Aux délices de la Torah

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"Béni soit le D. Miséricordieux qui a fait honte à Abdan dans ce monde-ci"

[rabbi Na'hman ben Its'hak - guémara Yébamot 105b]

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-> Les souffrances dans le Guéhinam du monde à venir sont très supérieures à celles subies dans ce monde-ci, si sévères soient-elles, pour expier nos fautes.
C'est pourquoi il faut bénir Hachem qui a sanctionné Abdan dans ce monde-ci plutôt que dans le monde à venir.
[Ramban]

[lorsque nous souffrons dans ce monde en réparation de nos fautes, il faut voir cela positivement car Hachem nous offre une réduction énorme sur la souffrance que nous devions avoir, par rapport au prix que nous serons amenés à payer dans le monde à venir!
Ici, peu de souffrance vaut énormément de souffrance dans le monde!]

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-> "Souviens-toi combien est bon Hachem lorsqu'Il agit en amenant sur toi des souffrances, car chacune d'elles permet de rendre ta vie éternelle tellement plus agréable."
[midrach Yalkout Chimoni - Haazinou - sur les mots : "zékhor yémot olam"]

[Dans le monde de Vérité, où tout devient clair, nous ne regarderons pas nos souffrances en nous en plaignant, mais au contraire on remerciera Hachem, et on aurait aimé en avoir bien plus.]

-> Lorsque le frère du Gaon de Vilna (rabbi Avraham) était malade à la fin de sa vie, il avait une douleur épouvantable. Personne n'a jamais entendu une plainte de sa part.
Il a répondu à son fils (rabbi Eliyahou) s'affligeant de voir son père autant se détériorer : "Pourquoi pleures-tu alors que Hachem me donne le meilleur des cadeaux? Si j'en avais la force, je me lèverai pour danser et chanter des louanges à Hachem pour la bonté ('hessed) qu'Il me fait en me donnant ces souffrances.
Pourquoi regardes-tu alors négativement mon cadeau (souffrances)?"

[nous n'avons pas conscience d'à quel point les souffrances dans ce monde nous sont bénéfiques pour nous nettoyer et purifier des conséquences de nos fautes, nous faisant acquérir des mérites énormes valables éternellement.
Pour le moment cela est au-dessus de notre compréhension, nous obligeant à déployer notre émouna pour avoir une bonne vision des choses, de grande la miséricorde de D. à notre égard.]

"Lorsque l'on prie, on doit diriger ses yeux vers la Terre (vers le Temple) et élever son cœur vers le Ciel"

[rabbi Yossi - guémara Yébamot 105b]

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-> Au cours de la prière, élever son cœur vers le Ciel signifie : se considérer comme si l'on se tient dans le Ciel, déconnecté des "délices" de ce monde-ci et des "profits" du corps.
De plus, diriger ses yeux vers la Terre (le Temple) signifie : se considérer comme si l'on se tenait à l'intérieur du Temple.
[Talmidé Rabbénou Yona]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne l'allusion suivante :
Celui qui prie :
- doit diriger ses yeux vers la terre (vers le bas) à titre d'allusion : au-dessous (en bas dans l'alphabet) des 3 lettres qui forment le mot : ayin (oeil - עין), nous trouvons les lettres respectives : פ כ ס qui forment le verbe : kassaf (désirer - כסף) qui traduit une âme qui désire s'attacher à Hachem par une prière fervente, avec intention (kavana).

- et doit élever son cœur vers le Ciel (vers le haut) pour faire une autre allusion : au-dessus des 2 lettres qui forment le mot : lev (cœur - לב), nous trouvons les lettres respectives : כ א qui forment le mot : akh (אך) qui a le sens de restriction pour inviter l'homme qui prie à une anava (humilité - ענוה).

Les 2 termes : 'hasser (le manque - חסר) et 'hessed (bonté - חסד) ne se différencient dans leur écriture hébraïque que par les lettres finales : réch (ר) et dalét (ד) qui ont pratiquement la même forme dans l'écriture hébraïque, le réch étant "arrondi" et le dalet non "arrondi".

