Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Lorsqu'une âme faute" (néféch ki té'héta - Vayikra 4,2)

=> Pourquoi l'âme est-elle blâmée pour la faute, alors que sans le corps le péché n'aurait pas été commis?
Le péché n'existe seulement parce que l'âme se trouve dans le corps.

La réponse à cette question est offerte par rabbi Chimon bar Yo'haï : avant d'envoyer une âme dans le monde, Hachem l'enjoint d'observer les commandements de la Torah.
Il lui montre le haut niveau qu'atteignent les âmes ayant quitté ce monde pures. Il habille l'âme d'une lumière forte ressemblant au corps à l'intérieur duquel l'âme est destinée à entrer. Il ordonne à l'âme de méditer à la grandeur de son Créateur.

3 jours avant sa venue au monde, l'âme est amenée par Hachem au Gan Eden où Il se promène avec elle, si l'on peut s'exprimer ainsi.
Elle contemple la grandeur des tsadikim qui y résident puis revient à sa place.
Hachem la pare de façon splendide et la fait ensuite pénétrer dans le corps qui lui a été destiné.

Si l'âme se souille par la faute, la Torah pousse un cri et lui dit : "Après avoir vu toute cette splendeur, comment as-tu l'audace de te rebeller contre ton Créateur?".

La Torah dit donc : "Lorsqu'une âme faute" = l'âme qui a vu toute la splendeur et le bien que les tsadikim goûtent au Gan Eden a eu l'audace et la folie de se rebeller contre son Créateur!
[...]

La Torah nous apprend qu'il ne faut pas négliger les fautes involontaires ou les considérer sans importance. Le mal qu'elles causent est considérable.

Cela est comparable à un homme vêtu de beaux vêtements propres, qui à la suite d'une chute, renverse sur lui une bouteille, il n'en reste pas moins que ses vêtements sont sales.
De même, l'âme humaine, pure et sainte, provient d'un lieu extrêmement élevé. Chaque fois qu'une faute est commise, l'âme est souillée.

Le roi Salomon dit : "Qu'à tout moment, tes vêtements soient blancs et qu'il ne manque pas d'huile sur ta tête" (Kohélét 9,8).
Le vêtement dont parle ce verset est l'âme, qui ressemble à un vêtement pour le corps. L'homme doit s'imaginer qu'il est vêtu d'un bel habit blanc et propre et qu'il porte une bouteille d'huile sur la tête.
Combien doit-il marcher prudemment afin que la bouteille d'huile ne tombe pas et ne tâche pas ses vêtements blancs.

Etant donné qu'une faute, même involontaire, cause une grand dommage à l'âme, la Torah dit : "Lorsqu'une âme commet un péché" (v.4,2).

[Méam Loez - Vayikra 4,11-12]

<--------------------------->

+ "Si quelqu’un commet par inadvertance une faute en transgressant un interdit de Hachem" (Vayikra 4,2)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Par allusion, du fait que l’âme d’un homme mauvais se trouve diminuée à cause d’un acte mauvais, du fait d’une faute délibérée le mauvais s’appelle mort de son vivant, ainsi qu’il est dit : "lorsque le mort meurt" (Yé’hezkel 18,32), parce qu’il n’a pas d’âme. Et il est également dit : "Si tu possèdes une âme" (Michlé 23,2).
Or le verset déclare que l’âme est également diminuée par une faute involontaire, non pas entièrement mais un peu, et du fait de ce manque, Hachem dit qu’on doit amener un sacrifice, ainsi l’âme se rapprochera de sa racine, qui l’éclairera comme auparavant.
Mais une faute délibérée efface entièrement l’âme, et un sacrifice ne servira à rien, car il n’y a plus dans la réalité d’âme à rapprocher, jusqu’à ce qu’elle se repente et que vienne Yom Kippour, alors elle vivra, ainsi qu’il est dit : "Revenez, et vivez!" (Yé’hezkel 18,32).

"Si les nations savaient quel bénéfice le Michkan (plus tard le Temple) leur apporte, elle l'entoureraient de gardes et le protégeraient pour qu'il dure à jamais."

