Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Vous les attacherez comme signe ... et vous les enseignerez à vos enfants" (Ekev 11,18-19)

La mitsva des téfilin et l'éducation des enfants sont liées l'une à l'autre.
En effet, de même que l'on n'a pas accompli la mitsva des téfilin si, en les portant, on a laissé son esprit s'en écarter, de même ne peut-on pas éduquer correctement ses enfants si on ne leur consacre pas toute son attention.
[Rav Avraham Mordé'haï de Gour]

[d'ailleurs pour nous aider à toujours avoir conscience que nous portons des téfilin, nous les touchons à différents moments de la prière]

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-> "Vous placerez Mes Paroles sur votre coeur" (Ekev 11,18)

=> Apparemment on peut s'interroger sur ce verset, car on se serait plutôt attendu qu'il dise : "Vous placerez Mes Paroles dans votre coeur", les paroles de Torah doivent traverser et imprégner le coeur en profondeur.
Quel est l'intérêt de placer les paroles de Torah sur le coeur, c'est-à-dire au dessus du coeur, en superficiel?

-> Le Rabbi Mendel de Kotsk apprend de là que la Torah demande à l'homme d'étudier la Torah et d'emmagasiner les idées et la sagesse de la Torah en les étudiant dans les livres ou en les écoutant des maîtres, même si on ne les ressent pas et on ne les vit pas dans la réalité de nos vies. Même si les paroles de Torah restent superficielles et extérieures à nous, même si elles ne parviennent pas à pénétrer dans le coeur, nous avons néanmoins le devoir de les étudier pour qu'elles soient tout au moins "sur vos coeurs".
Et si on se demande quel en est l'intérêt, la réponse est que nos Sages enseignent qu'il n'y a pas d'homme qui n'a pas son moment, c'est-à-dire que tout homme à un moment donné de sa vie, aura son heure et son occasion d'ouvrir son coeur.
Quand Hachem voit qu'un homme persévère dans Son service et qu'il souhaite s'approcher de Lui, mais que son coeur reste fermé, alors dans Sa Bonté, Il trouvera le bon moment pour lui ouvrir le coeur dans certaines circonstances. Et quand son coeur s'ouvrira, alors toutes les paroles de Torah et toute la sagesse qu'il a étudiées et qui n'étaient jusque-là en attente, déposées "sur son coeur", rentreront alors à l'intérieur de son coeur, en profondeur. Et là il ressentira la lumière de la Torah et se deviendra un autre homme. Il ressentira la lumière de la vérité des paroles de Torah et s'y conformera avec confiance et simplicité. Il saura alors par lui-même tout ce qu'il doit faire, car les conseils et les leçons de Torah sont déjà prêts, venant de tout ce qu'il a entreposé sur son coeur. Il pourra alors réaliser un entier repentir et corriger les erreurs de tous les jours de sa vie où il était encore éloigné. Il saura alors se plier devant Hachem et revenir pleinement vers Lui. Sa vie pourra alors prendre un nouveau tournant, conforme à l'esprit et les enseignements de la Torah.

"L'ange dit à Hagar : ... Relève-toi et reprends cet enfant. [...] Hachem dessilla les yeux et elle aperçut une source" (Vayéra 21,18-19)

Selon le midrach (Béréchit rabba 33) :
"Rabbi Binyamin dit : Tous les hommes sont aveugles jusqu'au moment où Hachem éclaire leur regard."

=> Si D. ne nous montrait pas la voie à suivre, nul ne saurait la trouver.

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[Il est si facile d'être aveuglé par son égo, par sa paresse, par les plaisirs du monde matériel, ...
Combien devons-nous prier Hachem afin qu'Il nous permette de ne pas être aveugle à ce qui est vraiment essentiel à notre vie!]

"Tu choisiras la vie" (Nitsavim 30,19)

Choisirions-nous volontairement la mort?

Selon le 'Hatam Sofer, la Torah parle ici de la vie éternelle dans le monde à venir.
La choisir nous oblige souvent à renoncer aux plaisirs éphémères du monde matériel, mais cela en vaut la peine!

[Renoncer à ce que les nations environnantes appellent la vie, pour se focaliser sur ce que la Torah appelle la vraie vie. ]

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+ "J'ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, choisis la vie!" (Nitsavim 30,19)

-> Rabbi Arié Lévine enseigne :
"Qui ne préférait pas la vie à la mort?
Pourquoi n'est-il pas écrit : "choisis la vie" (ouba'harta 'haïm), mais littéralement : "choisis DANS la vie" (ouba'harta ba'haïm)?

La Torah nous ordonne de préférer le bon au mauvais, le beau au médiocre.
En effet, il y a vie et vie.
Il existe de nombreuses choses que nous pensons provenir du bon penchant, mais en réalité, toute leur nature et leur origine se situent dans le mauvais penchant, qui vient séduire l'homme sous l'apparence du bon penchant.

C'est la raison pour laquelle la Torah nous met en garde en disant : "choisis dans la vie" : dans la vie, il faut choisir le bon.
Savoir qui est réellement le bon penchant, quels sont ses conseils, et les suivre."

[choisis DANS la vie = par seulement en apparence, mais également dans l'intériorité de la chose, dans son essence!
Un yétser ara déguisé en yétser atov est bon en apparence, en immédiateté, mais mauvaise deDANS.]

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-> Tout homme souhaite la vie. Ainsi pourquoi la Torah a-t-elle besoin de préciser : "Tu choisiras la vie"?
En réalité, on peut expliquer que "la vie et la mort" ainsi que "la bénédiction et la malédiction", dont parle le verset, fait référence à 2 manières de servir Hachem.
On peut servir Hachem par amour de la vie et de la bénédiction, conscient de l'importance des mitsvot qui accordent à l'homme le réel bonheur. Mais on peut aussi servir Hachem par crainte de la mort et de la malédiction, sachant que s'éloigner de la Torah conduirait l'homme à sa perte.

