Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La terre de vos ennemis vous mangera" (Bé'houkotaï 26,38)

=> Ce verset semble évoquer la punition d'anéantissement. On comprend comme si la terre nous dévorera. Mais cela est très étonnant. En effet, la Torah conclue la longue liste des punitions par le verset : "Malgré tout cela, lorsqu'ils seront dans la terre de leurs ennemis, Je ne les rejetterai pas ni ne les répugnerai pour les anéantir" (Bé'houkotaï 26,44). C'est-à-dire qu'Hachem fait la promesse que jamais le peuple juif ne sera anéanti.
Comment comprendre cette apparence contradiction?

-> Le Agra Dékalla fait remarquer que la Torah a volontairement employé l'expression : "La terre ... vous mangera", et pas "vous anéantira", pour comparer l'action des terres de nos ennemis en exil à l'action de manger.
Quand on mange, la nourriture est digérée et le corps réalise un tri. La partie profitable et bonne pour l'organisme est imprégnée par le corps pour lui donner vitalité et force. Et les déchets sont rejetés.
Quand la Torah dit que "la terre de vos ennemis vous mangera", elle veut enseigner que les terres d'exil réalisent ce même mécanisme. Elles opèrent le tri dans chaque homme. Chacun a en lui des forces positives, mais aussi des défauts, des traits qu'il doit s'efforcer d'éradiquer et corriger.
Pour ce faire, Hachem envoie son peuple en exil, pour que par la confrontation aux difficultés, aux épreuves et aux moments d'obscurité, l'homme doive se battre, lutter et investir des efforts pour tenir. Tous ces efforts exigent de l'homme de puiser au plus profond de lui-même et de cette façon se réalisera en lui un tri extraordinaire entre le bien et le mal de sa personnalité. Il devra lutter contre ses défauts, dépasser ses faiblesses : orgueil, paresse, colère, cupidité, jalousie, ... pour pouvoir s'en sortir.
Tous ses efforts et sa lutte lui permettront de se dépasser et de ressortir le meilleur de ce qu'il est, en écartant les partis sombres et négatives de sa personne. Certes, cela est éprouvant et difficile. Mais combien cette expérience peut s'avérer profitable. Une bénédiction extraordinaire se cache dans les difficultés de l'existence.
"La terre de vos ennemis vous mangera" = les terres d'exil opéreront en vous ce tri si bénéfique où vous en ressortirez grandis.
Voir les épreuves de la vie comme de merveilleuses occasions de s'améliorer nous rendra la vie plus positive et remplie d'espoir.

"Noa'h se réveilla de son vin, et sut ce que lui avait fait son plus jeune fils" (Noa'h 10,24)

=> Suite à cela, il le maudit. Mais du fait qu'il a aussi béni Chem et Yafet, cela prouve qu'il savait aussi le bien que ses deux autres enfants lui firent. Pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle que le mal que lui fit 'Ham, et non aussi le bien que lui firent les deux autres?

C'est que telle est l'attitude de l'homme. Quand il vit en même temps une souffrance et un bonheur, il aura naturellement plutôt tendance à se rappeler et à être marqué par la difficulté, même si en même temps il aura aussi vécu du bien. L'homme a souvent tendance à se plaindre de ses épreuves, et le mal qu'il aura vécu effacera beaucoup la trace du bien et du bonheur.
[Oznaïm laTorah]

"Lui aussi sera béni" (Toldot 27,33)

-> L'explication allégorique de ce verset semblerait être la suivante :
On sait que Its'hak a béni Yaakov à 2 reprises : une première fois lorsque Yaakov est venu à lui déguisé en Essav et lui a apporté les mets délicats que Its'hak avait demandés, et une seconde fois juste avant que Yaakov ne s'enfuie de chez son frère Essav.
[ la première fois qu'il bénit Yaakov, Its'hak (pensant qu'il bénissait Essav) le bénit avec une grande abondance matérielle et une domination sur le reste de l'humanité (Toldot 27,28-29).
La deuxième fois qu'il bénit Yaakov, Its'hak le bénit avec une progéniture abondante et la terre d'Israël (Toldot 27,1-4).]

La première bénédiction était la plus importante, tandis que la seconde était la moins importante.
Nous recevons la moindre bénédiction dans ce monde, tandis que la plus grande bénédiction est sauvegardée pour nous dans l'avenir.
Lorsque machia'h arrivera, rapidement de nos jours, cette première bénédiction sera accomplie.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Toldot 27,33]

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=> Bien que Rivka et Yaakov aient réussi à faire en sorte que Its'hak bénisse Yaakov plutôt qu'Essav par une abondante prospérité matérielle, l'accomplissement ultime de cette bénédiction nous attend dans l'avenir messianique.