[rabbi Yéhochoua ben Lévi - midrach]

"Lire la Torah sans tout comprendre réjouit Hachem comme un père se réjouit du gazouillement de son bébé"

[Baal Chem Tov]

<--->

-> "Si vous lisez dans la Torah et que vous voyez le rayonnement des lettres, lisez-les avec amour et ferveur même si vous n'en comprenez pas le sens ...
Cela ne dérange pas D. si vous ne les prononcez pas correctement. C'est comme pour un bébé demandant quelque chose à son père. Il peut bien marmonner et balbutier, son père s'en réjouit de toute façon.
Il en va de même avec les gens. Si vous dites les mots de la Torah avec amour, alors D. vous aime, même si vous ne les prononcez pas correctement."
[Séfer Baal Chem Tov - chap. sur la Prière 30]

L'objectif de la prière n'est pas de nous sortir des problèmes.
Le but des problèmes est de nous pousser à prier.
[rabbi Its'hak Hutner]

[Lorsqu'on oublie de demander de l'aide de tout cœur à papa Hachem lorsque tout va bien, alors Il fait en sorte que les événements de la vie nous tournent vers Lui.
"Hachem est proche de tous ceux qui l'appelle, de tous ceux qui l’appellent avec sincérité" (Téhilim 145,18) = bien davantage qu'un père, Hachem se languit d'être proche de nous, d'entendre notre voix!]

+ Moché dit : "Cela est la chose que Hachem a ordonnée. Accomplissez-la et la gloire de Hachem se révélera à vous" (Chémini 9,6)

-> Cela est la chose que Hachem vous a ordonné = cette chose essentielle est le repentir (téchouva)!
... Purifiez votre cœur, repentez-vous et la Présence Divine reposera sur vous.
[Méam Loez]

<--->

-> b'h, sur ce sujet : https://todahm.com/2019/07/08/9745

<---------------------->

-> "Cela est la chose que Hachem a ordonnée. Accomplissez-la" (Chémini 9,6)

L'expression utilisée pour dire "Cela est la chose" est l'expression : "zé hadavar" (זה הדבר), à propos de laquelle, nos Sages disent qu'il s'agit de la formule correspondant à la prophétie de Moché.
Ainsi, ces mots évoquent un niveau spirituel très haut.

Notre verset dit : "Cela est la chose que Hachem a ordonnée. Accomplissez-la" = Cela fait référence à une dimension où on accomplit les mitsvot parce que "Hachem a ordonné de (le) faire".
Ainsi, parmi toutes les intentions les plus profondes et les plus élevées dans la pratique d'une mitsva, l'intention la plus haute qu'un homme peut avoir, et à laquelle fait référence l'expression "cela est la chose" (זה הדבר) correspondant au niveau de Moché, c'est de faire la mitsva uniquement parce qu'Hachem l'a ordonné.
Le fait de se soumettre à Hachem et de réaliser Ses Ordres juste pour faire Sa Volonté, c'est cela le niveau le plus haut.

['Hidouché haRim]

<--->

+ Moché dit : Voici la chose que Hachem a ordonnée que vous fassiez, et la gloire de Hachem se montrera à vous (Chémini 9,6)

-> Les juifs se sont approchés et se sont tenus prêts à atteindre des niveaux élevés.
Moché leur a dit : "Vous voulez des niveaux? Faites donc seulement ce qui vous incombe, à savoir chasser le mauvais penchant de votre cœur, et alors par là même "la gloire de Hachem se montrera à vous", les niveaux viendront d’eux-mêmes."
[rabbi Mendel de Kotzk]

<---------------------->

+ "Moché dit : voici la chose qu'Hachem a ordonnée : vous l'accomplirez, et la Gloire Divine se dévoilera à vous" (Chémini 9,6)

=> la Torah n’explicite pas ce que les Bné Israël devaient accomplir afin que la Gloire Divine se dévoile.
Ainsi que devaient-ils faire?

-> Dans sa traduction de la Torah en araméen, Yonathan Ben Ouziel explique que ce verset se rapporte au Yétser Hara :
"Voici la chose que vous accomplirez : faites disparaître le yétser ara de vos cœurs, et grâce à cela la Gloire Divine se dévoilera à vous sur le champ".

