Aux délices de la Torah

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Au commencement de l'exil des juifs [en Egypte], les âmes de tous les fils de Yaakov se rassemblèrent dans la grotte de Ma'hpéla et crièrent aux Patriarches : "Une nation cruelle asservit vos enfants!"
Elles s'y étaient réunies afin de demander aux Patriarches de prier pour leurs enfants.

La Torah dit donc : "Voici les noms des fils d'Israël qui vinrent avec Yaakov" (Chémot 1,1) = après leur mort, ils vinrent avec Yaakov prier pour leurs enfants.
[l'exil égyptien ne commença qu'après la mort du dernier des enfants de Yaakov (Lévi)].
[rabbi El'azar ben Arakh - Zohar]

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-> "Voici les noms des fils d'Israël qui viennent en Egypte ; ils y accompagnèrent Yaakov, chacun avec sa famille" (Chémot 1,1)

-> Rabbi Ména'hem de Lonzalo explique que le terme "chémot" (שמות) signifie en réalité "néchamot" (נשמות).
Les âmes des pères des 12 tribus d'Israël accompagnèrent les Bné Israël jusqu'à leur délivrance afin de pouvoir expier le fait d'avoir vendu leur frère Yossef qui a été exilé en Egypte.

Le midrach nous rapporte que lorsque les Bné Israël sortirent d'Egypte, bien que la Torah ne mentionne uniquement le rapatriement des ossements de Yossef, chacune des tribus prit le cercueil qui lui correspondait : la tribu de Réouven, les descendants de Chimon prirent avec eux le cercueil de Chimon, ...
Yossef les avait fait jurer qu'à leur sortie d'Egypte, ils emporteraient son cercueil, comme il est écrit : "Moché prit les ossements de Yossef avec lui, car il avait fait jurer les Bné Israël" (Béchala'h 13,19).
Il faut savoir que les cercueils de toutes les tribus sortirent d'Egypte pour recevoir une sépulture en Israël. Ce n'est donc pas seulement leurs corps qui restèrent en Egypte jusqu'à la délivrance mais également les âmes (néchamot), comme il est écrit : "véélé chémot" : ne lis pas chémot mais plutôt néchamot.

"Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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=> Pourquoi est-ce précisément la faute du lachon ara qui fut la cause de souffrances si atroces pour le peuple juif ; en effet les Bné Israël pratiquaient l’idolâtrie, qui ne provoqua pourtant pas tant de malheurs.

Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsqu’une personne enfreint un interdit, un ange accusateur est créé ; il s’agit d’un être spirituel qui puise sa force de la faute qui le fit naître. Cet ange accuse le fauteur dans le Beit Din (Tribunal) Céleste, et ce dernier est alors puni.
Or, si l’ange est créé par une action qui ne requiert pas la parole, celui-ci est privé de la faculté d’exprimer clairement l’infraction commise et la personne reste impunie.

La transgression du lachon ara est néanmoins différente, parce qu’elle implique la parole. En conséquence, l’ange créé par cette faute est doté, lui aussi, de cette capacité. Il peut alors exprimer verbalement la nature du lachon ara commis ; la ‘Hafets ‘Haïm poursuit en disant que cet ange énumère également toutes les fautes non dites, que l’homme a commises jusqu’alors.
Ainsi, le fait de dire du lachon hara est la porte ouverte à une punition pour de nombreux autres péchés.

Ceci explique pourquoi le lachon ara du peuple juif engendra les terribles souffrances qu’il dut endurer en Égypte. Sans ce démérite, les Bné Israël auraient été épargnés de la sanction reçue pour leurs autres fautes, comme l’idolâtrie, mais une fois que Moché vit clairement qu’ils avaient trébuché dans ce domaine, il comprit l’amertume de cet exil.
[rapporté dans Tallelé Orot - Chemot 2,14]

"Moché consentit à demeurer avec cet homme" (Chémot 2,21)

-> Dans la Mékhilta, il est écrit que lorsque Moché demanda à Yitro la main de sa fille Tsipora, il accepta à la condition que le fils qu'il aurait en premier (té'hila) serve l'idolâtrie, tandis que les suivants pourraient servir Hachem.
Moché accepta et Yitro le fit jurer, comme le laisse entendre le terme "vayoel" (consentit) qui se réfère à un serment.

