Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Aharon prit comme le lui avait dit Moché, et se précipita au milieu de l'assemblée, et voici que le fléau avait commencé parmi le peuple. Il disposa l'encens et obtint réparation pour le peuple" (Kora'h 17,12)

-> Hachem parla à Moché en disant : "Retirez-vous du sein de cette assemblée et Je vais l'anéantir en un instant!" Il tombèrent sur leur face." (Kora'h 17,10)

Le Maharal Diskin donne l'explication suivante :
Le mot "éromou" (retirez-vous - הֵרֹמּוּ) est dérivé du mot : térouma, qui est la dîmes offertes aux Cohen.
Il y a 3 niveaux pour donner la térouma : on peut décider de donner 1/60e de notre production ; ou bien choisir de donner 1/50e ; et les plus généreux donnaient 1/40e.

Après l'incident de Kora'h et ses partisans, et leur mort miraculeuse, Hachem était furieux sur le fait que la nation juive continuait toujours à se plaindre.
Hachem a décidé de prendre une "térouma", un portion généreuse de gens, pour les tuer comme punition pour les fautes de tous.

Dans la paracha Bamidbar, le recensement a compté 603 550 membres du peuple juif.
1/40e de ce nombre fait : 15 088 personnes qui étaient prévus de mourir dans la plaie.
Cependant, le verset (17,14) rapporte que 14 700 sont morts dans cette plaie.
Si l'on y ajoute 253 qui sont morts avec Kora'h (250 hommes de la tribu de Réouven, plus Kora'h, Dathan et Aviram), il reste toujours une différence de 135.

Le Maharal Diskin fait remarquer que dans toute la paracha le camp d'Israël est décrit par : "éda", sauf dans le verset ci-dessus (v.12) où il est décrit par : "kahal".
Le mot "kahal" (communauté - קָּהָל) a une valeur numérique de 135.

=> "[Aharon] se précipita au milieu de l'assemblée" = Aharon a réussi à sauver 135 personnes en agitant l'encens.

[Rachi (v.11) rapporte que lorsque Moché était monté au Ciel pour y recevoir la Torah, comme cadeau, l'Ange de la mort lui avait révélé que l'encens peut arrêter une plaie.]

<--------------->

-> "250 des enfants d’Israël" (Kora’h 16,2)

=> Comment parvient-on au nombre de ces 250 partisans de Kora’h?

Le ‘Hizkouni explique que Kora’h prit 23 hommes de chaque tribu, à l’exclusion de celle de Lévi, soit le nombre d’hommes composant un petit Sanhédrin.
Ainsi, 11 fois 23 font 253 ; si on ne compte pas Kora’h, Datan et Aviram, on obtient un total de 250.

<--->

-> "Ils s'opposèrent à Moché avec 250 Bné Israël, des hommes de haut rang dans la communauté, des représentants à l'assemblée, des hommes célèbres" (Kora'h 16,2)

-> Le Méam Loez (v.16,2) commente :
D'importantes personnalités figuraient parmi les hommes qui se rebellèrent contre Moché et Aharon. Ceux qui se laissèrent entraîner dans la querelle furent, notamment, les hommes appelés à participer aux débats d'intérêt communautaire, des hommes célèbres tels que les 12 chefs de tribu ayant apporté les offrandes d'inauguration pour l'autel, et les chefs du Sanhédrin.

Certains commentateurs interprètent le mot "célèbres" (anché chem) comme désignant de grands sages (anché) qui possédaient la connaissance du Nom (chem) Explicite de D.

Selon certaines autorités, les 250 hommes avaient pour intention de former, selon le désir de Kora'h, un Sanhédrin mineur (de 23 hommes) dans chacune des tribus.
Ceci explique le total de 253 hommes représentant les 11 tribus (23*11 = 253) : 250 plus Datan, Aviram et Onn ben Pélet.

<--->

-> Le Méam Loez (v.16,5-7) écrit :
En fait, il existait 3 insurrections différentes contre Moché :
1°/ L'une provenait de Kora'h réclamant la prêtrise, qui selon lui lui revenait.

2°/ La 2e était celle des 250 hommes. Tous étaient des premiers-nés qui autrefois avaient été désignés pour accomplir le service sacré dans le Michkan. Ils pensaient que Moché leur avait retiré ce rôle de sa propre initiative et l'avait transféré à la tribu de Lévi pour rehausser le prestige de sa propre tribu et déprécier la leur.