-> Le Torah Cohanim lui aussi commente ce verset dans le même sens :
"Moché dit aux Bné Israël : faites disparaître ce yétser ara de vos coeurs et ayez tous la même crainte et la même pensée afin de servir D."

=> Dès lors, il faut comprendre : à quel yétser ara la Torah fait-elle allusion, de quel yétser ara s’agit-il?

-> Rabbi Ména’hem Mendel de Kotsk fait remarquer que dans le verset qui précède celui-ci, il est écrit : "Toute l’assemblée s’approcha et se tint devant Hachem". Cela signifie qu’ils se tinrent prêts à accueillir la Présence Divine. Moché leur dit alors que pour le mériter, il n’était pas nécessaire d’être à un niveau spirituel très élevé mais seulement de faire disparaître le yétser ara de leur coeur, de surmonter leurs propres désirs en l’honneur d’Hachem, et grâce à cela, la Présence Divine se dévoilera immédiatement à eux.
Si seulement l’homme fait tout son possible pour s’écarter du mal, il finira par en recueillir les fruits, et méritera que la Présence Divine réside sur lui, sans pour autant convoiter ce but.
["vous l'accomplirez, et la Gloire Divine se dévoilera à vous"]

-> Selon le 'Hidouché haRim, le yétser ara dont il s’agit ici concerne la haine gratuite.
Cela semble logique puisque, le même jour, les Bné Israël apportèrent 5 bêtes en holocauste, un taureau et un bélier en “Chélamim” (sacrifice consommé par son propriétaire), tandis que Aharon, lui, n’apporta qu’un veau expiatoire et un bélier en holocauste.
La raison de cette différence est enseignée dans la Mékhilta (Chémini 3) : du point de vue unique de l’inauguration de l’autel, il aurait suffi en effet que les Bné Israël, eux aussi, n’apportent que 2 sacrifices. Néanmoins, ils durent ajouter d’autres sacrifices afin d’expier la vente de Yossef par ses frères qui fut provoquée par la haine gratuite.
Moché dit aux Bné Israël : "Faites disparaître ce yétser ara de vos coeurs, dès à présent et pour toutes les générations jusqu’à la dernière", car il vit de son regard perçant que ce yétser ara (celui de la discorde et de la haine gratuite) demeurerait parmi eux jusqu’à la venue du machia'h, c’est pourquoi il les mit en garde de s’en éloigner et de le déraciner entièrement.

-> Le Beit Israël, quant à lui, pose une question sur cette interprétation :
"S’il s’agit, comme l’enseignaient nos Sages, de la haine gratuite, pourquoi cette faute n’est-elle pas mentionnée directement dans les versets?
Cela porte à penser que dans chaque génération, la Torah s’adresse au yétser ara propre à celle-ci et à chaque individu. ["Faites disparaître ce yétser ara de vos coeurs", pour reprendre le langage de Yonathan Ben Ouziel]
Cela fait allusion au fait que le yétser ara particulier de chacun constitue la raison pour laquelle il vient au monde. Les Sages de chaque génération connaissent et comprennent les manques et les défauts de leur génération qui demandent à être corrigés.
Certes, dans la génération de nos pères, la faute de la discorde était prédominante. Néanmoins, à notre époque, il est nécessaire de colmater la brèche ouverte dans le domaine de la crainte d’Hachem et de la sainteté des moeurs. Dans la Torah, cette dernière est dénommée ‘Yessod’ (le fondement), car la pudeur est réellement le fondement de toute la Torah".

<----------->

-> Après que les sacrifices demandés pour l'inauguration du Michkan aient été apportés, Moché dit au peuple : "Cette chose-là qu'Hachem a ordonné, vous la ferez, et l'Honneur d'Hachem se montrera à vous" (Chémini 9,6).
=> Mais de quelle chose s'agit-il? Tout ce qui a été demandé de faire a déjà été fait. Que faut-il faire à présent?

-> Le Midrach explique qu'en fait, Moché dit à Israël : "Ce mauvais penchant, enlevez-le de votre coeur!"
Voilà ce qu'ils devaient faire à présent : enlever ce mauvais penchant. Mais de quel mauvais penchant s'agit-il? Et pourquoi fallait-il maintenant l'enlever?

