Aux délices de la Torah

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"Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)

-> Le Rokéa'h rapporte un midrach selon lequel, lorsque Yaakov fuyant Essav, partit à 'Haran, Essav eut un fils qu'il appela "mon frère", afin de de ne pas oublier ce que Yaakov lui avait fait.
Quand cet enfant grandit, il lui ordonna de tuer son oncle Yaakov, en tout lieu où il le trouverait.

=> D'où la double prière de notre Patriarche : "Sauve-moi, de grâce, de la main de "mon frère", de la main d'Essav".

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-> A ce sujet, on peut rapporter le Méam Loez (Vayichla'h 32,4) :
La Torah nous indique qu'Essav vivait dans le pays de Séir, à Sdé Edom
Ceci nous apprend combien Essav était rancunier. Il n'oublia jamais ce que Yaakov lui avait fait.
- [Séir signifie, en hébreu, chèvre]. Essav voulait garder constamment à l'esprit que Yaakov s'était couvert de peau de chevreaux afin que ses bras semblent velus, quand il trompa Its'hak pour recevoir la bénédiction.
Ainsi [le nom de cette région] lui rappelait sans cesse l'usurpation de la bénédiction.
- Il nomma sa ville Sdé Edom [car Edom signifie "rouge"]. Cette couleur était celle du plat de lentilles contre lequel il avait vendu son droit d'aînesse (v.25,30).
Cela aussi, il ne l'oublia pas.

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-> "Sauve moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)
Essav représente le yétser ara.
Les termes : "de grâce, de la main de mon frère" (na miyad a'hi - נָא מִיַּד אָחִי) ont les dernières lettres qui forment אמן (amen).
Le Divré Shmouël explique que le fait de répondre amen, a la capacité de nous sauver de notre yétser ara.

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-> "Sauve moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)

Rabbi Yossef Solovetchik de Brisk disait à ce sujet :
- "de la main d'Essav" = sauve-moi de ceux qui me détestent de façon visible et qui installent la peur et la crainte sur le peuple juif ;
- mais sauve-moi également "de la main de mon frère" = de ceux qui tendent la main avec chaleur pour nous rapprocher et qui prétendent que nous sommes de la même famille et que nous avons la même Torah.
Dans le premier cas, le danger est physique ; tandis que dans le second, le danger est spirituel, ce qui est bien plus dangereux.

"Pourtant, Tu as dit : "Je te comblerai de faveurs"." (Vayichla'h 32,13)

-> Le rabbi Yé'hezkel de Kozmir commente ainsi ce verset :

Lorsque l'homme est empli de reconnaissance à l'égard de Hachem, ressentant qu'Il le comble de bienfaits et s'assure toujours que sa situation soit la meilleure possible, en retour, Hachem lui démontre combien il a raison, en déversant sur lui encore plus de bénédictions.

Cette idée peut se lire en filigrane à travers les mots de notre verset :
"Pourtant, Tu as dit : "Je te comblerai de faveurs (étév étiv ima'h - הֵיטֵב אֵיטִיב עִמָּךְ)"."
En d'autres termes, si l'homme affirme que D. ne lui fait que du bien (hétév), alors Hachem le lui confirmera en le comblant d'autant plus (étiv).
Par contre, si l'homme se plaint de la médiocrité de sa situation, alors Hachem réagira en l'aggravant davantage, afin de lui signifier qu'auparavant, elle n'était pas si mauvaise qu'il le prétendait.

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-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/5179

"Si Essav attaque l'un des camps et le met en pièces" (Vayichla'h 32,9)

-> Le mot : "véhikahou" (וְהִכָּהוּ - et le met en pièces) peut se lire dans les 2 sens.
C'est une allusion au fait qu'à chaque fois que les non-juifs frapperont le peuple juif, ils seront eux-mêmes frappés en retour.

"Yaakov eut très peur et fut angoissé" (Vayichla'h 32,8)

-> Rachi de commenter : Il s’est effrayé à l’idée d’être tué, et il a été angoissé à celle de devoir tuer des autres.

