"Une plante qui pousse en pleine forêt, dans un lieu où ne vit aucun homme et qui va subitement virevolter à droite et à gauche, pendant des heures et des jours, tout cela est l'effet de la volonté divine au détail près.
A plus forte raison, ce principe existe-t-il pour l'homme dont tous les détails de l'existence sont connus et voulus par le Créateur."[le Baal Chem Tov]
Parcha Yitro – compilation de divré Torah
+ Parcha Yitro - compilation de divré Torah :
"Moché sortit à la rencontre de son beau-père, il se prosterna et il l'embrassa, et ils s'enquirent chacun du bien être de son prochain" (Yitro 18,7)
-> Pourquoi est-il précisé : "à la rencontre de son beau-père"?
Pour Moché, le simple fait que Yitro soit son beau-père, suffisait largement pour qu'il doive lui témoigner son respect.
Ainsi, nous sommes obligés de respecter nos beaux-parents, à l'image de ses propres parents.
[Sifté Cohen]
En effet, Moché rabbénou qui avait le statut de roi d'Israël, n'aurait pas eu le droit de se rabaisser pour honorer Yitro, si ce n'est pas une obligation juive d'honorer ses beaux-parents.
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-> La principale raison pour laquelle Moché sortit à la rencontre de Yitro était pour témoigner du respect à son beau-père. De même, il faut honorer et respecter sa belle-mère.
La raison en est qu'un homme et sa femme sont considérés, chacun comme un "demi corps" (palga dégoufa). Ensemble, ils forment un être humain complet.
Par conséquent, de même qu'un homme doit honorer ses parents pour lui avoir donné naissance, il doit honorer ses beaux-parents pour avoir donné naissance à son épouse.
Tout comme ses propres parents ont contribué à la création de la moitié de son corps, ses beaux-parents ont contribué à la 2e moitié. Grâce à ses beaux-parents, son "demi corps" est devenu un être humain complet.
[Sifté Cohen]
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"Moché raconta à son beau-père tout ce que Hachem avait fait ... en faveur d'Israël ... et [comment] Hachem les avait sauvés" (Yitro 18,8)
-> Rachi : Pour attirer son cœur et le rapprocher de la Torah.
-> Moché voulait souligner à Yitro à quel point Hachem a pourvu à leurs nombreux besoins dans les moindres détails.
Yitro était au courant des miracles éclatants/majeurs, mais il ne pouvait pas avoir conscience des très nombreuses bontés avec lesquelles Hachem avait chouchouté Son peuple.
[Moché les lui a raconter] afin qu'il puisse pleinement apprécier l'implication [et l'amour permanent] de D. envers Son peuple.
[adapté du Sforno]
-> Moché a informé Yitro que c'est non seulement les égyptiens qui ont été vaincus, mais également leur Ange Céleste [chaque nation possède le sien] qui a été tué. Cela les rendait sans force pour de nouveau porter atteinte aux juifs.
Avec cette information, Yitro a alors compris que les juifs étaient véritablement libres et en sécurité des égyptiens.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]
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-> Bien que Yitro connaissait l'histoire de la sortie d'Egypte, Moché la lui a racontée.
En effet, c'est une mitsva particulière que de se rappeler des événements liés à la libération d'Egypte, comme il est écrit dans la Haggada de Pessa'h : "Celui qui fait la narration de la sortie d’Égypte plus longuement est digne de louanges".
Bien que Yitro avait déjà entendu auparavant tous les faits, Moché le lui a raconté avec tellement d'émotion et d'impression, que Yitro s'est ressenti comme s'il voyait les événements de ses propres yeux. Moché a véritablement rendu vivant tout ce qui s'est passé, et Yitro n'a pu alors s'empêcher de louer Hachem.