En fait, nos Sages enseignent que le Michkan avait pour vocation d'expier la faute du Veau d'or. Selon nos commentateurs, cette faute n'était pas un simple acte d'idolâtrie. Les Hébreux qui venaient de sortir d'Egypte, étaient "attirés" par la Présence Divine qu'ils venaient de découvrir et avaient un désir puissant de connaître la douceur de se rapprocher d'Hachem. Moché guidait le peuple et lui permettait de canaliser leur ardeur. Grâce à Moché, les juifs purent réussir à s'approcher d'Hachem et à étancher leur soif de spiritualité.
Mais, quand Moché monta sur le Mont Sinaï recevoir la Torah, les juifs se retrouvèrent sans leur guide et se sentirent perdus. A présent, personne ne les orientait dans leur désir de spiritualité. Ainsi, ils durent patienter et garder en eux leur volonté de s'élever, en attendant que Moché redescende.
Mais, quand au moment attendu, il ne descendait pas, ils crurent qu'il était mort. Et là, tout leur désir de sainteté "explosa". Ils ne pouvaient plus se contenir. Et là, ils conçurent le Veau d'or qui, pour eux, était leur moyen de concrétiser leur désir.
Cette idole leur servirait uniquement à remplacer Moché. De même que ce dernier n'était qu'un intermédiaire pour leur permettre de s'attacher à Hachem, ainsi, cette idole venait leur servir d'intermédiaire pour représenter et matérialiser la spiritualité, et leur permettre de s'attacher à Hachem et épancher leur désir ardent de spiritualité.

Cette démarche contenait une grave erreur, même si leur intention pouvait être bonne. En effet, de même que l'on ne doit pas servir Hachem pour des raisons intéressées, comme pour gagner de l'argent, avoir des honneurs ou encore recevoir des récompenses. Ainsi, on ne doit pas Le servir même pour des intérêts plus nobles, comme pour découvrir des plaisirs spirituels et satisfaire un besoin d'atteindre des niveaux de compréhension spirituelle. Car là encore, la recherche reste tournée vers soi-même.
L'essentiel du Service d'Hachem doit être de Le servir pour faire Sa Volonté et Lui faire plaisir. La démarche doit être tournée vers Hachem et pas vers soi. Même s'il désire s'approcher de la sainteté, l'homme doit savoir aussi "calmer ses ardeurs" et servir Hachem pour Lui.
=> La faute du veau d'or était de chercher des élévations pour satisfaire un besoin ardent de s'élever. Ainsi, la réparation de cette faute est de réussir à "s'annuler" devant Hachem et à chercher à faire la Volonté Divine et non pas à satisfaire son désir personnel.

A présent que le Michkan est inauguré, le peuple attendait impatiemment que le feu descende du Ciel et que la Présence Divine se révèle devant eux. Quand Moché constata cet état enthousiaste du peuple, il perçut qu'en finesse, l'élan à l'origine de la faute du veau d'or était encore ici présent. Le peuple espérait bénéficier du dévoilement d'Hachem pour encore une fois épancher leur désir de divinité.
C'est ainsi que Moché réprimanda le peuple et leur dit : "Cette chose-là qu'Hachem a ordonné, vous la ferez", c'est-à-dire, comme l'explique le midrach : "Ce mauvais penchant, enlevez-le de votre coeur!". Il s'agit de ce fameux mauvais penchant lié à la faute du Veau d'or dont on a parlé. Et puisque le Michkan venait expier la faute du veau d'or, il fallait absolument supprimer ce penchant, en ce jour d'inauguration du Michkan, lieu qui allait justement apporter l'expiation de cette faute. Et puisque la racine de la faute était encore là, la Présence Divine ne pouvait pas encore se révéler dans le Michkan.
Mais quand ce penchant allait être supprimé, quand "cette chose-là qu'Hachem a ordonné, vous la ferez", alors "l'Honneur d'Hachem se montrera à vous". Pour qu'Hachem se révèle dans le Michkan, il faut rechercher à servir Hachem pour Le servir et pas pour obtenir des niveaux spirituels.
Quand ce penchant qui est celui du Veau d'or, sera éliminé, le Michkan pourra fonctionner et la Présence d'Hachem s'y révélera.
[b'h, d'après un divré Torah du rav Mikaël Mouyal]