Il y a ici une allusion au fait que la véritable bonté ('hessed) commence par évaluer et ressentir le manque ('hasser) d'autrui (en essayant de se mettre à sa place autant que possible), afin de combler au mieux ce manque.

[rav Lumbroso]

"3 choses font pleurer Hachem chaque jour : Il pleure sur ceux qui ont la possibilité d'étudier la Torah et qui ne le font pas, sur ceux qui n'ont pas la possibilité de l'étudier et qui l'étudient quand-même, et enfin sur les chefs de communauté qui abusent de leur pouvoir (par orgueil)."

[guémara 'Haguiga 5b]

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=> Où Hachem se tient-Il lorsqu'Il pleure et sur quoi pleure-t-Il?

-> "Mais si vous n'écoutez pas, Mon âme pleurera en secret sur cette arrogance" (Yirmiyahou 13,17)
De ce verset, Rav apprend qu'Hachem ne "pleure" que dans un endroit discret, appelé : mistarim (מסתרים), lorsqu'Israël est arrogant et refuse de L'écouter.

Donc, contrairement aux Anges, Hachem ne verse pas de larmes à l'extérieur, en dehors de ce lieu "mistarim", même au moment de la destruction de chacun des 2 Temples.
[...]

"Majesté et splendeur devant Lui, force et joie dans Sa résidence" (Divré haYamim I 16,27)
Comment peut-on alors parler de pleurs d'Hachem?

Selon Rav Papa : Hachem manifeste sa joie publiquement dans les "chambres" externes, et pleure discrètement dans les chambres internes.
[d'après la guémara 'Haguiga 5b]

-> Ce n'est pas Hachem Lui-même qui pleure chaque jour, mais Il dit à son entourage qu'il convient de pleurer quotidiennement sur les 3 choses mentionnées dans la guémara ci-dessus, et ainsi on explique la question : "Hachem pleure-t-Il?"
[Rabbénou 'Hananel]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur ceux qui ont la possibilité d'étudier la Torah et qui ne le font pas?

-> Hachem est considéré comme un père pour Israël, selon le verset : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D." (Réé 14,1).

Hachem sait que, par l'étude de la Torah, l'homme peut atteindre un véritable bonheur ressenti dans son âme pour l'éternité.
Lorsque Hachem voit Ses enfants perdre leur temps si précieux pour des activités vaines et ne pas étudier la Torah alors qu'ils ont la possibilité de le faire, Il en souffre et Il pleure de ce temps gaspillé et de ce bonheur perdu par Ses enfants.

Cette souffrance est d'autant plus grande que la perte de ce bonheur est irréversible, car l'acquisition de la Torah ne peut se faire que dans ce monde-ci, comme il est dit : "Car cette mitsva que Je te prescris aujourd'hui ... n'est pas au Ciel"(Nitsavim 30,11).
Hachem désire donc que nous utilisions ce temps précieux, qu'Il met à notre disposition sur terre, pour la Torah et pour notre bonheur éternel.

['Hafets 'Haïm - Torat haBaït, 5]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur ceux qui n'ont pas la possibilité d'étudier la Torah et qui le font quand même? Cela devrait être l'inverse!

-> Il est évident que c'est au prix de gros efforts louables et de sacrifices qu'un homme, qui n'a pas la possibilité, étudie quand-même la Torah. Or, Hachem s'associe toujours aux difficultés d'un homme et à ses souffrances, selon le verset : "Je suis avec lui dans la détresse" (Téhilim 91,15).

Hachem s'associe donc, à travers Ses pleurs, à la détresse de cet homme et aux sacrifices qu'il a consentis pour étudier la Torah malgré sa situation difficile.
[d'après la guémara Taanit 16a]

-> Hachem apprécie et redouble d'amour pour cet homme qui continue à étudier la Torah dans des conditions difficiles.
Hachem pleure sur les privations de son corps (fatigue, manque de sommeil, ...) bien que cela soit pour le bien de cet homme.

