Aux délices de la Torah

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"Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath [1er jour de Pessa'h], depuis le jour où vous avez offert le Omer en offrande balancée, jusqu'au lendemain de la 7e semaine, vous compterez 50 jours. Vous offrirez une offrande de nouveau blé à Hachem." (Emor 23,15-16)

-> Bien que les juifs se fussent écartés de l'idolâtrie dès leur sortie d'Egypte, ils étaient encore impurs.
Ils ressemblaient à une femme ayant eu ses règles et qui reste impure bien que le flux ait cessé.
Elle n'est pas autorisée à avoir de relations conjugales avec son mari avant d'avoir compté 7 jours de pureté.
Après ces 7 jours, elle doit se tremper dans un mikvé pour être permise à son mari.

Ainsi en était-il des juifs. Après avoir quitté l'Egypte et s'être éloigné de l'idolâtrie, ils commencèrent, dès le lendemain, à compter 7 semaines.
Une femme doit compter 7 jours de pureté après ses règles mais les juifs durent compter 7 semaines.
En effet, il existe 7 sortes d'impureté (touma), et pour chacune la Torah demande un compte de 7 jours.

Voici ces 7 catégories d'impureté : la menstruation (15,24) ; les flux masculins et féminins (15,13 ; 15,28) ; l'accouchement (12,3) ; le contact avec un mort (Dévarim 19,16) ; la tsaraat (13,34) ; la tsaraat des vêtements (13,50) ; et la tsaraat des maisons (14,38).

En Egypte, les juifs ne s'étaient pas préservés de ces impuretés.
Pour le purifier, Hachem leur ordonna donc de compter 7 fois 7 jours, soit 49 jours au total.

Chaque jour, les juifs franchirent une nouvelle porte de sainteté.
Le 50e jour, ils franchirent donc la 50e porte. A ce moment-là, ils furent totalement débarrassés de leur impureté et ressemblaient à une mariée sous le dais nuptial. Alors Hachem leur donna la Torah le 6 Sivan, fête de Shavouot.
[...]

La Torah dit : "Vous compterez pour vous-même ... depuis le lendemain du Shabbath" (23,15), et non "depuis le lendemain de Pessa'h".
En hébreu, Shabbath signifie le repos ou l'arrêt.
[Le verset peut donc être traduit : "Vous compterez pour vous-mêmes ... depuis le lendemain de l'arrêt (Shabbath) de votre impureté"].

Lorsqu'ils cessèrent d'adhérer à l'idolâtrie le 1er jour de Pessa'h, les juifs ressemblaient à une femme dont le flux menstruel a cessé.
Etant donné que l'idolâtrie ressemble à l'impureté de la menstruation (nidda), les juifs durent compter 7 semaines, au cours desquelles leur impureté s'estompa peu à peu.
C'est pourquoi la Torah désigne ces semaines par l'expression "Shabbath" (cessation).
La Torah dit : "Il y aura 7 Shabbath complets" et non "7 semaines complètes".

Cela nous enseigne qu'à chacun de ces Shabbath, leur impureté décroissait.
Enfin, à la fin du 7e Shabbath, l'impureté des juifs disparut totalement.
[Méam Loez - Emor 23,15-16]

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-> Les Bné Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée (considérée aussi comme une période de "convalescence" de 49 jours [valeur numérique du mot : חולה (‘Holé - malade) ] pour les guérir de leurs impuretés).

Comme une femme "Nidda" (rendue impure par sa menstruation), ils devaient se purifier par une "abstinence" de 7 semaines, symbolisant les "7 jours de pureté" (chiva nékiim) qui font suite à la période de menstruation et qui nécessitent d’être comptés ("elle comptera" [voir Métsora 15,28)]), à l’instar des jours de l’Omer (7 semaines de purification plutôt que 7 jours car ils contractèrent en Egypte les 7 sortes d’impuretés).

Ensuite, ils purent s’unir à D. le jour du dont de la Torah (considéré comme celui du mariage entre Hachem [le ‘Hatan] et Israël [la Kala]).
Quant à l’immersion dans l’eau, dont le "Mikvé" est le symbole, elle est représentée par le "bain" de la Torah. [Zohar III 97b - Ohr ha'Haïm haKadoch]
["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]

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-> "Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath ..."

-> Rachi précie que nous parlons du lendemain du 1er jour de la fête de Pessa'h, car si tu dis que c’est un Shabbath, tu ne sauras pas duquel il s’agit.

=> Pourquoi la Torah appelle la fête de Pessa'h Shabbath?

-> Le Kédouchat Levi explique que le Shabbath exprime le couronnement du projet divin, le but de la création du monde. La création du monde, l’œuvre de D. n’a de valeur que par le Shabbath.
Si l’homme reconnaît la maîtrise de D. sur le monde en observant le Shabbath, le Shabbath aura achevé l’œuvre de la création en lui donnant un sens.
Malheureusement bien vite, l’homme a oublié D. ; il a pensé que la nature pouvait exister en dehors du créateur du monde. Alors, D. a dû intervenir par un miracle pour briser les lois de la nature. Cependant malgré ses interventions surnaturelles l’Humanité n’a pas compris ; elle ne s’est repenti ni après le déluge ni après La tour de Babel ni après qu’Abraham eut été sauvé de la fournaise ardente.
La première fois qu’un peuple aura tiré la leçon des miracles et fait téchouva, ce sera lors de la sortie d’Égypte.
Le Peuple juif a suivi Hachem dans le désert comme il est écrit: "je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse de l’amour de tes fiançailles lorsque tu m'as suivi dans le désert dans une terre inculte" (Yirmiyahou 2,2).

Pessah est donc devenu le couronnement de l’œuvre de la création, car c’est à ce moment-là que les hommes ont enfin reconnu D. comme le maître du monde.
=> C’est la raison pour laquelle Pessah, à propos de l’offrande du Omer, est appelée Shabbath par la Torah. En effet, on apportait cette offrande à récolte pour bien nous rappeler que tout appartient à D.
Ainsi nous comprenons aisément pourquoi il est écrit dans le verset le lendemain du Shabbath.

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-> "Vous compterez pour vous au lendemain du Chabbat" (Emor 23,15)

-> Il s'agit de la mitsva de compter les 49 jours du Omer. La loi orale révèle que ce "Shabbat" dont il est question dans ce verset, fait référence à Pessa'h. Le compte du Omer débute le lendemain du 1er jour de Pessa'h.
Mais les Baïtoussim, qui renient la tradition orale, comprennent que la Torah parle du "samedi" [compréhension littérale basée que sur la Torah Ecrite, sans la compréhension par la Torah Orale].
Ainsi, ils commençaient à compter le Omer à partir du lendemain du samedi, c'est à dire le premier dimanche, qui suivait Pessa'h.
=> Mais pourquoi la Torah ne dit-elle pas explicitement que le compte du Omer doit débuter le lendemain de Pessa'h, cela aurait ainsi évité un débat inutile et une erreur d'interprétation?