-> "Si vous allez dans Mes voies, Je vous enverrai les pluies en leurs temps et J’enverrai à la Terre sa récolte et l’arbre des champs donnera ses fruits" (Bé'houkotaï 26,3-4).

-> "Et parce que vous écouterez ces lois et que vous les garderez et les accomplirez ... Je t’aimerai, Je te bénirai, Je te ferai multiplier, Je bénirai le fruit de tes entrailles, le fruit de ta terre, ton grain, ton vin, ton huile, le fruit de ton gros et menu bétail" (Ekev 7,12-13)

-> Le rav Shimshon Pinkous (Tiféret Shimchon - Bé’houkotaï) explique qu’en plusieurs endroits dans la Torah, Hachem promet une récompense à ceux qui accomplissent Ses commandements sous la forme d’une fertilité dans la récolte des champs ou dans le bétail et non dans la multiplication des richesses (or ou argent), comme dans les 2 versets ci-dessus.
=> A priori, si Hachem désirait les bénir d’une grande richesse, pourquoi ne les a-t-Il pas bénis en leur donnant beaucoup d’or et d’argent? La main d’Hachem n’est-elle pas assez grande pour apporter à chaque juif des trésors (et il ne s’agit pas non plus de miracle au-delà du naturel, car Il pourrait les bénir afin qu’ils trouvent des mines d’or et d’argent dans le sol de leurs maisons, comme cela existe dans certaines contrées)?

-> Rabbi Shimshon Pinkous répond :
La raison est que par nature, quelqu’un qui possède de l’or et de l’argent se sent confiant car ces métaux ne s’abîment pas et ne rouillent pas. Et même si une famine se déclarait là où il habite, il pourrait toujours les prendre et aller vivre dans un autre pays où, à nouveau, il ne ressentirait pas le besoin d’être aidé par le Ciel en permanence.
En revanche, même après avoir été béni de la fertilité dans les champs, les fruits et les récoltes, ou de celle du gros et du menu bétail, l’homme se sent encore dépendant de l’aide du Ciel, et il tourne ses yeux vers Lui en priant pour conserver sa richesse, pour que son bétail ne périsse pas à la suite d’une épidémie ou pour que la sécheresse ne frappe pas sa récolte. Et même après que celle-ci a poussé, il demande encore à Hachem de lui amener des acheteurs afin que sa marchandise ne reste pas invendue.

Or, il est clair que celui qui offre un présent à son prochain désire par ce biais rapprocher les coeurs et non les éloigner, ni les séparer. C’est pourquoi, lorsqu’Hachem récompense ceux qui Le craignent et leur envoie Sa bénédiction, Il ne veut pas que ce soit au moyen d’or et d’argent pour éviter qu’ils placent leur confiance dans leur richesse, et causent ainsi leur éloignement. Il leur donne donc leur salaire dans les fruits de l’arbre et de la terre, dans le gros et le menu bétail, afin qu’ils espèrent toujours son aide et qu’ils demeurent proches de Lui.
Cette marque de bonté représente ainsi la meilleure de toutes, comme il est dit : "Et moi c’est la proximité de D. qui est pour moi la meilleure" (Téhilim 73,28).

Lorsqu'une personne atteint l'état de "néant" (ayin) et s'attache ainsi à D., la source de la vie, elle est imprégnée de la vitalité divine.
[ en nous vidant de notre égo, nous nous ouvrons à la vitalité divine. Cette vitalité est la source ultime du bonheur, puisque le bonheur n'est que l'exubérance que nous ressentons d'être en vie. Ainsi, paradoxalement, plus nous sommes concentrés sur D. et moins nous sommes concentrés sur nous-mêmes, plus nous sommes joyeux. ]

À travers la personne, la vitalité divine atteint ce monde, et cette vitalité divine élève alors la conscience du monde jusqu'à D., le Maître de tout, de sorte que tout s'attache à D.
[ ainsi, plus nous nous rapprochons du "néant" (de notre égo, au profit) de la conscience divine totale, plus nous répandons la conscience divine sur tous ceux avec qui nous sommes en contact. ]

L'humilité engendrée par la réflexion sur la grandeur d'Hachem [ex: comme lorsqu'on se prosterne avec kavana devant Hachem dans notre prière], permet de comprendre sa propre bassesse et d'atteindre la conscience du "néant" (ayin). Grâce à cette dynamique, tous les jugements Divins sévères sont "adoucis", c'est-à-dire transformés en faveur Divine.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,6]

