La guématria de "ich" (un être humain - איש) est de 311, qui est la même que le mot : lérééou (à notre prochain / pour autrui - לרעהו).
Nous voyons de là que c'est uniquement celui qui voit les besoins d'un autre juif et qui agit comme si c'était quelqu'un de proche de lui, qui mérite d'être considéré comme un homme honorable (un ich).[rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld]
Les juifs par nature s'aiment les uns les autres, mais lorsque nous permettons à l'influence et aux mentalités du monde non-juif d'entrer dans le nôtre, alors nous commençons à agir comme eux, et cela va entraîner des sentiments de haine envers nos frères bien-aimés.
Ainsi, ce n'est pas le juif qui déteste un autre juif, mais plutôt le "non-juif" à l'intérieur d'un juif qui va haïr un autre juif.
[Divré Chaaré 'Haïm]
[en effet : "C’est une halakha qu’Essav (les non-juifs) hait Yaakov (les juifs)" (midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722)
Ainsi, plus on laisse les influences non-juives s'installer en nous, plus on aura un partie importante de nous qui haïra les autres juifs!]
Chaque faute que nous faisons nous ajoute une couche d'impureté, une barrière de séparation plus épaisse avec notre essence interne (âme), ce qui nous rend alors plus éloignés de Hachem.
La Téchouva est le retour d'un juif à son essence (ce qu'il est vraiment), et à casser ces barrières qui le séparent d'Hachem.
Ainsi, Hachem ne quitte pas un juif lorsqu'il faute, mais c'est plutôt le juif qui perd contact avec Hachem, qui réside toujours en lui dans l'essence de son âme.[Maharcha - Dracha léShabbath Shouva]
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-> D'une façon similaire, le 'Hida (guémara Kidouchin 59a) enseigne :
Lorsque nous réalisons une faute (avéra), cela va créer des barrières de fer entre nous et Hachem.
Lorsque nous faisons téchouva, nous démolissons ces barrières.
"Tu observeras les commandements de Hachem, ton D., en suivant Ses voies et en Le craignant" (Ekev 8,6)
-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devora) commente :
La Torah nous ordonne d'aimer Hachem et de "suivre Ses voies", de L'imiter.
A chaque fois que quelqu'un transgresse (la volonté de D.), c'est comme s'il insultait Hachem.
Cependant, Hachem continue à lui donner la vie et de la vitalité.
Nous aussi nous devons travailler sur nous-même afin de témoigner à autrui de la patience et de la tolérance.
Même s'il nous a insulté ou blessé sans nous demander pardon, nous ne devons pas s'abstenir d'agir avec lui avec bonté.
Kaddich de l’endeuillé – 3 explications
+ Kaddich de l'endeuillé - 3 explications :
-> Bien que nous puissions ne pas comprendre pourquoi la mort du défunt a été aussi rapide ou sa vie si difficile, nous reconnaissons que D. est juste.
En effet, nous disons dans le kaddich : "Que Son grand Nom soit exalté et sanctifié ... Que Son grand Nom soit béni à tout jamais".
Ainsi, en réalité nous disons : "J'éprouve du réconfort de la perte de mon parent terrestre parce que son destin est une manifestation de la volonté de mon Père céleste, et cette volonté est juste ; par conséquent, la disparition de mon parent et mon acceptation de ce fait sont une sanctification du Nom".
Ainsi, les morts trouvent le pardon à travers leurs héritiers vivants.
[rav 'Haïm ben Bétsalel - Séfer ha'Haïm]
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-> Dans une armée humaine, la perte d'un seul soldat passe complètement inaperçue.
Quant des centaines de milliers de soldats disparaissent, on ressent un vide et il faut enrôler de nouvelles recrues, autrement il serait impossible de poursuivre la stratégie élaborée par l'Etat, mais enfin on peut se permettre de perdre un soldat individuel.
Hachem a lui aussi Ses plans. Son Nom doit être sanctifié et chaque juif est un soldat dans l'armée qui lutte pour atteindre ce but.