3°/ La 3e dispute éclata parmi la tribu de Réouven. Ses membres se sentirent lésés par Moché qui avait enlevé le droit d'aînesse (c'est-à-dire l'obtention d'une double part en terre d'Israël) à la tribu de Réouven, le fils aîné de Yaakov.
Il avait transmis ce droit en partie à la tribu de Yéhouda et en partie à celle de Yossef.
Outre ses autres marques d'éminence, la tribu de Yéhouda devint la principale bannière.
Les membres de la tribu de Réouven prétendaient que Moché avait agi de sa propre initiative pour accorder pouvoir et honneurs à son disciple Yéhochoua, issu de la tribu de Yossef.

Dans la Torah, ces 3 controverses sont indiquées par les 3 expressions suivantes : "Kora'h, le fils de Yitz'har (petit-fils de Kéhat et arrière petit-fils de Lévi), commença une révolte ... Ils s'opposèrent à Moché ... Ils s'attroupèrent".
- "Kora'h ... commença une révolte" = désigne la rébellion de Kora'h du fait qu'il était "fils de Yitshar, petit-fils de Kéhat et arrière petit-fils de Lévi". C'est parce qu'il descendait de Lévi qu'il exigea la grande prêtrise à la place d'Aharon.
- "Il s'opposèrent à Moché" = fait référence à la tribu de Réouven qui réclamait son droit d'aînesse ancestral.
- "Il s'attroupèrent autour de Moché et Aharon" = concerne les 250 premiers-nés se plaignant que Moché leur avait enlevé le service Divin pour le transférer à la tribu de Lévi.

Moché répondit à chaque groupe selon sa revendication.
En effet, la Torah dit : "Demain matin, D. fera savoir qui est à Lui et qui est saint, et Il l'approchera de Lui. Il choisira qui [sera autorisé à] Lui présenter des offrandes" (Kora'h 16,5).
- A ceux qui demandaient la prêtrise, Moché répondit : "Demain matin, D. fera savoir qui est à Lui". Le lendemain, D. annoncerait s'Il désire Aharon ou Kora'h comme Cohen Gadol.
- Aux premiers-nés qui exigeaient de reprendre le service Divin, Moché dit : "et qui est saint et Il l'approchera de Lui". Le lendemain, D. désignerait les hommes consacrés : les Lévi'im ou les premiers-nés.
- Enfin, aux descendants de Réouven qui réclamaient le droit d'aînesse, Moché répliqua : "Il choisira celui qui [sera autorisé à] Lui présenter des offrandes".
D. fera savoir qui Il avait choisi : la tribu de Réouven ou celles de Yéhouda et Yossef.

<------------------------------------->

-> "Moché dit à Aharon : Prends la pelle et mets-y du feu de l'autel. Offre de l'encens et cours vers la communauté pour effacer sa faute. Car la colère Divine a éclaté de devant D. L'épidémie a déjà commencé!" (Kora'h 17,11)

-> Le Méam Loez écrit :
Moché pressa Aharon. Le camp entier allait bientôt être exterminé par les plus violentes forces de destruction formées lorsque les Bné Israël adorèrent le veau d'or, [et qui sont] : kétsef, Af, 'Hema, Mach'hit et 'Harone.
Moché s'écria : "Je vois déjà la colère Divine (kétsef) venir de D." = Il discernait l'ange appelé Kétsef venant de D. pour anéantir le camp.
Par manque de temps, au lieu de prier, Moché ordonna à Aharon de déposer du feu de l'autel sur la pelle, de courir vers le camp et d'y offrir l'encens. L'épidémie s'était déjà déclarée et il n'y avait pas de meilleure protection contre elle que l'encens.

<--->

-> "Les victimes de cette épidémie furent au nombre de 14 700, outre ceux qui étaient morts à cause de la révolte de Kora'h. Quant l'épidémie eut cessé, Aharon retourna vers Moché à l'entrée du Ohel Moed" (Kora’h 17,14-15)

-> Le Méam Loez rapporte :
Comme l'encens avait causé la mort de Nadav et Avihou et celle des 250 hommes, le peuple risquait d'attribuer ces décès à une propriété de l'encens. Pour prévenir cette erreur, D. fit en sorte que l'encens contribue à arrêter l'épidémie. Ainsi, les Bné Israël apprendraient que c'est la faute de l'homme qui cause sa mort.
Ceci explique aussi que cette tâche fut confiée à Aharon et non à Moché. Bien qu'Aharon faisait partie des 250 hommes qui apportèrent l'encens, il ne mourut pas ; de plus, c'est grâce à l'encens qu'il parvint à arrêter l'épidémie.

