Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Celui qui mérite d'éviter toute sa vie de faire honte à autrui, Hachem le délivrera de tout malheur, et il engendra des enfants droits.
C'est ce qui est arrivé à Tamar : par le mérite d'avoir pris le risque d'être livrée au feu pour ne pas faire honte à Yéhouda, elle a engendré des rois et des prophètes.
[Ménorat haMaor]

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-> Qu'est-ce qui est un meurtre qui ne se voit pas et dont le châtiment est très grand, dont la faute est légère et grave?

C'est la honte : celui qui fait honte à autrui en public ou le fait souffrir devant quelqu'un si bien qu'il a honte, c'est comme s'il le tuait. En effet, il accepterait [plutôt] la mort pour qu'on ne lui fasse pas honte.
[Séfer 'Hassidim - 54]

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-> b'h, divré Torah - Vayéchev à ce sujet : https://todahm.com/2018/12/09/7722

Le livre Ménorat haMaor écrit que l'homme a 7 orifices (2 oreilles, 2 yeux, 2 narines et 1 bouche) correspondant aux 7 branches de la Ménorah, et la bouche correspond à la branche centrale qui est sacrée, c'est pourquoi il faut sanctifier sa bouche et sa langue le Shabbath, qui est le 7e jour, car tout ce qui est 7e est sacré.

[Réchit 'Hokhma - Char haKédoucha - chap.11]

Il lui dit : "Va je te prie, vois comment vont tes frères et comment va le troupeau" (Vayétsé 37,14)

-> Selon le midrach (Tan'houma Yachan Vayéchév 13), la raison pour laquelle Yaakov a demandé comment allait le troupeau était parce qu'il profitait du troupeau, de son lait et de ses pelages de laines.

=> On apprend de là l'importance d'être reconnaissant envers toute créature, pas seulement envers un homme qui nous a rendu service, mais aussi envers les animaux,et même les plantes.

[par nature, l'être humain n'aime pas être redevable d'autrui, alors il est facile de trouver des excuses pour annuler, amoindrir, cette dette de gratitude envers l'autre.
C'est pour cela que même envers le minéral (ex: cf. l'expression de ne pas jeter de pierre dans un puits qui nous a permit de boire!), le végétal, l'animal et à plus forte raison l'humain, nous devons sans cesse reconnaître et apprécier ce qu'ils nous apportent.
Rien n'est naturel, rien ne va de soit!
Plus nous nous habituons à l'apprécier, plus cela fait partie de notre nature, et le plus notre vie devient belle, puisque l'on se rend compte d'à quel point Hachem amène constamment sur nous de belles choses!
De plus en se focalisant sur le bien qu'il nous arrive dans la vie, les mauvais choses qu'on croit nous arriver deviennent alors minimes en comparaison.
Nous n'avons plus le temps de se dire à quel point nos malheurs sont grands, mais au contraire à quel point nos bonheurs sont grands! ]

Quand les juifs sont dans le malheur, les nations du monde les traitent comme des étrangers, et font semblant de ne jamais les avoir connus.
Quand il réussissent, les nations du monde les couronnent et font semblant d'être leurs frères.

C'est ainsi que Essav a dit à Yaakov, quand il a vu à quel point il avait réussi : "Mon frère, que ce que tu as soit à toi" (Vayichla'h 33,9).

[Sifri - Dévarim]

"J'ai passé ce Yarden avec mon bâton" (Vayichla'h 32,11)

-> Quand Yaakov est arrivé au Jourdain (Yarden) [après avoir quitté ses parents, suite aux bénédictions de son père en place d'Essav], il ne savait pas quoi faire, il a levé les yeux vers D. et il a dit : "Hachem! Tu sais que je n'ai rien d'autre avec moi que ce bâton". [Elifaz, le fils de Essav lui ayant tout prit!]

