Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Celui qui fait pâlir son prochain en public" par une humiliation est assimilé au meurtrier.

A cette différence près que si le meurtrier encourt la peine du Beth Din, mais conserve sa part dans le monde futur, celui qui fait honte à autrui ne subit pas de châtiment par le biais du Beth Din, mais perd par ailleurs, toute part au monde futur. "

[Rabbénou Yona dans son Chaaré Téchouva se basant sur une citation de la guémara Baba métsia 59a]

+ "La poussière n’est pas du ‘Hamets et les enfants ne sont pas le Korban Pessa’h (l’agneau qu'on sacrifie pour Pessa'h). "

[expression humoristique de nos Rabbanim]

Le moment du nettoyage de Pessa’h est certainement l’un des moments de l’année préférés du yétser ara.
Tension et stress sont alors le plat quotidien de familles entières déjà quelques semaines avant la fête.

Au lieu de lutter contre le mauvais penchant jusqu’à parvenir à le détruire, nous ne faisons parfois au contraire qu’attiser et raviver ses forces.

D'ailleurs, certains parlent de Pessa’h comme la fête des ‘houmrot (faire plus que ce qu’exige la loi juive).

En effet, concernant cette mitsva (comme pour aucune autre!), le yétser ara nous pousse à agir de façon très stricte :
-> afin de délaisser alors le principal pour l’accessoire (le fait d'enlever le 'hamets de notre cœur) ;
-> afin de transgresser la Torah (tension, colère, ...) en donnant priorité à des actes non exigés par nos Sages ;
-> afin d'associer dans l'esprit de nos enfants la fête de Pessa'h comme un moment source de pression, d'énervement, crispant, ... au lieu d'être un moment de joie qu'on attend avec impatience ;
-> ...

Le but principal de raconter la sortie d’Egypte …

+ "L’élément principal de la mitsva de raconter la sortie d’Egypte est de faire savoir la grande puissance de D., et le salut miraculeux qu’Il nous a accordé lorsqu’Il nous a fait sortir d’Egypte.

Et l’intention principale de ce récit est d’implanter dans le cœur des membres de notre famille la foi en D. et en la grandeur de Sa puissance et de Ses prodiges, ainsi que d’expliquer les miracles et les prodiges qu’Il a accomplis, afin de renforcer leur foi."

[Rabbi Yossef Yachar - Lévouch Yossef]

Pessa’h, Matsa et Maror :

+ Pessa'h, Matsa et Maror :

+ [Le roi Salomon dit :] "Il y a 3 choses qui me sont dissimulées" (Michlé 30,18)
Il s'agit du : Korban Pessa'h, matsa et maror.
[midrach Vayikra rabba 30,15]

Le 'Hatam Sofer explique que bien que l'on puisse connaître les raisons explicites de ces mitsvot, leurs secrets mystiques nous sont "dissimulés".
Même s'il existe une quantité phénoménale d'allusions sur ces 3 choses, en réalité cela restera toujours que des raisons les plus basiques/simples, sans pouvoir pénétrer dans les secrets du sujet.

1°/ Pessa'h :

Rabbi Yits'hak Berkovits a commenté en disant :
"Pessa’h est un nom étrange pour cette fête, D. passant au-dessus des maisons des juifs alors qu’Il tua les 1ers nés Égyptiens.

Essentiellement, les juifs n’étaient en aucun point différents des Egyptiens ! (dans ce qui étaient central à leur être)
Le Midrach dit que les deux nations servaient les idoles.
De plus, la Haggada enseigne que les juifs étaient dépourvus de mitsvot.
(D. a sorti les juifs précipitement car ils étaient sur le point de tomber dans le 50e degré d'impureté, le niveau le plus bas, et ce de façon irréversible)
=> Par quel mérite les juifs furent-ils donc libérés ?

Uniquement par un formidable cadeau de D. qui nous permit de devenir Sa nation.
Toute la formation du peuple juif fut miraculeuse. Autrement, nous n’existerions pas."

=> La formation, l'origine de la nation juive est un cadeau de D. (miraculeux), ainsi à chaque instant, il ne faut jamais désespérer (D. est toujours là à nos côtés!) et au contraire, il faut avoir de grandes espérances pour sa vie (notre papa, c'est D., ainsi tout peut être possible!)

Même au fin fond des ténèbres de l'exil, de nos souffrances, notre délivrance peut venir précipitamment à tout moment, faisant alors de nous de nobles personnes libres aux yeux de tous ...

