Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"C'était un grand deuil pour les juifs, accompagné de jeûnes, de pleurs et oraisons funèbres (hespèd)" (Esther 4,3)

On comprend qu'à la connaissance du décret d'extermination, les juifs se soient mis à jeûner et à pleurer.
Mais, que viennent faire les oraisons funèbres, sachant qu'on les dit à propos de personnes décédées, et eux, ils étaient toujours en vie !!

Rabbi Isser Zalman Meltzer répond qu'ils ont fait une oraison funèbre sur les précieuses journées qu'ils ont pu gâcher durant leur vie, car n'y mettant pas de la Torah et des mitsvot.
En effet, ces journées les ont quitté pour toujours.

[ on apprend de nos Patriarches et Matriarches, qu'à leur mort, ils sont partis avec tous leurs jours, car ils les avaient utilisé au mieux.
Nos Sages disent que la perte de temps est une faute très grave, c'est : "un suicide personnel".
Ainsi, tuer le temps, c'est en réalité se tuer soi-même, car pour l'éternité ces moments de vie potentielle resteront morts, non exploités selon la Torah. ]

"Puis le roi donna un grand festin" (Esther 2,18)

-> Il y avait beaucoup de joie au Ciel ; Hachem a fait grand festin afin de marquer le couronnement de la reine Esther.

-> "Avraham fit un grand festin le jour où il sevra Its'hak" (Vayéra 21,8)
Ce festin a été donné : pour la circoncision de son fils Its'hak (Tossafot - Shabbath 130a), ou bien, lorsque ce dernier a commencé à étudier la Torah (Rabbénou Bé'hayé).

Le midrach (Béréchit rabba 53) fait un lien entre ces 2 festins, auxquels Hachem était présent.
Durant le festin donnait par A'hachvéroch pour le couronnement d'Esther, D. était aussi joyeux qu'à celui d'Avraham.

Le Binyan Chlomo explique que si Hachem était si heureux, c'était parce que Esther accédait au trône, permettant un sauvetage futur du peuple juif.

<-------------------------->

-> "Ce n'est qu'après avoir créé un remède en vu d'un mal, que Hachem envoie ce mal, car Reich Lakich a dit : "Hachem ne punit pas Israël, s'il n'a pas déjà créé pour eux le remède". "
[guémara Méguila 13b]

-> "Quand Il inflige des souffrances à Israël, Hachem prépare le remède avant le mal, mais quand Il sévit chez les nations, c'est le contraire"
[midrach Chir haChirim rabba 4,5]

-> Le Malbim explique que pour les juifs, Hachem "prépare le remède avant le mal", car le châtiment donné n'est pas une fin en soi.
Si D. frappe Ses enfants, c'est afin de les réveiller à la téchouva, et de retirer "l'excroissance de leurs cœurs", ce qui n'est pas le cas lorsqu'Il inflige Ses coups aux nations du monde, pour lesquelles ils constituent un but en soi.

<-------------------------->

"Cette nuit-là, le sommeil fuyait" (Esther 6,1)

-> "Rabbi Tan'houm dit : Cela signifie que le sommeil du Roi de l'univers était perturbé."
[guémara Méguila 15b]

-> "Il ne s’endort ni ne sommeille, celui qui est le gardien d’Israël" (Téhilim 121,4)
=> Comment a-t-Il pu avoir un sommeil perturbé, s'Il ne s'endort pas?

Le midrach (Esther rabba 10,1) explique que Hachem peut être considéré comme "endormi" lorsque les juifs ne vivent pas selon leurs standards qu'on attend d'eux.
En effet, il est également écrit : "Alors Hachem se réveilla, tel un homme qui a dormi" (Téhilim 78,65).
Selon le Torah Témima, c'est ainsi que parfois Hachem ignore nos besoins, et c'est uniquement notre prière et notre téchouva qui peuvent le "réveiller".

Le Maharal de commenter : "[Hachem ne s'endort ni ne sommeille] Spécialement lorsque les juifs sont en danger. C'est pourquoi lorsque le décret d'anéantissement a plané sur le peuple juif, le "sommeil" du Roi de l'univers a été dérangé."

=> Infiniment plus qu'un père, à chaque instant, Hachem nous aime à la folie, et ce quelque soit notre comportement.

<--->

-> Il est intéressant de noter que l'intervention de Mordé'haï en faveur du roi fut consignée dans les annales du roi, miraculeusement, car les mots consignés s'inscrivirent d'eux-mêmes et le roi l'ignorait.
C'est pourquoi, lorsque le sommeil fuyait le roi A'hachvéroch (début du chapitre 6 de la Méguila), et qu'on lui amena les annales, il est écrit : "on y trouva écrit" (vayimatsa katouv), car A'hachvéroch ne pouvait pas se souvenir qu'il avait été sauvé grâce à Mordé'haï.
[d'arès le Méam Loez]

<------------------------------------------------->

"Haman dit au roi A'hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et séparé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

-> " "Yéchno am é'had" = endormi (yochèn) et négligeant à l'égard des commandements."
[guémara Méguila 13b]

=> D'une certaine façon, lorsqu'on dort dans notre pratique des mitsvot, cela entraîne que Hachem "dort", c'est-à-dire qu'il fait moins attention à nos besoins, et dans un but que l'on se réveille : "Où est mon papa? Papa reviens, je ne peux pas vivre sans toi!"