Hachem lui a dit : "Frappe le Jourdain et passe", et c'est ce qu'il a fait.
Hachem lui a alors dit : "C'est un signe pour tes descendants : de même que le Jourdain s'est fendu devant toi, il se fendra aussi devant tes descendants".

[midrach Yélamdénou]

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-> Rachi (v.32,11) écrit également : Je n’avais ni argent, ni or, ni bétail, mais seulement mon bâton.
Explication du midrach : Il a touché le Yarden de son bâton, et celui-ci s’est fendu pour lui livrer passage (Midrach Tan'houma Vayétsé 3).

"Ce fut comme ce jour-ci, Yossef vint pour faire son travail et il n’y avait aucun homme de la maison" (Vayéchev 39,11)

-> Selon Rachi :
- ce jour-ci : Lorsqu’il arriva un jour particulier, un jour de fête païenne où ils allaient tous adorer leurs idoles, elle s’est dit : "Aucun jour n’est plus propice que celui-ci pour me rapprocher de Yossef". Elle a prétexté qu’elle était malade pour ne pas y aller.
- faire son travail : Rav et Chmouel sont en désaccord. L'un dit : pour faire son travail, au sens littéral. Quant à l'autre, il enseigne : pour satisfaire ses "besoins" [c’est-à-dire : pour avoir des rapports avec elle]. Mais l’image de son père lui est apparue.

-> L'Admour de Riminov enseigne que nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "il n'y avait personne" (vé'en ich - וְאֵין אִישׁ - v.39,11), dont les lettres forment les initiales des mots : "Védémout Aviv Yaakov Nira El Yossef Cham" ("Et le visage de son père Yaakov a apparu à Yossef là-bas).

=> Pourquoi est-ce que c’est précisément le visage de son père qui lui est apparu pour le sauver?

-> Le Yalkout Réouvéni explique que la valeur numérique de Yossef (יוסף) est de 156, alors que celle de Yaakov (יעקב) est de 182, c’est-à-dire 26 de plus.
Lorsque Yossef devait surmonter cette épreuve avec la femme de Potiphar, Hachem lui accorda Son aide. Or, le Nom de Hachem a justement la valeur numérique de 26.
Ainsi, Yossef (156) aidé par Hachem (26), parvint à la valeur numérique de Yaakov (182). C’est cela que signifie qu’il vit l’image de son père.
[Il est dit plus haut : "D. était avec Yossef" (verset 2) = le nom de D. (Havaya - יהוה) était avec Yossef. Si l’on ajoute la valeur numérique du nom Havaya [26] הויה à celle de Yossef 156 ,יוסף nous obtenons celle de Yaakov 182 יעקב .
A présent, lorsque Yossef a dominé son penchant grâce au nom Divin Havaya qu’il gardait toujours à l’esprit (chiviti Hachem lénegdi tamid), il a vu "l’image" de son père, car en ajoutant la valeur numérique du nom Havaya à celle de Yossef, on obtient celle de Yaakov. ]

-> Le Ohr ha'Haïm apprend de là que lorsqu’un homme est en proie à son mauvais penchant qui le hante par des pensées de faute, il est bon qu’il se représente mentalement l’image de son père, cela l’aidera pour vaincre son penchant, à l’instar de Yossef.

-> Le Pardess Yossef enseigne :
En Egypte, Yaakov n’avait rien changé à son costume juif traditionnel et ne s’habillait pas selon la mode de son époque. Le style de Yossef était différent: il cherchait à cacher son intégrité intérieure en s’embellissant extérieurement, comme le dit Rachi : "Il s’arrangeait les cheveux et les yeux afin de paraître beau" (Vayéchev 37,2).
La femme de Potifar trouva donc un chemin vers lui car elle pensait, d’après sa conduite extérieure, qu’il ne refuserait pas ses avances. Le Zohar explique sur le verset : "Elle l’attrapa par son vêtement" (verset 12), qu’elle ne pouvait l’attraper qu’à cause de son "aspect extérieur", à cause de ses beaux vêtements à la mode.
En voyant jusqu’où le menait sa conduite, Yossef se rendit compte que la voie de son père était meilleure car elle ne conduisait pas à des épreuves et éloignait le mauvais penchant.
"L’image de son père lui est apparue" = à présent, l’aspect physique ("l’image") de son père, c’est-à-dire sa voie juive traditionnelle dans l’habillement et la conduite, plut à Yossef.