Il existe le principe suivant : "Si quelqu’un veut te tuer, tue le en premier".
Ainsi Yaakov n’aurait pas dû être tourmenté de tuer Essav qui venait pour le tuer.
=> Pourquoi une telle réaction de sa part?

-> Le Gour Aryé explique qu'en réalité Yaakov ne craignait pas de tuer Essav, en soi.
Cependant, il avait peur que si son père apprend qu’il a tué Essav, il en vienne à le maudire, lui qui aimait particulièrement Essav.
Yaackov craignait surtout cette malédiction.

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-> Le Malbim explique qu'en réalité Yaakov a eu purement et simplement peur de Essav qui venait vers lui avec 400 hommes.

C'est ainsi que le verset dit : "Yaakov eu très peur", et lorsque le verset poursuit et dit : "et il fut tourmenté", cela signifie qu'ensuite il fut tourmenté du fait d’avoir eu peur, de sorte qu'on peut lire le verset ainsi : "Yaakov a eu très peur et il en fut tourmenté".
Il regretta amèrement d’avoir eu peur et d’avoir ainsi manqué de confiance en Hachem qui le sauvera et qui lui a même fait des promesses.

En effet, un homme vraiment pieux ne doit rien craindre du tout, hormis Hachem et c’est cela qui tourmenta Yaakov.
D'ailleurs, on peut ajouter que Yaakov a ensuite craint que ce soit cette faute d’avoir eu peur qui lui cause préjudice devant Essav.

-> "Ôte ma honte, que je craignais" (aaver 'herpati achèr yagorti - Téhilim 119,39).
Cela signifie qu'il est honteux de craindre ou de s'inquiéter d'une force autre que celle d'Hachem.
[Maguid de Zlotchov]

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-> Le Kli Yakar apporte 3 raisons pour lesquelles Yaakov pouvait être tourmenté.

1°/ La 1ere est que dans la guémara (Shabbath 32a), on apprend que quand Hachem réalise des miracles pour sauver quelqu’un cela lui enlève de ses mérites.
Ainsi Yaakov fut tourmenté du fait que peut-être Hachem lui enlèvera de ses mérites pour le sauver miraculeusement de Essav.

2°/ La 2e chose qui tourmentait Yaakov, c’était que Essav avait dit 20 ans auparavant, quand Yaakov lui avait pris les bénédiction, qu’il attendait la mort de son père pour se venger et allait tuer Yaakov.
Ainsi, quand ce dernier vit que Essav, accompagné de 400 hommes, se dirigeait vers lui pour lui faire la guerre, il en conclut que peut-être que son père était mort. C’est aussi cela qui le tourmentait.

3°/ La 3e chose se base sur un enseignement de nos Sages qui dit que : "quiconque flatte un racha finira par tomber entre ses mains".
Or, Yaakov a flatté Essav, au début de la paracha, en lui envoyant un message où il disait : "à mon Maître Essav" (ladoni léEssav) ou encore "ton serviteur Yaakov" (avdé'ha Yaakov).
=> C’est cette faute que Yaakov craignait.

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-> Le Zohar explique que Yaakov a eu peur à cause du mérite du respect des parents que pouvait réaliser Essav et que lui ne pouvait pas pratiquer, car étant éloignés de ses parents.

De plus, Yaakov craignait que le fait qu’il ait épousé 2 sœurs, chose que la Torah interdira plus tard, lui soit compté comme faute et soit en défaveur pour lui devant Essav.

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-> Le Méam Loez (Vayichla'h 32,8) rapporte 2 avantages spirituels d'Essav sur lui :
1°/ Essav avait vécu en terre d'Israël, tandis que Yaakov en avait été absent pendant 20 ans.

