Aux délices de la Torah

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Il convient d'être très prudent à ne pas être triste, mais plutôt de servir Hachem avec joie.
En effet, la tristesse peut être quelque part comparée à l'idolâtrie, car l'homme triste montre qu'il n'est pas satisfait des décisions d'Hachem et de Sa manière de diriger le monde.

[Rabbi Ména’hem Mendel de Vitebsk – le Pri haArets – un des principaux élèves du Maguid de Mézéritch]

La Torah

+ La Torah :

-> Le Stéïpler (rav Israël Kanievsky) écrit dans la préface de son ouvrage (Amal chel Torah) :
"La raison essentielle de la création de l'homme et de sa venue ici-bas est l'étude intensive de la Torah.
"L'homme est né pour le labeur" (Yov 5,7) ... c'est pour le labeur de la Torah qu'il a été créé.

La subsistance du monde repose donc que sur les érudits qui s'adonnent à l'étude de la Torah, comme le déduit la guémara (Pessa'him 65) du verset : "Si ce n'était Mon alliance nuit et jour, Je n'aurai pas placé les lois du ciel et de la terre".

Nos Sages (guémara Sanhédrin 99) affirment également que quiconque ne croit pas dans ce principe qui déclare : "A quoi les Sages nous sont-ils utiles?", est considéré comme un renégat qui dénature la Torah.

Il est également enseigné : "Depuis le jour de la destruction du Temple, Hachem ne conserve dans Son monde que les 4 coudées de la Halakha" (guémara Béra'hot 8).
En clair, la Présence Divine ne repose au sein d'Israël que par le mérite de l'étude.

Il est écrit : "Tes plus chers trésors ne la valent pas" (Michlé 3,15).
La guémara (Yérouchalmi - début de Péa) commente : "Le monde entier [et toutes ses richesses] ne valent pas une seule parole de la Torah", car sa récompense dépasse celle de tous les commandements.

Dans la guémara (Méguila 15), il apparaît que celui qui s'emploie à étudier la Torah a une valeur supérieur à celui qui se dévoue pour sauver une vie humaine, à celui qui respecte ses parents et à celui qui construit le Temple.

Elle surpasse même les sacrifices, comme l'enseignent nos Sages (guémara Roch Hachana 18) au sujet des descendant du Cohen Eli : "Ils ne trouveront pas expiation avec des sacrifices et des oblations, mais ils la trouveront avec les paroles de la Torah".

De plus, il est absolument impossible de vaincre le mauvais penchant, qui se fortifie quotidiennement, sans l'étude.
Nos Sages (guémara Baba Batra 16) énoncent : "J'ai créé le mauvais penchant et J'ai créé la Torah comme remède".
Il apparaît également (guémara Kidouchin 30) que : "Si vous vous adonnez à l'étude de la Torah, vous ne serez pas livrés entre ses mains [...] car s'il est une pierre, il se dissoudra".

Enfin, seuls ceux qui se seront consacrés à son étude bénéficieront de la résurrection des morts.
En effet, nos Sages s'évertuent à trouver quel mérite permettra aux personnes qui n'étudient pas d'y avoir droit :
- ils démontrent que le soutient financier des érudits peut offrir ce mérite (guémara Kétoubot 111) ;
- et que les femmes l'ont également, car elles accompagnent leurs enfants à l'école et attendent le retour de leurs maris des maisons d'étude (guémara Béra'hot 17).
=> Ceci prouve que c'est l'étude de la Torah qui ouvre le droit à la résurrection des morts.

Nul n'est en mesure d'évaluer la récompense de l'étude.
La guémara (Béra'hot 34) souligne : "Tous les prophètes n'ont pu voir que [la récompense de] celui qui marie sa fille à un érudit ... Quant à [la récompense des] érudits proprement dite, aucun œil ne l'a entrevue."

Ainsi, la pérennité du peuple juif depuis sa naissance ne repose que sur l'inspiration et la tutelle des maîtres de la Torah : ce sont eux qui, génération après génération, l'ont enseignée au peuple et lui ont permis de se maintenir au sein de la nation juive.
Par la bienveillance de Hachem, les yéchivot et les cercles d'études n'ont jamais cessé d'exister, multipliant les étudiants de la Torah siècle après siècle, sous l'égide des grands Maîtres."