[Rabbi Yaakov Neuman (Darké Moussar]
-> A ce sujet, Rabbi Yossef Yachar (Lévouch Yossef) enseigne : "L’élément principal de la mitsva de raconter la sortie d’Egypte est de faire savoir la grande puissance de D., et le salut miraculeux qu’Il nous a accordé lorsqu’Il nous a fait sortir d’Egypte.
Et l’intention principale de ce récit est d’implanter dans le cœur des membres de notre famille la foi en D. et en la grandeur de Sa puissance et de Ses prodiges, ainsi que d’expliquer les miracles et les prodiges qu’Il a accomplis, afin de renforcer leur foi."
-> b'h, Voir également : https://todahm.com/2017/04/26/quelques-merites-de-raconter-la-sortie-degypte
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"Yitro dit : "Béni soit Hachem (barou'h Hachem) Qui vous a sauvés de la main de l'Egypte et de la main de Pharaon ..." (Yitro 18,10)
-> Il a été enseigné au nom de rav Papéyas : c'est une honte pour Moché et les 600 000 [juifs qui étaient avec lui] de ne pas avoir dit : "barou'h", et Yitro est venu et il a proclamé : "barou'h Hachem" (Béni soit Hachem).
[guémara Sanhédrin 94a]
-> Comment comprendre cela sachant que Moché et tout le peuple ont chanté "az yachir" : des louanges de remerciements et de gratitude à Hachem?
Le rav Shlomo de Radomsk répond que Yitro, alors non-juif, a été le 1er à remercier D. pour des bontés qu'il n'a pas vécues/bénéficiées personnellement, mais que d'autres ont pu expérimenter.
L'expression d'une telle gratitude est quelque chose que Moché et le peuple juif n'avaient pas encore accompli.
-> Pourquoi est-il important de remercier Hachem pour les bontés qu'Il procure à d'autres?
Rabbi El'azar Meisels répond qu'en se réjouissant de la réussite, du bonheur d'autrui, on détruit activement notre tendance naturelle à être égoïste.
De plus, cela permet de multiplier les occasions de développer notre émouna en Hachem.
En effet, en appréciant les bontés qu'Il peut faire chez tout le monde, on élargit largement les possibilités de gratitude, de prise de conscience de Son implication bienveillante dans les moindres détails de la vie.
[Par ailleurs, à chaque pensée de ce genre, nous réalisons la mitsva de : tu aimeras ton prochain comme toi même]
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"Ils jugeront le peuple à tout moment et toute affaire importante ils [la] porteront devant toi, et toute affaire mineure, ils [la] jugeront eux-mêmes, et cela te soulagera et ils porteront [le fardeau] avec toi" (Yitro 18,22)
-> Ils peuvent juger tous les cas dans lesquels ils sont experts, te laissant traiter ceux qui sont au-delà de leur expertise.
De même, ceux qui sont au-delà de tes compétences, tu [Moché] peux demander à Hachem de les résoudre.
[Ibn Ezra]
-> Actuellement, en raison du manque de juges disponibles, de nombreuses personnes qui ont des revendications légitimes ne parviennent pas à les faire valoir. En effet, elles ne souhaitent pas patienter dans la file d'attente pendant des jours et des jours, jusqu'à ce que tu [Moché] les reçoive.
Cela crée une incitation aux personnes malhonnêtes à s'en prendre aux autres, sachant que probablement ils ne seront pas appelés en justice.
En installant une multitude de juges, la justice sera rendue sur une base régulière, et la paix sera restaurée parmi la nation.
[Ramban]
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Il est à noter que
-> lorsque Yitro va exposer son idée (v.22), il est écrit : "toute affaire importante" (adavar agadol - הדבר הגדל) ;
-> tandis que lorsque Moché va accepter et reformuler cette proposition, il va dire (v.26) : "l'affaire difficile" (adavar akaché - הדבר הקשה).
S'il était d'accord, pourquoi ce changement de terme?
Pour Yitro, c'est seulement si une affaire a des montants importants en jeu qu'il est nécessaire d'y consacrer du temps, et des investigations poussées.