Le Heguioné Halakha fait remarquer que la fête de Shavouot, qui célèbre le don de la Thora, tombe à la suite du compte du Omer. Après avoir compté les 49 jours, le 50e jour, c'est Shavouot.
Hachem veut nous apprendre qu'il est impossible de dissocier la Torah orale de la Torah écrite. Il n'est pas envisageable qu'une personne se contente uniquement de la Torah écrite, et ne souhaite célébrer à Shavouot que le don de celle-ci. C'est pour cela que la Torah écrite fait intentionnellement débuter le compte du Omer "le lendemain du Shabbat", qui est interprété comme "le lendemain de Pessa'h" par la Torah orale, pour que lorsque l'on fêtera 50 jours plus tard la fête de Shavouot, célébrant le don de la Torah, cette fête tombera le jour fixé par la Torah écrite selon l'interprétation de la Torah orale. Comme pour dire qu'il ne peut y avoir de Shavouot et de don de la Torah qu'avec l'association de la Torah orale, qui est inséparable de la loi écrite.

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-> 7 semaines séparent Pessa'h de Shavouot, ce qui est à mettre en relation avec les 7 jours de pureté de Nidda.
Il est connu que le sang de la mère se transforme pour devenir du lait pour le nourrisson, c'est-à-dire qu'il passe de l'Attribut de rigueur à celui de miséricorde.
C'est pour cela que nous mangeons des produits laitiers [à Shavouot, 50e jour, marquant le terme des 7 semaines de sang de Nidda, transformé en lait], pour être à ce moment-même sous l'Attributs de miséricorde.
[d'après le Zohar]

"Vous garderez Mes lois ('houkim) et Mes ordonnances (michpatim), que l'homme pratiquera et vivra grâce à eux, Je suis Hachem" (A'haré Mot 18,5)

-> "Si vous gardez mes lois, le Satan/mauvais penchant n'aura pas d'emprise sur vous" (midrach Yalkout Chimoni - Bé'houkotaï 671).

Le 'Hatam Sofer écrit que nos prières sont généralement dépourvues de concentration (kavana), c'est pourquoi le Satan peut nous accuser auprès de Hachem.

Cependant, lorsque nous observons les michpatim comme les 'houkim (qui n'ont pas d'explication logique), c'est-à-dire de manière inconditionnelle et sans faire dépendre notre accomplissement de notre compréhension, alors Hachem également, contre toute logique, reçoit nos prières comme si elles venaient du plus profond de nos cœurs et qu'elles étaient pleines de kavanot.
Le mauvais penchant n'a alors aucune emprise sur nous.

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-> "Veille à accomplir même les mitsvot les moins importantes, qui semblent ne pas être récompensées ici-bas, comme celles qui sont importantes et qui procurent un salaire sur terre" (Pirké Avot 2,1)

Le 'Hida commente : car lorsque l'homme montre son empressement et son amour pour toutes les mitsvot, même lorsqu'elles ne lui paraissent pas essentielles, il honore par cela Hachem et en retirera une récompense dans ce monde.

[nous devons accomplir toute mitsva pour la gloire de Hachem, indépendamment de son importance à nos yeux, et par cette attitude nous en seront récompensés dans ce monde-ci!]

"Le lépreux atteint de ce mal [la lèpre], ses vêtements seront déchirés, il laissera pousser ses cheveux, s'enveloppera jusqu'aux lèvres et criera : "Impur! Impur!"" (Tazria 13,45)

-> Nos maîtres (guémara Shabbath 67a) apprennent de ce verset que le lépreux doit faire connaître son mal aux autres, afin qu'ils implorent la miséricorde Divine en sa faveur.
Ils déduisent de là un autre enseignement : "Lorsqu'un arbre perd ses fruits, on le peint en rouge, afin que les passants qui le voient prient pour lui."

Le rav 'Haïm Friedlander s'interroge : Comment peut-on apprendre du lépreux qu'il nous faut prier pour l'arbre malade?
Le lépreux endure une souffrance terrible : outre sa douleur physique, il est séparé de sa famille et de son entourage, il crie et prie les hommes de demander la miséricorde pour lui.
En revanche, l'arbre n'est qu'un objet et par ailleurs, son propriétaire en général a de nombreux autres arbres.

Le rav Friedlander explique que nos maîtres nous enseignent ici l'importance de la vertu qui consiste à aider son prochain à porter son fardeau (nossé béol im 'havéro).
Que notre prochain ressente une souffrance physique comme la lèpre, ou une douleur suite à la perte de ses biens ou même d'un seul arbre, que sa peine soit grande ou légère, il n'y a pas de différence, car fondamentalement, il s'agit d'un homme qui souffre.

Cela exige que nous ressentions ses douleurs comme si elles étaient les nôtres, et que nous priions pour sa guérison, et celle de son arbre.

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-> "Et le lépreux sur lequel sera une tache ... proclamera : 'impur, impur'." (Tazria 13,45)

-> La guémara (Shabbat 67a) rapporte ce verset en expliquant que le lépreux doit aussi annoncer son état à son entourage afin que la communauté sollicite pour lui la miséricorde Divine.
Nos Sages ont également appris de là que l’on doit peindre en rouge le tronc d’un arbre qui perd ses fruits afin que les passants le remarquent et prient pour qu’il guérisse.

-> Le rav Yé’hezkiel Levinstein déduit de cette guémara des principes importants concernant les lois de la
prière.
A priori, demande-t-il, on est en droit de s’interroger sur l’intention contenue dans les propos de la guémara : veut-elle signifier que l’on doit proclamer un jour de prières pour faire annuler le décret qui pèse sur cet arbre? Il est certain que non. Le but est en fait de dire ici, qu’en remarquant un arbre peint en rouge, signe de son état maladif et de sa fin précoce, chaque passant exprimera une courte requête tout en marchant, afin que le Hachem fasse retrouver sa santé antérieure.
=> Cela prouve que même une courte requête comme celle-ci est considérée comme une prière.

Un juif ne devra jamais penser que prier consiste seulement à se répandre en supplications longues et fastidieuses et en déduire alors que cela ne le concerne pas puisqu’il n’en n’a pas le niveau.
Loin de là est l’intention de la Torah : chacun doit donner de l’importance à chaque petite prière, même celle prononcée près d’un arbre au milieu de la ville.
On apprend de là également combien un homme doit prier pour délivrer son prochain des épreuves qu’il traverse. Il
est alors certain que sa prière sera exaucée et rapprochera son salut.

