Aux délices de la Torah

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"Aharon [le Cohen Gadol] mettra sur les 2 boucs des [tirages au] sort : un sort pour Hachem, et un sort pour Azazel" (A'haré Mot 16,8)

-> A Yom Kippour, afin de s’assurer que le yétser ara n’interviendra pas, Hachem nous demande d’apporter un bouc à l’Azazel (une sorte de pot-de-vin), et ce pour corrompre le Satan afin qu’il nous laisse seul renforcer nos liens avec D."
[Ramak - dans son commentaire sur : "A La'hma Anya"]

-> Rachi décrit :
Aharon met 2 plaquettes dans une boîte.
Sur la 1ere est écrite : "l'Hachem" (pour Hachem) et sur l'autre : "la'Azazel" (pour Azazel).
Aharon qui se tient entre les 2 boucs, plonge ses 2 mains dans la boîte et en retire les plaquettes.
Il place celle qui se trouve dans sa main droite sur la tête de l'animal situé à sa droite, et celle qui se trouve dans sa main gauche, sur l'autre bouc.

-> Selon la guémara (Chvouot 13b), les 2 boucs doivent avoir le même aspect, le même poids et la même valeur.

-> La guémara (Yoma 41b) explique que pour éviter de les confondre, le Cohen Gadol attache une langue de laine rouge sur la tête du bouc pour Azazel, et un autre autour du cou du bouc pour Hachem.
Lorsque le bouc pour Azazel était précipité du haut de la falaise, la laine rouge blanchissait, signe que les fautes d'Israël avaient été pardonnées.

-> Selon Rachi, le mot Azazel est composé de : az (fort - עז) et él (puissant - אל).
Il s'agit d'un rocher haut et escarpé.

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-> Observons les lettres suivantes du mots : Azazel (עֲזָאזֵל) :
- le ע est suivi du : פ
- le ז est suivi du : ח
- le א est suivi du : ב
- le ז est suivi du : ח
- le ל est suivi du : מ

=> Ces 5 lettres : פ-ח-ב-ח-מ ont une guématria de : 138, qui est la même que : 'hamets (חמץ).

Le bouc pour Azazel est envoyé dans le désert (midbar - מדבר), et les lettres suivantes de ce mot sont : נ-ה-ג-ש; dont la valeur est de : 358, la même que le mot : na'hach (le serpent - נחש).

=> Quel est le lien entre : le 'hamets, l'Azazel, le na'hach, et le midbar?

La différence entre חמץ ('hamets) et מצה (matsa), se trouve entre la lettre ח et ה (les autres étant identiques).
La guématria du ח est de 8, celle du ה est de 5. La différence entre ces 2 lettres est de : 3.

Les 3 de plus que possède le 'hamets sont : "la jalousie, la concupiscence et les honneurs qui excluent l’homme du monde" (Pirké Avot 4,21 - Rabbi El’azar haKappar), et nous devons tout faire pour nous en débarrasser.
En effet, de même que nous ne devons pas posséder une miette de 'hamets, de même nous ne devons pas laisser se développer en nous ces 3 traits, même un tout petit peu, car ils sont très nuisibles.

On a vu que :
Azazel -> 'hamets
midbar -> na'hach (le serpent, qui symbolise la tentation au mal, le yétser ara)

=> Ainsi, il convient d'envoyer le bouc à l'Azazel (rocher élevé) dans le désert, un lieu faisant allusion au yétser ara que nous détruisons/tuons [à l'image du 'hamets à Pessa'h].

['Hatam Sofer]

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-> Les mots : חמץ et מצה sont pratiquement identiques, à l'exception des lettres : ח et ה.
La différence entre ces 2 lettres est un tout petit trait, à l'image de la différence entre le 'hamets et la matsa qui se joue à quelques instants de trop où la pâte a pu lever.

Nous utilisons la même farine et la même eau pour les 2, la différente se joue ensuite lorsque le levain va se développer.

=> La levée du levain symbolise l'orgueil (Je sais mieux que Hachem!), et lorsque l'on élimine le 'hamets à Pessa'h, on doit également retirer l'orgueil qui est en nous.

['Hida]

[A l'origine, les boucs sont exactement identique (même aspect, même poids, même valeur), mais ensuite l'un d'eux va suivre le chemin qui mène vers les hauteurs (Azazel = un rocher élevé et escarpé), matérialisant son orgueil débordante.
La finalité est que la chute sera d'autant plus haute, plus terrible.
A l'inverse, l'autre bouc, sacrifie sa volonté pour celle de Hachem, et méritera de vivre!

Selon le rabbi Yaakov Schechter, le Cohen Gadol envoyait dans le désert le bouc (sé'ir) laAzazel, pour servir de réparation à la faute d'Adam.
En effet, Adam savait que l'unique chose que Hachem attendait de lui était de ne pas manger du fruit de l'arbre de la Connaissance (ets hadaat). Cependant, il n'a pas suivi la volonté de D.
Cette faute a pour origine l'orgueil.