"Il (Avraham) leva les yeux et vit 3 personnages debout près de lui. En les voyant, il courut vers eux" (Vayéra 18,2)

-> Le rabbi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique :
Lorsqu'il voit quelqu'un, un tsadik peut discerner si la personne est droite (bonne/juste) ou non.
Cela signifie que lorsqu'un tsadik regarde quelqu'un et qu'il éprouve un état accru de clarté mentale et une grande lumière spirituelle, il sait alors que la personne qu'il voit est droite.
Dans le cas contraire, c'est-à-dire s'il n'éprouve aucune clarté mentale supplémentaire, il sait que la personne n'est pas droite.

C'est le sens allégorique du verset "il leva les yeux et vit" = en voyant les 3 hommes qui attendaient à l'extérieur de sa tente, Avraham fit l'expérience d'une clarté mentale accrue et d'une grande lumière spirituelle. Par conséquent, il fut immédiatement attiré par eux ; "il courut vers eux".

Repousser punition des nations après la venue du machia’h

+ La punition des nations envers Hachem est repoussée après la venue du machia'h :

-> Une fois qu'Avraham est né et a commencé à servir D., Hachem n'a plus puni aucune nation pour s'être rebellée contre Lui ; Il a seulement puni une nation qui a perpétré le mal contre les descendants d'Avraham.
Néanmoins, D. se souvient de la méchanceté des nations à Son égard et les punira dans l'avenir messianique. [voir midrach Béréchit rabba 33,1 ]

En revanche, avant qu'Avraham ne naisse et ne commence à servir D., Hachem punissait les gens qui l'irritaient, comme nous le voyons dans la génération du Déluge et la génération de la Dispersion.
[selon le Séder Olam rabba (1), Avraham avait 48 ans lors de la dispersion de la tour de Bavél. ]
Après l'apparition d'Avraham, cependant, Il n'a puni que les nations qui ont opprimé la progéniture d'Avraham.
[ nous constatons donc que les prophètes ont prophétisé la future rétribution Divine contre les autres nations pour leur méchanceté (racha) en général, en plus de leur méchanceté à l'égard du peuple juif. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Noa'h 6,17]

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=> À l'origine, D. punissait toutes les nations pour leur méchanceté, mais cela a changé lorsqu'Avraham a commencé à servir Hachem. Depuis lors, D. ne punit les nations que pour l'oppression des juifs. Il reporte la punition des nations pour d'autres formes de méchanceté jusqu'à l'ère messianique.

[on peut préciser qu'en se révoltant contre un juif on se révolte aussi contre leur papa Hachem]

Shabbath = retour vers la spiritualité

+ Shabbath = retour vers la spiritualité :

-> Par ses actes, un juif, bien que créature terrestre, peut mériter tout au long de sa vie de voyager dans les mondes supérieurs.
[ "voyager dans les mondes supérieurs" signifie s'accrocher mentalement (dvékout) à D.
Le Ramban (Dévarim 11,22) décrit cet état comme le fait de penser constamment à D., même, par exemple, lors de conversations avec d'autres personnes.]

C'est particulièrement le cas pendant le saint Shabbath. La sainteté du Shabbat étant si grande, un juif qui l'observe s'attache automatiquement ce jour-là à une sainteté très intense.
Ainsi, le juif retourne à sa source le Shabbath.

Le verset continue "de toute Son œuvre que D. a créée pour faire" (mikol méla'hto acher bara Elokim laassot), en insistant sur le verbe "faire" (lasssot), ce qui signifie que même Son œuvre qu'Il a créée dans le monde de Assiya, c'est-à-dire l'être humain, retourne dans ses pensées le Shabbath vers les mondes supérieurs, en raison de l'éclat et de la sainteté extraordinaires du Shabbath.

[la Torah nous informe que même une personne dont la conscience est fermement ancrée dans la matérialité du monde matériel d'Assiya peut s'élever à la conscience spirituelle le Shabbath, afin que personne ne pense que seules les personnes "saintes" (dont la conscience divine peut être décrite comme reflétant les mondes d'Atsilout, de Béria ou de Yétsira) peuvent faire l'expérience de cet attachement le Shabbath.
Ainsi, toute la phrase doit être lue comme suit : "Le [Shabbath], [le juif] retourne [à sa source], même [le juif matériel,] l'œuvre de D., qu'Il a créée [dans le monde d'Assiya]".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,3]

Les 930 ans d’Adam

"Tout le temps qu’Adam vécut (אֲשֶׁר חַי) fut donc de 930 ans ; et il mourut" (Béréchit 5,5).

