Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quand Moché demanda à Hachem de pardonner la faute du Veau d’or, sinon, qu’Il efface son nom de la Torah, Hachem répondit : "Celui qui a fauté envers Moi, Je l’effacerai de Mon livre" (Ki Tissa 32,33).

En plus du sens simple, ce verset fait allusion que "celui qui a fauté", c'est-à-dire celui qui reconnaît sa faute et avoue son péché, alors : "Je l’effacerai de mon livre" = J’effacerai sa faute de Mon livre, où sont inscrites toutes les actions.

[le Divré Méïr]

[toute chose que nous accomplissons au cours de notre vie est consignée dans un livre. Ainsi, en faisant téchouva, nous nous permettons d'en retirer ce que nous avons fait de mal, pour n'y laisser que nos bonnes actions!]

+ "A l'époque dans les petits villages de la diaspora, les gens vivaient dans une immense pauvreté.
Ainsi, ils s'habituaient à ne pas obtenir ce qu'ils désiraient ...
Mais aujourd'hui, l'enfant est habitué depuis son plus jeune âge à recevoir de ses parents tout ce qu'il désire ...
On habille ainsi les enfants presque comme des princes, avec de nouveaux vêtements très régulièrement.
[...]

Puis lorsqu'un enfant a grandi ainsi, s'habituant à tout recevoir et à voir ses désirs satisfaits dans l'immédiat, quand il devient adulte et que tout ne se passe pas comme il le voudrait, cela l'irrite et il s'enfonce dans l’amertume et la dépression.

En effet, les parents peuvent lui fournir la nourriture et les vêtements, mais l'honneur, par exemple, ils ne peuvent pas le lui procurer.
Ainsi quand il n'est pas valorisé à l'école, que d'autres élèves réussissent mieux que lui ou se montrent dotés de meilleures capacités, la jalousie le dévore et la recherche de la considération ne lui laisse aucun répit, car il a été habitué à recevoir tout ce qu'il souhaite!
Mais les parents ne peuvent lui fournir l'honneur auquel il aspire, et ceci entraîne crises, nervosité, déprime et abattement.

Cela n'aurait pas été le cas s'il avait été habitué depuis son enfance à ne pas recevoir tout ce qui le tente, car alors les circonstances de la vie ne l'auraient pas amené à la contrariété et à l'amertume.
Et plus encore, ceux qui ont pris l'habitude de vivre dans la pauvreté et la misère retirent de la joie du moindre avantage inhabituel que la vie leur offre.
Ainsi, ils sont toujours heureux, puisque tout ce qu'ils reçoivent les réjouit."

[le Steïpler - rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

+ Akédat Its'hak = Penser aux pauvres, même au comble de notre joie :

-> Selon le Méam Loez (Vayéra 22,1), une des raisons de l'énorme épreuve d'Avraham de la Akédat Its'hak est la suivante :

A la naissance d'Its'hak, Avraham fit un grand festin et invita 32 rois.
Au cours de ce festin, le Satan vint devant Hachem et accusa Avraham en disant : "Maître de l'univers, Tu as donné à Avraham un fils alors qu'il était âgé de 100 ans. Il a dressé un immense banquet, mais ne t'a pas même offert un pigeon (en sacrifice). J'ai donc raison quand j'affirme qu'il n'y a pas un seul homme de bon sur terre."

Rabbi Chimon bar Yo'haï (dans le Zohar), explique que le Satan vint chez Avraham déguisé en mendiant, en quête d'une aumône (tsédaka) et d'un peu de nourriture du festin.
Comme Avraham était très occupé aux préparatifs de la fête et à accueillir ses invités royaux, il ne prêta aucune attention à ce "mendiant".
Sarah, de son côté, surveillait les enfants.
C'est pourquoi le Satan dénonça Avraham.

=> Lorsque l'on fait un festin, (au comble de notre joie), il ne suffit pas de donner la charité aux pauvres (c'est bon, partez!), on doit également leur faire partager le repas de fête, car c'est cela qu'ils attendent avec impatience.
[la Akédat Its'hak nous apprend qu'une terrible épreuve peut être décrétée sur nous, si nous ne prenons pas garde à cela!]