[le rabbi Chmouël Mohaliver dit qu'on apprend d'ici que la mitsva unique d'habiter sur la terre d'Israël, même si elle est accomplie par un racha qui transgresse de nombreuses fautes tel Essav, peut être comparée à un grand nombre de mitsvot accomplies par un tsadik de la dimension de Yaakov.
Le rabbi de Mohaliver poursuit : à plus forte raison de nos jours, lorsqu'un juif habite sur la terre d'Israël, même s'il a une pratique légère des mitsvot, combien est-il précieux devant Hachem.
Le Yalkout Chimoni (Eikha 3) rapporte : "Hachem dit : Si seulement les fils de Mon peuple pouvaient résider sur la terre d'Israël, même s'ils l'impurifiaient".
(les mitsvot faites en Israël ont plus de valeur car elles sont accomplies dans le palais du roi, mais cela est aussi inversement applicable pour les fautes. C'est pourquoi la terre "vomit" ses habitants.)]

2°/ Essav observait la mitsva d'honorer son père à la perfection. Même lorsqu'il brûlait d'envie de se venger de Yaakov, il attendit la mort de son père, pour tuer son frère.
Ainsi, au plus fort de sa colère, il ne voulait pas assassiner Yaakov du vivant de son père.

Yaakov, lui, n'avait pas honoré ses parents durant 20 ans. Il est vrai qu'il avait quitté la Terre sainte avec la bénédiction de D. (cf. paracha Vayétsé).
De plus, ses parents lui avaient enjoint d'aller chez Lavan (Toldot : v.27,43 ; 28,2), mais à condition qu'il y reste 7 ans, et pas plus.
Puisqu'il demeura si longtemps à l'étranger, il risquait d'être puni.

Durant cette période, Yaakov n'avait pas non plus étudié la Torah, car il devait conduire le bétail de Lavan.
Sa spiritualité aurait [également] pu aussi s'amoindrir du fait qu'il avait épousé 2 sœurs.

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-> Les grands rabbanim de la 'hassidout ont expliqué que Yaakov "fut angoissé", parce qu'il avait "divisé son monde". La division et la séparation régnaient sur son peuple, et de plein gré.
Or, Yaakov savait que tant que les juifs resteraient unifiés, la main d'Essav n'aurait aucune prise sur eux, mais que s'ils se divisaient en plusieurs camps, il y avait lieu de le craindre.

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-> "Yaakov eut peur et fut perturbé" (Vayichl'ah 32,8)

Rachi explique qu'il eut peur d'être tué et fut perturbé de risquer d'en venir à tuer d'autres personnes.
=> Mais on peut s'interroger. Puisque Essav voulait tuer Yaakov, ce dernier se devait de sauver sa vie, et même s'il fallait le tuer. Puisque c'est ce que la Thora lui recommande de faire, pourquoi en fut-il tant perturbé?

En fait, Rivka dit, dans la paracha de Toldot : "Pourquoi vous perdrai-je tous les deux le même jour", et nos Sages d'expliquer qu'elle prophétisa que Yaakov et Essav sont destinés à mourir le même jour.
Ainsi, de même que "Yaakov eut peur" d'être tué (directement) par Essav, de même il "fut perturbé" de tuer Essav car alors cela entraînerait indirectement sa propre mort, puisqu'il est établi qu'il mourra le même jour que Essav.
[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

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-> La guémara (Béra'hot 4a) explique que Yaakov avait peur qu’à cause d’une faute qu’il aurait commise, il perde le bénéfice de la promesse et donc que Essav puisse lui faire du mal.

Mais les commentateurs se demandent malgré tout pourquoi avait-il peur de la faute. En effet, le Rambam enseigne qu’une prophétie positive ne peut jamais être annulée même à cause de fautes commises.

-> Le Chem miChmouël explique que cet enseignement du Rambam est valable pour une prophétie prononcée par un prophète, pour ne pas que l’on discrédite le prophète.
Mais là, la promesse de protection faite à Yaakov n’a pas été dite par un prophète mais par Hachem Lui-même, impliquant que le principe du Rambam ne s’applique pas.

=> Cela entraîne que Yaakov pouvait malgré tout avoir peur qu’une faute disqualifie la promesse.