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+ Le rav Yé'hezkel Avramski (cité dans Pniné Yé'hezkel - p.12) enseigne :

Sachez que vous, élèves de yéchiva, qui étudiez sans relâche, êtes ceux qui contribuent le plus au mérite du peuple juif!
C'est sur vous que le monde repose, c'est vous qui assurez la sécurité de notre nation et vous vous tenez au plus haut rang du peuple d'Israël.

C'est ce qu'a annoncé Moché à la faction de Kora'h : "Assez donc, enfants de Lévi!" (Kora'h 16,7) en tant que membres de la tribu de Lévi, vos privilèges sont plus élevés que quiconque dans la nation juive.
Moché a ajouté : "Est-ce donc peu pour vous que le D. d'Israël vous ait distingués de la communauté d'Israël, en vous admettant auprès de Lui pour faire le service du Michkan?" (v.9).
Autrement dit, pourquoi n'estimez-vous pas votre dignité à sa juste valeur? Pourquoi est-ce donc "peu pour vous"?

Vous aussi, pourquoi avez-vous une si piètre estime de votre rôle?
"Et vous réclamez encore la Kéhouna (sacerdoce)!" (v.10), autrement dit, vous êtes en quête d'autres fonctions et de responsabilités communautaires diverses, alors que le service qui vous a été confié est supérieur à tous les titres et les fonctions au monde! Vous êtes même supérieurs aux Cohanim, puisque la couronne de la Torah surpasse celle de la Kéhouna!

Je vous demande de ne jamais perdre de vue cette réalité."

Les tsadikim n'attendent et ne réclament rien de Hachem : leur unique ambition est d'accomplir Sa volonté et de sanctifier Son Nom.

Quoi que D. leur accorde, ils en sont satisfaits : même s'ils doivent se suffire de peu, ou même s'ils sont démunis de tout, ils ne récriminent jamais contre Lui et ne se rebellent en aucune circonstance, acceptant toutes Ses décisions avec soumission.

C'est pourquoi les tsadikim sont considérés comme le "support" de la Présence Divine, car si l'on peut dire, Hachem Se tient au-dessus d'eux.
[leurs désirs sont constamment tournés vers D., cherchant à le porter/l'élever/grandir dans ce monde, et non vers leur "moi je"]

[rav Yaakov Neuman - Darké Moussar]

+ Rabbi Its'hak dit : Il existe 4 choses qui peuvent modifier (ou déchirer) la sentence Divine d'un homme ; les voici : la charité (tsédaka), la supplication (en prière), le changement de nom et le changement [positif] de conduite (chinouï hachem) ...

Certains ajoutent (aux 4 choses citées) le changement de résidence : "Hachem dit à Avram : Quitte pour toi ton pays .. Je ferai de toi une grande nation" (Béréchit 12,1).
Mais pour rabbi Its'hak (qui limite à 4 le nombre de cas où la sentence peut changer), c'est le mérite de la résidence en Terre d'Israël qui l'a fait bénéficier de ses bénédictions.

[Selon le Ben Ich 'Haï, rabbi Its'hak ne cite pas cette raison avec les 4 autres, car il hésitait à savoir si Avraham a reçu les bénédictions grâce au mérite de sa résidence nouvelle en Israël ou bien grâce au simple changement de lieu]

[guémara Roch Hachana 16b]

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+ La tsédaka :

-> "La tsédaka délivre de la mort" (Michlé 10,2) vient nous enseigner que même dans le cas où le Ciel a prononcé un verdict de mort sur un homme, si ce dernier multiplie les actes de tsédaka avec son argent, son verdict peut être annulé.
[Maharcha]

-> Un homme qui distribue régulièrement de l'argent de tsédaka peut être sauvé de la condamnation à l'enfer (guéhinam) et d'une mort non naturelle, si sa tsédaka est discrète.
De plus, il créé un intercesseur auprès d'Hachem qui pourra atténuer ou annuler les sentences Divines prises dans le Ciel à son égard.
[d'après la guémara Baba Batra 10a-b]

-> b'h, Quelques réflexions sur la tsédaka : https://todahm.com/2019/07/07/9542

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+ La supplication > à la prière :

