Aux délices de la Torah

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"Que Hachem, le D. des esprits de toute chair, assigne un homme sur la communauté" (Pin'has 27,16)

-> Rachi écrit que Hachem demanda à Moché de donner l'héritage de Tsélof'had à ses filles (v.7), Moché se dit : "Le moment est venu de m'occuper de mes propres intérêts et de demander que mes fils héritent de ma dignité".
Hachem lui répondit : "C'est Yéhochoua qui mérite de recueillir la récompense de sa fidélité pour n'avoir pas quitté la tente".

=> Que pensait Moché : si ses fils n'étaient pas aptes à hériter de sa dignité, pourquoi a-t-il cru qu'ils lui succéderaient? Et si au contraire, ils en étaient aptes, pourquoi Hachem le lui a-t-Il refusé?

Le rav Yossef Tsvi Diner explique que Moché, dans sa grande modestie, croyait que le niveau qu'il avait atteint ne provenait pas de son travail personnel, mais plutôt d'un cadeau que Hachem lui avait octroyé, pour qu'il puisse diriger les Bné Israël.
C'est pourquoi il pensait que, de la même manière, ses fils hériteraient de ce don et pourraient ainsi lui succéder.

Hachem fit alors comprendre à Moché que l'on n'arrive pas à un tel niveau à l'aide de cadeaux, mais uniquement par un travail personnel.
Ses fils, qui n'avaient pas atteint un niveau spirituel suffisant, n'étaient pas aptes à lui succéder, tandis que Yéhochoua, qui n'avait pas quitté la tente et avait fourni de nombreux efforts dans l'étude de la Torah, méritait de succéder à Moché.

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-> "Que Hachem, le D. des esprits de toute chair, assigne un homme sur la communauté"

-> "Un homme sur la communauté" signifie non seulement un homme supérieur en prouesse physique mais un tsadik (juste) qui agit au-delà de ce qu'exige la loi et qui est intègre ; un homme que la Torah appelle "ich 'hamoudot" (Daniel 10,11), admiré ici et en Haut.
Ces 2 versets (Pin'has 27,16 et 17) contiennent 28 mots, qui correspondent au nombre d'années au cours desquelles Yéhochoua a guidé les Bné Israël.
[Méam Loez]

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+ "Qu'Hachem ... nomme un homme (dirigeant) sur le peuple ... Et que l'assemblée d'Hachem ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger" (Pin'has 27,16-17)

=> On peut s'interroger. Si Hachem nommera un dirigeant, alors automatiquement le peuple aura un berger. Pourquoi donc expliciter cela en disant : "Et que l'assemblée ... ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger"? Cela semble redondant!

-> En fait, Moché demanda à Hachem que non seulement le peuple puisse avoir un dirigeant. Mais en plus que ce dirigeant ne puisse chercher que l'intérêt du peuple, et jamais son propre intérêt. C'est cela le sens de cet ajout de Moché, que "l'assemblée d'Hachem ne soit pas comme un troupeau qui n'ait pas pour eux de berger".
L'essentiel est que ce dirigeant soit comme un berger dévoué à son troupeau. Le berger devra être "pour eux", pour l'intérêt du peuple, mais pas "pour lui", pas pour son propre profit.
[Ktav Sofer]

"Ces paroles que Je t'ordonne aujourd'hui seront sur ton cœur" (véayou adévarim aélé achér anokhi métsavékha ayom al lévavékha - Vaét'hanan 6,6)

-> Rachi rapporte : "Ces paroles que Je t'ordonne aujourd'hui, tu ne les considéreras pas comme de vieux décrets dépréciés que personne ne respecte plus, mais comme un décret nouveau vers lequel tous accourent".

=> Pourquoi nos Sages ont-ils choisi de nous enseigner ceci dans la section du Shéma Israël plutôt que dans un autre passage de la Torah?

Le rav Its'hak Hutner répond que lorsque nous observons le monde, il semble être mû par un phénomène de répétition perpétuelle : le jour et la nuit, les cycles de la lune, les 4 saisons, ...
Cependant, nos Sages nous révèlent que c'est Hachem qui renouvelle constamment la création (comme nous le disons quotidiennement dans notre prière : "mé’hadech bétouvo tamid" ).
Ainsi, extérieurement il semble que Hachem a créé le monde dans une optique de répétition perpétuelle, mais en fait D. le renouvelle continuellement.
Dans son existence, l'homme doit aussi ressentir un renouvellement, même à l'intérieur du cycle répétitif de la vie.