-> Selon le 'Hidouché haRim, nous ne devons pas comprendre cela au sens propre, mais plutôt ainsi :
Yitro voulait que le fils qu'aurait Moché suive sa voie, c'est-à-dire serve d'abord (té'hila) l'idolâtrie, puis constate sa vanité et son abomination et découvre ensuite la vérité : la foi en Hachem, D. du peuple juif.
Mais Moché changea d'avis et s'y opposa, car il est impossible de se soustraite à toute impression de l'idolâtrie une fois qu'on l'a servie.

Mourir et être enterré en terre d’Israël

+ Mourir et être enterré en terre d'Israël :

Selon le Méam Loez (Vayé'hi 47,31), on peut citer les avantages suivants :

1°/ Quand une personne meurt, l'âme quitte le corps. Si cela survient en Terre sainte, elle monte directement aux cieux.
En effet, le lieu où résident les âmes se trouve sous le trône de gloire de Hachem (kissé hakavod), et ce trône est à proximité [spirituelle] directe de la Terre sainte.
Le Temple céleste est également situé exactement au-dessus du Temple de Jérusalem, et c'est par son intermédiaire que les âmes entrent en ce monde et y vivent.

Lors des 12 mois qui suivent la mort d'un individu, l'âme descend dans sa tombe chaque Shabbath et à Roch 'Hodech, pour rendre visite au corps auquel elle était associée.
Si le corps est enterré en Terre sainte, l'âme peut descendre et monter directement sans aucun délai.

Lorsqu'un homme décède hors de la Terre sainte, l'âme éprouve d'immenses difficultés pour s'élever vers les cieux. Elle doit franchir de nombreux obstacles, tels que les Pouvoirs dénonciateurs (Mékatriguim) associés au mal de "l'Autre côté" (Sitra A'hra).
L'âme se trouve alors dans la situation d'un homme devant affronter soudainement des dizaines de milliers de guerriers. Elle doit subir de nombreuses souffrances jusqu'à ce qu'elle les franchisse tous.
[...]

Lorsqu'un individu meurt en Israël, son âme va immédiatement vers le caveau de Ma'hpéla, et de là elle se dirige vers l'endroit qui lui est destiné. [Zohar - 'Hayé Sarah]

L'enterrement en Terre d'Israël équivaut à être inhumé près du grand autel (mizbéa'h) [du Temple], et également sous le trône de gloire. [Zohar - Térouma]

-> Quiconque est enterré en terre d'Israël est considéré comme s'il était enterré sous le Mizbéa'h.
[Yérouchalmi - Kétoubot 67 ]

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2°/ Quand un homme décède en-dehors de la Terre sainte, sa mort est prise en charge par l'ange de la destruction : Samael, connu aussi sous le nom d'ange de la mort.

Par contre, quand une personne meurt en Terre sainte, c'est l'ange de miséricorde : Gavriel, qui l'accueille.
Seules Moché, Aharon et Myriam firent exception. Ils moururent en-dehors de la Terre sainte, mais ne furent pas confiés à Samel. [Zohar - Térouma]

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3°/ Si un individu décède en Israël et est enterré le jour-même, avant le crépuscule, aucune force impure n'a de pouvoir sur lui.

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4°/ Les souffrances de la tombe ('Hibout haKévère) sont pires que la mort elle-même.
En mourant hors d'Israël, il n'existe aucune voie pour échapper à ce sort.
Par contre, en Terre sainte, si un homme est enterré le vendredi après la 4e heure du jour, il évite cette terrible angoisse.
[cela concerne uniquement celui qui meurt à une heure avancée de la journée du vendredi, et non pas celui qui retarde son enterrement spécialement pour l'être à ce moment]

En effet, la sainteté de la terre d'Israël jointe à celle du Shabbath le protège.

Quand un homme vient à mourir dans ces conditions, c'est le signe qu'il ne mérite pas un tel châtiment. La Providence Divine fait en sorte qu'il décède le jour qui précède le Shabbath.
A l'évidence, s'il a été un racha, ces 2 éléments de sainteté ne le protégeront pas des souffrances de la tombe.

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5°/ La chair d'un individu, enterré hors de la Terre sainte, se décompose et s'emplit de vers.