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-> Le Kav HaYachar (chap 7) écrit :
L’homme doit veiller, lorsqu’il fait une séoudat mitsva comme un repas pour une circoncision, des fiançailles, un mariage ou une bar mitsva, à faire partie de ceux qui invitent des pauvres et des indigents. Il doit être attentif à leur donner des choses agréables, car celui qui fait une fête pour son fils ou sa fille et n’invite pas de pauvres au repas éveille une accusation de Lilith la mauvaise et du Satan, jusqu’à ce qu’ils provoquent des malheurs et des épreuves pour celui qui fait cette fête.

C’est ce qui est arrivé au repas donné par Avraham, ainsi qu’il est dit dans le midrach Raba : "Il arriva après ces choses", après l’accusation du Satan contre Avraham le jour où il a sevré Its'hak.
Avraham a fait un grand festin avec tous les grands de la génération et il n’y avait là aucun pauvre, si bien qu’en fin de compte Hachem a dit à Avraham : "Prends Je te prie ton fils, ton unique, que tu aimes, Its'hak" ...

Nous trouvons la même chose chez Iyov, qui a fait avec ses enfants un festin où il n’y avait pas là de pauvres, et le Satan a accusé jusqu’à finir par tuer les fils et les filles d’Iyov, à lui prendre sa richesse et son bétail, et il ne s’est pas apaisé avant d’amener des souffrances sur Iyov lui-même.

C’est pourquoi celui qui fait une séouda doit prendre garde à inviter des pauvres pour que l’accusateur ne plaide pas contre lui, et de plus, comme il aura cherché des pauvres pour le repas, l’accusateur deviendra un défenseur.

"Après cela, Avraham ensevelit Sarah, son épouse" ('Hayé Sarah 23,19)

-> Le Zohar nous enseigne :
Rabbi Chimon a raconté : lorsque Avraham est entré dans la grotte de Ma'hpéla, et y a fait pénétrer Sarah, alors Adam et 'Hava se sont levés et n'ont plus voulu y rester enterrés.

Ils se sont exclamés : "Nous sommes déjà honteux devant D. du fait de cette faute qui a entraîné la mortalité dans le monde. A présent, vos bonnes actions ne feront qu'intensifier notre humiliation!"
Avraham leur a alors répliqué : "Je suis prêt à intervenir auprès de Hachem en votre faveur afin que vous ne soyez plus jamais honteux devant Lui".

Immédiatement : "après cela, il enterra son épouse Sarah".
Que signifie "après cela" (וְאַחֲרֵי-כֵן- véa'haré kén)?

Après qu'Avraham s'est ainsi engagé, Adam est retourné dans sa tombe, mais 'Hava ne l'a pas suivi. Avraham s'est approché et l'a fait rentrer près d'Adam, qui l'a reçue à cause de lui.

C'est le sens du verset : "Après cela Avraham enterra son épouse Sarah". Il n'est pas écrit "léSarah", mais "ét Sarah" = le mot "ét" vient inclure 'Hava, qui a également été enterrée par Avraham.
Et chacun est alors resté à sa propre place.

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+ Notre ancêtre Avraham est arrivé à la grotte de Mah'péla.
Il a senti l'odeur du gan Eden et a entendu les anges de service dire : "Le 1er homme y est enterré, Avraham, Its'hak et Yaakov, le seront aussi."
Il a vu la flamme brûler et en est sorti. Il a tout de suite désiré ardemment cet endroit.

Avant lui, beaucoup de personnes avaient cherché à enterrer leurs morts là-bas, mais les anges de service gardaient ce lieu. Les gens voyaient un feu y brûler et s'abstenaient d'y entrer jusqu'à ce qu'Avraham arrive et l'achète.
[midrach Aggada Ruth]

-> Quand Adam mourut, son fils l'enterra dans la grotte de Ma'hpéla.
Après la mort de Chét, le secret de la grotte fut jalousement gardé jusqu'à l'époque d'Avraham. [...]
Dès que des hommes tentaient d'y enterrer quelqu'un une langue de feu jaillissait de la grotte et les repoussait.
[Zohar 'Hadach Ruth]

