Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"D. témoigna Lui-même : "En vous vendant Ma Torah, c'est comme si Je M'étais vendu avec Elle", car "Je ne peux Me détacher d'Elle." "

[Midrach Chémot Rabba - 33,1]

"L'Honneur d'Hachem remplit le Michkan" (Pékoudé 40,34)

-> Nos Sages enseignent que Betsalel, qui a fabriqué le Michkan, avait connaissance des Noms Divins qu'Hachem a utilisés pour créer le ciel et la terre.
Le premier verset de la paracha de Pékoudé dit : « Voici les dénombrements du Michkan, Michkan de témoignage ». En hébreu, ce verset se dit : " אלה פקודי המשכן משכן העדות ".
Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) dit que ce verset fait allusion à ces Noms Divins que Betsalel a utilisés pour fabriquer le Michkan. Quand on prend les premières lettres des mots : " אלה פקודי המשכן ", on obtient les lettres אפה de valeur numérique numérique 86, correspondant au Nom א-ל-ה-י-ם. Les dernières lettres, הין ont la valeur numérique 65, correspondant au Nom א-ד-נ–י.
Puis, quand on prend les mots " משכן העדות ", les premières lettres forment le mot מה de valeur numérique 45, correspondant au Nom Divin écrit ainsi : יוד – הא – ואו – הא .
Enfin, les dernières lettres, נת , de valeur numérique 450, correspondent à 10 fois ce Nom Divin de valeur numérique 45. Ainsi, tous ces Noms Divins éclairaient dans le Michkan et concouraient à faire résider la Présence Divine.
Le nombre total de tous ces Noms constituait la somme de 646 (86 + 65 + 45 + 450).
D'autre part, le mot Michkan (משכן), quand chaque lettre est écrit au complet, cela donne : מם שין כף נון.
La valeur numérique de toutes ces lettres s'élève également au chiffre de 646 (40+40+300+10+50+20+80+50+6+50 = 646).
Cela est en allusion dans le verset : "L'Honneur d'Hachem remplit le Michkan". L'Honneur d'Hachem fait référence à la sainteté des Noms Divins qui ont participé à la fabrication du Michkan, dont la valeur numérique s'élève à 646.
Quand le Michkan est rempli, c'est à dire que le mot Michkan est écrit de façon complète, chaque lettre étant écrite pleinement, cela donne la même valeur numérique : 646.
Ainsi, "L'honneur d'Hachem (646) remplissait le Michkan (646)".

+ Pessa'h, matsa et maror : ces 3 aliments, que nous mentionnons ensemble le soir du Seder, étaient consommés ensemble lorsque le Temple existait. Ainsi, il est écrit : "Vous mangerez l'offrande de Pessa'h avec des matsot et des herbes amères" (Béaaloté'ha 9,11).
Pourquoi faut-il les manger ensemble?

L'offrande de Pessa'h commémore notre liberté. Nous l'associons à la matsa, que les Bné Israël mangeaient en tant qu'esclaves, et le maror, dont l'amertume rappelle l'esclavage.
Nous évitons ainsi que la célébration de notre liberté ne nous rende arrogants.

C'est également pour éviter l'arrogance/orgueil que cette fête porte 2 noms. On l'appelle la fête de Pessa'h, pour rappeler notre liberté, et la fête des Matsot, pour rappeler notre servitude.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 2 , haGadol 1]

Le mois d’Adar – un mois dissimulé + 2e Adar

+ Le mois d'Adar - un mois dissimulé :

-> L'année juive commence avec Nissan, un mois de miracles merveilleux (en Egypte et ensuite) démontrant la présence, la puissance et l'amour d'Hachem.
La lumière éclatante de Nissan illumine dans l'année, ainsi que le mois que suit : Iyar, puis Sivan, ... Mais au fur et à mesure que la lumière s'éloigne de sa source (Nissan), elle devient de plus en plus faible.

