Aux délices de la Torah

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Il est impossible de comprendre la Torah Écrite sans les précisions, les commentaires et les interprétations de nos Sages enseignés dans la Torah Orale.

Il y a une allusion à cette complémentarité :
- la Torah Écrite commence par la lettre ב (béréchit) et se termine par la lettre ל (Israël) ;
- la Torah Orale, complément de la Torah Écrite, commence par la lettre qui suit le ל, c'est-à-dire le מ (méémataï) de la 1er michna du 1er traité de Béra'hot [מ est la lettre au milieu de l'alphabet hébraïque], et se termine par la dernière lettre ת (halakhot) de la dernière michna du dernier traité Nidda.

[rapporté par le rav Lumbroso]

"Un seul remords [de téchouva] dans son cœur vaut mieux que de nombreux coups de fouet"

[rabbi Yossi - guémara Béra'hot 7a]

Il existe un principe : celui qui n'a véritablement peur de rien, mais seulement de Hachem, n'a à craindre aucun dommage.

[Birkat Yéhochoua]

Notre perception dans le monde futur = notre perception dans ce monde

La mort physique d'une personne ne modifie pas sa nature intérieure qu'elle possédait de son vivant :

- Le racha, qui a vécu ici-bas dans l'illusion et qui a donné beaucoup d'importance à la matérialité, demeurera attaché à l'imaginaire et aux biens terrestres dans le monde à venir après sa mort.

Du fait que le monde à venir est un monde de vérité et sans matérialité, les désirs de cette personne pour les choses de ce monde-ci ne pourront pas être satisfaits, donc ces désirs se renforceront, et elle ressentira un grand manque ... ce qui la rendra malheureuse et insatisfaite pour l'éternité du monde à venir.

- Par contre, un tsadik attaché dans ce monde-ci à la vérité et à son contenu spirituel auxquels il aspire profondément, trouvera dans le monde à venir la plénitude de l'âme.
En effet, le tsadik retrouve dans sa personnalité les racines du monde à venir : il n'aspire pas à ce qui est extérieur à lui et cette indépendance par rapport à ce qui se trouve au dehors de lui le rend heureux de son sort, [et ce pour l'éternité du monde à venir].

[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 2, page 62-63)]

"Hachem est pur, de même l'âme demeure pure"
[guémara Béra'hot 10a]

-> La pureté de l'âme (néchama) demeure malgré ses péchés, au même titre qu'Hachem demeure pur malgré les péchés de l'humanité.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 3 , p.254)]

-> Hachem demeure pur en tout endroit, même dans les endroits de ce monde qui ne sont pas propres (nékiim) ou purs (téorim).
De même, l'âme demeure pure même dans les membres du corps qui ne sont pas propres. En effet, les saletés ne s'attachent qu'au corps et non pas à l'âme (néchama).
[Kad haKéma'h]

[c'est pourquoi nous ne devons jamais désespérer, se voir comme totalement mauvais, car même au plus bas nous aurons toujours cette parcelle de sainteté, de Divinité, qui a une capacité énorme d'irradier positivement et de tout changer pour le meilleur! ]

"Le Créateur (Hachem) voit tous les cœurs à la fois, et Il comprend toutes leurs actions (d'un seul regard)."

[rav Na'hman bar Its'hak - guémara Roch Hachana 18a]

[on a tendance à oublier à quel point Hachem est au-dessus de tout, à quel point Il peut tout, ...]

La souffrance des parents qui ont un fils dépravé ou rebelle est pire que celle engendrée par la guerre de Gog et Magog qui précédera l'arrivée du machia'h.

[rabbi Chimon bar Yo'haï - guémara Béra'hot 7b]

Trois cadeaux précieux Hachem a fait au peuple d'Israël, et tous ces dons passent par des épreuves.
Ce sont : la Torah, la terre d'Israël, et le monde à venir.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - guémara Béra'hot 5a]

-> Les épreuves et les tourments ont pour effet le polissage de l'âme et sa purification, ainsi que l'amoindrissement des plaisirs réclamés par le corps afin que la personne soit apte à recevoir ce surplus de sainteté et de spiritualité fourni par ces cadeaux.
Evidemment, ces souffrances expriment l'amour d'Hachem à notre égard (yissourim chel aava).
[Maharal de Prague - Nétiv hayissourim - chap.2]

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-> Dans les Pessouké déZimra, nous disons : "boné Yérouchalayim Hachem" (Hachem construit Jérusalem).
Le terme "boné" (construit) est au présent, et cela signifie que Hachem est en constamment en train de construire Jérusalem.
Le Sia'h Its'hak (dans son pérouch sur la prière), cite le Ram'hal : "Toutes les souffrances que nous subissons font véritablement partie du processus de la guéoula".

[la guéoula est tellement quelque chose d'incroyable, que pour mériter cette bonté d'Hachem nous devons subir des souffrances.
Le rav Israël Moché Sorotskin écrit : "Lorsque nous comprenons que nos difficultés et souffrances actuelles deviennent des éléments constitutifs de Jérusalem, de la guéoula, et de toutes les bontés futures qui nous arriverons, alors nous pouvons les accepter avec joie et amour".]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm : notre souffrance, en elle-même, peut nous amener à être méritants pour la guéoula (puisque la souffrance nous nettoie de nos fautes).