Et si Hachem ne le pourvoit pas d'une parnassa plus large ou d'une meilleure santé, c'est pour une de ces 2 raisons :
- Hachem sait qu'il risque de quitter le "bon chemin" sur lequel il est engagé, si ses conditions s'améliorent ;
- ou bien Hachem maintient ces difficulté afin d'augmenter la récompense de cet homme dans le monde à venir.
['Hafetes 'Haïm - Torat haBaït, 9]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur un chef de communauté qui impose une crainte à sa communauté?

-> Lors de la transmission de pouvoir de Moché, guide d'Israël, vers son successeur Yéhochoua bin Noun, le verset dit : "Moché "prit" Yéhochoua et le mit en présence d'El'azar haCohen et de la communauté" (Pin'has 27,22).

Rachi explique le mot : "vayika'h" (il prit) : "Il l'attira par des paroles d'encouragements et lui fit connaître la grande récompense réservée aux chefs de communauté d'Israël dans le monde à venir".

Mais si le chef de communauté s'enorgueillit sur la communauté des enfants d'Israël qu'il dirige, en lui imposant une autorité excessive, il n'est plus digne d'être leur chef de communauté et perd la grande récompense prévue.
C'est pourquoi Hachem pleure sur la perte de récompense et de bonheur de ce chef de communauté en raison de son orgueil.
['Hafetes 'Haïm - Torat haBaït, 5]

-> Selon la guémara (Roch Hachana 17a), tous ceux qui auront imposé à la communauté qu'ils dirigent une crainte excessive, qui n'est pas léchem chamaïm, descendront en enfer (Guéhinan) et y demeureront.
Hachem pleure donc sur le sort peu envieux de ces dirigeants.

De plus, selon la guémara (Roch Hachana 17a), ces chefs de communauté tyranniques n'auront pas le mérite d'avoir un fils disciple des sages (talmid hakham).
Ainsi, le comportement excessif de ce père, chef de communauté, a pour conséquence l'empêchement d'étudier de ses fils ; il a donc causé un bitoul Torah à cause de son abus de pouvoir.
[Iyoun Yaakov]

"Au moment du jugement d'un homme (pour ses mauvaises actions), Hachem tient compte de ses bonnes actions"
[Rech Lakich - guémara Yébamot 78b]

-> Rachi commente :
"Au moment où Hachem juge les mauvaises actions d'un homme, Il mentionne ses bonnes actions et ses mérites."

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar si'ha 98) enseigne :
Cette conduite bienveillante d'Hachem, favorable à l'homme jugé, contraste avec celle des juges sur terre qui ne jugent que les méfaits de cet homme ...
En réalité, il ne s'agit pas seulement de nous rassurer sur le fait que nos bonnes actions ne sont pas oubliées pendant notre Jugement, mais plus que cela, Hachem tient à se rapprocher de la personne jugée pour une mauvaise action, et précisément à ce moment-là, Hachem se remémore ses mérites.

Ainsi, l'instant où nous sommes jugés (comme à Roch Hachana par exemple) devient un instant privilégié de rapprochement d'Hachem et de mise en valeur de nos mérites.

"Dit à Elazar fils d’Aharon le Cohen de ramasser les encensoirs" (Kora'h 17,1)

=> Pourquoi Hachem ne demande-t-Il pas que ce soit plutôt Aharon, le Cohen Gadol, qui ramasse les encensoirs de l’assemblée de Kora’h, qui ont apporté de l’encens et en sont morts? Pourquoi demande-t-Il plutôt que ce soit Elazar, son fils?

Puisque Kora’h s’est opposé à Aharon et voulait être Cohen Gadol à sa place, quelque part sa punition lui a été causé de par Aharon. Et Hachem ne trouva pas cela vraiment correct que ce soit Aharon qui ramasse les encensoirs de ceux qui ont été punis en s’opposant à lui.