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-> Le ‘Hidouché haRim explique la crainte de Yaakov malgré la promesse, d’une autre façon.
Il dit que Yaakov savait que dans les générations futures, ses descendants vont encore se trouver dans des moments de détresse, particulièrement à cause des descendants de Essav.
C’est pourquoi il voulait que son action soit profitable et ouvre une porte de secours pour les générations futures.
Or, dans l’avenir, les enfants d’Israël ne vont pas forcément bénéficier d’une promesse Divine leur assurant la victoire. Ainsi, ils seront dans une grande détresse et ressentiront réellement de la peur.

C’est pourquoi, bien que Yaakov avait une totale confiance en la promesse de Hachem, malgré tout, il décida de faire abstraction de cette promesse pour le profit de ses descendants qui n’auront pas cette même promesse.
=> Ainsi, il a eu peur, comme auront peur ses descendants, et pour leur montrer la voie, il s’est mis à prier, car c’est surtout cela que devront faire ses descendants.
Yaakov voulait nous montrer que c’est la prière qui nous sauvera.

-> Le 'Hidouché haRim écrit que Yaakov avait reçu la promesse d'Hachem qu'Il ne l'abandonnerait jamais, et qu'il l'avait pleinement acceptée, comme l'indique le midrach (Béréchit rabba 68,2) qui déclare que lorsque Yaakov a quitté Béer Shéva pour 'Haran, il a dit : "Mon aide vient d'Hachem, qui a créé les cieux et la terre. Aucun homme ne peut me faire du mal."
Malgré tout, il vit avec le roua'h hakodech qu'il était bon pour lui d'être angoissé et d'implorer la miséricorde d'Hachem, comme s'il n'avait aucune garantie pour sa sécurité. La raison en est qu'il devait créer des mérites pour les générations futures afin que, lorsqu'elles se trouveraient dans des situations périlleuses, elles puissent également bénéficier de cette miséricorde Divine.

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-> Yaakov est présenté tout au long de la Torah comme un homme ayant un grand courage physique. Et le voilà soudain prenant peur, à la veille de sa rencontre avec son frère Essav : "Yaakov fut fort effrayé et plein d'anxiété" (Vayichla'h 32,7).

Yéchayahou Leibowitz explique : "En vérité, ce qui rendait Yaakov fragile, ce n'était pas la perspective de mesurer ses forces à celles de son frère Essav, mais ses problèmes de conscience. Il n'est pas sûr d'avoir bien agi naguère, dans la maison familiale, à l'égard de son frère. Eprouverait-il des remords? Il a d'abord et avant tout besoin du pardon d'Essav!"

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-> Le Péninim Yékarim rapporte la guémara (Guittin 56a) qui enseigne que le général romain Néron, s'est converti, et que Rabbi Méir est l'un de ses descendants.

Les romains sont associés à Edom, qui sont les descendants de Essav, ce qui entraîne que Rabbi Méir est un descendant de Essav.

La guémara (Horayot 13b) rapporte que la halakha n'est pas citée au nom de Rabbi Meir, mais par : "a'hérim omrim" (d'autres disent - אחרים אומרים), ni au nom de Rabbi Nathan mais par : "yech omrim" (certains disent).

On a vu ci-dessus que selon Rachi : "Yaakov a été angoissé à celle [l'idée] de devoir tuer des autres (ét a'hérim - אֶת אֲחֵרִים).

=> Ainsi, Yaakov craignait qu'en tuant Essav, il supprime aussi "d'autres" (אחרים), c'est-à-dire Rabbi Méir, qui allait sortir d'Essav.

[Concernant Rabbi Méir : Il est le 3e Sage le plus mentionné dans la michna.
Il avait pour maître Rabbi Akiva, et son élève Rabbi Yéhouda haNassi, va être celui qui va compiler toutes les michnayot.
Sa femme Brouria est une des rares femmes citées dans la guémara.
=> On comprend mieux la crainte de Yaakov!]

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-> Rachi : Fut très effrayé : d'être tué, et plein d'anxiété, il craignait de tuer.

Comment comprendre sa réaction puisqu'il existe ne halakha touchant à la légitime défense?