Enfin, nous arrivons à Adar, qui est le dernier mois. Adar (אדר) est similaire au mot אדרת (adéret), qui signifie un manteau. Lorsque la lumière de Nissan atteint Adar, elle est pratiquement invisible, imperceptible. Par conséquent, il n'y a pas de miracles révélés. Hachem est caché, dissimulé et invisible sous le voile de la nature.

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-> Lorsque Haman voulait détruire la nation juive, il tira au sort le moment le plus propice. Il commença par les jours, mais ceux-ci protestèrent. Le dimanche dit : "Hachem, tu as créé les cieux et la terre le premier jour. Israël respecte l'alliance qui permet aux [cieux et à la terre] d'exister. Si vous voulez déraciner Israël, déracinez d'abord le ciel et la terre!"
De la même manière, chaque jour protestait contre la destruction du peuple juif.

Lorsque Haman vit qu'aucun des jours de la semaine n'était propice à la destruction du peuple juif, il se concentra sur les mois. Mais Nissan avait le mérite de Pessa'h, Iyar celui de Pessa'h Shéni, et Sivan celui du don Torah. Tamouz et Av ont protesté en disant que Israël avait déjà enduré suffisamment de souffrances au cours de ces mois. Elloul eut le mérite d'achever le mur autour de Jérusalem à l'époque de Né'hémia ; Tichri, celui du shofar, de Yom Kippour et de Souccot ; 'Hechvan, celui de Sarah, qui mourut alors ; Kislev, celui de Hanoucca ; Tévet, celui de la séparation d'avec les épouses non juives à l'époque d'Esdras ; en Shevat, le peuple juif se rassembla pour prendre des mesures concernant la pilguech dans l'idole de Giva et Mikha (voir Shoftim chap.17-21). [certains événements se produiront après Pourim]

Puis vint Adar. En Adar, Haman n'a pu discerner aucun mérite.
De plus, Haman a parcouru tous les mazalot des mois et s'est rendu compte que chacun d'entre eux comportait des mérites pour le peuple juif. Cependant, le mazal d'Adar, le poisson, n'avait aucun mérite. De plus, Moshé est mort en Adar, et Haman ne savait pas que Moché était également né en Adar.
[d'après le midrach rabba Esther 7,11]

-> Il est logique que la naissance de Moché ait été oubliée et inconnue, car le mois d'Adar, sombre et lointain, est un mois d'oubli. En fait, avec la mort de Moché, la Torah a commencé à être oubliée. Immédiatement après sa mort, 3 000 halakhot ont été oubliées" (Témoura 16a).
Adar est une période où Tsion s'inquiète : "Hachem m'a abandonné et Hachem m'a oublié" (Yéchayahou 49,14).

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-> S'il y a une période qui se trouve au bas de l'année, oubliée et dans l'obscurité (Adar), il y a aussi des gens qui se trouvent au bas de l'échelle, oubliés et dans l'obscurité. Ce sont les âmes les plus basses qui fonctionnent à peine spirituellement, voire pas du tout.

Et dans le grand cycle du temps qu'est l'histoire, ces âmes les plus basses naissent à la fin, pendant la période de ikvéta dé'méchi'ha (talon du machia'h, période juste avant la guéoula).
À l'instar de l'anatomie humaine, le peuple juif débute par la génération de la tête, qui a reçu la Torah au mont Sinaï, descend à la génération du cœur, qui a construit le Temple, et se déplace continuellement vers l'extérieur et vers le bas jusqu'aux autres organes du corps.

Tout en bas de l'échelle se trouvent les âmes situées sur la plante des pieds, les talons.
Les dernières générations avant machia'h vivent dans un contexte de hester panim (dissimulation de la face d'Hachem) extraordinaire. C'est pourquoi la plupart des juifs d'aujourd'hui ne savent même pas qu'il y a un D., et encore moins qu'ils perçoivent Sa présence.

Les juifs de l'histoire de Pourim se trouvaient également dans une sorte d'ikvéta dé'méchi'ha.
Eux aussi se trouvaient à la fin d'un exil (celui de Bavel), et ils étaient confrontés aux résultats dévastateurs de la face cachée d'Hachem, car le peuple avait commencé à s'assimiler et à se marier entre lui et les autres.