-> Selon le Mayana chel Torah :
Ces paroles de Rachi sont évoquées par allusion dans le verset : "Il s’enfuit et sortit au-dehors" (vayétsé a'houtsa - וַיֵּצֵא הַחוּצָה).
Les lettres du mot Vayétsé (וַיֵּצֵא) forment les initiales de l’expression : וירא יוסף צורת אביו (vayéra Yossef tsourat aviv - Yossef vit l’apparence de son père). C’est la raison pour laquelle il s’enfuit.
Pour quelle raison Yossef fut-il mis dans une épreuve semblable?
Etant donné qu’il allait devenir vice-roi d’Egypte, un pays plongé dans l’impureté et l’immoralité, il était nécessaire de le tester afin qu’il surmonte l’épreuve et devienne un Juste que l’impureté d’Egypte ne pourra contaminer. Ainsi pourra-t-il devenir gouverneur

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-> Nos Sages (guémara Baba Batra 58a) enseignent que le visage de Yaakov ressemblait à celui d’Adam.
La raison est que Yaakov termina quasiment le processus de réparation du péché d’Adam, lequel processus qui avait été engagé par Avraham et Its’hak, et qui sera achevé prochainement par le machia'h.
Conscient de la chose, lorsqu’il vit le visage de son père Yaakov, Yossef se rappela que la vocation d’un juif est de réparer la faute du premier homme. A ce titre, nos fautes individuelles ne regardent pas que nous, auquel cas elles pourraient trouver des justifications atténuantes : elles affectent en fait l’équilibre spirituel de la Création entière.
Lorsque nous affrontons la tentation, il peut être commode de nous convaincre que personne n’en saura rien, que la chose peut se justifier par les circonstances, qu’y succomber n’est que revers temporaire dont nous pouvons nous repentir plus tard, et ainsi de suite.
=> C’est pourquoi qu’en de telles circonstances, nous devons également "visionner notre père Yaakov", c’est-à-dire nous souvenir que nos actes ne demeurent pas des actes individuels accomplis en des lieux et des moments isolés.
Nos actes possèdent des implications cosmiques; ils peuvent servir ou desservir le monde entier.
[d'après le Collel de Sarcelles]

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-> Rabbi Tsadok haCohen se base sur un enseignement de nos Sages qui dit que la femme de Potiphar avait une bonne intention, puisqu'elle vit dans les astres qu’elle devait avoir un enfant avec Yossef. Pour elle, il relevait d’une nécessité d’ordre spirituelle d’avoir un enfant avec lui.

Yossef également avait vu la même chose que la femme de Potiphar, par une vision éclairée, et c’est en cela que l’épreuve était difficile. Yossef ne savait pas quoi faire.

D'un côté, cela paraissait comme une grave faute d’adultère. D'autre part, cela était peut-être la volonté Divine, qui souhaitait exceptionnellement, cette union. Yossef résidait dans un doute infernal et ne savait pas quoi faire, la Vérité lui étant occultée.

Quand il faillit céder, c’est-à-dire qu’il allait trancher qu’il devait avoir cette union, le visage de son père lui apparut. En effet, son père Yaakov incarne la Vérité, comme il est dit : "Tu donne la Vérité à Yaakov" (titèn émet léYaakov - Mi'ha 7,20).