<--------------------------->

+ "C'est un moment de détresse pour le peuple de Yaakov, et de là, il en (sortira) la délivrance" (Yirmiyhaou 30,7)

Les lettres du mot : "miména" (de là - מִמֶּנָּה), permettent de former : "méHaman" (de Haman - מהמן).
En effet, c'est suite à ses conseils qu'on a tué Vachti, permettant à Esther de devenir reine, et c'est lui qui a construit sa propre potence.

[le Sfat Emet]

=> Lorsqu'on est dans un moment de détresse, il faut se dire que c'est un passage obligé vers la délivrance, qui n'a jamais été aussi proche de nous!
Nos situations difficiles doivent être vues comme génitrices de nos plus grandes joies, même si sans recul, la tête dans les souffrances, c'est très dur à vivre.

<--------------------------->

"C'est pourquoi on appellera ces jours-là Pourim, du nom de "Pour" (le tirage au sort)" (Esther 9,26)

-> Le nom de cette fête laisse à penser que c'est la journée célébrant le hasard (Pour - tirage au sort), mais un juif ne lit pas la vie dans le même sens que les autres nations.

En effet, en hébreu le hasard, la coïncidence se traduit par : mikré (מקרה ).
Si on retourne les lettres de ce mot, cela donne : rak méHachem (seulement de Hachem – רק מה׳).

-> Si on lit la méguilat Esther, du début à la fin, on pense qu'il y a un enchaînement d'événements ordinaires, avec une fin heureuse.
Par contre, si on retourne l'histoire, en commençant par la fin, on se rend compte que tous les événements s'enchaînent, que rien n'est le fruit du hasard.

[c'est ainsi qu'on a l'obligation avant de lire la méguila de dérouler tout le rouleau de parchemin, car c'est seulement ainsi qu'on peut proclamer : Hachem, quel chef d'orchestre incroyable!! Le monde est vraiment entre de bonnes "mains", et tout particulièrement Son peuple!
Nous juifs, tant que nous agissons selon Sa Torah, nous n'avons vraiment rien à craindre!! ]

Il en est de même à un niveau individuel, où c'est peut être dur sur le moment, mais lorsqu'au final nous porterons un regard rétroactif sur notre vie, on se rendra compte d'à quel point tout était nécessaire, pour notre bien.
Lorsque toutes les vérités nous seront évidentes, nous n'aurons absolument rien à "reprocher" à Hachem, au contraire, nous serons stupéfaits par autant de bonté, d'amour à notre égard.

[c'est papa Hachem qui est toujours au commande de l'avion, de ma vie => tout va pour le mieux! 🙂 ]

<--->

-> "Qu’il s’en remette à Hachem (gol él Hachem)! Que celui-ci le sauve" (Téhilim 22,9)
Le rav Elimélé'h Biderman dit que le mot "méguila" (מגילה), vient du mot : "gol" (גול - un rouleau, rouler), qui est associé au bita'hon.
En effet, c'est le bita'hon qui nous a sauvé à l'époque de Mordé'haï et Esther.

-> La guémara (Méguila 13) dit : "Lorsque le tirage au sort d'Haman est tombé sur Adar, il en a été ravi.
Il a dit : "Le tirage au sort est tombé le mois où Moché est décédé"."

Le Maharal (Ohr 'Hadach) explique que puisque toute chose a une durée d'existence, Haman recherchait la date où les juifs cesseraient d'exister. Le mois d'Adar, mois de la mort de Moché, est le dernier mois de l'année juive, et il pensait que cela dénote un moment propice pour la fin des juifs.
Cependant, Haman ne savait pas que lorsqu'un juif a des difficultés et qu'il ressent qu'il n'y a plus aucun espoir, alors il place sa confiance en Hachem.
Et lorsqu'un juif a toute confiance en Hachem, alors il est immédiatement aidé.
Pourim est appelé d'après le "Pour" (tirage au sort), car il a été un moment positif pour les juifs, car cette tragédie a entraîné qu'ils se tournent complétement vers Hachem, et c'est ce qui a permis qu'ils soient sauvés.

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que les miracles de Pourim renforcent notre émouna, et notre conscience que même lorsque nous prenons une décision bien calculée, c'est en réalité comme un tirage au sort (goral), car les pensées qui entrent dans notre tête nous sont données par Hachem.
Hachem place dans notre esprit les pensées et les idées qu'Il désire que nous ayons.
[on ne peut rien faire sans un décret d'Hachem, et même nos pensées ne sont pas le fruit du hasard, mais viennent avec précision de D.]

<--->

-> "On tire au sort dans l'urne, mais la décision du sort vient de Hachem" (Michlé 16,33)

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.2,p.129) écrit :
La soi-disant date de victoire d'Israël sera en réalité, celle de sa propre chute et de l'anéantissement de tous ses projets.
Ce qui semblait être le "pour" de la victoire d'Haman s'est révélé être le "pour" du triomphe d'Israël.
C'est pourquoi ce "double" tirage au sort, où se cache la Providence Divine, est désigné au pluriel : Pourim.