-> Avraham découvrit le caveau de Ma'hpéla lorsque les 3 anges lui avaient rendu visite.
Il avait été prendre 3 veaux de son troupeau pour ses invités. L'un d'eux avait pris la fuite et Avraham l'avait poursuivi.
Le veau avait pénétré dans la grotte de Ma'hpéla et quand Avraham l'y eut rejoint, il vit qu'Adam et 'Hava y étaient enterrés.
L'atmosphère de la grotte apaisa son esprit, et il prit l'habitude de s'y rendre pour servir D. chaque jour.
Ce fut également à cet endroit que Hachem s'adressa à lui.
La sainteté de cette grotte incita Avraham à vouloir y être enterré.
[Pirké déRabbi Eliézer]

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-> Le midrach (Tan'houma 'Hayé Sarah 4) dit que l'éloge funèbre que Avraham a prononcé pour Sarah était le texte du "échet 'Hayil" (que l'on récite avant le Kidouch du vendredi soir).
Il y est dit : "Elle désira le champ et l'a acquis". Cela se réfère, selon ce Midrach, à Sarah, qui désira le champ de Ma'hpéla et en fit l'acquisition, pour y être enterrée.
Cela est très étonnant, car ce n'est pas Sarah qui a acquis le champ de Makhpela, mais Avraham, comme on le voit en longueur dans notre Paracha.
=> Comment comprendre cela?

Chaque élément que Hachem a créé sur terre, peut servir à attester de Son Existence et peut être utilisé pour Son Service. L'homme peut utiliser le monde et tout ce qu'il renferme, pour servir Hachem. Et alors, par cela, il s'élève et élève le monde avec lui.
La dimension spirituelle et Divine présente dans le monde de façon voilée, peut alors se révéler. De cette façon, le ciel et la terre se réunissent.
L'homme, par le Service d'Hachem, arrive à élever la terre vers le ciel, ou encore à révéler ce ciel qui se cache
dans la terre. C'est cela même le but de l'Homme.
Hachem l'a créé dans ce monde, pour utiliser les existences matérielles qui se présentent à lui, pour les raffiner et les élever. Chacun de ses comportements devraient tendre vers cet idéal.

Le lieu par excellence qui exprime cette union entre le ciel et la terre, c'est la ville de 'Hevron.
Le nom de cette ville, a la même racine hébraïque que le mot 'Hibour, qui signifie ''lien'', ''réunion''. Car, c'est le lieu où se réunissent la terre et le ciel. C'est dans cette ville où se trouve la grotte de Ma'hpéla, où sont enterrés nos Patriarches et leurs épouses, nos Matriarches.
Ce sont eux qui ont atteints, de leur vivant, la dimension la plus parfaite d'une vie matérielle, sur terre, sanctifiée le plus possible par le Service d'Hachem, pour l'élever et la relier avec le Ciel.
Ils ont donc été enterrés dans cette ville qui relie ces deux dimensions.

Nos Sages enseignent que l'homme et la femme sont associés dans cette mission.
L'homme est celui qui doit étudier la Thora (la femme est essentiellement dispensée de cette étude). Il doit rester connecté avec le monde d'en-haut. La femme, en revanche, s'occupe de tout ce qui est lié à la maison. Elle est plus terre à terre. En fait, l'association idéale entre un homme et une femme s'exprime par le fait que le mari amène la Torah et la spiritualité à la maison. Alors, la femme va utiliser cette Torah apportée par son mari, pour l'appliquer aux différentes situations de la vie concrète et matérielle auxquelles ils sont confrontés.
De la sorte, c'est à travers le couple que ce travail de raffinement de la matière pourra se faire de la meilleure façon.
L'homme tout seul ne pourra pas appliquer sa Torah dans le monde. La femme toute seule n'aura pas cette Torah pour raffiner son monde.
=> C'est pourquoi, la réunion du ciel et de la terre, qui se réalise surtout par le couple, passe par la grotte de Ma'hpela, la porte du paradis, le lieu qui réunie les 2 mondes.

On peut à présent comprendre pourquoi dans cette grotte, ce sont justement des couples qui y sont enterrés. C'est le travail du couple par excellence qui permet justement la réunion entre la matière et l'esprit, pour vivre une vie élevée, à proximité avec Hachem, dans un monde bas, où se dissimule Sa Présence.
Mais c'est surtout la femme qui joue le rôle essentiel, car c'est elle qui entre le plus en contact avec la vie matérielle. C'est elle qui, concrètement, élève le monde, même si pour cela elle a besoin d'utiliser la Torah de son mari.
L'homme, qui est plus en retrait de la matérialité, joue un rôle plus limité dans l'élévation du monde.
C'est ainsi que Sarah, en tant que femme d'Avraham, n'a pas cessé, de son vivant, d'imprégner toutes les situations du monde qu'elle rencontrait, par la sainteté d'Hachem. Elle profitait de chaque occasion pour révéler l'Honneur Divine dans chaque élément.