Et c’est en voyant son père que la Vérité sur cette affaire put s’éclaircir : il comprit qu’en réalité cette union était une faute. En effet, comme l’expliquent nos Sages, la volonté Divine n’était non pas que Yossef s’unisse à la femme de Potiphar, mais plutôt à sa fille Osnat, qui s’est effectivement mariée avec Yossef plus tard (Mikets 41,45).

=> Telle était la Vérité des choses, et c’est en voyant l’image de son père incarnant la Vérité, que Yossef put être sauvé.

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-> Rabbi Méïr de Prémichlan explique que le terme "lui est apparu" ne signifie pas qu’il vit avec ses yeux le visage de son père, mais signifie que l’image de son père lui parut bonne.

Rachi commente (v.39,6) : "Yossef s'est mis ... à se soigner les cheveux. Hachem a alors dit : "Ton père est en deuil [te pensant mort], et toi tu te soignes les cheveux! Je vais te lancer un "ours" à tes trousses!" Et aussitôt (verset suivant v.7) : "Il arriva après ces faits que la femme de Potiphar jeta les yeux sur Yossef. Elle lui dit : "Viens reposer près de moi" "

C’est que Yossef pensait qu’il faut cacher sa profondeur de sainteté par une extériorité "profane".
Pour lui, il ne faut pas montrer sa spiritualité, il faut plutôt la dissimuler.
En revanche Yaakov pensait que l’homme doit même montrer sa sainteté. Il ne faut pas la cacher.

=> Yossef remarqua que sa positon lui entraîna l’épreuve avec la femme de Potiphar. En effet, quand elle le vit élégant, bien coiffé et bien vêtu, elle s’intéressa à lui. C'est ainsi que la Torah dit qu’"elle l’attrapa par son vêtement" (v.32,12), c’est-à-dire par son extériorité.
C’est parce qu’il revêtait une apparence profane qu’elle voulait "l’attraper".

==> Ainsi, à ce moment critique, Yossef vit que l’image de son père, qui tenait qu’il fallait montrer même en apparence sa profondeur, était bonne, car elle lui aurait évité cette lourde épreuve avec la femme de Potiphar.

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-> Le rabbi de Loubavitch rapporte un enseignement de nos Sages qui disent que la beauté de Yaakov était comparable à la beauté de Adam, le premier homme. Cela signifie que par ses actions, Yaakov finit de réparer, à son échelle personnelle, la faute originelle d’Adam.

Lorsque Yossef vit son père, il se rappela de la grandeur de son père qui répara la faute originelle. C’est ce qui le sauva, car il ne voulait pas, par sa transgression, porter atteinte à la réparation de cette faute.

En voyant la réparation, il se garda de la faute, pour ne pas porter atteinte au travail extraordinaire de son père.
Ainsi lorsqu’un homme voit l’ampleur du désastre causé par une faute, cela peut lui donner la force de surmonter l’épreuve.

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-> Le Bné Yissa'har explique que Yossef pensait qu’avant le don de la Torah, les juifs avaient un statut de Ben Noa’h (fils de Noa’h, tels que les non-juifs) et non d’Israël (juifs).
Or un Ben Noa’h ne doit pas se laisser tuer pour ne pas commettre l’adultère, contrairement à un Israël.
Ainsi, Yossef comprit qu’à force de refuser de s’unir à la femme de Potiphar, il prenait un risque pour sa vie, puisqu'étant la femme du 1er ministre de l’Egypte, elle pouvait attenter à sa vie si Yossef se refuse à elle.

C’est pour cela que Yossef décida de lui céder, car en tant que Ben Noa’h, il n’a pas le droit de mettre sa vie en péril, même s’il doit pour cela commettre l’adultère.
Et c’est là que Yossef vit le visage de son père Yaakov, qui lui, pensait que les juifs avaient un statut d’Israël même avant le don de la Torah.

=> En voyant son père, Yossef décida de lui donner raison, à savoir qu’il avait un statut d’Israël et non de Ben Noa’h, et en tant que tel, il doit être prêt à se laisser tuer plutôt que de transgresser l’adultère. C’est ainsi qu’il résista et ne fauta pas, malgré le danger.

