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Le Kaddich

+ Le Kaddich (par le Méam Loez) :

"Dans la multitude se trouve la gloire du Roi" (Michlé 14,28)

Nos Sages enseignent que D. éprouve plus de plaisir en entendant la prière en commun (minyan), et la récitation du kaddich, qu'en écoutant les louanges quotidiennes chantées par des millions d'anges.

Ainsi après une étude, quand les juifs répondent au kaddich : "Amen, que Son Nom glorieux soit béni à tout jamais" (yéé chémé raba), Hachem appelle tous les anges et leur dit : "Venez, entendez le merveilleux chant de mon peuple que j'ai créé." (Réchit 'Hokhma - Chaar Aava 7)
[...]

Lorsque les juifs répondent avec ferveur "Amen" (à une bénédiction ou au kaddich), les portes de la miséricorde s'ouvrent dans les cieux, et ils sont amplement récompensés en ce monde et dans celui à venir.
Lors d'une période troublée, une annonce est faite dans les cieux : "Ouvrez les portes et laissez la nation des justes (les juifs) entrer, car ils s'empressent d'écouter le kaddich et de répondre : "Amen". Ils ouvrent [ainsi] les portes et apportent le bien en ce monde, c'est pourquoi ils sont dignes de voir leurs prières acceptées et d'être libérés de leurs malheurs."
[...]

Nous ne connaissons pas le sens véritable du kaddich, car ses mystères sont extrêmement profonds, et dépassent de très loin notre entendement.
Cependant, nous pouvons tirer certaines leçons du nombre de mots de cette prière unique.
Il débute par les 4 mots : "Yitgadal véyitkadach chémé rabba" = ces 4 mots sont similaires aux 4 lettres du Nom Divin (Tétragramme), [et c'est pourquoi nous répondons Amen].

La phrase : "Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya" est la réponse la plus importe du kaddich
Elle contient 7 mots, et 28 lettres, comme le 1er verset de la Torah : "Au commencement, D. avait créé le ciel et la terre" (Béréchit 1,1), et comme le verset introductif aux 10 Commandements (Yitro 20,1).
[le rav Nathan Scherman dit qu'il y a une allusion à notre conviction que l'Histoire mène à un temps où la Création et son but ne feront qu'un.]

La guémara (Shabbath 119b) enseigne que lorsque l'on répond cette phrase [du kaddich] de tout notre pouvoir (au maximum de notre ferveur), alors cela a le capacité d'annuler un décret néfaste, prévu pour une durée de 70 ans.
En hébreu, "pouvoir" correspond au mot : "koa'h", dont la valeur numérique est de 28. Cela fait allusion à ces 7 mots qui contiennent 28 lettres.
Ce principe nous indique qu'il ne suffit pas de répondre "Amen", mais qu'il faut au moins réciter les 7 mots suivants.
[selon le Avodat Israël, les 7 mots évoquent les 7 cieux (chiv'a réki'im).
Le Gaon de Vilna explique que les "7 cieux" sont 7 niveaux de sainteté qui séparent l'homme de D.
Ainsi, il se peut que cette allusion représente notre espoir que la grandeur de Hachem soit reconnue dans tous les espaces qui Le séparent de nous, afin que Sa sainteté soit apparente même sur terre.
Dans Kohélét (3,2-8), le roi Salomon note 28 "temps" qui représentent toute l'expérience humaine : "Un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour déraciner ce qui était planté, ..."
Selon le rav Nathan Scherman, le thème sous-jacent est qu'à chaque étape de la vie et dans chaque forme d'existence, l'homme doit chercher la façon de tout mettre au service de D.]

[Méam Loez - Vayéra 18,31-32]

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-> Le Zohar (Térouma) nous enseigne que :
Le Yéhé Chémé rabba a un pouvoir spirituel énorme, qui surpasse toute autre reconnaissance de la sainteté de D.
Quand on le récite avec concentration et la force nécessaire, il peut détruire les forces mauvaises qui résultent des fautes de l'homme et empêchent la splendeur de D. d'être révélée à Ses enfants.
C'est pourquoi il a été composé en araméen, langue qui n'a pas la sainteté de l'hébreu et peut par conséquent être utilisée par les forces du mal. En exaltant Hachem en araméen, nous apportons la sainteté dans les recoins obscurs de la terre où elle ne pourrait pas pénétrer autrement.

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-> La guémara (Sota 48a-49a) écrit :
[Selon] Rabbi Yéhochoua : Du jour où le Temple a été détruit, il n'y a eu de jour sans malédiction, ni de rosée avec bénédiction, et les fruits ont perdu leur goût [extraordinaire].
Rava dit : Chaque jour qui passe la malédiction empire.
[...]
Par quel mérite le monde va-t-il donc survivre?
Celui de la récitation du kadoch kadoch kadoch (kédoucha dessidra - dans le Ouva létsion) et du Yéhé Chémé rabba [dans le kadich] qui suit une étude publique portant sur la Aggada.

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-> Le kaddich est une louange solennelle instituée par les Sages de la Grande Assemblée, après la destruction du 1er Temple.
Le Nom Divin ayant été profané par ces événements douloureux, qui causèrent la ruine de la terre d'Israël et la dispersion du peuple juif aux 4 coins du monde, nous demandons dans le kaddich que Son Nom soit à nouveau élevé et sanctifié. (Choul'han Aroukh 55,1 ; et Kaf ha'Haïm 55,1).

Il a été composé en araméen afin que les anges ne le comprennent pas et ne nous accusent pas. De plus, l'araméen était la langue parlée après la destruction du Temple de Jérusalem et de nombreux fidèles ignorants n'utilisaient plus l'hébreu (en araméen tous pouvaient le comprendre).

Le Zohar (Térouma 129b) dit que le kaddich, qui est formulé en araméen, réduit l'emprise des forces du mal, et l'honneur de Hachem s'élève.
Alors Hachem se souvient de Son nom profané par les non-juifs et de Ses enfants en Galout (exil).

Le kaddich comporte 10 expressions de louanges : Itgadal (grandit), veïtkadach (sanctifié), itbara'h (béni), véïtpaar (glorifié), véïtromam (exalté), véïtnassé (élevé), véïchtaba'h (loué), véïthadar (vénéré), véïtalé (magnifié), véït'halal (célébré), qui sont en allusion aux 10 paroles avec lesquelles Hachem créa le monde (Beit Yossef au nom du Chibolé haLékét).

-> Selon nos Sages (guémara Shabbath 119b) celui qui répond au kaddich de toutes ses forces a un mérite immense qui lui ouvre les portes du Gan Eden. Et même s'il était décrété sur lui 70 ans de souffrances et de mauvais décrets, il peut ainsi les annuler.

Les Richonim (décisionnaires du moyen âge) expliquent que "de toutes ses forces" veut dire avec toute la ferveur (kavana - Rachi) = en pensant que l'on souhaite vivement que le nom de Hachem soit béni et glorifié à tout jamais, et qu'Amalek soit anéanti afin que le Trône céleste et Son grand Nom retrouvent leur unicité.

-> Dans la michna (Dérekh Erets), il est raconté qu'un jour rav 'Houna rencontra Eliyahou haNavi accompagné de milliers de chameaux qui portaient les souffrances et les punitions provenant de la colère et de la fureur de Hachem.
Lorsqu'il le questionna quant aux destinataires de ces souffrances, il lui répondit que c'était ceux qui parlent pendant le kaddich.

-> Celui qui répond "Amen" dans ce monde méritera de le dire également dans le monde futur.
[Séfer 'Hassidim (883)]

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-> Le midrach rapporte (Dévarim Rabba 2,35) que lorsque Moché monta au ciel pour recevoir la Torah, il entendit les anges dire : "Que le Nom de la gloire de Son royaume soit béni à jamais!"
Il retint ces merveilleux mots d’éloge pour les enseigner aux enfants d’Israël. Toutefois, afin d’éviter d’éveiller la jalousie des anges, ils veillèrent à les prononcer en araméen, langue que les créatures célestes ne comprennent pas (Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya).
Lorsque nous les disons en hébreu, dans la récitation du Chéma (shéma Israël Hachem Elokénou Hachem é'had), nous les prononçons silencieusement.

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-> Rabbi Yaakov Abi'hsira (Chaaré Téchouva - 22) dit que l'essentiel lorsqu'on récite un kaddich est la ferveur que l'on a lorsqu'on prononce les mots.
Rav Yé'hezkel Levinstein affirme que lorsque quelqu'un récite un kaddich sans se concentre correctement sur ce qu'il dit, l'âme du défunt lui en veut.

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-> Rabbi Yaakov Abi'hsira (le Abir Yaakov) écrit également (dans son Chaaré Téchouva - 22) :
La valeur du kaddich est d'une grandeur incommensurable ...
En effet, nos Sages ont dit (guémara Shabbath 119b) : Celui qui répond au kaddich de toutes ses forces, on annule tous les décrets pris à son encontre pour les 70 ans à venir.
La raison à cela est que grâce au kaddich, s'adoucit la Katnout, représentant la rigueur de D., Katnout à laquelle s'accrochent les forces du mal.
Par la récitation du kaddich, ces forces du mal perdent leurs forces et de ce fait ne peuvent plus porter d'accusation et empêcher la prière récitée de monter. Ainsi la prière monte directement au ciel et nul ne peut la retarder ou l'empêcher de monter.

Lorsque les Sages enseignent que celui qui récite le kaddich, on annule les mauvais décrets pris à son encontre, de toutes évidence on parle de quelqu'un qui (d'abord) s'est repenti, et là, l'un et l'autre se complètent pour l'annulation des décrets.
En revanche, s'il ne se repent pas et ne regrette pas les différentes fautes qu'il a commises, le kaddich n'y change rien car à quoi sert-il de rentrer dans un bain rituel (mikvé) tout en tenant un reptile dans la main : tant qu'il a le reptile dans la main, le bain rituel ne sert à rien.
[...]

