Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"D. vit que tout ce qu'il avait fait, était très bien (tov méod), et ce fut ... le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> L'expression "très bien" (tov méod) se réfère aux 2 anges ayant des pouvoirs sur l'homme :
- Le premier = l'ange de la vie (yétser atov), lui conseille de bien agir et de mériter la vie éternelle.
- Le 2e = l'ange de la mort (yétser ara) éveille en l'homme des désirs pernicieux l'incitant à pécher.

Pour le 1er, la Torah emploie "c'était bien", tandis que pour le 2e : "très", ce qui indique que le yétser ara est le plus puissant des 2 penchants.
[...]

Il est évident que lorsque le yétser ara pousse l'homme à pécher, il le fait pour son bien.
Car même le penchant au mal a été créé par D., et comme étant son serviteur, il ne se rebelle pas contre lui ...
Il est clair que même le yétser ara accomplit la volonté Divine en exécutant sa tâche.
[...]

Si ce n'était le yétser ara, qui pousse l'homme au péché, l'homme ne mériterait aucune récompense pour avoir fait le bien.
[A ce sujet, le Méam Loez (Béréchit 2,7) écrit : "Avant sa naissance, une âme est semblable à une personne acceptant la charité à la table de son hôte. Une telle personne éprouve de la honte à regarder en face son bienfaiteur.
Pendant sa vie, un individu peut vivre selon la Torah et observer les mitsvot de D.
A sa mort, l'âme retourne à sa place d'origine, mais elle peut alors se réjouir du rayonnement de la Présence Divine, puisque cela provient du résultat de ses propres efforts, et non du "pain de la honte".]

C'est pourquoi nos Sages déclarent: "Heureux celui qui ne rencontre pas le penchant au mal, et heureux celui qui a rencontré le penchant au mal." [tout dépend si l'on en sort victorieux ou non]
[...]

Ne pensez pas que le penchant au mal désire tuer les gens, il n'en tire aucun profit.
Il réalise la volonté de D. en tentant l'homme, mais s'afflige lorsqu'un homme meurt /cède pour ses péchés. (Zohar - Chla'h)
L'individu éclairé remercie le yétser ara, puisqu'il porte la responsabilité pour son ultime récompense.
[...]

L'intention du yétser ara est calculée, et il éprouve un grand plaisir lorsque nous le faisons échouer et que nous sommes récompensés par Hachem ...

Nous suspectons à tort le yétser ara de vouloir nous faire pécher, mais en réalité, notre faute réside dans notre faiblesse à résister à la tentation. [D. ne nous envoie pas d'épreuves qui sont en-deçà de nos capacités!]
[...]

Si l'homme naissait parfait, il n'y aurait aucune différence entre lui et un animal.
Mais Hachem fait en sorte que l'homme naisse sans intelligence. Ainsi en vieillissant, il est lui-même responsable du développement de sa conscience : les qualités positives acquises au cours de sa vie ne sont pas innées comme pour les autres animaux.

Un animal à la naissance et à l'âge adulte n'est en rien différent.
L'homme, par contre, doit se battre pour ses bonnes qualités, ainsi elles deviennent véritablement siennes.

[Méam Loez - Béréchit 1,31]

"Et D. créa les monstres marins, et toutes les créatures vivantes qui se meuvent dans la mer selon leur espèce" (Béréchit 1,21)

-> Dans la guémara (Baba Batra 5), Rabba bar bar 'Hana décrit qu'une telle créature fut tuée par un parasite qui pénétra par ses narines. Puisque tout élément mort est rejeté par la mer, 60 villes furent détruites par le refoulement de cet animal.

Une multitude de gens purent manger de sa chair, tandis que le reste fut salé et conservé. Du globe de l’œil, ils firent quantité d'huile.
Lorsque le sage revint un an plus tard, il constata que les arêtes du poisson avaient permis de reconstruire les 60 villes détruites par le corps de l'animal.