=> A quoi font allusion les «neuf cent trente ans» de la vie d’Adam haRichone?

On peut citer les 2 réponses suivantes :
1°/ Le mot "vécut" semble superflu. Le verset aurait pu dire : "Tous les jours d’Adam furent de ..."
Nos sages disent qu’en réalité, Adam aurait dû vivre 1000 ans, comme D. lui avait annoncé : "Le jour (בְּיוֹם) où tu en mangeras, tu mourras" (Béréchit 2,17).
Quel est ici le sens du mot "jour" (יוֹם)? Il est écrit : "1000 ans sont à Tes yeux comme un jour (כְיּוֹם - KéYom)" (Téhilim 90,4).
Il avait donc été prévu qu’Adam vive "un jour" de D., soit 1000 ans. Cependant, 70 ans lui ont été pris pour les donner au roi David [Pirké déRabbi Elièzer].
Pour cette raison, le verset dit: "Tous les jours qu’Adam vécut" = réellement, car il était censé vivre soixante-dix ans de plus [Haktav véHakabala].

C’est de cette façon que les Livres expliquent ce verset (à propos du roi David) : "Et moi, je suis un ver et non un homme, un objet de honte pour l’homme (Adam), méprisé par les peuples" (Téhilim 22,7).
Le roi David se lamente de son insignifiance : "un objet de honte pour Adam" qui lui a octroyé 70 années de sa vie afin qu’il réalise quelque chose dans le Monde. En fin de compte, il a honte vis-à-vis d’Adam de n’avoir rien accompli.
A noter que sur le verset du psalmiste : "1000 ans à Tes yeux sont comme la journée d’hier quand elle est passée, plus une veille dans la nuit" (Téhilim 90,4), Rachi explique que puisque une "journée" pour D. est un peu moins de 1000 ans (car il faut ajouter "la veille dans la nuit" pour obtenir 1000 ans), celle-ci correspond à l’âge d’Adam HaRichone, soit 930 ans.

2°/ Adam HaRichone entama un processus de téchouva le jour où il fauta, qui est aussi le jour de sa création. Toute sa vie, son crime fut en permanence face à lui, ce qui eut pour effet qu’il vécut meurtri et brisé.
Ainsi, pouvons-nous remarquer que son âge (930 ans) correspond à la valeur numérique du mot "Taanit" (תענית - le jeûne qui accompagne la téchouva).
Par ailleurs, la faute d’Adam HaRichone eut pour conséquence les souffrances des 4 Exils sensés durer, si ce n’étaient nos nombreuses fautes qui les ont prolongés bien au-delà de ce compte, également une période de "930 ans" (400 ans d’Exil d’Egypte, 88 ans d’Exil de Babel [18 ans de domination babylonienne avant 70 ans de destruction du Premier Temple], 34 ans d’Exil de Perse, 180 d’Exil de Grèce, et le reste [228 ans] réservé à l’Exil d’Edom) [voir Mégalé Amoukot - Chémot].

Par ailleurs, sur le verset: "Le second jour, l’offrant fut Nethanel, fils de Tsouar, Prince d’Issakhar, lequel présenta pour offrande: un plat d’argent (Kaarat Kessef - קַעֲרַת כֶּסֶף)" (Nasso 7,18-19), Rachi commente : "La valeur numérique des lettres des mots, Kaarat Kessef (קַעֲרַת כֶּסֶף) est de 930, soit le nombre d’années de vie d’Adam (voir Béréchit 5,5)".
Le lien entre le nombre d’années d’Adam HaRichone et l’inauguration de l’Autel du Michkan peut être vu comme une allusion à la force de la téchouva et au pouvoir expiatoire des Sacrifices, En effet, en utilisant ces 2 moyens, Adam HaRichone sut transformer une vie éphémère ("Le jour où tu en mangeras, tu mourras"), causée par sa faute, en un vie longue et riche octroyée en conséquence de son repentir et de ses offrandes à D.