[dès qu'on remarque qu'il y a dans la vie d'autrui un "arbre peint en rouge" (problème de parnassa, de shalom bayit, d'enfant, de santé, ...), alors on doit faire une petite prière pour que notre prochain aille mieux. [mitsva de : Tu aimeras ton prochain comme toi-même]
De plus, selon nos Sages par le fait de prier pour autrui, on se protège également d'avoir un tel problème, car : "Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er" (guémara Baba Kama 92a).
Ainsi, parfois on n'a même pas encore connaissance de ce besoin, mais comme on a prié pour autrui, alors on en est déjà sauvé.
b'h, sur ce sujet, voir également : http//todahm.com/2017/09/27/5606-2 ]

["arbre peint en rouge" = on apprend ainsi que nous devons parfois peindre en rouge, c'est-à-dire utiliser notre imagination pour se mettre à la place d'autrui subissant ce problème, dans un but de ressentir même momentanément autant que possible son éventuelle douleur, et alors on pourra faire une prière de tout notre cœur. (à le pauvre, Hachem sauve-le au plus vite!!)
A l'inverse, notre yétser ara, conscient du pouvoir de quelques mots de prière, va nous dire : "il est beau cet arbre peint en rouge!" (ex: ça va c'est pas si terrible ce qu'il a, il y a pire! ).]

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-> Le rav de Kobrin affirme que la prière de chaque juif possède le pouvoir d’accomplir tous les désirs de son cœur à l’instant même. Et si nous constatons parfois que nos prières semblent demeurer sans réponse, cela est dû au fait que l’homme lui-même ne croit pas profondément à la force de sa prière.
Celui qui croit sincèrement que la prière possède la force de déchirer les cieux et de lui procurer tout ce qu’il
demande verra effectivement toutes ses requêtes se réaliser sans retard!

[c'est notre yétser ara qui essaie de nous dévaloriser (ex: qui es-tu pour que tes prières aient un impact!), alors qu'en réalité Hachem apprécie la prière de chaque juif, qui plus est lorsqu'on la fait par amour de notre prochain! Combien Hachem apprécie de voir que Ses enfants sont proches dans le cœur, s'aiment et se soutiennent les uns les autres! Au comble de la joie, Il comble tout le monde de bénédictions, peu importe qu'on le mérite ou pas. ]

L’essence du jeûne

"Pourquoi avons-nous jeûné et n'as-Tu pas vu? Pourquoi avons-nous affligé notre âme et agis-Tu comme si Tu ne le savais pas?" (Haftara de Yom Kippour)

-> Selon le Méam Loez (A'haré Mot 16,26-34) :
Hachem répond : "Comment puis-Je agréer votre jeûne? Vous ne vous repentez pas! ...
Votre jeûne n'est qu'un acte superficiel. Appelez-vous réellement Hachem afin qu'Il vous délivre de vos malheurs?
Vous ne jeûnez pas aujourd'hui pour que votre voix soit entendue en Haut.

De l'extérieur, on pourrait vous prendre pour des anges. Mais vous ne pouvez Me tromper car Je connais les pensées de chacun. Je sais qu'il aurait mieux valu que vous ne jeûniez pas.

Ce que Je désire, c'est que vous déliiez les liens de la méchanceté, que chacun abandonne ses mauvaises actions, se repente, et ne reproduise pus jamais ses fautes.
Que chacun accomplisse de bonnes actions selon ses possibilités! Si vous voyez un homme sans vêtements, couvrez-le et n'oubliez pas votre propre chair : les membres de votre famille.
Accomplissez toutes les bonne actions possibles!

Alors vous appellerez et Hachem répondra. Vous crierez et Il dira : Me voici!"

En réalité, Hachem n'a pas besoin de notre jeûne. Tout ce qu'il désire de nous est le repentir et l'abandon de nos mauvaises actions.
Nous pourrons alors être sûrs qu'Il nous pardonnera et nous purifiera de nos fautes.

"Vous serez purifiés devant Hachem" (A'haré Mot 16,30) = votre purification doit d'abord intervenir dans notre cœur et être visible "devant Hachem".

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-> b'h, sur la notion de jeûne juif : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

Le sang sur les portes [des maisons juives au moment de la sortie d'Egypte] n'a pas empêché la plaie d'entrer dans leur maison, mais c'est plutôt ... tout celui qui croyait et avait confiance en Hachem, et n'avait pas peur de Pharaon et de ses décrets, en sacrifiant publiquement le dieu égyptien (l'agneau) ... celui-ci est considéré comme un tsadik.
Puisqu'il a confiance en Hachem, alors il mérite d'être protégé.

[rabbénou Bé'hayé]

[Plus nous développons une solide confiance en Hachem, plus nous sommes protégés contre toutes les mauvaises choses de la vie.]

Nous avons tous des anges Accusateurs au ciel qui argumentent sur pourquoi Hachem ne doit pas nous donner une bonne parnassa.
Cependant, lorsque nous récitons le birkat hamazon avec concentration (kavana), nous créons des anges Défenseurs qui nous défendent et protègent notre parnassa.

[Maharcha - guémara Nazir 66b]

Hachem est bon et miséricordieux. Lorsqu'Il amène des malheurs sur une personne, Il le fait comme un père punit son enfant. Il ne le châtie pas immédiatement en ébranlant sa santé.
L'Attribut de justice commence par frapper ses biens. S'il se repent et rectifie sa faute, fort bien. Sinon, c'est son corps qui est touché.

A l'époque du Temple, Hachem envoyait d'abord une plaie (tsaraat) sur la maison du fauteur et des traces de décoloration apparaissaient sur les murs (14,34).
S'il se repentait, cela s'arrêtait là, sinon la plaie gagnait ses vêtements qui sont plus proches de son corps (13,49).
S'il ne se repentait toujours pas, la plaie touchait son corps.
[...]

Les marques lépreuses ne sont pas des symptômes naturels. Elles sont envoyées par Hachem pour éveiller l'homme de son sommeil, et pour l'inciter à réfléchir à ses actes et à se repentir.
[Méam Loez - Tazria 13,1-2]

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-> Les marques qui apparaissaient dans les maisons et sur les vêtements étaient un prodige et un miracle au sein des juifs. Cela n'arrivait à aucun autre peuple.
En effet, Hachem nous aime et désire que nous veillions à la pureté de nos paroles.
[Rambam]

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-> La lèpre (tsaraat) n'est pas comme une maladie : c'est un message envoyé du ciel pour se repentir d'avoir dit du lachon ara.

Le Sforno écrit également que la tsaraat n'était pas une maladie ordinaire, car elle touchait même les habits et les maisons. Hachem change les lois de la nature pour que l'homme soi amené à se repentir et se purifier.

Il apparaît donc que la simple existence de la tsaraat prouve notre proximité avec Hachem qui veille sur le peuple d'Israël.
Car même si la tsaraat, comme toute autre maladie, est guérissable, elle montre toutefois qu'un lien particulier nous relie à Hachem qui se soucie de nous, et fait revenir à Lui par "miracle" celui qui a médit : cela est une source de joie.