=> Même quand Hachem punit des réchaïm, Il prend en compte leur sensibilité et leur honneur, et même s’ils sont morts.
En effet, cela aurait été trop méprisant pour eux (alors morts) qu’Aharon lui-même vienne ramasser leurs encensoirs.

[Méiri ; le Ohr ha'Haïm commente également en ce sens]

=> Combien à plus forte raison nous devons faire attention à ne pas blesser autrui (qui est vivant).
Par exemple, si nous sommes obligés d'en venir à réprimander autrui, il faut que cela soit 100% pour son bien, en prenant le plus grand soin de sa sensibilité, de lui garder tout son honneur, avec beaucoup d'amour, ...

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-> Rachi explique ainsi le mot ma’hatot (encensoirs - מַּחְתֹּת) : "Des instruments dans lesquels on met des braises, et qui ont des poignées".

Rabbénou Ovadia Bartenora objecte : Pourquoi Rachi veut-il expliquer ici ce que c’est qu’un encensoir, étant donné qu’il l’a déjà expliqué dans la parachat Terouma? Et pourquoi souligne-t-il qu’il y a une poignée? Il est évident qu’il faut bien les tenir!
Il explique que Kora’h était conscient du danger de l’encens, il savait qu’un feu risquait de descendre du Ciel pour brûler et détruire. Mais les poignées l’ont aveuglé, il a cru qu’avec une poignée assez longue, le feu n’arriverait pas jusqu’à lui.

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-> Moché reçut l'ordre que le Cohen El'azar enlève les pelles de l'endroit de leur combustion.
Si Aharon avait accompli cette tâche, le peuple aurait pensé que tous ces hommes avaient trouvé la mort pour avoir manqué de respect à Aharon mais qu'après le décès d'Aharon, il n'y aurait aucun inconvénient à ce qu'un non Cohen accomplisse ce service.
D. demanda donc qu'El'azar reçoive la tâche de retirer les pelles, montrant ainsi que quiconque tenterait d'accomplir un service sacré réservé aux descendants d'Aharon serait puni de la même façon que Korah' et son clan.
[...]
Il ne convenait pas qu'Aharon accomplisse cette tâche car cela lui aurait rappelé que l'offrande d'encens de ses fils Nadav et Avihou n'avait pas trouvé grâce devant D.
Pour éviter de causer de la peine à Aharon, D. ordonna qu'El'azar se charge de la fabrication du revêtement pour l'autel.
[Méam Loez - Kora'h 17,1-3]

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-> "Le Cohen El'azar prit les pelles de cuivre que les victimes du feu avaient présentées et les lamina pour couvrir l'autel. Cela serait un rappel pour les Bné Israël afin que personne, hormis les descendants d'Aharon, n'apporte de feu non autorisé, ne brûle d'encens devant D. et ne subisse le sort de Kora'h et de son assemblée.
[El'azar fit] ainsi que D. le lui avait dit par l'intermédiaire de Moché (béyad Moché lo)" (Kora'h 17,5)

-> Le Méam Loez commente :
"Selon certains commentateurs, les derniers mots du verset : "le lui avait dit" font référence à Moché lui-même.
D. disait à Moché qu'il n'était pas non plus autorisé à présenter l'offrande d'encens, bien qu'il fût le frère d'Aharon et le plus grand homme de sa génération. Pour ce service, Moché était considéré comme un étranger.
Si Moché n'était pas apte à présenter l'offrande d'encens, il s'ensuit évidemment que personne d'autre ne pouvait être considéré comme "un descendant d'Aharon" à cet égard.