-> b'h, voir également la paracha Ki Tissa, où l'encens (Kétoret) est un remède efficace contre l'épidémie : https://todahm.com/2019/04/16/8787-2

"Lorsque tu moissonneras ta récolte dans ton champ et que tu oublieras une gerbe dans le champ, tu ne retourneras pas la prendre ; elle sera pour le prosélyte, l'orphelin et la veuve, afin que Hachem, ton D., te bénisse dans toute l'œuvre de tes mains" (Ki Tétsé 24,19)

-> La Torah souligne qu'il s'agit de "ta récolte" et de "ton champ", car la moisson, qui représente le point culminant d'une année de labeur, est la période où l'agriculteur est le plus fier de son bien.
C'est précisément à ce moment-là que la Torah lui demande de partager sa prospérité avec les pauvres.
Plus que la charité ordinaire, ce commandement permet de prendre consciece que les cadeaux que nous offre la terre viennent de D. qui les envoie pour que tous puissent jouir de Sa bienveillance.
[rabbi Shimshon Raphael Hirsch]

<--->

-> "tu oublieras une gerbe dans le champ" :
Cette mitsva de "Chikh'ha" (oubli) consiste à ne pas revenir pour récupérer une gerbe que l'on aurait oublié dans le champ inintentionnellement et sans le vouloir.
Mais comment comprendre cette mitsva, qui est la seule que l'on ne peut accomplir que sans aucune intention ni volonté, alors qu'en général, toute la valeur d'une mitsva dépend de l'intention qui l'accompagne?

En réalité, quand un homme accomplit une mitsva sans y avoir mis sa ferveur, alors cette mitsva ne peut pas vraiment monter et être acceptée par Hachem. C'est pourquoi, Hachem entraîne que l'homme oublie une gerbe dans le champ pour qu'il accomplisse cette mitsva de Chikh'ha. Et par cette mitsva qui n'est réalisée justement que par oubli et manque total d'intention, et que c'est seulement de cette façon qu'elle est accomplie de façon parfaite, par cela toutes les mitsvot qui ont été faites sans l'intention qu'il fallait
viennent se relier à cette mitsva de Chikh'ha pour trouver leur perfectionnement.
=> Ainsi, cette mitsva permet de faire monter et de permettre que soient acceptées les mitsvot que l'on a réalisées sans toute la ferveur et l'intention qui se devaient.
[Agra déPirka]

"Tu verras, parmi les captifs, une femme de belle apparence ... Si un homme a un fils dévoyé et rebelle ... Tous les hommes de sa ville le lapideront avec des pierres" (Ki Tétsé 21,11-21)

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 71a) affirment que le fils dévoyé et rebelle n'a jamais existé et n'existera jamais, et que cela n'a été mentionné dans la Torah que pour étudier ce sujet et en recevoir une récompense.

Le rav Yossef Shalom Elyachiv demande : "La Torah est si vaste, avait-elle besoin de nous enseigner ce sujet traitant d'une personne qui n'a jamais existé?"

Dans le midrach Tan'houma (Ki Tétsé 1), nos Sages expliquent que les 2 sections relatives à la femme de belle apparence et au fils dévoyé et rebelle ont été juxtaposées pour nous apprendre que ce dernier est issu du mariage de cette femme.

Le rav Elyachiv écrit qu'en plus des réglementions données par la Torah, il existe également "l'esprit de la Torah" : même si celle-ci autorise le mariage avec une captive de belle apparence, cela n'est pas malgré tout conforme à l'esprit de la Torah.
Ainsi, le rav Israël Salanter dit : "Un homme qui se rend dans un endroit aux odeurs nauséabondes pour être exempté de toute prière et étude de la Torah toute sa vie, même s'il en serait effectivement dispensé, il restera toutefois ignorant et en portera l'entière responsabilité : il aura contrevenu à l'esprit de la Torah".

Une très grande distance sépare la femme juive de cette captive.
La 1ere a été éduquée dans la pureté et la sainteté, tandis que la seconde a grandi dans l'idolâtrie et les abominations.
Leur vision de la vie est totalement différente : ainsi est-il facile de prévoir quels enfants seront issus de l'union de cette captive de belle apparence.