Azazel -> 'hamets = ce bouc représentant l'orgueil, le fait de se croire supérieur à tout même Hachem (az él - Je suis fort et puissant!) ;

midbar -> le serpent (na'hach) = le désert qui symbolise les tentations de fauter du serpent, qu'on envoie à la mort, puisque seul la volonté de D. nous intéresse!
On fait croire à notre yétser ara qu'on lui donne au moins aussi bien (voir mieux : un beau rocher élevé!) qu'à notre yétser atov, mais en réalité ce pot-de-vin l'est uniquement pour l'envoyer à la mort, et ce afin qu'il nous laisse tranquille! ]

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-> Le Méam Loez (v.16,21-22) enseigne :
Hachem a distribué le monde à 70 anges, nommés chacun responsable d'une nation.
Le procureur général, responsable d'eux tous est : Samaël.
Le jour du jugement est Roch Hachana. Ce jour-là, des décrets sont scellés contre toutes les nations : la vie ou la mort de chacun est décidée.
Par contre, le jugement des juifs est différé à Yom Kippour.

L'ami du roi est Israël. Lorsque les juifs ont fauté toute l'année, Hachem leur inflige des malheurs, des maladies et autres tourments, et compte cela comme une "amende" réparant leurs fautes.
Au jour du jugement, Hachem élabore un plan pour empêcher le procureur de dénoncer les juifs. Il envoie à chacun de Ses anges responsables une prime mais ne donne pas au Satan sa part ce jour-là. Il attend Yom Kippour.

Quand arrive Yom Kippour, Hachem remet sa part à Samaël sous la forme d'un bouc envoyé à Azazel. Les juifs l'expédient dans le désert, un lieu de démons (chédim) où règne Samaël.
En conséquence, à Yom Kippour, Samaël ne peut dénoncer les juifs et doit se comporter comme s'il était leur ami.

Samaël prend donc la défense des juifs :
"Maître du monde! Tu possèdes une nation qui ressemble aux anges!
Comme les anges marchent pieds nus, ils sont pieds nus eux aussi aujourd'hui [Yom Kippour]. [interdiction de porter des chaussures en cuir]
Comme les anges ne mangent ni ne boivent, ils ne mangent et ne boivent pas aujourd'hui.
Comme les anges sont debout et non assis, Israël est debout aujourd'hui toute la journée.
De même que la paix règne parmi les anges, la paix règne parmi les juifs. Il n'y a chez eux ni querelle ni dispute.
Comme les anges sont purs de tout péché, Israël est pur de tout péché."

Lorsque Hachem entend le procureur louer Israël, Il approuve ses paroles et pardonne les fautes des juifs.
Le verset suivant y fait allusion : "Ce jour-là, Essav retourna vers Séïr" (Béréchit 33,16).
Essav désigne l'ange Samaël et Séïr (bouc en hébreu) représente le bouc envoyé à Azazel.
Lorsque Essav (Samaël) voit le bouc envoyé dans le désert, il l'y rejoint et ne dénonce plus Israël.
[...]

Le bouc désigné pour Hachem est égorgé et son sang est aspergé dans le Saint des saints.
De même, la place des descendants de Yaakov leur est réservée dans le sanctuaire du monde futur. Ils y goûteront l'éclat de la Présence Divine.

Le bouc pour Azazel fait allusion à Essav. Comme ce bouc est envoyé dans le désert et projeté d'une montagne pour être démembré, Essav sera effacé du monde.
Il tombera de sa grandeur, comme il est écrit : "Il ne restera rien de la maison d'Essav, car D. a parlé" (Ovadia 1,18).
Essav ne bénéficiera d'aucune place au monde futur.

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-> "Aharon tirera au sort pour les deux boucs, un lot sera pour Hachem et un lot pour Azazel" (A'haré Mot 16,8)

=> Pourquoi l'expiation de Kippour devait-elle se réaliser par des offrandes que l'on aura tiré au sort?

En fait, les gens pensent souvent que quand on effectue un tirage au sort, le résultat est le fruit du hasard. Le sort est un moyen de déterminer qui aura quoi de façon fortuite.
La Torah veut nous enseigner, par le fait qu'elle demande de tirer au sort les boucs, que même ce qui peut nous paraître hasardeux, comme le tirage au sort, est uniquement l'expression de la Providence Divine.
Par cela, on se pénétrera de la conscience et de la foi capitale pour un juif, que le hasard n'existe pas, mais que tout vient d'Hachem et émane de Sa Volonté.
Or, toutes les fautes proviennent d'une foi imparfaite. Ainsi, c'est en renforçant notre foi et notre conscience que tout vient d'Hachem, que l'origine de toutes les fautes sera éliminée. L'expiation des fautes pourra alors intervenir.

[rabbi Nathan de Breslev - Likouté Halakhot]

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-> Rav Saadia Gaon explique la raison pour laquelle D. ordonne de tirer au sort lequel des 2 boucs sera choisi pour Hachem et lequel sera envoyé dans le désert :
Hachem désire par cela nous enseigner un grand principe d’émouna dans tous les évènements de l’existence : tout provient du Ciel, et même le choix du bouc qui est destiné à être envoyé à Azazel, cela aussi c’est Hachem qui l’a décrété, et cela aussi est dans les mains de la Providence qui régit le destin de Ses créatures dans les moindres détails.
C’est pour cela que le ‘choix’ du bouc pour Azazel est effectué par un tirage au sort, afin qu’aucune intervention humaine n’y soit mêlée et qu’il soit clairement établi que sa désignation est le fait d’un décret Divin supérieur.
Partant de là, l’homme en tirera une leçon pour toute son existence.