=> On peut ainsi comprendre l'éloge qu'Avraham lui fit. "Elle a désiré le champ et l'a acquis" = effectivement, Sarah a acquis la grotte de Ma'hpéla. Et ce, par tout le travail de sa vie. En vivant pour révéler le Divin caché dans le monde physique, elle a réussi à réunir les deux mondes. Par ce travail, elle a réellement fait l'acquisition de cette grotte, qui est la porte qui fait le lien entre le monde matériel et le monde spirituel.
Elle n'accomplissait aucun acte matériel pour répondre à un besoin matériel, mais uniquement pour
pouvoir encore plus servir Hachem.
Ainsi, c'est bien elle qui a acquis la grotte de Makhpela, car elle a su donner de la grandeur à une vie dans ce monde, en la vouant au Nom d'Hachem.
[basé sur Chiour Léyom HaChabbat - rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

+ Lorsque Lavan a entendu qu'Eliézer arrivait à 'Haran et qu'il a vu les bijoux que ce dernier avait offerts à sa sœur Rivka, il est sorti à sa rencontre pour le tuer.
Lorsqu'Eliézer a vu Lavan courir vers lui armé d'un glaive, il a prononcé le Nom Divin, et s'est envolé dans le ciel avec ses 10 chameaux.

A la vue de ce spectacle, Lavan a compris qu'il ne pouvait rien contre lui, et lui a dit : "Viens, bien-aimé du Seigneur! Pourquoi restes-tu dehors, alors que j'ai dégagé la maison et qu'il y a de la place pour les chameaux?" ('Hayé Sarah 24,31).
Et Rachi de commenter : "j'ai dégager la maison : de l'idolâtrie".
[midrach Yalkout Chimoni Béréchit 109 - ('Hayé Sarah)]

[anticipant un éventuel échec à vaincre Eliézer, Lavan avait débarrassé sa maison de l'idolâtrie, pour être en mesure de recevoir, le serviteur d'Avraham.
Selon le Mayana chel Torah, on apprend de là que pour les réchaïm l'argent a plus d'importance que leurs idoles/dieu.]

-> Le Méam Loez ('Hayé Sarah 24,30) enseigne :
La lévitation s'accomplissant également par l'intermédiaire de la magie noire, Eliézer s'éleva au-dessus de l'eau [du puits] afin que Lavan ne pense pas qu'il était un sorcier. En effet, ceux qui pratiquent les sciences occultes voient leurs pouvoirs s'amoindrir au contact de l'eau.
[la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu’ils sont en contact avec l’eau (l’eau empêchant tout effet de la sorcellerie).]

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-> Le Baal haTourim (54,33) rapporte qu'ensuite Bétouel et (son fils) Lavan ont essayé d'empoisonner la nourriture d'Eliézer, afin de pouvoir lui voler les richesses d'Avraham.
[en effet, nos Sages (comme le 'Hizkouni) enseignent que Eliézer avait besoin de 10 chameaux pour transporter l'immense richesse d'Avraham qu’il avait avec lui.
Selon le Ramban chaque chameau était chargé de pierres précieuses.]

Cependant, au moment où Eliézer est allé se laver les mains avant le repas, un ange a échangé son plat avec celui de Bétouel.
Ils ont tous mangé, mais c'est Bétouél qui ne s'est pas réveillé le lendemain matin.

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-> "On lui servit à manger; mais il dit: "Je ne mangerai point, que je n'aie dit ce que j'ai à dire" ('Hayé Sarah 24,33)

Lorsque Eliézer est arrivé dans la maison de Bétouel, ils lui ont apporté de quoi manger.
"Je n'aie dit ce que j'ai à dire" (im dibarti dévaraï, vayomer dabèr [דַּבֵּר]).
Le mot "dabér" représente le fait de parler durement, à l'opposé de "amar" (אמר) qui consiste à parler d'une façon agréable.
Le rabbi Moché de Koznitz (Daat Moché) explique que Eliézer s'apprêtait à leur parler durement afin de les réprimander d'avoir voulut mettre du poison dans sa nourriture (comme l'affirme le Yalkout Chimoni 209).
Il était sur le point de leur dire : "Est-ce que c'est comme cela qu'on traite ses invités? Vous mettez du poison dans leur nourriture?"