Ces 2 modes de service d'Hachem sont valables. Malgré tout, la Torah conseille à l'homme : "Tu choisiras la vie, pour que tu vives toi et ta descendance" = il est préférable de servir Hachem par amour de la vie, plutôt que par peur de la mort, car de cette façon, tu pourras vivre "toi et ta descendance", car même si un homme serait prêt à vivre dans la crainte, très souvent, les enfants ne souhaitent pas suivre un tel chemin.
Pour conduire au fait que "ta descendance" également te suive, il convient plutôt de leur transmettre l'amour du bien, ce qui les motivera plus.
[Beit Avraham]

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+ "Ce n'est pas le serpent qui cause la mort, mais c'est la faute qui tue"
[rabbi 'Hanina ben Dossa - Béra'hot 33a]

-> L'intention n'est pas de dire que le péché commis par un homme le met en état de danger, mais le péché lui-même tue. En effet, c'est la spiritualité qui assure la vitalité de l'homme, et ainsi enfreindre la Loi de la Torah, c'est se tuer soi-même!
C'est pourquoi nos Sages disent que le yétser ara qui nous incite à fauter et l'ange de la mort ne font qu'un.

Cette idée se retrouve dans le verset : "J'ai mis devant toi la vie et la mort ... tu choisiras la vie" (Nitsavim 30,19).
Il ne signifie pas que la vie et la mort sont les conséquences respectives de l'accomplissement des mitsvot et des avérot, mais la mitsva elle-même est la vie [puisqu'amenant sur nous un flux de vie spirituelle] et la avéra elle-même est la mort [puisque diminuant notre capital de vie spirituelle].
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5 p.235)]

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Le Ben Ich 'Haï (guémara Béra'hot 33a) enseigne :
-> avant de faire téchouva : "Malheur à l'homme atteint par le yétser ara", qui l'incite à transgresser les commandements de la Torah, qui le domine et qui lui retire ainsi des étincelles de sainteté cachées en lui.
-> Par contre, lorsque cet homme fait téchouva et redevient tsadik, non seulement il récupère ses étincelles de sainteté, mais de plus il acquiert les forces que possédait le yétser ara ainsi méprisé.

[il en ressort qu'à chaque faute (avéra) nous perdons des étincelles de sainteté qui sont en nous (la spiritualité étant notre réelle vitalité). Cependant Hachem, dans Son infinie bonté, nous permet de faire téchouva et de tout restaurer!
"Choisis la vie!" = même si malheureusement tu as fauté, choisissant ainsi la mort, tu peux toujours par ta téchouva choisir la vie!]

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-> "La bénédiction et la malédiction que j'ai mises devant toi ... et tu reviendras jusqu'à Hachem ton D." (Nitsavim 30,1-2)

On peut s'interroger : en général, quand l'homme vie dans la réussite et la bénédiction, quand tout va bien et qu'il connaît l'opulence, alors il ne réfléchit pas vraiment à ses actions pour se repentir. Ce sont surtout les épreuves et les malédictions qui poussent l'homme à se remettre en question. Ainsi, pourquoi la Torah mentionne-t-il également la bénédiction comme facteur de repentir?

-> Selon certains commentateurs, le verset décrit le processus de téchouva depuis son début : "Lorsque viendront sur toi ... la bénédiction" = si ces réussites te conduisent à t'éloigner des mitsvot et à fauter, alors cela entraînera "la malédiction", alors ces épreuves qu'Hachem t'enverra te poussera à réfléchir et "tu reviendras vers Hachem ton D.
Ainsi, il faut comprendre ici que la bénédiction dont parle le verset est la cause de la malédiction, et pas du repentir.

-> Le Baal Chem Tov explique que parfois, la bénédiction aussi peut troubler l'homme et le faire réfléchir jusqu'à le mener au repentir.
On peut apporter pour le comprendre l'image d'un serviteur qui a fauté vis-à-vis de son roi. Au lieu de le punir, ce dernier commença à l'élever et à le faire réussir, jusqu'à ce qu'il le fasse passer au rang de ministre. Ce serviteur, voyant la bonté de son roi, n'en sera que plus confus. Il ne cessera de ressentir de la honte pour avoir fauté envers ce roi si bon, qui le couvre de tant de bienfaits.
Comment a-t-il pu commettre un tel méfait? Et évidemment il le regrettera que plus amèrement.
Parfois, Hachem agit à l'image de ce roi. Il ce peut qu'Il couvre le pécheur de bénédictions et de bienfaits. Et si l'homme a un minimum de sensibilité, alors ce sont justement ces bienfaits qui le pousseront à ressentir une honte profonde et un regret immense de voir combien Hachem le couvre de réussites alors que lui, il s'était permis de fauter envers un tel Roi, si Bon avec lui.
Toute cette réflexion pourra le conduire à un profond repentir, devant le Roi des rois qui l'aime tant alors que lui, il s'est mal comporté devant Lui.