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+ Un leçon d'éducation aux parents :

-> Rabbi Moché Mordé'haï Epstein enseigne :
"Quand tous les juifs venaient au Temple à Yom Kippour pour accepter le joug du Royaume des Cieux pour eux et leurs enfants, on leur enseignait en cette occasion un chapitre de l’éducation des enfants d’Israël.
Deux boucs se tenaient l’un à côté de l’autre dans la Tente d’Assignation, tout à fait semblables par leur prix, leur aspect, leur couleur et leur taille. Mais l’un est le lot de Hachem, c’est pourquoi on le fait entrer dans le Saint des Saints, l’endroit le plus sacré, alors que l’autre est le lot d’Azazel, on l’emmène dans un pays désolé et désertique, pour qu’il se rompe les os.
Deux amis qui se ressemblent, et qui ont un destin tellement différent!

Cela nous enseigne que si seulement nous faisons de l’enfant un lot pour Hachem, que nous l’installons pour étudier la Torah dans le Saint des Saints du Beit HaMidrach, alors il sera saint pour Hachem.
Mais si ce n’est pas cela son destin, alors il deviendra un lot pour Azazel. Tout dépend du début de l’éducation.
Et bien qu’il soit possible que l’inclinaison ou la déviation soient très légères, on en voit les résultats dans tout le déroulement de la vie, qui séparera les deux amis semblables."

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-> Il est écrit dans notre paracha (A'haré Mot) à propos du service de Yom Kippour : "De la part de la Communauté des Bné Israël, II (Aharon) prendra 2 boucs pour l’expiation ... Et II prendra les 2 boucs et les présentera devant Hachem, à l’entrée de la Tente d’assignation. Aaron tirera au sort pour les deux boucs : un sera pour Hachem, et un pour Azazel. Aharon devra offrir le bouc que le sort aura désigné pour Hachem, et le traiter comme expiatoire ; et le bouc que le sort aura désigné pour Azazel (le bouc émissaire) devra être placé, vivant, devant Hachem, pour servir à l’expiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert (précipité du sommet d’une montagne abrupte – Rachi)" (A'haré Mot 16,5-10).

=> Il ressort de ce texte que les 2 boucs avaient comme finalité commune l’expiation des fautes du peuple juif. Toutefois, un immense abîme séparait ces deux boucs : le premier, que le sort désignait pour Hachem, était offert par le Cohen Gadol sur l’Autel, son sang aspergé dans le Saint des Saints (voir A'haré Mot 16,15). A contrario, le second, que le sort désignait pour Azazel, n’était pas offert dans le Temple, mais envoyé, via un émissaire, pour être précipité du sommet de la montagne (voir A'haré Mot 16,21).

-> Le Méchekh ‘Hokhma explique que les fautes commises vis-à-vis d’Hachem, réveillent la faute du Veau d’Or (délit permanent du peuple juif envers D.), tandis que les fautes entre l’homme et son prochain, réveillent la faute de la vente de Yossef par ses frères (délit permanent de l’homme envers son prochain).
Ainsi, explique-t-il, que D. a séparé les expiations du Peuple en 2 boucs, car le bouc pour Hachem avait pour finalité d’expier les fautes entre l’homme et son Créateur (d’où le caractère sacré de son rituel), alors que le bouc destiné à Azazel avait pour finalité d’expier les fautes commises entre l’homme et son prochain (d’où le caractère profane de son rituel).

Nous pouvons maintenant comprendre les enseignements de 2 michnayot se rapportant aux boucs d’expiation :
1°/ "Pour les fautes graves ou légères, volontaires ou inconscientes, connues et inconnues, positives et
négatives, celles punissables de retranchement et celles punissables de mort par le Beth Din, pour toutes ces fautes, le bouc émissaire (pour Azazel) apporte expiation" (michna Chevouot 1,6).
= cet enseignement laisse entendre que le bouc pour Azazel apporte l’expiation pour toutes les fautes et pas uniquement celles commises entre l’homme et son prochain, comme stipulé par le Méchekh ‘Hokhma. Ceci n’est en rien une contradiction, car, nous explique Rabbi ‘Haïm Vital ; l’orgueil, source de toutes les fautes commises envers autrui, est également la source des fautes commises envers Hachem [voir Chaaré Kédoucha 2,4].