Certains commentateurs remarquent que, dans ce verset, le mot "main" (yad) : "ainsi que D. le lui avait dit, par la main de Moché" fait allusion à la forme de punition qui frappe quiconque tente d'offrir de l'encens alors qu'il ne fait pas partie des descendants d'Aharon.
Cette expression fait référence à la main de Moché qui se couvrit de tsaraat.
Il est écrit dans la paracha Chémot : "Lorsque [Moché] mit la main sous sa tunique et la retira de sa poitrine, elle était atteinte de tsaraat, [blanche] comme la neige".
Voilà le châtiment destiné à tout homme qui apporte une offrande d'encens sans être un descendant d'Aharon : il sera frappé par une maladie de tsaraat comme le roi Azaria lorsqu'il vint offrir de l'encens dans la sanctuaire de D. (Méla'him II 15)."

"Toute l'assemblée se souleva, émit sa voix ; le peuple pleura cette nuit-là ..." (Chéla'h Lé'ha 14,1)

A leur retour, les explorateurs semèrent la peur au sein du peuple.

Une des questions fondamentales qui se pose est pourquoi furent-ils si effrayés? Cela faisait plus d’un an qu’'Hachem réalisait pour eux de merveilleux miracles quotidiennement.
La manne tombait du ciel, un puits les accompagnait, ils étaient protégés par les nuées de Gloire. Pourquoi n’ont-ils pas placé leur confiance en Hachem qui leur réalisait des miracles au jour le jour?

-> Le Noam Elimélé'h (rabbi Elimelé'h de Lizensk) explique que l’homme s’habitue à tout.
Certes, Hachem fit pour Israël des prodiges remarquables, mais ces miracles se produisaient déjà depuis plus d’un an. Ils s’en sont déjà accoutumés!
L’effet d’émerveillement qu’ils devaient opérer dans le cœur du peuple a déjà eu le temps de s’altérer. A la limite, c’est s’ils voyaient à présent le blé pousser de la terre qu’ils y discerneraient un miracle.
La perception de tous les miracles a cessé d’impressionner le peuple qui fut apeuré par la description des explorateurs.
=> Même la plus grande merveille, si elle se produit régulièrement, elle perdra tout son effet. Il n’y a pas plus grand miracle que la nature. Mais l’homme n’y voit plus l’œuvre du Créateur du fait de sa répétition constante.

-> Le rav Moché Feinstein explique qu’il n’est pas suffisant de vivre les miracles pour avoir une foi suffisante. Il faut en plus effectuer des efforts importants pour intégrer profondément le miracle et ne plus être un simple spectateur des Prodiges Divins.
Certes, le peuple voyait des miracles à longueur de journée, mais il leur manquait tout ce travail et ces efforts pour ancrer durablement la foi dans leur cœur. Ainsi, la crainte des géants, de l’énormité des fruits, ... a eu raison de leur confiance en Hachem.
Leur foi n’étant pas intégrée par un travail personnel, ils la perdirent lorsqu'ils perçurent un danger auquel ils n’étaient pas habitués.

-> Le rabbi de Loubavitch explique que certes, le peuple était toujours conscient et sensible aux miracles d’Hachem, cependant les juifs pensaient que ces merveilles étaient liées à l’état surnaturel de la vie dans le désert. C’est là qu’Hachem transcende les règles de la nature et n’est pas affecté par celles-ci.
Mais quand les juifs rentreront en Terre d’Israël, ils devront alors commencer à mener une vie naturelle. Tous les miracles cesseront et la nature prendra le relais. C’est ici que se situait la peur des explorateurs.
S’il est vrai qu’Hachem peut réaliser tous les miracles qu’Il souhaite, malgré tout, c’est Lui-Même qui a décidé de cesser les miracles et d’enclencher le mode naturel par l’entrée en Terre d’Israël.
Et là, une fois placés sous la direction naturelle des choses, ils ne pourront plus en sortir vainqueurs. Naturellement, la bataille était perdue d’avance. Hachem Lui-Même les placera sous les règles de la nature en Terre Sainte, et selon ces règles ils ne pourront que perdre.
=> L’erreur de ce raisonnement est qu'Hachem n’est pas limité par cela. Il pourra leur donner une victoire surnaturelle, même s’Il dirige les événements selon les voies naturelles.