Le Shéma Israël est la phrase que l'on prononce le plus souvent : tous les matins et soirs dans la prière. C'est justement dans cette section du Shéma, qui symbolise la répétition, que nos Sages nous ont demandé de ressentir, même dans ce contexte de répétition, la fraîcheur du renouvellement.

[notre yétser ara souhaite nous emprisonner dans notre routine, pour nous empêcher de nous remettre en question, pour nous empêcher d'y mettre un vent de fraîcheur afin de faire les mitsvot dans la joie, avec le cœur, et non pas uniquement extérieurement à nous (ex: uniquement les lèvres qui bougent).]

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-> Dans un Séfer Torah, le "Hachem é'had" (ה אחד) du Shéma est écrit avec un dalét (ד) qui est agrandi par rapport aux autres lettres.
Le Baal haTanya enseigne que ce grand ד ressemble à un marteau.
C'est une allusion au fait que nous devons marteler dans notre esprit que Hachem est Un (Hachem é'had).
Il n'est pas suffisant d'y penser superficiellement (de le marmonner par habitude). Nous devons marteler notre émouna, notre conscience d'Hachem dans les profondeurs de notre être.

"Du fait qu'elle n'ait pas crié" (Ki Tétsé 22,24)

-> Le 'Hidouché haRim tire de ce verset un terrible enseignement : celui qui est en mesure de crier et s'abstient de le faire est considéré comme consentant, et ne peut s'acquitter en prétendant qu'il s'agissait d'un cas de force majeur. C'est pourquoi on punit la femme (qui a été prise en flagrant délit d'adultère dans un endroit habité) "du fait qu'elle n'ait pas crié", car elle révèle par cela qu'elle n'a pas commis cet acte en y étant forcée mais qu'elle était consentante.

L'intention du 'Hidouché haRim est de nous enseigner par cela l'importance du devoir de crier vers notre Père Céleste afin qu'Il nous sauve de toutes les tentations du mauvais penchant car notre volonté profonde est d'accomplir Sa volonté. En s'abstenant de prier pour cela, un homme montre ainsi qu'il consentirait sans problème à suivre son mauvais penchant, à D. ne plaise.

-> En revanche, s'il supplie amèrement Hachem d'être délivré de son yétser ara, il est assuré d'être exaucé, comme l'exprime le Sfat Emet : "J'ai entendu de mon aïeul au sujet du verset "la jeune fille a crié mais il n'y avait personne pour la sauver" commenté ainsi par nos Sages : "si quelqu'un était présent pour la sauver de son poursuivant, il la sauve même au prix de la vie de ce dernier" (guémara Sanhédrin 73a), que de même, le sauveur d'Israël, Hachem, est donc tenu de nous sauver même au prix du yétser ara qui nous poursuit, et de le faire disparaître."
[la prière pour être préservé du mauvais penchant est toujours exaucée]

-> Le Séfer 'Hassidim écrit à ce propos :
"Si quelqu'un prie pour quelque chose que l’on accomplit en l'honneur d'Hachem, par exemple pour réussir dans l'étude de la Torah ou pour toute autre requête spirituelle, et qu'il le demande de tout son coeur, Hachem écoute sa prière, même si ses actes ne le rendent pas méritant."

[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

+ Il faut savoir qu'une des raisons pour lesquelles D. a donné la Torah à Israël est que notre peuple a plus d'audace et de force qu'aucune autre nation. Toutefois, la Torah brise le coeur de l'homme et le soumet afin qu'il accepte le joug de la royauté Divine.
Par conséquent, si un homme accepte le joug de la Torah et des commandements, il n'oublie pas D. même s'il profite de sa richesse.
Grâce au joug de la Torah, il observe les commandements, accomplit de bonnes actions et finira par hériter de la vie au monde futur. C'est justement grâce à notre entêtement et à notre audace que nous nous vouons à la Torah. Même lorsque les nations nous ordonnent de renier notre foi, nous sommes prêts à mourir en martyrs plutôt que de leur obéir.