Ainsi, profitons de cette période de Pessa'h pour bien prendre conscience que D. dans sa bonté nous entoure de miracles en permanence, que la fin de l'exil est plus imminente que jamais, qu'on est les fils chouchou de D., et qu'ainsi on se doit d'agir en toute noblesse.
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Différents de tous les autres peuples, nous devons en profiter pour prendre de nouvelles forces afin d'éviter de nous laisser happer, séduire, endormir par la société environnante, car par nature l'homme est esclave à quelque chose (l'argent, le regard des autres, les désirs animaux, ...), et seul l'homme esclave sincèrement à la volonté de D. est véritablement libre ...

 

2°/ Matsa :
Nous mangeons de la matsa en souvenir de la hâte avec laquelle nous avons quitté l’Égypte.

Le Rabbi Yits'hak Berkovits de dire à ce sujet :
"La matsa est d’une nature double.
Elle est appelée "le pain du pauvre" car les juifs la mangeaient lorsqu’ils étaient esclaves en Egypte.
C’est aussi le pain qu’ils mangèrent au sortir de l’Egypte en tant que peuple libre.

Nous nous serions attendus à ce qu’après cette délivrance, les juifs puissent se détendre, permettre à la pâte de lever et jouir d’un peu de pain ; quelle est la raison d’un tel empressement ?

Cependant, l’objectif du peuple juif est toujours "matsa", se concentrer sur nos buts spirituels, essentiels dans ce monde, et les poursuivre.
Le but de ce monde est de travailler dur pour parvenir à des objectifs spirituels, et non de poursuivre le luxe et le confort."

=> La matsa nous apprend qu'il faut avoir beaucoup d'empressement à réaliser les misvot (afin d'éviter à l'égo, à l'arrogance de fermenter), qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers et ne pas rechercher la matérialité comme une fin en soi.

 

3°/ Le Maror :
Il nous rappelle l’amertume de l'esclave égyptien.

-> Le Sfat Emet (Likouté Pessa'h) nous dit :
"On pourrait proposer comme raison de la consommation du maror : afin de montrer notre conviction que même l’exil et les périodes de souffrances étaient pour le bien et de louer D. pour cela, car c’est grâce à l’exil que nous sommes entrés dans l’alliance de D. ..."

-> Le Rabbi Yits'hak Berkovits de nous enseigner :
"La beauté du maror est de sentir la souffrance et de sentir la joie.
Les épreuves nous ont formées.

Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch explique, concernant la prière de Aleinou, que nous n’avons pas été formés comme les autres nations (chélo assanou kégoyé a'aratsot), basées sur des frontières géographiques communes, pour coexister avec des objectifs communs.
Contrairement à eux, nous sommes devenus une nation dans un pays étranger, torturés, sans aucun droit et sans aucun avenir à l’horizon.
Et ensuite D. nous dit : "Par ton sang tu vivras."

Il n’y avait absolument rien de naturel au sujet de la naissance du peuple juif.
Cela signifie que nous n’avons pas de place en ce monde si ce n’est en tant que peuple observant la Torah.
...
Le juif n’a pas sa place dans un monde purement matériel.
Nous n’existons que grâce aux miracles.
Nous ne sommes pas faits pour exister naturellement.

C’est de ce sentiment que le juif doit être animé le soir du Séder. Il ne suffit pas d’en parler, nous devons l’intégrer."

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+ Le peuple juif est une nation sainte (soyons-en dignes!), différente des autres :
"Notre peuple n’en est qu’un uniquement grâce à la Torah."
[Rav Saadia Gaon – Emounot véDéot 3,7]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Celui qui n'a pas dit ces 3 choses le soir du Séder, ne s'est pas acquitté de son obligation, et il se trouve encore en Egypte dans le 49e niveau d'impureté :
- Pessa'h = se dévouer. Etre prêt à détruire toutes les idoles, les fausses croyances des nations et de l'entourage.
- Matsa = la vivacité. Ne pas laisser la matsa, la mitsva, fermenter, ne pas "laisser passer" la moindre mitsva.
- Maror (les herbes amères) = c'est dur, mais cela en vaut la peine, car c'est seulement grâce à ça que les Bné Israël furent aptes à se tenir au mont Sinaï et à recevoir la Torah.