Sans prophète pour les guider, les juifs se sentaient perdus face à la menace de l'anéantissement.
La guémara ('Houlin 139b) voit une allusion au nom Esther dans la prédiction selon laquelle Hachem doublerait la dissimulation de Sa face à la fin des temps : "véano'hi aster astir" (Vayélé'h 31,18).

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-> Qu'est-il arrivé à Pourim?

"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" d'un jour où les ennemis des juifs devaient les dominer, les anéantir, en un jour où les juifs ont dominé leurs ennemis.
De même, "le mois [Adar] a été transformé" (véha'hodech acher nééfa'h - Esther 9,22). Tout a été mis sens dessus dessous. Ce qui est toujours en bas est en haut à Adar.

La plante des pieds est toujours au ras du sol, en bas et dans l'obscurité. Mais que se passe-t-il si une personne se tient à l'envers?
Que se passe-t-il si la génération de précédent la venue du machia'h [ikvéta dé'méchi'ha = talons du machia'h = à la fois parce qu'on entend les pas du machia'h qui arrive, mais aussi parce qu'on sera une génération qui sera basse spirituellement comparée aux précédente, comme aux talons/bas des juifs de l'Histoire) devient la génération qui va vivre la guéoula qui construira le 3e Temple, comme la génération de l'histoire de Pourim qui a construit du 2e Temple (avec fin de l'exil de Bavel)?

Dans l'émerveillement de la transformation de Adar (אדר), nous réalisons que א' דר (aléf dar), Hachem, l'Unique (alouf aolam - Maître du monde), veut résider parmi nous.
En Adar, on passe de l'occultation de la présence d'Hachem et de l'oubli à : "le souvenir et l'éblouissement" (nizkarim vénaassim - Méguila 9,28).

C'est ainsi que : "Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" = en un instant tout peut être modifier au que si on est au talon (plus bas que bas, tout semble perdu), et bien on devenir à la tête (être la génération qui va permettre la venue du machia'h, qui va faire que Hachem se dévoilera complétement.)
[on est tellement convaincu de cela, qu'on est déjà dans un état où la joie est grande (on voit déjà le machia'h et ce que ça implique)! ]

[ cela est valable collectivement comme individuellement. On doit réaliser que derrière le masque de la naturalité de ce monde, se cache Hachem (rien ne peut se passer sans un décret de sa part), et à tout moment "vénaafo'h ou", tout peut être bouleversé. ]

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+ Adar = un mois de bénédiction :

-> Adar est passé du statut de dernier mois de l'année juive, le plus bas (le talon) et le plus sombre, à celui de mois lumineux et plein de bénédictions.
Son mazal de poissons, qui augmente de façon exponentielle, exprime la nature bénie de ce mois.

Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan - ofen 44) enseigne que chaque mois a un ange, et le nom de celui d'Adar est Avarchiel, de la racine de béra'ha (bénédiction).
Cet ange a 25 autres anges sous lui, tous chargés de la bénédiction, ce qui correspond aux 26 fois où l'on récite hodou l'Hachem ki tov le Shabbath matin.
Au cours du mois d'Adar, Moché a commencé à bénir le peuple juif juste avant sa mort.

C'est en raison de la nature bénie de ce mois que nos Sages conseillent d'investir dans des opportunités financières pendant Adar ('Hatam Sofer [7 Adar 5591] ; Bné Yissa'har [maamaré Kislev 4,83]) et de programmer d'enventuels procès contre des non-juifs pendant ce mois (guémara Taanit 29b).