-> Le Ktav Sofer enseigne que même quand Hachem envoie des souffrances au peuple juif, malgré tout, même dans les pires épreuves, Hachem continue à veiller à Son Peuple et le protéger de façon surnaturelle.
Combien de pogroms et de massacres a subi notre peuple? Et malgré tout, nous existons encore, et pour toujours. Ce phénomène défie toute logique.
Alors que des nations bien plus puissantes, qui ont dominé le monde et n'ont pas subi de souffrances particulières, ont aujourd'hui complètement disparu, le peuple juif, comparable à un agneau parmi 70 loups, continue à exister.
Quand un homme réfléchit à tout cela, quand il voit "la bénédiction et la malédiction", c'est-à-dire la bénédiction Divine infinie qui se trouve dans la malédiction même, alors il comprendra qu'Hachem protège son peuple de façon providentielle. Il constatera l'immense amour d'Hachem pour le peuple juif, qu'Il protège comme la prunelle des yeux, même quand les règles naturelles devraient mener à l'anéantissement de ce peuple. Et il est clair qu'une telle prise de conscience contient en elle la force de conduire l'homme au repentir : "Et tu reviendras vers Hachem ton D.".

[à l'image de parents qui prennent tout particulièrement soin de leur enfant qui est très gravement malade (même si c'est de sa faute), de même Hachem est très proche de nous qui sommes très malades spirituellement parlant. Ainsi, au sein de la malédiction (notre état de malade suite à nos fautes), nous décelons la bénédiction (l'amour et la proximité de D. avec nous, ses enfants). Certes nous subissons une opération (moment difficile) pour guérir des conséquences de nos fautes, mais papa Hachem est là, nous tenant la main, et attendant le moindre sentiment de téchouva pour réduire les douleurs de l'intervention.
Nous nous rendons compte qu'au moment de la mort tout nous quittera, et ce qu'on aura investi pour Hachem nous accompagnera, et constituera notre éternité.]

-> Le Ohel Yaakov explique que parfois, même les souffrances n'amènent pas l'homme à la réflexion. Les malédictions ne sont pas toujours fructueuses pour éveiller les gens à voir la vérité.
En effet, si tout le monde est atteint par un même malheur, alors l'homme risque de se dire que cette souffrance est venue de façon fortuite et naturelle, puisque tout le monde en est concerné. Les fauteurs ont tendance à rationaliser : "les temps sont difficiles, tout le monde est frappé".
Dès lors, il ne fera pas le lien entre ses fautes et ce malheur.

C'est pourquoi, quand Hachem veut pousser les juifs à se repentir, pour ne pas qu'ils fassent ce mauvais raisonnement, Il envoie la bénédiction au reste du monde, et des souffrances au peuple juif. Dès lors, l'homme ne pourra plus se dire que ce malheur est venu par hasard. Car s'il en est ainsi, pourquoi s'abat-il que sur le peuple Juif, alors que les autres peuples vivent dans le bonheur?
C'est bien qu'Hachem envoie cette épreuve sur Son Peuple pour le pousser à revenir vers Lui!
Dès lors, cette réflexion le mènera au repentir.
Ainsi, la Torah vient dire que si Hachem envoie "la bénédiction et la malédiction" = la bénédiction pour le reste du monde et la malédiction pour le peuple juif, alors dans un tel cas, il ne sera plus possible de se tromper en pensant que les épreuves viennent sans raison, et on saura qu'Hachem les a envoyées pour conduire au repentir.
Ainsi : "tu reviendras vers Hachem ton D."
[Ce n'est que lorsque les malédictions et bénédictions viennent en même temps, lorsque les autres profitent du succès tandis que nous souffrons un difficile exil, que nous réalisons que notre souffrance est la manière d'Hachem de nous stimuler à faire téchouva.]

[d'une certaine façon, on peut également ajouter que : "La bénédiction et la malédiction que j'ai mises devant toi" = si nous n'avions que la bénédiction nous prendrions cela pour acquis et nous ne l'apprécierons pas pleinement (se concentrant parfois sur le manquant). A l'image de la lune qui est pleinement visible de nuit, les bénédictions sont davantage perceptibles et appréciables avec un peu de malédictions.
On parle souvent du verre à moitié plein et à moitié vide. Mais on oublie de se dire que la partie vide est également utile, comme par exemple elle nous permet de se déplacer, de boire tranquillement sans stresser de renverser de l'eau tout autour!]

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-> La guémara (Avoda Zara 4a) rapporte : "Hachem dit : Lorsque Je juge le peuple juif, Je ne le juge pas comme Je juge un idolâtre ; mais plutôt Je les punis coup par coup, comme une poule qui picore."
Rachi explique que lorsque Hachem doit punir le peuple juif, Il ne va pas les broyer/écraser, mais Il va se cacher d'eux petit à petit, par quoi ils tombent sous le contrôle de leur ennemis. Cela entraîne qu'ils sont nettoyés de leurs fautes et méritent le monde à venir.
En se basant sur cela, on peut comprendre le verset que même lorsque Hachem maudit le peuple juif, Il le fait avec miséricorde.
[Béer Moché]

[la malédiction est une bénédiction dans le sens où elle permet de se purifier, et D. le fait à dose supportable (on découpant la souffrance en plein de petites graines digestes, comme la poule qui mange ses grains sans s'en rendre compte!), de la façon la plus agréable, on en paie le prix]

-> La malédiction est un signe de la part d'Hachem que les juifs doivent doivent faire téchouva, après quoi ils vont de nouveau voir la bénédiction.
[Sifté Cohen]
["La bénédiction et la malédiction que j'ai mises devant toi" -> "devant toi" = à toi de choisir, cela dépend si tu fais la volonté de D. ou pas!]