Les mots "kaddich" et "amen" ont la même valeur numérique que : "nédivout lev" (le fait de se préparer émotionnellement [à la fois avec joie et crainte]), pour nous signifier que le principale du Kaddich et du Amen est lorsqu'on se concentre comme il le faut, et c'est cela la Nédivout Lev.
De plus, Amen a pour valeur numérique : Hakavana, pour nous rappeler que la concentration (hakavana) est la valeur centrale du Kaddich.
Amen a la valeur numérique de : Bélev Nadav, pour nous dire que le cœur que l'on met pour le réciter est essentiel.

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne que pour celui qui répond : "amen Yé Chémé Raba mévarakh" de toutes ses forces, le Tribunal céleste déchire et annule les décrets promulgués à son encontre.
Rabbi 'Hiya ajoute au nom de Rabbi Yo'hanan que même si un homme est tombé dans d'idolâtrie, cette faute lui sera pardonnée.
Rech Lakich enseigne que tout celui qui répond amen de toutes ses forces verra les portes du Gan Eden s'ouvrir devant lui.
Que signifie amen? Rabbi 'Hanina enseigne qu'il s'agit des acronymes de : "El Mélé'h Nééman" (Roi puissant et digne de confiance - אל מלך נאמן).
[guémara Shabbath 119b]

-> Rachi (Shabbath 119b) explique que l'expression "de toutes ses forces" signifie "avec toute sa kavana".

-> Tossefot apporte quant à lui deux explications : la première suit l'avis de Rachi et la seconde va d'après Rabbi Ichmaël ben Elicha qui soutient que lorsqu'Israël entre dans les synagogues, il doit prononcer : "amen Yé Chémé Raba mévarakh" d'une voix élevée et annule ainsi les mauvais décrets.

-> Le Maran Rabbi Yossef Karo a tranché la loi dans le Choul'han Aroukh : "il faudra avoir la kavana durant la récitation du kadich de répondre en élevant la voix."
[il tranche donc la halakha suivant l'opinion de Rachi, mais également de Tossefot. ]

-> Le Rif apporte une autre explication : "de toutes ses forces" ne signifie pas élever sa voix mais plutôt multiplier la prononciation du mot amen. À chaque fois que l'homme aura une opportunité de répondre amen, il le fera.

-> Le Maharal de Prague (Nétivot Olam - chap.11) explique ce passage de la guémara différemment :
Nous ne pouvons pas expliquer l'expression de nos Sages "de toutes ses forces" par le fait d'élever la voix car si cela avait été le cas, cela aurait été écrit explicitement dans le Talmud. Il en est de même pour l'explication de Rachi. Si les Sages insinuaient qu'il s'agissait de l'intention à avoir lors de la prononciation du mot amen, il aurait été écrit dans le Talmud : "avec toute sa kavana ".
Lorsque les Sages utilisent les termes "de toutes ses forces ". il s'agit de l'élocution qui doit être claire et bien articulée. De plus, lorsqu'il répond au kadich l'homme doit avoir foi de tout son cœur dans le Maître de l'univers.

-> Le Tikouné Zohar (hakdama 13a) explique qu'il faut répondre au kadich avec 7 mots qui sont composés de 28 lettres : יְהֵא שְמֵהּ רַבָא מְבָרַךְ לְעָלַם וּלְעָלְמֵי עָלְמַיָא (Que Son Grand Nom soit béni pour l'éternité dans tous les mondes).
En effet. les 28 lettres qui composent cette louange font allusion au mot force (koa'h - כח) dont la valeur numérique est de 28 et c'est le secret de notre enseignement talmudique : "celui qui répond Yé Chéma Raba Mévarakh ... de toutes ses forces".
C'est-à-dire que l'on doit répondre la totalité des 28 lettres du kadich sans omettre ou avaler une seule lettre.

[ ce passage du Zohar traite de la capacité de Bétsalel à pouvoir unir les lettres avec lesquelles le ciel et la terre furent créés. En effet, le premier verset de la Torah qui traite de la création du ciel et de la terre contient 7 mots composés de 28 lettres tout comme le kadich.
Celles-ci renferment des Noms divins qui ont été dissimulés à cause de l'exil. Ainsi, lorsque nous répondons avec les 28 lettres du kadich, nous soutenons la Chékhina qui est en exil. ]

-> Le Matok miDvach explique au nom de Rabbi Moché Kordovéro que lorsque l'homme répond "amen Yé Chémé Raba mévarakh", il doit se concentrer à éveiller les forces de tous les membres de son corps au point de le faire trembler. En éveillant ainsi la force de la matière, il éveillera par conséquent la force des mondes supérieurs qui n'est autre que sa néchama.

-> Le Matok miDvach apporte également les paroles du כתם פז qui écrit :
"Combien de bonté procurent les juifs qui sont vivants aux réchaïm qui sont morts et qui se trouvent encore au guéhinam! Car le kadich a la propriété d'attirer de l'abondance et de la miséricorde sur les réchaïm, ce qui leur accorde du repos au point même qu'il a la force de les sortir du guéhinam avant même que leurs punitions ne soient terminées."

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-> Le Zohar haKadoch (Térouma p129,2) écrit :
"Viens et observe, cette kédoucha (la récitation du kaddich) n'est pas comme les autres kédouchot, car cette kédoucha défie tout, le ciel et la terre, les recoins de la émouna, elles brisent les portes en métal fermées et les couches du mal, pour que le respect d'Hachem soit au-dessus de tout.
On doit le réciter dans le langage de la Sitra A'hra, soit l'araméen, répondre à haute voix à ce dernier : Amen Yéhé Chémé rabba ... afin que les forces du mal soient brisées et que le respect d'Hachem soit au-delà de tout.
Lorsqu'on les annule avec la kédoucha (le kaddich), D. s'élève à travers l'honneur qui Lui est fait, (et à son tour) Il se souvient de ses enfants, de Son Nom, et c'est la raison pour laquelle on ne peut le réciter qu'avec un minimum de 10 personnes."

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-> "La récitation du kaddich a le pouvoir de sauver l'âme du défunt de l'enfer ; pas seulement, elle le fait aussi rentrer dans le gan eden tout en s'élevant de niveau en niveau."
[Arizal - Chaar haKavanot - drouch haKaddich]

-> Le fils, à chaque kaddich qu'il récite, délivre son père des mains de ceux qui lui veulent du mal et le fait entrer au gan eden.
[Responsa Tsits Eliézer - part.14,14]

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-> Tout celui qui répond Amen est considéré comme l'associé de D. dans la Création du monde.
[haKol bo - 7]

-> Il n'y a pas plus grand devant D. que le Amen que répond Israël.
[midrach rabba - Ki Tavo]

-> Il faut s'efforcer de courir pour aller écouter un kaddich.
[Choulkhan Aroukh 56,1]

-> Lorsque le peuple d'Israël en bas prête attention à bien répondre au Amen avec toute la concentration requise, différentes portes de bénédictions s'ouvrent en-haut. Combien alors de bien et de joie se diffusent à travers les mondes.
Le rav Safra a sauté d'un toit pour pouvoir entendre un kaddich et par cela ils ont pu avoir qu'il serait un grand homme.
[d'après le Zohar II 166,1]

-> Le kaddich est un éloge à travers lequel D. est élevé plus qu'à travers tous les autres éloges car il entraîne l'annulation des forces du mal et que l'honneur de D. soit élevé au-delà de tout.
[Zohar II 129b]

-> Le kaddich brise les couches de l'impureté.
[Zohar III 129b]

-> Cela vaut le coup d'être créé et supporter les supplices de Iyov pendant 70 ans ne serait-ce que pour répondre à un seul Amen.
[Téfilat 'Hanna]

-> Le Chla haKadoch (traité Tamid) écrit que ceux d'en-haut et d'en-bas dépendent du mot Amen car il est le socle de tous les mondes.

-> Celui qui répond Amen est plus grand que celui qui récite la prière.
[guémara Béra'hot 53b]

-> Il n'y a pas plus grand devant D. que le Amen qu'Israël répond. Tout celui qui répond Amen dans ce bas monde aura le mérite de répondre Amen aux temps du machia'h.
[midrach Dévarim rabba 7]

-> Celui qui sanctifie le nom de D. en se concentrant comme il faut en répondant Amen avec toute la concentration nécessaire, monte de niveau en niveau dans ce monde ...
Celui qui ne se concentre pas lorsqu'il répond Amen, c'est comme s'il méprisait D.

[Zohar III 285-286]

-> Pour un seul Amen que répondent les réchaïm dans le guéhinam, ils seront sauvés de ce dernier.
[midrach Yalkout Yéchayahou 429]

-> Ceux qui méprisent le fait de répondre au Amen descendent dans un guéhinam s'appelant Avadon et ils n'y remontent jamais.
[Zohar I 285,2]

-> Les ignorants qui ne savent ni lire, ni étudier et qui entrent dans les synagogues et les centres d'étude et répondent à un Amen, même s'ils n'ont que le mérite de ce Amen, cela leur suffit.
[Aggadat Béréchit 79]

-> Le Yaavets (Amoudé Chamayim - p.25a) rapporte un témoigne d'un non-juif romain qui écrit avoir vu de ses propres yeux à Jérusalem, à l'époque du Temple, que depuis la veille de Yom Kippour jusqu'à la fin de celui-ci, le son de la voix des très nombreux juifs était si puissant que lorsqu'ils répondaient Amen, les oiseaux volant au-dessus d'eux s'écrasaient au sol.

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Puisqu'en répondant Amen, on annule des mauvais décrets et on sauve des gens de la mort, il s'avère que leur sang et le sang de leur descendance dépend de toi, celui qui répond au Amen.
Le fait que tu l'as sauvé et lui as permis de vivre, tu as une partie du mérite dans chaque mitsva que ces gens font continuellement jusqu'à la fin des générations
comme les Sages (guémara Sanhédrin 37) ont dit : "Tout celui qui maintient en vie une âme d'Israël, c'est comme s'il maintenait en vie un monde entier".
[Chomer Emounim]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed 2,5) s'étonne des gens qui cherchent des Ségoulot, et sont prêts à dépenser de grosses sommes d'argent, chacun selon ses moyens, alors que cet argent se gaspille pour des Ségoulot étrangères qui ne marchent pas et n'amènent pas de délivrance.
Au lieu de perdre ses forces de cette façon, il est bien mieux d'appliquer les Ségoulot que l'on retrouve chez nos Sages.
Il y a une Ségoula extraordinaire à portée de main que l'on peut faire des dizaines de fois par jour et pour laquelle nos Sages disent clairement qu'elle permet d'être pardonné et d'annuler les mauvais décrets : prêter attention à bien répondre au kaddich et à haute voix ; par ceci, il acquiert une muraille le protégeant qui est entouré d'anges-gardiens.