-> La supplication d'une personne consiste en des pleurs qui proviennent du plus profond de son cœur, au point qu'il lui devient impossible de sortir et d'exprimer la moindre parole par ses lèvres.
Ainsi, la supplication a un pouvoir supérieur à celui de la prière, exprimée par les lèvres, pour annuler une sentence du Ciel.
[Zohar]

-> La supplication, contrairement à la prière, consiste à crier de toutes ses forces pour appeler Hachem à son secours. Cette supplication Hachem désire l'entendre dans nos moment de détresse, selon le verset : "Laisse-Moi entendre ta voix, car ta voix est agréable" (Chir haChirim 2,14).
Par cette supplication, l'homme prend conscience que seul Hachem peut le sauver, il réveille alors sa personne et son âme pour revenir (faire téchouva) vers Hachem.
[Séfer haBatim]

-> Rabbi Its'hak est conforme à son opinion : "Il est bon que l'homme implore le Ciel aussi bien avant qu'après le verdict" (guémara Roch Hachana 16a).
En effet, d'après le verset : "Dans leur détresse, ils crièrent vers Hachem et Il les délivra de leur angoisse" (Téhilim 107,19), l'homme est délivré de la détresse dans laquelle il se trouve après le verdict, grâce à la supplication ou même la prière [des profondeurs du cœur] récitée entre la prononciation du verdict Céleste et l'exécution de sa sanction.
[Maharcha]

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+ Le changement de nom :

-> Il est vrai qu'après un changement de nom, la faute de cet homme, à l'origine de la sentence Divine, demeure. Cependant ce changement de nom a une influence positive sur le repentir (téchouva) de cet homme qui se dit : "Je ne suis plus le même homme qu'avant, et je me dois de réparer mes actions antérieures."
[Ran]

-> Nous comprenons que par ces 3 choses (actes de charité, supplication et changement de conduite), il est possible que le Ciel annule les mauvais décrets.
Par contre, comment le changement de nom peut-il annuler une sentence?

Nous pouvons répondre que les 3 choses citées, qui se traduisent par des actes et des efforts de l'homme, ont le pouvoir d'annuler un verdict prononcé à la suite d'une faute grave, par contre le changement de nom ne peut annuler que les sentences non liées aux fautes, comme par exemple les souffrances/épreuves d'amour (yissourim chel aava), pour élever le niveau d'un tsadik qui n'a pas fauté.

Cependant, même si une personne a fauté, l'attribution d'un nouveau nom l'aidera à faire téchouva selon le Ran, et donc son décret peut être annulé.
[Maharcha]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Un homme a fait le vœu de ne plus entrer dans la maison de Réouven si ce dernier vend sa maison à Chimon.
Cet homme aura cependant la permission d'y entrer lorsque Chimon devient le nouveau propriétaire.
En effet, il avait fait un vœu relatif à la maison de Réouven, et maintenant c'est la maison de Chimon à qui il n'est lié par aucun vœu.

De même, après une sentence Divine prononcée contre Réouven, si ce dernier change de nom et se fait appeler Chimon, il sera épargné de l'accusation du Ciel à son égard, car par ce changement de nom il est devenu un autre.

[c'est pourquoi d'après le Yoré Déa (335,10), nous avons l'habitude d'attribuer un nouveau prénom à une personne gravement malade, afin d'annuler le verdict prononcé contre elle. C'est ainsi que le Rambam dit dans les Halakhot de téchouva (2,4) : par ce changement de nom, il devient un autre et il n'est plus celui qui avait accompli les actions qui avaient conduit à sa sanction.
(avant d'entreprendre un changement de nom, nous devons voir cela avec un rabbin compétent)]

Les nouvelles lettres hébraïques qui forment son nouveau prénom auront sur lui une telle influence qu'il sera considéré comme un nouveau-né.
[de même, Hachem dit à Avram : "Je vous donne à tous 2 un nom différent et alors votre destinée sera différente" (midrach Béréchit rabba 44,10)]

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+ Le changement de conduite :

-> Comment un changement d'attitude peut-il annuler un verdict du Ciel d'un particulier? N'est-ce pas trop tard?

Le Rachbetz répond : Il s'agit d'un homme qui répare également des actions autre que celles qui ont conduit à la sentence du Ciel.
Par cela, il révèle ainsi que ce n'est pas la crainte qui motive son changement de conduite, mais il accepte dorénavant d'un cœur entier de servir Hachem, avec amour.
Il mérite donc le pardon de l'ensemble de ses fautes et l'annulation du décret qui le frappait pour une faute particulière.