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-> "Lorsque commence le mois de Av nous diminuons notre joie, de même lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

-> En tant que mois de bénédiction (béra'ha) et de délivrance (yéchoua), Adar est synonyme de joie. Et cette joie n'est pas statique, elle ne cesse de croître.
La guémara compare l'augmentation de la joie d'Adar à la diminution de la joie en Av.
En Av, la joie diminue par étapes : d'abord les neuf jours avec leurs restrictions sur les activités joyeuses, puis le 7 Av avec plus de restrictions, puis la veille du 9 Av, et enfin le 9 Av lui-même, où nous n'avons même pas le droit d'étudier la Torah (sauf rares exceptions).

De même, la joie d'Adar devient de plus en plus forte, atteignant son point culminant avec Pourim, qui nous transporte ensuite vers Nissan et Pessa'h.
C'est pourquoi nous nous demandons comment nous pouvons profiter de la joie d'Adar.

Une personne plongée dans la matérialité est déprimée par son vide. On est constamment à la recherche du bonheur, sans vraiment le vivre.

Comment les juifs peuvent-ils profiter de la joie d'Adar?
Les juifs peuvent boire, danser et chanter, mais pas pour se réjouir. La fête de Pourim exprime une joie intérieure qui jaillit à cette époque de l'année dans le cœur de ceux qui sont plongés dans la Torah, la prière et le 'hessed.
[la Torah et les mitsvot sont des moyens de nous lier avec Hachem, or il n'y a pas de plus grande joie que le sentiment d'être proche de sa source de vie, de notre papa Hachem.
Alors oui, à pourim on se rend joyeux dans la matérialité, mais on réalise surtout que l'essentiel de la joie est ce sentiment où notre intériorité (âme) est en accord avec ce qu'on doit réellement faire de notre vie, avec la volonté de D. ]

[d'après le rav Moché Wolfson ]

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+ Le 2e mois d'Adar :

-> Nous avons expliqué comment Adar se situe aux confins de l'année, absorbant à peine la lumière émanant de Nissan.
Adar est un mois de hester panim, où Hachem est caché et où le peuple juif se sent oublié dans l'obscurité.

Mais il y a un mois qui est encore plus éloigné de Nissan que le 12e mois de l'année, c'est le 13e mois.

Même si un Adar ordinaire se trouve tout au bord, il fait toujours partie de la communauté des mois (il y a 12 noms différents). Chaque mois correspond à l'une des 12 tribus qui ont voyagé dans le désert dans l'étreinte sacrée des Nuées de Gloire. Chaque tribu et chaque mois portent un arrangement du nom d'Hachem (tsirouf - les 4 lettre יהוה peuvent être réarrangées en 12 tsiroufim différents).
Mais il n'y a pas de 13e arrangement du nom d'Hachem pour le 2e Adar, ni de tribu à laquelle il correspond.

Mais le 2e Adar (Adar Shéni) correspond aux juifs. À l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Dans les recoins les plus extrêmes du temps (13e mois après Nissan), privé d'un arrangement du nom d'Hachem, le 2e Adar correspond à ces juifs à la traîne qui rejettent La Royauté d'Hachem et ne veulent pas porter un tsirouf.

Mais dans la surprise du "Vénaafo'h ou" (Il a été transformé (la tristesse en joie, de l'anéantissement à la domination) - Esther 9,1) du mois d'Adar, c'est précisément là où Amalek attaque, que nous avons Pourim.
Dans la transformation qui s'opère, nous réalisons que si l'amour le plus grand d'Hachem est démontré aux juifs d'Adar, il est encore plus fortement souligné pour les juifs du 2e Adar.
Pour eux, Hachem Lui-même combine les douze tsiroufim (arrangements du Nom Divin) pour créer un tsirouf complet et devient leur Source et leur Protection.

Nous nous rendons compte que cet ajout supplémentaire d'un mois est ce qui ramène réellement les juifs à Hachem. Un 2e Adar est ajouté pour aider la lune, qui symbolise les juifs, à rattraper le soleil, qui symbolise Hachem. Même les âmes les plus rejetées et les plus rebelles feront téchouva.

C'est pourquoi, lorsqu'il y a un 2e Adar, nous appelons son Pourim : Pourim Gadol, le grand Pourim, par opposition au Purim Katan, le petit Purim, du premier Adar.
Mais le Pourim d'un 2e Adar est plus important que le Pourim d'une année normale.