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+ L'importance du "Amen yéhé chémé raba" :

-> Dans la guémara (Béra'hot 21b), nos Sages disent : Même s'il est investi dans les secrets de la Torah, il s'arrête pour répondre "Amen yéhé chémé raba".

-> Dans la guémara (Béra'hot 57a), ils ont dit : Celui qui répond "Amen yéhé chémé raba" dans son rêve, est sûr de rentrer au gan eden.

-> Dans la guémara (Sota 49a), nos Sages disent : Sur quoi le monde tient-il? Sur la kédoucha de "ouva létsion" et sur "Amen yéhé chémé raba" qui vient après un cours de Aggada.

-> Dans le midrach (Michlé chap.10) enseigne : Lorsqu'un érudit s'assied et enseigne la Torah, D. pardonne à Israël ses fautes ; mais pas seulement, car au moment où ils répondent "Amen yéhé chémé raba", même s'il a été décidé pour eux de mauvais décrets, D. leur pardonne leurs fautes.

-> L'importance de dire "Amen yéhé chémé raba" est si grande que certains sont allés jusqu'à dire de manière sous-entendue qu'elle équivalait (en terme de grandeur) au Don de la Torah et à la Création du monde.
La preuve en est que le nombre de lettre qui composent : "Amen yéhé chémé raba mévarakh lé'alam oul'almé almaya" correspond au nombre de lettres du verset "béréchit bara Elohim ét hachamayim véet haarets", et au nombre de lettres du verset dans la paracha Yitro précédant le Don de la Torah : "Vayédaber Elohim ét kol hadévarim aélé lémor"
[cf. Alénou léChabéa'h - Chémot p.98]

-> Le Séfer ha'Harédim (mitsva téchouva chap.7) écrit que le fait de répondre "Amen yéhé chémé raba" est l'une des choses pour lesquelles D. est prêt à pardonner toutes les fautes.

-> Selon le midrach Konen : l'ange Sandalfon fait des couronnes de "kadoch", de "baroukh kévod" et de "Amen yéhé chémé raba", que répondent les Bné Israël.
Les Sages concluent à partir de cela que celui qui se passe de "Amen yéhé chémé raba" diminue le nombre de couronnes et est passible d'excommunication.

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-> b'h, sur le Amen voir également : https://todahm.com/2014/10/23/la-puissance-dun-amen

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+ Principe du placement des kadich dans la prière :

-> La prière a été instituée pour la réparation et l'élévation des mondes.
1°/ le début de la prière jusqu’à "Baroukh Chéamar" correspond au Monde de la "Assyia" (l’action),
2°/ puis jusqu’au "Yotsère" on se trouve dans le monde de la "Yétsira" (Formation),
3°/ puis jusqu’à la Amida dans le monde de la "Bria" (Création),
4°/ et enfin la Amida elle-même correspond au monde de la "Atsiloute" (Emanation), qui est le monde spirituel le plus élevé.
5°/ Ensuite, on redescend progressivement, puisque, pendant les jours de la semaine, on ne peut se maintenir que provisoirement à un tel niveau. Ainsi, de “Achré” à “Téfila Lédavid”, on redescend dans le monde de la “Bria”,
6°/ puis jusqu’à "Ene Kadoche KaChem" (Kavé) au monde de la "Yétsira",
7°/ et enfin jusqu’à "Alénou Léchabbéa’h" au monde de la "Assyia".

Le Kaddich a été institué à chaque passage d’un monde à un autre. En effet, cette prière comporte un nombre précis de mots et de lettres ayant une signification kabbalistique spécifique, qui permet que l’ascension des mondes s’opère parfaitement et entièrement.

-> C’est la raison pour laquelle le Kaddich est rédigé en araméen, afin que les forces impures ne s’élèvent pas elles aussi lors de l’ascension des mondes, en s’y accrochant pour y puiser de la vitalité.
Ces forces comprennent l’araméen, et lorsqu’elles entendent les saintes et redoutables louanges contenues dans le Kaddich, elles se soumettent et ne peuvent s’élever.

De plus, grâce â la ferveur avec laquelle nous récitons le Kaddich, les étincelles de sainteté qui sont la source de vitalité de ces forces impures se détachent d’elles et s’élèvent pour se lier avec la Sainteté, ce qui provoque un affaiblissement de ces forces et leur dispersion.
C’est pourquoi le Zohar qualifie le Kaddich comme "brisant des chaînes de fer".
[d'après le Kitsour Choul'han Aroukh du rav Ich Maslia'h ]

Lorsqu'un malade retrouve la santé, c'est un miracle aussi important que celui que connurent 'Hanania, Michaël et Azaria en échappant à la fournaise ardente.

Le feu terrestre peut être éteint, mais la maladie provient d'un feu céleste que l'homme ne peut éteindre.
C'est pourquoi on doit louer D. lors d'une guérison.

[Méam Loez - Vayéra 18,1]

[lorsque nous guérissons nous avons tendance à trouver cela naturel (j'ai pris un médicament, je me suis reposé, alors c'est normal!).
En réalité, nous devrions être fou de joie, comme si on nous avait jeté dans une énorme fournaise ardente (mort assurée!), et que nous en sortions sans aucun dommage.
Ceci est un exemple de notre manque de reconnaissance envers Hachem, préférant normaliser les choses plutôt que de Lui être redevable!]

-> "On ne détourne pas les jeunes enfants de l'étude [de la Torah], même pour construire le Temple"
[guémara Shabbath 119b]

-> "Tous doivent participer à la construction [du Temple] et y participer en personne, hommes et femmes ... mais l'étude des jeunes enfants ne saurait pour autant être annulée."
[Rambam - Hilkhot Beth haBé'hira 1,12]

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-> "Le monde ne subsiste que par le souffle des jeunes enfants étudiant la Torah, car ce souffle pur ne peut être comparé à celui, entaché par la faute, [d'un adulte]."
[guémara Shabbath 119b]

[le rabbi David 'Hanania Pinto commente que puisqu'ils n'ont jamais goûté à la faute, c'est pourquoi rien ne les sépare du Créateur.
Pour la même raison, leur prière a le pouvoir d'enfoncer les portes du Ciel, y compris les plus hermétiques, car leur souffle pur trouve toujours grâce devant Hachem.]

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[ Tout cela nous donne un regard nouveau sur nos enfants. En apparence, on pourrait se dire : quelle est la valeur de leur étude, de leur prière, ... ils arrivent à peine à bien les dire (et encore avec des fautes!), ils connaissent tellement rien, ...
Certes ils constituent le futur, le maillon à venir du peuple juif, mais maintenant que valent-ils vraiment!
Mais en réalité, ils sont extrêmement précieux et aimés de Hachem.
=> Alors, tâchons de suivre l'exemple de D., du émet, et de les observer davantage à leur juste valeur! ]

"Nous devons éduquer nos enfants et nous-mêmes à la fierté juive, nous efforcer d'adopter un maintien droit, marque de notre spiritualité, et ressentir la grandeur et le mérite que nous avons de garder la Torah."

[rav Yossef Tsvi Diner]

Hachem dit à Noa'h dans la paracha du même nom : "Le terme de toutes les créatures est arrivé à Mes yeux, parce que la terre, à cause d’elles, est remplie d’iniquité ; Je vais les détruire avec la terre." (Noa'h 6,13)

-> Rachi explique : La décision finale de leur anéantissement ne fut arrêtée qu’à cause du vol.

La génération du déluge commit plusieurs graves fautes. [la guémara (Sanhédrin 108a) affirme : "la génération du déluge a transgressé toutes les fautes qu'il y a dans le monde".]
Pourtant Rachi écrit que le décret ne fut édicté qu’à cause du vol. Pourquoi cela?

Le Maharal (Gour Arié - Noa'h 6,13) explique qu’à partir du moment où l’on n’a plus la possibilité de faire téchouva (se repentir), le décret ne peut plus être annulé ou modifié.
Toute faute peut être expiée, mais le vol est pratiquement irréparable quand il s’agit de dérober quelque chose qui appartient à tout le monde (guézel derabim) parce qu’il est trop difficile d’identifier les victimes et de leur rendre ce qui leur a été pris.
À l’époque du Déluge, la Torah affirme que "le vol avait empli le monde entier", ce qui signifie, selon le Maharal, que tout le monde escroquait tout le monde. Ce qui fait la gravité du vol est donc l’impossibilité de s’en repentir, et c’est ce qui a décidé du sort de cette génération.

On peut même dire que leur vol les empêchait de faire techouva.
Le midrach (Beréchit rabba 31,5) met l’accent sur une particularité de leurs actes : ils ne dérobaient que des objets ou des quantités qui valaient moins d’une prouta (la plus petite somme d’argent du temps de ‘Hazal, soit quelques centimes actuels), et ce délibérément.
Ceci, parce que légalement, on n’est puni que pour un objet coûtant plus d’une prouta.
Le Kli Yakar (Noa'h 6,13) explique que puisqu’ils étaient exempts de sanction, ils se croyaient innocents et parfois, ils s’estimaient même vertueux!

Le fait qu’ils ne pensaient pas faire quelque chose de mal rendait leur téchouva quasi impossible : les fautes que les gens justifient et considèrent comme permises sont les plus difficiles à corriger, pour la simple raison qu’ils ne penseront jamais qu’un repentir est nécessaire !
Le fait de justifier le vol et de penser qu’il est autorisé est très courant, même de nos jours. La guémara (Baba batra 165a) affirme que la plupart des gens en sont touchés d’une certaine façon.
Le Rachbam explique que les gens s’autorisent certaines choses dans des domaines tels que le business.