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-> "Mais il arriva, comme en ce jour, il était venu dans la maison pour faire sa besogne et qu’aucun des gens de la maison ne s’y trouvait" (Vayéchev 39,11).
La guémara (Sota 36b) enseigne : "A ce moment, l’image de son père lui est apparue à la fenêtre".

=> Pourquoi l’image de Yaakov est apparue à Yossef (afin de l’aider à vaincre son yétser ara) précisément dans une fenêtre et non à l’intérieur de la maison?

-> La guémara (Bérakhot 34b) enseigne : "Un homme ne doit prier que dans une maison pourvue de fenêtre, comme il est dit : 'II avait, dans sa chambre supérieure, des fenêtres ouvertes dans la direction de Jérusalem’ (Daniel 6,11)".
Le Léket Imrei Kodech [Vayéchev 194a] explique que nous comprenons de là que Yossef choisit, lorsqu’il priait dans la maison de son maître, une fenêtre unique, dirigée vers Jérusalem, vers le Temple, vers le Saint des Saints (comme le stipule la Halakha [Choul’han Aroukh Orakh ‘Haïm 90,4]).
C’est ainsi que l’image de son père lui est apparue dans la fenêtre même où il priait constamment.

-> Le Imré Noam nous révèle que l’épreuve de Yossef eut lieu le 8e jour de ‘Hanoucca.
C'est pourquoi, explique-t-il, pouvons-nous y voir un certain nombre d’allusions dans notre verset : "Il était venu dans la maison (HaBayita - הַבַּיְתָה) pour faire (Laassot - לַעֲשוׂתֹ) sa besogne (Melakhto - מְלַאכְתּוֹ)" :
- Le mot Bayit (maison - בית) a la valeur numérique [412] de Notser ‘Hessed (נצר חסד - il conserve sa faveur) = le huitième des 13 attributs de la Miséricorde divine, qui fait allusion au 8e jour de ‘Hanoucca.
- Le mot Laassot (pour faire - לַעֲשוׂתֹ) a la valeur numérique [808] de Chémène Zayit (Huile d’olive - שמן זית) [avec le kollel + 1].
- Le mot Mélakhto (sa besogne - מְלַאכְתּוֹ) a la valeur numérique [497] de Zot ‘Hanoucca (C’est ‘Hanoucca [זאת חנוכה] = l’appellation du 8e jour de ‘Hanouka).

Au vu de ce commentaire, le verset : "Il était venu dans la maison pour faire sa besogne" se comprend ainsi : "Yossef est venu pour allumer les 8 Lumières du 8e jour de ‘Hanouka". Ainsi, par le mérite de l’accomplissement de l’allumage des Lumières de ‘Hanouka, il a mérité d’être protégé et de ne pas trébucher, comme précisé : "Celui qui exécute Son ordre n’éprouvera rien de fâcheux" (Kohélet 8,5).

Nous pouvons maintenant comprendre la raison pour laquelle l’image de son père lui est apparue à la fenêtre, selon un enseignement de la guémara (Shabbath 21b) : "Nos Sages enseignent : La Mitsva de la Lumière de ‘Hanoucca est de la poser au seuil de sa maison à l’extérieur. S’il habite en étage, il la disposera à la fenêtre attenante au domaine public".
Aussi, nous semble-t-il évident que Yossef, dans la maison de son maître, en Egypte, n’ait point allumé les Lumières de ‘Hanoucca à l’extérieur mais bien dans sa chambre, devant la fenêtre située face à Jérusalem.
[on peut noter que le mot 'halon (fenêtre - חלון) se décompose en נ״ח ל״ו ל״ו נרות חנוכה (soit : 36 Lumières de ‘Hanoucca (le 1er jour : 1 ; le 2e : 2 ; 3 ... 8 = 36]).