"En ces jours, alors que Mordé'haï était assis à la porte du roi, Bigtan et Téréch, 2 des courtisans du rois, préposés à la garde du seuil, conçurent un violent ressentiment et cherchèrent à attenter à la vie du roi A'hachvéroch" (Esther 2,21)

Pourquoi voulaient-ils tuer le roi?

1°/ Selon la guémara (Méguila 13b), ils se sont dit : "Depuis que cette femme [Esther] est venue dans le palais, nous n'avons pas eu l'occasion de dormir.
Venons et plaçons du poison dans la coupe dans laquelle le roi A'hachvéroch boit afin qu'il meurt."

Le roi était tellement fou amoureux d'Esther qu'il n'arrivait pas à en dormir, ce qui obligeait ses serviteurs (dont Bigtan et Téréch) à rester éveillés et occupés toute la nuit.
C'est pour cette raison qu'ils souhaitaient la mort d'A'hachvéroch.

2°/ Selon le midrach (Yalkout Chimoni 1053), ils sont devenus furieux pour la raison suivante.
Lorsque Esther est arrivée au pouvoir, elle a dit au roi : "Pourquoi ne faites-vous pas comme vos prédécesseurs, qui nommaient un juif juste (tsadik) pour qu'il s’assoit aux portes du roi. Par exemple, Névou'hadnétsar avait nommé Daniel ..."
A'hachvéroch lui a répondu : "Est-ce que tu connais un juif juste?"
Elle lui a alors dit : "Il y en a ici de grande valeur, qui s'appelle : Mordé'haï "

Avant cela, c'était Bigtan et Téréch qui étaient présents aux portes.
Le roi les a alors retiré, au profit de Mordé'haï, et ils en sont devenus furieux en se disant : "Puisque le roi nous a déplacé, nous irons le tuer secrètement, et comme cela tout le monde dira que c'était mieux surveillé lorsque nous étions en place."

3°/ Selon le Yalkout Méam Loez, Bigtan et Téréch étaient de la famille de Vachti, et ils en voulaient à A'hachvéroch de l'avoir tué sans raison valable, préférant se marier ensuite avec Esther.

4°/ Selon certains commentateurs, Haman les avait convaincu de rejoindre une rébellion globale contre le roi, en les remontant sur le fait qu'il avait refusé de prendre sa fille en tant que reine.
Selon le Méam Loez, ils voulaient tuer le roi et apporter sa tête aux Grecs, ennemies des Perses, afin de s'y faire bien voir.

<------------------------------------->

"La chose fut connue de Mordé'haï" (Esther 2,22)

Comment cela?

-> Selon la guémara (Méguila 13b), Mordé'haï étant un membre du Sanhédrin, il connaissait l'ensemble des 70 langues du monde.
Bigtan et Téréch, qui était Tarsites, parlaient dans leur langage (le Tarse) pensant, à tord, que personne ne pouvait les comprendre.

-> Selon le Targoum Chéni, Mordé'haï en a eu connaissance par inspiration divine.

-> Dans la guémara (Méguila 7a), il est écrit :
"La méguila d'Esther a été rédigée sous roua'h haKodech (inspiration prophétique), comme il est écrit : "La chose fut connue de Mordé'haï". "

Nous avons une tradition que Mordé'haï et Esther étaient tous deux animés de l'esprit prophétique, eux qui figurent respectivement sur la liste des 48 prophètes et 7 prophétesses (guémara Méguila 14a).

"Chaque jour Mordé'haï déambulait devant la cour de la maison des femmes, pour s'informer du bien-être d'Esther et de ce qui advenait d'elle" (Esther 2,11)

-> Selon le midrach (Esther rabba 6,8), Mordé'haï y venait quotidiennement afin de répondre aux questions de Esther, qui voulait savoir si elle était Nidda.

-> Ce même midrach donne une autre raison : Mordé'haï voulait s'assurer que Esther n'était pas victime de sorcellerie de la part des autres femmes de la maison du roi, qui pouvaient désespérer de devenir un jour reine à la place d'Esther.

Le Ibn Ezra et le Gaon de Vilna disent que Mordé'haï venait quotidiennement pour la guérir, car il avait atteint un tel niveau spirituel qu'il pouvait tout guérir, même les maux issus de la sorcellerie.

-> Selon le Alshich, Esther était une descendante du roi Shaül, qui avait fauté en laissant en vie une personne de la famille d'Amalek (Agag). Mordé'haï avait peur qu'elle fasse de même en épargnant Haman.

-> Selon le Maharal, il veillait à ce que son identité juive ne soit pas révélée.

-> Selon le rav Moché Méïr Weiss, l'attitude de Mordé'haï de prendre chaque jour des nouvelles et de veiller sur le bien-être de sa femme (Esther), est une leçon pour tous les maris.

-> Le Sfat Emet fait remarquer que c'est cette attitude d'aller au palais pendant 4 à 5 ans, tous les jours, prendre des nouvelles d'Esther, qui va provoquer son passage quotidien devant Haman.
Lorsque jour après jour, il refuse systématiquement de se prosterner, cela va activer une profonde colère en Haman, et cela va permettre au plan de libération des juifs d'avoir lieu.

Selon le Sfat Emet, son attitude d'y aller tous les jours, nous enseigne qu'un vrai tsadik se distingue par sa constance dans ses actions.

