Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quelques idées sur Chémini Atséret – Sim’hat Torah

+ Quelques idées sur Chémini Atséret - Sim'hat Torah :

-> Il est écrit à propos de Chémini Atséret : "Ce sera une clôture (Atséret) pour vous" (Bamidbar 29,35)

-> Souccot est suivie de Chémini Atséret ("fête de la clôture") : la Torah nous incite à faire "un clôture" pour "enclore" et conserver en nous le haut niveau de sainteté atteint pendant la fête.
[le haKtav véhaKabala]

=> Chémini Atséret appelle à "rassembler" et à retenir en nous ce que nous avons acquis, durant les jours redoutables, dans le service de D. et le repentir.

<----------------->

-> Onkelos traduit "atséret" par le terme araméen "kénichout" désignant une assemblée.
De même, le Zohar (Emor 104a) explique : "Le jour des réjouissances du Roi, tous se rassemblent autour de Lui".

=> D'où le nom de Atséret se référant au rassemblant pour se réjouir tous ensemble avec le Roi. (cf. également ci-dessous la proclamation de la royauté de D. à Sim'hat Torah)

<----------------------------->

-> "Le 8e jour, vous aurez encore une convocation sainte …c'est Atséret" ( =c'est un moment de rassemblement - Vayikra 23,35-36).
Rachi écrit sur ce verset :
"Elle est appelée Atsérèt [retenir], D. nous disant : "Je vous ai empêchés [de partir après Souccot] afin que vous restiez avec Moi."

Cela ressemble à un roi qui invite ses enfants à un festin pendant un certain nombre de jours.
Lorsqu’il est temps pour les enfants de partir, le roi dit : "Mes enfants! Je vous en supplie, restez avec moi encore un jour, il m’est difficile de vous voir partir." "

-> La guémara (Soucca 55b) nous explique que tandis que les nations du monde contribuent à la fête de Souccot, le jour de Chémini Atsérèt n’est réservé qu’au peuple juif.
Il y est en effet écrit :
"Rabbi El'azar dit : "A quoi correspondent ces 70 taureaux [qui étaient offerts pendant les 7 jours de la fête] ?
Aux 70 Nations du monde.

A quoi correspond le taureau unique [du 8e jour de Chémini ‘Atsérèt] ?
A la Nation unique : le peuple juif.

"Cela peut être comparé à un roi qui dit à ses serviteurs, citoyens du pays : "Préparez pour moi un grand festin."
Le dernier jour de festin, il dit à son ami bien-aimé : "Prépare un petit repas plus intime pour nous deux que j’en profite pour passer un moment agréable avec toi." " "

-> Le Ohel Yaakov commente :
Les nations du monde ne réjouissent pas Hachem, c'est pourquoi elles doivent apporter beaucoup de sacrifices qui Lui soient en agréable odeur, et par là leur souvenir deviendra agréable.
Cependant, les bné Israël qui sont eux-mêmes agréables devant leur Père au Ciel, n'ont pas besoin d'apporter beaucoup de sacrifices.
=> C'est ce que Hachem nous dit : Fais-moi un repas pour que Je profite de ta présence = c'est-à-dire que tout Mon plaisir viendra uniquement de toi!

-> Le Sfat Emet (Souccot 5632) nous expliquer :
"Les 8 jours de la fête (de Souccot) constituent la force génératrice de vie pour toute l’année.

Le prolongement de vie depuis Roch Hachana a lieu à Souccot, caractérisé par la libation d’eau [symbole de vie].
Les 7 jours de Souccot représente la vie en ce monde et ont donc un lien avec les autres Nations du monde, raison pour laquelle 70 taureaux sont offerts en sacrifice.
Chémini ‘Atsérèt (Sim'hat Torah) représente cependant la vie dans le monde à Venir, une vie réservée aux juifs, car la Torah est notre vie.

La vie en ce monde n’est concentrée que sur l’apparence extérieure et nous avons donc besoin de protection et de la soucca, qui constitue le témoignage de D. à notre sujet, à savoir que la Torah et la vie dans le monde Futur sont le centre de nos vies …
Mais Chémini ‘Atsérèt, qui représente la vie dans le monde à Venir [comme expliqué précédemment], ne nécessite pas la protection et l’abri de la soucca. C’est la soucca même ! "

-> De son côté, le rav Yérou'ham de Mir nous dit que Chémini Atséret est une fête en soi.
Puisque la séparation est difficile, nous devons ajouter un jour de fête pour rester près du Roi aussi longtemps que possible, afin que la séparation ne soit pas "une rupture".
Ainsi, D. reprocha aux Hébreux d'avoir quitté le mont Sinaï : "comme un enfant qui s'enfuit de l'école", sans avoir profité de chaque instant de proximité avec la présence divine.