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-> "La jalousie, les désirs matériels et la recherche des honneurs excluent l'homme du monde" (Pirké Avot 4,21)

- Pessa'h = correspond au trait de jalousie, puisque le korban Pessa'h montre que tout arrive par le biais de la providence Divine.
En internalisant que tout vient forcément d'un ordre/décret d'Hachem, on n'en viendra pas à être jaloux envers autrui.
Cette leçon était tirée du korban Pessa'h, puisque les juifs qui partageaient leur korban Pessa'h étaient alors protégés de la plaie mortelle des premiers-nés, et ce par la providence Divine.
De plus, il est écrit : "La jalousie est la carie des os" (Michlé 14,30), et au sujet du korban Pessa'h on a pas le droit de casser le moindre os.

- Matsa = fait référence à la personne simple fuyant les honneurs ; une galette qui n'a pas pas levé. [le levain symbolisant l'orgueil]

- Maror = fait référence aux désirs interdits.
Les désirs sont d'abord doux mais se termine par un goût amer, tandis que celui qui surmonte ses désirs [matériels] commence par de l'amertume (il faut lutter, faire des concessions, ...), mais après on ressent la douceur venant de notre victoire sur nos bas désirs. [l'âme s'en délecte]
L'amer maror que nous mangeons représente la bataille initiale que nous devons mener pour vaincre nos désirs [matériels].
[d'après le rav Eliyahou Gutmacher]

"La vie fait de nous tous des guerriers.
Afin d'en sortir vainqueurs, nous devons nous armer avec la plus puissante des armes.
Cette arme est : la prière."

[Rabbi Na'hman de Breslev]

L’impact des questions-réponses …

+ Séder de Pessa'h : L'impact des questions-réponses ...

-> Le Rambam (Hilkhot 'Hamets ouMatsa 7,3) de statuer :
" Si un homme n’a pas d’enfants, sa femme doit lui poser des questions.
S’il n’a pas de femme, [lui et son collègue] doivent se demander l’un à l’autre : "En quoi cette nuit est-elle différente ? " Cela les concerne même s’ils sont tous sages.
Une personne qui est seule devra se demander : "En quoi cette nuit est-elle différente ?" "

=> La présentation sous forme de questions-réponses est fondamentale à la transmission du message de la Haggadah.
Si nous n’avons pas de questions, il nous sera alors difficile d’apprécier les réponses.

-> Le Rabbi Shraga Simmons dit à ce sujet :
"Le Séder est centré sur le fait de poser des questions.
Le plus petit enfant pose les 4 questions ; nous nous lavons les mains avant de manger le karpass car c’est un acte inhabituel qui provoque des questions ; les 4 fils sont identifiés par le type de questions qu’ils posent.
Pourquoi les questions sont-elles tellement importantes ?

Le Maharal de Prague explique que les gens sont généralement satisfaits de leur façon de percevoir de la vie. Ainsi ils sont complaisants quant à l’assimilation de nouvelles idées et au fait de se transformer à travers ces dernières.

Une question constitue l’aveu d’un certain manque. Cela crée un vide interne qui demande maintenant à être comblé.
A la table du Séder, nous posons des questions afin de nous ouvrir à la profondeur de l’expérience de la sortie d’Egypte."

=> Se poser des questions, c'est créer un vide permettant à la connaissance de pénétrer ...

-> Le Rabbi Beryl Gershenfeld d'expliquer :
"Pourquoi posons-nous des questions ?
Car nous avons besoin de réponses.

Pourquoi avons-nous besoin de réponses ?
Car nous reconnaissons que nous sommes inachevés.

Ainsi le Séder marque le début du processus de recherche de complétude dans nos vies.
...
La joie de la découverte du "soi" ainsi que du sens de nos vies est le bonheur le plus profond de la fête de Pessa’h. "

"Voici la loi de l'offrande d'élévation" (Tsav 6,2)

Le midrach (Vayikra Rabba 7,2) enseigne que lorsque l'on se repent, c'est comme si on était monté à Jérusalem, qu'on avait reconstruit le Temple et l'Autel, et qu'on y avait apporté tous les sacrifices mentionnés dans la Torah.

Par ailleurs, il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5) : "Toute génération dans laquelle le Temple n'a pas été reconstruit est considérée comme si elle l'avait détruit."

=> Ainsi, chaque juif doit lui-même être un temple : s'il se sanctifie, le temple qu'il incarne reste saint ; s'il faute, il le souille.
En se repentant, il se reconstruit donc et recrée un temple en lui-même.