=> Il voulait faire une hiérarchie de traitement des cas basée sur les montants impliqués.
Moché a compris que selon la Torah, peu importe les montants en jeux (des milliards ou des centimes), toutes les affaires sont importantes, dans le sens où elles nécessitent chacune une investigation minutieuse pour les juger au mieux.
=> C'est pourquoi, il a mis en place une hiérarchie de traitement des cas basée uniquement sur la difficulté requise pour les solutionner.
[adapté du Rabbi 'Haim de Berlin - le fils aîné du Nétsiv]
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-> Tout juge qui prononce des décisions équitables selon la loi de la Torah est considéré comme l'associé de Hachem dans la Création.
La loi de la Torah est l'une des 3 choses qui maintient le monde en existence : "Le monde se maintient grâce à 3 choses : la loi, la vérité et la paix" (Pirké Avot 1,18).
Si ces piliers du monde n'existaient plus, le monde cesserait d'exister. Par conséquent, lorsqu'il maintient la loi, la vérité et la paix, le juge est l'associé de Hachem dans la perpétuation de l'univers.
De plus, lorsque les plaignants acceptent de bon gré la décision du juge, qu'elle soit en leur faveur ou non, eux aussi sont considérés comme les associés de Hachem dans la Création.
Ainsi la Torah dit : "Le peuple était debout autour de Moché du matin au soir" (Yitro 18,13) = le peuple debout autour de Moché et prêt à accepter sa décision était considéré comme un associé dans la Création, ainsi qu'il est écrit : "Ce fut le soir, ce fut le matin".
La paix est également l'une des 3 choses par laquelle le monde se maintient. Par conséquent, lorsque les plaignants acceptent la décision du juge et font la paix entre eux, ils sont associés dans la Création et contribuent à la continuité du monde.
[...]
Les juges constituent un corps législatif appelé le Sanhédrin. Le mot Sanhédrin peut être compris comme une abréviation des mots : "soné daron", qui signifie : "qui déteste les cadeaux".
Lorsqu'un homme possède ce trait de caractère, la seule chose qu'il juge importante est la vérité.
[...]
"Tu nommeras en tant que chefs de [groupe de] mille, chefs de cente, chefs de cinquante et chefs de 10" (v.18,21) : il y avait 600 chefs de mille, 6 000 chefs de cent, 12 000 chefs de cinquante et 60 000 chefs de dix.
[Méam Loez - Yitro 18,14 & 21-22]
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"Et tout ce peuple viendra en paix dans son endroit" (Yitro 18,23)
=> Grâce au conseil d'Yitro d'instaurer un système de juges pour traiter tous les litiges, le peuple pourra accéder à la paix. Mais que signifie que le peuple "viendra en paix dans son endroit"? De quel endroit parle-t-on?
-> En fait, d'après la mystique, une personne qui a commis un vol, s'il quitte le monde sans avoir restitué l'objet du vol, ne pourra pas accéder à la paix éternelle dans l'au-delà et devra revenir en réincarnation sur terre pour réparer son vol.
Ainsi, le verset vient dire que grâce aux juges qui vont rendre la justice, ceux qui ont commis un vol seront amenés à réparer et à restituer ce qu'ils ont volé. De la sorte, le peuple "viendra en paix", et pourra accéder à la paix éternelle, "dans son endroit" dans l'au-delà.
[Bé'hirat Avraham]
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+ Savoir écouter l'autre, fondement de la Sagesse :
=> Comment expliquer la juxtaposition du conseil que Yitro donna à Moché Rabbénou (la modification du système judiciaire) et la section relative au don de la Torah?
-> Yitro était peut-être un homme sage, mais il restait toutefois à un niveau bien moindre que celui de son illustre gendre, d’autant plus qu’il n’était aucunement lié à la sagesse de la Torah.