2°/ "Les deux boucs du jour de Kippour, l’obligation de principe à leur sujet est qu’ils soient pareils par leur teinte, par leur taille, par leur valeur, et qu’ils soient achetés ensemble" (michna Yoma 1,6).
= Il ressort de cette Michna que les 2 boucs devaient être identiques, car au fond, il n’y a pas de différence entre les fautes commises envers Hachem (expiées par le bouc pour D.) et celles commises envers autrui (expiées par le bouc pour Azazel).
A ce propos, on peut remarquer [au nom du rav de Komarna - Zohar ‘Haï, Chemot], que la valeur numérique du Commandement d’aimer D. : "véAhavta ét Hachem Elokékha - וְאָ֣הַבְתָּ אֵת ה׳ אֱל־ֹהֶיךָ - Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5) est exactement égale à la valeur numérique (907) du Commandement d’amour de tout juif : "véAhavta léRéakha kamokha ani Hachem - וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָמּוֹך אֲנִי ה׳ - Tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem (Kédochim 19,18).
Ainsi, ne doit-on pas faire de différence entre l’amour d’Hachem, les Commandements envers Lui, et l’amour d’Israël, les Commandements envers autrui.
[b'h, d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - A'haré Mot 5782]

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-> Au moment où l’on sacrifiait le bouc destiné à Hachem, le 2e bouc était encore vivant (A'haré Mot 16,8), et il n’était ‘envoyé’ à Azazel qu’après l’achèvement de tout le service des Kétoret (les encens) dans le Saint des Saints, de l’aspersion du sang du taureau et du bouc.
Dès lors, il pouvait lui sembler que son sort était bien meilleur que celui de son compagnon qui avait été sacrifié, tandis que lui était demeuré en vie, la preuve est qu’on le faisait même sortir du Temple vivant!
Mais en réalité, que s’avérait-il finalement?
Son compagnon qu’il considérait comme si malchanceux avait mérité d’être sacrifié en l’honneur d’Hachem et son sang d’être introduit dans le Saint des Saints. Alors que lui, était envoyé à Azazel (il était alors jeté dans un précipice et tous ses membres se brisaient avant qu’il finisse par s’écraser au sol).

Cela constitue une parabole de ce qui se déroule dans le monde : tout ce qui semble mauvais à une personne ne l’est pas forcément et tout ce qui lui semble bien ne se révèle pas l’être réellement.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

"Car en ce jour, Il leur pardonnera" (A'haré Mot 16,30)

-> Selon Rabbi Yéhouda HaNassi, le jour de Yom Kippour expie les fautes de tous les hommes, autant ceux qui se repentent que ceux qui ne le font pas (guémara Yoma 85).

=> Comment comprendre que même sans repentir, il puisse y avoir une expiation?

Le jour de Kippour, Hachem enlève l'impact de la faute à tout juif, même à celui qui ne s'est pas repenti.
Certes, la faute n'est pardonnée qu’à celui qui se repent (annulation des punitions afférentes pour avoir fauté, voir transformation en mérites, s'il y a une téchouva par amour!), et celui qui ne s’est pas repenti ne sera pas expié.
Cependant, selon Rabbi Yéhouda Hanassi, on enlèvera malgré tout le poids et l’impact des fautes à tout juif.

En effet, quand quelqu’un veut se repentir, s’il a commis beaucoup de fautes, leur poids rendra difficile le repentir.
D'autant que la faute entraîne la faute.
C’est pourquoi, à Kippour, Hachem enlève le poids des fautes et brise le cercle vicieux de la faute à tout le monde pour que si au cours de l’année à venir un homme souhaite se repentir, il ne sera pas gêné par le poids des fautes de l’année passée.

Ainsi, Hachem allège chaque juif de la lourdeur des fautes pour faciliter le repentir futur. Mais en revanche, pour faire disparaître totalement la faute, seul la téchouva pourra permettre cela.

[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

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-> La guémara (Kétoubot 103b) rapporte qu'au cours de l'enterrement de Rabbi Yéhouda haNassi, une Voix Divine a proclamé : "Tout celui qui est présent à l'enterrement de Rabbi (Yéhouda haNassi) est destiné à la vie dans le monde à venir".

=> Pourquoi est-ce que nous ne trouvons pas un événement similaire chez d'autres grands tsadikim?

Le rav Its'hak El'hanan Spektor répond par la guémara (Yoma 85b) qui contient une dispute entre Rabbi (Yéhouda haNassi) et d'autres rabbanim sur le pardon des fautes à Kippour.
Les Sages maintiennent que Yom Kippour n'est efficace que s'il y a eu un processus de téchouva de la personne, tandis que Rabbi (Yéhouda haNassi) est d'avis que la sainteté propre à ce jour suffit à amener l'expiation et le pardon des fautes (vis-à-vis de D.).

Rachi ('Houkat 20,1) enseigne : "De même que les offrandes procurent l’expiation, de même la mort des tsadikim procure-t-elle l’expiation."
[c'est à l'image de Kippour : il faut apporter l'offrande = faire téchouva, et c'est alors que la mort du tsadik peut entraîner une expiation totale.]

=> Bien que la loi juive est décidée selon la majorité des Sages, par respect pour l'opinion de Rabbi (Yéhouda haNassi), sa mort a été traité selon son opinion personnelle, et c'est pourquoi tous ceux présents ont reçu une expiation totale par leur simple présence, même s'ils n'avaient pas fait téchouva.

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-> Yom Kippour opère une réparation des fautes commises devant Hachem.
Cependant pour celles où l'on a nuit à notre prochain, Hachem n'accorde pas un pardon automatique, et il est nécessaire d'aller voir autrui pour obtenir son pardon.