"Si son sacrifice est une offrande de paix (zéva'h chélamim) choisie parmi le gros bétail" (Vayikra 3,1)

-> Le Méam Loez enseigne :
L'offrande de paix n'est pas offerte à cause d'une faute mais en tant que don volontaire.
Son nom : "chélamim" en hébreu, indique qu'elle est offerte quand règne la paix (shalom) dans le monde, c'est-à-dire en l'absence de fautes.
Car lorsque les hommes fautent, ils troublent la paix, comme il est écrit : "Il n'y a pas de paix pour les réchaïm, dit Hachem" (Yéchayahou 48,22).

Ce sacrifice est également appelé "offrande de paix" parce qu'il amène la paix entre le monde spirituel d'en haut et le monde physique d'en bas.
Ces opposés ne peuvent faire la paix entre eux. Pourtant, l'offrande de paix amène un influx du monde d'en haut vers celui d'en bas, et y fait résider la Présence Divine.

On l'appelle également "offrande de paix" parce qu'elle amène la paix entre l'autel, les Cohanim et la personne qui offre le sacrifice ...

[Par exemple,] :
- le sacrifice de l'holocauste est entièrement brûlé sur l'autel, ni les Cohanim, ni leurs propriétaires n'en ont part.
- pour l'expiatoire, l'autel et le Cohen prennent une part, mais non celui qui l'offre.

Cependant, l'offrande de paix procure une part à chacun. L'autel reçoit les parts qui y sont brûlées, les Cohanim consomment la poitrine et la patte, et l'homme offrant le sacrifice consomme le reste de la viande.
Ainsi, tous en reçoivent une part, ce qui amène la paix entre eux.

Aucun des sacrifices n'est aussi précieux aux yeux de Hachem que l'offrande de paix.

<-------------------->

+ "Telle est la loi de l'offrande de paix offerte à Hachem" (Tsav 7,11)

-> Le Méam Loez explique :
Hachem préfère que les hommes ne fautent pas plutôt qu'ils offrent des sacrifices expiatoires, et c'est pourquoi le sacrifice le plus apprécié de D. est l'offrande de paix : le chélamim, qui n'est pas offert pour expier une faute mais pour exprimer la joie de son propriétaire.

"Telle est la loi de l'offrande de paix offerte à Hachem" = la Torah ne dit pas des autres sacrifices qu'ils sont "offerts à Hachem".
Cela nous enseigne que le sacrifice le plus désiré par D. est le chélamim qui ne vient pas expier de faute.

Le roi David dit : "Offre un sacrifice de remerciement et honore-moi" (Téhilim 50,14-15).
La personne offrant un sacrifice de remerciement, l'une des 3 sortes d'offrande de paix, honore Hachem car elle ne l'apporte pas pour expier une faute.
[...]

Un homme qui offre un sacrifice à la suite d'une faute ne mérite pas d'estime spéciale. En effet, il cherche son expiation.
Cependant, les offrandes de paix sont offertes de plein gré, pour manifester son amour à Hachem. Ceux qui les offrent méritent en retour, Son affection.

Dans le verset suivant, la Torah emploie le mot "yakrivénou" qui signifie littéralement : "il l'approchera".
Le sujet de cette phrase étant Hachem, ce verset indique que D. approche de Lui la personne qui apporte une offrande de paix (ex: en remerciement) et l'honore pour avoir offert un sacrifice volontaire.

<-------->

-> "Tout mâle parmi les Cohanim pourra la manger (viande du sacrifice délictif), c’est en lieu saint qu’elle sera mangée" (Tsav 7,6)

Les dernières lettres des mots de ce verset (yo’hélénou bémakom kadoch yéa’hel - יֹאכְלֶנּוּ בְּמָקוֹם קָדוֹשׁ יֵאָכֵל - "pourra la manger c'est en lieu saint qu'elle sera mangée") forment le mot "chalom" (paix - שָׁלוֹם).