Cependant, si nous rejetons le joug de la Torah et des commandements, il ne nous reste que notre opiniâtreté et notre arrogance.
La Torah tempère cette grande insolence que la richesse accroît, comme il est écrit : "L'homme riche répond avec insolence" (Michlé 18,23).
Ainsi, si un homme rejette le joug de la Torah et des mitsvot, D. n'a d'autre remède pour lui que la pauvreté. Grâce à elle, les yeux d'Israël se tournent vers le ciel et son cœur devient humble.

L'étude de la Torah affaiblit l'homme. Par conséquent, lorsqu'un juif décide de se plonger dans l'étude de la Torah, il ne fait pas attention aux plaisirs physiques.
[Méam Loez - Dévarim]

"Boaz épousa Ruth, elle devint sa compagne et il cohabita avec elle. Hachem accorda à Ruth le bonheur de devenir mère : elle mit au monde un fils." (Méguilat Ruth 4,13)

=> Le midrach (Yalkout Chimoni Ruth 608) enseigne que pendant la nuit qui a suivi le mariage de Boaz avec Ruth, celui-ci est mort.
La guémara (Baba Batra 91b) dérive de Boaz l’importance d’avoir autant d’enfants que possible. Il est rapporté qu’il a eu 60 enfants : 30 fils et 30 filles, et que tous sont morts de son vivant. C’est uniquement pendant la dernière nuit de sa vie, qu’il a mérité de concevoir un enfant qui vivra et qui continuera son héritage en créant la fondation de la lignée du roi David (dont le machia’h descendra !).
[en refusant d'avoir un enfant alors qu'on en a les possibilités, on prive d'amener au monde un enfant qui pourrait être d'un niveau exceptionnel, à l'image du roi David! Quelle perte pour le peuple juif! Quelle perte pour notre éternité, avec tous les mérites que cela nous auraient générés!]

Le rav Yé’hezkel Abramsky fait remarquer qu’au moment de son mariage avec Ruth, il y avait un grand débat pour savoir s’il avait le droit d’agir ainsi, puisqu’elle était une descendant de Moav, et d’ailleurs c’est pour cette raison que son plus proche parent à refuser de se marier à elle dans le cadre du yiboum (lévirat).
De plus, en observant qu’il est mort tout de suite après son mariage, les gens pouvaient croire que c’est à cause de cette faute.
En réalité, le ‘Hatam Sofer écrit que c’était son jour d’anniversaire, et que Hachem complète les années des tsadikim en faisant coïncider leur mort naturelle avec la date de leur naissance (guémara Kiddouchin 38a).

=> S’il avait fait attention aux regards environnant, il aurait été puni au Ciel pour avoir empêché la naissance du roi David.
On apprend de là l’importance de vivre sa vie à fond en fonction de ce que Hachem attend de nous, sans se préoccuper outre mesure des commérages ambiants.

Il n'est pas donné à chacun d'être un grand sage de la Torah, mais chacun peut aider l'autre à le devenir.
[rav Aharon Leib Steinman]

"Les juifs n'ont quitté l'Egypte qu'en raison de leurs prières"

[midrach Chémot rabba 38]

-> Les juifs ont été libérés après 210 années de présence en Egypte, alors que la durée initiale était de 400 ans.
Il existe de nombreuses explications de nos sages (le nombre accru de juifs, la dureté de la souffrance, le travail jour et nuit, le début des 400 ans, ...), mais le Arvé Na'hal (Pessa'h 2) donne une réponse capitale. Le décret initial contenait un clause stipulant que si les juifs priaient alors ils seraient délivrés plus tôt.
[D'ailleurs, c'est pour cela que nous nous rappelons autant de la sortie d'Egypte (zékher litsiat mitsraïm). En effet, de même que l'exil égyptien a pris immédiatement fin, de même notre exil prendra automatiquement fin si nous prions, pleurons pour cela de tout notre cœur. Tel est la puissance de notre prière!!]