Ainsi, même les gens qui s’efforcent de respecter la Torah risquent de trébucher dans ce domaine, parce qu’ils ne réalisent même pas que c’est interdit. La raison est rapportée dans la guémara (Makot 23b) qui précise que l’immoralité et le vol sont les 2 fautes que les hommes sont le plus enclins à transgresser.
Les penchants d’un individu pour l’argent l’empêchent donc d’effectuer une analyse sincère et de vérifier si ses actions ne sont pas prohibées par la Torah.

Rav Israël Salanter mit grandement l’accent sur la nécessité d’être aussi vigilant sur le vol que sur les autres interdits. Dans Iguéreth HaMoussar (p.195), il note combien les gens font attention aux lois de la cacherout, mais pas du tout aux affaires d’argent. Il montre à quel point c’est illogique, puisque les mitsvot liées au vol sont jugées aussi sévèrement que celles de la cacherout.

=> La première étape pour s’améliorer dans ce domaine est tout simplement de réaliser que notre comportement en ce qui concerne l’argent, comme tout le reste, est basé sur des halakhot et qu’il faut donc clarifier avec un rav les actions permises et celles qui ne le sont pas. Ensuite, comme le prescrit rav Wolbe, il convient de consacrer du temps à l’étude de ces lois, au moins au niveau le plus basique.

[d'après d'un divré Torah du rav Yéhonathan Guefen]

La Chemita

"Mais la 7e année, un repos complet sera accordé à la terre (d'Israël), un Shabbath en l'honneur de Hachem. Tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne." (Béhar 25,4)

-> "Rabbi Its'hak le forgeron dit : Ce verset fait référence aux hommes qui respectent la Chemita.
Généralement, un homme et prêt à se sacrifier pour une mitsva pendant une journée, une semaine voire un mois.
Mais qui tenir une année entière?
Or ces hommes voient leurs champs en friche, leurs vignes abandonnées, et restent impassibles.
Existe-t-il des héros plus puissants qu'eux?"
[midrach Yalkout Chimoni 103 ; et également midrach Vayikra rabba 1,1]

-> "Grâce à cette année de Chemita, tous les regards se tourneront continuellement vers Hachem en qui tous croiront, à l'instar de la génération du désert qui se nourrissait de la manne, quotidiennement.
Ceci explique pourquoi le non-respect de la Chemita provoque précisément l'exil : le manque de confiance en D., que révèle cette faute déclenche fatalement l'expulsion de la terre
[...]

La terre elle-même se montrera très scrupuleuse à cet égard, car elle aspire à ce que la émouna des hommes se renforce par son intermédiaire."
[Kli Yakar]

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-> "Par la faute de la non-observance de la chemita, les juifs sont exilés de leur terre, le Temple est détruit, et le pays devient un désert" [midrach Tan'houma Béhar 1]
La guémara (Shabbat 33a) affirme qu’à cause du péché de la chemita, l’exil vient sur le monde.
De même, Rachi (Béhar 25,18) rapporte les Pirké Avot (5,9) : "L’exil survient dans le monde à cause de l’idolâtrie, des relations incestueuses et du meurtre, et pour le non respect du repos de la terre lors de l’Année sabbatique (chemitat aarets)".
Rachi ajoute ensuite : "Les 70 ans de l’exil de Babylone correspondent aux 70 chemitot dont l’observance a été négligée".
Rabbi David Pinto commente : "Il semble donc que la mitsva de chemita soit si grave qu’elle provoque l’exil des bnei Israël de leur pays, et qu’elle soit aussi sérieuse que les 3 fautes les plus graves de la Torah (idolâtrie, inceste, meurtre)."

-> Selon la Tossefta (Bikourim), ceux qui font du commerce avec les produits de chemita ne voient jamais aucun signe de bénédiction.

-> Les Sages (guémara Sota 40) disent : "Voyez combien est grave une faute légère concernant la 7e année, quelqu’un fait du commerce avec les fruits de la 7e année, et il finit par vendre ses meubles et tout ce qu’il possède"

-> Mais ceux qui observent la mitsva de chemita, les Sages les appellent "des héros qui accomplissent Ma parole" (cf. ci-dessus).

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°573) enseigne :
"L’importance de la mitsva de chemita est considérable car elle pèse autant que toutes les autres mitsvot, et comporte en elle ce qui concerne les rapports des hommes entre eux et ce qui concerne les rapports entre l’homme et D.
C’est pourquoi le mont Sinaï est évoqué à propos de cette mitsva.

De façon allusive, le mot "chemita" a la même valeur numérique que "cinquante" (portes de la pureté) et le Nom Cha-daï. Pour nous dire que Hachem dit "assez" (daï) aux ennuis de l’homme qui observe la chemita sans craindre de ne pas avoir de quoi vivre, Il protège les portes de sa maison, et cet homme atteindra jusqu’au niveau des cinquante portes de la sainteté.
En effet, celui qui pratique la charité fait vivre le monde, et il est l’associé de D., qui a dit "assez" (daï) à son monde (Zohar III 251b). Il sera protégé du danger de tomber dans les cinquante portes de l’impureté, et s’élèvera dans les degrés de la sainteté."

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°521) rapporte :
"Les Sages (guémara Kidouchin 20a) ont dit : Voyez la gravité de la moindre petite faute concernant la septième année. Quelqu’un qui fait commerce des fruits de la septième année finit par être obligé de vendre ses meubles, s’il ne comprend pas la leçon il finira par vendre ses champs, en fin de compte sa maison et même sa fille, il sera dans une telle pauvreté qu’il empruntera à intérêt, et il finira par se vendre lui-même à l’idolâtrie."

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-> Nos Sages (guémara Shabbat 33a) enseignent que la faute de ne pas tenir compte de la Chemita est une raison d'être envoyé en exil.
Le Yaarot Dvach dit qu'il s'ensuit donc que pour mériter la guéoula, nous devons corriger cela (par l'accomplissement de la Chemita).

-> Nos Sages affirment que la sortie de la 7e année (motsaé chévi'i) est un moment propice à la venue du machia'h.
[nos Sages (Sanhédrin 97a) enseigne : "dans la 7e année (Chemita), il y aura des guerres, et à la fin de la Chémita (motsaé Chemita), le machia'h viendra.]

Le 'Hafets 'Haïm explique que cela signifie qu'il existe alors (à motsaé chévi'i) un éveil au Ciel qui nous permet de gagner plus facilement la guéoula.
Le 'Hazon Ich explique ces paroles de nos Sages, comme quoi le fait d'être vigilant avec la Chemita est un mérite par lequel nous pouvons mériter la guéoula.
Le rav 'Haïm Kanievsky (askama Séfer Or'hot chévi'it) ajoute que même si l'on ne possède pas de champ, si on apprend des halakhot (liées à la Chemita), cela est considéré comme si l'on avait gardé la Chémita avec un champ. Ainsi, simplement par le fait d'apprendre ces halakhot, nous pouvons mériter la guéoula à la sortie de la 7e année.

-> Nos Sages (Sanhédrin 97a) disent également : "dans la 6e année, il y aura des voix".
Rachi précise : "voix" (c'est-à-dire messages) que le machia'h arrive.
Le 'Hatam Sofer dit qu'il y a un sens plus profond à ces voix = il s'agit de la "voix de la Torah" qui doit être renforcée la 6e année.
Et le 'Hatam Sofer de poursuivre : "Lorsqu'il est dit : "dans la 7e année il y aura des guerres", il est fait allusion à l'appel pour la guéoula dans la 7e bénédiction de la Amida. Il y aura des guerres pendant la Chemita (7e année) et ces guerres seront le début du processus de la guéoula, et elles doivent nous amener à prier pour la guéoula (spécialement dans la 7e bénédiction de la Amida)."

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=> Pour quelle raison la Chemita est-elle différente des autres mitsvot de la Torah au point que sa non-observance est punie par l’Exil?

On peut rapporter les 2 réponses suivantes :
1°/ Le Commandement de la Chemita vient nous enseigner que D. est le Maître du Monde, auquel appartient le Terre et tout ce qu’elle renferme. Si un homme accomplit la Volonté de D., Il lui donne sa terre pour 6 années supplémentaires, et ainsi de suite. Mais s’il n’accomplit pas la Volonté de D. et ne respecte pas la Chemita, cela montre qu’il se considère comme le propriétaire de la terre. Dans ce cas, il n’y a pas d’autre solution que de l’exiler afin qu’il se rende compte que la terre ne lui appartient pas. [Ma’hachava léTova]

2°/ Le ‘Hatam Sofer (sur Pirké Avot) rapporte l’enseignement de la guémara (Bérakhot 35a) : "Celui qui tire profit de ce monde sans bénédiction, c’est comme s’il jouissait des objets consacrés aux cieux ... [en effet], il est écrit : ’La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Hachem’ (Téhilim 24,1), et il est écrit ailleurs : ‘Les cieux sont à Hachem et la terre, Il l’a livrée à l’humanité’ (Téhilim 115,16).
Ce n’est pas difficile [malgré la contradiction apparente]. Ici (le verset qui dit que la terre est à D.) se réfère à la situation avant qu’une bénédiction ne soit récitée".
Ainsi, explique le ‘Hatam Sofer, Hachem a béni les 6 premières années pour qu’on puisse Lui consacrer la 7e sans difficulté à se nourrir. C’est pourquoi, si nous ne respectons pas la Chemita, nous sommes comparés à des voleurs qui plus est, profitent de choses sacrées. Ainsi, la seule manière de rétablir le repos consacré de la terre et d’y restituer la part volée, est d’être expulsé de ce lieu de sainteté.