-> La guémara (Béra'hot 54a) enseigne qu'une personne est obligée de bénir Hachem pour le mal qui lui arrive de la même façon qu'elle bénit Hachem pour le bien qu'elle reçoit.
On doit accepter le mal de D. comme l'on accepte le bien : avec joie!
Le verset : "La bénédiction et la malédiction que j'ai mises devant toi" = nous devons tout accepter de la même manière.
[d'une certaine façon, s'il y a une différence apparente : bien et mal, c'est uniquement car c'est "devant toi" = c'est notre façon faussée de voir dans ce monde, à l'inverse d'une vision dans le monde de Vérité, où tout n'est que bénédiction!]
[Ohr ha'Haïm haKadoch)

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-> "J’ai placé devant toi la vie et la mort, le bonheur et la calamité; choisis la vie!" (Nitsavim 30,19)
Les retombées qui découlent d’une vie juive sont tellement incroyables, que le reste est appelé : mort.

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+ Vois, j'ai placé devant toi aujourd'hui la vie et le bien, la mort et le mal" (Nitsavim 30,15)

-> Rabbi Yo'hanan dit à propos de ce verset :
"Depuis le jour où D. a fait cette déclaration, le bien et le mal n'émanent plus de Sa bouche : le mal frappe de lui-même celui qui fait le mal et le bien comble celui qui fait le bien.
(Rachi sur Eikha 3,38)

-> Le rav Ména'hem Mendel de Kotsk enseigne :
Si une personne préfère le "bien" à la "vie", en d'autres termes en faisant le bien uniquement afin d'améliorer la qualité de sa vie, alors ses priorités sont dans le désordre.
La Torah écrit d'abord : "la vie" et ensuite "le bien", car la vie a été créée uniquement afin que le bien soit fait.
Ainsi, le bien doit être la finalité de la vie, et seulement un outil de vie.

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-> "Tu choisiras la vie afin de vivre toi et tes enfants" (Nitsavim 30,19)

On peut s'interroger sur ce verset. En effet, nos Sages enseignent que l'homme doit servir Hachem de façon désintéressée, c'est-à-dire que son intention et son objectif doit être de réaliser la Volonté d'Hachem pour Lui procurer de la satisfaction. Ainsi, l'homme ne doit pas rechercher des intérêts personnels comme la richesse, les honneurs et même la longévité, même si Hachem de Son côté ne manquera pas de bénir l'homme qui Le sert. Aussi, comment comprendre que le verset dise ici que l'homme doit choisir la vie, c'est à dire le chemin de la Torah "afin de vivre". Mais pourtant, cela ne doit pas être l'intention et l'objectif du Service Divin!

-> Rabbi Yé'hiel Mikhal de Zlotchov explique que pour être vivante, une mitsva doit être accomplie avec vie et vitalité. C'est-à-dire, avec amour et crainte d'Hachem, dans la recherche de Le servir et de Lui faire plaisir. Une telle mitsva est lumineuse et remplie d'une très grande vitalité spirituelle. Et quand une Mitsva est "pleine de vie", elle a la force en retour d'influer dans le monde toutes les bénédictions de vie et de miséricorde.
C'est qu'une mitsva vivante a la force d'attirer de la vie. Tel est le sens de notre verset : "Tu choisiras la vie afin de vivre". L'homme se doit de choisir la vie et d'accomplir la Torah et les mitsvot "afin de vivre".
Son service d'Hachem doit pouvoir attirer la bénédiction Divine et le flux de vitalité. Pour cela, il doit justement être accompli avec amour et crainte d'Hachem, dans une démarche pleinement désintéressée, visant essentiellement à faire plaisir à Hachem.
La Torah demande de réaliser de telles mitsvot, pleines de vie, capable d'attirer la vie, "afin de vivre toi et tes enfants".

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-> "J'en atteste sur vous aujourd'hui le ciel et la terre » (Nitsavim 30,19)

-> Rachi explique qu'Hachem dit au peuple juif : "Regardez le ciel que J'ai créé pour vous servir ... Regardez la terre que J'ai créé pour vous servir".
=> On peut se demander quel sens y a-t-il de regarder le ciel et la terre? Quel but Hachem cherche que l'on obtienne par cette attitude?

-> Rabbi Zévouloun Guerez explique qu'un juif se doit d'intégrer deux grands principes de vie pour parfaire son Service d'Hachem. D'un côté, comme le disait Avraham, "je suis poussière et cendre". Et de l'autre, comme le disent nos Sages : " le monde entier n'a été créé que pour moi".
Bien qu'en apparence, ces deux idées s'opposent, en réalité elles se complètent et mènent l'homme vers un Service d'Hachem plus complet. Quand une mitsva se présente à l'homme et que le mauvais penchant le dissuade de l'accomplir par toutes sortes d'arguments vains, l'homme doit alors se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi", j'en suis pleinement responsable et dois le mener vers son objectif. Se renforcer dans cet esprit poussera l'homme à agir le plus possible et le mieux qu'il peut. Mais quand il aura réaliser de grandes choses, il ne devra surtout pas en concevoir quelconque orgueil ou prétention, D. Préserve. Il n'oubliera pas de se dire qu'en fin de compte, "je ne suis que poussière et cendre". Ce qui lui permettra de rester humble et modeste, et de toujours savoir qu'il est faillible et manquant, se devant encore aspirer à plus.

Quand un homme regarde le ciel, il est debout et lève la tête pour voir en haut. Dans un premier temps, l'homme doit sentir son importance pour s'empresser à faire un maximum de bonnes actions et aspirer au plus haut. Mais après l'action, il se pliera et se rabaissera pour observer la terre. Il ne devra pas manquer à garder en conscience l'insignifiance et l'imperfection humain pour toujours rester humble.