[Sifra - guémara Yoma 85b]

[Nos Sages disent qu'autrui c'est du feu.
En effet, D. est tellement rempli de miséricorde qu'il est très simple d'obtenir Son pardon (même pour nos fautes oubliées, inconscientes). Cependant avec autrui, c'est tellement plus compliqué (lorsqu'un humain est blessé, il est très difficile de le faire revenir à l'état initial!).]

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+ "Car en ce jour [de Kippour], Il vous accordera l'expiation pour vous purifier, de tous vos péchés devant D. vous vous purifierez" (A'haré Mot 16,30)

-> L'expression "devant D." indique qu'un repentir intérieur sincère est nécessaire, car les pensées du cœur de l'homme ne sont révélées à personne si ce n'est à D. Lui-même.
[Kli Yakar]

-> "devant D. vous vous purifierez" = le pécheur doit se repentir ; "pour vous purifier" = cela fait référence au fait que D. nous donne une purification complète et sans douleur.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chaar 4]

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-> "Si un homme faute et répète ce péché, il le considère comme permis" (guémara Yoma 86b)

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique qu'en répétant sa transgression, la perception de la gravité de son acte s'émousse et sa résistance pour ne pas le reproduire s'affaiblit.
Ainsi, un pécheur doit "purifier son cœur" afin de le ramener à un état où il considérera les actes interdits selon leur véritable gravité, comme il les considérait avant sa faute.

Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 1,4) transmet l'idée que lorsque des paroles de remontrance entrent dans notre cœur, le yétser ara incite à les oublier et à les rejeter.
Notre travail est de les entendre, d'éveiller son âme, et de les garder à l'esprit jusqu'à ce qu'elles passe de notre cœur à notre esprit.

=> Pour qu'une téchouva soit complète, il faut pleinement intérioriser la réprimande, au point qu'elle s'assimile totalement en nous.

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-> "Car en ce jour il vous sera pardonné pour vous purifier de tous vos péchés, devant Hachem vous vous purifierez (Kédochim 16,30)

Rabbi Akiva a dit : "Heureux êtes-vous, Israël, devant Qui vous purifiez-vous, et Qui vous purifie, votre Père des Cieux, ainsi qu’il est dit : "devant Hachem vous vous purifierez"." (michna à la fin de Yoma).

Le Ohel Yaakov enseigne :
Quand un médecin soigne un malade, il fait tout ce qui est nécessaire pour le guérir, sans prêter beaucoup d’attention à la souffrance du malade.
Mais si le médecin soigne son propre enfant, il cherche des moyens de diminuer autant que possible la souffrance engendrée par les soins médicaux.
Hachem, en tant que Père d’Israël, cherche également des moyens pour que le rachat des fautes ne s’accompagne pas d’épreuves trop dures, c’est pourquoi Il nous a donné un jour saint, Yom Kippour, où toutes les fautes sont pardonnées.
=> Etant donné que "Qui vous purifie, votre Père des Cieux", alors Il nous a donné un moyen de guérison facile.

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-> "Car en ce jour il vous sera pardonné"

Rabbi Schmelke de Nikolsbourg donne l’exemple suivant :
Un fils de roi s’était révolté contre son père, et l’un des officiers le dénonçait constamment.
Un jour, le dénonciateur sortit de la ville. Immédiatement, le fils courut chez son père et se mit à pleurer en affirmant qu’il regrettait ses fautes et voulait revenir à lui.
Le père eut tout de suite pitié de lui.
De même, le jour de Kippour, le Satan n’a pas le droit d’accuser, et quiconque le désire peut venir vers le roi.

"Il réside avec eux à l'intérieur de leurs impuretés" (A'haré Mot 16,16)

-> Dans la Torah, "leurs impuretés" s'écrit : "toum'otam" (טמאתם).
Les lettres qui sont à l’intérieur de ce mot sont les lettres : "מ-א-ת", qui constituent le mot : "אמת" (émét - la vérité).

Ainsi, quand le verset dit que Hachem se trouve à l’intérieur de leurs impuretés, cela fait allusion au mot "vérité".
Quand, au sein même de leurs impuretés et de leurs fautes, les juifs prennent conscience de la vérité, en admettant leurs fautes et en reconnaissant qu’ils se sont rabaissés et éloignés de D., alors Hachem voit leur honnêteté et par la force de cette vérité, Il réside parmi eux.

[Rabbi Yaakov 'Hizkia Greenwald - le Vayaguéd Yaakov]

 

"Hachem dit à Moché : Parle à Aharon, ton frère : qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire (aKodéch)" (A'haré Mot 16,2)

-> Kippour est le jour du repentir, durant lequel chaque juif regrette ses fautes et accepte de les supprimer.

Or, selon nos Sages : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

=> C'est ainsi qu'uniquement en ce jour de Kippour, il devient possible de pénétrer dans l'endroit le plus Kadoch (le Saint des Saints). En effet, cela symbolise le fait qu'en cet endroit d'une extrême sainteté le repentant peut s'y trouver, alors que le tsadik parfait ne peut pas accéder.