L'usage d'organiser "une fête d'adieux" avant de se quitter est fondée sur la même idée : sceller les liens d'amitié par "un jour de fête".

<--------------------------------------->

-> Au sujet de la différence entre Souccot et Chémini Atséret, le Séfer ha'Hinoukh écrit :
"Souccot est une période de grande joie pour Israël, car c'est le temps de la récolte. C'est pourquoi, D. a ordonné à Son peuple de célébrer une fête à ce moment-là pour canaliser la joie vers Lui ...

Puisque la joie fait oublier la crainte du Ciel, Il nous a ordonné de prendre dans nos mains des choses rappelant que nous devons Lui dédier toute notre joie" : les 4 espèces sont les armes qui protègent notre joie naturelle des séductions du mauvais penchants.

-> Le rav 'Haïm Friedlander a dit :
"La fin de la lecture publique de la Torah n'est pas la cause de Sim'hat Torah : c'est Sim'hat Torah ("la joie de la Torah") qui nous conduit à finir la lecture de la Torah en nous sentant intimement proches de Lui.
Grâce à Sim'hat Torah, nous pouvons recommencer depuis le début (Béréchit) avec une nouvelle compréhension et avec de nouvelles forces acquises pendant le mois de Tichri."

-> Le rav Friedlander de s'exprimer également en disant (Sifté 'Haïm) :
"Il n’existe pas de plus grande expression de l’essence de Chémini Atsérèt, un jour complètement consacré à la proximité avec D., que de se réjouir avec la Torah que D. donna à Son peuple, par laquelle nous nous attachons à D."

=> Il n’existe pas de joie aussi unique pour le peuple juif que celle que nous éprouvons pour la Torah.

<-------------------------->

-> On peut également rapporter les paroles de Rabbi Chimchon Pinkous sur ce sujet :
"Le travail spirituel de Chémini Atsérèt consiste à se rapprocher de D. et à s’attacher à Lui sans accomplir de mitsvot spécifiques.

L’influence de la fête de Chémini Atsérèt imprègne chaque jour de l’année. C’est le lien étroit entre D. et le peuple juif …
A travers cela, une personne se construit tout au long de l’année afin d’arriver à la perfection de son être.

Cette joie est le désir de se connecter à D.
A ce sujet, le Zohar haKadoch écrit qu’étant un jour de joie, toutes les portes sont ouvertes à Chémini Atsérèt.
Le pouvoir de son influence de désir [de D.] et la joie sont plus grands que tous les autres jours."

=> Chémini Atsérèt est le point de bascule d’un monde empli de mitsvot particulières à un monde de mitsvot "habituelles" et nous propulse vers l’avant, fortifiés d’un judaïsme et d’une connexion à D. nouvellement renforcés.

<------------------------->

+ Danser à Sim'hat Torah

-> Le jour où la Torah a été donnée à Israël, comme la Michna (Taanit 4,6) l’enseigne, est considéré comme le : "Jour de Son (celui de D.) mariage (avec Israël)."
La Torah nous lie éternellement à D.
En nous réjouissant avec la Torah, nous fêtons la relation que nous entretenons avec Lui.

-> Il est écrit dans la michna Béroura (669,11) :
"Une personne doit se démener en dansant et chantant pour la gloire de la Torah, comme il est écrit à propos du Roi David qu’il sautait et dansait de toutes ses forces devant D. (Chmouel II 6,16).
C’est aussi rapporté au nom du Arizal.

De plus, il est dit au sujet du Arizal qu’il a atteint ses niveaux spirituels les plus élevés lorsqu’il était galvanisé pour la joie de la mitsva.
Il est aussi écrit que le Gaon de Vilna dansait de toutes ses forces devant les rouleaux de la Torah."

-> "Les danses à Sim'hat Torah sont si élevées et sublimes que même l'ange Michaël descend sur cette terre et il collecte tout ce qui est tombé à terre suite aux danses des juifs, comme les lacets déchirés.
Ensuite, il les utilise afin de créer une couronne pour exhiber la splendeur du peuple juif."
[le Baal Chem Tov]

-> Le rav Yits'hak Berkovits a dit :
" "Cette grande Nation [le peuple juif] est sage et intelligente (Dévarim 4,6)."
Nous aimons la sagesse de D. !
Nous en sommes fous : je ne connais pas d’autre Nation qui se lève, chante et danse avec leurs livres comme nous le faisons à Sim‘hat Torah.
Avez-vous déjà vu un professeur chanter et danser avec ses livres ?"