Un jour que Rabba bar bar 'Hana voyageait en mer, il vit quelque chose ressemblant à une île.
Sur cette dernière poussait même de l'herbe. Pensant qu'il s'agissait de la terre ferme, les passagers débarquèrent du bateau se promenèrent sur "l'île" et allumèrent un feu pour cuisiner.
Lorsque le "sol" devint chaud, "l'île" se mit à bouger, rejetant tout le monde à la mer.
Si le bateau n'avait pas été proche, ils se seraient tous noyés.

Cette "île" n'était autre qu'un immense poisson, camouflé par du sable.

[Méam Loez]

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+ Le Léviatan :

-> Nos Sages parlent également d'un grand poisson appelé : Léviatan, créé lui et sa femelle le 5e jour de la Création.

Sa demeure est au plus profond de l'océan, le monde reposant sur son dos. Il garde toujours la bouche ouverte, aspirant des poissons et les mangeant. Chaque jour un autre poisson immense s'approche de la bouche du Léviatan, heureux d'être sa nourriture.
Tous les 70 ans, le Léviatan remue ses nageoires et provoque des tremblements de terre.

Il n'est pas permis au Léviatan de s'accoupler avec sa congénère, sinon sa descendance nombreuse engloutirait le monde.
Hachem, par conséquent, a tué la femelle, l'a salée, et l'a réservée pour le grand festin des tsadikim dans le monde à venir.

Après le festin du Léviatan, les hommes cesseront de manger et de boire, puisque ce ne sont que de simples plaisirs physiques.
Dans le monde futur, ils n'auront plus qu'à accomplir la Torah et à se délecter de la Présence Divine, la seule véritable nourriture de l'âme.

Ce festin n'aura pas pour but de rassasier. Il ne le pourrait pas, car les délices du monde futur n'incluent pas la nourriture et les boissons, mais uniquement le plaisir extrême de sentir l'émanation de la Présence Divine.
Pour ce festin, D. lui-même a réservé la chair créée lors des 6 jours de la Création. C'est la forme la plus élevée des nourritures, très semblable à la manne qui était complètement absorbée par le corps.
Des aliments fins apportent sérénité à ceux qui les mangent : à plus forte raison le festin du Léviatan.

Quiconque mange une nourriture cashère, ne laisse point sortir de sa bouche les mensonges et la médisance et réprime les vœux inutiles, partagera le festin du Léviatan dans le monde à venir.

D. tua la femelle car sa chair salée est meilleure que celle du mâle.

[Méam Loez]

"Cette mitsva que Je vous ordonne ... n'est pas trop difficile pour toi, et elle n'est pas loin de toi : elle n'est pas dans le Ciel pour dire : qui montera pour nous la prendre au Ciel" (Nitsavim 30,11-12)

-> Le Ramban dit qu'il s'agit de la mitsva de la téchouva.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin enseigne :
- "elle n'est pas dans le Ciel" = bien que le pécheur ait commis une offense en haut dans le Ciel, et que par conséquent, selon la justice le repentir devrait être inutile, à moins qu'il ne monte au Ciel pour réparer ce qu'il a détérioré, malgré tout : "elle n'est pas dans le Ciel", et il n'est point besoin de monter au Ciel, le repentir en ce monde-ci suffit.

- "elle n'est pas au-delà de la mer" = tu n'as pas besoin de te repentir à l'endroit précis où le dommage a été commis.

- "car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire".

+ "Israël est plus aimé que les anges.
En effet, les juifs ont la possibilité de prier D. à tout instant, tandis que les anges ne le peuvent qu'une fois par jour.
Certains anges ne prient qu'une fois par semaine. D'autres prient une fois par mois, une fois par an, une fois tous les 7 ans ou tous les 50 ans qui représentent le cycle du jubilé.

Israël peut prononcer le nom Divin après 2 mots lorsque nous disons : "Ecoute Israël Hachem est notre D., Hachem est Un" (Shéma Israël Hachem Elokénou).
Tandis que les anges ne peuvent évoquer Son nom qu'après 3 mots lorsqu'ils disent : "Kadoch, Kadoch, Kadoch D. des légions célestes".

Les anges ne peuvent pas prier en haut tant qu'Israël n'a pas prié dans le monde du bas.
Certains anges ne peuvent louer Hachem qu'une seule fois.
[...]

Israël est supérieur aux anges ...
Notre place est si importante que nous devons pendre garde à ne pas violer les commandements de D."