[Sfat Emet]

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-> Selon le midrach (sur v.16,17), lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, le roua'h aKodech résidait sur lui, et en conséquent il avait son visage illuminé comme une torche.
Le Sifté Cohen ajoute que c'était un moment spécial d'intimité entre le Maître et son serviteur.

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5), pendant le Service du Cohen Gadol à Yom Kippour, même les anges n'avaient pas le droit d'y entrer.
Le Rékanati explique que seulement le Cohen Gadol pouvait y entrer, car la bénédiction ne se trouve que dans l'intimité.

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-> "Avec ceci viendra Aharon dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

Le Gaon de Vilna cite le midrach (Vayikra rabba 21,7), qui enseigne que tous les Cohanim Guédolim n'auront la permission d'entrer dans le Saint des Saints (kodech kodachim) que le jour de Kippour, à l'exception de Aharon qui pouvait y entrer quand il le désirait durant toute l'année, et ce tant qu'il y réalisait le même service qu'à Yom Kippour.

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-> "Il ne viendra pas en tout temps dans le saint" (A'haré mot 16,2)

=> La Torah juxtapose la mort de Nadav et Avihou avec le thème de Kippour. Quel lien entre ces deux passages?

-> Nos Sages discutent pour savoir si le monde a été créé en Nissan ou en Tichri. Tossefot expliquent que les deux avis sont vrais. Hachem a eu le projet de la création en Tichri et la réalisation a eu lieu en Nissan.

Ainsi, de même que le 10 Tichri est un jour de pardon pour Israël, il aurait dû en être ainsi également pour le 10 Nissan. Ainsi, le 10 Nissan, tout comme le 10 Tichri, le Cohen Gadol aurait dû pénétrer dans le saint des saints pour obtenir auprès d'Hachem l'expiation des fautes. Mais après que Nadav et Avihou moururent le 1er Nissan, et nos Sages d'enseigner que la mort des Justes apporte l'expiation pour le peuple, aussi l'expiation de Nissan est obtenu par le mérite de Nadav et Avihou.
C'est leur mort qui apporte l'expiation de Nissan. Il est donc devenu inutile d'y réaliser un autre jour de Kippour. Et de ce fait, le Cohen Gadol ne peut plus entrer dans le saint des saints le 10 Nissan, comme le 10 Tichri. Car puisque cela n'est plus nécessaire, cela lui est donc devenu interdit, car il n'est pas autorisé d'entrer dans le saint des saints, sans nécessité.

Ainsi, le verset dit : "Après la mort des deux enfants d'Aharon", qui moururent en Nissan, apportant ainsi une expiation pour Israël. Aussi, le jour d'expiation prévu le 10 Nissan a donc été supprimé.
Dès lors, Hachem enjoint pour Aharon : "Il ne viendra pas à tout moment dans le saint". Tous les moments prévus pour cela étaient le 10 Tichri et le 10 Nissan. Mais à présent que les deux enfants d'Aharon moururent en Nissan, Aharon reçut l'interdiction d'entrer dans le saint des saints à tous ces moments. Seul le 10 Tichri fut conservé, et pas le 10 Nissan.
[rav Yonathan Eibschutz - Tiferet Yonathan]

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-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

[ b'h, issu de : Kippour - Un jour hors de ce monde : https://todahm.com/2020/10/11/kippour-un-jour-hors-de-ce-monde ]

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-> Le Arizal (séfer haguilgoulim chap.35) : "La meilleure partie de la néchama (âme) de Caïn se trouvait à l'intérieur d'Aharon".
Aharon était la réincarnation de la partie non-entachée par le mal de l'âme de Caïn.
Il est écrit : "Hachem dit à Moché : parle à Aharon ton frère, qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,2).
Pour quelle raison la Torah fait-elle usage des termes "ton frère"? Ne savons-nous pas qu'Aharon est le frère de Moché?
Le Mégalé Amoukot explique : Hachem avertit Moché par allusion de prévenir Aharon d'être vigilant lors de son service au Sanctuaire et de ne pas s'y présenter à tout instant au risque d'y contempler la Présence divine et d'être condamné à mort à son tour comme le fut Hével.

-> On peut ajouter que : "Moché était la réincarnation d'Hével" (Tikouné Zohar 69,100a).
Le Arizal explique que la réincarnation d'Hével en Moché avait pour but de réparer le dommage causé par Hével qui fut condamné à mort pour avoir contemplé la Chekhina lorsque Hachem fit descendre un feu pour accepter son sacrifice.
Ainsi, lorsque Hachem se dévoila à Moché à travers le feu du buisson ardent, il est écrit : "Moché cacha son visage car il craignait de regarder vers D." (Chémot 3,6) = Moché cacha son visage car il eut peur de contempler ce qu'il avait déjà vu autrefois, lors de sa réincarnation (guilgoul) précédente, tel un homme qui a honte de revivre la même situation inconvenante déjà vécue par le passé.

De même, Rabbénou Bé'hayé s'interroge sur le verset suivant: pourquoi est-il écrit : "Moché était berger" (Moché aya roé ét tson Yitro - Chémot 3,1). Pourquoi la Torah ne s'exprime-t-elle pas au présent au sujet de Moché : "Moché est berger"?
La Torah fait allusion au fait que Moché était déjà un berger durant sa vie antérieure, celle d'Hével, comme il est écrit : "Hével était berger" (vayéhi Hével roé tson - Béréchit 4,2).