=> Nous apprenons de cette paracha un grand enseignement : celui qui suivra les conseils de son mauvais penchant, même pour quelque chose de permis selon la loi juive, compromettra grandement son avenir.

"Donner, tu lui donneras, et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras, car pour prix de cette conduite, Hachem ton D. te bénira dans toute ton activité et dans toute entreprise de ta main" (Réé 15,10)

-> Le Maguid de Doubno explique ce verset par la parabole suivante :
en marchant sur une route, un homme perdit les 100 pièces d'or qui étaient dans sa poche. Le lendemain, il trouva sur son chemin 200 pièces.
La joie de cet homme, qui reçut une compensation pour sa perte, ne fut cependant pas complète, car s'il n'avait pas perdu ses 100 pièces, il en posséderait à présent 300!

Un autre homme transportait des sacs de grains : l'un d'eux se déchira et les grains se répandirent sur le sol.
Après un certain temps, il repassa à cet endroit et constata qu'ils avaient germé. Il put ainsi remplir de nombreux sacs de grains.
La joie de cet homme fut complète, et il ne se lamenta pas sur la perte de son sac, car au contraire, tout ce qu'il avait acquis provenait de sa perte : de ce sac qui s'était déchiré et des grains qui s'étaient répandus.

Ainsi, le verset dit : "Et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras" = Ne crois pas que si tu ne lui avais pas donné, tu aurais économisé ces biens, car toute bénédiction que Hachem te prodiguera par la suite sera une conséquence directe de ce que tu auras donné.

"Que Hachem, le D. des esprits de toute chair, assigne un homme sur la communauté" (Pin'has 27,16)

-> Rachi écrit que Hachem demanda à Moché de donner l'héritage de Tsélof'had à ses filles (v.7), Moché se dit : "Le moment est venu de m'occuper de mes propres intérêts et de demander que mes fils héritent de ma dignité".
Hachem lui répondit : "C'est Yéhochoua qui mérite de recueillir la récompense de sa fidélité pour n'avoir pas quitté la tente".

=> Que pensait Moché : si ses fils n'étaient pas aptes à hériter de sa dignité, pourquoi a-t-il cru qu'ils lui succéderaient? Et si au contraire, ils en étaient aptes, pourquoi Hachem le lui a-t-Il refusé?

Le rav Yossef Tsvi Diner explique que Moché, dans sa grande modestie, croyait que le niveau qu'il avait atteint ne provenait pas de son travail personnel, mais plutôt d'un cadeau que Hachem lui avait octroyé, pour qu'il puisse diriger les Bné Israël.
C'est pourquoi il pensait que, de la même manière, ses fils hériteraient de ce don et pourraient ainsi lui succéder.

Hachem fit alors comprendre à Moché que l'on n'arrive pas à un tel niveau à l'aide de cadeaux, mais uniquement par un travail personnel.
Ses fils, qui n'avaient pas atteint un niveau spirituel suffisant, n'étaient pas aptes à lui succéder, tandis que Yéhochoua, qui n'avait pas quitté la tente et avait fourni de nombreux efforts dans l'étude de la Torah, méritait de succéder à Moché.

<----------->

-> "Que Hachem, le D. des esprits de toute chair, assigne un homme sur la communauté"

-> "Un homme sur la communauté" signifie non seulement un homme supérieur en prouesse physique mais un tsadik (juste) qui agit au-delà de ce qu'exige la loi et qui est intègre ; un homme que la Torah appelle "ich 'hamoudot" (Daniel 10,11), admiré ici et en Haut.
Ces 2 versets (Pin'has 27,16 et 17) contiennent 28 mots, qui correspondent au nombre d'années au cours desquelles Yéhochoua a guidé les Bné Israël.
[Méam Loez]

<----------->

+ "Qu'Hachem ... nomme un homme (dirigeant) sur le peuple ... Et que l'assemblée d'Hachem ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger" (Pin'has 27,16-17)

=> On peut s'interroger. Si Hachem nommera un dirigeant, alors automatiquement le peuple aura un berger. Pourquoi donc expliciter cela en disant : "Et que l'assemblée ... ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger"? Cela semble redondant!