Tout ceci se conjugue admirablement avec ce qu’écrit le Mégalé Amoukot (Vaét’hanan 252) : "‘Antiochus’ (אנטיכוס) et 'Mélekh Yavan' (Roi de Grèce - מלך יון) ont la même valeur numérique [156] que Yossef (יוסף)" : la Lumière du tsaddik étant l’antithèse de l’obscurité des Grecs.
En effet, explique le Zéra Kodech, les Grecs ont décrété l’abolition de la circoncision (mila) ainsi qu’un droit de cuissage sur les vierges d’Israël avant leur mariage (les deux allant de pair), tout ceci afin d’accroître "l’écorce du Mal" de la débauche. Or Yossef, de par l’Attribut qu’il incarne : Yessod (Fondement), est intrinsèquement lié à la mistva de la Mila. Aussi, pouvait-il s’opposer à la débauche incitée par la femme de Potiphar, grâce à l’intervention de son père.
Ainsi, le dernier jour de ‘Hanoucca, lorsque Yossef allumait les Lumières, le visage de son père lui est apparu à la fenêtre, afin de projeter sur lui la sainteté du 8e jour de ‘Hanoucca, correspondant au 8e jour de la Mila, Commandement ayant la faculté d’affaiblir le penchant du désir.

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-> "Il vint dans la maison pour faire son travail" (Vayéchev 39,11)

-> Le Likouté Halakhot enseigne :
C'est à cette occasion qu'il dut surmonter l'épreuve avec la femme de Potifar qui tenta de le faire fauter.
On peut dire que c'est à cela que la Torah se réfère quand elle dit que Yossef est venu ''faire son travail''. En effet, tout le travail et la mission de l'homme dans ce monde est de combattre son penchant et de surmonter les épreuves.
Ainsi, quand Yossef vint dans la maison et se confronta aux tentations du penchant avec la femme de Potifar et surmonta cette épreuve, c'est cela que la Torah fait référence en disant qu'il est venu "pour faire son travail", à savoir le véritable travail du juif qui est de maîtriser le mauvais penchant.

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-> Rabbi Yé'hiel Mamouch rapporta une fois les paroles du midrach (Béréchit rabba 87,10) : "La femme de Potifar menaça Yossef en lui disant : "Je te couperai les vivres si tu ne m'obéis pas!""
De même, dit-il, chacun doit faire face au cours de son existence à ce genre d'épreuve, à savoir que son yétser ara tente de le séduire ou de lui faire peur à l’aide de toutes sortes d'arguments fallacieux.
Et lorsqu'il parvient à la surmonter, l'homme s'aperçoit alors que tout cela n'est que vaine chimère.

"Yéhouda dit à ses frères : Quels avantages si nous tuons notre frère et dissimulons son sang? Allons, vendons-le aux Ismaélites"(Vayéchev 37,26-27)

-> La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne que le traitement de faveur que Yossef à reçu de son père Yaakov, a entraîné que ses frères deviennent jaloux de lui, ce qui les a mené à le vendre comme esclave, causant finalement la descente des juifs en Egypte et le fait qu'ils y deviennent esclaves.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, bien que Hachem avait déjà promis à Avraham que ses descendants seront des esclaves dans une terre étrangère, c'est uniquement au moment de la vente de Yossef qu'il a été fixé les modalités : le lieu et à quel point sera difficile l'esclavage, comme punition pour la haine des frères envers Yossef.

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-> Rachi (Vaéra 6,16) : "La durée de la vie de Lévi fut de 137 ans" commente : L’esclavage d’Egypte n’a pas commencé aussi longtemps qu’est resté en vie l’un des chefs de tribus ... or, Lévi a survécu à tous ses frères.