-> Le Tsor ha'Haïm (Nasso) enseigne à ce sujet :
Ainsi, dans cette réincarnation, Aharon et Moché réussirent à entamer la réparation de l'âme de Caïn grâce à la solidarité extraordinaire dont ils firent preuve. En effet, Aharon ne fut à aucun moment jaloux de la grandeur de son frère cadet.
Au contraire, il s'en réjouit grandement, comme l'explique Rachi au sujet du verset : "Voici, il sort à ta rencontre, il te verra et se réjouira dans son cœur" (Chémot 4,14). Hachem dit à Moché : "Ne crois pas qu'il pourrait t'en vouloir si tu accèdes à la grandeur. Par ce mérite, Aharon héritera des ornements du pectoral qui seront placés sur son cœur. [guémara Shabbath 139a]
Aharon procéda à la réparation de l'attribut de rigueur qu'avait endommagé Caiïn et c'est le sens des paroles d'Hachem : "Si tu t'améliores, il te sera pardonné" (Béréchit 4,7) = en d'autres termes, si tu te renforces pour dominer ta jalousie contre Hével ton frère, tu pourras mériter de t'élever et d'accéder à la prêtrise.
Ainsi, après avoir procédé à la réparation de Cain, Aharon accéda au rang de Cohen Gadol.

Le Arizal (séfer haLikoutim - Haazinou) nous dévoile à quel point Adam Harichon fut affecté par la mort d'Hével. Il donna 70 années de sa vie au roi David qui sera sa réincarnation et qui déclarera : "Qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères de résider ensemble!" (Téhilim 133,1) car finalement, après plusieurs réincarnations, les deux frères réussirent à accomplir leur réparation et à s'unir dans la sainteté.

-> Le Ramban (Béréchit 12,6) explique que la tribu de Lévi provient de la néchama de Caïn et en faisant l'ablution des mains aux Cohanim, qui proviennent de l'âme d'Hével, ils se mettent ainsi à leur service dans la paix et c'est grâce à cela qu'ils peuvent bénir tout Israël dans la paix.

"Bien qu'il y ait de l'amour pour les nations, tous Tes saints sont dans Ta main. Ils sont rivés à Tes pas et soutiennent Ta parole" (Vézot haBéra'ha 33,3)

-> "Bien que chaque homme soit aimé de D. et créé à Son image, "Ses saints" les plus aimés de Lui sont les juifs.

Pourquoi sont-ils "dans Ta main"?
De même qu'un homme tient son argent dans sa main car il est attaché à lui, ainsi D. tient précisément Israël dans Sa main, pour ainsi dire.
[...]

Tous les peuples sont remis à la responsabilité des princes célestes tandis que seul le peuple juif est livré à la seule Providence de D."

[à chaque instant, les juifs sont dépendants directement des "mains" de Hachem ("dans Ta main"), tandis que les autres nations dépendent du mazal de leur ange attitré!
Combien cela doit nous remplir de joie d'être juif(ve)!]

[le Méam Loez]

"Ce fut là, dans le pays de Moav, que Moché le serviteur de D. mourut, selon la parole de D." (Vézot haBéra'ha 34,5)

-> Selon Rabbi Yéhouda : les 8 derniers versets de la Torah, depuis "Ce fut là, dans le pays de Moav, que Moché le serviteur de D. mourut ..." jusqu'à : "que Moché accomplit aux yeux de tout Israël" ont été écrits par Yéhochoua.
En effet, comment est-il possible que Moché écrive : "Moché mourut"?

-> Rabbi Chimon dit : Est-il possible que la Torah dise : "Prend ce Séfer Torah", alors qu'il lui manquait des lettres?
En réalité, jusqu'à "Moché mourut", Moché répétait les mots, puis écrivait sous la dictée de D.
Pour la suite (les 8 derniers versets), Moché a écrit sous la dictée de D. avec des larmes (à la place de l'encre).
Il était si peiné qu'il ne répétait pas les paroles de D., mais les écrivait en pleurant.

-> Ainsi, certains [de nos Sages] expliquent que Moché a écrit la Torah avec de l'encre, à l'exception des 8 derniers versets, qu'il a écrit avec des larmes qui disparaissaient, et c'est par la suite Yéhochoua qui a repassé une plume trempée dans l'encre sur les lettres (de larmes).

[le Méam Loez]

"[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" (Haazinou 32,43)

Ci-dessous, une partie du commentaire du Méam Loez sur ce verset :

-> Dans le midrach, nos Sages enseignent : Rabbi Méïr disait : "La terre d'Israël fait expiation pour quiconque y habite comme il est écrit : "Le peuple qui y habite voit sa faute levée" (Yéchayahou 33) ..."
Le verset : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" vient nous préciser que c'est D., Lui-même, qui pardonne les fautes des juifs habitant en terre sainte.

-> Rabbi Méïr disait : Quiconque habite en terre d'Israël, lit le Shéma matin et soir et parle hébreu a une place au monde futur", car la reconnaissance de l'unité de D. se réalise principalement en terre d'Israël.