Le midrach (Esther rabba 6,8) dit que par le mérite de s'être occupé d'Esther, il méritera par la suite de s'occuper de tout le peuple juif.

"Le 7e jour, alors que le cœur du roi était mis en liesse par le vin" (Esther 1,10)

-> Selon le midrach (Esther rabba 3,10), à chaque fois que le mot "mélé'h" (roi) apparaît dans la méguila sans l'article défini (à la différence de : "hamélé'h" : le roi), il fait allusion au "Roi des rois" (à Hachem).

=> Comment se peut-il que le vin fasse de l'effet à D.? et pourquoi particulièrement le 7e jour?

-> Nos Sages (guémara Méguila 12b) nous enseignent :
"Ce 7e jour était Shabbath, et alors que les enfants d'Israël, en mangeant et buvant, ce jour-là, prononcent des enseignements de Torah et chantent des louanges [à Hachem], les idolâtres s'échangent des propos futiles pendant le repas.
Certains disant : "Les femmes midyanites sont belles", et d'autres ont répliqué : "Les femmes perses le sont encore plus". "

-> Selon le Mélo ha'Omer, Hachem se réjouissait par le vin du Kiddouch du Shabbath que faisaient les juifs (en accord avec ce que demande la guémara Pessa'him 106a).

-> Selon le midrach Abba Gourion, le "cœur du roi", Hachem, était heureux par le "vin" de la Torah.

=> En plein festin, Hachem a beaucoup apprécié l'attitude des juifs qui se délectaient du Shabbath par de la Torah et en Lui adressant des louanges.
[le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Méguila 12b) explique que Hachem a préparation la délivrance des juifs grâce à ce mérite.]

La potence de Haman

+ La potence de Haman :

-> Haman a été pendu sur un potence en bois de 50 amot de haut (environ 27 mètres), qu'il avait préparé pour Mordé'haï.

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni Esther 1056), Parchandata, l'un des enfants de Haman, était gouverneur de la région de Ararat, dans laquelle avait échoué l'Arche de Noa'h, et il a fourni à son père une planche en bois de l'Arche, qui avait . "50 amot de largeur" (Noa'h 6,15).

-> Rabbénou Bé'hayé (Noa'h 7,12) écrit : "Le Déluge a eu lieu à l'époque de Noa'h pour servir de preuve évidente de l'implication constante d'Hachem dans le monde. Nous voyons comment il punit et efface les réchaïm, tandis qu'il sauve et protège les tsadikim, comme Noa'h et ses enfants".
Selon le rav Avi Lieberman, Haman a utilisé le bois de l'Arche de Noa'h, pour témoigner que le Déluge n'est qu'une histoire très lointaine que l'on raconte à ses enfants (un Arche avec pleins d'animaux). De même qu'elle était du passé, de même le Temple est du passé.
En construisant une potence très haute, Haman voulait fermer les yeux des juifs par le désespoir (on va tous mourir!), il voulait qu'ils arrêtent d'espérer de pouvoir être sauvés (à l'image des gens de la générations du Déluge, on est fichu!) et qu'ils arrêtent d'augmenter leurs mérites par une téchouva sincère.
Haman s'assurait en conséquence de cela de pouvoir complétement les anéantir.

[or, c'est tout le message de Pourim : même si Hachem peut nous sembler très dissimulé, même si on a pu faire les pires choses, en réalité Hachem ne nous abandonne pas, Il nous aime toujours infiniment, Il est toujours là (dans les miracles et dans les moindres détails de la naturalité, rien ne peut se passer sans que D. émette un décret le permettant, et cela toujours pour le bien ultime de Ses enfants adorés : les juifs).]

<--->

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer, après la destruction du Temple, Haman a pris une planche en bois d'un mur du Saint des Saints, qui avait une hauteur de 50 amot.

-> Le Maharal (Or 'Hadach) explique que sur les 50 portes de sagesse qui ont été créées, Moché n'en a atteint que 49. Quant à la 50e porte, elle appartient au monde futur.

Or, Haman qui se considérait comme un dieu (il fallait se prosterner devant lui, ...), voulait montrer que lui avait réussi à atteindre la 50e porte, que même le plus grand des prophètes n'avait pas pu atteindre. C'est pourquoi il voulut précisément pendre Mordé'haï à 50 amot de hauteur.

Mais pourquoi avec une planche venant de l'Arche de Noa'h?
Lorsque D. détruit le monde avec le déluge, les 49 portes de la connaissance furent également effacées. L'Arche de Noa'h représentait la 50e porte, qui est éternelle et réside au-dessus de ce monde. En entrant dans l'Arche, Noa'h entra dans la dimension de la 50e porte et fut donc sauvé de la destruction de ce monde. C'est pourquoi la largeur de l'Arche était de 50 amot.

Haman voulait donc utiliser cette force spirituelle infinie de la 50e porte, en l'orientant vers le mal, pour détruire le peuple juif. De même qu'il existe 50 portes dans la pureté, il existe 50 portes dans l'impureté.
Haman voulait donc se servir de cette planche de l'Arche de Noa'h pour atteindre la 50ème porte, et l'orienter dans le mal.