Aujourd'hui, même s'il est vrai qu'il n'y a plus d'altérations lépreuses visibles, cependant la lèpre affecte l'homme et entache son âme.
[En ce sens], nos Sages (midrach Vayikra rabba 16,3) disent que celui qui garde sa langue préserve son âme de toutes sortes de malheurs.
[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

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-> Autrefois, un juif qui parlait mal des autres était frappé de tsara'at (guémara Arachin 15b), et son impureté était connue de tous.
Aujourd'hui, alors que les commérages malveillants sont monnaie courante, nous n'avons plus de tsara'at.
Mais si ce péché ne rend plus une personne physiquement malade, il la rend toujours spirituellement affligée et impure.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 3]

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-> "S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur, une dartre ou une tache" (Tazria 13,2)

-> Le Ramban dit à propos des plaies en question qu’elles ne sont pas du tout naturelles et n’existent pas dans le monde physique. Quand les juifs se conduisent convenablement avec D., Son esprit les protège constamment et maintient en bon état leur corps, leurs vêtements et leurs maisons. Mais s’il arrive à l’un d’entre eux de pécher, quelque chose de laid apparaît dans sa chair, sur son vêtement ou dans sa maison, pour montrer que D. s’est écarté de lui.
Cela ne se produit toutefois que dans le pays que D. a choisi et où Il demeure. [terre d'Israël]
Par conséquent ces plaies, qui sont un phénomène surnaturel, n’apparaissent que si l’homme a de grands mérites, puisque même les juifs, qui sont le peuple élu, n’en sont frappés que dans le pays élu. C’est en effet l’endroit où il peut se consacrer posément à connaître Dieu, et où la Présence Divine peut résider. Tout cela ressort de ce qu’écrit le Ramban.

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-> "S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur, ou une dartre ou une tache" (Tazria 13,2)

Ces plaies que la Torah énumère comme celles qui rendent l’homme impur n’ont aucun rapport avec les formes de lèpre connues des médecins. Mais ce sont des maladies spéciales, pas naturelles, qui sont envoyées à l’homme du ciel comme châtiment et rachat de ses fautes.
[Sforno]

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-> Le Akéda écrit :
La preuve la plus claire que ces plaies ne sont pas des maladies naturelles de hasard est qu’en mettant la plaie à l’écart pendant une semaine ou deux, elle s’améliore ou guérit complètement, alors qu’on sait que toute plaie naturelle risque d’empirer et de s’infecter quand on l’enferme dans une pièce fermée sans air et sans lumière. Mais comme ces plaies sont des signes surnaturels de la providence pour éveiller l’homme et le mener à se repentir de ses fautes, même les traitements sont différents et pas naturels.

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=> Pourquoi n’y a-t-il pas de plaies de nos jours?

Le Alchikh haKadoch enseigne :
C’est pourquoi on ne trouve pas de plaies ayant cet aspect à notre époque.
En effet, la plaie vient en résultat du fait que l’homme a fauté, ce que la partie de sainteté qui est en lui ne peut pas supporter, donc elle repousse l’impureté vers l’extérieur sous forme d’une plaie qui rend impur.
Mais c’était valide uniquement pendant les générations précédentes, quand la partie de sainteté qui est en l’homme d’Israël était très forte même chez ceux qui fautaient, et avait la force de repousser le peu d’impureté.
Mais à notre époque, la sainteté n’a plus une telle force, c’est pourquoi il n’y a plus de plaies
(comme la tsara'at).

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-> Le Séfer ha’Hinoukh écrit :
"Les lois concernant les plaies (tsara'at) ont pour but de fixer dans notre âme le fait que la providence Divine s’adresse à chacun individuellement, et surveille tout ce qui se passe, ainsi qu’il est écrit : "Ses yeux sont ouverts sur les voies de l’homme, Il observe chacun de ses pas" (Iyov 34,21).
Par conséquent on nous avertit de faire attention à cette vilaine maladie (la lèpre) et de réfléchir au fait que c’est la faute qui l’a provoquée.
Les Sages ont dit que les plaies viennent à cause de la faute du lachon ara, et ne se produisent pas par hasard.
[...]
La raison de ces mises à l’écart est de montrer que D. veille sur tout ce que fait chaque homme individuellement ...
c'est pourquoi l’homme est frappé de cette mauvaise maladie qu’est la lèpre, qui ne lui arrive pas par hasard, mais qui doit le porter à réfléchir immédiatement si ce ne sont pas ses fautes qui l’ont provoquée, et à s’éloigner de la compagnie des hommes, comme quelqu’un qui s’écarte de ses mauvaises actions.
Il s’attachera à celui qui rachète et guérit la faute, lui montrera sa plaie, et avec ses conseils, ses paroles d’encouragement et l’examen de conscience qu’il aura fait, il sera débarrassé de la plaie, car D., qui veille constamment sur lui, verra son repentir et le guérira."

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-> "Voici la loi sur le lépreux ... il sera mené au Cohen" (Métsora 14,2)

A notre époque, la plaie de la lèpre n’existe plus, et nous n’avons pas non plus de Cohen auquel on pourrait mener le lépreux.
Cependant, le Divré Emet (rabbi Alexander Moché Lapidot) écrit : "S’il se forme sur la peau de l’homme une lèpre », il s’agit des fautes qui dépendent de la bouche et du langage, qui sont les plaies des gens, car la plupart des gens s’y laissent prendre. Un tel homme sera amené au Cohen grand parmi ses frères, il s’agit du véritable tsadik auteur de ‘Hafets ‘Haïm, il étudiera ses livres précieux, qui lui enseigneront comment se comporter dans ce domaine, et heureux l’homme qui étudie ses livres saints, remplis de choses précieuses, dans le but de les pratiquer.
Une telle personne sauvera son âme de l’abîme et méritera la joie et la sérénité".

Manger casher

"Voici les créatures que vous pouvez manger parmi tous les animaux sur la terre" (Chémini 11,2)

-> Hachem interdit aux juifs certains animaux en raison de leur statut particulier.
Alors qu'Israël est destiné à vivre au monde futur, les nations ne le mériteront pas, ainsi tout leur est permis ici-bas ...

Les nations n'étant pas destinées à vivre au monde futur, les aliments non cashère ne leur ont pas été interdits.
Par contre, les juifs ont une âme taillée à partir d'un endroit précieux sous le Trône de Gloire. Ils sont destinés à revivre à la résurrection et à hériter du monde futur.
Hachem ordonna donc qu'ils veillent à ne pas souiller leur âme pure par des aliments impurs.

Tous les aliments non cashère interdits par la Torah proviennent de l'Autre Côté (sitre a'hra) ; un esprit impur les habite.
Lorsqu'un homme consomme un aliment non cashère, il absorbe cet esprit impur (roua'h tamé) qui s'incruste en son âme.
Si son âme souillée quitte ce monde sans s'être repentie, tous ces esprits impurs s'attachent à elle. Au monde futur, elle sera donc ballottée d'un endroit à l'autre comme un objet répugnant dont personne ne veut.
L'esprit impur est attaché définitivement à l'âme sans qu'elle ne puisse s'en défaire.