Nos Sages ajoutent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel ..."
Adam a été formé à partir de la terre prise à l'endroit de l'autel car c'est là qu'il obtiendra l'expiation pour ses fautes.

Lorsque nos Sages disent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel", il s'agit du cas où un homme est mort avant d'avoir eu le temps de se repentir. Dans ce cas, la terre fait expiation pour lui comme s'il était enterré sous l'autel et comme si tous les sacrifices offerts venaient expier ses fautes.

-> Nos Sages disent : "Quiconque parcourt 4 coudées en terre d'Israël, toutes ses fautes lui seront pardonnées" ...

-> Rabbi Yéhouda dit : "Heureux le sort de l'home qui a mérité de s'installer en terre sainte de son vivant! Quiconque a mérité de s'attacher à la terre d'Israël ici-bas méritera de s'attacher la terre d'Israël d'En-Haut après sa mort."

De quiconque n'a pas eu ce mérite mais a été amené en terre sainte après sa mort pour y être enterré ... l'âme de l'homme mort en diaspora le quitte dans le domaine des non-juifs alors que son corps entre dans le domaine de la terre d'Israël. C'est comme s'il profanait les choses saintes et sanctifiait les choses profanes.

-> "Quiconque a mérité que son âme le quitte en terre d'Israël, ses fautes lui sont pardonnées et il mérite de s'attacher à la Présence Divine, comme il est écrit : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple"
Si de plus, il a acquis des mérites pendant sa vie, l'esprit saint reposera sur lui."

-> Le Sifri rapporte que si un juif est assassiné par un non-juif, cela expie ses fautes au monde futur.

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"La terre expiera pour son peuple" (Haazinou 32,43)

-> Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël apporte l'expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l'expliquer d'un point de vue moral.
"La terre" symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d'humilité et de modestie apporte l'expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l'expiation à celui qui l'apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l'homme, c'est l'homme qui aura son cœur brisé par l'humilité et la conscience de ses défauts, c'est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d'Hachem, qui lui apportera l'expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : "Le meilleur sacrifice pour Hachem, c'est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas".
[rabbi Avraham de Slonim - le Yessod véChorech haAvoda]

"Je fais mourir et Je donne la vie" (Haazinou 32,39)

-> "Les hommes qui naissent sont voués à la mort, et les morts sont voués à la résurrection"
[Rabbi El'azar Hakappar]

La résurrection doit nécessairement être précédée de la mort.
Pour la génération qui vivra à l'époque de la résurrection (suite à la venue du machia’h), la séparation de l'âme de leur corps se fera sans aucune souffrance. De plus, cette génération mourra pour un instant seulement : elle ressuscitera immédiatement après la mort.

"Je fais mourir et Je donne la vie" = cela veut donc dire que Hachem opérera ces 2 actes radicalement opposés en un seul.

[compilation personnelle du Méam Loez sur ce verset]

"D. traitera [ces peuples] comme Il a traité les rois amoréens Si'hone et Og. Il les a anéantis, eux et leur pays.
Lorsque D. livrera [ces peuples] en votre pouvoir, vous leur ferez tout ce qui est requis par ce commandement que je vous ai prescrit" (Vayélé'h 31,4-5)

-> "Il les a anéantis" = cela fait allusion aux "représentants célestes" des nations de Si'hone et Og
"D. les livrera en votre pouvoir" = cela rappelle la façon dont D. a livré les gardiens célestes de Si'hone et Og à Moché.

=> Littéralement, le verset dit : "vous leur ferez COMME tout ce qui est requis" = vous les frapperez "pour la forme", vous ferez seulement semblant d'accomplir le commandement de détruire toute la population car D. a déjà anéanti leurs princes en Haut.

[Méam Loez]

[il en est de même dans notre vie quotidienne. Par exemple, nous devons faire un effort nécessaire (le semblant) pour obtenir notre parnassa, mais nous devons avoir à l'esprit qu'en réalité cela provient grâce à Hachem.]

"Lorsque Moché eut fini d'écrire les paroles de cette Torah dans un livre" (Vayélé'h 31,24)

-> Lorsque Moché a terminé d'écrire le livre de la Torah au jour de sa mort, l'ange Gabriel est descendu du Ciel, il a pris le Séfer Torah et l'a emmené au Ciel pour proclamer la grandeur de Moché notre Maître.
Les tsadikim au Ciel lisent dans ce Séfer Torah le Shabbath, les fêtes et les lundis et jeudis.

[rabbi Raphaël Moché Elbaz - dans son Eden miKédem]

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-> Moché a écrit le Livre de la Torah (Séfer Torah) du début à la fin afin que les juifs le voient et reconnaissent que D. l'a écrite toute entière, comme les commandements inscrits par miracle sur les Tables de la Loi (Lou'hot).
Moché a ordonné de déposer le Séfer Torah sur le côté de l'Arche pour enseigner aux générations futures qu'il vaut autant que les Lou'hot ; tous 2 renferment les paroles du D. vivant.
[Méam Loez - Vayélé'h 31,24]