Moché aurait très bien pu l'écouter jusqu’au bout et repousser ensuite, poliment, sa proposition, sans véritablement la prendre en considération. Mais, il écouta attentivement et réfléchit sérieusement à ce conseil pour finalement décider de le mettre en application.
Rabbi Tsadok haCohen affirme que nous apprenons de Moché qu’une personne doit écouter ce que dit son prochain, quand bien même il s’agirait d’un homme simple ; c’est une façon d’apprendre de chaque individu. Il explique ensuite le lien avec le don de la Torah ; l’un des aspects essentiels de l’étude de la Torah est la capacité d’apprendre de tout homme.
=> Comment comprendre que ce soit un enseignement si primordial (cette disposition à apprendre des autres), au point d’en faire l’introduction au don de la Torah?
-> Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Emor) écrit : "Certains hommes sont matmidim (étudiants particulièrement assidus) et s’investissent dans l’étude de la Torah, mais ils ne sont pas capables d’écouter les autres et de considérer leurs camarades d’étude, ils sont absorbés par leurs réflexions et ne s’intéressent pas aux autres. Ces personnes ne sont pas seulement sévèrement punies, mais elles ne réussiront même pas à avancer et persévérer dans leur étude."
Il poursuit en expliquant pourquoi le fait de ne pas être à l’écoute entrave l’étude personnelle si sérieusement : "L’individu est, par nature, centré sur son ego et reste aveugle à tout ce qui va à l’encontre de son opinion. Il ne pourra rien clarifier correctement sans écouter ce qu’un autre pense."
Cette incapacité naturelle d’écouter des points de vue qui vont à l’encontre du sien peut même empêcher un élève d’écouter correctement ceux qui sont plus érudits que lui. Il aura tendance à vouloir débattre avec tout ce qu’ils disent. Par conséquent, ce talmid ne pourra jamais vraiment comprendre et intérioriser ce que son maître lui dit. En revanche, la capacité d’écouter sincèrement et de comprendre ce que les autres pensent est l’une des clés pour atteindre la grandeur (la gadlout).
-> Le Alter de Novardok (dans haMéorot haGuédolim) exprimait cette idée quand il chantait les louanges du rav 'Haïm Ozer Grodzinsky :
"Sa sagesse et son génie sont profonds et vastes, parce qu’étant jeune, il restait toujours aux côtés des guédolé hador (dirigeants spirituels de la génération). Jamais, il n’essaya de leur imposer son opinion, mais il se considérait comme un réceptacle ; il écoutait et absorbait toutes les opinions et les explications des guédolim de son époque. Il intériorisa profondément tout ce qu’il entendit d’eux et cette proximité aux sages de plusieurs générations a élevé et purifié sa connaissance."
Quand on parle de la grandeur de rav 'Haïm Ozer Grodzinsky, on pense généralement à son génie naturel et à sa capacité à réfléchir à plusieurs choses à la fois. Le Alter de Novardok nous apprend que la clé de sa grandeur fut sa soif, son désir d’écouter attentivement et de comprendre tout ce qu’il entendait.
Il n’est pas évident d’accorder toute notre attention à ce que disent nos rabbanim, mais il est bien plus difficile d’écouter nos camarades, nos pairs. Souvent, quand nous entendons que quelqu’un va transmettre un dvar Thora, nous "décrochons", nous réfléchissons plutôt à ce que nous allons dire par la suite. Outre le manque de dérekh érets (respect, conduite appropriée), une telle attitude empêche grandement la personne de grandir et d’acquérir plus de sagesse.
[en effet, toute ces "petites" occasions où l'on se convint de "c'est bon, MOI je sais", on alimente notre égo, et l'on est alors davantage aveugle à l'opinion d'autrui (admettre qu'autrui sait ce que l'on ne sait pas, c'est d'une certaine façon accepter qu'on ne sait pas, qu'on lui est inférieur sur ce point, et ça c'est naturellement dur à notre égo (le MOI JE sais, MOI JE suis intelligent, ...), mais le prix final à payer est de s'empêcher de clarifier, d'apprendre des choses, et donc de devenir véritablement grand en Torah! On est prêt à sacrifier la Torah pour préserver son égo surdimensionné).]