Le Méchiv Dévarim (rabbi Chimon ben Yaakov) commente :
"Constate combien la paix est importante pour Hachem. Il a ordonné aux Cohanim de manger le sacrifice dans un lieu saint, parce que, avant que le pécheur obtienne l’expiation, il est loin de D. et n’est pas en paix avec Lui. Mais, une fois qu’il s'est repenti et a apporté un sacrifice, il se trouve déjà dans la proximité de Hachem, s’étant réconcilié avec le Roi de la paix, qui bénit Son peuple par la paix".

-> b'h, au sujet de la paix : https://todahm.com/2019/07/08/la-paix

"Et qu'il alla servir d'autres dieux ... le soleil, la lune ou les armées du ciel, que Je n'ai pas ordonné" (Choftim 17,3)

Ce verset semble décrire que la si grave faute de l'idolâtrie consiste au fait de servir des divinités qu'Hachem n'a pas ordonné. Cela est étonnant. En effet, à priori ce n'est pas seulement qu'Il n'a pas ordonné de les servir, mais c'est surtout qu'Il a interdit de le faire.

En fait, les idolâtres pensent qu'Hachem a conféré une force intrinsèque aux astres, qui auraient selon eux des capacités indépendantes. C'est pourquoi, ils les servent. Mais leur erreur est qu'en réalité, tout ce que "fait" un astre, il ne le fait qu'à l'image d'un simple serviteur qui se doit d'exécuter l'ordre de son Maître, Qui est Hachem. Il n'a donc aucune force autonome.
C'est ce que dit le verset. Si les idolâtres servent le soleil ou la lune, c'est parce qu'ils pensent que les astres ont des influences de par eux-mêmes, et ne sont pas que de simples serviteurs qui obéissent à un ordre.
Ainsi, ils pensent que ce que les astres "réalisent" = "Je ne (le leur) ai pas ordonné" (acher lo tsiviti) comme un Maître ordonnerait à son serviteur, mais qu'ils le font par leur propre force, que D. Préserve.
[Ktav Sofer]

[on peut tous extrapoler cela à nos "dieux" actuels (nos idoles modernes), toutes ces choses qui nous confortent dans l'idée : "c'est bon Hachem je gère tout seul!" (Je ne te dois rien! - naturellement on n'aime ne pas être redevable, avoir un "moi je" surpuissant).
Mais la réalité est que toute chose ne peut exister, ne peut se produire, ... si ce n'est Hachem qui émet un décret en ce sens!]

‘Hanoucca & Torah & jeu de cartes

+ 'Hanoucca & Torah & jeu de cartes :

-> Le principal miracle de Hanouca est que, bien que les Grecs aient tenté de nous forcer à abandonner la Torah, Hachem, par Sa grande compassion, nous a sauvés de ce terrible décret. Par conséquent, il convient que chaque juif prenne soin d'étudier assidûment la Torah pendant Hanouca, car ces jours sont propices à cet égard, puisque pendant Hanouca, la lumière de Sa Torah a recommencé à briller sur nous.

Par conséquent, nous ne devrions absolument pas jouer à des jeux, à D. ne plaise, pendant cette fête. J'ai constaté qu'aujourd'hui en particulier, à cause de nos nombreuses fautes, une entorse au bon comportement a été faite parmi nos frères juifs, en jouant aux cartes. Cette question leur paraît insignifiante.

Mais sachez que sur chaque carte repose une horrible klipa, dont le nom ne peut même pas être mentionné. Le ciel m'est témoin que je ne soulève cette question que pour ôter une pierre d'achoppement parmi nos frères. Sachez, mes frères et amis, que ce jeu comporte de nombreuses pierres d'achoppement.
Premièrement, il est certain qu'en jouant à ce jeu, on oublie la crainte d'Hachem.
Deuxièmement, à mon avis, lorsque le jeu est joué pour de l'argent, la personne qui gagne le jeu vole son prochain.
Troisièmement, une personne se souille dans ces klipot, dont le nom ne devrait pas être mentionné par la bouche.