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+ Personne n'a trop peu de valeur pour que sa prière soit écoutée :

-> "S'il existait une personne qui ne mériterait pas que Hachem accepte ses prières, néanmoins par le biais de la force de ses supplications et des larmes de ses yeux, du fait qu'elle pleure et implore constamment, alors bien qu'elle ne possède pas de mérites et de bonnes actions, Hachem va accepter sa prière et accomplir son désir."
[Séfer 'Hassidim - 130]

-> Hachem dit à Moché : "Lorsque Je vois des gens, même s'ils n'ont aucune Torah et bonnes actions, ni eux, ni leurs ancêtres, alors uniquement parce qu'ils se lèvent, me remercient, me bénissent, me louent, et élèvent leurs supplications devant Moi, alors Je suis contraint [d'accomplir leurs demandes]."
[Tana déBé Eliyahou Zouta - 86]

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-> L'homme le plus saint : le Cohen Gadol, le jour le plus saint : Yom Kippour, dans le lieu le plus saint : le saint des saints, devait prier pour que Hachem n'accepte pas la prière des voyageurs demandant un arrêt de la pluie.
En effet, ils n'en veulent pas, car cela ralentit et peut entraîner un fort retard de leur déplacement.

Or, une prière venant des profondeurs du cœur, même d'une personne simple, a un impact phénoménale, au point qu'il est nécessaire d'avoir le Cohen Gadol, le jour de Kippour, dans le saint des Saints, qui intervienne pour ne pas que la collectivité d'Israël ne manque d'eau.

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-> Le rav Michel Twerski dit qu'au moment de commencer notre Amida, on doit s'imaginer un énorme stade rempli d'anges dans les tribunes qui louent Hachem, et nous au centre du terrain.
Tout à coup, Hachem ordonne à cette multitude d'anges de se taire, expliquant que Son enfant veut Lui parler.
Hachem et tous les anges focalisent alors leur attention sur lui, et Hachem dit : "[Mon enfant] Je suis tout à toi. Qu'as-tu à me dire?"

C'est l'intention du verset que l'on dit en ouverture : "Hachem, chéfataï tifta'h (Hachem, s'il Te plait ouvre mes lèvres)" = nous sommes tellement tremblant devant la grandeur de cette occasion de parler à papa Hachem, l'infiniment énorme, que nous Lui demandons de l'aide pour que les mots puissent sortir de notre bouche.

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-> Lorsqu'une personne pense aux mots [de prière] qu'elle prononce, et au fait qu'elle a le privilège de se tenir devant Hachem, lui demandant pour ses besoins, et qu'elle prend conscience de tout ce que Hachem fait pour elle, alors c'est impossible de ne pas être heureux.
[Pélé Yoets - Yalzou 'Hassidim - Chorech haTéfila 18]

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-> "Les prières que nous adressons à Hachem, L'implorant de nous venir en aide, sont extrêmement précieuses à Ses yeux."
[rav Yaakov Neuman - Darké Neuman]

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-> "Moché, très affligé, dit à Hachem : "N'accueille pas leur hommage!"" (Kora'h 16,15)

Rachi : Selon l'approche littérale = "L'encens qu'ils vont T'offrir demain, ne l'agrée pas!".

Le Saba de Kelm affirme que nous voyons de là le formidable pouvoir d'une prière.
En effet, Moché doit demander à Hachem de refuser leur offrande du lendemain, c'est-à-dire leurs prières.
[même si Kora'h et son assemblée s'étaient rebellés contre Moché, Aharon et même Hachem, et que s'ils avaient gain de cause alors cela entraînerait leur légitimité mettant par là en doute l'authenticité de la Torah, malgré tout Moché atteste que la prière a un tel pouvoir qu'ils auraient pu avoir gain de cause.
Toute personne, quelque soit sa situation (la guémara donne l'exemple d'un voleur demandant de l'aide pour réussir son vol!), bénéficie du pouvoir extraordinaire de la prière.
On comprend alors pourquoi notre yétser ara cherche en permanence à tellement amoindrir la valeur de nos prière à nos yeux!]

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-> Le rav Yé'hezkel Sarna, élève du Saba de Slabodka, écrit (dans la brochure Tévouna) :
"Comment un homme peut-il affirmer que ses prières ne sont pas acceptées?
Et encore plus s'il s'agit de prières collectives, au sujet desquelles il est écrit : "C'est un D. puissant, qui ne [les] dédaigne pas!" (Iyov 36).