-> Ben Zoma dit : "Quel est le sage? C’est celui qui apprend de toute personne" [et pas seulement des guédolim, des gens supérieurs en sagesse à nous] (Pirké Avot 4,1).
-> De nombreux commentateurs affirment que le 2e des 48 façons d'acquérir la Torah fait référence également à cela : "biChmiat haOzen" (par l'écoute attentive - בִּשְׁמִיעַת הָאֹֽזֶן - Pirké Avot 6,6).
"Je suis Hachem ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage" (Yitro 20,2)
-> Selon la loi dite de : "bar métsra", le voisin d'un champ qui est en vente, a priorité pour l'acheter.
En appliquant cette règle, la Torah aurait dû être donnée aux anges (mala'him), puisqu'ils sont "voisins" de la Torah qui était alors au Ciel (Moché l'a fait descendre, après l'avoir reçue).
=> Pourquoi ne l'ont-ils pas reçu à la place du peuple juif?
De plus, Hachem a le statut ("din") d'un Cohen.
=> Dans ce cas, comment a-t-Il pu avoir le droit d'entrer parmi les impuretés de l'Egypte afin de délivrer les juifs?
-> Le Choul'han Arou'h ('Hochen Michpat 175) répond à ces 2 questions.
Un Cohen a le droit de se rendre impur lorsqu'il s'agit de son enfant.
Ainsi, le fait que Hachem ait personnellement fait sortir les juifs d'Egypte, est la preuve qu'ils sont Ses enfants.
La loi juive est que le droit de "bar métsra" (la priorité accordée aux voisins), ne l'emporte pas sur les droits des enfants.
Ainsi, il ne s'applique pas aux anges, puisque les juifs (les enfants de Hachem) ont priorité pour hériter de la Torah.
[Pardess Yossef]
=> Tout cela nous prouve clairement que les juifs sont les enfants de D.! Quelle fierté!!
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-> L'abréviation des 10 plaies : "détsa'h adach béa'hav" (דצ'ך עד'ש באח'ב), a la même guématria (501) que le mot : "achèr" (qui - אשר).
Les 10 plaies que Hachem a infligé à l'Egypte, ont amené la libération des juifs et la reconnaissance de la grandeur du Maître du monde.
[Na'hal Kédomim]
Le verset peut se lire :
-> "Je suis Hachem ton D." ;
-> "qui" (achèr - אשר) = par les 10 plaies dont l'abréviation est : דצ'ך עד'ש באח'ב ;
-> "t'ai fait sortir du pays d'Egypte"
"Les juifs sont tous liés entre eux.
Leurs âmes sont unies, chacune contenant [en elle] une partie de toutes les autres [âmes].C'est pourquoi : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b )
[En effet,] Lorsqu'un juif faute, il porte atteinte non seulement à son âme, mais également à sa partie de lui-même qui est présente au sein de tous les autres juifs.Chacun de nous est le garant de cette partie de nous-même qui se trouve dans le restant de notre peuple.
Puisque tous les juifs sont une même famille, on doit désirer uniquement le meilleur pour notre prochain, regarder positivement la réussite de son voisin, et chérir l'honneur de son ami comme le sien."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]
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-> Dans le domaine matériel, si nous nous cognons violemment notre doigt, c'est le corps entier qui a mal, puisqu'il constitue une seule entité.
Il en est de même dans notre monde spirituel.
Puisque nous sommes tous intimement connectés, toutes mes décisions spirituelles vont affecter l'âme collective [juive].