Ce qui montre encore plus Sa Force est qu’Il peut diriger les événements naturellement, tout en accordant une victoire surnaturelle à Son Peuple.
C’est le surnaturel qui se vêtit dans des apparences naturelles. Là est Sa Grandeur.
Il ne subit aucune limite ni aucune contrainte. Il n’est pas obligé de neutraliser la nature pour faire des miracles. Ses Merveilles se manifesteront en même temps que la nature s’appliquera!

-> Le Messekh ‘Hokhma explique que les juifs pensaient que tous les miracles dans le désert ont été produits par la force spirituel de Moché.
Mais, le peuple savait que Moché n’allait pas les faire entrer en Terre Sainte. Les 2 prophètes Eldad et Médad ont déjà annoncé que Moché allait mourir et Yéhochoua allait les faire entrer en Israël.
Mais alors, les juifs pensaient que la mort de Moché allait être synonyme de la fin des miracles. Sans Moché, Hachem n’allait plus leur réaliser toutes ces merveilles. Ils en ressentirent donc de la peur car dans ces circonstances, la victoire n’était plus assurée.
=> D'où cette crainte qu’ils ressentirent malgré tous les miracles qu’ils vivaient jusqu'à présent.

-> Le rav Ayzik Cher explique que les explorateurs craignaient que pour mériter les miracles de la conquête du pays, il faudra être constamment attaché à Hachem.
Le niveau de piété et d’élévation morale devaient être très haut. Une faute minime ou un petit écart dans l’attachement à Hachem pouvaient leur faire perdre l’indulgence Divine et la victoire pouvait être compromise.
Pour eux, l’exigence morale à laquelle se conformer était tellement élevée qu’ils craignaient ne pas pouvoir être à la hauteur. Ils perdraient alors le mérite de bénéficier des miracles d'Hachem et ne sauraient obtenir la victoire.

Les miracles du désert ne pourront donc pas servir de gage pour assurer les miracles lors de la conquête du pays.
Le devoir de perfection est beaucoup plus important en Terre d’Israël que dans le désert. La Torah ne dit-elle pas que ce pays "vomit" ceux qui commettent des fautes?
Les explorateurs étaient emplis de la crainte de ne pas être suffisamment à la hauteur pour mériter de vivre en Israël et de réussir la conquête.
Ce qu’ils redoutaient tant c’est que le moindre écart allait les priver du Secours Divin.

[dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

"Tout homme qui n'a pas d'épouse ne peut pas être appelé : "Adam" (Homme)."

[rabbi El'azar - guémara Yébamot 63a]

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.3,p.33) commente :
Hachem a doté l'homme et la femme d'un pouvoir de donation (koa'h hanétina) par lequel ils se complètent mutuellement au cours de leur vie matrimoniale.
Le donneur apporte au receveur le complément qui lui manque, et le receveur permet au donneur d'exercer son pouvoir de donation.
Par cet échange réciproque, l'unité du couple se renforce, car chacun donne et reçoit.

Plus l'homme et la femme sont différents, plus cette complémentarité est nécessaire et devient une source d'amour mutuel.
Mais si chacun des 2 membres du couple veut vivre une vie égoïste en ne pensant qu'à prendre (koa'h hanétila), la discorde s'installe, voire même la haine.

Nous comprenons pourquoi un homme non marié ne peut pas être entier, car il n'échange pas et ses manques demeurent ; il ne peut donc pas être appelé : Adam.

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-> Il n'y a pratiquement aucun endroit ou moyen pour qu'un homme puisse arranger son caractère et devenir complet, si ce n'est dans sa maison et son comportement en cet endroit.
A chacun Hachem donne la femme dont il a besoin et qui correspond [le mieux] pour compléter son objectif.
[rabbi 'Haïm Vittal - début du Chaaré Kédoucha]

"La voix, c'est la voix de Yaakov et les mains sont les mains de Essav" (Toldot 27,22)

Le midrach (Béréchit rabba 65) interprète : Lorsque la voix de Yaakov est entendue, celle de la prière et celle de l'étude de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucun pouvoir sur les descendants de Yaakov.