Dans le verset suivant, il est écrit : "[Eliézer] dit (vayomer - וַיֹּאמַר) : Je suis le serviteur d'Avraham" (24,34).
Ici, on n'a plus l'emploi de "dabér", mais de "vayomer", ce qui implique un échange doux et agréable.
Pourquoi cela? Car : "Je suis (ano'hi) le serviteur d'Avraham". Le terme ano'hi renvoie au 10 Commandements (donc toute la Torah) qui commencent par "ano'hi", qu'Eliézer a appris à mettre en pratique en vivant en permanence avec Avraham.
C'est ainsi qu'Eliézer suit les voies d'Hachem, et faisant preuve d'humilité il ne va pas les réprimander, mais il va leur parler gentiment en dirigeant la conversation sur le chidou'h.
[selon nos Sages dès que la grandeur de Hachem est mentionné, son humilité est également mentionnée.]

-> "Hachem réalisent les miracles. Les bonnes actions et les bonnes midot sont la tâche de l'homme."
[rabbi Yé'hezkel de Kozmir]

-> Le Kédouchat Lévi enseigne que Eliézer voulait parler avant de manger, car ses mots sont très précieux, comme nos Sages (rapporté par Rachi - 'Hayé Sarah 24,42) l'enseignent : "la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants".
Ses [saints] mots allaient le protéger du danger. Et c'est ce qui est arrivé puisqu'un ange a échangé les plats, et Bétouel est tombé dans le piège qu'il avait lui-même préparé.

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-> Pour parcourir la distance qui séparait 'Hébron de 'Haran, il fallait 17 jours (près de 880 km).
Par égard pour Avraham, D. envoya un ange escorter Eliézer qui lui permit de faire ce voyage en 3 heures.
[Pirké déRabbi Eliézer]

-> En récompense pour l'accomplissement de sa mission, Eliézer fut affranchi par Avraham de son état d'esclave.
[D'après certains commentateurs,] il devint un roi identifié comme étant Og, le roi de Bachan. [Pirké déRabbi Eliézer]
Selon une autre opinion, Its'hak éleva Eliézer au rang de souverain des anges, et il entra vivant au paradis. [Yalkout Chimoni]
[Méam Loez - 'Hayé Sarah 24,67]

"La bonté que l'homme manifeste à sa femme et aux habitants de sa maison est la plus grande bonté possible, de première qualité."

[Saba de Slobodka - Ohr haTsafoun]

[en effet, il explique que plus on présente un acte de bonté de façon à ce que le bénéficiaire ne ressente pas le "pain de la honte" (d'avoir à "s'abaisser" à recourir à l'aide d'autrui), et qu'il se sente bien qu'on l'aide, alors plus la bonté est grande, parfaite.
Plus le bénéficiaire se sent proche de celui qui donne, moins il a le sentiment de dépendre d'autrui. Ainsi, la bonté envers sa femme, qui est comme notre propre corps, est la plus proche de la bonté de Hachem envers l'homme, qui ne sent pas le "pain de honte".]

"Its'hak aimait Essav" (Toldot 25,28)

=> Pourquoi Its'hak aimait-il tant Essav?

En réalité, Its'hak vivait déjà comme dans les temps futurs. Or, si Hachem voudrait ensuite rejeter le peuple juif du fait de ses fautes, Its'hak pourra à présent plaider en sa faveur en disant : "Les juifs sont malgré tout moins mauvais que Essav. Et pourtant, moi j'ai aimé Essav! Toi aussi, malgré leurs fautes, Tu ne dois pas les rejeter et Tu dois continuer à les aimer!"
[rabbi Meïr de Prémichlan]

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-> "Its'hak aimait Essav parce que la chasse était dans sa bouche et Rivka aimait Yaakov" (Toldot 25,28)

1°/ "Its'hak aimait Essav" :
-> Rachi explique au nom du midrach qu'Essav "attrapait" Its'hak en le trompant avec ses paroles.

-> Le Arizal explique que l'amour d'Its'hak pour son fils Essav était dû au faite qu'il avait vu que de très grandes âmes (néchamot) devaient sortir de lui, que sont les géants de la Torah orale : Chemaya, Avtalion, Rabbi Akiva, Rabbi Meir, ...