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+ Le changement de résidence :

-> Le Ritba explique :
Il est toujours difficile pour un homme de quitter son lieu de résidence où il est connu, où il a des attaches affectives, amicales, professionnelles, ... et encore plus s'il y est né.

Ce changement de lieu où l'homme arrive, sans repères, sans que personne ne connaisse ses qualités et où toute sa vie doit être reprise "à zéro", l'amène à un état de soumission et d'humilité propice à la téchouva, ce qui explique l'annulation de sa sentence.
C'est ainsi que rabbi El'aï dit : "Lorsqu'un homme ressent qu'il est dominé par les passions (incité par son yétser ara), qu'il aille dans un lieu où il n'est pas connu (afin que l'humilité affaiblisse les passions qui le dominent).

-> D'après le Maharcha, il semble que le changement de résidence ait moins d'effet que le changement de nom.
En effet, le changement de résidence d'Avram a été utile pour la naissance d'Ichmaël, mais pour la naissance de son véritable "héritier" Its'hak, il a fallu attendre son changement de nom et celui de son épouse Saraï (en Avraham et Sarah).

Sur les côtés de la toupie [utilisée à 'Hanoucca] figurent les lettres hébraïques noun, guimel, hé et chine, qui désignent l’expression : ness gadol haya cham ("Un grand miracle a eu lieu ici").

Lorsque la toupie tourne, les lettres disparaissent et deviennent indistinctes, et ne redeviennent visibles qu’une fois la toupie à l’arrêt.
La toupie est donc une métaphore de nous autres, êtres humains, qui, plongés dans le tourbillon vertigineux de la routine quotidienne vertigineuse, sommes incapables de distinguer les miracles qui surviennent constamment autour de nous.
Mais lorsque nous marquons une pause pour méditer à nos vies, nos yeux se dessillent et nous laissent entrevoir les miracles infinis qui jalonnent notre existence.

[rav Ephraim Nisenbaum]

Les voies du Ciel nous sont impénétrables, parce que notre regard est trop superficiel.
Notre vue n'englobe pas l'ensemble des générations passées et futures, et nous ne pouvons pas appréhender l'enchaînement des événements dans leur totalité.

Nous ne sommes pas différents d'un individu qui observerait un seul rouage d'une mécanisme immense, et qui se demanderait à quoi peut bien servir cette roue dentée.
Son étonnement est dû au fait qu'il ne regarde qu'une infime partie de l'appareil, sans voir comment ce simple élément interagit avec l'ensemble des autres pièces.
Dans le cas contraire, il comprendrait que celle-ci est nécessaire pour faire fonctionner tout le mécanisme.

L'homme a une vision des choses étriquée, certaines décisions célestes lui semblent hermétiques, voire aberrantes ...
Dans les temps futurs, il deviendra clair que "tout ce que le Miséricordieux accomplit, c'est pour le bien qu'Il le fait". Nous réaliserons alors que tous les événements passés, incluant ceux que nous vivons, se sont déroulés sur le mode de la bonté et de la justice.

[rav Eliyahou Duchnitser - rapporté dans le Léka'h Tov]

Quiconque a le mérite de s'abstenir d'une union prohibée (erva) bénéficiera d'un miracle en sa faveur.

[guémara Kidouchin 40a]

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-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Pourquoi est-ce spécialement en faveur d'un homme mis en situation d'union interdite (erva), et qui fait tout pour ne pas fauter, que le Ciel produit un miracle pour lui, et pourquoi pas s'il s'abstient de fauter dans un autre domaine?

La raison est qu'Hachem réagit avec cet homme, mesure pour mesure. En effet, lorsque cet homme fait de gros efforts pour essayer de maîtriser sa nature, imprimée en lui, qui le pousserait au désir, Hachem produit pour lui un miracle, c'est-à-dire un événement à contre-nature, pour l'aider à ne pas transgresser.
[...]

Un homme mis en situation de commettre une transgression, et qui se retient de fauter, sanctifie Hachem.