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-> Hachem déclare : "Je vous ai dit de planter pendant 6 ans puis de vous en abstenir un an pour Moi afin que vous sachiez que la terre M'appartient" (Torat Cohanim - Bé'houkotaï)

-> La racine de la mitsva de la chemita est d'établir en notre cœur et de graver dans notre esprit que le monde est constamment renouveler par Hachem.
Nous devons laisser la terre en jachère afin de se rappeler que le produit de la terre n'est pas le résultat de nos efforts, mais uniquement parce que Hachem souhaite que la terre produise.
En s'abstenant de travailler les champs la 7e année, nous reconnaissons [rétroactivement] que les 6 années de production l'ont été que grâce à Hachem.
Réaliser cette mitsva augmente notre bita'hon en D.
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 69]

-> Par la suite, le Séfer ha'Hinoukh (Mitsva 84) nous enseigne de même que :
"le fondement de cette mitsva [de la Chemita] est d’ancrer dans nos coeurs et de concrétiser dans la pensée que le monde a été créé ... c’est pourquoi, Hachem ordonna de laisser à l’abandon tout le produit agricole durant cette année, outre le repos de tout travail imposé à la terre, afin que l’homme se souvienne que cette terre qui lui donne des fruits chaque année, ne les lui donne pas de sa propre force ni grâce à ses aptitudes.
Car un Maître la domine, elle et son propriétaire, et lorsqu’Il [Hachem] le désire, Il lui ordonne de la laisser à l’abandon".
[Lorsque quelqu'un laisse sa terre en jachères durant toute l’année de la Chemita, et que le Créateur continue à lui envoyer malgré tout Sa bénédiction afin qu’il ne perde rien de sa subsistance, il prend concrètement conscience de la réalité : toute germe ne pousse et ne grandit que le biais d'un décret Divin, et non que grâce à nos efforts comme on s'en persuade naturellement.
En effet, on ne travaille la terre que pour accomplir l'ordre Divin d'Hichtadlout (effort personnel de l'homme), et on doit être persuadé que la source de toute vie provient que de Hachem, et que c'est "la bénédiction d'Hachem qui enrichit" (Michlé 1,22). (on aura beau faire pleins d'efforts au-delà de ceux nécessaires pour notre hichtadlout, on n'aura rien de plus que ce qui a pu être décrété par Hachem).]

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-> Dans tout le livre de Vayikra, la paracha Béhar est la seule qui n'aborde pas les Korbanot.
Cela nous enseigne que la chemita accomplit la même chose que les Korbanot.
Lorsque l'on amène un Korban, nous devons témoigner que nous ne sommes rien comparés au Maître du monde.
De même, en adhérant aux lois de la chemita, nous démontrons que nous n'avons aucun pouvoir dans ce monde, que toute force n'appartient qu'au Maître du monde.
[Béér Moché]

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-> Dans la paracha Béhar, la mitsva de la chemita est suivie de celle de la tsédaka (25,17). Pourquoi cela?

La Torah nous met en garde contre une mauvaise expression de notre bita'hon.
Face à une personne nécessiteuse, nous ne devons pas se dire : à quoi ça sert que je lui donne, que je m'inquiète pour lui, puisque Hachem est à l'origine de la subsistance, alors il s'en occupera!

L'approche correcte est qu'il faut :
- témoigner de la émouna pour soi-même ;
- aider autrui sans que notre émouna diminue notre donation.

=> La chemita témoigne de notre conscience que tout vient de Hachem, mais cela ne doit pas en venir à affecter négativement notre prochain.
[Kéhilat Its'hak]

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-> "La menace de la faim, réelle ou prétendue, fait oublier tous les principes et réduit les meilleurs engagements.
Aussi longtemps que l'homme n'est pas libéré de l'angoisse que provoque en lui le souci de la subsistance, il n'y a point de place pour la réalisation intégrale de la loi Divine.

Cependant, la délivrance de cette obsession n'est possible que grâce à la prise de conscience que le souci de la subsistance, premier de tous nos soucis, ne repose pas seulement, et pas en premier, sur nos épaules.
Il incombe à l'homme, dans ce domaine, comme en bien d'autres, de faire son devoir, tout en confiant la réussite à la constante attention affectueuse du Créateur.
[...]

En laissant nos champs en friche durant toute une année et en rendant leur accès libre à tout un chacun, nous montrons que ce monde n'est qu'un passage conduisant au monde de vérité et que l'existence ne prend un caractère authentique que lorsqu'on cesse de concentrer nos efforts sur la quête des biens matériels et qu'on s'efforce de s'élever dans le domaine de l'esprit."
[rav Elie Munk]

Le rav Munk enseigne également : "Lorsqu'arrive Shabbath, il (le juif) se sépare de tous ses pouvoirs et les dépose humblement aux pieds du Créateur."

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-> "Avant que l'homme aille évaluer ses récoltes, qu'il prononce la prière suivante : "Que ce soit Ta volonté, Hachem notre D., que la bénédiction repose sur les œuvres de nos mains"."
[guémara Baba Métsia 42a]

[La bénédiction de D. ne transgresse aucune règle naturelle, et c'est au travers l'action humaine qu'elle agit, le risque est donc de s'approprier les résultats, oubliant son origine Divine.]

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-> "Le Shabbat (repos, jachère) de la terre sera pour vous de quoi manger" (Béhar 25,6)

Ce verset dit que l'année de Chemita (jachère), les produits de la terre sont destinés à être mangés par tous. Mais, n'aurait-il pas été plus juste de dire : "Le Shabbat de la terre, la récolte sera pour vous de quoi manger"? En effet, c'est la récolte que nous consommons et pas le Shabbath!

En fait, une raison essentielle de cette mitsva de laisser la terre et de ne pas la travailler la septième année (la Chemita) est d'encrer dans les cœurs qu'en réalité la terre ne nous appartient pas. Elle est la propriété d'Hachem. Et nous le montrons en la délaissant lors de la Chemita, attestant par là qu'elle n'est pas à nous et qu'on ne peut en disposer comme on le souhaite.
On exprime ainsi notre foi que la terre appartient à Hachem. Or, nos Sages enseignent que l'essentiel de la bénédiction Divine provient de la foi pure en Hachem Qui est le Seul Qui nous permet de combler nos besoins.
Ni notre force ni notre intelligence ne nous nourrissent, mais c'est Lui Seul !
Cette confiance en Lui permet d'attirer le flux de bénédiction.

=> Ainsi, c'est bien "le Shabbat de la terre", signe de la foi en Hachem, qui "sera pour vous de quoi manger" = la bénédiction dans la nourriture émane de cette mitsva qui renforce notre foi.
[Chaaré Sim'ha]

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-> Selon le Sforno donne 2 éventualités :

1°/ Si nous avons une émouna totale/parfaite alors :
"les fruits auront de grandes qualités nutritives, comme ce fut le cas avec la manne, dont la mesure d'un omer suffisait autant à l'adulte qu'à l'enfant, comme le disent nos Sages : "On mangeait peu et la bénédiction se manifestait dans les entrailles".
Ainsi, les fruits de la 6e année suffiront également pour la 7e."

=> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou) explique que le fait d'avoir une confiance totale en Hachem nous permet de bénéficier d'une bénédiction en qualité, qui se manifestera dans l'organisme, qui sera rassasié avec une petite quantité d'aliments.
Cela signifie que la 6e année ne nécessite pas de travail supplémentaire par rapport à une autre année, et pour le travail normal d'une année, on pourra avoir à manger pendant la 6e, la 7e, et la 1ere année du cycle suivant où l'on ensemence la terre.
[c'est recevoir du 3 pour le prix d'un!]

2°/ "Et si vous dites : Qu'aurons-nous à manger? Si vous êtes en proie au doute et n'avez pas la conviction qu'une faible quantité peut suffire à vous nourrir grâce aux qualités exceptionnelles des fruits, alors : "la 6e année produira la récolte de 3 années", de sorte que l’œil soit rassasié et que vous voyiez suffisamment de récolte."

=> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou) explique que dans la mesure où la foi est quelque peu défaillante, la bénédiction se manifeste différemment. Elle ne s'applique plus à la qualité des fruits, mais à leur quantité.
Au cours de la 6e année, on aura suffisamment de nourritures pour 3 années, mais cela implique d'avoir dû investir 3 fois plus d'efforts pour récolter, rassembler et engranger une telle quantité.

==> Le rav Eliyahou Lopian enseigne que cela ne s'applique pas seulement pendant l'année de la Chémita : chaque jour , Hachem agit envers chaque individu mesure pour mesure, conformément à son niveau de confiance.

Il est écrit : "Hachem est à ta droite comme ton ombre" (Téhilim 121). De même que si nous bougeons alors notre ombre va également bouger, de même plus nous témoignons d'une émouna importante, le plus la bénédiction de Hachem sera importante.
En fonction du degré de confiance que l'homme accorde à D., D. lui sera en retour, mesure pour mesure, source de tous les espoirs.

[à l'image de la Chemita, où sans effort supplémentaire, une même quantité de nourriture devenait suffisante pour une longue période.]

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-> L'Alter de Novardok parle du cas où une personne par manque de émouna va se restreindre pendant les 6 premières années en mangeant moins, pour mettre de côté pour la période de la chemita.

Bien qu'elle puisse respecter à la lettre la loi juive, une telle personne passe à côté de l'objectif principal de la mitsva de la chemita (l'état d'esprit). En effet, il s'agit de renforcer notre confiance/dépendance à ne compter que sur Hachem pour notre subsistance, et non à notre intelligence d'arriver à contourner le système.

[on en vient à penser : D. je respecte tes mitsvot et si tu veux m'aider tant mieux, mais sinon ce n'est pas si grave car j'arriverai à me débrouiller tout seul en faisant ... et ...! Je ne suis totalement dépendant de personne, pas même de Toi!]

L'agriculteur qui investit tellement de temps et d'efforts pour produire une récolte, a tendance à s'attribuer le résultat au détriment de Hachem. C'est pourquoi, pendant les 6 années il devait manger pleinement et vivre "comme" s'il n'y avait pas de chemita, et par là il témoignait de sa confiance totale en D. [s'il nous l'a demandé, c'est qu'il gérera => pas de soucis!]

-> Au-delà de faire les mitsvot, il est important d'avoir l'état d'esprit qui va avec : la joie, la confiance totale, la gratitude, ...

Nous ne devons pas accomplir notre vie juive, comme une succession de restrictions (ne pas manger la 7e année, ne pas travailler le Shabbath, ...), mais plutôt comme une succession de sublimes conseils de vie permettant de nous élever spirituellement, d'occasions de faire la volonté de notre papa Hachem et de nous rapprocher toujours davantage de Lui.