Le Gour Aryé (Chémot 13,6) explique ce calcul de la façon suivante : Yaakov avait 84 ans lorsqu'il s'est marié à Léa (Rachi Vayétsé 29,21), et 2 années plus tard elle a donné naissance à Lévi, Yaakov ayant 86 ans (le Séder Olam écrit que chacun de ses enfants est né au 7e mois).

Selon la Torah (Vayigach 47,9), Yaakov est descendu en Egypte à l'âge de 130 ans, faisant que Lévi avait alors 44 ans.
=> Puisque Lévi est mort à 137 ans, il a vécu 93 années en Egypte.

Rachi (Bo 12,40) écrit que les juifs sont restés 210 ans en Egypte, ce qui permet d'affirmer que la durée de l'esclavage égyptien, qui a débuté à la mort de Lévi, est de : 117 années (210-93).

=> Pourquoi ont-ils été puni particulièrement par 117 ans d'esclavage pour la faute d'avoir vendu Yossef?

-> Rabbi Méïr Yé’hiel haLévi (l’Ostrovtzer Rebbe) apporte la réponse suivante :
Il n'y avait que 9 des 11 frères qui ont participé à la faute de le vendre en tant qu'esclave, puisque Binyamin et Réouven n'étaient pas présent au moment de la vente.

Yossef avait 17 ans lorsqu'il a été vendu (Vayéchev 37,2), et il avait 30 ans lorsqu'il a été libéré de la prison et nommé vice-roi d'Egypte (Mikets 41,46), ce qui fait que la décision de ses frères a entraîné qu'il soit emprisonné pendant 13 ans.

Lorsque l'on multiplie ce chiffre par les 9 frères qui l'ont vendu, on arrive à : 117, qui est la durée exacte du difficile esclavage en Egypte, que leurs descendants ont dû faire en punition pour leur action.

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-> "Quel intérêt de tuer notre frère et cacher son sang?" (Vayéchev 37,26)

=> On peut s'interroger. Au départ, Yehouda également était d'accord de tuer Yossef, pourquoi par la suite, ce dernier changea-t-il d'avis et proposa de le sortir du puits où il risquait de mourir et le vendre aux Yichmaëlim?

-> Le rabbi Mendel de Kotsk explique qu'évidemment, quand au départ les frères voulaient tuer Yossef, il ne s'agissait pas de verser un sang innocent. Comme nous l'enseignent nos Maîtres, Yossef qui rapportait du mal de ses frères à leur père et se prenait aussi pour leur roi (à travers ses rêves) avait un comportement tellement répréhensible pour ses frères qu'ils constituèrent un tribunal, le jugèrent et le condamnèrent à mort après un jugement objectif et bien réfléchi.
Pour eux, Yossef méritait la peine capital et ce n'était pas qu'une simple jalousie ou haine qui motivèrent leur décision de le mettre à mort. Seulement, s'il en est ainsi, ils doivent assumer leur acte jusqu'au bout et prendre sur eux toute la responsabilité de ce meurtre. S'ils pensent vraiment agir comme il se doit et ne rien avoir à se reprocher, ils doivent être prêts à aller jusqu'au bout et ne rien craindre, même pas la réaction de leur père. Car si vraiment c'est la loi et la justice véritable qui impose de le tuer, quand ils expliqueront le tout à Yaakov, l'homme de vérité par excellence, il comprendra et rien de fâcheux ne devrait leur arriver, puisque c'est cela que la loi impose.

Mais quand par la suite, Yehouda entendit que les frères se préparaient à dire à leur père qu'une bête féroce a tué Yossef, et qu'ils allaient cacher le fait qu'en vérité c'est eux qui l'ont tué, alors Yehouda en déduisit qu'ils ne sont pas prêts à assumer leur acte jusqu'au bout. C'est que forcément, ils ne sont pas eux-mêmes sûrs et certains de l'authenticité de leur jugement et craignait que Yaakov y trouve une faille.
Dès qu'il perçut cela, Yehouda se rétracta et déclara qu'ils ne peuvent plus le laisser mourir. Il convient donc uniquement de l'éloigner d'eux pour ne plus qu'ils récidivent ses mauvais comportements envers eux. Aussi, il décida qu'il fallait le vendre.