Toute la raison pour laquelle Yaakov a acquis le droit d'aînesse d'Essav n'était qu'à cause du service du Temple, qui était réservé aux aînés.
Or, c'est une halakha qu'un Cohen qui a tué n'a pas le droit de faire la "birkat Cohanim".

Toute la haine d'Essav envers Yaakov n'était qu'à cause du droit d'aînesse, or si Yaakov tuait Essav, cela entraînerait qu'il serait désormais inapte à assurer le culte dans le Temple, et que donc il n'aurait rien gagné à avoir acquis le droit d'aînesse.
=> C'est pourquoi Yaakov redoutait terriblement de tuer.

[Maharel Tsints]

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-> b"h, à ce sujet voir également : https://todahm.com/2018/12/09/7701

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-> Le rav David Touitou dit que Yaakov a eut très peur car du Ciel on lui a révélé l'étendue et la gravité des fautes que son frère Essav a pu réaliser. Il a vu les anges effrayant qu'il a créé par cela, et il a eut donc très peur.
[l'idée est que l'origine de toutes nos peurs se trouve dans les fautes que l'on a pu commettre, et qui créées des mauvais anges qui viennent nous causer des peurs.
Le rav Touitou fait remarquer qu'à l'issue de Yom Kipour on se sent serein, car Hachem vient de nous laver de nos fautes en ce jour.]

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+ "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi le cœur de l'homme répond au cœur" (Michlé 27,19)

Le rav 'Haïm Zonnenfeld fait un commentaire en lien avec notre paracha :

-> Au moment où les messagers revinrent auprès de Yaakov, ils lui déclarèrent : "Nous sommes allés trouver ton frère Essav" (v.32,7) : la répétition signifiant selon Rachi : "Celui que tu prenais pour "ton frère" se comporte encore comme "Essav le méchant", animé d'une haine toujours aussi intense."
Or, si Essav haïssait Yaakov, il est par ailleurs certain que Yaakov entretenait pour son frère des sentiments identiques, fidèle au principe : "Ceux qui détestent D., je les déteste" (Téhilim 139,21).

-> Par la suite, lorsque le danger fut imminent : "Levant les yeux, Yaakov aperçut Essav qui venait, accompagné de 400 hommes", Yaakov adopta alors une conduite plus clémente : "Il se prosterna contre terre 7 fois avant d'aborder son frère" = c'est-à-dire qu'il eut des pensées bienveillantes avant d'aborder celui qu'il voulait considérer comme "son frère".

Rachi commente : "Il (Essav) a été pris de pitié en le voyant se prosterner tant de fois ... Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : C'est un fait établi que Essav hait Yaakov, mais à cet instant, son amour pour lui jaillit et il l'embrassa de tout son cœur!"

=> On voit clairement que la bienveillance de Yaakov envers son frère ravivèrent des sentiments d'amour chez Essav, et les conséquences ne se firent pas attendre

C'est l'application du verset de Michlé : développer des pensées d'amour dans son cœur, va entraîner que va éclore de l'amour en autrui, même si c'est Essav en face de nous!

[ ==> si ton prochain ne t'aime pas, alors aime le davantage!!]

Etre Kadoch grâce à la Torah

+ Etre Kadoch (saint) grâce à la Torah :

-> La guémara (Baba Batra 16a) nous enseigne que de même que D. a créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah.
Rachi commente ce passage : "Car la Torah neutralise les mauvaises pensées."

-> "Celui est [pleinement] impliqué dans la Torah, il n'a pas besoin de s'inquiéter du tout [à propos de son inclinaison à fauter]."
[rav 'Haïm de Volozhin - Kéter Roch 33]

-> "On doit changer ses pensées vers des mots de Torah, et remplir notre esprit de sagesse, car les pensées d'interdites sexuelles (arayot) ne peuvent rester que dans un cœur qui est vide de sagesse [en Torah]."
[Rambam - Hilkhot Issouré Biakh - chap.22]

-> "La sainteté de la Torah repousse l'impureté ...
L'étude de la Torah, la plus grande des mitsvot, provient du plus élevé de tous les mondes spirituels, et ainsi elle élève une personne à un niveau où l'attirance vers l'impureté devient insignifiante, à l'image d'un jouet pour enfant qui n'est plus attirant pour un adulte."
[Birkat Avraham]