Car si Pourim consiste à tout renverser ("vénaafo'h ou"), ce qui était bas devient haut, le mois d'Adar inférieur est encore plus élevé que le mois d'Adar d'une année normale.
En fait, la guémara (Yérouchalmi Méguila 1:5) affirme que le miracle de Pourim a eu lieu pendant un 2e Adar. Du plus bas niveau, nous sommes hissés vers les plus hauts sommets.

[d'après le rav Moché Wolfson ]

Quelques raisons de l’esclavage en Egypte

+ Quelques raisons de l'esclavage en Egypte :

-> Il est écrit dans la guémara Nédarim (32a) :
"Rabbi Abahou dit au nom de Rabbi Eliezer : "Pourquoi Avraham a t-il été puni d'avoir ses descendants esclaves en Egypte pendant 210 ans?"

Chmouel répondit : "Parce qu'Avraham douta de [la crédibilité] de D. [quant à l'accomplissement de Sa promesse – selon Rachi]."
Cela se voit dans le verset : "Mon maître, comment saurais-je que j'en hériterai?" (Béréchit 15:8) "

-> Le Maharal (Guévourot Hachem) de commenter :
"D. plaça les descendants d'Avraham en exil parce qu'il avait manqué de foi et de croyance en Lui.
C'est pourquoi D. mit ses descendants en exil afin qu'ils corrigent cette erreur et croit complètement en Lui.
Ils verraient également le pouvoir des actions qu'accomplit par D. pour ceux qu'Il aime, tout comme Il a montré un pouvoir extraordinaire aux égyptiens à travers les plaies."

[Les Patriarches et les Matriarches devaient être les fondations du peuple juif, c'est pourquoi il était crucial que même la moindre petite déficience personnelle de leur part soit rectifiée, puisque même un petit défaut dans les fondations peut compromettre l'intégrité de la structure toute entière.]

-> Il est écrit dans la Torah : "Mais D. vous a pris et vous a faits sortir du creuset en fer, de l'Egypte, pour être un peuple d'héritage pour Lui, jusqu'à ce jour." (Dévarim 4,20).
Rachi commente "le creuset en fer", par : " c'est un ustensile pour purifier l'or."

Le Rav Yaakov Tzvi Mecklenburg (haKtav véhaKabbala) de nous enseigner :
"[L'Egypte est comparée à un creuset en fer] parce que le but de D. derrière l'esclavage égyptien était de purifier le Peuple juif [de leurs caractéristiques non précieuses], tout comme l'or est purifié dans un creuset.
Il voulait ôter les métaux non précieux pour que seul l'or pur reste.
A cette fin, de nombreux Juifs qui étaient non méritants périrent pendant la plaie de l’obscurité (1) et seulement ceux qui restèrent furent choisis pour recevoir la Torah."

-> Le Sfat Emat (paracha Vaéra) de nous dire que le but de l'exil égyptien était de nous monter notre total dépendance envers D.
"Le but de la sortie d'Egypte était que nous sachions que c'était D. qui nous avait sorti de là ...
Parce que quand une personne oublie cela et qu'elle s'enorgueillit en disant : "ma force et mes capacités ont crée ce succès pour moi" (Devarim 8:17), il doit être conduit à un état d'impuissance totale pour lui montrer que tout vient de D."

D'ailleurs, le Sfat Emet s'exprima aussi à ce sujet (paracha Bo) en disant :
"L'exil dans son intégralité visait à montrer clairement que D. change le monde pour Israël."

=> l'exil vise également à ancrer en nous l'idée que D. modifie le cours de l'histoire pour assurer la destinée du peuple juif.