[Méam Loez - Béréchit 1,8]

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+ "D. vit que tout ce qu'il avait fait, était très bien, et ce fut ... le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> La création de l'homme ce jour-là justifie cette expression (très bien - tov méod), puisque les lettres du mot : "très" (méod - מְאֹד) forment le mot : "Adam" (homme - אדם).

Cela nous indique la place essentielle de l'homme dans la Création.

[Ramban]

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+ "Le jour où Hachem fit une terre et un ciel" (Béréchit 2,4)

-> Dans le 1er verset de la Torah : "Au commencement, D. créa le ciel et la terre" : on a le ciel qui précède la terre.
Dans le présent verset, la terre est mentionnée avant le ciel.

De cela, nous apprenons que même un bon juif ne se compose que de chair et de sang, mais au regard de D., il est encore plus précieux que les anges.

[Lors de la création du ciel et de la terre, le ciel fut plus important, et donc mentionné en premier.]
Mais dès la création d'Adam, la terre devint plus importante [et donc mentionnée en premier].

La terre (lieu de résidence des être humains) est maintenant supérieure au ciel dans lequel les anges demeurent.

[le Ahavat Tsion - rapporté dans le Méam Loez - Béréchit 2,4]

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+ "Hachem façonna l'homme, poussière de la terre, insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint une âme vivante" (Béréchit 2,7)

-> La parole de D. créa l'univers, à l'exception de l'homme qu'Il créa de ses "mains".
[...]

Adam fut créé au lever du soleil le 6e jour selon le processus suivant :
- à la 1ere heure = la terre fut réunie ;
- à la 2e heure = elle fut pétrie [avec de l'eau] ;
- à la 3e heure = ses membres furent formés ;
- à la 4e heure = une âme lui fut insufflée ;
- à la 5e heure = il se tint debout sur ses pieds.

Hachem aurait pu réaliser tout cela en un instant, exactement comme pour la Création du monde. Mais Il désirait montrer aux anges qu'il accordait une importance extrême à l'homme.
Et D. prit donc son temps pour le créer.

[Yéfé Toar - rapporté dans le Méam Loez - Béréchit 2,7]

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-> Chaque fois qu'un homme observe une mitsva, il nourrit l'un de ses membres, ainsi qu'une partie du monde.
C'est la raison pour laquelle l'homme est semblable à un univers miniature, disposant en lui de tout ce qui existe dans le monde.

[Méam Loez - Béréchit 1,27]

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+ "D. dit : ‘Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance’ … c’est à l’image de D. qu’Il le créa" (Béréchit 1,26-27)

-> Rabbi Moché Cordovéro explique que le mot : image (tsélem – צלם) est dérivé du mot : ombre (tsél – צל).
Ainsi, dire que l’homme a été créé à "l’image de D." signifie que l’homme représente "l’ombre" d’Hachem projetée sur cette terre ; on comprend mieux alors le lien entre D. et l’homme.

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-> "Hachem dit : "Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance" (נַעֲשֶׂה אָדָם בְּצַלְמֵנוּ כִּדְמוּתֵנוּ - Béréchit 1,26).
Rachi commente : "Nous apprenons ici la modestie d'Hachem. L’homme étant à l’image des anges, ceux-ci auraient pu être jaloux. C’est pourquoi Il les a consultés"

-> Au moment où Hachem a voulu créer l’homme, les anges de Service, enseigne le midrach, se sont répartis en plusieurs groupes. Certains disaient qu’il ne fallait pas le créer et d’autres, qu’il fallait le créer.
Alors que les anges débattaient de la question, Hachem leur dit : "Pourquoi discutez-vous? L’homme a déjà été fait (Naassé Adam (נַעֲשֶׂה אָדָם) – forme passive)".
Les anges sont supérieurs aux hommes essentiellement en ce qu’ils partagent la même opinion étant donné qu’ils sont privés de Libre Arbitre. Les désaccords entre les hommes proviennent du Libre Arbitre.
Cependant, lorsque des différences d’opinion ont vu le jour entre les anges à propos de la création de l’homme, le Créateur leur a dit : "S’il en est ainsi, vous n’êtes pas supérieurs à l’homme! L’homme peut donc être créé!". "Pourquoi discutez-vous? Si vos opinions sont différentes, c’est que l’homme a déjà été fait".
[‘Hidouché haRim]

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+ A propos des anges il écrit :

"Un ange peut avoir une plus grande intelligence qu'un autre et reconnaît son Créateur à un degré plus élevé.