[La Torah dit : "Ne souillez pas votre âme par toute créature rampante et ne devenez pas impurs car vous seriez souillés (vénitmétem – ונטמתם) par elle" (Chémini 11,43).
La guémara (Yoma 39a) enseigne : Ne lis pas "impureté" mais "occlusion" [vénitamtem – ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l’homme.]
Les aliments non cashère ferment le cœur de l'âme de l'homme qui les consomme.

Quiconque mange des aliments non cashère risque de perdre son âme pure au monde futur et d'être anéanti en Enfer (guéhinam) ...

Voici les mots de réprimande que Hachem adresse aux hommes dans le monde futur : "Regardez et réfléchissez! La punition de ceux qui n'ont pas gardé leur bouche et ont mangé des aliments interdits n'est pas simplement d'être rongés par les vers. Pire encore, leurs vers ne mourront jamais!"

Car ces gens n'ont pas vérifié les légumes et autres aliments pour s'assurer qu'ils ne contenaient pas de vers. Ils disaient : "Ne mangerons-nous pas des vers encore plus gros dans la tombe?"
Les vers de ces personnes ne mourront pas même au monde futur, ils continueront à grouiller, ne mettant ainsi jamais fin à la punition des réchaïm.
Ensuite, les fauteurs hériteront du guéhinam dont le feu ne s'éteindra jamais.

Le roi Salomon dit à leur propos : "Tous les efforts de l'homme vont à sa bouche mais son âme n'est jamais satisfaite" (Kohélét 6,7).
Un homme peut avoir peiné et travaillé dur toute sa vie mais souffrir dans le monde futur à cause des aliments interdits dont il s'est souillé.
"L'âme n'est pas satisfaite" signifie que sa punition durera éternellement car son âme ne sera pas attachée à la vie éternelle.

Ceci éclaire les paroles du midrach : dans le futur, on fera l'annonce suivante : "Quiconque n'a pas mangé d'insectes et de vers vienne recevoir sa récompense!"
Cette annonce demande explication : Pourquoi mentionner l'abstention "d'insectes et de vers", mais aucun des 613 autres commandements, tels que les tsitsit, les téfilin, ...?

En réalité, les vers, les insectes et les autres aliments interdits souillent considérablement l'âme. Ils la détruisent et la déracinent de son lien à la vie, la privant de tout espoir au monde futur.
L'âme elle-même en est anéantie.

Par contre, si une personne évite tout aliment interdit et ne souille pas son âme, elle ne perd pas la récompense de ses bonnes actions, même si elle a commis d'autres fautes.
Au monde futur, après avoir été punie pour ses fautes, elle est récompensée pour ses bonnes actions.

[Méam Loez - Chémini 11,2]

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-> "Si vous vous rendez impurs sur terre [en mangeant des aliments interdits], Je (Hachem) vous traiterai, Moi aussi, comme impurs dans le monde à venir et dans le séjour [éternel] dans l’au-delà."

[Rachi (Chémini 11,43) – citant la guémara Yoma 39a]

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-> Rabbi Its'hak dit : "Quiconque se souille par des aliments interdits est comparé à un idolâtre, ce qui est une abomination pour Hachem, or il est écrit ‘Tu ne mangeras pas toute abomination’."

Un idolâtre s’exclut de la vraie vie, quitte le domaine de la sainteté pour appartenir à un autre.
Plus encore, il est souillé dans ce monde-ci et dans le monde à venir ; non seulement cela, mais c’est la raison pour laquelle le mot "vénitmetem (vous en contracteriez la souillure - v.11, 43)" est écrit sans "aleph". [alouf aolam : le Maître du monde, l'Unique, Hachem]
[Zohar - Chemini 42a]

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-> Nous voyons aujourd'hui de nombreuses personnes emprunter de mauvaises voies et abandonner la Torah de Hachem.
Dans de nombreux cas, c'est parce qu'elles ont mangé des aliments non cachère dans leur enfance.
Nombreux sont les parents qui croient cela inoffensif tant que l'enfant n'est pas bar mitsva. Ils ne se rendent pas compte du grand danger qui résulte de la consommation d'aliments non cachère ...

Elicha ben Abouya était un très grand érudit de la Torah. Mais lorsque sa mère était enceinte de lui, elle passa devant une maison où des non-juifs faisaient cuire de la nourriture non cachère.
Elle respira cette odeur qui pénétra en elle comme le venin d'un serpent.
Plus tard, cela eut pour conséquence que son fils quittât la communauté juive et fût attiré par la faute.

Une femme doit donc veiller attentivement à la nourriture de ses enfants et ne pas considérer cela comme peu important.

[Méam Loez - Chémini 11,9-12]

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-> "Une femme qui concevra" (Tazria 12,2)

=> Ce verset (au tout début de Tazria) suit immédiatement le passage de la Torah qui traite des lois de Cacherout (fin de Chémini). Quel en est le lien?

Nos Sages (ex: Ramban) nous enseignent que : cela vient faire allusion au fait que les parents peuvent avoir une influence sur la pureté et la sainteté de leurs enfants en fonction de ce qu'ils mangent.
Des parents qui, malheureusement, ne respectent pas les lois de la Cacherout et consomment des aliments interdits, peuvent causer à leur descendance des dommages spirituels telles que par exemple la perte de la sensibilité à la sainteté et l'indifférence à la Torah.

-> Le Rama (Yoré Déa 81,7) écrit que l'on doit empêcher les enfants de consommer des aliments interdits pour éviter que leur potentiel spirituel en soit affecté [et ce alors qu'ils n'ont pas encore l'obligation d'accomplir les mitsvot].

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-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch écrit qu’il a entendu du Arizal que parfois l’homme se transforme, et de bon devient mauvais, sans qu’on sache pour quelle raison. Lui-même s’étonne qu’on puisse se transformer ainsi.
Il estime que c’est provoqué par le fait de faire rentrer dans sa bouche des aliments interdits, qui ont une partie mauvaise.

-> De même que les aliments interdits peuvent avoir une mauvaise influence sur l’homme, les aliments cacher peuvent avoir une bonne influence, comme nous trouvons chez le non-juif Antoninus, qui étant bébé a sucé le lait de la mère de Rabbi. Les Sages ont estimé que c’était la raison pour laquelle Antoninus a fini par étudier la Torah, se convertir et se circoncire (Tossefot Avoda Zara, 10,2).

Le midrach (Tan’houma Vayéra) dit sur le verset : "Sarah a allaité des fils" que les femmes égyptiennes menaient leurs enfants chez Sarah pour qu’elle les allaite, et que tous ces bébés égyptiens ont fini par se convertir.
Il est raconté dans Pessikta Rabati (44-90) que tous ceux qui venaient se convertir et tous les convertis du monde qui craignent le Ciel descendent de ceux qui ont sucé le lait de Sarah.