-> Quelle est la cause de cette grande joie à Sim'hat Torah ?
C’est notre sainte Torah !
Les autres nations se réjouissent-elles lorsqu’elles tiennent leurs livres saints ?

-> On peut égaler rapporter les propos du Rabbi Eliyahou Kitov (Séfer haTodaa) :
"Comme les Sages l’ont dit : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, D. n’a plus de Présence en Son monde si ce n’est les 4 coudées de la halakha" (guémara Béra'hot 8a).
Comment est-ce possible, qui a pu confisquer Son monde à D. ?

L’explication en est que la Présence divine ne repose que dans un endroit où règne la joie, et non la tristesse.
Après la Destruction, le monde entier était plongé dans la désolation et l’affliction. Tout en était affecté, même les mitsvot [cf.Michna - Sotah 9,12-13].

La Torah et les " 4 coudées de la halakha", cependant, ne furent pas altérées, et la joie de la Torah est toute aussi parfaite qu’elle ne l’était avant la Destruction.
Par conséquent, la Présence divine continue à y résider et se réjouit avec Israël le jour de Sim‘hat Torah."

<--------------------------->

+ Sim'hat Torah : Proclamer la royauté de D.

-> Avant les hakafot de Sim'hat Torah, on chante les versets : "On te l'a montré afin que tu saches que seul Hachem est D., qu'il n'en est pas d'autre que Lui" (Dévarim 4,25) et : "On dira en ce jour : Voici notre D. en qui nous avons placé notre confiance pour être secourus, voici Hachem en qui nous espérions, exultons, réjouissons-nous de Sa délivrance" (Yéchayahou 25,9).

Nos Sages ont demandé de lire ces versets qui se rapportent aux temps messianiques ; à cette époque, il sera clair pour tous que le monde entier est régi par Sa seule volonté.
Ainsi, Rabbi El'azar déclara : "D. organisera une danse pour les justes ; Il s'assiéra avec eux dans le jardin d'Eden et chacun le désignera avec le doigt." (guémara Taanit 31a sur le verset ci-dessus Yéchayahou 25,9).

[nous dansons en cercle à l'image des tsadikim qui danserons en cercle autour de Hachem.
A ce sujet, le Gaon de Vilna était très strict concernant ceux qui se posent près de la bimah. En effet, comment peuvent-ils prendre la place de Hachem qui sera dans le futur au centre du cercle! ]

=> A la fin des jours de repentir qui ont commencé à Roch Hachana, on peut reconnaître clairement, à Chemini Atséret et à Sim'hat Torah, qu' "il n'en est pas d'autre que Lui".

Il est écrit : "Lorsque Chemouel aperçut Chaoul, D. lui déclara : "Voici l'homme dont Je t'ai parlé ; c'est lui qui régnera (ya'atsor) sur Mon peuple".
A partir de ce verset, le Zohar établit que le nom de la fête, Atséret, fait référence à la royauté.

=> Chémini Atséret est le jour de la révélation parfaite de la royauté divine .

[n'oublions pas de la faire régner sur nous-même avant de la faire régner plus largement.]

<---------->

-> Le rav Avraham Shalom de Stropkov disait :
"Hachem nous ordonne de chanter et de danser en ce jour saint [de Sim'ha Torah], mais comment un juif peut-il être véritablement heureux alors que nous sommes empêtrés dans un difficile exil?
La réponse est qu'en réalité Hachem nous teste afin de voir comment nous allons réagir : Serons-nous tristes et amers, prouvant par là que n'avons aucune foi dans la guéoula prochaine? ou bien réaliserons-nous joyeusement son commandement, car nous croyons que notre Père, notre Roi, va nous sauver très bientôt?"

=> Pendant les hakafot, en imitant dans la joie ce qui sera le sort des tsadikim au temps du machia'h, nous démontrons que nous sommes confiants dans son arrivée très prochaine, en plus d'une expression de notre ardente aspiration à vouloir par notre comportement faire partie des tsadikim (être au top de ce que l'on peut faire selon les valeurs juives!).

Chémini Atséret -Sim’hat Torah : le lien avec Shavouot

+ Chémini Atséret -Sim'hat Torah : le lien avec Shavouot :

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) établit un parallèle entre Souccot et Pessa'h : de même que Chémini Atséret succède aux 7 jours de Souccot, Shavou'ot (dont un des 5 noms est : Atséret), qui commémore le don la Torah, est séparé de Pessa'h par 7 semaines, correspondant aux jours de 'Hol haMoéd Souccot.
Il apparaît que Chémini Atséret équivaut au jour où la Torah a été donnée.