Certains anges ont des noms, pas spécifiques mais associés à leur mission.
Lorsqu'ils sont envoyés pour guérir un homme, ils se nomment Raphaël [signifiant "guérisseur de D."].
Si un ange est envoyé pour aider quelqu'un, son nom est Azriel [signifiant "aide de D."].
Il en va de même pour les autres missions.

L'ange Raphaël peut parcourir d'un coup d'aile le monde de part en part.
Pour cela, Gabriel a besoin de 2 coups d'aile, le prophète Elie de 4 et l'ange de la Mort de 8 ...

Les anges reconnaissent la gloire de D. selon le niveau de leur perception. Mais aucun, pas même le plus grand, ne peut saisir complètement l'essence infinie de D.

[Méam Loez Béréchit 1,14-19]

[tout élément de la Création a un ange qui lui est préposé, à l'exception des 4 espèces de Souccot et du peuple juif, qui sont directement sous la supervision de Hachem.]

"Si les anges ne prenaient pas une forme humaine, le monde ne pourrait supporter leur rayonnement.

Si c'est vrai pour les anges, cela l'est encore bien plus des mots inscrits dans la Torah, pour laquelle les cieux et la Terre furent créées.
Lors du don de la Torah au mont Sinaï, il était par conséquent nécessaire que ses secrets et l'insondable prennent l'apparence d'histoires.
Si la Torah avait été présentée sous sa forme spirituelle véritable, le monde n'aurait jamais pu la recevoir, elle serait restée inaccessible à l'entendement humain.
[...]

Il ne faut pas perdre de vue que les histoires [de la Torah] servent d'ornements voilant des mystères beaucoup plus profonds ...
Si la Torah avait été chronologique, les hommes auraient été capables d'effectuer toutes sortes de miracles, y compris la résurrection des morts.
L'ordre véritable de la Torah est par conséquent connu de D. seul."

[Méam Loez - Introduction Séfer Béréchit (tome n°1)]

"Celui qui a eu le mérite d'avoir une part dans la Torah, mérite d'avoir le monde entier à sa disposition, tandis que celui qui ne s'est pas impliqué dans la Torah n'est pas autorisé à jouir de ce monde, serait-ce uniquement pour y poser ses pieds, sauf s'il soutient ceux qui étudient la Torah."

[Ohr ha'Haïm haKadoch - Béréchit 1,1
en effet, Rachi rapporte que le monde a été créé pour la Torah et Israël]

-> "Heureux es-tu Israël" : après avoir énuméré toutes les bénédictions, Moché leur dit : "Que puis-je encore ajouter? En conclusion, tout vous appartient"
[Rachi - Vézot haBéra'ha 33,29]

-> Qu'est-ce qu'est-ce qu'un "plaisir authentique"?
"Se délecter de Hachem et jouir de la splendeur de la Présence Divine"
(Ramh'al - Messailat Yécharim)

=> D'après rabbi Yéhouda Leib 'Hasman (Ohr Yahel), il en résulte que toute jouissance peut s'évaluer selon une très longue échelle de délectation, dont le pied repose sur terre et dont la tête atteint les Cieux.

[A Shavouot, nous fêtons le fait de recevoir la Torah Divine, et à Sim'hat Torah nous célébrons tous les infinis, incomparables plaisirs qu'elle peut nous procurer!]

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-> "Un grand bonheur attend ceux qui chérissent Ta Torah"
[Téhilim 119,165 - shalom rav léoavé Toraté'ha]

"Ne laisse pas tes pensées être influencées par les thèses que soutiennent les sots des nations et bon nombre de rustres d'Israël, selon lesquelles Hachem décrète pour chaque homme, dès sa naissance, s'il sera un tsadik ou un racha.
Il n'en est rien : au contraire, chaque être humain peut devenir un tsadik comme Moché rabbénou, ou bien un racha comme Yéroboam."