Même si nous n'avons pas le mérite d'être les témoins des délivrances Divines, qui sait combien de décrets ont été évités par les cris et les supplications d'Israël? Qui sait combien d'âmes ont été épargnées par les prières, en plein cœur des persécutions?"

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-> "Il se tourne vers la prière du pauvre dénudé, il ne dédaigne pas ses invocations" (pana él téfilat aar'ar, vélo vaza ét téfilatam - Téhilim 102,18)

Le "pauvre dénudé" se dit dans le texte : "ar'ar" (עַרְעָר), dont les lettres forment : רע רע (ra ra). [ra = mauvais ; on a ainsi en ce mot : le mauvais mauvais].
=> Nos Sages commentent que Hachem désire les prières même des mauvais des mauvais, de ceux qu'on considère comme les plus pourris des pourris.
Même eux doivent savoir que Hachem les aime, qu'Il ne les rejette pas ("il ne dédaigne pas ses invocations").

[ainsi, comment pouvons-nous penser que Hachem ne nous aime pas, qu'Il ne désire pas ardemment nos prières pour nous combler du meilleur!]

Le fait de résider en Israël est un bouclier contre le fait de fauter ...
Plus que cela, celui qui a fauté et qui vient vivre en Israël est considéré comme s'il n'avait jamais rien transgressé, comme s'il était un nouveau né qui est totalement vide de faute.

[rabbi 'Haïm Palaggi - Artsot ha'Haïm]

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-> Tout celui qui habite en Israël, la terre, elle-même, expie [ses fautes] pour lui.
[Sifri - Haazinou chap.333]

-> Tout celui qui réside en Israël aura ses fautes pardonnées.
[Rambam - Méla'him 5,11
- kol hacho'hen béErets Israël avonotav mé'houlin ]

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-> Lorsque Yaakov a rencontré son frère Essav, il était apeuré car ce dernier avait le mérite d'honoré ses parents, mais également d'avoir vécu en Israël.

Le midrach (Béréchit rabba 76,2) enseigne que les peurs de Yaakov étaient fondées sur les mérites que son frère a pu obtenir en vivant en terre d'Israël, alors que lui a vécu en galout.
[Yaakov était un tsadik énorme et Essav était inversement un racha, coupable des pires crimes contre l'homme et Hachem. Cependant, Yaakov avait peur que ses mérites ne fassent pas le poids fassent aux mérites phénoménaux de vivre en Israël.
=> Combien nous devons apprendre de cela!
(si c'est valable pour Essav, alors à plus forte raison pour nous aussi : en habitant en Israël automatiquement nous sommes lavés de nos fautes, et nous obtenons de sublimes mérites!)]

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-> " Tout celui qui vit en terre d'Israël est considéré comme un tsadik, même s'il n'en donne pas l'image. Car s'il n'était pas un tsadik le pays le vomirait, ainsi qu'il est dit : "Et le pays vomit ses habitants" (A'haré Mot 18,25)
Puisque le pays ne le vomit pas, il doit être considéré comme tsadik, même s'il est présumé mauvais."
[rav Avraham Azoulay (le grand-père du 'Hida) - 'Hessed léAvraham (Maayan 3 Nahar 12)]

-> Le Na'halat léIsraël (chap.12) ajoute :
"Ainsi, il est clair que nous n'apprécions pas les habitants de la terre d'Israël [sous leur véritable jour] avec nos yeux de chair.
En effet, l'individu n'apprécie que ce que voient ses yeux de chair, tandis que D. voit jusqu'à l'intérieur du cœur."

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-> Rabbi Méir Shapiro de Lublin (à l'origine du Daf Yomi) enseigne que : la terre d'Israël est capable de transformer une mauvaise personne (racha) en un tsadik (si elle le désire).

-> Rabbi Yaakov Yéhochoua (Pné Yéhochoua) enseigne que la terre d'Israël empêche de fauter, mais si néanmoins on en arrive à fauter, alors le mérite [de la mitsva ] de résider en Israël va intervenir en notre faveur, et cela va nous amener à regretter d'avoir fauté et à ne plus répéter cette transgression dans le futur.