-> Par ailleurs, selon le Maharal, l'idée du Temple est à l'image de notre rôle dans le monde actuel : des objets simples peuvent être élevés à une extrême grandeur.
Haman se considérant comme un dieu (on devait l’idolâtrer!), il voulait pendre Mordé'haï qui avait refusé de reconnaître cela, sur le bois (objet simple) du lieu le plus saint du Temple (le Saint des Saints).

-> Il est intéressant de noter que la guématria de "Ararat" (lieu où à échouer l'Arche de Noa'h) est de : 410, et cela correspond au nombre d'années qu'a duré le 1er Temple.

<--->

-> Voici une autre reformation des mêmes paroles précédentes du Maharal (Or ‘Hadach) :
Haman était tellement persuadé de sa grandeur qu’il s’est divinisé. Or, la guémara (Roch hachana 21b) enseigne que 50 "Portes de l’Intelligence" ont été créées dans le Monde, dont seules 49 ont été livrées à Moché. La "50e Porte",
en effet, n’a pas été livrée à l’homme, car le Monde a été créé en 7 jours, et si l’on multiplie sept par sept on obtient 49. Ce qui veut dire que la Cinquantième n’appartient pas à ce monde-ci.
Haman, qui s’est fait adorer comme une idole, s’est persuadé qu’il détenait une part de divinité (supérieure au monde), et qu’il possédait par conséquent un lien avec cette "Cinquantième Porte". Voilà pourquoi il a ordonné que l’on construisît une potence de cinquante coudées, afin de faire savoir que la mort de son ennemi (Mordékhaï comparé à Moché) allait émaner de cette "Cinquantième Porte" sans que ce dernier puisse le vaincre.

<---------------------------->

-> La guémara (Erouvin 2b) enseigne que les fenêtres d'un palais royal ne font pas plus de 50 amot de hauteur.
Le Maamar Mordé'haï écrit que c'est pour cette raison que Haman en a fait une de cette taille, afin de pouvoir être sûr de voir de ses propres yeux Mordé'haï pendu, alors que lui était à la fête donnée par Esther au palais.

-> La guémara (Roch Hachana 26a) rapporte que le fait d'entendre une chose n'est pas comparable au fait de la voir.
Selon le Gaon de Vilna, c'est la raison pour laquelle la potence devait être suffisamment haute pour que 'Harvona puisse la pointer du doigt.
[" 'Harvona dit devant le roi : Ne voilà-t-il pas que la potence ..." -
Esther 7,9 ]

-> Selon le Ben Ich 'Haï, Zéréch a conseillé à son mari Haman, qu'à chaque fois qu'il s'énerverait, il n'avait qu'à regarder la potence et y imaginer Mordé'haï pendu, afin de retrouver une bonne humeur. (d'où la nécessité qu'elle soit haute de taille, pour être visible de partout).

-> Selon Rabbi David Feinstein, Haman a choisi du bois de l'Arche de Noa'h pour montrer que le fait de tuer Mordé'haï était une chose aussi importante que l'Arche, qui a pu sauver le monde.
En effet, son refus de se prosterner mettait en péril l'ensemble de la chaîne hiérarchique sociale, et donc toute la continuité de la société.

<--->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/22/12548

"Étalant la richesse de son faste royal" (Esther 1,4)

1°/ Le roi A'hachvéroch s'est vêtu des habits du Cohen Gadol. [guémara Méguila 12a].

Le Kli Yakar (Tétsavé 28,39) commente qu'il savait que ces habits permettaient d'expier les 8 péchés capitaux (comme l'écrit la guémara Arakhin 16a), et il espérait expier ainsi ses fautes.

C'est également pour cette raison que durant le festin, il a nommé ses conseillers en fonction des différentes offrandes que l'on faisait au Temple.

Son plan a échoué, car les anges de miséricorde ont argumenté devant Hachem que ce n'était que de belles paroles, et qu'à l'inverse du peuple juif, il n'avait rien offert de concret.

<---------------->

2°/ Le Gaon de Vilna rapporte que le roi A'hachvéroch avait acquis une incroyable richesse, en héritant de 1 080 trésors de Nabuchodonosor.

Celui-ci les avait enterrés dans le lit de l'Euphrate, et Hachem en révéla la cachette à Cyrus, pour récompenser celui-ci d'avoir ordonné la reconstruction du Temple, après quoi, A'hachvéroch son successeur en hérita.

Afin d'exhiber à tous sa richesse, il organisa un festin.
Chaque jour, il leur montra 6 trésors, ce qui est suggéré par les 6 termes employés dans notre verset (v.1,4) pour désigner le faste royal : "ochèr" (richesse) ; "kavod" (gloire) ; "mal'hout" (royaume) ; "yékar" (éclat) ; "tiféret" (splendeur) et "guédoula" (grandeur).

=> Pour montrer ses 1 080 trésors, il avait besoin de 180 jours.

Il est écrit : "cela pendant une longue durée de 180 jours (yom)" (Esther 1,4).
Le Sfat Emet fait remarquer l'utilisation au singulier du mot "jour" (et non yamim), expliquant que chaque jour de festin était unique, totalement différent des autres.
Cela montre bien que chaque jour, il en mettait plein la vue en exposant de nouveaux magnifiques trésors.