-> Selon le midrach Tan'houma (Pin'has - chap.13), c'est par pitié à notre égard que D. a fixé Chémini Atséret tout de suite après Souccot et non, comme Shavouot, 50 jours après la fête précédente : Il ne voulait pas obliger Ses fils à venir en pèlerinage au Temple en plein hiver.
Il en va différemment pour Shavouot, qui tombe au cours de l'été.

Cependant, bien que Chémini Atséret ne soit pas repoussé 7 semaines après Pessa'h, grâce aux 7 jours de Souccot qui comportent 7 mitsvot spéciales (les 4 espèces du Loulav, l'habitation dans la Soucca, le pèlerinage au Temple, ainsi que les 2 sacrifices individuels offerts à cette occasion par chaque fidèle), on peut atteindre les mêmes sommets spirituels que pendant les 49 jours du Omer, puisqu'on accomplit pendant la fête 49 mitsvot (7*7).

[Sim'ha Torah n'est pas fêtée à Shavouot, car c'est notre joie personnelle au sujet de la Torah, avec quelques mois de recul suite à son don, et sans avoir la montagne au-dessus de la tête. ]

<----------------->

-> A Shavouot, nous avons entendu les 10 Commandements et nous avons reçu les 1eres Tables de la Loi (lou'hot) de Hachem.
Malheureusement, nous les avons perdu suite à la faute du Veau d'or.
Néanmoins, nous avons mérité les 2e Tables de la Loi le 10 Tichri, le jour de Kippour, et c'est à Chémini Atsérét que nous fêtons la réception de ces 2e Lou'hot.
[Zman Sim'haténou - 48 ]

-> Le Ktav haKaballa (Chémot 33,23) explique qu'un des miracles des 1eres Lou'hot était que la totalité de la Torah (celle Orale et Écrite) était inclue en elles.
On n'avait alors pas besoin d'efforts supplémentaires pour comprendre la Torah Orale, puisqu'elle faisait partie de la Torah Écrite.
Suite à leur brisure, avec les 2e Lou'hot la Torah Orale les a quittées, faisant que nous avons besoin d'un difficile travail pour la retrouver et la comprendre.

A Shavouot, nous fêtons la Torah Écrite, et à Chémini Atsérét nous fêtons la Torah Orale.
A Chémini Atsérét, nous célébrons non seulement la réception des nouvelles Tables de la Loi, mais également nous nous réjouissons de toute la Torah Orale que nous pouvons ramener dans le monde par nos efforts, c'est la joie de la Torah qui vient à travers nous.
[Ktav véhaKaballa Chémot 33,23 ; Beit haLévi Chémot 3,18]

<----------------->

-> Rabbi Tsadok haKohen (Pri Tsadik - Chémini Atsérét) dit que Sim'ha Torah est le jour où les sources profondes de la révélation de la compréhension de la Torah Orale, et des nouvelles idées qui viendront en cette nouvelle année, sont ouvertes et commencent à se déverser sur nous.
Ainsi, en plus de fêter nos accomplissements en Torah sur l'année précédente (Merci Hachem!), nous dansons et louons D. pour les opportunités de pouvoir se plonger plus profondément dans la Torah durant l'année à venir.

[A Sim'ha Torah nous prenons le temps de se rendre compte qu'étudier la Torah permet de se connecter avec soi-même (notre âme), avec la partie de Hachem qui est en nous. Cette proximité accrue avec D. est la plus grande des joies! ]

-> Rabbi Tsadok haCohen enseigne que la source de la joie à Chémini Atsérét et Sim'hat Torah est la libération de soi-même, révélant à nouveau les profondeurs de son âme.
[pendant l'année, notre égo, la routine, l'influence de notre environnement matériel et non juif, nos fautes, ... font que nous ne sommes pas véritablement nous-même. Mais à Sim'hat Torah notre âme, notre intimité, s'épanouie et s'exprime pleinement.
Elle retrouve la Torah, elle retrouve Hachem, et c'est l'explosion de joie!]

<----------------->

-> Le rabbi de Kotzk disait que : "Pendant cette période, nous vivons la fête de notre joie (zman sim'haténou). Du coup, [à Sim'ha Torah] nous investissons toute cette joie dans la Torah."

[Sim'ha Torah, c'est le moment où nous renforçons notre conscience que le meilleur investissement (et de loin!), c'est dans la Torah!! (et c'est le Créateur du monde qui te l'assure, alors pourquoi regarder ailleurs!)]