-> En fait, Moché demanda à Hachem que non seulement le peuple puisse avoir un dirigeant. Mais en plus que ce dirigeant ne puisse chercher que l'intérêt du peuple, et jamais son propre intérêt. C'est cela le sens de cet ajout de Moché, que "l'assemblée d'Hachem ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger".
L'essentiel est que ce dirigeant soit comme un berger dévoué à son troupeau. Le berger devra être "pour eux", pour l'intérêt du peuple, mais pas "pour lui", pas pour son propre profit.
[Ktav Sofer]

"Ces paroles que Je t'ordonne aujourd'hui seront sur ton cœur" (véayou adévarim aélé achér anokhi métsavékha ayom al lévavékha - Vaét'hanan 6,6)

-> Rachi rapporte : "Ces paroles que Je t'ordonne aujourd'hui, tu ne les considéreras pas comme de vieux décrets dépréciés que personne ne respecte plus, mais comme un décret nouveau vers lequel tous accourent".

=> Pourquoi nos Sages ont-ils choisi de nous enseigner ceci dans la section du Shéma Israël plutôt que dans un autre passage de la Torah?

Le rav Its'hak Hutner répond que lorsque nous observons le monde, il semble être mû par un phénomène de répétition perpétuelle : le jour et la nuit, les cycles de la lune, les 4 saisons, ...
Cependant, nos Sages nous révèlent que c'est Hachem qui renouvelle constamment la création (comme nous le disons quotidiennement dans notre prière : "mé’hadech bétouvo tamid" ).
Ainsi, extérieurement il semble que Hachem a créé le monde dans une optique de répétition perpétuelle, mais en fait D. le renouvelle continuellement.
Dans son existence, l'homme doit aussi ressentir un renouvellement, même à l'intérieur du cycle répétitif de la vie.

Le Shéma Israël est la phrase que l'on prononce le plus souvent : tous les matins et soirs dans la prière. C'est justement dans cette section du Shéma, qui symbolise la répétition, que nos Sages nous ont demandé de ressentir, même dans ce contexte de répétition, la fraîcheur du renouvellement.

[notre yétser ara souhaite nous emprisonner dans notre routine, pour nous empêcher de nous remettre en question, pour nous empêcher d'y mettre un vent de fraîcheur afin de faire les mitsvot dans la joie, avec le cœur, et non pas uniquement extérieurement à nous (ex: uniquement les lèvres qui bougent).]

<----------->

-> Dans un Séfer Torah, le "Hachem é'had" (ה אחד) du Shéma est écrit avec un dalét (ד) qui est agrandi par rapport aux autres lettres.
Le Baal haTanya enseigne que ce grand ד ressemble à un marteau.
C'est une allusion au fait que nous devons marteler dans notre esprit que Hachem est Un (Hachem é'had).
Il n'est pas suffisant d'y penser superficiellement (de le marmonner par habitude). Nous devons marteler notre émouna, notre conscience d'Hachem dans les profondeurs de notre être.

"Du fait qu'elle n'ait pas crié" (Ki Tétsé 22,24)

-> Le 'Hidouché haRim tire de ce verset un terrible enseignement : celui qui est en mesure de crier et s'abstient de le faire est considéré comme consentant, et ne peut s'acquitter en prétendant qu'il s'agissait d'un cas de force majeur. C'est pourquoi on punit la femme (qui a été prise en flagrant délit d'adultère dans un endroit habité) "du fait qu'elle n'ait pas crié", car elle révèle par cela qu'elle n'a pas commis cet acte en y étant forcée mais qu'elle était consentante.

L'intention du 'Hidouché haRim est de nous enseigner par cela l'importance du devoir de crier vers notre Père Céleste afin qu'Il nous sauve de toutes les tentations du mauvais penchant car notre volonté profonde est d'accomplir Sa volonté. En s'abstenant de prier pour cela, un homme montre ainsi qu'il consentirait sans problème à suivre son mauvais penchant, à D. ne plaise.