Les 4 étapes de la délivrance d’Egypte

La délivrance d’Egypte comporte "4 expressions de guéoula" : "Véhotséti" (וְהוֹצֵאתִי - Je vous sortirai), "Véhitsalti" (וְהִצַּלְתִּי - Je vous sauverai), "Végaalti" (וְגָאַלְתִּי - Je vous affranchirai) et "Vélaka'hti" (וְלָקַחְתִּי - Et Je vous prendrai) (voir Vaéra 6,6-7)

-> Rabbénou Bé'hayé nous apprend (au nom du midrach) que ces 4 expressions correspondent respectivement aux 4 promesses divines concernant la Délivrance d’Egypte :
1°/ Qu’ils sortiront du joug de l’esclavage
[la guémara (Roch Hachana 11a) nous enseigne que 6 mois avant la Sortie d’Egypte, l’esclavage prit fin] [le premier Tichri].
2°/ Qu’ils seront séparés définitivement de l’emprise des égyptiens (du fait qu’ils quitteront l’Egypte à la suite de la mort des premiers-nés) [le 15 Nissan].
3°/ Qu’ils vivront l’ouverture de la Mer (la délivrance complète) [le 21 Nissan].
4°/ Qu’ils connaitront le don de la Torah (la finalité de la sortie d’Egypte) [le 6 Sivan].

-> Le midrach (Chémot rabba 6,4) enseigne que les 4 expressions de Délivrance correspondent aux 4 décrets qu’ordonna Pharaon sur les Bné Israël, et c’est pour cela que les Sages instituèrent les 4 coupes de vin le soir de Pessa’h.
Concernant les 4 décrets de Pharaon, il s’agit :
1°/ "Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l’argile et la brique" (Chémot 1,14).
2°/ "Si c’est un garçon, faites-le périr" (Chémot 1,16).
3°/ "Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre" (Chémot 1,22).
4°/ "Qu’il y ait donc surcharge de travail pour eux et qu’ils y soient astreints" (Chémot 5,9).

-> Les 4 expressions de Délivrance conviennent également aux délivrances des 4 Empires ayant asservis Israël durant ses exils : Babel (Babylonie), Paras (Perse), Yavan (Grèce) et Edom (Rome). [voir Béréchit Rabba 88, 5]

La relation avec les 4 décrets de Pharaon est la suivante :
- Babel (où fut construite la Tour de Babel rappelle "l’argile et la brique") ;
- Paras (le décret d’extermination d’Haman rappelle "la mort des garçons") ;
- Yavan (le décret des grecs envers les jeunes filles à marier, rappelle l’ordre de "laisser vivre les filles [pour les épouser]") ;
- Edom (l’exil le plus accablant de l’histoire rappelle "la surcharge de travail").

-> Ces 4 Empires ont tiré leur vitalité respectivement des 4 fautes les plus graves : l’idolâtrie, le meurtre, l’inceste et la médisance (équivalente à elle seule aux 3 autres).
La délivrance de ces 4 exils fut procurée par le mérite, respectivement, d’Its’hak, de Yaakov et d’Avraham et de Moché. [voir Chem MiChmouël].

-> On peut comprendre la raison d’un partage en 4 étapes des exils et des délivrances à travers 3 commentaires :
1°/ Le Arizal enseigne que les 4 Exils découlent des quatre lettres du Tétragramme (יהוה) abimées par les fautes ayant entrainé les existences : Youd – pour Babel, Hé – pour Paras, Vav – pour Yavan et Hé – pour Edom.
L’exil d’Egypte, le premier duquel résultent les 4 autres : "Tous les Empires s’appelle Mitsraïm (Egypte) car ils ont martyrisé (Metsirine) les juifs" (midrach Vayikra rabba 13), correspond à la pointe du Youd (kotso chel youd).
2°/ Le chiffre "Quatre" fait allusion à la dispersion d’Israël aux 4 coins du monde lorsqu’il subit l’Exil (voir Maharal de Prague - Netsa’h Israël)
[à noter que la lettre "Dalet" (ד), de valeur numérique 4, signifie "pauvre" (dal) et fait allusion à la condition de la Chékhina en exil - Likouté Moharan]
3°/ La halakha stipule (Lois de celui qui cause un dommage corporel 1,1) : "Qui blesse autrui est tenu de payer 5 indemnités, qui sont : le dommage, la souffrance, les frais médicaux, le chômage et la honte".
Concernant l’esclave, seuls 4 indemnités lui sont à payer, le "chômage" n’étant pas retenu du fait qu’il soit pleinement au service de son maître ...
Les égyptiens ont opprimé les esclaves juifs plus qu’il ne fallait, plusieurs d’entre eux devinrent boiteux, sourds, aveugles ... ainsi, fallait-ils qu’ils payent ces 4 indemnités qu’Hachem transforma en 4 étapes de Délivrance qui firent souffrir l’oppresseur.
[‘Hida]

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b'h, voir :
-> le passage sur les 4 coupes à Pessa'h : https://todahm.com/2022/05/18/le-seder-quelques-enseignements

-> aussi sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/01/5990-2