"Lors de la Création du monde, D. fit, si l'on peut s'exprimer ainsi, une Soucca à Jérusalem pour y réciter cette prière : "Puissent Mes enfants accomplir Ma volonté!" "

[Rabbi Béré'hya - midrach Cho'her Tov sur le Téhilim 76]

Hochana Raba

+ Hochana Raba :

-> "D. dit à Avraham : "Moi Je suis unique, et toi aussi.
Je vais accorder à tes descendants un jour spécial pour l'expiation de leurs fautes. Et c'est Hochana Raba."
[Séfer haMinhaguim - Rabbi Yits'hak Eizik Tirana]

-> "Le 7e jour de Souccot, le jugement du monde [qui débute à Roch Hachana] touche à sa fin, et les édits sont envoyés depuis le palais du Roi.
Les jugements sont conclus et les [branches de] saules de ruisseau [symbole de la pluie pour l’année à venir] dépendent de ce jour."
[le Zohar - paracha Tsav 31b]

-> On trouve une allusion aux 3 étapes dans le mot : חכם (le Sage - 'hakham), dont les lettres sont les initiales (dans le désordre) de :
- כתיבה (kétiva) : la rédaction [du Jugement] à Roch Hachana ;
- חתימה ('hatima) : l'action de sceller le Jugement à Yom Kippour ;
- et מסירה (messira) : la remise de l'ordre d'exécution aux préposées à Hochana Raba, afin qu'ils l'appliquent,

-> La michna Béroura explique qu'à Souccot on est jugé sur l'eau, qui est vitale pour l'homme, et Hochana Raba est le dernier jour où ce jugement peut être modifié.

-> Selon le Ma'hzor Vitry, le jugement scellé à Yom Kippour est authentifié à Hochana Raba ; à la fin de cette journée, la présence divine remonte au 7e ciel.

-> Le 'Hida (Sim'hat haRéguel) recommande de ne pas tenir des propos futiles au milieu de la lecture du Tikoun, de dormir peu pendant la journée de Hochana Raba, d'étudier la Torah et de multiplier les dons charitables.

<------------->

-> Les fêtes du mois de Tichri sont évoquées dans le téhilim 27.
L'expression : "de David. Hachem est ma lumière" (léDavid ori) fait allusion à Roch Hachana.
"Mon secours" (véyish'i) à Yom Kippour, et "car Il m'abritera dans Sa Soucca" (ki yitspénéni béSoucco) à Souccot.

On peut percevoir une allusion à Hochana Raba dans la suite du verset : "Il me cachera dans la retraite de Sa tente, Il me fera monter sur un rocher" (yach'tiréni béchétèr aolo, bétsour yéroméméni. Véata yaroum rochi).

Le saule (arava)

+ Le saule (arava) :

La guémara (Soucca 34b) rapporte la béraïta suivante :

Quelles sont les différences entre un saule et un peuplier?

Le saule a une tige rouge et des feuilles allongées au bord lisse.
Le peuplier, lui, a un tige blanche, des feuilles arrondies au bord dentelé comme une faucille.

Le saule fait allusion aux 3 qualités héréditaires des Enfants d'Israël, comme il est écrit dans la guémara (Shabbath 119b) : "Le peuple juif a 3 signes distinctifs : [ils sont] charitables, humbles et généreux".

En effet :
1°/ Ils sont timides.
La timidité est évoquée par la tige rouge du saule, car les hommes timides rougissent devant ceux qui sont plus grands qu'eux.

2°/ Ils sont miséricordieux.
Les feuilles lisses du saule font allusion à celui qui, plein de compassion envers son prochain, évite de lui causer de la souffrance et de lui lancer des piques, il est doux et tendre à son égard.

3°/ Ils sont généreux.
Les feuilles allongées du saule évoquent la générosité.
En effet, quand la feuille d'un arbre est ronde ou courte, la pluie qui tombe sur elle glisse ensuite sur le tronc ou sur le sol, et pas sur une autre feuille.
En revanche, lorsqu'une feuille est allongée et atteint la voisine, les gouttes de pluie dégoulinent d'une feuille à l'autre.

Le peuplier, dépourvu de toutes ces qualités, est inutilisables pour la mitsva.

Le Loulav

+ Le Loulav :

-> La Torah (1ere partie du Tanakh) commence par la lettre ב et se termine par un ל.
Le livre des Névi'im (2e partie du Tanakh) a pour 1ere lettre : un ו (Yéhochoua 1,1), et la dernière lettre du livre de Kétouvim (3e et dernière partie du Tanakh) est : ל (Divré haYamim II 36,23).
Ces 4 lettres forment le mot : לולב.