[Rambam - Hilkhot Téchouva 5,2]

"Après nos intenses prières des Yamim Noraïm (Roch Hachana, Kippour), et après que le décret ait été scellé, nous nous réjouissons pendant les Yom Tov de Souccot jusqu'à Sim'hat Torah.
En effet, même si le décret [Divin] ne nous est pas favorable, il est toujours possible de l'inverser et de le changer en de bonnes choses, en des bénédictions, et ce par le pouvoir de la joie."

[le rabbi de Skulen - rabbi Eliézer Zouché Portugal]

La Présence Divine dans la Soucca

+ La Présence Divine dans la Soucca :

-> Il est écrit : "Son bras gauche soutient ma tête et sa droite me tient enlacée" (Chir haChirim 8,3).

Selon la michna Béroura (4,22), la droite représente la bonté/miséricorde, tandis que la gauche représente la rigueur/justice.

Ainsi selon le Zohar, les Yamim Noraïm (dont Kippour) sont symbolisés par la main gauche qui nous soutient la tête, tandis qu'à Souccot, Hachem nous enlace avec Sa main droite.

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-> La taille minimale d'une Soucca est de : "2 cloisons entières et la 3e d’une mesure d’un téfa’h (8 cm)" (guémara Soucca 4b)

Le Arizal explique que les 2 cloisons entières représentent les 2 "bras" d'Hachem qui nous enlacent, et la 3e cloison (même d'une longueur de 1 téfa'h) représente la main sous notre tête, à la manière dont l'on berce un bébé.
[ainsi, dans la Soucca, on est d'une certaine façon bercé dans les bras de papa Hachem!

D'autres rapportent le Arizal différemment : les 2 cloisons représentent la partie supérieure et inférieure du bras (le bras et l’avant-bras), et la 3e cloison (même d'un téfa'h) représente la main.
Ainsi dans la Soucca, papa Hachem nous enlace d'une main entière.

-> On peut citer les paroles du Arizal (Chaar Hakavanot – Drouché ‘Hag HaSouccot, 4) :
"La forme de la Soucca fait allusion à une étreinte d’amour que D. nous fait ...
Ainsi, en accomplissant la mitsva de la Soucca, chaque cœur juif pourra ressentir avec émerveillement cette proximité très particulière avec D.
Ensuite après cet enlacement entre Hachem et nous, viendra le baiser pour clôturer le tout ce qui se symbolisera par Sim’hat Torah."

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-> "Lorsqu’une personne s’assoit à " émouna ("tsila dimEménouta" = la Soucca), la Présence Divine déploie Ses ailes sur elle par le haut, et Avraham, 5 autres invités, ainsi que le roi David, viennent y établir leur résidence."

[Zohar – Emor 103b]

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-> Le rav Karelenstein écrit que le fait que la Présence Divine soit présente dans la Soucca se retrouve dans la loi juive.

La guémara (Soucca 5a) rapporte que la Présence Divine ne vient pas en dessous de 10 téfa'him.
Le rav Karelenstein cite un A'haronim expliquant que c'est pour cette raison qu'une Soucca doit faire au moins 10 téfa'him de hauteur.

-> Le Eliyahou rabba (486,4) nous enseigne qu'il faut être très vigilant à ne pas se mettre en colère dans une Soucca, car il faut s'y comporter comme si l'on était dans le palais du Roi (la Présence Divine venant y résider pendant la fête!).

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-> La valeur numérique du mot Soucca (סוכה) est égale à 91, comme la somme du nom de D. tel qu’on l’écrit (יהוה) et tel qu’on le prononce (אדני).

Nos Sages font remarquer que cela va au-delà d'un simple total, puisque :
- le Nom Divin Adnout (אדני) a une valeur de 65, comme les 2 lettres de l'extérieur du mot : סה ;
- le Nom Divin Havaya (יהוה) a une valeur de 26, comme les 2 lettres de l'intérieur : וכ

=> Cela met en avant la présence totale de Hachem dans la Soucca.