De plus, durant leur vie, de nombreuses personnes vont se priver d'une vie spirituelle, prétextant qu'il faut d'abord travailler, d'abord mettre de côté pour pouvoir plus tard s'y consacrer pleinement.
Mais plutôt, une fois que nous avons fait notre hichtaldout nécessaire, alors sachons faire totalement confiance à Hachem dans la gestion de notre vie. Pendant ce temps, réalisons Sa volonté.

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-> Rabbi Zoucha d’Anipoli explique que celui qui a une confiance simple en Hachem et ne pose aucune question, sera automatiquement béni. En effet, la foi en Hachem constitue un canal pour que le Flux Divin de bénédiction puisse s’épancher. Comme le dit le verset : "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem".

=> La foi relie l’homme à Hachem au point de lui permettre d’attirer vers lui Ses Bienfaits.

Cependant, celui qui doute et se questionne pour savoir ce qu’il va manger, alors ce doute brise ce canal et empêche la bénédiction de venir.
Ainsi, Hachem prévoit que si quelqu’un se pose la question, alors : "J’ordonnerai Ma Bénédiction". En effet, puisque le canal naturel de bénédiction constituée par la émouna (confiance) a été rompu par le doute, Hachem a besoin à présent "d’ordonner Sa bénédiction", c’est-à-dire d’obliger et de “forcer” Sa Bénédiction de venir pour cet homme, pour que malgré tout il puisse avoir de quoi vivre suite au respect de la Chemita.
Ce ne sera plus la bénédiction naturelle qui viendra, mais un nouveau type de bénédiction de “rattrapage” qu’Hachem aura besoin de créer spécialement pour cette personne.
Sans émouna, il ne peut y avoir de réelle bénédiction. Hachem doit alors provoquer le Flux Divin pour lui.

[cf. verset : "Et si tu dis : “Que mangerons-nous…, voilà nous ne sèmerons pas et n’engrangerons pas notre récolte ?” J’ordonnerai alors ma bénédiction pour vous la 6e année et elle produira de la récolte pour 3 ans !"]

Ainsi, chez celui qui s’inquiète et commence à avoir des doutes, qui a du mal à placer sa confiance sur ce qu’il ne voit pas et ne comprend pas. Alors Hachem lui donnera une bénédiction d’une gamme inférieure, une bénédiction selon son niveau et selon ses doutes, à savoir une bénédiction quantitative (et non qualitative).

La production de la 6e année produira de la récolte pour 3 ans. Lui qui a besoin de voir pour être rassuré, Hachem lui donnera de quoi voir et il bénéficiera de cette bénédiction quantitative, à savoir tangible et visible.
Cette bénédiction est aussi d’un niveau inférieur à la bénédiction qualitative car qui dit grande production, dit nécessité de tout engranger, de tout conserver ... et cela crée plus de soucis, d'efforts.

C'est à l’opposée de celui qui a confiance en Hachem, qui aura une bénédiction à son niveau. Il place sa confiance même s’il ne voit pas, c’est ainsi que la bénédiction qu’il recevra ne sera pas visible. C’est la qualité profonde et cachée de la récolte qui grandira. Cette bénédiction est hautement mieux.

=> Comme vu précédemment (rav Eliyahou Lopian), nous avons au quotidien chacun la possibilité de recevoir les bénédictions Divines soit qualitativement, soit quantitativement, et ce en fonction de la émouna que nous témoignerons à D.

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-> On vient de voir que Rabbi Zoucha d’Anipoli transmet l'idée que :
L'abondance descend du Ciel sans arrêt, en période de Chemita ou non. Il ne manque jamais rien dans la parnassa que Hachem a prévue pour le monde puisqu'Il n'est que bonté. Si l'homme est intelligent, il comprend cela, croit en son Créateur, et sa parnassa continue à lui être offerte avec abondance, malgré les changements opérés lors de l'année de Chemita.

Mais, si l'homme descend de ce degré spirituel et qu'il n'a que peu de émouna, il commence à s'inquiéter et pose la question : "Que mangerons-nous?", qui exprime exactement l'inverse du bita'hon.
Cette défaillance de bita'hon engendre l'arrêt de l'abondance et les tuyaux de bénédiction se bouchent.

-> Dans le Sifté tsadikim, il explique cela :
Lorsque l'homme dit "que mangerons-nous?" (Béhar 25,20), l'inquiétude rentre dans son cœur et sa émouna diminue, jusqu'à ce que le tuyau de l'abondance se trouve bouché.
Quand l'homme se renforce, il faut alors prescrire, à nouveau, l'abondance via le nouvel ordre de "Je vous enverrai Ma bénédiction" (Béhar 25,21).

Le rav Yaakov Israël Pozen ajoute : L'homme, qui a un regard juste, a confiance que "la terre donne ses fruits" (וְנָתְנָה הָאָרֶץ - Béhar 25,19), c'est-à-dire que la terre d'En haut est fertile et productive, et "qu'elle donne" toujours, au présent, l'abondance dans ce monde, par ordre Divin depuis la Création.
Cet homme mène une vie paisible, sans aucune inquiétude, même durant la Chemita.

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-> "Si vous dites : que mangerons-nous la 7e année, puisque nous ne sèmerons pas et ne récolterons pas?" (Béhar 25,20)

Le Méor Enayim pose la question suivante : C’est lorsque nous demanderons "que mangerons-nous" que Hachem donnera Sa bénédiction "la récolte suffira pour 3 ans", mais si on ne le demande pas, n’ordonnera-t-Il pas Sa bénédiction?

Il répond que le verset dit : si vous n’avez pas confiance en Hachem, ce qui vous pousse à demander "que mangerons-nous", alors J’ordonnerai Ma bénédiction pour 3 ans seulement, mais si vous avez confiance en Mon salut, alors il n’y aura pas de limite à Ma bénédiction, et c’est le silence qui convient.

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-> Le 'Hazon Ich (Cheviit 18,4) explique que la Torah ne garantit pas que chacun jouira d'une grande prospérité et d'une nourriture abondante malgré les restrictions de la Chemita.
Elle promet seulement à Israël que, contrairement à la nature apparente des choses, le repos de la terre ne provoquera pas forcément un manque de nourriture : il y aura une bénédiction générale pour ceux qui observent ces lois.

Cependant, comme c'est toujours le cas, les fautes de certains peuvent annuler la bénédiction et des particuliers souffriront peut-être à cause des actes de leurs prochains.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 130) rapporte :
- Pour les jours : le 7e jour est observé comme le Shabbath ;
- Pour les semaines : 7 semaines sont comptées avant la fête du don de la Torah ;
- Pour les mois : le 7e mois de l'année juive est Tichri, qui est majoritairement sanctifié par des Yamim Tovim, d'une nature si élevée.
- Pour les années : la Chémita est la 7e année.
- Les cycles Shabbathiques : le Yovèl est l'aboutissement de 7 cycles de 7 années.

-> Nos Sages enseignent :
- "D. a créé les jours et s'en est réservé un ... c'est le jour du Shabbath.
- Il a créé les années et s'en est réservé une ... c'est l'année de la Chemita.
- Il a créé des terres et s'en est réservé une ... c'est la terre d'Israël.
- Il a créé 70 nations et s'en est réservé une ... c'est le peuple d'Israël.
- Il a créé 12 tribus et Il s'en est réservé une ... la tribu de Lévi."

-> Les 7 années de la Chemita dans un cycle de 50 ans, conclu par l’année du Yovel, rappellent les 7 semaines du compte du Omer, depuis la Sortie d’Egypte, conclu par le jour du Don de la Thora, au Mont Sinaï, le 50e jour.
[Kli Yakar]

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-> "Tu compteras chez toi 7 années sabbatiques, 7 fois 7 années, de sorte que la période de ces 7 années sabbatiques te fera 49 ans" (Behar 25,8).

La Maguid de Doubno dit : Il y avait une fois un avare qui s’enorgueillissait d’avoir un grand trésor, des sacs de pièces d’argent. On lui dit : Au lieu de sacs d’argent, tu as en réalité 2 billets de 100 roubles en tout et pour tout.
Ainsi, l’homme se vante et dit : Je vis 365 jours par an!
On lui dit : Compte tes jours en années, et si cela te semble beaucoup, compte tes années en chemitot, ainsi qu’il est écrit : "Tu compteras chez toi sept années sabbatiques, sept fois sept années", et c’est en tout et pour tout un seul jubilé.
Combien l’homme vit-il? En tout un jubilé ou un jubilé et demi.

-> Pendant la chemita, on doit se conduire avec modestie, humilité, s’abaisser devant tout le monde, car tout un chacun est tout autant le maître que lui (la terre était libérée), et peut-être plus que lui.

[combien de chemita, nous reste-t-il encore durant notre vie? En effet, à notre mort nous laisserons derrière nous tout bien matériel. Cela doit nous booster à utiliser notre temps au mieux, avec un meilleur regard sur la vie (investir dans l'éternel et non l'éphémère, même si c'est un peu plus fatiguant sur le moment!).]

-> On raconte que 2 plaignants se sont présentés à rabbi ‘Haïm de Volozhin, en disant que chacun d’eux était propriétaire d’un certain terrain, et en amenant des documents et des témoins en preuve de leur bon droit.
Rabbi ‘Haïm s’inclina vers la terre et tendit l’oreille comme s’il écoutait sa voix. Ils s’étonnèrent de voir ce que faisait le Rav.
Le Rav leur répondit : Chacun d’entre vous crie : "La terre est à moi", c’est pourquoi j’ai voulu entendre l’opinion de l’intéressée elle-même. J’ai entendu que la terre disait : "Les deux sont à moi".

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-> "Vous proclamerez dans le pays la liberté pour tous ceux qui l’habitent" (Béhar 25,10)

Le Pné Yéhochoua pose la question : pourquoi le verset dit-il "pour tous ceux qui l’habitent", alors que pendant le yovel seuls les esclaves sont libérés, et non "tous ceux qui l’habitent"?