Nos Sages disent : "Un ver dans la chair d'un mort est pareil à une aiguille dans le corps d'un vivant" (guémara Béra'hot 18b ; Shabbath 13b,152a).
[Le Emounot véDéot dit qu'il s'agit d'une angoisse plutôt psychologique que physique, qui réside dans la douleur mentale ressentie à la vue de ses restes décomposés.]

Puisque le sol de la Terre sainte est semblable à de la chaux, la chair du défunt ne devient pas véreuse.

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6°/ En-dehors de la Terre sainte, un individu meurt 2 fois.
En effet, à l'heure de la résurrection (té'hiyat hamétim), l'âme ne peut rejoindre le corps à moins qu'il ne soit en Terre d'Israël.

Au moment de la résurrection, Hachem en personne, ouvrira les sépultures, aucun ange n'en aura la charge.
Cela ne signifie pas que les gens enterrés ailleurs ne ressusciteront pas.

[Voici le processus de la résurrection : ]
Un petit os [situé à la base du cou], connu sous le nom de Louz ne se décompose pas dans la terre.
C'est à partir de cet os que sera reconstitué le corps des défunts.
L'âme, cependant, ne rejoindra directement le corps que s'il est enterré en Israël.

Dès que le corps seront reconstitués, D. créera des passages souterrains menant tous vers la Terre sainte, ils permettront le transfert de tous les corps.
Tant que ces derniers n'auront pas atteint la Terre d'Israël, ils demeureront sans âme.
Mais dès qu'ils se trouveront en Israël, les âmes les rejoindront. Les corps reprendront alors vie.
C'est là ce que sous-entend le verset : "D. donne une âme au peuple [du pays d'Israël]" (Yéchayahou 42,5).

Selon une autre opinion, l'ange Gavriel transportera les os des mort en Terre d'Israël, et là ils ressusciteront. [Zohar 'Hayé Sarah]

De plus, la résurrection des juifs enterrés en Terre sainte interviendra avant celle de ceux inhumés dans des pays étrangers. En effet, ces derniers devront être transportés en Israël, de sorte que leur résurrection surviendra avec retard ...

Une tradition affirme que les morts enterrés en Israël ressusciteront 40 ans avant ceux inhumés dans d'autres pays.
[...]

La raison pour laquelle les juifs enterrés en Terre sainte ressusciteront avant les autres repose sur le fait qu'ils ont enduré plus de souffrances durant leur vie. Ils y ont subi plus d'épreuves, sans jamais renoncer à vivre en Terre sainte.
Leur vie fut si amère, qu'ils étaient considérés comme des morts. Puisqu'ils ont accepté d'être semblables à des morts de leur vivant, ils ont droit à une période de vie supplémentaire avant la résurrection.
Leurs souffrances et leur volonté de rester en Terre sainte sont considérées comme plus importantes que l'observance de toutes les mitsvot ensembles.

=> Ainsi en résumé, quiconque est enterré en Israël bénéficie de 2 avantages concernant la résurrection : d'une part, il ressuscite avant ceux qui sont enterrés ailleurs, d'autre part, il évite l'épreuve du transfert des voies souterraines, qui provoque une terrible angoisse.
[...]

Nos Sages affirment que tous ces avantages ne concernant que ceux qui vivent en Terre sainte pour un temps et sont dignes d'y mourir. Par contre, celui qui vient à mourir ailleurs et est enterré ensuite en Israël, ne peut bénéficier de ces avantages.

Il n'est pas bon de venir enterrer un défunt en Terre d'Israël.
Concernant ceux qui agissent de la sorte, il est écrit : "Vous veniez et souilliez Ma terre" (Yirmiyahou 2,7).
Hachem se plaignait des gens qui ne venaient qu'après leur mort, un cadavre souille tout autant qu'il est impur.

=> On peut objecter que Yaakov mourut en Egypte et fut ensuite inhumé à 'Hevron. Pour quelle raison l'exigea-t-il de ses fils?