"Et assemble toute la communauté à l'entrée de la Tente d'assignation" (Tsav 8,3)

Rachi nous explique que c'est l'un des événements : "où un espace réduit a accueilli un grand nombre."

Le Panim Yafot fait remarquer que le parvis du Tabernacle faisait 50 coudées de côté, et donc 2500 coudées de surface (50*50).
Or, selon le recensement effectué par Moché dans le désert, les Israélites étaient au nombre de 604 550 (cf.Bamidbar 3,32), et 22 000 lévi'im (Bamidbar 3,39), ce qui fait au total plus de 625 000.

La Michna (Avot 5,5) rapporte que lorsqu'il se trouvaient dans la cour, les enfants d'Israël se tenaient serrés, et étaient au large quand ils se prosternaient.

Or, pour se prosterner, une personne a besoin d'un espace de 4 coudées sur 1.
Cela signifie que quand Moché a ordonné au peuple de se rassembler "à l'entrée de la Tente d'assignation", il fallait une aire de plus de 2 000 000 de coudées carrées (625 000 * 4), soit 1 000 fois la surface réelle du parvis.

Il est à noter que selon l'opinion de Rabbi Méir, rapportée par le Midrach (Torat Cohanim - Chémini), lors de l'inauguration du Tabernacle, Moché a béni le peuple par les termes (Dévarim 1,11) : "Qu'Il ajoute à votre nombre 1 000 fois ce que vous êtes!"

Source (b"h) : issu du "talelei Oroth" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> Le Méam Loez (v.8,3) enseigne :
Lorsque Hachem ordonna à Moché de rassembler le peuple à l'entrée de la Tente d'assignation (Ohel Moéd), Moché lui répondit : "Maître de l'univers! Cet endroit ne mesure que 50 coudées sur 50! Comment une si petite surface pourrait-elle contenir tout le peuple?
Nous sommes 600 000 adultes et au moins autant de femmes et d'enfants!"
En effet, la Torah dit : "La longueur du parvis sera de 100 coudées et sa largeur de 50 sur 50" (Chémot 27,18).

Hachem répondit : "Ne t'en étonne pas, Je peux prendre le firmament semblable à la membrane d'un œil et l'étendre d'une extrémité de la terre à l'autre. Je dirai à Mon prophète : "Il étend le ciel comme un rideau et l'étire comme une tente d'habitation" (Yéchayahou 40,22).
Sache que des millions d'anges étaient présents au mont Sinaï. Ici aussi, par Ma parole, cet endroit s'étirera pour accueillir tout le peuple."

Avec l'aide de Hachem, le même miracle se produira à la résurrection [des morts].
Tous les humains, depuis la création d'Adam jusqu'à la fin des temps, reviendront à la vie et se retrouveront à Jérusalem.
La superficie de la ville sainte s'étendra sur l'ordre de D., comme il est écrit : "Étends l'endroit de ta tente et le rideau de ton Michkan. Étends, ne t'arrête pas" (Yéchayahou 54,2).

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+ "Assemble toute la communauté à l'entrée de la Tente d'assignation" (Tsav 8,3)

-> Moché devait réunir tout le peuple à la porte du Michkan, lieu qui était relativement étroit. Cela nous indique qu'Hachem a réalisé un miracle et un lieu plutôt étroit a pu contenir un grand nombre de personnes.
Mais pourquoi Hachem a-t-Il fait un tel miracle?

Hachem ne cherchait pas par cela à montrer Sa Force et Son Omnipotence. Il voulait en fait enseigner une leçon : l'homme doit se satisfaire de ce qu'il a. Même s'il n'a pas tout ce qu'il veut et qu'il ne dispose pas de l'aisance et la largesse dont il désire, il doit quand même se réjouir.
C'est pourquoi, la suite du verset dit : "C'est cette chose-là qu'Hachem a ordonnée de faire" = Cette chose-là, à savoir ce message d'apprendre à se contenter de peu, Hachem a ordonné de le faire, c'est à dire d'appliquer et de réaliser dans tous les domaines de la vie cet enseignement, et pas uniquement par rapport à ce rassemblement précis ici question.
['Hatam Sofer]

"Il n’y a pas de problèmes, seulement des tremplins pour progresser."

[Rabbanite Dina Weinberg]

"Lorsqu'un juif manifeste sa foi en D., D. le récompense par toutes sortes de bénédictions."

[Rav Aharon Kotler]