C'est pourquoi, mes frères, mes amis, je vous exhorte à ne pas prendre cette affaire à la légère. Au lieu de jouer, ne serait-il pas préférable d'utiliser ce temps pour étudier la Torah, ou d'aller chez un érudit voisin pour l'écouter parler de la Torah?
Ainsi, l'éclat du miracle nous illuminerait et D. accomplirait des miracles et des merveilles par l'intermédiaire de sa Torah, et ce, rapidement de nos jours! Amen.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]

"Yaakov embrassa Ra'hel ... Ra'hel avait de beaux traits et un beau teint, et Yaakov aima Ra'hel" (Vayétsé 29,11-18)

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) nous explique :
C'est tout à fait étonnant. Yaakov était le Patriarche suprême [midrach Béréchit rabba 76:1], au sujet duquel la Torah témoigne : "Yaakov était un homme pur" (Toldot 25,27), une personne qui observait la Torah dans son intégralité (comme il l'a déclaré : "Avec Lavan j'ai habité (garti - signifiant que même en vivant avec Lavan le racha, j'ai observé les 613 [tariag] commandements)".
Comment est-il possible, alors, qu'l prenne note de la beauté physique (cf. notre verset)? Au cotnraire, un tsadik se comporte à l'opposé, en accord avec le verset : "le charme est faux et la beauté est futile ; une femme qui craint D. doit être louée" (Michlé 31,30).

Or, j'ai entendu une explication de mon maître, le Maggid de Mézéritch, comme suit :
Yaakov a servi D. principalement par l'attribut de la beauté (tiféret). Si un objet contenait une belle étincelle, même si le récipient lui-même était matériel et grossier, Yaakov élevait cette belle étincelle et la restituait à sa source.
C'est ainsi qu'il servait D., et c'est pour cette raison que Yaakov a embrassé Ra'hel.
Le verset : "Ra'hel avait de beaux traits et un beau teint, et Yaakov aima Ra'hel" signifie que Yaakov a discerné qu'il y avait en elle une belle étincelle, et il l'a élevée, la ramenant à sa source divine, à la source céleste, et c'est ainsi qu'il a servi D.

C'est l'intention du verset : "Yossef s'enfuit et sortit" (Vayéchev 39,12). On sait que cette personne racha, la femme de Potiphar, s'est parée de ses plus beaux atours devant le juste Yossef. Comme le disent nos Sages (guémara Yoma 35b), les vêtements qu'elle portait le matin, elle ne les portait plus le soir.
C'est donc ce que signifie le verset lorsqu'il dit que Yossef s'est précipité à l'extérieur. Yossef a extirpé la belle étincelle inhérente à la femme de Potiphar de l'emprise des forces extérieures, l'a amenée dans le domaine de la sainteté, l'a élevée et l'a rétablie en haut, et a ainsi servi D.

Or, on sait (Zohar I:246b) que Yossef en général servait D. avec un type d'attribut différent, mais à ce moment précis, il servait D. avec l'attribut de la beauté (tiféret), comme cela a été expliqué plus haut en référence à Yaakov.
Comme on le sait, lorsqu'une personne juste sert D. avec un attribut particulier, elle mérite de voir une vision d'une autre personne juste (tsadik) qui a servi D. avec cette même qualité. C'est pourquoi nos Sages (guémara Sotah 36b) disent : "Yossef a vu l'image de son père".

<--->

=> Yaakov voyait la beauté intérieure des gens et élevait ainsi leur étincelle intérieure vers Dieu.

-> "Je susciterai sur vous la panique"(Bé'houkotaï 26,16)
-> "Hachem enverra en ton sein le manque, le désarroi et l'angoisse"
(Ki Tavo 28,20)

Ces 2 parachiot ont de commun de contenir de très nombreuses malédictions.

-> 1°/ Pourquoi est-ce que celles de la paracha Ki Tavo sont à la 3e personne ("Hachem"), tandis que celles de Bé'houkotaï sont à la 1ere personne ("Je")?

Rabbénou Bé'hayé explique que les malédictions mentionnées dans Bé'houkotaï se sont réalisées durant le 1er Temple, où la présence divine y résidait, et c'est pour cela que c'est écrit à la 1ere personne car Hachem infligea lui-même ces punitions.