C'est pourquoi, se basant sur cette bénédiction d'Its'hak, les opposants aux sages de l'époque de la destruction du 2e Temple, étaient assurés que par le mérite de l'étude de la Torah de leur génération, les juifs pourraient vaincre les romains par la guerre.

Cependant, les sages (rabbanan) ont prévenu les opposants qu'ils ne réussiraient pas à vaincre militairement les romains qui assiégeaient Jérusalem, car la voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.

La guémara (Guitin 56a) dit : "L'empereur envoya Vespassien (en remplacement de Néron) qui assiégea Jérusalem durant 3 ans."
Pourquoi cela?
A part l'exil, les juifs ont dû subir un siège de 3 ans, avec les souffrances de la famine, parce la faute de la génération était la haine "gratuite" ou lachon ara qui est compté au moins autant que [la réunion] des 3 transgressions (idolâtrie, inceste et meurtre) qui ont conduit eux à la destruction du 1er Temple [alors que le lachon ara seul a suffit à provoquer la destruction du 2e Temple, avec un exil très long qui dure encore!].

[d'après le Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

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+ Contexte :

[Avant la destruction du 2e Temple, cette guémara rapporte que 3 hommes très riches avaient les moyens de nourrir tous les habitants de Jérusalem pendant 21 ans, permettant au rabbanim de négocier la paix (car en raison du lachon ara les juifs ne pouvaient pas gagner militairement).

Cependant, ceux qui voulaient combattre empêchaient les sages de sortir de la ville pour négocier, et ils ont mis le feu aux réserves de blé et d'orge (et autres ressources) et se fut la famine. En effet, ils désiraient obliger le peuple à prendre les armes.

Selon le Sforno, si les opposants avaient obéi à rabbi Yo'hanan ben Zakaï et aux Sages de leur génération, le 2e Temple n'aurait pas été détruit par les romains, et il n'y auraient pas eu l'exil du peuple d'Israël.]

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-> "La voix est la voix de Vaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

-> Les Sages (midrach rabba Toldot 65) font une remarque sur ce verset : "Puisque la voix est celle de Yaakov, il est alors évident que les mains ne sont pas celles d'Essav"
Et d'expliquer : lorsque la voix de Yaakov est audible, c'est-à-dire la voix de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucune emprise sur Yaakov. Par contre, lorsque la voix de la Torah s'affaiblit, les mains d'Essav se renforcent et nous dominent.

-> Le Rabbi de Loubavitch disait à ce sujet :
"Pour notre grande souffrance, la moitié du proverbe s'est déjà réalisée par la destruction de Jérusalem, puisque ce sont par les mains d'Essav (l'Occident) que le Temple fut détruit, comme l'explique le prophète Jérémie : "Pourquoi ce pays est-il dévasté? C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah et Mes lois" (Yirmiyahou 9,11-12).

Le Rabbi de Loubavitch continue et explique :
"A notre époque, il nous faut accentuer l'étude de la Torah "la voix de Yaakov" car en ajoutant de l'étude dans le monde, nous créons une force qui permet d'annuler la raison de la destruction du Temple "les mains d'Essav", et par conséquent, précipite l'avènement de sa reconstruction".

Certes un homme qui a fauté devra s'affliger et se peiner, du fait du grand regret d'avoir fauté.
Cependant, il est une grande stupidité de passer ses journées à s'attrister. La peine pour ses fautes doit se faire dans un certain moment limité de la journée qu'on aura fixé pour cela, mais après, il aura confiance qu'Hachem pardonne les fautes et s'éloignera radicalement de la tristesse qui est une grande impureté.

[Noam Mégadim]

[à l'image du trou fait par une aiguille, qui est certes réduit de par sa taille, mais comparativement très long dans sa profondeur (nos regrets doivent provenir des profondeurs de notre cœur).]