Tout dépend des motivations de chacun.
Nombre d'hommes passent leur vie à étudier la Torah et à multiplier les bonnes actions, aidant ceux qui ne peuvent étudier la Torah à trouver le temps pour s'y consacrer.
Ces hommes ne cessent d'observer les mitsvot et prennent garde à ne pas commettre de péchés.
De tels hommes sont pareils à des saints, et même s'ils meurent ailleurs qu'en Terre sainte, ils méritent d'y être enterrés.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" ne les concerne évidemment pas.

Par contre, il existe des juifs qui ne ressentent aucun lien avec le judaïsme et n'ont jamais cru au monde futur.
Leurs pensées sont tournées toutes entières vers les plaisirs de ce monde. Même très riches, ils ne songent nullement aux pauvres. Ils sont avares et sans cœur, alors qu'ils savent qu'après la mort toutes leurs richesses seront partagées par des mains étrangères.
Souvent, de tels hommes attendent jusqu'au dernier instant avant le décès pour annoncer qu'ils lèguent une partie de leurs biens à une oeuvre charitable, uniquement pour le bénéfice de leur âme. Ils agissent ainsi, alors qu'ils n'ont jamais rien donné durant leur vie.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" s'applique à ce type d'individus.
=> Lorsqu'ils sont emmenés en Terre sainte, non seulement ils n'en tirent aucun bénéfice, mais ils risquent un châtiment particulier, puisqu'ils souillent la terre. [Zohar - Vayé'hi]

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-> Ruth a prié de mourir et d'être enterrée en terre d'Israël.
Nos Sages enseignent que quiconque meurt en terre d'Israël est comme un bébé dans les bras de sa mère.
Celui qui meurt ailleurs est comme dans les bras de sa belle-mère.
Toute personne enterrée en terre sainte est considérée comme ensevelie sous l'autel du Temple.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 1,17]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans.
Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."

Malgré sa venue en Egypte, Yaakov bénéficia d'un avantage spécial. Là où Yaakov allait, la Présence Divine se trouvait toujours à ses côtés. Quel que fut l'endroit où il vivait, l'air était pur et clair.

Cette situation est semblable à celle des juifs durant les 40 ans dans le désert, ils offrirent des sacrifices et érigèrent le Michkan, bien qu'il soit en principe interdit d'en offrir en-dehors de la Terre sainte.
Puisque tout Israël était rassemblé dans le désert, alors il équivalait à la Terre sainte.

Il en va de même : Puisque Yaakov et ses fils (toute la descendance d'Avraham), vivaient en Egypte, on ne pouvait considérer que Yaakov était mort hors de la Terre sainte.
L'air que Yaakov respirait en Egypte était pur et saint.
Cependant, dès qu'Israël quitta l'Egypte, la sainteté disparut, et l'impureté revint comme auparavant.

Ainsi, puisque Yaakov savait que ses descendants allaient quitter l'Egypte, il ne désira pas y être enterré.

[le Chné Lou'hot haBrit - rapporté par le Méam Loez (Vayé'hi 47,31)]

"Un nouveau roi s'éleva sur l'Egypte, lequel n'avait pas connu Yossef" (Chémot 1,8)

-> "Rav et Chmouël au sujet de ce verset : l'un pense qu'il s'agissait véritablement d'un nouveau roi, le second estime que seuls ses décrets changèrent [...]
"Lequel n'avait pas connu Yossef" = il laissait croire qu'il ne l'avait jamais connu."
[guémara Sotah 11a]

-> Rav Méïr Rubman (Zikhron Méïr) rapporte le michnat Rabbi Eliézer :
"Pourquoi la Torah se montre-t-elle si intransigeante envers l'homme ingrat?

Parce que l'ingratitude est assimilable au reniement de Hachem, car celui qui refuse de croire en D. n'est en réalité qu'un homme ingrat : il refuse aujourd'hui de reconnaître le bienfait dont l'a gratifié son prochain, et le lendemain il conteste les bienfaits de son Créateur.

C'est ce qui est dit au sujet de Pharaon : "Lequel n'avait pas connu Yossef" = Pourtant, les bienfaits de Yossef n'étaient-ils pas jusqu'à ce jour reconnus par toute l'Egypte?

C'est qu'en réalité, Pharaon savait mais refusait de l'apprécier. Et pour avoir nier les bienfaits de Yossef, il finit par renier la bonté de Hachem, comme il est dit : "Je ne connais point Hachem".
Il est donc établi que l'ingratitude est assimilable à l'athéisme."