[C'est ainsi que,] Ma croissance spirituelle va accroître la fibre morale de l'ensemble des juifs, tandis qu'à l'inverse mes mauvaises actions vont impacter négativement la spiritualité de l'ensemble de la nation juive.
[Rav Eliahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]
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-> "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
[Ram’hal]
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-> Lorsqu'un juif faute, c'est tous les juifs qui souffrent du renforcement du mal que cela engendre.
S'il en est ainsi, par exemple, lorsqu'un juif est tenté d'aller dans un restaurant sans contrôle de la cacherout, il doit penser : "Si je mange ici j'aurai un plaisir momentané, mais à quel prix?
Je vais nuire à mes amis et à mon entourage. Suis-je égoïste au point de porter atteinte à autant de personnes, et ce uniquement pour pouvoir manger ce sandwich?
Notre exil n'a-t-il pas duré assez longtemps, pour que je sois celui qui va prolonger les souffrances de l'ensemble des juifs?"
Une personne qui aime véritablement son prochain juif évitera d'infliger ce type de dommage.
[Rabbi El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim]
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-> "Si un juif s'écarte de sa judaïcité à Paris, c'est parce des gens se relâchent dans leur étude de la Torah à Kovno (en Lituanie)"
[Rabbi Israël Salanter]
[la réalité est que tous les juifs sont liés, dépendants les uns avec les autres.
La réussite d'autrui devient également la mienne! Lorsqu'il va mieux, je vais forcément mieux!
Quand je demande à mon prochain : "Comment ça va?", d'une certaine façon c'est comme si je prends des nouvelles d'une partie de moi-même!]
"Hachem est conscient d'absolument tout ce qui se passe dans ce monde, cependant Il nous permet de bouger nos membres, bien qu'ils se rebellent activement contre Lui.
[...]
Lorsqu'une personne faute, elle va créer une créature destructrice, un Accusateur (katégor).
Cet Accusateur se doit d'être nourri, et Hachem pourrait à juste titre s'exclamer : "Je ne donne pas à manger aux créatures destructrices! Vas chez celui qui t'a amené à exister, et prends ta subsistance de lui."
Cette entité nuisible descendrait alors immédiatement et prendrait la vie du fauteur, ou bien la couperait de sa source spirituelle ...A la place de cela, Hachem donne lui-même "à manger" à ces créatures dangereuses (fruits de nos fautes), attendant que nous fassions téchouva.
[le Néfech ha'Haïm affirme que lorsque nous faisons téchouva, une lumière est générée et elle va éliminer les anges destructeurs qui proviennent des fautes sur lesquelles nous avons fait téchouva.]
[...]C'est Hachem Lui-même qui lave nos fautes ... [et puisque] c'est Hachem qui en est personnellement impliqué, la faute [nous] est totalement retirée."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]
=> Combien nous nous devons être reconnaissants envers Hachem!
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"Bien qu'une personne persiste à fauter, Hachem ne persiste pas dans Sa colère.
Il ne dit pas : "Je suis en colère contre toi. Lorsque tu changeras, Je vais changer".[Mais plutôt,] Hachem attend avec espoir et compassion que le fauteur se repente.
Tout en patientant, Hachem cherche le meilleur moyen pour provoquer un changement [positif] chez [celui qui a fauté], se comportant à la fois avec de la tendresse et à la fois avec de la dureté, en fonction de ce qui est le plus productif, au profit d'Israël."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - 5e Attribut]
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"Avec la téchouva, les anges Accusateurs sont transformés en de bons anges.
Lorsqu'une personne purifie son penchant au mal et le transforme en bien, elle se fixe alors solidement à la sainteté d'En-Haut."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.4]
"Pourquoi Yitro a-t-il mérité d'avoir une paracha entière sur ses conseils proférés (l'établissement de juges), alors qu'il n'était pas encore juif?
C'est une leçon éternelle aux juifs que la sagesse et le bon sens ne sont pas les raisons pour lesquelles Hachem les a choisis pour être Sa nation, puisqu'il y a également beaucoup de sagesse et de bon sens qui peuvent se trouver parmi les nations du monde.