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-> "Constate la différence entre les bandits de Babylonie et les bandits de grands-chemins de la terre d'Israël" (guémara Avoda Zara 26a, cf. l'explication de Rachi).
Le rav Shlomo Kluger (Avodat Avoda) explique que la différence entre la terre d'Israël et en dehors, est qu'en Israël, Hachem peut concevoir de la satisfaction fût-ce de mauvaises personnes.
En dehors de la terre d'Israël, Hachem n'a de la considération que pour ceux qui le reconnaissent et Il ne conçoit nulle satisfaction ni honneur ou plaisir des réchaïm qui ne le reconnaissent pas.

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-> "Il y a ceux dont les noms sont laids et dont les actes sont plaisants" ce sont les personnes revenues de l'exil [babylonien] ...
Ils furent dignes de monter et de construire le Temple." [midrach Béréchit rabba 71,3]

=> Que rapportent nos Sages au sujet de la minorité de juifs qui a quitté Babylone pour Israël?

On peut citer :
1°/ "ils ne purent indiquer leur maison paternelle et leur filiation ; s'ils appartenaient à Israël" (Ezra 2,59 ; Né'hémia 7,61).
Rachi explique : "Parce qu'ils avaient perdu leur origine et ne savaient plus s'ils appartenaient à Israël".
=> Ainsi, nos Sages disent que les noms de ceux qui montèrent à l'époque d'Ezra étaient laids parce que c'étaient des noms païens. De plus, certains des hommes revenus étaient si déchéants qu'ils ne savaient dire s'ils appartenaient ou non à Israël.

2°/ Le Radak (Mala'hi 1,1) écrit :
"La plupart des gens qui étaient montés de Babylonie commettaient des actes condamnables. Ils avaient épousé des femmes païennes, comme il apparaît des admonestations adressées à eux par Ezra et Mala'hi : "Il a épousé la fille d'un D. étranger" (Mala'hi 2,11) ; ils profanaient le Shabbath et commettaient des fautes dans d'autres domaines, comme il est écrit dans le livre d'Ezra (Ezra 9-10 ; Né'hémia 13,14-31)."

- Le Métsoudat David explique (Ezra 9,1-2) : "Ils se livraient toujours aux abominations propres aux Cananéens, et le reste du peuple prit exemple sur eux" ;
- "Ils ne se repentirent pas de leurs mauvaises actions" (Né'hémia 9,35) ;
- "Vous suscitez encore un regain de colère sur Israël en profanant le Shabbath" (Né'hémia 13,18) ;
- "ils ont remplis la terre d'une extrémité à l'autre par leur souillure" (Ezra 9,11).

- Nos Sages (guémara Kidouchin 70a) disent qu'ils se conduisaient comme les habitants de Sodome qui fut transformée en un amas de sel.
- Le Sforno (Chir haChirim 6,11) écrit que Hachem s'est indigné envers les tsadikim et les gens de piété qui étaient demeurés en Babylonie et n'étaient pas montés en terre d'Israël, car Il n'avait personne sur qui faire reposer Sa présence Divine.

=> Au vu de tout cela, comment est-il possible d'affirmer que les actes de ceux qui montèrent avec Ezra étaient louables et que seuls leurs noms étaient laids?
Comment peut-il être dit d'une génération si pervertie et si déchéante que ses actes étaient plaisants? En quoi l'étaient-ils?

=> Le rav Yissa'har Teichtal répond :
"Force nous est alors de dire que leur charme et leur mérite consistaient en l'acte même d'Aliya et le fait qu'ils aient édifié le pays d'Israël [après l'exil en Babylonie].
Cette œuvre fut agréée par D., en dépit du fait qu'ils avaient pratiquement transgressé la Torah toute entière ...