Par cet acte de kiddouch Hachem, il s'attache aux 2 niveaux de son Créateur, caractérisés par 2 Noms Divins :
- le Tétragramme (יהוה) formé des 4 lettres, qui pleinement sont : יוד (youd), הא (hé), ואו (vav) et הא (hé) de guématria "pleines" respectives : 20+6+13+6 = 45.

- et le nom אדני qui a une guématria de : 65.
Les 2 Noms Divins ont ainsi une guématria totale de 110 qui est la même que celle du mot : ness (נס).

La Torah est comparée à un élixir de vie …

+ La Torah est comparée à un élixir de vie ...

Hachem dit à Israël : "Mes enfants, J'ai créé le yétser ara et J'ai créé un remède (tavline) : la Torah. Si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas soumis au yétser ara ... mais si vous n'étudiez pas la Torah, le yétser ara vous dominera ... de plus, il redoublera d'efforts pour te faire trébucher ... mais si tu veux, tu pourras le vaincre (grâce à la Torah étudiée).

[guémara Kidouchin 30b]

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-> Lorsqu'un homme médite sur la Torah qu'il étudie assidûment, il annule les pensées impures suscitées par son yétser ara qui l'amèneraient à transgresser.
Ainsi la Torah est l'antidote (tavline) du yétser ara.
[Rachi - guémara Baba Batra 16]

-> Le mot "tavline" signifie aussi : épice.
Une épice apprête un mets pour qu'il devienne consommable et lui donne un goût agréable ; de même, l'étude de la Torah vient modérer les profits de ce monde, afin que ces derniers ne l'entraînent pas à transgresser.
Ainsi, ces produits modérés prennent un goût agréable.
[Iyoun Yaakov]

-> De même qu'une épice transforme un mets fade en bon plat, l'étude de la Torah transforme le yétser ara et le rend tov (bien).
['Hida - Péta'h Enaïm]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne que si la Torah est qualifié de "tavline", c'est pour faire allusion à ces 3 propriétés de la Torah :
- l'étude de la Torah n'est efficace que si on y met tout son cœur.
En effet, le mot תבלין (tavlin) est formé des mêmes lettres que l'expression : yiten lev (mettre son coeur - יתן לב).

- l'étude de la Torah, du début à la fin, conduit à acquérir les 50 portes de sagesse.
Cela est en allusion dans le mot : תבלין par lequel la Torah est surnommée.
En effet, le 1er mot de ; "béréchit" (בראשית) de la Torah commence par la lettre ב et finit par la lettre ת qui sont les 2 premières lettres de תבלין.
De plus, le dernier mot de la Torah : ישראל (Israël) de la Torah commence par la lettre י et se termine par la lettre ל qui sont les 3e et 4e lettres de תבלין.
Enfin, la dernière lettre נ du mot תבלין, de guématria 50, fait allusion aux 50 portes de compréhension de la Torah.

- c'est par le mérite de la Torah que Eliyahou haNavi viendra nous annoncer l'arrivée du machia'h ben David qui amènera la guéoula.
Cela est en allusion dans le fait que Machi'a'h ben David (משיח בן דוד) et Eilyahou (ואליהו) ont une guématria totale de : 434+58 = 492, soit la même guématria que le mot : תבלין soit 492.

10 mesures de beauté sont descendues sur le monde : 9 mesures sur Jérusalem et une mesure sur le reste du monde.

[guémara Kidouchin 49b]

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=> De quelle beauté, attribuée essentiellement à Jérusalem, s'agit-il?

-> Il s'agit de la beauté physique des habitants de Jérusalem.
C'est ainsi que dans la guémara (Baba Métsia 84a), rabbi Yo'hanan, qui était d'une beauté remarquable, a dit : "Je suis un survivant des splendeurs de Jérusalem".

Le verset : "Les enfants de Tsion, tant estimés, comparables à l'or fin" (Eikha 4,2).
La guémara (Guittin 58a) le commente ainsi : La beauté des enfants de Tsion (Jérusalem) était telle qu'elle faisait paraître terne le plus bel or fin.

Le Méam Loez (Eikha 4,2) rapporte que les non-juifs pensaient que les traits d'un nouveau-né dépendaient de l'objet que sa mère regardaient au moment de sa conception. Ainsi, avant que Jérusalem n'ait été vaincue, ils plaçaient de fines statuettes et de belles images dans leur chambre à coucher.
Après la chute de la ville sainte, ils enchaînaient un juif (les habitants de Jérusalem étant célèbres pour leur beauté!) au montant de leur lit et s'accouplaient en le regardant (guémara Guittin 58a).