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-> Rav Houna dit au nom de Rabbi Elazar : "Dans la voie qu'un homme veut suivre, le Ciel l'y conduit".
[guémara Makot 10b]

-> b'h, voir le commentaire du Maharcha : https://todahm.com/2022/09/28/37209

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-> "Regarde, J’ai placé devant toi la vie et le bien, la mort et le mal ... J’ai placé la mort et la vie devant toi, la bénédiction et la malédiction ; tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et descendance" (Nitsavim 30,19).

-> Le Collel de Sarcelles (Nitsavim 5779) enseigne :
Lorsque la Torah parle de la Vie, elle ne fait pas simplement référence au fait de respirer, mais plutôt au processus par lequel on grandit dans son Service et le travail sur ses Midot.
Etre en "Vie" suppose d'embrasser les défis que l’existence présente, en les utilisant pour devenir une personne meilleure.
On peut donc opter pour "la Mort" en évitant d’affronter les épreuves et en tournant le dos à ces opportunités difficiles par lesquelles on peut s'élever. Ainsi, choisir "la Mort", c’est préférer le confort à l’effort, et une vie tranquille à une existence pleine de défis et de progrès ...

A à présent, il nous est plus facile de comprendre en quoi c'est un choix difficile.
Notons que le fait d’opter pour la Mort n’est pas uniquement un manquement quant à l’accomplissement des mitsvot. Un homme peut respecter la Torah tout en choisissant la "Mort" ; s'il ne cherche pas à s’améliorer et à combattre son yétser ara, il favorise l’option la plus commode : en d’autres termes, il choisit la "Mort".
Ce qui est effrayant, c’est que l’on peut faire ce choix tout à fait consciemment et vivre toute sa vie en rythme de croisière. Si l’on ne fait pas d’effort pour améliorer sa relation avec Hachem, pour prier avec plus de kavana, pour être un meilleur conjoint ou parent, ..., on opte pour la facilité.
A un niveau un peu plus profond le choix entre le confort et le défi correspond en réalité, à la possibilité de se lier soit au corps, soit à l’âme. Le corps de l’homme (Adam) cherche à retourner vers la "terre" (Adam), son point de départ ; cela se manifeste par une volonté de s'allonger, se reposer, jouir de divers plaisirs et agréments.
Pour sa part, l’âme désire retourner vers le Ciel (chamayim), dont elle est originaire. Cette attrait est représenté par la volonté de progresser et de grandir.

=> Ainsi, chacun est constamment confronté à cette lutte, et tiraillé dans des directions opposées.
La Thora, dans la paracha de cette semaine, nous informe que pour réussir dans le but de notre existence, nous devons choisir la "Vie".

Le jour de Roch Hachana, nous ne sommes pas seulement jugés sur les mitsvot que nous accomplissons, mais également sur notre façon d'être en général ; quelles sont nos aspirations, qu’est-ce qui nous importe, quels sont nos objectifs?
Désirons-nous une vie facile (même en observant les mitsvot) ou une vie dans laquelle nous nous efforçons de révéler notre potentiel?
Ce sont de tels choix que nous devons réaliser en ce jour de Roch Hachana. Puissions-nous tous être inscrits dans le "Livre de la Vie".

"Les prémices de la tonte de ton mouton tu lui donneras (au Cohen)" (Choftim 18,4) :

La laine permet de concevoir des vêtements. Or dans le désert, les nuées de gloire maintenaient les habits dans de bonnes conditions, de sorte qu’on n’avait pas besoin de les changer.
De plus, nos Sages disent que ces nuées sont venues par le mérite d'Aharon le Cohen.

Ainsi, puisque par le mérite d'Aharon, les vêtements étaient préservés et il était inutile d’en concevoir d’autres, en échange il reçut donc en cadeau que le peuple lui offre les prémices des tontes, car c'est avec la laine qu’on fabrique les habits.

[le Tiféret Yonathan]

"Elle se dépouillera de son vêtement de captive, elle demeurera dans ta maison, et pleurera son père et sa mère un mois entier" (Ki Tétsé 21,13)

-> "Un mois entier : c'est le mois d'Elloul"
[Zohar 'Hadach]

-> Le Ohr ha'Haïm explique que durant un mois, nous devons faire téchouva jusqu'à pleurer nos fautes envers notre père : il s'agit de Hachem (ben adam lamakom) ; et envers notre mère : il s'agit de tout autre juif (ben adam la'havéro).

[Pendant toute l'année, nous sommes sommes captifs par les problèmes de ce monde ; et pendant un mois, nous devons nous en défaire, pour pouvoir faire un bilan, prendre du recul, ouvrir notre cœur à Hachem, ...]

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-> Le Séfer Likoutim du Arizal ajoute que durant ce temps (v.21,12)
- la femme captive doit "raser sa tête" = se débarrasser de ses pensées négatives ;
- "se laissera pousser les ongles" = se débarrasser de tout objet volé ;
- "se dépouillera de son vêtement" = enlever le vêtement que ses fautes ont fabriqué.

[nous devons en faire de même : nous débarrasser de tout mauvais état d'esprit (manque de joie par exemple), de tout vol (par exemple : nous nous approprions des honneurs, notre richesse, notre sagesse, ... alors que cela appartient à D.), et plus globalement chaque faute va créer une séparation plus épaisse entre nous et Hachem, dont il faut se débarrasser par notre téchouva.]

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- "Quand tu sortiras en guerre contre tes ennemis" (v.10) = à cette période de l'année, pendant le mois d'Elloul, nous commençons à mener la guerre ultime contre notre yétser ara afin de nous assurer une bonne année.
- "tu verras parmi les captifs, une femme belle d'aspect" (v.11) = chaque âme juive conserve une beauté qui illumine ses alentours pendant qu'elle est en captivité d'un long exil.
- tu la désireras" (v.10) = son désir intérieur de se repentir et de restaurer l'éclat sublime de son âme.