C'est seulement grâce à Sa bonté envers nous, et Son grand amour pour nos ancêtres, qu'Il nous a choisi afin d'être Sa nation unique."[Ohr ha'Haïm haKadoch - Yitro 18,24]
Une personne doit se dire : "Les mitsvot que je réalise sont très appréciées par Hachem, et Il prend énormément de plaisir de mes bonnes actions."
Le fait d'être humble concernant la réalisation de ses obligations religieuses, est une grave erreur.
En réalité, cela revient à renier la grandeur de D.[Kédouchat Lévi]
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+ "L'âme a été assombrie et atténuée, à partir du moment où elle a été associée avec le corps dans ce monde."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 3,12]
[ La splendeur de notre âme a été réduite avant notre naissance afin de pouvoir l'incorporer dans notre corps.
=> Ainsi, il faut faire attention à ne pas s'identifier à cela, mais plutôt à celle d'origine (notre âme = une partie de Hachem) qui correspond à ce que nous sommes réellement, sous peine de nous sous-estimer, ainsi que Hachem (par richochet).
En effet, plus nous avons conscience de notre réelle grandeur/lumière, plus nous pourrons alors éviter de descendre dans l'obscurité de ce monde (c'est pas fait pour nous!). ]
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-> "Pour éviter qu'un juif ne tombe totalement dans les forces du mal, et pour permettre une vie éternelle à tous, Hachem a attaché Son grand Nom à la chaîne du néfech, du roua'h et de la néchama (les 3 composants de l'âme) qui est en chacun de nous [Ses enfants, le peuple d'Israël]."
[Gaon de Vilna]
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-> "J'ai perdu toute ma famille, j'ai perdu absolument tout, mais je n'ai pas perdu Hachem!"
[Le rabbi de Klausenbourg - après avoir absolument tout perdu durant la 2e Guerre mondiale, dont sa femme et ses 11 enfants.
Il nous transmet en une phrase le secret du comment il a pu surmonter ses souffrances]
=> Il ne faut pas oublier que nous avons véritablement en nous une partie divine, qu'un juif ne peut jamais se débarrasser de D. (même si je perds tout, même si je suis au plus bas : il me reste Hachem!).
Combien la vie vaut la peine d'être vécue pour renforcer toujours davantage ce lien avec papa Hachem!
"Les tsadikim sont plus grands après leur mort que durant leur vie"
[guémara 'Houlin 7b]
=> On peut s'interroger : pourquoi y a-t-il en apparence autant de mauvaises choses qui se passent dans le monde, alors que nous avons des millions de juifs au Ciel qui prient pour nous?
Qu'en est-il des millions de morts dans d'atroces souffrances, des milliers d'énormes tsadikim, ... qui prient pour nous avec davantage de forces que de leur vivant!
-> Le Maguid de Mézéritch est apparu après sa mort au Noam Elimélé'h, et il lui a dit :
"Lorsque j'étais toujours en vie dans ce monde, je voyais les choses avec un regard humain. Tout apparaissait tellement angoissant et douloureux, et c'est pour cela que je pouvais prier pour devancer les décrets.
Mais maintenant que je suis dans le monde de Vérité, je peux voir que tout n'est que bonté.
Je peux constater à quel point Hachem est impliqué dans le monde, à quel point ce qui est négatif en apparence, n'est en réalité qu'un composant des plans Divins menant à notre bien ultime.
Ainsi, puisque depuis le monde de Vérité [où je suis pour l'éternité], je ne vois que des bontés de D., comment veux-tu que [je prie] pour annuler [ce qui est perçu à tord comme des décrets négatifs sur terre]? En effet, je retirais alors de la bonté aux juifs!"
[Ohel Elimélé'h]
"Du point de vue de la Torah, les juifs et les non-juifs sont tellement différents, comme s'ils appartenaient à des espèces totalement différentes.