-> En se basant sur cela, le Chem Michmouël (Souccot 5674) écrit :
"Il se trouve que la Souca nous entoure des Noms Saints (de D.), et c'est pour cela que les forces du mal n'ont pas la capacité de porter atteinte à l'homme."

[la Soucca bénéficie d'une telle Présence Divine, qu'elle nous sert de protection contre toute mauvaise force spirituelle!]

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-> Pourquoi est-ce que les Ouchpizin viennent particulièrement à Souccot, et non pas à Pessa'h ou à Shavouot?

Le Nétsiv haShalom donne la réponse suivante :
Les âmes des Ouchpizin se trouvent dans les mondes supérieurs dans les plus hauts niveaux de kédoucha.
Ces âmes si élevées ne "veulent pas" descendre dans ce monde.
Cependant, l'air de la Soucca contient la Présence Divine. C'est la seule place dans le monde matériel où les Ouchpizin peuvent, dans un sens, se sentir chez eux.

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-> Selon l'avis de Rabbi El’azar (guémara Soucca 11b), les Souccot font références aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient notre peuple dans le désert.

Le Maharal (Nétsa’h Israël 54) enseigne que les Nuées de Gloire sont synonymes de la Présence Divine, l’aspect de Hachem qui réside en nous.

Le Nétsiv haShalom enseigne que les Nuées représentent le plus haut niveau de la Présence Divine dans le monde matériel.
Dans le désert, les Bné Israël ressentait la Présence Divine, ils vivaient entourés par les Nuées de Gloire.
Or, chaque année à Souccot, nous avons la chance de revivre à nouveau cette expérience.
En effet, lorsque nous célébrons un Yom Tov, ce n'est pas simplement un souvenir du passé, mais il s'agit plutôt de revivre à l'identique avec la même intensité spirituelle ce qui s'est passé initialement.

Ainsi, à Souccot nous avons l'occasion de nous reconnecter avec cette réalité : la Présence Divine est avec nous dans ce monde.

-> "A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d’une manière identique à celle présente à l’origine, où moment où le miracle s’est produit."
[le Kédouchat Lévi – Kédouchat Pourim]

[b'h, voir également pourquoi l'on ne commémore pas le puits de Myriam ou la manne du désert : https://todahm.com/2018/10/10/souccot ]

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-> Le Nétsiv haShalom enseigne également :
Les Ouchpizin sont les premières personnes qui ont permis de lier la Présence Divine avec ce monde.
Avant elle, tout semblait vide, et ils sont venus enseigner au monde la émouna, ce qui permet de développer une connexion avec Hachem à chaque instant dans la matérialité de ce monde.

=> Ils correspondent à la précieuse cour toujours en contact avec le Roi des rois (ses plus proches serviteurs), et leur Présence dans la Soucca atteste donc que le Roi est également là (puisque ne se déplaçant pas sans Sa cour!).
De plus, les Ouchpizin viennent aider chaque juif à développer et renforcer sa relation d'émouna avec Hachem.
[le Zohar appelant la Soucca : "l’ombre de la émouna" (tsila dimEménouta) ]

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-> La Présence Divine se retrouve dans d'autres éléments clés de Souccot.

Tossefot (guémara Soucca 50b) écrit que la "sim'hat beit hachoéva", signifiant littéralement : "réjouissance du lieu du puisage [liée à la libation d'eau - nissoukh hamayim]", est appelée ainsi car on y "puisait" du roua'h hakodech (inspiration Divine).

[ => Etant tellement présent, on pouvait atteindre la Présence Divine à Sim'ha beit haChoéva!]

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-> Cela explique le lien entre Souccot (zman sim'haténou) et la joie (sim'ha).

La guémara (Shabbath 30a) affirme que la Présence Divine ne peut pas résider s'il n'y a pas de la joie.

Il en découle qu'à Souccot nous devons tout faire pour être constamment dans la joie, car cela entretient une sublime dynamique : puisque je suis dans la joie alors je mérite que Hachem réside avec moi, et puisque Hachem est avec moi alors naturellement cela me procure une joie énorme, ...