Il répond que nos Sages (guémara Kidouchin 20a) disent : "Quiconque acquiert un esclave, c’est comme s’il acquerrait un maître".
Comme il en est ainsi, pendant l’année du yovel, il n’y a pas que les esclaves qui sont libérés, mais aussi leurs maîtres, qui en réalité sont des serviteurs de leurs "maîtres" les esclaves.

[d'une manière allusive cela témoigne que pour toute personne (maître ou esclave), il n'y a qu'un ou 2 yovel pendant la durée de sa vie. Cela nous aide à réaliser d'à quel point notre passage sur terre est court, et qu'il faut en faire le meilleur usage pour notre éternité, où tous les juifs seront rassemblés et libérés des contraintes de ce monde.]

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+ "La terre observera un repas de Shabbath pour Hachem" (Béhar 25,2)

-> L’une des raisons de mettre au repos la terre (chémita) est de lui permettre de corriger tous les Shabbat où elle a produit.
En effet, même si l’homme ne travaille pas le Shabbat, malgré tout la terre continue à produire.
Or, une année est constituée de 365 jours, comprenant 52 Shabbat. Ainsi, en 7 ans, il y a donc 364 jours de Shabbat (52*7), soit une année.

Puisque même pendant ces jours de Shabbat la terre a continué à produire, elle doit donc se reposer pendant toute la 7e année composée de 365 jours, pour réparer ces Shabbat où elle ne s’est pas complètement reposée.

Et même pendant l’année de Chemita la terre continue encore à produire même pendant les Shabbat de cette année, soit encore 364 jours sur 7 Chemitot, d’où l’année du Yovel qui suit les 7 années de Chemita, pour réparer les Shabbat des années de Chemita où elle a encore produit.

[Rabbi Moché Tannenbaum - le Maté Moché]

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-> La Torah a demandé à Hachem : "Maître du monde, lorsque le peuple juif entrera en terre d'Israël, les juifs courront à leurs vignobles et à leurs champs. Qu'en sera-t-il de moi?

Hachem a dit à la Torah de ne pas s'inquiéter, le Shabbath sera son partenaire, un jour de repos pour les juifs qui auront alors le temps pour étudier la Torah.
[Tour - Ora'h 'Haïm 290]

-> La mitsva de la chemita (le "Shabbath des années") a été donnée afin d'accorder aux juifs l'opportunité d'étudier la Torah
Pendant 6 années, ils travaillent leurs vignes et leurs champs, et lors de la 7e année, ils mettent de côté toutes leurs inquiétudes pour se fournir en nourritures, étudiant la Torah.
Ils ont un bita'hon total dans le fait Hachem leur fournira tout ce qui leur est nécessaire.
[Mégalé Amoukot]

-> La chemita est comparée au Shabbath.
A l'image de Shabbath, la chemita est une année de repos de tout travail (créatif), permettant de s'immerger [totalement] dans la Torah.

Shabbath et la chemita sont des partenaires de la Torah.
Lorsqu'une personne étudie avec efforts le Shabbath, Hachem lui donne comme cadeau une Torah qui va bien au-delà d'une simple journée d'étude [selon le Ben Ich 'Haï étudier le Shabbath a 1000 fois plus d'importance que le restant de la semaine!]
Il en est de même pour celui qui étudie la Torah comme il le faut pendant l'année de la chemita, Hachem dans Sa bonté nous offrant une année où la valeur de l'étude est multipliée.
[adapté du Béré’h Moché]

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-> Le commandement de la chemita fait découvrir au riche la souffrance du pauvre.
La vie du pauvre étant en équilibre précaire, il supplie sans cesse Hachem de lui fournir sa subsistance ...
Il est toujours en train d'errer, s'inquiétant de savoir s'il aura à manger pour lui et sa famille. Pas un moment ne passe sans appréhensions.
Par contre, l'homme riche est toujours heureux et de bonne humeur. Il traverse ses champs et ses vignes, satisfait de voir ses récoltes pousser, sans penser au pauvre et sans se soucier de son tourment.

Hachem ordonna donc que la 7e année, l'homme "abandonne" sa terre.
Cette année-là, il lui est interdit de labourer, planter, récolter ou engranger.
Il doit tout laisser au public (hefkère).
A son tour, le riche devint soucieux : "Je n'ai ni planté ni récolté ; qu'aurai-je à manger la 8e année? D'où mangerons-nous mon pain?"
En effet, le verset dit : "Si tu dis : Que mangerons-nous la 7e année? Nous n'avons ni semé ni récolté" (v.25,30).

L'année suivante, le riche se souviendra : "J'ai souffert de privations pendant un an. Mes yeux étaient assombris par le tourment ... Qu'en est-il du pauvre homme sans cesse tourmenté, désespéré, qui se demande d'où viendra son pain?"
Le riche comprendra alors la souffrance du pauvre et il lui viendra en aide dans l'espoir que Hachem ne l'appauvrisse pas lui aussi.
[...]

Au cours de la 7e année, l'homme abandonne ses champs, ses vignes et toute leur récolte afin que d'autres puissent en manger.
De même, un homme laissera tous ses biens à d'autres lorsqu'il partira pour le monde futur, pour son "Shabbath" [7e jour de la semaine] (monde futur = yom chékoulo Shabbath).
Ni l'or ni l'argent ne l'accompagneront mais seulement les mitsvot et les bonnes actions qu'il aura accomplies dans ce monde.
[Méam Loez - Béhar 25,6,7 ; 25,11-13]

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-> Le Ramban (Béhar 25,2) enseigne : "Les six jours de la Création sont des jours consacrés au monde, alors que le 7e jour est à Hachem ton D., c’est pourquoi la Torah se montre plus sévère à propos de la chemita que sur toutes les autres interdictions, parce que quiconque n’en tient pas compte ne reconnaît pas la Création ni le monde à venir".

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+ Chemita & mont Sinaï :

=> Pourquoi la Torah spécifie-t-elle (au tout début de la paracha) que la mitsva de la chemita a été donnée au mont Sinaï, et qu'elle sert de référence au fait que toutes les autres mitsvot y ont également été transmises? Pourquoi cette mitsva en particulier et non une autre?

-> Face au mont Sinaï (avant la faute du Veau d'or), leur mauvais penchant avait disparu et ils étaient revenus au niveau d’Adam avant la faute. A ce stade, ils étaient purs de toute faute.
A ce niveau, Adam n’avait aucun besoin de travailler la terre, puisque la nécessité d’un tel travail apparut suite à la faute, lorsque Adam reçut la malédiction : "Tu mangeras le pain à la sueur de ton front". Sa seule occupation était uniquement le Service Divin.

Dans un tel contexte, il est clair que la mitsva de la Chemita n’a pas sa place, puisqu'elle concerne un état où les juifs ont des champs qu’ils travaillent pendant 6 ans. Et que du fait de ce travail, il n’est pas si simple de trouver du temps pour étudier la Torah.
Hachem nous donne la Chemita, pour se libérer de ses activités pendant un an, et pouvoir être disponible pour le service Divin.

=> Quelle est alors la place de la Chemita qui semble la mitsva la moins adaptée à ce moment de situation idéale au mont Sinaï?

La réponse est qu'il faut toujours garder à l’esprit que l’on peut retomber, la chute est possible et il faut l’envisager, d’où le besoin de parler malgré tout de la Chemita.

Le Zohar enseigne que toutes les mitsvot sont des conseils contre le mauvais penchant. Et même si un homme se sent élevé au point d’être protégé du mauvais penchant, même s’il imagine ne pas avoir besoin de toutes les mitsvot, qu’il tire leçon de la mitsva de la Chemita.
Si même cette mitsva a été donnée au mont Sinaï, c’est qu’il faut toujours redouter la chute, même quand on est tout en haut. On apprendra donc de la Chemita qui a néanmoins été dite au mont Sinaï, qu’à plus forte raison, les autres mitsvot viennent du mont Sinaï. Elles sont aussi nécessaires, même si on est au niveau du Sinaï.

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-> "Hachem parla à Moché sur le mont Sinaï et lui dit" (Béhar 25,1)

Toutes les mitsvot ont été dites à Moché au mont Sinaï, mais dans toutes les mitsvot on ne souligne pas où Hachem a parlé à Moché, seulement ici.
=> Pourquoi souligner que c’était au mont Sinaï justement ici, à propos de la mitsva de chemita, et non à propos de n’importe quelle autre des 613 mitsvot?

Le 'Hida répond à cela d’après un passage de la guémara (Bera'hot 35), sur Rava qui a dit à ses disciples : "Ne venez me voir au beit Hamidrach (maison d'étude) ni pendant Nissan ni pendant Tichri, car alors vous serez occupés à gagner votre vie, pour que votre gagne-pain ne vous préoccupe pas pendant toute l’année."
Par conséquent, il s’ensuit que chaque année, on n’étudie pas pendant 2 mois entiers (Nissan et Tichri). Donc en 6 ans on n’étudie pas pendant exactement 12 mois.
C’est pourquoi, pour réparer cette faute de négligence dans l’étude d’une année entière (pendant 6 ans), vient la mitsva de chemita, où l’homme ne travaille pas pendant les 12 mois qu’il consacre à l’étude de la Torah dans le Beith Hamidrach.

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-> Le ‘Hatam Sofer dit que la chemita est une preuve décisive que la Torah a été donnée par Hachem et non par Moché de sa propre initiative. En effet, comment est-il possible de faire à ceux qui observent la chemita la promesse que la terre donnera une récolte pour les 3 années à venir?
C’est une chose totalement surnaturelle! C’est que la Torah vient évidemment du Ciel, et Hachem, qui dirige le monde, est le seul à pouvoir faire une telle promesse

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-> "Hachem a parlé à Moché sur le mont Sinaï" (Béhar 25,1)

=> La Torah présente la mitsva de la Chemita, comme ayant été transmise sur le mont Sinaï. Mais finalement la totalité des mitsvot a été donnée sur le Sinaï. Pourquoi le rappeler spécialement par rapport à la Chemita?