<---------------->

3°/ Le midrach (Esther rabba 2,1) apporte d'autres opinions :

-> Selon Rabbi 'Hiya bar Abba : afin d'étaler sa richesse, A'hachvéroch a montré à ses invités les différentes dépenses du palais royal, comme le montant total des salaires qu'il versait à la multitude de ses serviteurs.
[Chaque jour, il impressionnait en montrant un autre type de dépense astronomique qu'il pouvait faire, laissant alors comprendre la richesse qu'il pouvait avoir]

-> Selon Rabbi Youda fils de Rabbi Shimon : il leur a montré un festin de nourritures provenant d'Israël.

La lecture de la méguila : Est-ce aussi prier?

+ La lecture de la méguila : Est-ce aussi prier?

-> La guémara (Méguila 14a) enseigne que l'on ne récite pas le Hallel à Pourim, car la lecture de la meguilat Esther est considérée comme avoir lu le Hallel.

-> Le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 689,10) dit que la méguila est considérée comme une prière, car elle évoque le rassemblement des juifs pour jeûner et prier à Hachem, afin d'annuler le décret de Haman.

-> "Mon D., j’appelle de jour et tu ne réponds pas, de nuit, et il n’est pas de trêve pour moi." (Téhilim 22,3)
C'est à partir de ce verset, que la guémara (Méguila 4a) déduit l'obligation de lire la méguila la nuit, et de la répéter durant la journée, car à Pourim, les juifs ont crié jour et nuit pour être sauvés par Hachem.

=> Lorsqu'on lit la méguilat Esther, on est en train d'adresser une prière à D., pour qu'Il nous sauve de l'exil actuel, de la même manière qu'il a pu le faire à l'époque de Mordé'haï et Esther.

"[Le jour de Pourim,] A toute personne qui étend sa main (demandant de la charité), nous donnons" (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 694)

Selon le 'Hidouché haRim, cela a une autre implication : Pourim est un jour particulièrement favorable pour que nos prières soient exaucées, car Hachem, qui peut tout nous donner, ne nous laissera également pas partir les mains vides.

Ainsi, n'hésitons pas à rentrer chez papa Hachem, encore et encore, par des requêtes du fond du cœur, afin de profiter qu'en ce jour : la loi est de donner à tout le monde (méritant ou pas).

Pourquoi se déguise-t-ton à Pourim?

+ Pourquoi se déguise-t-ton à Pourim?

-> L'une des coutumes les plus connues et les plus populaires de Pourim, est le fait de se déguiser (Rama - Ora'h 'Haïm 696:8).

-> Il est écrit dans la guémara ('Houlin 139b) :
"Où est-il fait allusion à Esther dans le Torah?

Le verset dit “Et je cacherai sûrement Ma face ce jour là” (Devarim 31:18).
Le mot en hébreu pour "Je cacherai" est : "astir", de la même racine que le nom : Esther. "

C'est ainsi que le nom de D. n'apparaît nulle part dans la méguilat Esther, comme une allusion au fait que D. était, pour ainsi dire, "caché derrière la scène".

-> A ce sujet, le rav Akiva Tatz a écrit :
"Pourim est l'époque où D. s'est mis un masque, mais Il n'est pas distant.
En effet, si quelqu'un est distant, il n'a pas besoin de masque pour éviter d'être identifié, la distance le permet.

Non, un masque est nécessaire quand on est très proche mais que l'on souhaite rester caché.
Le monde est Son masque ; la nature cache Sa présence, et il suffit seulement de les décortiquer pour révéler Son origine. [1]

L'épreuve, c'est le doute ; tout peut sembler être pure coïncidence et on peut retrouver l'idéologie d'Amalek dans la culture d'aujourd'hui où rien n'a de sens ou de valeur, où tout est accidentel.

Le masque est lourd et convaincant, mais ça ne doit pas nous détourner de notre mission, celle de révéler la Réalité qui se trouve derrière le masque. "

[Rav Akiva Tatz - Le masque du Monde]

[1] : [ Le mot nature : "hatéva" et le nom de D. : "Elokim", ont la même guématria : 86, car malgré les apparences, D. est aux manettes de Sa création en permanence.

Par ailleurs, en hébreu, le monde se dit : "olam", et est en relation avec "néélam" (caché), car Hachem s'est caché pour laisser place au libre arbitre. ]

<--------------------------->

-> "Lorsque fut décrété par Haman que les juifs devraient être "détruits, exterminés et anéantis", ils se repentirent comme un seul homme.
Ils jeûnèrent et prièrent, "les juifs accomplirent et acceptèrent pour eux, pour leurs descendants" : ils s'engagèrent à accomplir toute la Torah.

Le principe suivant se dévoila alors en plein jour : les fautes sont une enveloppe superficielle, telle une fine coquille friable.
Pour peu qu'elle éclate, c'est tout le bien, la noblesse et la grandeur de cette sainte nation qui apparaît dans toute sa splendeur!

C'est là le message du déguisement, ce changement d'apparence tout superficiel.
Quelque soit le déguisement, tout n'est que façade! "

[Maayan Moèd - Pourim]

-> La méguilat Eliyahou commente le mot "lifnéém" (Esther 9,3) par : "Littéralement il signifie : "devant leur face". En effet, après avoir fait téchouva, la face des juifs était si brillante que personne ne pouvait se tenir face à eux. "

=> Nos fautes créent un masque entre Hachem et nous, qu'une téchouva sincère permet de retirer.
Nous constatons alors, à quel point D. est toujours lié à nous, et une joie énorme en ressort.