Le Rokéa'h y voit un indice, laissant à penser que la mitsva du loulav équivaut, à elle seule, à toute la Torah.

-> La guémara (Soucca 29b) nous enseigne qu'un loulav desséché ne peut être utilisé pour la mitsva.
Le Maté Moché note que la valeur numérique de loulav (לולב) est égale à celle de : 'haïm (חיים), la vie (valeur de : 68).

[le loulav ressemble à un feu, renvoyant à l'idée que la vie : חיים, c'est entourer D. (יי), de plein de chaleur (חם) ...
Le yétser ara essaie d'éteindre la flamme de notre âme, afin que nous soyons apathique, et n'exploitons pas au maximum nos belles potentialités ...]

-> Le לו = valeur de 36, en correspondance avec les 36 tsadikim cachés dans chaque génération, ainsi qu'aux 36 traités de la guémara.
Le לב = c'est la Torah qui commence par un "bét" et se termine par un "laméd".
[Responsa du Maharil]

-> Il est écrit dans le Séfer haBahir :
"D. a dans son monde un arbre appelé loulav qui est pris par le saint peuple d'Israël.
Cet arbre a une datte d'un côté ; des feuilles de l'autre côté, et le loulav au milieu ; Israël prend la partie principale de l'arbre, qui est le cœur du monde".

Le rav Yits'hak Arama (Akédat Yits'hak - Vayikra - Chaar 67) explique à ce sujet :
"La partie principale de l'arbre, c'est le cœur du monde d'où émane la vie de tous les êtres sensibles et mouvants dans les mondes supérieurs et inférieurs.

Le saint peuple d'Israël aura le mérite de le prendre sur l'ordre de la Torah divine et de tourner autour de la Torah ou de l'autel (hochanot) pour amener la vie dans le monde, car la Torah et le Service sont 2 axes autour desquels évolue l'ensemble de l'univers.
C'est pourquoi, il appartient à Israël, et à aucun autre peuple, de réciter la bénédiction."

L’Etrog (le cédrat)

+ L'Etrog (le cédrat) :

-> Dans la Torah (Vayikra 23,40), l'étrog est appelé : "péri éts hadar" (פרי עץ הדר), le fruit du bel arbre.
Le Pardess Yossef note que les lettres finales forment le mot : yétser (יצר), car l'étrog a la propriété miraculeuse de nous préserver des tentations du mauvais penchant.

-> La mitsva du étrog équivaut à elle seule aux 613 commandements de la Torah.
On y trouve une allusion dans la valeur numérique du mot : אתרוג (étrog), qui est de 610, avec les 3 autres espèces, on arrive au total de 613.

-> "Par le mérite du Etrog, je vous installerai la Souccat David (surnom donné au Temple - cf.Amos 9,11) qui a chuté."
[Zohar - paracha Pin'has 216a]

-> Dans la guémara (Sanhédrin 70b), nos Sages discutent de savoir si l'arbre de la connaissance dont le fruit avait été interdit à Adam et 'Hava était la vigne, le blé ou la figue.
Selon un autre avis rapporté par le midrach (Béréchit Raba 15,45), il s'agissait du cédratier, dont le fruit, l'étrog, est magnifique.
Par la mitsva accomplie à Souccot avec ce fruit, on répare le péché originel, commis avec lui.

-> Le 'Hida fait un bel enseignement à son sujet :
"Tu peux voir que chaque étrog, petit ou grand, avec ou sans tâche est appelé : "beau" (hadar).
De même, hommes et femmes, petits et grands, riches et pauvres, sont tous égaux ; personne ne peut se montrer hautain envers son prochain.

Même le plus petit et le plus pauvre en Israël doit être respecté, car il est appelé "beau", et il ne faut pas le dénigrer.

La modestie, l'humilité et le respect d'autrui sont de grandes vertus permettant d'accéder au monde à venir.
En effet, celui qui se montre indulgent envers son prochain reçoit le pardon de tous ses péchés (Roch Hachana 17a), et il a autant de mérite que s'il avait apporté tous les sacrifices."

La Soucca …

+ La Soucca ...

-> La valeur numérique du mot Soucca (סוכה) est égale à 91, comme la somme du nom de D. tel qu'on l'écrit (יהוה) et tel qu'on le prononce (אדני).
91 est aussi la valeur numérique de : Amen (אמן).

-> Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou) fait remarquer que pour être réglementaire, une Soucca doit avoir au moins 7 téfa'him (environ 70 cm) de long, 7 téfa'him de large et 10 téfa'him (environ 1 m) de haut.
7*7*10 = 490, c'est la valeur numérique de : tamim ("entier" - תמים), qui fait allusion au verset : "Tu seras entier/intègre avec Hachem ton D." (Dévarim 18,13).