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Béréchit 15) enseigne que Hachem a mis dans la nature humaine un désir important pour atteindre le plaisir, l'amusement.
Ce désir peut être dirigé pour obtenir du plaisir résultant de notre connexion avec Hachem par le biais de l'étude de la Torah, ou bien au travers des plaisirs matériels/physiques.
=> Ainsi, lorsque nous dirigeons notre désir vers notre Source (Hachem) par l'étude de la Torah, alors le désir pour un plaisir interdit dans le domaine de la sainteté (kédoucha) va disparaître.

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Chémot 3,8) écrit :
"Malgré la faiblesse physique et spirituelle des juifs en Egypte, Hachem ne leur a pas permis de descendre dans le 49e niveau d'impureté.
S'ils avaient franchi ce seuil, ils n'auraient pas pu en sortir facilement, puisqu'ils n'avaient pas encore reçu la Torah.

S'ils étaient restés [en Egypte] un instant supplémentaire, ils se seraient enfoncés dans le 50e niveau d'impureté, et n'auraient pas pu en sortir.
Cependant, avant l'arrivée du machia'h, les juifs entreront dans ce "50e niveau d'impureté", mais ils seront sauvés grâce au pouvoir de la Torah."

-> "De même que l'esclavage en Egypte à permis de rectifier l'impureté, de même l'effort dans la Torah remplira la même fonction durant le dernier exil [le nôtre]."
[rav Avraham de Sochotchov (introduction à son Eglé Tal)]

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-> "[L'étude de la] Torah [a la capacité de nous] sauver ... de souffrances qui sont aussi difficiles que la mort"
[Tikouné Zohar - Tikoun 22]

Le Zohar (vol.I,27a) nous enseigne que nos difficultés dans l'étude de la Torah permettent d'expier nos fautes.

[nous pouvons nous laver/purifier de nos fautes par des souffrances, ou bien par nos efforts dans l'étude de la Torah.
Ainsi, la Torah nous rend plus kadoch (donc proches de D.!), nous amène un salaire éternel, et nous permet d'éviter bien des souffrances, et ce tout en kiffant notre étude! ]

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-> "[D. dit :] J'ai créé le yétser ara et J'ai créé la Torah comme antidote"
[guémara Kiddouchin 30b]

Le Messilat Yécharim (chap.5) dit que par cette déclaration, nos Sages ont clairement statué que c'est uniquement grâce à la Torah qu'une personne peut se libérer du yétser ara, et que toute personne qui pense le contraire se ment elle-même.
Cela est semble à une situation où un docteur a fait une prescription à un malade.
Ce patient, qui n'a aucune connaissance médicale, va choisir les médicaments qui sont à son goût, détruisant par la-même tout espoir de guérison.
[il est évident que la téchouva et la prière vont de pair avec l'étude de la Torah]

-> "Sache qu'en dehors une implication dans l'étude de la Torah, il n'y a pas d'autre possibilité [d'être sauvé du yétser ara] ...
Il n'y a aucun autre remède ou solution dans le monde afin d'éviter les pièges qu'il place en permanence devant nous, afin de nous attraper et nous jeter dans les abysses, afin de nous détruire pour de bon (que D. nous en préserve).
L'unique solution est l'immersion dans notre sainte Torah."
[Rabbi 'Haïm de Volozhine - Néfech ha'Haïm 4,32]

-> "Si ce méprisable (le yétser ara) t'affronte, amène-le dans la maison d'étude (beit hamidrach)"
[guémara Soucca 52b - la Torah est tellement puissante que s'il est de fer, il va exploser!]