=> La leçon pour nous est que si on cherche à cacher ou a enrobé une certaine action que l'on trouve devoir faire et qu'on revendique qu'il faille la faire, c'est peut-être qu'au fond, on ne la trouve pas complètement valable et qu'on ne puisse pas l'assumer jusqu'au bout. Cela doit donc nous faire réfléchir s'il convient quand même de la réaliser malgré tout, ou bien s'il est préférable de se rétracter, du fait de ce doute et de cette difficulté à assumer.

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-> Juste après que la vente a été faite : "Réouven revint vers ses frères et il dit : "Le garçon (Yossef) n'est plus là!" (ayéléd énéou - הַיֶּלֶד אֵינֶנּוּ) " (Vayéchev 37,30)

Le rabbi Ronen Sharabany commente que la guématria du mot : "énénou" (n'est plus là - אֵינֶנּוּ) est de 117, puisque Réouven faisait allusion à ses frères qu'en conséquence de leur action d'avoir fait disparaître Yossef, leurs descendants seront alors punis par 117 années d'esclavage.

"J'ai réfléchi, toutes les [grandes] personnalités [juives] ont mérité ce qu'elles ont mérité grâce au respect tout particulier qu'elles portaient à leurs parents."

[rabbi Aharon Leib Steinman]

[il cite les exemples du rav 'Haïm de Brisk qui tremblait littéralement devant ses parents, ainsi que du 'Hazon Ich, qui bien qu'étant un gadol hador, allait parler pendant 30 minutes avec sa mère de tout ce qui pouvait l'intéresser, et il se promenait beaucoup avec elle.]

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-> Rabbi Alexandri a dit au nom de rabbi Chimon ben Lakich :
"Voyez combien grand est le mérite de celui qui respecte ses parents.
Quiconque respecte ses parents, cela le soutient. Non seulement cela, mais il rapproche la Délivrance d'Israël."

[midrach - rapporté dans le Séfer "Méa Shéarim" de rabbénou Eliyahou fils de rabbi Elkana Kaspali - chap.9]

Lorsqu'un juif escroque un non-juif, l'ange protecteur de ce dernier se rend chez Hachem et lui dit : "de même qu'Untel a démuni ce non-juif, de même je lui déroberai ses mitsvot!"

[Ben Ich 'Haï]

=> Voler autrui, même un non-juif, est un acte grave, au point de pouvoir entraîner le retrait de nos mitsvot acquises!
[Voler autrui, c'est perdre en échange ce que nous avons de plus cher : notre spiritualité (qui sera notre seul argent valable dans le monde éternel à venir)!]

Nos Sages disent : "dans l'avenir, Hachem montrera aux tsadikim le Guéhinam et les places qui y sont libres, et leur dira : ces places libres étaient préparées pour vous, mais vous avez fait de bonnes actions et vous avez mérité le gan Eden.

Hachem fera la même chose pour les réchaïm, il leur montrera le gan Eden et les places qui y sont libres, et leur dira : ces places libres étaient préparées pour vous, mais vous avez fait de mauvaises actions et vous avez hérité du Guéhinam."
[midrach Téhilim 6]

=> C'est cela le pire des enfers. Lorsque dans le monde de Vérité, nous réaliserons à quel point notre place éternelle aurait pu être largement meilleure, si nous avions su dominer nos instincts, notre yétser ara, durant les quelques années de notre vie physique.
Il nous sera renvoyé au visage cette magnifique place qui aurait pu être nôtre, si seulement nous avions fait le nécessaire pour pouvoir l'occuper.

=> "Ah, si seulement j'avais écouté Hachem. Ah, si seulement j'avais ..." : cela constituera la pire des punitions, la pire des hontes!