"Tu es belle ma compagne, comme Tirtsa, pleine de charme, comme Jérusalem" (Chir haChirim 6,4).
Rachi explique que ces mots désignent ceux qui édifièrent Jérusalem et le Temple à l'époque d'Ezra.
Ainsi donc, Hachem a Lui-même qualifié ces olim de beaux et charmants.
L'acte même de l'Aliya et de l'édification les rendit dignes d'être appelés charmants.
[...]
A présent, qui de nos jours est assez noble ou assez arrogant pour qualifier les olim d'aujourd'hui de "laids" ou "pécheurs"? Qui saurait condamner leurs actes, les dénigrer et les calomnier?
C'est à travers une véritable abnégation qu'ils sont parvenus à bâtir un pays florissant. Sans en avoir conscience, ils ont accompli la grande mitsva positive : "Vous en prendrez possession et vous vous y établirez" (Dévarim 17,14).
J'affirme ouvertement que ce qu'ils accomplissent est agréable à Hachem et que leur récompense est immense.
Il nous appartient de les inviter avec amour et respect, à suivre dorénavant les voies de D. et de tout faire dans l'esprit de la Torah, selon les instructions des maîtres de la génération.
[...]
Il nous faut conclure que les juifs de diaspora ont eu tort de ne pas revenir, car par leur faute, la rédemption ne s'est pas entièrement accomplie.
S'ils étaient montés, la sainteté et la pureté se serait étendues à la nation toute entière d'Israël, les pécheurs auraient amendé leurs voies et tout aurait été parfait.
Il en va de même de l'époque actuelle. Si chacun prend part, la sainteté de la terre [d'Israël] sera complète."

L'alyah est une mitsva très importante.
Il y a une obligation halakhique pour tout juif d'aimer Israël et d'y venir de tous les coins de la terre avec un grand désir, comme un enfant qui court vers les genoux de sa mère ...

De plus, chaque instant où l'on vit en Israël, nous réalisons encore et encore la mitsva [d'y résider], et ainsi on doit se réjouir en permanence de l'accomplissement de cette mitsva.

[Chla haKadoch - Chaar haOtiot - Ot kouf]

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-> Vivre en Israël est équivalent à l'ensemble des mitvot de la Torah.
[Sifri - Dévarim - chap.80]

-> Le fait de résider en Israël est une mitsva qui englobe toute la Torah.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - sur Dévarim 30,20
- yéchivat Erets Israël hi mitsva kolélét kol haTorah]

-> Si la mitsva d'habiter en Israël est équivalente à toutes les autres mitsvot, c'est parce que c'est la fondation et la base de toutes les mitsvot de la Torah.
[rabbi Barou'h Epstein - Torah Témima - Dévarim 12,29]

-> Cette mitsva bien-aimée [de s'installer en Israël] est la fondation de la Torah entière.
[rabbi Yaakov Emden (le Yaavets) - Siddour beit Yaakov]

-> La raison même de toute la Torah, le but fondamental de toutes les mitsvot est que les juifs vivent en Israël.
[Ramban - Vayikra 18,25]

Le Ramban (Dévarim 11,18) enseigne que l'unique raison pour laquelle les juifs en dehors d'Israël accomplissent les mitsvot est que durant l'exil, ils puissent les pratiquer afin de savoir bien les faire au moment de leur retour en terre d'Israël.
Il écrit : "le plus important de toutes les mitsvot est donné à ceux qui réside en terre d'Israël."
[évidemment que réaliser les mitsvot à l'étranger a une énorme valeur, mais en comparaison d'une même réalisation en terre d'Israël cela est très très faible.
Ainsi, le potentiel d'une mitsva ne peut être pleinement exploité qu'en Israël.]

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-> "Je dors, mais mon cœur est réveillé" (ani yéchéna vélibi ér - Chir haChirim 5,2).
Le Zohar commente : "Je dors lorsque je suis dans le désert [c'est-à-dire pas encore en terre d'Israël], je suis réveillé lorsque je viens en terre d'Israël et que je peux réaliser toutes les mitsvot."

-> "Vois, je vous ai enseigné des décrets et des jugements comme me l'a ordonné Hachem mon D. pour agir ainsi au sein du pays [d'Israël]" (Vaét'hanan 4,5)
Selon Rabbénou Bé'hayé, cela ne veut pas dire qu'il n'existe aucune obligation d'accomplir les mitsvot pour celui qui est en dehors d'Israël, mais plutôt que l'obligation essentiel est de les réaliser en terre d'Israël.

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-> "Qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m'aiment et gardent mes commandements." (Yitro 20,5 ; Vaét'hanan 5,9)

Le midrach (Mekhilta Yitro - parcha 6) explique que cela ne s'applique pas à tous les juifs, mais uniquement : "à ceux qui M'aiment et qui observent Mes commandements, à savoir ceux qui résident en terre d'Israël et qui y accomplissent les mitsvot."