La perte d'un seul soldat n'est pas négligeable pour D., et nous non plus n'avons pas le droit de la considérer comme telle, car Son royaume s'en est trouvé pour ainsi dire diminué.
C'est pourquoi ses héritiers doivent combler le vide en annonçant à une communauté juive que le Nom de D. doit être sanctifié (yéhé chémé raba mévara'h).
Les Sages enseignent : "Les enfants d'Israël sont aimés parce qu'ils sont appelés enfants de D." (Pirké Avot 3,14).
Un juif est mort. Ses enfants ont perdu un parent ; Hachem a perdu un fils.
Il y a un vide dans Son armée. Comblons-le.
[rabbi Sim'ha Bounam de Pschischa]
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-> Le frère du Maharal (dans son Séfer ha'Haïm - partie 'Haïm Tovim) enseigne :
On ne meurt pas sans faute et la plupart des gens meurent à cause de la profanation du nom de D. (qui avec tous ses dérivés est une faute très vaste), pour la quelle, seule la mort permet d'être pardonné.
Lorsque Hachem fait payer le fauteur (au moment de sa mort), le nom de D. est sanctifié.
C'est pour cela que le fils du fauteur se met (à la synagogue) devant la Téva et récite : "Yitgadal véyitkadach ...", à savoir, je me console de la mort de mon père par le fait que le nom de D. est grandi et sanctifié par sa mort, et aussitôt la faute de la profanation du nom de D. qu'il a commise est pardonnée.
Cela correspondrait à l'image d'un accusé qui a été jugé dans un tribunal. Les proches de ce dernier doivent se présenter à la salle d'audience et proclamer : "Le jugement que vous avez fait est juste!"
Ceci, afin de faire savoir qu'ils n'ont rien contre le tribunal.
Cela concorde aussi avec la fin d'une phrase du kaddich où l'on dit : "De notre vivant et de nos jours", à savoir : vous êtes le peuple juif, faîtes attention à vos actions pour ne pas causer la mort de vos âmes, vivez donc avec la crainte de D.
[ Le mot : "yécharim" (יְשָׁרִים - les justes) est l'acronyme de : Yéhé Chémé rabba mévara'h.]
Etudier la Torah est semblable à manger la manne.
La manne avait le goût de toute délicatesse qu'une personne pouvait souhaiter, mais si l'on ne pensait à rien, alors elle n'avait pas de goût.
La Torah est d'une telle douceur, mais seulement si on y pense. Sinon, on peut être assis à côté de sa guémara et n'en ressentir aucun goût.['Hafets 'Haïm]
"Il ne profanera pas sa parole" (Matot 30,3)
Le mot : ya'hél (יַחֵל - profanera) est lié au mot : 'haloul (vide, creux).
Une personne doit réaliser que ses mots ne sont pas vides et creux, mais plutôt qu'ils vont générer une certaine réalité spirituelle.
Si nous parlons de mots de Torah et de sainteté, nous créons des anges qui intercèdent pour nous au Ciel.
Cependant, si nous disons des mots futiles/frivoles, voir pire du lachon ara et des commérages, alors nous créons des anges Destructeurs qui vont agir contre nous, que D. nous en préserve.
[le Ari zal]
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"Il ne profanera pas sa parole" (Matot 30,3)
-> Le Ben Ich 'Haï commente ce verset :
La parole de l’homme peut revêtir 2 aspects : le premier, dans la sainteté, quand il parle de Torah et de mitsvot, et le 2e dans le matériel, quand il s’occupe de sa subsistance et de ses besoins de tous les jours.
La Torah est appelé "Sam ‘Haim" (une potion de vie), et le matériel est appelé "‘Hol" (profane).
Quand un homme accomplit ses obligations profanes dans le but d’être en capacité d’atteindre son but spirituel, alors il élève la matérialité au niveau de la spiritualité et ces actions lui sont comptées aussi comme des mitsvot.