-> Le Or ha’Haïm haKadoch (A'haré Mot 18,2) écrit que chez celui qui se garde des aliments interdits, le désir grandit de se rapprocher de D., de Sa Torah et de ses mitsvot, car l’aliment amplifie dans son âme et dans son cœur la lumière supérieure de la sainte Torah.

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-> Le Rambam (dans son Iguéret Kodèche rapportée dans le Réchit ‘Hokhma Chaar haKédoucha 16) écrit :
"Le sang (qui fixe les tendances de l’homme est formé) selon la nature de la nourriture à partir de laquelle il est créé ...
C’est pourquoi Hachem nous a écarté par sa sainte Torah de plusieurs aliments en nous proscrivant leur consommation. En effet, certains, comme les graisses interdites et le sang, obstruent le coeur, d’autres, comme les oiseaux de proie ou les rapaces, poussent à l’insolence, certains ferment les portes de la connaissance et du discernement et d’autres, comme les insectes se trouvant sur terre ou dans la mer, provoquent toutes sortes de maladies graves.
En bref, il est écrit à propos de tous : "Ne rendez pas vos âmes abominables." La Torah nous a donc bien fait savoir que toutes ces choses sont abominables, dégoûtantes et engendrent un mauvais sang qui entraîne finalement beaucoup de malheurs".

-> Le Toldot Yaakov (paracha Yitro) rapporte au nom du Baal Chem Tov que les habitants d'un certain pays envoyèrent une fois une lettre au Rambam, celui-ci leur répondit par le biais de son disciple rabbi Chmouël Eben Tabone :
"Celui qui se préserve d’une nourriture superflue, interdite et impure, tous ses sangs sont limpides et purs, il possède ainsi un coeur pur et son cerveau, de même que sa vitalité, deviennent purs et lui permettent d’appréhender la Vitalité véritable qui est la Divinité de tous les mondes et qui les fait tous vivre.
Et celui qui veille encore davantage à cela et sanctifie sa nourriture suivant les voies d’Hachem et de Sa Torah fait ainsi régner son esprit sur tous ses 280 membres qui se sanctifient et se purifient par cela.
L’inverse (à D. ne plaise) est également vrai et source d’un esprit trouble et vicié par des pensées étrangères, sa vitalité s’éteint, engendrant une impureté sur tous ses 280 membres".

-> Le Réchit 'Hokhma (Chaar Hakedoucha, chap. 15) enseigne :
"A la fin de la paracha Chémini qui énumère les aliments permis et interdits, le verset dit : "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, ne rendez pas vos âmes abominables" (Chémini 11,44).
Ce que le Zohar (Chemini 41b) explique en disant que sur les aliments impurs que la Torah nous a proscrits, un esprit étranger et impur réside. Dès lors, celui qui en consomme rend son âme impure et montre par cela qu’il n’a pas de part dans la sainteté et dans le D. d’Israël.
Car la chose impure devient partie intégrante de lui et de l’âme qui anime son corps.
Il en ressort qu’il rend son âme et son corps impurs".

-> Dans un autre chapitre, le Réchit 'Hokhma développe davantage ce sujet :
"Nos Sages ont dit dans le midrach (Tan’houma Béréchit 12) que Hachem se venge de la faute de la débauche plus que des autres fautes. La raison en est qu’à cause d’elle, l’homme déracine de lui, de ses membres et de son âme, toute sainteté. Il se revêt alors entièrement du yétser ara, ce qui n’est pas le cas pour les autres fautes, à l’exception de la consommation d’aliments interdits qui constitue elle aussi une faute englobante, qui rend l’âme impure, car l’impureté devient une partie intégrante des membres du corps".

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-> "Toute la peine de l'homme, à cause de sa bouche, et son âme ne sera jamais comblée" (Michlé 11,7).
Rabbi Yossé déclare : J'ai regardé ces propos du roi Chlomo et j'ai vu qu'ils étaient tous d'une grande sagesse. Ainsi, le verset rapporté ci-dessus nous apprend que l'homme souffre dans l'au-delà parce qu'il s'est souillé en ne gardant pas sa langue des aliments défendus.
En conséquence, "son âme ne sera jamais comblée" : le châtiment qui s'abattra sur lui n'aura jamais de fin. Ou bien, selon une autre explication, son âme restera toujours imparfaite et ne pourra donc remonter à sa place à cause de la souillure qui s'y est attachée.

Celui qui consomme des aliments interdits se rend coupable d'une abomination (voir Dévarim 14,3) et s'exclut du domaine de la sainteté, comme l'idolâtre.
[Zohar - Chémini 41b]

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Le Ramban (Chémini 11,13) explique que la Torah a interdit les animaux impurs parce que leur consommation fait entrer la cruauté dans le cœur.

Abrabanel écrit que la Torah a interdit les animaux qui endommagent l’âme humaine.

Le kli Yakar (Chémini 11,1) écrit : "De nombreux commentateurs ont parlé de l’interdiction de certains aliments ; certains pensent qu’il s’agit de la santé du corps et de sa guérison, car ces aliments engendrent des humeurs mauvaises, et le Ramban penche vers cet avis. Mais il n’en est pas ainsi, car tous les peuples du monde mangent de la viande d’animaux interdits ainsi que tout ce qui est impur, et ils sont forts et sains.
Il est évident que dans tout cela il ne s’agit que de la guérison de l’âme, car ces aliments souillent l’âme pure, chassent l’esprit de sainteté et de pureté de l’homme, et engendrent des obstructions du cerveau et des traits de cruauté."

Le Pri 'Hadach écrit : "Comme à notre époque on ne fait pas attention à la cacherout des aliments, la plupart des enfants s’éloignent de la Torah, il y a beaucoup d’insolents, la crainte de D. ne touche pas leur cœur, et même quand on leur fait des reproches ouverts, ils ne sont pas capables d’accepter la leçon".

Le Malbim (Vayikra 11, 43) écrit aussi : "Ne vous souillez point par elles, vous en contracteriez la souillure» signifie que ce sera la raison qui vous rendra véritablement souillés, car ils vous rendront répugnants et vous engourdiront le cœur de façon à ce que vous ne voyiez pas la lumière de la mitsva et de la Torah."

A ce sujet, le Déguel Ma’hané Ephraïm rapporte l’histoire de gens d’un certain pays qui ont demandé au Rambam pourquoi s’éveillait en eux des doutes sur des sujets concernant la foi.
Le Rambam leur a répondu : "Il est évident que votre tête s’est alourdie à cause d’aliments interdits, c’est pourquoi vous ne pouvez plus comprendre la douceur des paroles des Sages à ce propos".