-> Le Shévet Moussar (chap.51) écrit que le fait que nous avons surmonter toutes les difficultés de l'exil et que nous ne nous sommes pas révoltés, et que nous avons essayé de notre mieux d'apprendre la Torah et de faire les mitsvot, parfois même ce sacrifice de soi peut retirer toutes les accusations et nous sera une source énorme de récompense lorsque la guéoula arrivera.

En ce sens, le Séfer Emouna vé'hachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) explique que notre bita'hon fort pendant toute la période avant l'arrivée du machia'h, peut être notre mérite principale pour la guéoula.

[on souffre, c'est dur, on ne comprend pas, ... mais on accepte plein de émouna, sans se révolter.
Le machia'h allumera la lumière de l'obscurité de notre exil, et avant cela, notre bita'hon, notre acceptabilité et fidélité à Hachem malgré nos souffrances, difficultés, nous sera notre principal mérite pour avoir une guéoula éternelle la plus sublime possible! ]

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+ La Torah & les souffrances :

-> La recherche des plaisirs matériels de ce monde est un obstacle à l'étude assidue de la Torah et favorise le bitoul Torah (l'absence de l'étude ou son interruption).
Les épreuves et les difficultés affaiblissent le désir des plaisirs matériels, et favorisent l'étude et l'acquisition de la Torah.
[Maharal]

-> Pour savoir si un homme étudie la Torah de façon désintéressée (léchem chamayim) et par amour pour elle, Hachem l'éprouvera pour vérifier s'il continue à l'étudier malgré ses souffrances, ce sera une preuve de son amour pour la Torah et que son étude est désintéressée.
Bien que D. connaisse le cœur de l'homme, Il l'éprouve pour révéler au Tribunal Céleste les intentions pures de cet homme et augmenter la récompense de cette étude.
[Ben Ich 'Haï]

-> L'acceptation avec joie de nos difficultés de la vie, ou tout au moins avec sérénité, est une condition préalable à l'intégration de la Torah.
En effet, la joie dans les souffrances vient parfaire l'annulation de soi, ce qui favorise l'attachement à la Torah et sa réception.
L'aspiration à s'élever sur le plan spirituel fait que l'on aime tout ce qui nous rapproche de Hachem, et même les souffrances qui nous rapprochent de Lui.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5 - p.205)]

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+ Acquisition du monde à venir & les souffrances :

-> Le monde à venir (olam aba) est l'endroit où l'homme bénéficie de la récompense de la Torah étudiée et des mitsvot accomplies sur terre. Il est évident que cette récompense est liée aux efforts déployés pour la Torah et à la quantité (et à la qualité) des mitsvot.
Cependant, c'est essentiellement la réaction de l'homme aux souffrances, que lui envoie Hachem dans ce monde-ci, qui va déterminer son véritable niveau et sa place dans le monde à venir :

- S'il perd le goût de la vie parce que ses épreuves l'empêchent de s'investir dans l'étude de la Torah et de réaliser toutes les mitsvot comme il l'aurait désiré, et que par conséquent sa récompense dans le monde à venir sera moindre, c'est la preuve que tout son investissement sur le plan spirituel avait pour but d'obtenir la récompense maximale afin de bénéficier au mieux du monde à venir, avec état d'esprit, il n'est pas digne du monde futur.

- Par contre, s'il accepte les épreuves avec sérénité, car il est conscient que ses épreuves sont la Volonté d'Hachem, c'est la preuve que son seul but est d'accomplir la Volonté de Hachem, et non pas la récompense qui l'attend au Ciel, c'est pourquoi l'empêchement d'accomplir les mitsvot à cause de ses épreuves et la diminution de la récompense ne le perturbe pas, cet état d'esprit le rend digne du monde à venir.

[Ben Ich 'Haï]

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+ Shabbath : un super cadeau!

-> Hachem dit à Moché : "J'ai un beau cadeau dans Mon trésor, son nom est Shabbath. Je désire l'offrir au peuple d'Israël, va leur faire savoir" (guémara Bétsa 16a).
Le Shabbath est qualifié de beau cadeau (matana tova) et s'il n'est pas cité avec les 3 autres dons, c'est que ces derniers ne s'acquièrent qu'à travers des souffrances, tandis que Shabbath est un don précieux donné à Israël sans passer par des souffrances.
[Sifté 'Hakhamim]

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-> Il est possible qu'un homme puisse bénéficier du don de la Torah sans passer par des épreuves, ou bénéficier de sa résidence en Israël sans épreuve. Par contre, il est impossible de bénéficier dans ce monde-ci de tous ces dons à la fois : être un ben Torah, un résident d'Israël et vivre une dimension de Olam ava sur terre sans passer par une phase de souffrances.
[Ben Ich 'Haï]

"Vous garderez (ouchmartem) les paroles de cette alliance et vous les ferez" (Ki Tavo 29,8)