-> Il s'agit de la beauté de la ville de Jérusalem.
En effet, selon la guémara (Soucca 51b), nos Sages enseignent : Qui n'a pas vu Jérusalem dans sa splendeur n'a jamais vu de sa vie une belle cité.

Cette beauté parfaite est confirmée dans le verset : "Est-ce là la ville qu'on appelait "beauté parfaite"" (Eikha 2,15), où l'expression : "kélilat yofi" (כְּלִילַת יֹפִי) a été traduite par "beauté parfaite", car elle comprend toutes les formes de beauté, du fait que le mot כְּלִילַת (kélilat) dérive du mot כלל (kollel - qui inclut).

On retrouve également cette expression dans le verset : "Depuis Tsion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2), où Tsion (surnom de Jérusalem) est désigné : "centre de beauté" (miklal yofi - מִכְלַל יֹפִי), car le mot מִכְלַל désigne un "centre" inclusif.

-> Pour le Maharal ('Hiddouché Aggadot), il s'agit de la beauté sur le plan spirituel de la ville de Jérusalem où règne l'éclat de la lumière Divine.
C'est le pays d'Israël, et spécialement Jérusalem, qui est dotée d'une grande sainteté, donc qui est digne de cette beauté "spirituelle".

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, la répartition des 10 mesures ne s'est pas maintenue au cours des générations, et c'est pourquoi à notre époque, on ne constate pas toujours la beauté de la ville de Jérusalem.

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-> La guémara (Béra'hot 5a) nous raconte que Rabbi Eliezer était malade et que Rabbi Yo'hanan vint lui rendre visite. La pièce étant sombre, Rabbi Yo'hanan dévoila son bras, apportant ainsi de la lumière dans la pièce.
Rachi explique que la peau de Rabbi Yo'hanan brillait parce qu'il était beau.
Rabbi Yo'hanan vit que Reb Eliezer pleurait. Rabbi Yo'hanan lui demanda : Pourquoi pleures-tu? Si c'est parce que tu [penses que tu] n'as pas assez étudié la Torah, regarde nos Sages nous disent : "une personne qui fait peu est égale à celle qui fait beaucoup, tant que son intention est pour le ciel". Si c'est parce que vous n'êtes pas riche, tous les gens ne méritent pas les deux tables [richesse et Torah]. Et si c'est parce que tu n'as pas d'enfants, voici l'os de mon 10e enfant.
Selon le Rachbam : Rabbi Yo'hanan gardait un petit os de son dixième enfant pour montrer aux gens sa souffrance afin qu'ils ne se sentent pas si mal à propos de leur propre souffrance.
[Rachi dit qu'il a gardé l'os à cause de sa détresse]

Rabbi Eliézer lui a répondu : Je pleure à cause de ta beauté qui [un jour] sera décomposée dans la terre."
Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est certainement une raison valable de pleurer", et ils pleurèrent ensemble.

Le Maharcha explique que la guémara (Baba Métsia 84a) affirme que la beauté de Rabbi Yo'hanan était le dernier vestige de la beauté qui existait à Jérusalem à l'époque glorieuse du Temple.
Lorsque Rabbi Yo'hanan serait décédé, ce dernier souvenir du Temple prendrait fin, c'est pourquoi Rabbi Yo'hanan a reconnu qu'il s'agissait là d'une raison de pleurer.

Lorsqu'un homme parvient à s'élever spirituellement, se détachant totalement du monde environnant et s'attachant corps et âme à Hachem et à Sa Torah, il accède à des niveaux incommensurables.

Chaque instant de sa vie, il n'aspire qu'à accomplir la volonté du Créateur, avec une ferveur si intense qu'il devient totalement hermétique à l'influence extérieur et aux dérives de son entourage.
Un tel homme évolue immanquablement dans la sérénité, libre de tout sentiment d'inquiétude, de crainte et de jalousie, car il se sait à tout moment porté dans les bras de Hachem."

[rav 'Haïm Chmoulévitz - rapporté dans Moa'h vaLév - p.79]