Comme le disait le Baal Chem Tov : "là ou est la tête de l’homme, là il se trouve" : quand on travaille pour étudier, on étudie déjà.
Il en est de même au niveau de la parole, car la parole se dit "Dibour" et la valeur numérique de "Dibour" est celle de "Sam ‘Haim" plus celle de "‘Hol", c’est-à-dire que lorsque l’homme sait associer les paroles qu’il doit prononcer dans les actions matérielles, le ‘Hol, avec leur but qui est la Torah, le Sam ‘Haim, alors son Dibour (sa parole) est complètement sainte.
C’est sur quoi notre passouk veut attirer notre attention en utilisant le terme : "lo ya'hel dévaro" (Il ne profanera pas sa parole - לֹא יַחֵל דְּבָרוֹ) = il ne profanera pas sa parole, pour dire : "Il respectera sa parole", c’est pour que nous fassions attention à ne pas séparer les 2 éléments, saints et profanes, car le profane n’a de raison d’être que pour le saint.
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-> Sur ce verset, le Ben Ich 'Haï enseigne également :
[Ce verset met en avant 2 bontés d'Hachem : ]
1°/ Quand un homme demande des choses qui ne sont pas bonnes pour lui, par exemple, celui qui demande une nouvelle voiture sans savoir qu’elle le mènera à l’accident ou celui qui demande une place de travail particulière sans savoir qu’on va l’y faire souffrir, dans ces cas là, Hachem dans sa bonté, peut refuser la demande afin de ne pas apporter ce mal caché.
2°/ Quand la personne demande en se trompant dans les mots, [par exemple] parce qu’il ne parle pas l’hébreu ou ne sait pas prier et qu’à la place de demander du bien, elle demande du mal.
Le verset explique :
- "lo ya'hel dévaro" (לֹא יַחֵל דְּבָרוֹ) = l’homme qui ne profane jamais sa parole, et qui fait toujours ce qu’il dit
- "ké'hol ayotsé mipiv" (כְּכָל הַיֹּצֵא מִפִּיו) = tout ce qu’il bénira ou demandera, même s’il se trompe et demande du mal
- "yaassé" (יַעֲשֶׂה) = Hashem le réparera et l’accomplira en bien, car le mot yaassé veut dire : il fera, dans le sens de faire quelque chose de bon et bien, comme Vayéra (18:8) : "ouven abakar acher assa (עָשָׂה)" (et le veau qu’il avait préparé), ou dans Shmouel (II 19,25) : וְלֹא-עָשָׂה שְׂפָמוֹ – Et il n’avait pas soigné sa barbe (lit. moustache).
=> Donc, Hachem peut transformer les paroles de mal dans la prière, faites par erreur, pour celui qui fait toujours attention à ne pas profaner sa parole.
Le Guéhinam qu'on éprouvera dans le monde à venir pour nos fautes est le très douloureux embarras de faire face à la Vérité des erreurs de notre vie.
La guémara (Béra'hot 12) enseigne : "Celui qui commet une faute et qui en est embarrassé, est pardonné". Le profond sentiment de honte est en soi une forme de Guéhinam.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]
La confiance en mon créateur : c'est cela mon trésor!
La confiance est un trésor qui permet à quelqu'un d'être satisfait de son sort.[le Steïpler - rabbi Yaakov Israël Kanievski]
Le Zohar dit : "Hachem, la Torah et Israël (les juifs) sont un".
De la même façon que nous ne pouvons pas prendre séparément Hachem ou bien Sa Torah en affirmant : "Ce verset en particulier ne m’intéresse pas", de même nous devons approcher notre prochain juif en le traitant avec respect et en reconnaissant son importance pour le peuple juif dans son ensemble.
[rabbi Its’hak de Vorka]
[Chaque juif est lié avec la Torah et Hachem. Ainsi, lorsque nous ne traitons pas avec respect un juif, nous portons également atteinte à Hachem Lui-même, et à la Torah!
Et inversement!
De même que chaque lettre de la Torah est indispensable et d'une importance infinie, de même pour chaque juif. ]