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-> "Tu te réjouiras en présence de Hachem (לִפְנֵי יְהוָה), ton D." (Réé 16,11)
-> "Tu le consommeras là, en présence de Hachem (לִפְנֵי יְהוָה), ton Dieu, et tu te réjouiras" (Réé 14,26)

Le rav Soloveitchik fait remarquer que dans le livre de Dévarim, pratiquement à chaque fois que le terme : "joie" (sim'ha) est mentionné, nous y trouvons : lifé Hachem (לִפְנֵי יְהוָה).

=> Puisqu'à Souccot nous bénéficions dans la Soucca d'une Présence Divine très forte (lifné Hachem), alors il en découle que c'est un moment propice à ressentir un niveau plus élevé de joie.
[nous devons être vigilant à alimenter ce sentiment de proximité avec Hachem]

-> Au sujet de Souccot, le rav Soloveitchik enseigne :
"Qu'est-ce qui motivé une telle célébration?
Il n'y avait pas de vin, ni de viande à la "sim'hat beit hachoéva", mais que de l'eau.

La joie était une expression de la joie d'être : "en présence de Hachem" (lifné Hachem).
Lorsqu'un juif est face à Hachem, il lui importe peu que l'année a été bonne ou mauvaise, qu'il soit riche ou pauvre, qu'il aille bien ou qu'il souffre.
Si quelqu'un est "en présence de Hachem", alors il y a la joie!

La joie est le fait de se réjouir à l'ombre de la Présence Divine, symbolisée par le sechakh (le toit) de la Soucca, et les circonstances individuelles n'affectent pas cette joie.

Il peut pleuvoir ou bien faire beau, on peut être en bonne santé ou bien souffrir physiquement, lorsque l'on se trouve face à Hachem (lifné Hachem), alors il n'y a que de la pure jubilation."

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+ "Au jour de ses noces (yom 'hatounato), au jour de la joie de son cœur (yom sim'hat libo)" (Chir haChirim 3,11)

La michna à la fin de Taanit explique que :
- "le jour de ses noces" = cela fait référence au don de la Torah ;
- et "le jour de la joie de son cœur" = cela fait allusion à la construction du Temple.

=> Il semble que la construction du Temple soit d'un niveau supérieur au don de la Torah.

-> Le Nétivot Shalom explique que la construction du Temple représente la joie ultime, car cela représente la proximité ultime de Hachem avec les juifs.
Hachem voulait un lieu dans ce monde matériel où l'on pourrait ressentir une proximité énorme avec Lui, et cette proximité amène forcément à de la grande joie!

Le Nétivot Shalom enseigne que Souccot est le moment de l'année où dans notre vie nous pouvons atteindre une proximité énorme avec Hachem (dans la Soucca), d'une façon similaire à celle du Temple, et cela nous amène une joie énorme!

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-> "Sa Soucca est à Shalem et Sa demeure dans Tsion" ( Téhilim 76,3 - וַיְהִי בְשָׁלֵם סוּכּוֹ וּמְעוֹנָתוֹ בְצִיּוֹן).

Le Gaon de Vilna tire du lien entre Soucca et Tsion, qu'il y a 2 mitsvot que l'on réalise de tout son corps : vivre en terre d'Israël (tsion) et résider dans la Soucca.

Le Targoum traduit ce verset en substituant : "Sa Soucca" (סוּכּוֹ) par : Son Temple (beit mikdachi), et "Shalem" par "Yérouchalayim".

=> Il y a un lien très fort entre le Temple et la Soucca

[en effet, Hachem est si présent dans une Soucca, que cela est comparable à Sa présence dans le Temple.
Comment ne pas en être fou de joie!]

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[chaque fête à son élément qui le représente (Shofar, matsa, ...), et à Souccot c'est la mitsva d'être constamment particulièrement joyeux.

=> On comprend mieux cette nécessité à Souccot, du fait même que la Présence Divine est très présente parmi nous!

Comme le dit le rav Soloveitchik : "Si quelqu'un est "en présence de Hachem" (lifné Hachem), alors il y a de la joie!"

(et selon le Nétivot Shalom, notre proximité avec Hachem dans la Soucca est similaire à celle dans le Temple, lieu de résidence accrue de la Présence Divine dans ce monde!)]