Un déguisement de méchant peut nous faire peur sur le moment, mais ensuite, lorsque l'on se rend compte que c'est qu'une connaissance, on en rigole (c'était trop bien fait, tu m'as fait peur!)

Il en est de même dans notre vie, où à certains moments nous avons peur, nous souffrons, mais plus tard Hachem retirera le masque, et nous en rigolerons (non seulement je me suis inquiété pour rien, mais en plus c'était à mon avantage!).

A l'inverse, le yétser ara peut revêtir un magnifique masque, et nous lui accordons alors toute notre confiance.
Cependant, lorsque plus tard, il le retirera, nous verrons que sous ce masque de gentil, il y avait en réalité un méchant sans scrupule, qui nous a volé ce qu'il y a de plus cher : notre vie!

Ainsi, dans ce monde d'apparence, facilement trompeuse, nous devons utiliser la Torah et la vision de nos Sages (garant de la vérité), afin de ne pas nous faire avoir (arnaque au masque!).

<-------------------------------->

-> Les déguisements transmettent le message que sur la scène de ce monde : la matière divise (un tel est déguisé en médecin, l'autre en avocat, ...), tandis que le spirituel unit (toute notre vie nous resterons des juifs ayant des objectifs communs).

Nous passons beaucoup de temps à nous émerveiller : regarde comme mon costume est beau, comment mon rôle dans le monde est sublime, ... ("moi je, moi je!"), et nous venons à en oublier de s'intéresser à la personne qui est derrière.

En effet, derrière notre enveloppe corporelle, il y a une âme divine, notre réel soi-même, qui doit être l'essentiel de notre vie.

=> Prenons conscience que derrière le masque superficiel des choses, il y a un vécu infiniment profond, car conseillé par le Créateur Lui-même.

Il serait dommage de passer sa vie à apprécier les papiers cadeaux de D., plutôt que d'exploiter ce qu'Il a mis pour nous à l'intérieur ...

<-------------------------------->

+ Quelques autres raisons de se déguiser :

1°/ Nos Sages racontent que le roi et sa femme Vachti avaient convenu de multiplier pendant le festin les actes de débauche afin de faire trébucher les juifs.

Hachem punit Vachti en lui faisant pousser une queue comme un animal ou bien qu'elle fut recouverte de lèpre, ce qui dénatura sa beauté, la poussant à ne pas se présenter nue, ce qui conduit à sa mort et à la venue de Esther, permettant notre délivrance.
En allusion à cela, nous aussi à Pourim nous cachons notre personnalité.
[Rav Tsvi Cohen]

2°/ Eliyahou haNavi prit l'aspect de l'un des serviteurs du roi Assuérus, nommé : 'Harbona.
Ce dernier proposa au roi d'utiliser la potence que Haman avait préparée pour pendre Mordé'haï, et c'est alors que le roi décréta : "Pendez Haman!"

3°/ Amalek, pour ne pas être reconnu lors de son attaque surprise, avait revêtu les habits traditionnels des habitants de Kénaan.
[Chlamé Todah]

4°/ Le miracle de Pourim n'était pas surnaturel.
D. se cacha à travers les événements qu'il dirigea Lui-même, et qui se sont déroulaient sur une période de 9 années.
C'est la notion de "Hester Panim" (cacher Sa face).
[Chlamé Todah]

5°/ La haine de Amalek contre le peuple d'Israël a pour origine le testament de son grand-père Essav qui haïssait Yaakov, lequel se déguisa pour lui "dérober" les bénédictions de son père Its'hak.

En se déguisant à nouveau à Pourim, on montre que ceci n'est pas une faute, mais qu'au contraire ces bénédictions revenaient de droit à Yaakov, qui avait racheté le droit d'aînesse.

6°/ Dans la guémara Méguila (12a), il est rapporté que les élèves de Rabbi Chimon bar Yo'haï demandèrent à leur maître la raison spirituelle du décret d'extermination.

Une des réponses était que plusieurs dizaines d'années auparavant, les juifs s'étaient prosternés devant la statue exposé par le roi Nabuchodonozor.
La guémara s'interroge : pourquoi finalement ont-ils été sauvés?

Et de répondre que toute leur intention n'était pas de faire de l’idolâtrie, mais simplement de ne pas provoquer la colère du roi.
Ainsi, à l'extérieur on les voyait pratiquer l'idolâtrie, mais à l'intérieur, dans leur cœur, ils restaient de fervents serviteurs de D.
C'est pourquoi D. se comporta envers eux de la même manière, mesure pour mesure, en leur envoyant un décret qui avait l'apparence d'être réel, mais au fond, D. savait qu'Il allait les sauver à la fin.

=> Nous nous déguisons en cachant notre face réelle, en souvenir du fait que rien n'était réel : ni l'idolâtrie, ni le décret.
[le Bné Yissa'har]

7°/ Pour éviter d'humilier les pauvres qui reçoivent les matanot laévionim, tout le monde se déguise : ainsi, le pauvre n'est pas reconnu, et le donateur non plus.
[Néta Gavriel]

8°/ Car les déguisement ajoutent à l'ambiance de joie et d'allégresse de Pourim.
[en ce jour nous avons l'obligation d'être uniquement joyeux!]