-> Les sages nous enseignent une autre raison de l'amour d'Its'hak pour son fils Essav. En effet, dans l'avenir, Hachem se présentera devant chacun des patriarches en argumentant : "Tes enfants ont fauté envers Moi!"
Avraham et Yaakov ne sauront pas quoi répondre tandis qu'Its'hak demandera à Hachem de nous pardonner en argumentant : "J'ai également eu un fils qui a fauté et je lui ai tout de même pardonné, et je l'ai aimé. S'il en est ainsi Maître du monde, Tu dois également pardonner à tes enfants et les aimer bien qu'ils aient fauté envers Toi."
Et c'est le sens du verset : "Its'hak aimait Essav parce que la chasse était dans sa bouche" = Afin qu'il puisse avoir un argument tout prêt dans sa bouche afin de pouvoir répondre au Maître du monde lorsqu'Il se plaindra à cause des fautes des enfants d'Israël.

-> b'h, voir également le passage : Pourquoi Its'hak aimait-il tant Essav? : https://todahm.com/2018/12/24/7920-2

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2°/ "Rivka aimait Yaakov" :
=> La Torah précise l'amour d'Its'hak pour Essav en donnant la raison, mais elle dit simplement que Rikva aimait Yaakov. Cela est surprenant car y a-t-il une mère qui n'aima pas son fils? Que veut nous apprendre ici la Torah par cette précision?

-> Nos Sages nous enseignent que lorsque Rivka entendait la voix de Yaacov, elle se remplissait de joie. Elle avait l'habitude de se rendre là où étudiait Yaakov et se tenait derrière la fenêtre pour écouter sa voix, la voix de la Torah qui s'élevait. Elle tirait une profonde satisfaction de cela.
Le Zohar Hakadoch nous explique que Yaakov était le guilgoul d'Adam Harichon tandis que Rivka était la réincarnation de 'Hava (toutes nos Matriarches contenaient des étincelles d'âmes de 'Hava).
Le Arizal (Séfer haLikoutim - Toldot) nous explique : Yaakov étant le guilgoul d'Adam Harichon et Rivka sa mère, celui de 'Hava, ils étaient donc mari et femme dans leur première incarnation, tandis que dans celle de notre paracha, ils étaient mère et fils.

En effet. Yaakov connut la souffrance durant les 130 premières années de sa vie comme il l'exprime dans sa rencontre avec Pharaon : "les jours des années de mes séjours sont de 130 ans, peu nombreux et malheureux étaient les jours des années de ma vie" (Vayigach 47,9).
Ces 130 années correspondent aux 130 années qu'Adam Harichon passa au fleuve de Gui'hon à mortifier tout son corps avec des épines de figues en subissant ainsi une terrible souffrance. (guémara Erouvin 18b).
Yaakov expia donc pour Adam Harichon et Rivka réalisa la réparation pour 'Hava.

Adam Harichon, 'Hava et le serpent furent maudits par 10 malédictions chacun, tandis que la terre le fut par 9 malédictions.
Yaakov devait transformer la malédiction en bénédiction. Lorsque 'Hava fauta avec l'Arbre de la Connaissance, tous ses sens participèrent à la faute : "Et la femme vit" - avec ses yeux, "et elle prit" - avec ses mains, "et mangea"
- avec sa bouche, "et elle en donna également à son mari" - 'Hava fauta aussi avec sa bouche lorsqu'elle dit à Adam de consommer du fruit interdit.
Adam également fauta avec tous ses membres à l'exception de la parole, ce qui constitue un avantage.
En effet, 2 conduits se trouvent dans la gorge de l'homme : la trachée et l'œsophage. La trachée permet la respiration et c'est par son intermédiaire que sort la voix.
L'œsophage est le tube digestif qui relie la gorge jusqu'à l'estomac. Si un aliment rentre dans la trachée au lieu de passer par l'œsophage, il existe un risque fausse route et d'étouffement, et c'est dans ce sens que les Sages nous avertissent : "On ne doit pas parler lorsque l'on mange, de peur que l'aliment entre dans la trachée au lieu de pénétrer dans le tube digestif, ce qui nous mettrait en danger" (guémara Taanit 5b).