[...]
Les non-juifs ont également reçu une âme Divine, mais qui provient d'un niveau beaucoup moins élevé que celle des juifs.
Ils ont également reçu des commandements, par lesquels ils peuvent atteindre à la fois des avantages matériels et spirituels adaptés à leur nature. Il s'agit des 7 commandements donnés aux enfants de Noa'h.
[...]
[Selon la guémara (Pessa’him 113b), le peuple juif ne dépend pas des mazalot (signes astrologiques), puisqu’ils ont une brit mila].
[C'est ainsi que contrairement aux non-juifs,] Nous sommes directement liés à la puissance et à l'influence de Hachem [sans aucun intermédiaire].C'est pour cela que les astrologues ne peuvent prédire qu'un faible pourcentage des événements à venir. Leurs capacités étant réduites par le fait que l'influence des mazalot peut être surpassée par la providence Divine."
[Ram'hal - Déré'h Hachem - part.2 - 4,1-6 ; 7,3]
-> "Hachem nous a accordé une âme sainte, provenant d'un lieu plus élevé que le Trône de Gloire.
Ceci n'est pas vrai des non-juifs. Bien qu'ils marchent, parlent, et sont doués d'intelligence, leur âme [en comparaison] n'est que poussière."
[Méam Loez - Béréchit 2,7]
-> Selon le Kouzari, les différentes catégories de ce monde sont : les minéraux, les végétaux, les animaux, les hommes et puis les juifs.
Dans l’ordre énoncé, chaque catégorie reçoit davantage de capacités de Hachem que celle qui l’a précède.
Un juif peut être supérieur à toute autre créature (même les anges), il peut même devenir quasiment divin, au point où Hachem, Lui-même, a dû préciser que nous ne pourrions pas totalement l’égaler (cf. Kédochim v.19,2).
Nous avons une âme qui provient de l’intériorité de Hachem, tandis que chez les non-juifs elle provient de Son extériorité.
En apparence, d’une vision purement extérieure, nous sommes identiques aux non-juifs, mais à l’intérieur ce n’est pas le cas.
Ayant de plus grandes capacités, si nous en faisons une mauvaise utilisation, nous pouvons être les pires.
Nous avons une capacité énorme d’impacter, de changer le monde, et nous devons agir en responsabilité.
"Pourquoi est-ce que l'homme a peur de mourir? Ne rejoint-il pas à ce moment Son Père (Hachem)?
[En réalité,] Ce dont un homme à peur, c'est le moment dans le monde à venir, où l'on examinera dans les moindres détails tout ce qu'il a pu vivre sur cette terre."
['Hidouché haRim]
[A ce moment, nous aurons un regard sur notre vie avec une compréhension totale, sans capacité de se cacher derrière des excuses, et nous pourrons éprouver une honte folle face à nos nombreux regrets!]
-> Prendre le deuil est en partie une expression d'empathie avec l'âme du mort qui doit passer en jugement [avec une quantité de hontes potentielles relative à ses actions dans ce monde].
[Rav Sim'ha Zissel de Kelm]
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-> "Au moment où l'heure de quitter [ce monde] est arrivée, ... l'âme en raison de sa joie, de son amour et de son intense désir envers la présence divine, va quitter le corps pour saluer la présence divine."
[Zohar - Métsora]
[selon nos Sages (comme le Yaarot Dvach), le plus nous aurons vu ce monde comme temporaire, comme un bref passage menant à notre emplacement éternel, et bien le plus notre mort sera facile : comme lorsque l'on retire un cheveu du lait.
Et inversement, si nous développons trop de liens, d'attaches avec la matérialité.]
-> En ce sens, pour le 'Hafets 'Haïm, la mort consistait à échanger un habit sale pour un pur ; et le monde à venir est semblable à un retour impatient d'un enfant à son père.