=> Que devons-nous faire?
- "elle se rasera la tête et se laissera pousser les ongles" (v.12) = on doit retirer les ornements extérieurs de la faute (qui nous apparaît sur le moment sublime/attrayante) et se distancier de tout plaisir matériel (non nécessaire).
- "elle demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère un mois complet" (v.13) = les 30 jours du mois d'Elloul doivent être utilisés pour pleurer des larmes de téchouva pour avoir outrager notre relation avec papa Hachem, et avec notre mère la communauté d'Israël.

Mais si cela ne marche pas, alors : "s'il se trouve que tu ne la désire pas, tu la renverras mais tu ne la vendras pas pour de l'argent" (v.14) = si on ne se repent pas et que l'on reste dans la faute, alors il faut penser à notre mort où notre belle âme nous quittera pour rien (sans que nous ayons aucun bien pour notre vie éternelle).
[le Avodat Israël - rav Israël Hopstein]

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-> "Elle se rasera la tête et se laissera pousser les ongles"

Pourquoi précisément ces deux actions là?
Nos Maîtres enseignent que Hachem a créé le corps humain de façon parfaite, hormis deux éléments qui nécessitent un entretien permanent : les cheveux et les ongles. Ils poussent et prennent de la longueur, et l'homme doit régulièrement se couper les cheveux et les ongles.

Et pourquoi Hachem en a-t-Il décidé ainsi?
C'est pour rappeler à l'homme le jour de la mort. Le Zohar (Bamidbar 126a) dit : "L'homme traverse ce monde et pense qu'il lui appartient pour toujours, et qu'il y restera éternellement".
Hachem dit : "Regarde comment tu rases les cheveux de ta tête et comment tu coupes tes ongles. De la même manière qu'ils sont éphémères, de même toi aussi tu es éphémère, et un jour viendra où toi aussi tu disparaîtras de ce monde."
[rav Barou'h Rozenblum]

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"Elle pleurera son père et sa mère" (Ki Tétsé 21,13)

Le Sifri rapporte 2 avis à ce sujet :
- Selon Rabbi Eliézer : son père et sa mère véritables ;
- Selon Rabbi Akiva : il s'agit du culte idolâtre.

Pourquoi est-il nécessaire d'offrir à cette femme un mois pour pleurer ses croyances idolâtres?

Le rav Mordé'haï Miller (Chiour léYom haShabbath) enseigne :
Le jugement humain est extrêmement influençable, chacun étant prisonnier de postulats personnels.

Du fait de cette réalité, la Torah exige que la prisonnière consacre un mois entier de sa vie à faire le deuil de ses anciennes croyances, car il est particulièrement difficile de retirer nos habitudes et affirmations (dogmes) inculqués depuis notre plus tendre enfance
=> Cette jeune femme disposait ainsi d'un mois pour procéder à un examen de conscience et à une révision de toute ses convictions initiales.

C'est la raison pour laquelle nos Sages mettent en relation ce mois de méditation avec celui d'Elloul, période consacrée à l'introspection.
A la fin de chaque année, D. nous offre ainsi la possibilité de réaliser une autocritique profonde, au cours de laquelle nous devons passer en revue l'ensemble de nos actes et toute notre conduite, afin de déraciner les mauvaises convictions profondément installées dans notre esprit.

=> A l'image de la captive qui pleure sa vie passée qu'elle abandonne à jamais pour se préparer à devenir juive, nous devons en faire de même en faisant téchouva sur le passé et en devenant alors un juif parfait.

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+ Enseignements sur la femme captive :

-> La paracha Ki Tétsé s'ouvre sur le passage de la femme captive. Quand le peuple sort en guerre et qu'il y a des captifs, un soldat qui y verrait une femme non juive et qui la désirerait, alors la Torah lui permet de la prendre pour femme.
Selon les commentateurs, le processus est le suivant. Quand ce soldat désire cette femme, il peut s'unir à elle avant même de la convertir. Puis, elle passe une période d'un mois où elle s'enlaidit. Elle se rase toute la tête et laisse pousser ses ongles. Tout cela, pour que le soldat soit repoussé par elle et l'abandonne.
Mais si même après cette période le soldat désire encore vivre avec elle, alors il la convertie et se marie avec elle.

Nos Sages s'interrogent pour savoir comment le soldat a-t-il le droit au départ de s'unir avec une non juive. Ils répondent que puisqu'à un moment de guerre, le soldat est fragilisé, si la Torah lui interdisait cette femme, il ne pourrait pas respecter cet interdit.
Ainsi, pour ne pas que le soldat vive malgré tout avec elle de façon interdite, ne pouvant pas s'en empêcher, la Torah lui autorise donc cela.
=> Mais on peut encore s'interroger. Si à la base ce mariage aurait dû être interdit, comment comprendre que du fait de l'état d'esprit du soldat, la Torah lui autorise un interdit? On ne trouve une telle chose nulle part ailleurs!
De plus, nos Sages enseignent que les soldats qui allaient en guerre devaient être de très grands tsadikim. Ils ne devaient avoir aucune faute même très légère à leur compte. De fait, comment comprendre que de tels tsadikim soient tentés par l'interdit de vivre avec une captive étrangère au point même que du fait de leur impossibilité de respecter cet interdit, la Torah doit le leur permettre?