-> Une idée similaire se trouve dans le midrach (Chémot rabba chap.1) :
"Lequel n'avait pas connu Yossef" = Se peut-il réellement qu'il ne l'ait pas connu? ...

Le verset renvoie ici à l'idée que : "Aujourd'hui, Pharaon ne connait pas Yossef, et demain, il finira par dire : Je ne connais pas Hachem!"

[ainsi, toute la chute de Pharaon a résidé dans sa non appréciation de tout le bien que Yossef lui apportait!
=> Dans notre vie, chaque occasion de témoigner de notre gratitude est un pas nous rapprochant de Hachem, et inversement.
La reconnaissance est à la base de la foi juive!]

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-> Le Kli Yakar dit que la vie de Yossef démontre que malgré toute la volonté de ses frères de le faire disparaître et de lui nuire pour empêcher ses rêves de se réaliser, pour ne pas qu’il règne sur eux, ce sont justement ces tentatives qui ont menées à sa réussite et à sa grandeur.

Quand Hachem décide d’élever quelqu'un, rien ne sert de le rabaisser. Seule la Volonté Divine se réalisera, et les actions de ses ennemis pour lui nuire seront utilisées par Hachem pour justement le mener à sa réussite.

Pharaon ne connaissait pas Yossef = c'est-à-dire qu’il ignorait cet enseignement qui ressort de la vie de Yossef, car s’il en avait conscience, il n’aurait pas essayer de nuire aux juifs de peur que le mal qu’il leur ferait entraînerait justement leur délivrance et leur grandeur.

Et c'est effectivement ce qui se passa, la Torah nous dit que "plus il les oppressait, plus ils se multipliaient".
Le mal que Pharaon imposait aux juifs pour ne pas qu’ils se multiplient entraîna l’inverse de sa volonté et Pharaon n’a réussi qu’à se causer des nuisances à lui-même.

Ainsi :
- "S’est levé un nouveau roi sur l’Egypte" = ce nouveau roi s’est en fait "élevé" sur l’Egypte, c’est-à-dire "contre" l’Egypte :
- comme "il ne connaissait pas (l’histoire de) Yossef" = en fait, en voulant nuire aux juifs, il ne nuisit qu’à l’Egypte : "Il s’éleva contre l’Egypte".

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-> Le 'Hatam Sofer rapporte les propos du Targoum qui dit : "Qui ne réalisa pas l’ordre de Yossef".
Il ignorait Yossef, c’est-à-dire les décrets de Yossef, comme le fait que les égyptiens devaient se circoncire, ce qu’ils firent.
Cependant, ce nouveau roi qui se leva ignora ce décret de Yossef et l’annula. Il décréta qu’à présent les égyptiens ne devaient plus se circoncire.

Le 'Hatam Sofer explique que cela était un remède pour les juifs, et ne servit que de moyen pour amener la libération des juifs.
En effet, la Torah nous dit que quand la fille de Pharaon vit le panier sur le Nil, elle a su que le bébé était un juif, et c’est ainsi qu’elle accepta de le confier à des juifs, à savoir à ses vrais parents qui lui enseignèrent l’existence de Hachem et lui révélèrent que lui aussi était un Hébreu.
Sans cela, il n’aurait rien su de tout cela, et il n'aurait probablement jamais été apte à délivrer le peuple juif d'Egypte.
[le jour même où il fut mis sur le Nil, Moché fut également confié par Batiya à sa mère (Batiya ne savait pas que c'était sa mère), pour qu'elle le nourrisse (il refusait tout autre lait). Moché est resté chez ses parents jusqu'à l'âge de 2 ans, et il a rejoint alors le palais où il vécu jusqu'à ses 12 ans.]

Cependant, nos Sages enseignent que Pharaon décréta de jeter dans le Nil tous les garçons, et même les égyptiens et pas seulement les juifs.
=> Comment la fille de Pharaon a-t-elle pu savoir que le bébé était un juif et pas un égyptien?

Le Ramban répond qu'elle constata qu’il était circoncis (Moché est né ainsi).
Il en ressort que si Pharaon n’avait pas supprimé l’ordre de Yossef que les égyptiens doivent se circoncire, alors tous les égyptiens aussi l’auraient été et la fille de Pharaon n’aurait pas pu savoir que le bébé était juif, avec toutes les conséquences que cela auraient entraîné.