-> Le rav Dessler (Mik'tav méEliahou) de nous enseigner :
"La possibilité d'atteindre un très haut niveau est envoyée dans le pire environnement possible de façon à ce qu'une personne apprenne que le mal est futile et qu'elle cherche ainsi à atteindre les limites les plus hautes.
...
L'esclavage égyptien amena les Bnei Israël à un état où "ils crièrent à D. [pour retourner vers Lui]" (Chemot 2,23).
Ce retour à D. [Téchouva] qui commença à un extrême [d'esclavage physique et de frustration] fut la cause de leur étonnante ascension vers le niveau spirituel pour recevoir la Torah [qui est comparé au 49e degré de pureté spirituelle]."

-> Une autre raison est que le peuple juif avait un désir excessif d'argent, comme il est rapporté dans la Tossefot Chalem (paracha Vaéra) :
"Au début, on proposa aux Juifs un salaire pour chaque brique qu'ils feraient, mais comme ils étaient assoiffés d'argent, ils en firent plus que nécessaire.
Après cela, les Égyptiens les forcèrent à continuer à faire des briques [au même rythme que celui qu'ils avaient atteint contre un salaire]."

-> Selon certains commentaires, l'esclavage et les difficultés d'Egypte étaient un entrainement pour notre futur.
Ils nous enseignent comment on doit avoir pitié et avoir de la considération pour les travailleurs et les personnels peu qualifiés parce que nous fûmes esclaves.
La Torah transmet cette idée très clairement, "N'oppresse pas un étranger. Tu connais le sentiment d'être étranger, parce que vous avez été des étrangers en Egypte." (Chemot - Michpatim 23:9)

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(1) : Sur le verset : "Les enfants d'Israël étaient armés ('hamouchim) lorsqu'ils sortirent d'Egypte." (Chémot 13,18)

Rachi commente :
"['Hamouchim (armés) peut être compris comme étant un dérivé de 'hamicha (cinq).
Pris dans ce sens, le verset signifie que] seulement un israélite sur cinq quitta l'Egypte et les autres 4/5 moururent en Egypte pendant les trois jours d'obscurité."

"Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice." (Vayikra 1,2)

-> Rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apta (le Ohev Israël) propose la lecture suivante de ce verset :

-> "Adam ki yakriv mikèm" = lorsqu'un homme est prêt à se dévouer corps et âme pour le service divin ; il entre dans la dimension de "korban lachem" (un sacrifice pour D.), et d'En-Haut, on considère qu'il a sacrifié son propre sang et sa propre graisse en l'honneur du Créateur.

-> En revanche, "min abéhéma, min habakar ou min hatsone" = celui qui se contente d'offrir des contributions financières, mais n'est pas prêt à dévouer corps et âme pour la gloire de D., verra son sacrifice réduit au titre de "korbané'hem" (votre sacrifice), un sacrifice d'une valeur moindre que le "korban lachem".
Quand un homme veut présenter une offrande, il lui incombe avant tout de "se sacrifier" lui-même, de se rabaisser et de s'humilier afin d'être, lui, l'offrande "pour l'agrément de D."

["mikèm" = de vous-même & le mot korban, sacrifice, renvoi à : karov = rapprocher de D., en sacrifiant de notre intériorité tout ce qui fait écran, prend de la place à une résidence de D. en nous]

D. ne désire pas la chair de l'animal, mais les remords et la soumission qui l’accompagnent.

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-> "Si un homme offre d'entre vous un sacrifice à Hachem" (1,2)

Quand quelqu'un veut offrir un sacrifice, il doit avant tout se sacrifier lui-même, se faire humble, et alors son sacrifice sera agréé par Hachem.
Mais s'il apporte un sacrifice uniquement comme un acte extérieur, sans se rabaisser lui-même, son sacrifice ne sera pas agréé.

Le Chakh dit que c'est pourquoi : "si un homme offre d'entre vous", s'il s'abaisse comme s'il se sacrifiait lui-même, alors "un sacrifice à Hachem", un sacrifice agréé par Hachem.
Mais si "vous offrez votre sacrifice du gros ou du petit bétail", il ne sera pas agréé.

