Hachem en sera victorieux" = c’est-à-dire victorieux de son épreuve. Et ce par le mérite de son bita'hon et même s’il avait été décrété à son sujet de la souffrance, Hachem l’en sauvera.

Celui qui a peur de l’homme et dont la peur remplit son cœur, est en fait en train d’oublier Hachem et de faire sortir de son cœur la confiance qu’il avait en Hachem.
C’est ce que le roi David dit : "Hachem est avec moi, je n’aurai pas peur, que me fera un homme" ? Ou bien : "Si Tu mets contre moi une armée (im ta'hané alaï), ô Hachem, je n’aurai pas peur ; en cela j’ai confiance (bézote ani botéa’h)" ; ...

Ne faiblis pas ton cœur, ne le laisse pas s’attendrir lors de la souffrance ou de l’épreuve car l’espoir en Hachem est troublé par ta peur et même si la souffrance est proche, Hachem ne manque pas de moyens de te libérer et de te sauver ; comme il est écrit dans Tehilim : "beaucoup de délivrance et de rachat Hachem possède" (arbé imo fédoute).
La bonté d’Hachem est grande et sa compassion est infinie et lorsqu’il verra à quel point tu souffres et que tu es dans la difficulté : n’aura-t-il pas pitié de toi? Et devant ta soumission et ton humiliation ne va-t-il pas te sauver?
Si seulement tu espères en Lui, tu te souviens de Lui et tu fais sortir la peur de ton cœur pour y placer à sa place la confiance."

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-> b'h, voir commentaire de rabbénou Bé'hayé à ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/5204-2
-> également sur ce sujet : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2