Sachant que dans le système de la guématria, une différence d'une unité ne porte pas à conséquence, le Rokéa'h note que le mot haSouccot (הסכות - 'Hag haSouccot) fait allusion aux dimensions de la plus petite Soucca réglementaire (7*7*10=490).

-> Le 'Hida (Séfer Kadmon et Dévach Léfi) écrit que la forme des lettres du mot Soucca (סכה) fait allusion aux règles qui s'appliquent à ses parois.
Le ס, fermé de tous les côtés, suggère que la Soucca idéale compte 4 parois.
Le כ, fermé sur 3 côtés, laisse entendre que l'on peut, même à priori, se contenter de 3 parois.
Le ה, fermé seulement sur 2 côtés alors que le 3e est entrouvert, fait allusion à une Soucca constituée de 2 parois entières, et d'une 3e, d'un téfa'h.

Le 'Hida ajoute que suivant l'ordre des lettres du mot סכה, celle de 4 parois, évoqué par le ס, est la 1ere, la meilleure Soucca.
Heureux celui qui veille à la construire de cette manière ; elle est recommandée également pour des raisons cabalistiques.

-> Dans la Torah (Tanakh), le mot Soucca est orthographié : סכה (valeur numérique : 85) ; tandis que dans la guémara Soucca, il est écrit : סוכה (valeur : 91).
Le gaon de Vilna a un jour fait la remarque que dans tout le traité de guémara Soucca, on mentionne 91 souccot valables, et 85 souccot non valables.

[Nos Sages disent que le terme Soucca doit s'écrire avec le vav. Cependant, c'est l'un des noms de D., et "le Nom n'est pas entier tant que le souvenir de Amalak n'est pas effacé" (Tan'houma - Ki Tétsé), c'est pourquoi le vav est omis dans le Tanakh.]

-> "Celui qui est porté par sa crainte du Ciel à réaliser une Soucca de belle oeuvre sacrée, aura le mérite de s'asseoir dans la Soucca du Léviathan"
[le Maté Ephraïm - 624,15]

-> "Dès lors qu'ils sont assis dans la Soucca, ils sont préservés des accusateurs"
[Zohar 3,100]

-> "Les hommes distingués embrassaient les objets au moment où ils l'accomplissaient.
Ils embrassaient la Soucca en entrant et en sortant, ainsi que les 4 espèces du loulav pour montrer combien ces mitsvot leur étaient chères."
[le Chela - Pessa'him - Nèr Mitsva]

-> "Plus on décore la Soucca et plus on est digne d'éloges"
[le Chela - repris dans la Michna Béroura 638,11]

[on ferra attention qu'un objet ne soit pas source d'une profanation du Shabbath (ex : un fruit attaché auquel on risque d'arracher les fils), ou source de vers et de moustiques (ex: des fleurs suspendues), ...]

-> "Faire en sorte qu'aucun juif n'ait faim pendant la fête, c'est la plus belle décoration de la Soucca"
[Rabbi 'Haïm Tsanz]

<------------------>

-> "Le toit de la Soucca fait allusion aux Sages. C'est pourquoi il doit être constitué d'un matériau auquel l'impureté ne s'attache pas et doit être une espèce végétale, car un érudit doit être absolument dépourvu de toute impureté.
Mais les murs de la Soucca représentent ceux qui soutiennent la Torah : ainsi, même s'ils ne sont pas parfaits et sont constitués d'un matériau qui peut devenir impur, ils restent aptes à faire partie intégrante de la Soucca."
[Imré Emet]

"Souccot est 2 fois plus importante que les autres fêtes"

[Rabbi Yits'hak Hutner - Pa'had Yits'hak sur Souccot]

Quelques vertus de la Soucca …

+ Quelques vertus de la Soucca ...

-> Selon Rabbi Moché 'Haïm Luzzato (le Ram'hal - Dérekh Hachem - 4e partie - chap.8) :

"Les nuées de Gloire qui entouraient les Hébreux dans le désert ne leur assuraient pas seulement une protection ; elles répandaient une lumière qui les séparait des autres peuples, les élevait au-dessus de ce monde et les rendait supérieurs à tous.
Ce rayonnement persiste pour chaque juif, de génération en génération : une lumière sacrée entoure chaque juste, le sépare des autres, l'élève au-dessus d'eux et le rend supérieur à tous.

Cette chose se renouvelle à Souccot, grâce à la Soucca."