La trachée n'a pas été endommagée par la faute de l'Arbre de la Connaissance.
Ainsi lorsque la voix de Yaakov, qui était la réincarnation d'Adam Harichon, retentissait, elle était complètement pure, sans aucun dommage datant de la faute originelle.
Nous comprenons dès lors pourquoi lorsque Yaakov étudiait la Torah, le son de sa voix était particulièrement agréable à Rivka (qui fut 'Hava dans sa précédente réincarnation).
"Rivka aimait Yaakov" car, à chaque fois qu'elle écoutait sa voix, elle se remplissait d'une très grande joie.
[Dorech Tsion]

"La guémara (Nédarim 32a) affirme qu'Avraham reconnut son Créateur à l'âge de 3 ans, tandis que moi, je L'ai connu dès le ventre maternel."
[rabbi Israël de Rozin - sur paracha Vayéra]

-> Le rabbi David 'Hanania Pinto commente :
Tout enfant né de parents craignant D., Le reconnaissant et observant Sa Torah, a l'immense mérite de reconnaître Hachem, par leur biais, avant même sa venue au monde, alors qu'il se trouve encore dans le ventre de sa mère.

En effet, tout acte empreint de sainteté accompli par les parents transmet au fœtus une influence positive.
Par exemple, lorsqu'une maman enceinte, allume les bougies de Shabbath, l'âme du fœtus jouit elle aussi de cet éclairage spirituel.
Quand, avant de manger un aliment cashère, elle prononce la bénédiction avec ferveur, elle amplifie la reconnaissance du Créateur de son fœtus.

Par contre, Avraham ne jouit pas d'un tel avantage. Conçu dans une atmosphère d'impureté, entouré par une population d'idolâtres réchaïm, il ne put reconnaître D. que suite à un long travail personnel, à l'âge de 3 ans.

[=> Il en découle de cela l'importance d'être très vigilant aux influences sur notre enfant, avant même sa naissance.
En effet, nous avons tous tendance à tout minimiser/relativiser (c'est bon, ce n'est qu'un bébé!), alors qu'en réalité il absorbe tout,pour le bien comme pour le mal.]

"Avraham aperçut 3 hommes se tenant face à lui. Il aperçut et courut à leur rencontre" (Vayéra 18,1-2)

=> Que vient nous apprendre la répétition du mot : "aperçut"?

-> Selon le rav Chakh, elle vient nous apprendre, que pour accéder au niveau de bonté et de solidarité requis par la Torah, il faut s'efforcer d'apercevoir, de percevoir les besoins de l'autre.

1°/ Il faut regarder une personne afin de lui témoigner de la considération et du respect (ex: en lui adressant un regard bienveillant).
Cela va réveiller en nous des sentiments positifs à son égard, et autrui reçoit notre message : "Je suis regardé par autrui, c'est donc que j'existe, que je suis une personne de valeur."
C'est gratuit, et combien cela peut faire du bien, réchauffer notre prochain.

2°/ Il faut également regarder une personne afin de pouvoir déceler ses véritables besoins du moment (une écoute, de la considération, à manger, ...).
Je regarde autrui car j'ai envie de sortir de mon système de penser, pour venir prendre celui de mon prochain.
Je n'agis pas pour me donner bonne conscience, mais afin d'être utile, d'agir pleinement pour le bien d'autrui.

=> La Torah souligne par 2 fois le mot "aperçut" pour mettre l'accent sur le sens profond de la bonté, trait qu'Avraham a particulièrement développé.

[Contrairement à Rabbénou Bé'hayé, le Maharal (Gour Aryé) est d'avis que Avraham n'était pas au courant que ses visiteurs étaient des anges.
Cependant, il traitait chacun de ses visiteurs comme s'ils étaient importants comme des anges!]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 48,9) justifie cette répétition de "aperçut" à 2 reprises :

"Avraham s'est dit : 'Si je vois la présence divine posée sur eux, je saurai qu'ils sont des hommes importants. Et si je vois (aussi) qu'ils se portent du respect mutuellement, je saurai que ce sont des hommes convenables'.
Lorsqu'il a vu qu'ils se respectaient, il a su qu'ils étaient effectivement des gens bien"

-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch (Si'ha 10) fait remarquer qu'un homme peut ainsi être si grand qu'il est entouré par la présence Divine, cependant un doute subsiste si c'est un homme digne, convenable, c'est-à-dire qui honore son prochain.
Par le 1er regard, Avraham fut convaincu que la présence Divine réside parmi eux, mais il ne court à leur rencontre qu'après avoir vérifié, par le 2e regard, qu'ils se portent mutuellement du respect et de la considération.