En fait, ce sujet de la femme captive peut être interprété de façon originale, avec un éclairage très positif.
Le Zohar dit que suite à la faute d'Adam, plusieurs âmes très élevées ont été capturées par les forces de l'impureté. Ces âmes sont généralement libérées à travers la conversion. Quand un non juif se converti, son âme qui faisait partie de ces grandes âmes captives, est libérée.
Il en est de même au sujet de la femme captive dont parle notre paracha. Quand le soldat désire une femme captive, c'est en fait qu'il ressent profondément que cette femme a en elle une âme très haute, et il désire la libérer en s'unissant à elle. En effet, comme on l'a dit, ce n'était que de très grands tsadikim qui allaient en guerre. Ces hommes étaient purs de toute faute.
Bien plus, ils étaient protégés de tout mal du fait qu'ils s'occupaient de la Mitsva de combattre les ennemis d'Hachem. Et celui qui s'occupe d'une mitsva est protégé du mal. Si malgré tout cela, il désire une femme se trouvant parmi les captifs, cela est une preuve qu'en fait, une âme sainte habite cette femme.
C'est cette sainteté qui se trouve en elle que désire réellement ce soldat d'envergure spirituelle si grande. Et si la Torah lui a permis en finalité de la convertir et de vivre avec elle, c'est que par ce biais là, il va pouvoir libérer la grande âme qui est en elle.

D'après cela, on peut comprendre un enseignement de nos Sages. D'un côté, la Torah dit que cette captive est une "femme de belle apparence". D'autre part, le midrash dit qu'elle peut même être laide, puisque le verset dit au soldat : "Et que tu la désires", même si elle est laide.
Si c'est ainsi, on peut se demander pourquoi la Torah dit au départ qu'elle est belle, si par la suite elle inclut même une femme laide?
Mais d'après ce que l'on a dit, on comprend que quand la Torah a dit qu'elle est belle, elle parle ici de la beauté de son âme, et non de son corps. Et pour ne pas que l'on croit que l'on parle de la beauté physique, c'est pourquoi la Torah précise : "Et que tu la désires", pour inclure même une femme laide. Car la femme captive dont on parle est belle intérieurement, même si elle peut être laide extérieurement et physiquement.

=> D'après cela, on peut se demander pourquoi la Torah permet au soldat de s'unir à elle une première fois même avant de la convertir, du fait que si on la lui interdisait il ne pourrait pas respecter l'interdit?
Mais d'après ce qui a été expliqué, il ne devrait pas y avoir du tout d'interdit puisque cette union permet au soldat d'accomplir une grande mitsva de libérer une âme précieuse!
De plus, pourquoi faut-il en 2e temps laisser une période d'un mois où cette femme va s'enlaidir, comme pour dissuader le soldat. Mais si le but de ce mariage est de libérer une grande âme, pourquoi faut-il essayer de dissuader le soldat? Au contraire. Qu'il se marie avec elle de suite, pour réaliser cette si grande réparation !

En fait, certes le soldat voit en cette femme le dépositaire d'une grande âme. Il ressent donc qu'il est une grande mitsva de l'épouser pour libérer cette part de sainteté. Seulement, le mauvais penchant se glisse et se cache dans toutes les situations. Ainsi, il est possible qu'en réalité le mauvais penchant se dissimule derrière cela et persuade le soldat qu'il y a là une grande Mitsva de libérer une sainte âme, alors que réellement il n'en est pas vraiment ainsi.
Le penchant est très performant pour faire passer une faute pour une mitsva.
Avant de laisser le soldat se marier avec la femme captive, la Torah cherche donc d'abord à faire passer un test pour vérifier que son désir émane uniquement d'une source pure de réparer l'âme contenue en elle, et qu'il ne s'agit pas d'un coup du mauvais penchant qui éveille simplement le désir d'un homme pour une femme interdite, et déguisant le tout dans une apparence de mitsva.
C'est pourquoi, la Torah demande à la captive de s'enlaidir pendant un mois, pour annuler et supprimer toute la part du mauvais penchant qui pourrait se cacher pour éveiller le désir du soldat pour la beauté féminine.
En dégradant sa beauté, l'attirance physique éveillée par le penchant pourra être neutralisée. Et si malgré tout, après cela le soldat souhaite encore vivre avec cette femme, cela est la preuve que son désir est vraiment pur, car il aura alors été vérifié que ce n'est pas le mauvais penchant qui en est à l'origine.
Si après ce mois, le soldat désire encore cette femme, le test aura vérifié qu'elle détient réellement une grande âme et que c'est elle que le soldat désire libérer. Son désir émane bien du domaine de la sainteté.

Alors, la Torah lui recommande de la convertir et il pourra se marier avec elle. Seulement, ce test-là c'est la deuxième étape. Mais avant tout cela, dans un premier temps, dès que le soldat a vu la femme captive et la désire, la Torah lui autorise d'emblée une première union avec elle. Et c'est à ce sujet que nos Sages disent qu'on la lui a permise pour ne pas qu'il la prenne de façon interdite. Car au moment où il est sorti faire la guerre contre les ennemis d'Hachem, le soldat n'est pas assez posé pour vérifier l'origine réel de son désir.
Son désir de libérer une âme captive brûle tellement en lui que même si on ne lui permet pas l'union avec cette femme qui lui permettra selon lui de réaliser cette réparation, il ne pourra pas se contenir et ce désir intense de réparation le poussera malgré tout à s'unir à elle.
C'est pourquoi la Torah lui permet la première union, car elle émane finalement d'un désir sacré. Mais ensuite, il faudra passer le test pour vérifier posément la réelle nature de ce désir, avant de le laisser la convertir et l'épouser, comme on l'a expliqué.
[Basé sur le Darach Moché, d'après le Ohr Ha'Haïm]

"Qui est l’homme craintif, au cœur sensible, qu’il retourne chez lui" (Chotfim 20,8)

Quand le peuple doit aller en guerre, les personnes craintifs doivent retourner chez eux et ne peuvent participer à la guerre.