Le Pri ‘Hadach explique la raison pour laquelle la Torah s’est montrée sévère sur la consommation d’insectes rampants : "La Torah s’est montrée sévère à cet égard par beaucoup d’interdictions, parce que c’est une interdiction qui se rencontre très fréquemment dans les fruits, les légumes, les légumes secs et toutes sortes d’aliments, et il est impossible de ne pas se fourvoyer si l’on n’y prête pas une attention extrême. Il faut également expliquer en public la gravité de ces interdictions, pour que tout le monde s’en écarte."

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Selon le Rama miPano (Kanfei Yona), même sur les aliments non-cacher qui sont venus en bouche malgré soi, il faut se repentir.

-> En effet, on peut citer le Ohr ha’haïm (v.11,43) qui écrit :
Il est possible que le message contenu dans le verset "Ne vous rendez pas impurs à cause d’eux" soit que les Bné Israël doivent veiller à ce qu’ils (les aliments interdits) ne pénètrent pas dans leur bouche même par inadvertance, car la différence entre la faute volontaire et la faute involontaire ne concerne pas le défaut provoqué dans la réalité, et la souillure ainsi causée à l’âme fera son effet même sans intention de fauter.
Toutefois, lorsque la faute est volontaire, l’âme devient abominable, alors que lorsqu’elle est involontaire, elle devient impure et se bouche.

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-> Le Séfer ha’Hinoukh enseigne l'idée que par l’intermédiaire de ce que l’homme absorbe, ils deviennent des constituants du corps, font partie de l’homme et l’accompagnent pendant toute sa vie.

C’est pourquoi il est écrit dans le Choul’han Aroukh (Yoré Déa 81, 7) qu’une femme qui allaite, même juive, si elle est obligée de manger des choses interdites parce qu’elle est malade ou pour une autre raison, n’a plus le droit d’allaiter le bébé, parce que ce lait lui ferait du mal quand il grandira et engendrerait en lui une mauvaise nature.

Cette loi qui est valeur pour tout juif, découle du fait que Moché n'a voulu allaiter qu'une femme juive. Pourquoi cela? Parce que Hachem a dit : "La bouche qui plus tard parlera avec Moi sucerait quelque chose d’impur?"
=> Comment est-il possible d’apprendre ce din de Moché pour toute la communauté d’Israël?

Rabbi Yaakov Kaminetski répond qu'on apprend de là un grand principe éducatif : il faut élever tout enfant juif de la meilleure façon possible, au point qu’il soit digne de parler avec la Présence Divine, c’est pourquoi on doit faire attention à ce qu’il ne mange que des aliments cacher dès sa toute petite enfance.

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-> b'h, par exemple également sur ce sujet :
- La cacherout : https://todahm.com/2015/02/16/la-cacherout
- Divré Torah sur Chémini 11,44, au sein de : https://todahm.com/2019/04/16/8899

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-> Il faut être très vigilant avec l'interdiction de manger des vers qui est la plus sévère de tous les commandements de la Torah.
En effet, chaque fois qu'un homme transgresse une loi de la Torah, il enfreint un commandement négatif (lav), mais par contre s'il mange un ver, il aura transgressé 5 commandements, que voici :
1°/ "Tout petit animal qui rampe sur la terre sera répugnant ; il sera pas consommé" (11,41) ;
2°/ "Tout [animal] qui rampe sur son ventre parmi tous les petits animaux qui se développent sur terre, vous ne mangerez pas" (11,42) ;
3°/ "Ne vous rendez pas abominables par tout ce qui rampe sur la terre" (11,43) ;
4°/ "Ne vous souillez pas par tout petit animal qui rampe sur la terre" (11,43) ;
5°/"Ne vous souillez pas par eux" (11,20).
[Méam Loez]

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-> Hachem a dit : "Si je n'avais fait sortir les Bné Israël d'Egypte que pour qu'ils ne se rendent pas impurs par des insectes, cela suffirait."
[Tana déRabbi Yichmaël - (rapporté par Rachi (Chémini 11,45)]

-> celui qui mange des insectes, son âme elle-même devient répugnante.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, ne rendez pas vos âmes abominables ... Je suis Hachem qui vous fais monter du pays d'Egypte" (Chémini 11,44-
45).

-> La Torah fait une association entre la sortie d'Egypte et les aliments interdits.
La géoula n'est pas seulement d'une libération physique, mais aussi de la rédemption de l'âme de son incarcération virtuelle par le corps et ses besoins physiques.
En nous abstenant de manger des aliments non casher, nous permettons à l'âme d'émerger en tant que force à part entière. Selon les termes de la Torah, je t'ai élevé par la libération d'Égypte afin que ton âme puisse se libérer totalement de sa dépendance à l'égard du corps.
Cependant, en consommant de la nourriture non cachère, nous nous exposons au timtoum halev, le blocage de notre cœur, de sorte que notre âme n'est plus libre de prendre ses propres décisions morales.
[Sfat Emet - Chémini 5647 ]

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-> "Je suis Hachem qui vous fais monter du pays d'Egypte" (Chémini 11,45)

Rachi explique ce verset en disant que même si Hachem avait sorti les juifs d'Egypte uniquement pour ne pas qu'ils se souillent avec des insectes, cela aurait suffi.

=> Comment comprendre cet enseignement?

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) explique :
En fait, même sans la Torah, on n'aurait pas mangé d'insectes, car cela est repoussant voire même abominable.
Seulement, quand les juifs n'en mangent pas, ils ne le font pas par rapport à leur répulsion naturelle, mais essentiellement parce que la Torah l'interdit. C'est cela la grandeur de la chose.
Même des actes que l'on ne ferait jamais de par notre nature, on les respecte surtout pour réaliser la Parole Divine. Une telle attitude d'acceptation de la Volonté Divine au-delà même de notre propre volonté personnelle, est en soi une grandeur qui mérite bien qu'Hachem nous sorte d'Egypte et nous prenne comme peuple.

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-> Nos Sages (guémara Yoma 39) expliquent que les aliments interdits obstruent le cœur d'une personne.
C'est pourquoi la loi juive (Yoré Déa 81:7) établit qu'il ne faut pas donner d'aliments interdits à un bébé parce qu'ils l'endommagent lorsqu'il grandit. Pour cette raison, il a également été établi de ne pas permettre à un bébé d'être allaité par une femme non juive ou une femme juive qui mange des aliments non casher.

Le Baal Shem Tov a mis en garde contre le fait que la consommation d'aliments interdits est susceptible d'éveiller la confusion et les doutes dans la foi d'une personne, et que dans la mesure où une personne s'éloigne des aliments interdits, son cœur devient pur et elle comprend mieux Hachem.
Ce que l'on entend par "s'éloigner" des aliments interdits, c'est rester à l'écart de tout aliment dont on n'est pas certain qu'il est permis.