Dans la Torah, le verbe ''garder' (lichmor)' peut aussi signifier ''attendre'' et ''espérer'', comme dans le rêve de Yossef où il est dit : "Son père garda la chose", qui signifie que Yaakov attendit avec l'espoir que le rêve se réalise.
Ainsi, le verset dit : "Vous garderez les paroles de cette alliance", c'est-à-dire que le juif doit attendre et espérer de tout son cœur que se crée une alliance profonde entre Hachem et lui.
Chacun doit aspirer à contracter une alliance avec Hachem. Mais néanmoins, il ne doit pas se contenter uniquement d'y aspirer et d'avoir de bonnes attentions. Il ne faut pas être dans une attente passive, en se suffisant de sa bonne volonté, mais l'homme doit aussi passer à l'acte et faire tout ce qui est en son pouvoir pour réaliser concrètement cette alliance.
Certes, "vous garderez" et espérerez contracter l'alliance, mais aussi "vous les ferez" et agirez pour concrétiser cette alliance.
[Avodat Israël]

+ Une harpe était suspendue au-dessus du lit du roi David, et à minuit exactement le vent du nord venait souffler sur l’instrument et faisait vibrer ses cordes.
Aussitôt David se levait et étudiait la Torah jusqu'à l'aube.
[guémara Béra'hot 3b]

-> Le mot : harpe (kinor - כנור) est composé de : כו (de même valeur numérique : 26, que le nom Divin - יהוה) et נר (nér - lumière).
Ainsi, l'harpe fait allusion à l'inspiration Divine (roua'h akodech) avec laquelle Hachem éclairait le roi David, par le mérite de la Torah qu'il étudiait avec assiduité.
[Ben Ich 'Haï]

-> Plus on pince vigoureusement les cordes de la harpe, plus le son est intense, plus elle résonne.
De même, plus Hachem pinçait fort le cœur du roi David par ses épreuves et ses souffrances, plus son âme était stimulée et plus ses chants étaient forts et résonnaient.
Cela en accord avec le verset : "Réveille-toi ô mon âme, réveillez-vous, ô luth et harpe (Téhilim 57,9).
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach]

=> Cela donne un nouvel éclairage à nos souffrances, qui ne sont pas des moments où Hachem s'éloigne de nous, mais au contraire Il désire nous entendre, Il souhaite que nous nous rapprochons davantage de Lui!

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-> De façon intéressante, il est écrit dans la guémara (Pessa'him 117a) :
Lorsque dans un téhilim le mot mizmor (chant) précède le nom de David (mizmor léDavid), c'est que David a commencé à chanter et ensuite la Présence Divine s'est posée sur lui.
Mais lorsque le nom de David précède le mot mizmor (léDavid mizmor), c'est que la Présence Divine s'est d'abord posée sur lui, puis sous cette inspiration Divine, David s'est mis à chanter.

[ => Ainsi, parfois une souffrance est nécessaire pour nous pousser à "chanter" à Hachem ("Réveille-toi ô mon âme"), et grâce à cela ensuite nous méritons davantage de proximité avec la Présence Divine (elle vient se poser sur nous!). ]

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-> Il existe 2 catégories de souffrances ou d'épreuves envoyées par le Ciel à un homme :
1°/ les souffrances qui ont un but de faire une expiation sur les fautes d'un homme et qui ne font pas l'objet d'une récompense ;
2°/ les souffrances d'amour (yissourim chel aava) qui ne sont pas liées à des fautes, mais ont pour but d'augmenter la récompense de l'homme dans le monde futur.
[Sifté 'Hakhamim]

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-> Rava ou rav 'Hida enseigne : lorsqu'un homme voit que des souffrances viennent sur lui, qu'il examine ses actes. S'il a examiné et qu'il n'a pas trouvé de faute, qu'il fasse dépendre ses souffrances de son manque d'étude de Torah. S'il a cherché et il n'a pas trouvé : ce sont des souffrances d'amour (issourim chel aava) [phénomène qui n'arrive qu'aux très grands tsadikim].
[guémara Béra'hot 5a]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 2) écrit :
"Hachem réserve les souffrances d'amour à ses tsadikim, afin de les purifier et d'augmenter leur récompense dans le monde à venir. Ces souffrances sont un signe de l'amour d'Hachem à son égard, afin de le rapprocher davantage de Lui.
Ces "issourim chel aava" ne seront efficaces qu'à la condition qu'elles soient acceptées avec sérénité, faute de quoi, il montrerait qu'il n'est pas rattaché à Hachem."

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-> Selon le Ram'hal (Derekh Hachem - tome.2 ot.8), les souffrances acceptées avec "amour" par un tsadik ont le pouvoir d'effacer les fautes de sa génération et de faire disparaître la stricte justice (midat hadin).
Ainsi, grâce aux épreuves acceptées des tsadikim, le monde bénéficie de la bienveillance ('hessed) du Ciel.
[on voit l'importance d'accepter les souffrances, puisque provenant avec précision et amour de notre papa Hachem]