Les malédictions de Ki Tavo se sont réalisées durant le 2e Temple, où la présence divine était absente du Temple (guémara Yoma 21b), elles sont donc écrites par la voix de Moché (3e personne) relatant ce que Hachem a fait.
[ceci témoigne de la distanciation]

<----------------->

-> 2°/ Le Ohr ha'Haïm fait remarquer que dans la paracha Bé'houkotaï, il y a l'utilisation du pluriel ("vous"), et dans Ki Tavo c'est le singulier qui est utilisé ("tu").
Pourquoi une telle différence?

- Le singulier renvoie à des malédictions nationales, s'appliquant à l'ensemble du peuple juif, s'il ne se comporte pas comme il le faut.
- Le pluriel s'adresse à chaque individualité, qui même si la nation juive se comporte globalement bien, lorsqu'une personne faute, elle s'expose à des malédictions.

-> 3°/ Cela nous permet de comprendre pourquoi les malédictions de Bé'houkotaï se terminent par des paroles d'encouragement, ce qui n'est pas le cas pour celles de Ki Tavo.

Quelles soient les fautes, la nation juive a une garantie de toujours pouvoir exister, et ce par le mérite de l'alliance de Hachem avec nos Patriarches.
C'est pourquoi le passage se termine par des mots de consolation, car la collectivité est toujours assurée de se maintenir.
Cela n'est pas le cas au niveau individuel, où il n'y a pas une telle assurance.

<----------------->

Selon l'Alter de Kelm, cela permet d'expliquer une dualité de Roch Hachana :

- en tant que nation, nous sommes plein de confiance dans la miséricorde divine, et nous nous comportons avec plein de joie et d'optimisme (de beaux habits, de beaux repas, ...).

- en tant qu'individualité, nous sommes plein de crainte et d'effroi, par la conscience que nous n'avons pas une telle garantie (nous tremblons à l'idée que l'avenir de notre vie va se jouer en ce jour! Qui peut dire s'il va avoir le droit de continuer à vivre? Rien n'est assuré, tout est remis en question!).

L'Alter de Kelm enseigne qu'on apprend de là l'importance de nous lier, d'être utile à la collectivité juive.
En effet, lorsque nous sommes nécessaire, utile à d'autres personnes, on nous dispensera d'un mauvais jugement pour ne pas handicaper les autres, et au contraire on nous comblera du meilleur afin de continuer dans ce sens.

<----------------->

-> "Je me souviendrai de mon alliance avec Avraham" (Bé'houkotaï 27,46)

=> Cette promesse de consolation se cache dans un long passage de punitions. Hachem finira par nous prendre en pitié de par l'alliance de nos ancêtres.
La paracha Ki Tavo également contient de nombreuses punitions, on peut même en conter 2 fois plus. Et pourtant, aucune promesse de consolation ne s'y trouve. Comment comprendre cette différence?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
L'essentiel de la souffrance face aux difficultés de la vie, vient du fait qu'on n'y voit pas de sens. Un homme est prêt à passer des moments même désagréables, s'il y voit un intérêt et un sens. Il est prêt à suivre des soins douloureux s'il sait que cela lui redonnera sa santé. Mais quand une personne souffre et sent qu'il souffre pour rien, cela lui est bien plus difficile.

- La paracha Bé'houkotaï introduit les punitions par le verset : "Si vous marchez avec moi de façon hasardeuse", c'est-à-dire que vous considérez les événements comme étant le fruit du hasard. Ainsi, les épreuves que vous endurerez dans un tel état d'esprit, en pensant qu'elles viennent par hasard, sans raison, seront insoutenables. Hachem a donc senti le besoin d'introduire un verset de consolation pour apaiser.
- Mais les souffrances évoquées dans la paracha de Ki Tavo, même si elles sont plus dures et bien plus nombreuses, mais vous ne les vivrez pas comme venant par hasard. Vous aurez la conscience qu'elles viennent d'Hachem, que c'est votre Père Qui est aux Cieux, qui vous éprouve. Et quand notre Père Qui nous aime est avec nous, quand on sent Sa Proximité, alors les souffrances deviennent plus supportables. Il n'y a donc plus besoin d'y ajouter une consolation, car le fait même de sentir Hachem à ses côtés est déjà la plus grande des consolations.

<----------------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/09/21/15282-2