=> Ainsi, Pharaon pensaient faire du mal en annulant l’ordre de Yossef, mais en réalité Hachem était en train, sur son dos, de préparer la délivrance.

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-> "Un roi nouveau s’éleva sur l’Égypte, lequel n’avait point connu Yossef" (Chémot 1,8)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Chémot) enseigne :
Le Alchikh haKadoch a déjà fait remarquer que ce verset pourrait laisser entendre que la raison de l’esclavage des Bné Israel en Egypte est purement naturelle et fortuite ; le nouveau Pharaon n’aurait pas entendu parler de Yossef et donc, découvrant ce peuple étranger sur sa terre il décide de l’asservir. C’est très peu probable que ce fût possible. Yossef avait inventé un système économique qui propulsa l’Egypte à la tête des nations, et ce, si récemment que personne ne pouvait l’ignorer. il existe donc des explications cachées à ce verset.

Le Alchikh haKadoch donne son explication, mais dans la lignée de l’interprétation du Arizal, la théorie du Tikoun (réparation), qui donne un sens commun à la création du monde, les actions des pères et l’exil d’Egypte, on peut expliquer que si l’exil d’Egypte était nécessaire à la récupération des étincelles de sainteté d’Adam Harishon, la vente de Yossef et sa condition d’esclave aurait du dispenser les Bné Israel de l’esclavage.
Et c’est ce que Pharaon décida d’ignorer, que cette partie de la réparation des étincelles et du séjour en Egypte était déjà accomplie.
Ceci répond également à la question: "pourquoi les égyptiens ont-ils été punis, alors que l’exil et l’esclavage étaient un décret divin?", c’est, comme on a dit qu’ils n’auraient pas du les réduire en esclavage, car ce niveau avait été accompli par Yossef. Ceci Pharaon l’ignora et lui et son peuple furent punis pour esclavage "injustifié".

"Les égyptiens asservirent les enfants d'Israël avec une extrême rigueur" (Chémot 1,13)

-> Les Tossafot (Pesachim 117b) utilise le système at'bach (א-ת ב-ש), dans lequel chaque lettre hébraïque est substituée par son inverse en partant de la fin de l'alphabet.
Ainsi, à la place de la 1ere lettre (aleph), on prend la 1ere en partant de la fin (tav), pour la 2e lettre (bét), on prend la 2e en partant de la fin (shin), ...

Le mot : "faré'h" (une extrême rigueur - פָרֶךְ), se transforme alors en : וגל, qui a une guématria de 39.
Cela fait allusion au fait que les égyptiens obligeaient leurs esclaves juifs à accomplir l'ensemble des 39 méla'hot (travaux créatifs).
Par conséquent, après leur libération de l'esclavage, Hachem leur a ordonné d'observer le Shabbath en n'accomplissant pas ces 39 méla'hot.

Cela permet de mieux comprendre pourquoi nous récitons dans le Kidouch : "en souvenir de la sortie d'Egypte" (זכר ליציאת מצרים).
De même que sur : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath" (Vaét'hanan 5,15)

"Je [Yossef] vais remonter pour en faire part à Pharaon" (Vayigach 46,31)

=> Est-ce que l'Egypte est en haut d'une montagne pour dire : "je vais remonter"?

-> Les Baalé Tossafot expliquent que jusqu'alors, quand Yossef parlait à son père, il ne se comportait pas en roi, mais descendait de son char pour parler avec lui.
Et maintenant, ayant fini de se découvrir dans sa rencontre avec son père, il lui a demandé la permission de monter sur son char pour aller vers Pharaon.

=> C'est pourquoi il est dit : "Je vais remonter pour en faire part à Pharaon".

"Lorsque l'on sort le Séfer Torah en public, les portes célestes de la miséricorde s'ouvrent."

[Zohar II,206]

Le sens d’un jeûne

+ Le sens d'un jeûne :

1°/ La tsédaka :

-> "Taanit" (jeûne - תענית) est formé des mêmes lettres que : "tat ani" (donner aux pauvres - תת עני).
"Taanit" a la même valeur numérique que : "kématnat yado" (comme il donne), cela nous enseigne qu'il faut donner de la tsédaka pendant les jeûnes.
[Chla haKadoch]

-> Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d’un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra’hot 6b).