-> Le Ram'hal d'affirmer au chapitre 7 de ce même ouvrage :
"D. a décidé d'envoyer chaque année une lumière semblable à celle qui les avait éclairés à cette époque.
C'est là le lien véritable entre Souccot et les nuées de Gloire."

-> "Celui qui accomplit la mitsva de la Soucca est considéré comme associé à D. dans l'oeuvre de la Création"
[le Mahariou - responsa chap.191]

-> "On peut recevoir l'inspiration sacrée grâce à la Soucca"
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h]

-> "La Soucca protège celui qui s'y trouve, comme l'arche de Noa'h"
[Zohar III,256]

Il est écrit (guémara Sanhedrin 108b) que dans cette arche, seuls les animaux qui n'avaient pas sevi à une perversion sexuelle étaient admis.
Le Chem miChemouel de dire que c'est pour cela que la Soucca vient après Yom Kippour, afin que les juifs soient dignes d'y être accueillis après la purification et le pardon de leurs péchés.

Cependant, le degré de protection n'est pas le même pour tous.
Plus un individu a purifié son cœur et son âme, plus il a du plaisir dans la Soucca qui peut mieux "l'accueillir", de sorte qu'il accomplit la mitsva de manière plus profonde.
Seul, D. qui sonde les cœurs peut témoigner à quel point "Mon peuple accompli ses mitsvot".

[b"h, que la Soucca nous protège de l'Accusateur (le Satan) et nous permette d'avoir une vie au top dans la tempête du milieu environnant]

-> Il est écrit dans la Torah : "Vous habiterez dans des Souccot ... afin que vos générations sachent ... Je suis Hachem, votre D." (Vayikra 23,42-43)

Le 'Hafets 'Haïm a dit : "L'histoire se transmet par la pratique et par l'exemple, et non par de simples récits"

Le Machguia'h de Ponovezh a déclaré : "Pour qu'un petit enfant juif intègre réellement cette vérité, son père doit s'asseoir, manger, boire et dormir lui-même dans la Soucca pendant 7 jours et 7 nuits, en réfléchissant à la Providence [la façon dont D. gère toute chose dans ce monde.)"

-> D'après la guémara (Avoda Zara 3a), les nations diront à D., aux temps messianiques : "Donne-nous une mitsva pour que nous l'accomplissions".
Il leur répondra : "J'ai une mitsva facile qui s'appelle Soucca. Allez la faire!"

Selon le Pardess Yossef : "la Soucca sert à vérifier la capacité des nations à accomplir la Torah parce qu'elle équivaut à elle seule à toutes les autres mitsvot"

Le rav Moché Feinstein nous dit qu'un homme peut accomplir toutes les mitsvot sans difficulté s'il est convaincu que ce monde est vanité et que le respect de la Torah est le plus important dans son existence.
Même s'il doit faire de gros sacrifices financiers pour accomplir des mitsvot et éviter des transgressions, il y consentira de bon cœur, car sans cela, sa vie n'a pas de sens puisqu'il est appelé à mourir un jour ou l'autre.

Pour l'homme, gonflé d'orgueil à l'époque de la récolte, il ne croie pas qu'il peut se passer du soutien bienveillant de D., Il a ordonné de construire des Souccot et d'habiter dans ces logements provisoires, afin qu'il se rappelle tout au long de l'année que l'existence est éphémère.

Ainsi, la mitsva de la Soucca équivaut à toutes les mitsvot car leur accomplissement dépendra de la leçon que chacun aura tirée de la Soucca

-> "Dans le Zohar (3,103b), la Soucca est appelée : "l'ombre de la foi".
C'est le lieu, où prenant du recul de notre confortable demeure habituelle, l'on vient reconnaître le contrôle total de D. sur notre vie, et où nous développons notre conscience que tout ce qui arrive est uniquement notre bien (cf guémara Béra'hot 60b : "Tout ce que fait D., c'est pour le bien")

-> "A travers le feuillage de la Soucca, nous apercevons les étoiles qui brillent ; notre cœur se renforce et notre âme se remplit de joie car nous sommes comparés aux étoiles (Dévarim 1,10), comptées par D. ; en tant que chose compté (davar chébéminyan), nous ne serons jamais annihilés!"

[Rabbi El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim]

[Rachi commente ce verset (Dévarim 1,10) : "Vous existez pour toujours, comme le soleil, la lune et les étoiles"

=> Quelle joie d'avoir cette garantie de protection de D. parmi les loups des nations à notre égard!!]

[L'existence du peuple juif au travers l'histoire : quelle claque de Emouna!!]