Cela est également valable concernant la guerre contre le mauvais penchant.
Celui qui est craintif et au moral faible ne peut réussir à vaincre son yétser ara. En effet, la victoire dépend de la joie intérieure.

La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.

[Rabbi Na'hman de Breslev]

"Ce sera parce que (Ekev) vous écouterez ces lois" (Ekev 7, 12)

La Torah utilise ici le terme : Ekev (עקב), pour dire "parce que".
Or ce terme, qui signifie aussi : "le talon", fait allusion à l’humilité, car l’homme humble se considère être au talon et non à la tête.

La Torah vient ainsi nous enseigner que c'est par le mérite du "talon", symbole de l’humilité, que "vous écouterez ces lois" et que vous les comprendrez (car dans la tradition, "écouter" c’est "comprendre").
En effet, les lois de la Torah ne peuvent réellement être comprises et intégrées que par une personne humble et modeste.

[le Or ha'Haïm haKadoch]

"Vois, je vous ai enseigné des décrets et des jugements comme me l'a ordonné Hachem mon D. pour agir ainsi au sein du pays" (Vaét'hanan 4,5)

Au moment où la Torah a été donné, il y avait un groupe de personnes qui ont cherché à atteindre un plus haut niveau de pureté en se distanciant de la matérialité, accomplissant leur service divin en totale isolation.

Le verset nous enseigne que ce n'est pas une façon convenable d'agir ainsi.
Nous devons suivre les commandements de D. "au sein du pays", c'est-à-dire en faisant partie de la société, et non en ermite, séparé du monde environnant.

[le Arvé Na'hal ]

Rabbi Yéhochoua ben Lévi déclare : "Celui qui revoit son ami après 12 mois de séparation prononce la formule : Béni ... qui ressuscite les morts" (guémara Béra'hot 58b).

=> Pourquoi les Sages ont-ils institué de prononcer une telle bénédiction? Quel est le rapport avec la résurrection des morts?

-> Le Maharcha répond : chaque année à Roch Hachana, Hachem décide si l'homme va continuer à vivre ou non. Et donc, si quelqu'un est resté 12 mois sans voir son ami, Roch Hachana a forcément eu lieu entre-temps. Or, il constate que son ami est toujours vivant.
Cela est bien la preuve qu'il a été épargné de la sentence de mort à Roch Hachana, et c'est pourquoi il doit réciter la bénédiction sur la résurrection des morts, dès qu'il l'aperçoit.

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-> Cet enseignement nous montre qu'en réalité nous ne vivons pas pleinement Roch Hachana. On se dit : ça va je suis encore jeune, ça va je suis en bonne santé, ça va j'ai un métier sûr avec un salaire mensuel, ça va j'ai un appartement/maison, ça va encore une Roch Hachana par habitude, ça va...
Donc au final, on ne vit pas Roch Hachana comme si notre vie était en jeu, comme si chacun des actifs que nous avons (ressources, capacités, santé, famille, spiritualité, ...), absolument tout va dépendre du jugement du Roi des rois.
Ainsi, nous devons utiliser notre pouvoir d'imagination, pour que cela débouche à un déversement de notre cœur à papa Hachem. A l'aide, je n'ai rien et ne suis rien sans Toi!

En ce sens, le rav Israël Salanter disait : je ne comprends pas comment les gens peuvent se promener une semaine avant Roch Hachana en étant calmes et sereins, en continuant à se comporter comme auparavant. Il y a pourtant la crainte que dans encore quelques jours, Hachem décrète, que l'on nous en préserve, que leur rôle dans ce monde s'arrêtera et qu'll les prendra d'ici ...

"Le mot émouna, généralement traduit par "foi", ne signifie pas du tout cela. Il ne s'agit pas d'un attribut cognitif, c'est-à-dire de quelque chose que l'on croit vrai. Il appartient à une sphère de discours entièrement différente.
Il s'agit d'un attribut moral qui signifie la fidélité, comme dans un mariage. La foi dans la Torah est l'histoire d'un amour, l'amour d'Hachem pour la création, pour l'humanité et pour une famille particulière, les enfants d'Abraham, un amour plein de passion mais qui n'est pas toujours, ni même souvent, réciproque.
Parfois, il est décrit comme la relation entre un parent et un enfant. D'autres fois, notamment dans la littérature prophétique, il est envisagé comme l'amour entre un mari et une femme souvent infidèle.
Mais ce n'est jamais moins que de l'amour."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p.xxvii-xxviii]

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-> "La émouna signifie que je prends votre main et que vous prenez la mienne et que nous marchons ensemble dans ce pays inconnu qu'est l'avenir. C'est ce que j'appelle une relation d'alliance. C'est notre relation avec Hachem. C'est aussi la relation du mariage."
[rav Jonathan Sacks - Celebrating Life p.89]

-> "Parce que la Bible est entrée dans la civilisation occidentale par le biais du grec, et parce que pour les Grecs la vocation la plus élevée était la poursuite de la connaissance, nous avons pendant des siècles pensé à la foi comme une sorte de connaissance, intuitive, visionnaire peut-être, mais cognitive. De ce point de vue, avoir la foi, c'est connaître, ou croire, certains faits concernant le monde.
[Or, ce n'est pas du tout le point de vue juif. La émouna est une question de relation. C'est le lien par lequel deux personnes, chacune respectant la liberté et l'intégrité de l'autre, s'engagent par un serment de loyauté à rester ensemble."
[rav Jonathan Sacks - Marriage is a song for two voices in harmony]