-> Le rav Chlomo Bloch propose l'illustration d'un roi qui édictait différentes lois pour la bonne marche de son royaume. A chaque fois qu'il souhaitait imposer un nouveau décret, il envoyait des messagers dans les différentes contrées pour transmettre l'édit royal. Une fois, ce roi avait un message spécial à transmettre à une ville en particulier qui leur imposait de se préparer à mener une guerre très difficile contre un grand ennemi qui allait se rendre dans cette ville. Compte tenu de la difficulté et de l'importance de cette mission, le roi décida cette fois de se rendre en personne dans cette ville pour leur communiquer lui-même ce message. Il souhaitait les encourager tout particulièrement pour réaliser cette périlleuse mission. Le fait de voir le roi se déplacer en personne jusqu'à eux pour leur parler directement, cela leur donnera beaucoup plus de force.

Hachem également a souhaité transmettre ses mitsvot au peuple juif et Il décida de descendre dans toute Son Honneur les rejoindre sur le mont Sinaï pour leur donner la Torah. Il souhaitait ainsi leur donner plus de force pour observer les mitsvot.
Selon nos Sages, la Mitsva qui demande le plus de courage c'est la Chemita.
L'agriculteur devra abandonner son terrain pendant une année toute entière. De quoi vivra-t-il? L'épreuve de cette mitsva ne s'étend pas sur quelques jours mais sur toute une année. Pour leur donner encore plus de force, Hachem leur rappela qu'Il est descendu en Personne sur le mont Sinaï leur donner la Torah. Ce rappel particulier avait pour but de leur donner encore plus de courage pour respecter cette mitsva si difficile.

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-> b'h, sur la Chemita, voir également : https://todahm.com/2022/02/28/36011

"Ne détiens pas [injustement] ce qui est dû à ton voisin. Ne garde pas la nuit chez toi le salaire d'un journalier jusqu'au matin" (Kédochim 19,13)

-> Retenir le salaire d'un employé équivaut à lui prendre la vie.
L'homme coupable de cette faute risque de mourir avant son temps.
La gravité de ce péché est telle que l'on doit être très vigilant. De même qu'il prend la vie de son employé en ne lui donnant pas son salaire, l'employeur sera puni mesure pour mesure.

Un jour, rabbi Hamouna employa un homme, et en lui remettant son salaire, il lui dit : "Voici ton âme que tu m'as donnée en gage" ...

On raconte qu'un employé du Arizal (rabbi Its'hak Louria) finit son travail le soir.
Le rav ne fit pas sa prière avant de lui avoir versé son salaire.

Si l'on observe ce commandement et que l'on paie ses employés à temps, outre la récompense gardée pour nous au monde futur, on bénéficie d'un grand avantage dans ce monde.
Une âme sainte reposera sur soi : "l'âme supplémentaire" (néchama yétéra).
En hébreu, l'expression : "en son jour tu lui remettras son salaire" (Ki Tétsé 24,15), se dit : "béyomo titène sé'haro" (בְּיוֹמוֹ תִתֵּן שְׂכָרוֹ). Les initiales de ces mots forment le mot : Shabbath.
De même qu'une "âme supplémentaire" repose sur l'homme le Shabbath, cette âme enveloppera celui qui rémunère son employé à temps.

[Méam Loez - Kédochim 19,13]

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+ Le paiement du salaire en son temps

-> L’injonction qui apparaît dans notre paracha (Kédochim) : "Que le salaire du journalier ne reste point par devers toi jusqu’au lendemain" est répétée dans Devarim avec encore plus de vigueur : "Le jour même, tu lui remettras son salaire, avant que le soleil se couche; car il est pauvre, et il attend son salaire avec anxiété. Crains qu’il n’implore D. contre toi, et que tu ne sois trouvé coupable".

-> Il est écrit dans le Séfer ha'Hassidim : "Ceux qui retiennent le salaire d’un employé, qui achètent aux non-juifs un objet volé, qui utilisent des instruments d’idolâtrie, leurs bougies, leurs bijoux et leurs outils, qui refusent de payer leur contribution à la communauté : leur argent est mis en anathème.
D. décrète que cet argent sera perdu quelle que soit la personne qui le détiendrait. C’est pourquoi on fera attention à ne pas se trouver en possession d’un tel bien."

-> Le Kav haYachar (chap.14) enseigne :
On affirme dans le Zohar que quiconque retient le salaire d’un travailleur sera sévèrement puni. Chaque ouvrier aspire ardemment à la rétribution de son labeur, et retenir son salaire revient à séquestrer l’âme de ce travailleur et celle des membres de sa famille.
Un homme qui agirait ainsi verrait s’éloigner de lui et s’évanouir toute la prospérité qui lui était a priori destinée. Tout cela car il a retenu le salaire d’un employé et que cette faute raccourcit les jours de la vie, que D. préserve.

Ce texte du Zohar est un avertissement important : il n’y a pas de plus grande profanation du nom de D. que de laisser un employé (fût-il non-juif) demander sa rémunération en pleurant et en suppliant son employeur.
Il attend son salaire pour l’effort qu’il a fourni et la peine qu’il s’est donnée et pourtant son patron fait mine de ne pas l’entendre, le renvoie ... et le fait revenir ... avant de lui remettre son dû.
La punition survient très rapidement pour quiconque agit ainsi : ses biens seront perdus et voués à la disparition.
Même s’il vit convenablement dans le moment présent, il n’aura finalement ni bien-être ni réussite, il arrivera dans le monde à venir totalement démuni et on n’aura pas pitié de lui.
En plus de tout ce que nous venons de citer, cette transgression amène encore de nombreuses autres punitions. C’est pourquoi nous devons être très attentifs à ne pas trébucher et tomber dans cette faute de retenir le salaire d’un travailleur.

"Ne maudis pas le sourd. Ne place pas d'obstacle devant l'aveugle. Tu dois craindre ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,14)

-> Le verset : "Ne maudis pas le sourd", ne vise pas seulement le malentendant, mais n'importe quel juif.
En fait, la Torah veut dire : "Ne maudis pas même le sourd" pour nous apprendre à quel point il faut veiller à l'honneur d'autrui.
Bien qu'un sourd ne puisse entendre l'insulte et n'en soit pas mortifié, il est défendu de le maudire.
A plus forte raison cela est-il interdit à l'égard de celui qui entend et en sera peiné!

Si un homme en maudit un autre, il transgresse le commandement de Hachem même si l'homme visé est absent ou endormi.

Une personne qui se maudit elle-même aura également commis une faute. Une punition supplémentaire lui sera infligée car un esprit mauvais a pour tâche d'attendre que l'homme se maudisse.
Lorsque certaines personnes ont des difficultés à gagner leur vie, elles se maudissent en disant : "Que Hachem me fasse mourir et que je sois débarrassé de mes soucis!"
Par exemple, certains appuient leur serment par une malédiction : "Que je me noie dans la mer si je mens!".
Un esprit nuisible entend ces paroles et les fait s'accomplir. Il faut donc veiller attentivement à ne jamais se maudire.

"Ne maudis pas le sourd ('héréch)" = le mot 'hérech (חֵרֵשׁ) peut être lu comme l’abréviation de : 'haïm raïm chélé'ha" (ta mauvaise vie).
La Torah nous : "Ne maudis pas ta mauvaises vie. Si des choses pénibles t'arrivent, ne maudis pas ton sort. Accepte tes épreuves avec amour et sache que tout ce que le Créateur fait est pour ton bien. Hachem fera en sorte que tout se termine bien."

[Méam Loez - Kédochim 19,14]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

Le mot hébreu signifiant : amour (aava) a une valeur numérique de 13, la même que celle du mot : é'had (un).
Cela nous enseigne que lorsque les juifs s'aiment mutuellement, l'unité prévaut entre eux.

Hachem choisit Israël parmi toutes les autres nations notamment à cause de l'unité et de l'amour qui règne entre les juifs.
Nous louons Hachem chaque jour dans la prière du matin : "qui choisit Son peuple Israël par amour" (abo'hère béamo Israël béaava) = Hachem choisit Israël à cause de leur amour mutuel.

Nous faisons suivre cette bénédiction du Shéma : "Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un" (Vaét'hanan 6,4) = lorsque l'unité règne entre nous ici-bas, nous montrons que Hachem est Un et que Son Nom est Un. C'est parce que Hachem est Un qu'Il a choisi Israël, un peuple unique parmi les nations en raison de son unité.

[Méam Loez - Kédochim 19,17]

"Vous observerez Mes décrets : n'accouple pas tes bêtes avec des espèces différentes. Ne sème pas dans ton champ de grains hétérogènes. Ne porte pas de vêtement contenant un mélange d'étoffes interdit." (Kédochim 19,19)

-> Ce verset mentionne 3 mélanges interdits : le mélange d'animaux (kilé bééma), le mélange de graines (kilé zéraïm), et le mélange de tissus (kilé bégadim -> le lin et la laine) ...

Certes nous ne pouvons pas comprendre le sens profond de ce décret, mais son sens simple est accessible.
Lorsque Hachem a créé les éléments de Son univers, que ce soit les plantes ou les animaux, Il a conçu pour chacun un pouvoir et une étoile, accompagnés d'un ange responsable.
Chaque espèce possède donc ses qualités propres. Si l'homme mélange les espèces, il bouleverse les structures établies par Hachem.

De plus, un homme qui croise des animaux ou des plantes indique qu'il ne considère pas les espèces créées par Hachem comme insuffisantes et désire en créer de nouvelles.
Pour des raisons connues de Lui seul, Hachem a créé un nombre déterminé d'espèces. L'homme qui s'immisce dans cet agencement détruit l'ordre de l'univers.

De plus, la personne qui mélange les espèces agricoles empêche leur ange gardien d'y veiller. Car chaque ange surveille les espèces pour lesquelles il a été créé et non les espèces hybrides.
C'est pourquoi les mélanges interdits sont appelés : "kilayim". Ce mot provient de : "kala", qui signifie empêcher ou retenir, comme dans le verset : "Ne retiens (ti'hlé) pas Ta pitié" (Téhilim 40,12).

De plus, celui qui hybride des espèces différentes falsifie le sceau de la nature, le sceau du Roi de l'univers.

[Méam Loez - Kédochim 19,19]