-> "Si le yétser ara se tient devant toi, nourris-le du pain de la Torah"
[midrach Téhilim - chap.34]

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-> Tout celui qui met les mots de Torah sur son cœur sera épargné des pensées (et des désirs) de luxure (znout), des pensées du yétser ara, des pensées (et des désirs) pour une femme mariée, des pensées pour des sottises, ...
[rabbi 'Hanina Segan haCohanim - Avot déRabbi Nathan - chap.20]

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+ Chacun de nos efforts vaut de l'or :

-> Lorsqu'une personne se sanctifie un peu, [alors Hachem] la sanctifie beaucoup"
[guémara Yoma 31a]

-> "Tout celui qui est vigilant à ses actions [en cherchant la meilleure manière d'agir] dans ce monde, méritera d'être témoin de la délivrance de Hachem."
[guémara Moed Katan 5a]

Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim 2), cela signifie que si une personne est attentive à sa façon de se comporter, alors Hachem va l'aider, et Il la sauvera de son yétser ara.

-> "Hachem vient en aide aux repentants, lorsqu'ils sont par nature incapables de persévérer dans leur voie."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.1]

Cette affirmation a pour source la guémara (Shabbath 104), selon laquelle : "lorsqu'un homme cherche à se purifier, il est soutenu dans sa voie".

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-> "Même si nos Sages ont dit que les portes de la prière sont fermées, cela ne fait référence qu'à la prière pour nos besoins matériels. Cependant, une prière pour obtenir de l'aide de D. dans la spiritualité, est toujours entendue."
[rav Israël Salanter - rapporté par le rav Eliyahout Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.II]

"C'est est un acte de générosité pour ainsi dire envers le Créateur de partir tôt de chez soi le matin et le soir, et comme la présence Divine est en exil à notre époque, elle ne trouve de satisfaction que dans les 4 coudées de la prière.

Quiconque se lève tôt pour aller à la synagogue, c'est comme s'il se levait pour accueillir la Présence Divine et lui demandait comment elle va, et cela la console et la réjouit que cet homme lui demande de ses nouvelles quand il vient parmi les premiers."

[le Séder haYom]

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-> Habituellement, dans un mariage, les parents des 2 côtés arrivent les premiers, ensuite la proche famille, et la famille plus éloignée arrive en dernier.
Il en va de même en ce qui concerne la prière : plus la personne a un "lien de parenté" direct avec la prière, plus il vient tôt.
Nous devons savoir que celui qui veille à arriver à temps exprime ainsi l'importance de la prière à ses yeux, et cela même constitue une raison que la prière soit acceptée.
[rabbi Dov Yaffé]

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-> b'h, sur l'importance d’être parmi les 10 premiers à la prière : https://todahm.com/2018/12/09/limportance-detre-parmi-les-10-premiers-a-la-priere

Si la nuit [occasionnellement] on ne trouve pas le sommeil, on doit comprendre que ce n'est pas sans raison. Les cieux nous avertissent par ce biais que nous devons revoir nos actions et les corriger.
[En effet,] Chaque nuit, l'âme monte vers les cieux, et elle connaît chaque décret édicté par le Tribunal suprême. Elle en informe ensuite le corps, [l'empêchant de dormir].

Ainsi lorsque A'hachvéroch ne trouva pas le sommeil, il fit lire le livre des chroniques (Esther 6,1). Il voulait s'assurer qu'il n'avait pas agit mal envers quiconque ou s'il avait négligé de rembourser une dette.
[...]

Quand un individu véritablement moral ne peut dormir, il doit saisir cette opportunité afin de procéder à un examen de conscience. Il recherchera le plus petit péché commis et s'en repentira.
Surtout qu'on ne suppose pas que l'insomnie [occasionnelle] est un phénomène naturel, toute chose provient des cieux.

[Méam Loez - Toldot 26,26-27]

"Tout ce que Tu me donneras, je T'en prélèverai le dixième" (Vayétsé 28,22)

-> Rabbi Moché Sternbuch (Taam vaDaat) fait remarquer que le devoir de prélever le maasser ne s'applique pas seulement à l'argent, mais à tout ce que Hachem donne à l'homme.
Ainsi, même la sagesse qu'Il donne, il faut en prélever le maasser, et en récompense on reçoit la bénédiction et la réussite.