- Le Ba'h en donne la raison : nos Sages ont dit que certaines personnes aiment leur argent plus que leur corps, et le jeûne ne leur est ainsi pas tellement difficile.
C'est pourquoi, si on jeûne est qu'on donne en même temps de la tsédaka, alors l'expiation est complète.

- Le Guilioné haShass donne une autre raison : c'est afin que le jeûne soit totalement pour l'amour du Ciel, et qu'il n'y ait pas un profit du fait qu'on a gagné l'argent des repas de ce jour-là.
C'est pourquoi, on donne aux pauvres l'argent qu'il aurait fallu dépenser pour les repas, ainsi le jeûne est entièrement pour l'amour du Ciel.

- Le Maté Moché enseigne : Par le fait qu’il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture en jeûnant, nous pouvons nous rendre compte de la souffrance de nos frères pauvres qui sont dans cette situation au quotidien.
En effet, aimer son prochain comme soi-même, c’est vivre son vécu (ex: ne pas avoir forcément de quoi manger tous les jours!), pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
=> Ainsi : comment alors ne pas donner à la tsédaka, à destination de nos frères qui sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

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2°/ La téchouva

-> Au sujet des jeûnes d’une manière générale, il est écrit dans la michna Béroura (549:1) :
"C’est pourquoi chacun doit faire son introspection lors des jours de jeûne, évaluer ses actions, et faire téchouva [corriger ses actions et ses traits de caractère].
Parce que l’essence de ce jour n’est pas le jeûne. […]
Parce que le jeûne n’est qu’un prélude à la téchouva.
C’est pourquoi ces personnes qui vont se promener et perdent leur temps les jours où ils jeûnent ont placé ce qui est secondaire [jeûner] avant ce qui est primordial [la téchouva]."

-> Le rav Shlomo Ganzfried (Kitsour Shoul’han Arou’h 121,1) enseigne que le but d’un jeûne est d’éveiller notre cœur à la téchouva.
En un tel jour, l’essentiel n’est pas le jeûne, mais c’est la téchouva.

Pour preuve, dans le livre de Yona, il est écrit : "Hachem considéra leur conduite, voyant qu’ils avaient abandonné leur mauvaise voie" (Yona 3,10).
Nos Sages commentent qu’il n’est pas dit que Hachem a vu qu’ils jeûnaient, mais qu’Il a vu "leur conduite", le fait qu’ils ont "abandonné leur mauvaise voie".

=> Ainsi, le jeûne n’est qu’une mise en condition préalable à la téchouva, et ne se focaliser que sur la partie jeûne s’est : "se saisir de l’accessoire, et abandonner l’essentiel".

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-> A chaque jeûne, il faut éveiller son cœur aux larmes ... c'est un grand devoir pour l'homme de se lamenter et de regretter amèrement tous ces événements qui ont pour ainsi dire provoqué une grande douleur au Créateur [Hachem], et un grand malheur à Ses enfants [les juifs].
[Yessod véChorech haaVoda]

-> [L'essentiel d'un jeûne du calendrier juif] est d'éveiller les cœurs à s'ouvrir au repentir (téchouva), et que ce soit un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui ressemblent à nos actions actuelles, au point qu'elles leur ont causé, à eux et à nous, ces malheurs, pour que par le souvenir de ces choses nous revenions à une meilleure conduite.
[Rambam]

[Cela peut éventuellement s'expliquer par le parallèle suivant :
-> Selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu'une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites ;
-> "Ainsi dit D. : [Les 4 jours de jeûne] seront pour la maison de Yéhouda pour la joie et le bonheur, et pour des fêtes joyeuses." (Zé’haria 8,19).
Nos 4 jours de jeûne actuels, deviendront des jours de joie lorsque le Temple sera reconstruit
=> Ainsi, notre téchouva par amour, en ces jours de jeûnes actuels, va nous générer tellement de mérites que ces jours deviendront éternellement des moments de joie, de bonheur, ...]

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b'h, à ce sujet :
-> https://todahm.com/2020/03/11/13316
-> https://todahm.com/2017/03/10/5535