=> Le rav Chmoulévitch de conclure : Il est plus important d'honorer son prochain que d'attirer la présence Divine sur soi.

Il est intéressant de noter que l'honneur ou le respect se dit : kavod (כבוד), qui provient de l'adjectif : kavèd (lourd - כבד).
En effet, honorer une personne, c'est donner du poids et de la considération à ce qu'il fait et à ce qu'il est.

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[le double emploi de "aperçut" enseigne que nous devons avoir un regard qui se focalise sur le positif d'autrui (même quand cela n'est pas évident), et également que nous devons faire en sorte qu'autrui s'aperçoive qu'il a de l'importance à nos yeux.
=> Lorsque autrui est "lourd" (important) à nos yeux, alors nous le remplissons de respect (kavod), d'estime de lui-même, ce qui est encore plus vital à un bon épanouissement que la nourriture.

Ainsi, Avraham voyait chacun de ses visiteurs comme des anges, et alors la nourriture principale qu'il leur donnait n'était pas celle physique, mais émotionnelle. (de façon indirecte, il leur signifiait : je t'apprécie et tu es quelqu’un de bien, donc agis en fonction de cela, en faisant la volonté du maître du monde!)]

La Prière

+ La Prière (par le Méam Loez) :

Bien que Hachem connaisse les plus intimes pensées et les besoins de chacun, on doit implorer Sa miséricorde et Son soutien. En priant, nous attestons que le monde n'est pas régit par le lois de la nature, mais par D.
[...]

L'aspect essentiel de la prière est d'affirmer [du plus profond de notre être] notre croyance en Hachem, [Seul] Maître de l'univers et [l'Unique] dirigeant de toutes choses.
Il nourrit et soutient la plus petite fourmi, et sans Lui rien ne peut exister dans l'univers [pas même l'espace d'un seul instant!].

Puisque notre foi dépend de la prière, on comprend qu'elle corresponde à une mitsva positive.
Le refus de prier constitue un péché grave, car dans ce cas, on prétend que le monde existe par lui-même, et on encourt alors la punition Divine.
[...]

Un prière récitée avec ferveur est supérieure à tous les sacrifices offerts au Temple.
La prière est comparée au plus délicat des encens, ainsi qu'il est dit : "Que ma prière soit considérée à Tes yeux comme de l'encens, mes mains tendues comme l'offrande du soir" (Téhilim 141,2).

[La Amida, la prière par excellence] a été instituée à l'époque des prophètes.
120 Sages se rassemblèrent et composèrent un rituel liturgique.
Ils connaissaient les mystères de la Torah, et par conséquent chaque mot et chaque lettre de la Amida fait allusion à des secrets insondables.

On prendra donc garde de ne pas omettre un seul mot ...
Si quelqu'un compte des diamants, il le fera lentement et avec précaution pour ne pas en manquer un seul. [à combien plus forte raison pour les mots de la prière qui ont bien plus de valeur.]

[Méam Loez - Vayéra 19,27]

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-> Le Méam Loez y écrit également :
Bien que la gloire de D. emplisse toute la création, certains endroits sont plus propices à la prière.
Par exemple, la Terre sainte (Israël) est sous la protection Divine, tandis que les autres nations sont dirigées par des anges préposés.
De même, la sainteté d'une synagogue favorise la prière, et y est donc exhaussée.
[...]

Pendant la Amida, on joindra les pieds pour ne former plus qu'un à l'image des anges.
En outre, cette attitude illustre la faiblesse de l'homme. Lorsqu'il prie debout, les mains et les pieds comme liés, incapable de bouger, il ne peut qu'espérer la miséricorde Divine.
[...]

Il est préférable de prier dans un Siddour pour se concentrer sur chaque mot ...

[A défaut,] on fermera les yeux pour réciter la Amida en croisant les mains tel un serviteur devant son maître.
Celui qui dans ce cas, prononce la Amida les yeux ouverts, ne sera pas digne à sa mort de contempler la présence Divine. Il endurera de terribles souffrances lorsqu'il verra l'ange de la mort.