[on voit que la récompense pour l'observation des mitsvot est considérablement plus faible en dehors de la terre d'Israël]

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-> Il est impossible à un juif d'atteindre la perfection en dehors de la terre d'Israël.
[Abarbarnel - Yéchayahou 5,1]

-> Vivre en Israël est "un moyen d'atteindre la perfection" car la mitsva d'y résider est une qui englobe toute la Torah.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - sur Dévarim 30,20]

[c'est un cadeau exceptionnel, car à chaque seconde nous accomplissons passivement une mitsva exceptionnelle, qui a un impact positif exceptionnel sur nous!]

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-> C'est une mitsva positive de la Torah d'habiter en Israël ... et cette mitsva est équivalente à toutes les mitsvot de la Torah combinées ...
Chaque juif doit aimer Israël et y venir avec une grande aspiration, [même] des coins éloignés de la terre, comme un enfant qui court dans les bras de sa mère ...
De même que Hachem a choisi le peuple juif, de même il a choisi une terre ... parce qu'ils (les juifs) ne sont pas appelés une nation tant qu'ils ne sont pas avec la terre d'Israël ...

Celui qui réside en Israël s'attache à Hachem, et c'est le contraire pour celui qui habite en dehors d'Israël, qui est [en comparaison] considéré comme n'ayant pas de D.

[Séfer 'Harédim - p.161]

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-> Hachem nous dit : "Tant que vous êtes sur la terre de Canaan (Israël), Je suis votre D.
Si vous n'y êtes pas, Je ne suis pas votre D."
[Tossefta - guémara Avoda Zara 5,2]

-> Hachem dit : "La terre d'Israël M'est plus précieuse que toute autre chose ...
Puisque la terre d'Israël est Ma bien-aimée ... et puisque les juifs sont Mes bien-aimés ... Je dois amener les juifs, qui sont Mes bien-aimés, dans la terre qui est Ma bien-aimée."
[Ohr 'Haïm haKadoch - Yitro 20,2]

Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,6) écrit : "Les juifs et la terre d'Israël sont tous les 2 liés comme un".

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-> "Si tes enfants vont en terre d'Israël, ils acceptent Ma Royauté ; s'ils n'entrent pas en terre d'Israël, ils n'acceptent pas Ma Royauté."
[midrach Béréchit rabba 46,9]

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-> "Par le cadeau de la terre d'Israël, Hachem a donné à Avraham et ses enfants la possibilité d'atteindre le but ultime de la création de l'humanité : la complétude (chlémout) de la connaissance et de la véritable compréhension de toute la Torah, ainsi que la complétude dans l'accomplissement de toutes les mitsvot de la Torah dans leur intégralité, incluant celles dépendantes de la terre."
[Gaon de Vilna]

Le rabbi Shlomo Brevda enseigne que la raison pour laquelle résider en terre d'Israël est équivalente à réaliser toutes les mitsvot de la Torah cumulées, est que c'est uniquement par le fait de vivre en Israël qu'on peut être capable de réaliser toutes les mitsvot avec complétude (mitsvot béchlémout).

La terre d'Israël est l'âme de la Torah, et la Torah est principalement écrite pour la terre d'Israël, où ses nombreuses mitsvot liées à la terre peuvent y être observées.

[rabbi Yérou'ham Levovitz - Daat Torah]

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-> La relation entre la Torah et la terre d'Israël est celle de l'âme (néfech) qu'est la Torah, avec le corps (gouf) qu'est la terre d'Israël.
Ils sont totalement interdépendants, l'un ne pouvant exister sans l'autre.
[être en Israël sans suivre la Torah, c'est comme un corps sans âme!]

L'âme d'Israël est la sainte Torah, et le corps est la terre d'Israël.
Par conséquent, l'âme ne peut exister sans le corps. On ne peut pas réaliser toutes les mitsvot dépendantes de la terre, sans la terre d'Israël ...

Ce n'est que par l'union de la Torah et de la terre d'Israël, qu'un vrai bonheur peut être atteint.
['Hafets 'Haïm]

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-> Selon rabbi Moché Cordovéro (le Ramak) la connexion intime entre la Torah et la terre d'Israël est parallèle à celle entre la vie et le cœur.