Rabbi Aharon Roth dit qu'une personne qui résiste à la tentation de manger des aliments douteux lorsqu'elle a faim est pardonnée pour ses fautes. Elle est élevée au Ciel encore plus que si elle avait jeûné pendant de nombreux jours.
C'est d'autant plus important pour quelqu'un qui subit la honte des moqueurs qui le dénoncent. Une personne qui réussit dans une telle situation et qui en connaît la grande valeur doit également veiller à ne pas devenir arrogante en raison de son grand accomplissement personnel et spirituel.

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+ La nourriture cachère permet de rester "à l'image d'Hachem" :

-> On sait que Daniel sortit sain et sauf de la fosse aux lions dans laquelle il avait été jeté pour avoir prié Hachem à l'encontre d'un édit royal (voir Daniel chapitre 6).
De même, 'Hananya, Michaël et Azarya sortirent indemnes de la fournaise ardente dans laquelle ils avaient été jetés après avoir refusé de se prosterner devant la statue érigée par Nabuchodonosor (Daniel chapitre 3).
Pourquoi ces quatre hommes ont-ils été sauvés?

Parce qu'ils ne s'étaient pas rendus impurs par des aliments défendus et, notamment, par un mélange de viande et de lait.
Les lions eurent peur de Daniel car, grâce au respect de cet interdit alimentaire, il était resté pleinement "à l'image de son Maître (Hachem)".
Inversement, à l'époque où la royauté fut retirée à Nabuchodonosor, il perdit toute figure humaine ; il vécut avec les animaux qui le voyaient comme l'un des leurs. Comme il s'était moqué des rois, il devint lui-même la risée générale pendant cette période.

A propos de 'Hananya, Michaël et Azarya, il est dit : "Au bout de dix jours, ils avaient meilleure mine que tous les jeunes gens qui mangeaient de la nourriture royale" (Daniel 1,15), car ne s'étant pas souillés par des aliments défendus, ils étaient restés à l'image de leur Maître (Hachem).
[Zohar - Michpatim p.123b]

+ Lorsqu'un homme médit de son prochain, c'est comme s'il avait transgressé les 5 livres de la Torah.

En effet, le mot Torah [qui veut dire "loi"] est écrit 5 fois à propos de la tsaraat :
1°/ "Telle est la loi (Torah) relative à la marque de tsaraat" (Tazria 13,59) ;
2°/ "Telle est la loi (Torah) du métsora" (Métsora 14,2) ;
3°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la personne portant la marque de tsaraat" (Métsora 14,32) ;
4°/ "Telle est la loi (Torah) de toute marque de tsaraat" (Métsora 14,54) ;
5°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la tsaraat" (Métsora 14,57).

Certains médisent parfois en secret sans que personne ne les entende, mais ils doivent savoir qu'un ange, à leurs côtés, entend et inscrit tous leurs propos.

Médire de son prochain revient à nier Hachem.

Il ne faut pas s'étonner de l'enseignement de nos Sages selon lequel le médisant est frappé de tsaraat. Certes, nous voyons un grand nombre de gens critiquer autrui et rester en bonne santé sans nulle marque sur la peau.
Il faut savoir que la tsaraat mentionné dans la Torah peut atteindre soit le corps soit l'âme. Si elle ne touche pas le corps d'un homme, elle affligera son âme.

La tsaraat spirituelle dépasse en gravité la tsaraat physique.
Chaque nuit, lorsque l'âme monte en Haut, tous les êtres spirituels s'en écartent et la déclarent impure ...
Si un homme ne se repent pas de son vivant, son âme ne sera pas autorisée à entrer dans le domaine des justes après sa mort. Tous le fuiront et se sépareront de lui.

On peut imaginer la douleur que ressent une âme ballottée d'un endroit à l'autre et auprès de laquelle personne ne veut rester.
[...]

Le roi Salomon dit : "Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme du malheur" (Michlé 21,23).
Rabbi Yanaï dit : Le mot : "malheur", se dit : tsarot, qui ressemble beaucoup à : "tsaraat".
L'âme peut donc, comme le corps, être frappée de tsaraat (fruit du lachon ara) ...

Si l'âme est souillée par la tsaraat, les prières du métsora ne sont pas acceptées avant qu'il ne se repente.
[c'est pour cela qu'il fallait que les proches d'une personne atteinte de tsaraat prient pour lui!] ...

"Le remède de la langue est un arbre de vie" (Michlé 14,5) = le remède à la médisance est la Torah, appelée un "arbre de vie".

[Méam Loez - Métsora 14,1-2]

"Ne mangez pas quelconque de sang, que ce soit d'un mammifère ou d'un oiseau, où que vous viviez.
Toute personne qui mangerait du sang, son âme sera retranchée de son peuple" (Tsav 7,26-27)

-> L'interdiction du sang est l'une des plus faciles à observer car la tentation est faible.
Si telle est la récompense pour un commandement facile, on peut imaginer celle que l'on reçoit lorsqu'on se garde des relations interdites et d'autres fautes pour lesquelles on éprouve un grande désir.
L'homme qui se garde de ces péchés sera largement rétribué car leur observance exige une lutte acharnée contre ses désirs.

Hachem nous a interdit de consommer du sang pour 4 raisons :
1°/ Les parties du sacrifice offertes sur l'autel étaient la graisse consumée et le sang aspergé sur ses parois. Etant donné que ces parties "appartiennent" à l'autel, Hachem a ordonné qu'elles ne soient pas consommées.

2°/ Le sang représente l'âme, comme il est écrit : "Car le sang est l'âme" (Dévarim 12,23).
Hachem nous a permis de consommer le corps et non l'âme d'un animal.
Il avait ordonné à Adam de ne pas manger de créatures vivantes mais de se nourrir de végétaux.
Cependant, comme Noa'h sauva toutes les créatures de la destruction, Hachem lui permit de manger leur chair.
L'âme de l'animal reste interdite, et donc son sang également.

3°/ La vie du corps dépend du sang. Par conséquent, si un homme en consomme, son corps devient semblable à celui d'un animal.
Il devient grossier et insensible. Il risque d'adopter les mauvaises tendances des bêtes et de ne pas avoir pitié de ses prochains.

Hachem nous a donné la Torah pour purifier notre âme afin d'être capables de comprendre les mystères de la Torah et d'avoir pitié de nos semblables.
C'est pourquoi il nous est interdit de manger le sang d'un animal ...

4°/ A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient plongés dans les pratiques occultes des égyptiens.
Par exemple, ils emplissaient un bol de sang autour duquel se rassemblaient des démons (chédim).
Lorsqu'ils voulaient prédire l'avenir, ils buvaient de ce sang.

On trouve ainsi juxtaposer ces 2 commandements : "Ne faites point de repas près du sang ; ne vous livrez pas à la divination ni aux présages" (Kédochim 19,26)
Pour nous séparer des pratiques païennes, Hachem nous interdit de consommer le sang et nous enjoint de l'asperger sur l'autel pour expier nos fautes.

[Méam Loez - Tsav 7,26-27]