-> Rabbi Moché Feinstein souligne qu’il convient de prélever la dîme non seulement sur les biens qu’on possède mais également sur le temps dont on dispose afin de le consacrer à de nobles causes.

-> Le rabbi Shimon Schkop enseigne : "De même que prélever le maasser de l'argent est un moyen de s'enrichir en s'élevant dans la spiritualité, quand il s'agit des dons et de la connaissance, si on en prélève le maasser, on s'enrichira plusieurs fois en spiritualité."

[on est obligé de donner de sa sagesse, et on n'y perdra jamais, au contraire!]

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-> Le Nétivot Shalom dit qu'on doit prendre le maasser non seulement de son argent et de ses gains, mais également de tout ce dont on jouit en ce monde, de la plus petite mesure de plaisir, on est obligé d'en offrir le dixième à Hachem, c'est-à-dire de sanctifier son plaisir et d'en élever une odeur agréable à D.

[donner le maasser est similaire au fait de compter son troupeau d'animaux, et à chaque dizaine, nous mettons l'animal de côté pour Hachem. En agissant ainsi, on se rend compte d'à quel point D. nous comble du meilleur, ne reprenant que le 10e (nous laissant donc 90%! Quelle super affaire!!).
De même, dans la vie nous devons convertir une partie de nos satisfactions, en joie envers Hachem, le remerciant d'autant nous combler. En effet, D. n'a besoin de rien, et notre gratitude (merci! J'apprécie ce que tu me fais!) est un magnifique cadeau (notre maasser) que nous pouvons lui retourner!]

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-> "Tout ce que Tu me donneras, je le dîmerai (j'en donnerai la dîme) pour Toi"
La Torah vient nous enseigner que le véritable gain et la vraie possession d'un homme ce n'est pas l'argent qu'il a entre les mains, mais c'est l'argent qu'il a donné à la tsédaka.
De la sorte : "Tout ce que Tu me donneras" = tout ce qui sera vraiment à moi, c'est que ce que "je dîmerai pour Toi".
Tous les autres biens et tout l'argent que je n'aurai pas investi à la dîme et à la charité, n'est pas vraiment moi, malgré les apparences.
[Kométs haMin'ha]

"La tristesse n'est pas écrite dans la Torah comme une interdiction, et la joie n'est pas écrite dans la Torah comme une mitsva positive, mais le dommage spirituel qui peut être causé par la tristesse est plus grave qu'une faute, et l'élévation spirituelle qui peut provenir de la joie est plus importante qu'une mitsva"

[Baal Chem Tov]

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-> "La tristesse n’est pas une avéra en soi, mais elle peut mener l’homme à des extrémités auxquelles aucune faute ne pourrait mener!"

[rabbi Aharon de Karlin]

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-> Le Réchit 'Hokhma nous enseigne :
"Constate que la joie comporte tout le reste.
En effet, celui qui se fait du souci à propos de ce monde ne connaît pas de repos pendant toute sa vie, il est toujours en train de réfléchir à la façon de gagner de l'argent, sans se contenter de ce que Hachem lui a accordé, alors que celui qui est heureux de son sort est riche, car il se réjouit en Hachem qui est son héritage."

La force essentielle de la prière est lorsque l'homme met tout son espoir dans le Créateur du monde, ne compte absolument que sur Lui, et croit fermement dans Sa puissance illimitée.
Plus cette foi grandit, plus les chances qu'un miracle se produise augmentent, et que D. entende sa prière.

Et bien que chacun de nous soit habitué à la prière, et croie en Sa puissance, il faut éveiller cette foi en la faisant passer du cerveau dans le cœur et les sentiments, car seul celui qui prie avec une foi tangible peut espérer que sa prière vienne le sauver de tout mal.

[le Baré'hi Nafchi]

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-> Quand un enfant a envie d'argent pour s'acheter quelque chose, il le demande à son père sans hésiter, même si c'est une petite chose, parce que c'est son père.
Nous sommes les enfants de D., et Il est notre père, nous n'avons pas à hésiter à lui demander même une petite chose, car il n'y a personne d'autre à qui demander.
[le Birkat Avraham]