-> En revanche, s'il supplie amèrement Hachem d'être délivré de son yétser ara, il est assuré d'être exaucé, comme l'exprime le Sfat Emet : "J'ai entendu de mon aïeul au sujet du verset "la jeune fille a crié mais il n'y avait personne pour la sauver" commenté ainsi par nos Sages : "si quelqu'un était présent pour la sauver de son poursuivant, il la sauve même au prix de la vie de ce dernier" (guémara Sanhédrin 73a), que de même, le sauveur d'Israël, Hachem, est donc tenu de nous sauver même au prix du yétser ara qui nous poursuit, et de le faire disparaître."
[la prière pour être préservé du mauvais penchant est toujours exaucée]

-> Le Séfer 'Hassidim écrit à ce propos :
"Si quelqu'un prie pour quelque chose que l’on accomplit en l'honneur d'Hachem, par exemple pour réussir dans l'étude de la Torah ou pour toute autre requête spirituelle, et qu'il le demande de tout son coeur, Hachem écoute sa prière, même si ses actes ne le rendent pas méritant."

[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

+ Il faut savoir qu'une des raisons pour lesquelles D. a donné la Torah à Israël est que notre peuple a plus d'audace et de force qu'aucune autre nation. Toutefois, la Torah brise le coeur de l'homme et le soumet afin qu'il accepte le joug de la royauté Divine.
Par conséquent, si un homme accepte le joug de la Torah et des commandements, il n'oublie pas D. même s'il profite de sa richesse.
Grâce au joug de la Torah, il observe les commandements, accomplit de bonnes actions et finira par hériter de la vie au monde futur. C'est justement grâce à notre entêtement et à notre audace que nous nous vouons à la Torah. Même lorsque les nations nous ordonnent de renier notre foi, nous sommes prêts à mourir en martyrs plutôt que de leur obéir.

Cependant, si nous rejetons le joug de la Torah et des commandements, il ne nous reste que notre opiniâtreté et notre arrogance.
La Torah tempère cette grande insolence que la richesse accroît, comme il est écrit : "L'homme riche répond avec insolence" (Michlé 18,23).
Ainsi, si un homme rejette le joug de la Torah et des mitsvot, D. n'a d'autre remède pour lui que la pauvreté. Grâce à elle, les yeux d'Israël se tournent vers le ciel et son cœur devient humble.

L'étude de la Torah affaiblit l'homme. Par conséquent, lorsqu'un juif décide de se plonger dans l'étude de la Torah, il ne fait pas attention aux plaisirs physiques.
[Méam Loez - Dévarim]

"Boaz épousa Ruth, elle devint sa compagne et il cohabita avec elle. Hachem accorda à Ruth le bonheur de devenir mère : elle mit au monde un fils." (Méguilat Ruth 4,13)

=> Le midrach (Yalkout Chimoni Ruth 608) enseigne que pendant la nuit qui a suivi le mariage de Boaz avec Ruth, celui-ci est mort.
La guémara (Baba Batra 91b) dérive de Boaz l’importance d’avoir autant d’enfants que possible. Il est rapporté qu’il a eu 60 enfants : 30 fils et 30 filles, et que tous sont morts de son vivant. C’est uniquement pendant la dernière nuit de sa vie, qu’il a mérité de concevoir un enfant qui vivra et qui continuera son héritage en créant la fondation de la lignée du roi David (dont le machia’h descendra !).
[en refusant d'avoir un enfant alors qu'on en a les possibilités, on prive d'amener au monde un enfant qui pourrait être d'un niveau exceptionnel, à l'image du roi David! Quelle perte pour le peuple juif! Quelle perte pour notre éternité, avec tous les mérites que cela nous auraient générés!]

Le rav Yé’hezkel Abramsky fait remarquer qu’au moment de son mariage avec Ruth, il y avait un grand débat pour savoir s’il avait le droit d’agir ainsi, puisqu’elle était une descendant de Moav, et d’ailleurs c’est pour cette raison que son plus proche parent à refuser de se marier à elle dans le cadre du yiboum (lévirat).
De plus, en observant qu’il est mort tout de suite après son mariage, les gens pouvaient croire que c’est à cause de cette faute.
En réalité, le ‘Hatam Sofer écrit que c’était son jour d’anniversaire, et que Hachem complète les années des tsadikim en faisant coïncider leur mort naturelle avec la date de leur naissance (guémara Kiddouchin 38a).

=> S’il avait fait attention aux regards environnant, il aurait été puni au Ciel pour avoir empêché la naissance du roi David.
On apprend de là l’importance de vivre sa vie à fond en fonction de ce que Hachem attend de nous, sans se préoccuper outre mesure des commérages ambiants.

Il n'est pas donné à chacun d'être un grand sage de la Torah, mais chacun peut aider l'autre à le devenir.
[rav Aharon Leib Steinman]