9°/ Esther cacha sa personnalité sans raconter qu'elle appartenait au peuple juif.
C'était comme si elle avait mis un masque sur son visage.
[Rav Tsvi Cohen]

10°/ Lorsque Esther supplia le roi d'annuler le décret, le roi quitta furieux le festin et sortit dans son jardin pour "prendre l'air".
C'est alors que D. envoya des anges qui se déguisèrent en jardiniers et entreprirent d'abattre tous les beaux arbres fruitiers qui s'y trouvaient.
Le roi leur demanda qui leur avait donné cet ordre, et ils répondirent : "C'est Haman!", ce qui le mit en colère effroyable.
[rav Chimon Barou'h]

11°/ Il est écrit : "Un grand nombre parmi les gens du pays se firent juifs, car la crainte des juifs s'était emparée d'eux" (méguila Esther 8,17)
Selon le Sfat Emet, il n'est pas dit qu'ils se sont convertis, mais qu'ils se "firent" juifs extérieurement, et c'est à cela que l'on fait allusion en se déguisant.

Le rav Shlomo Alkabetz fait remarquer que la méguila nous enseigne la différence entre les juifs et les non juifs.
- En effet, lorsque les juifs ont eu connaissance du décret d'anéantissement d'Haman, aucun n'a essayé de se convertir ou de déguiser son identité pour éviter la mort. Plutôt que d'abandonner leur religion à ce moment critique, ils se sont tous réunis ensemble pour s'attacher à Hachem.
[ => plutôt que de les diviser, cela les a unifiés, car tout juif est certain au fond de son cœur que Son papa Hachem est l'Unique Maître du monde, qu'Il l'aime infiniment et qu'Il peut tout!]
- A l'inverse, les non-juifs au fond d'eux-mêmes ont peu de foi dans leurs idoles, et lorsqu'ils sont confrontés à une menace potentielle, ils renient leur religion et s'attachent à ce qui peut les sauver (instinct de survie, plutôt que conviction).

=> On comprend mieux les paroles du Sfat Emet, enseignant que l'on se déguise à Pourim pour témoigner que ce qui compte ce sont les valeurs intérieures, et non pas l'apparence superficielle.
[Un déguisement contribue à ce que des personnes différentes paraissent identiques. De même, extérieurement un juif et un non-juif semblent les mêmes, mais à l'intérieur un juif a une âme Divine beaucoup plus puissante, qui fait qu'il a un pouvoir d'impact beaucoup plus puissant que les non-juifs.
=> En se déguisant à Pourim, on prend conscience de cela afin d'agir en toute responsabilité de notre statut de juif(ve), et ne pas se laisser berner par l'apparence extérieur similaire!]

12°/ Le rav Nevenzahl enseigne que les costumes sont un souvenir d'Amalek, qui a une force énorme de magie noire.
En effet, ils ont la capacité de se transformer en des animaux et d'autres formes, mais Hachem nous sauvera toujours d'eux.
En se déguisant, on se rappelle de ce pouvoir d'Amalek, et du fait que nous avons toujours D. pour nous défendre.

13°/ "Toute moquerie est interdite, hormis les moqueries de l'idolâtrie" [guémara Méguila 25]
Haman est un exemple d’idolâtrie de soi-même (ex: comment se peut-il qu'une seule personne du royaume ne se prosterne pas devant moi!).
Pourim est le moment où l'on observe un très large panel de déguisements.
C'est l'occasion de regarder en nous tout ce qui vient travestir notre véritable être/essence.
Quels sont tous les déguisements de ce monde qui font que nous ne voyons pas la vie comme il le faudrait?
En effet, le yétser ara a un énorme pouvoir d'illusion, transformant la réalité à l'image des déguisements de Pourim. Nous devons se moquer de cela (comment j'ai pu me comporter ainsi!), afin de revêtir notre véritable personnalité.
=> L'ambiance facilement légère de Pourim, nous apprend que nous devons nous moquer du culte de l'égo (mon honneur, mon argent, ma réussite, ...), et en profiter pour jouer notre propre rôle dans la vie, dans ce qui est Véridique et éternel (non un costume brillant pour une soirée, et après dans le monde futur c'est la gueule de bois éternelle!).

<-------------------------------->

+ Quelques halakhot intéressantes à ce sujet :

-> Il est conseillé de ne se déguiser qu'en tsadikim, comme Mordé'haï ou Esther ou en Cohen Gadol, et non en méchants (réchaïm), car ceci influence l'âme de l'enfant à se diriger vers le bien.
[rav Steinman ; rav 'Haïm Kanievsky]

-> On évitera de se déguiser avec un masque qui pourrait épouvanter ceux qui le voient.
[rav Nissim Karélits]

-> Si l'on est déguisé entièrement, on ne pourra pas prier, car on n'est pas digne de se présenter ainsi devant Hachem (avec légèreté).
[Chévèt haLévi]

-> Un homme ne pourra pas se déguiser en femme, et vice-versa (interdit de la Torah de ne pas mettre des habits de femme), et ceci même pour s'amuser.
['Hazon Ovadia]