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-> "Un homme qui offre d’entre vous un sacrifice à Hachem"

Le Sforno commente :
Ce que l’homme offre de son corps, quand il s’humilie et se présente avec un cœur brisé, c’est cela le véritable sacrifice.
Si le sacrifice ne s’accompagne pas de repentir et d’humilité, Hachem ne le désire pas.
Un homme qui offre d’entre vous – s’il sacrifie du "vous", de son "moi", c’est un sacrifice pour Hachem.

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-> Le Méam Loez (Vayikra 1,2) enseigne :
"Les hommes apportent des sacrifices pour toutes sortes de raisons.
L'un peut le faire pour se vanter, montrer qu'il est un bon juif et avoir l'air de se repentir, mais en son for intérieur, il reste mauvais et fauteur.
On pouvait connaître la nature d'une personne grâce à son sacrifice : si elle était pervertie, la fumée de son sacrifice montait en spirales tortueuses.
Voyant la fumée s'élever ainsi (et non toute droite), le Cohen savait que le sacrifice était offert avec des motifs indignes et il demandait au Lévi de cesser de chanter.
Le propriétaire du sacrifice repartait humilié.
[...]
La Torah dit : "un homme qui apporte de vous (mikèm) un sacrifice" = vous-même devez être le sacrifice ...
Si vous ne commencez pas par vous sacrifier [l'égo qui est en nous], ce n'est pas un "sacrifice à D." que vous offrez mais un sacrifice à vous-même.
Hachem n'en éprouve nulle satisfaction."
[à l'image de la fumée qui monte en spirales, plutôt que directement, comme signe qu'elle n'est pas vraiment désirée!]

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+ "Il l’offrira (le sacrifice) selon sa volonté, devant Hachem" (Vayikra 1,3)

-> Ce verset nous apprend que le sacrifice doit être offert avec la volonté et l’accord de celui qui l’apporte.
Mais, on peut trouver une autre allusion à ce verset. En effet, l’homme qui apporte un sacrifice, ne doit pas se contenter de l’offrande animale. Il doit aussi s’en inspirer pour offrir et sacrifier toute sa personne et tout son être à Hachem.
Le verset vient ici nous dire que la personne qui apporte un sacrifice "l’offrira avec sa volonté", c’est-à-dire que l’on sacrifiera aussi toute sa volonté, ses désirs et ses aspirations. Tout son être doit s’annuler complètement devant Hachem par le sacrifice.
[Haktav véaKabbala]

-> Pourquoi la Torah commence par ce qui concerne l’holocauste, avant de parler des autres sacrifices.
Rabbénou Bé'hayé (sur ce verset 1,3) explique : Nos Sages ont dit dans le midrach que l’holocauste vient uniquement pour racheter les mauvaises pensées. Or en général, la pensée précède l’acte, c’est pourquoi la Torah a donné les lois sur l’holocauste avant celles des autres sacrifices.

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-> Dans les lois sur la prière, l'auteur du Choul'han Aroukh donne un grand principe :
"La prière vient à la place du sacrifice, c'est pourquoi elle doit être semblable au sacrifice dans l'intention, sans que s'y mêle une autre pensée, de la même façon qu'une pensée étrangère rend un sacrifice invalide.
On doit prier à un endroit fixe, de même que les sacrifices sont offerts à un endroit fixe.
Et rien ne doit s'interposer entre celui qui prie et le mur, comme dans un sacrifice, où ce qui vient s'interposer entre lui et le récipient le rend invalide.

"Et il est souhaitable d'avoir de beaux vêtements spéciaux pour la prière, à l'instar des vêtements des prêtes, mais tout le monde ne peut pas se le permettre."

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+ "Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice."

-> Il est intéressant de rapporter un commentaire sur ce verset du rav Moché Sternbuch.
Pourquoi y remarque-t-on un changement soudain du singulier (quelqu'un - adam) vers le pluriel (vous pourrez - takrivou)?

Cela nous apprend que lorsqu'un homme faute, cela ne l'affecte pas seulement lui, mais cela affecte toute la communauté dans son ensemble (arévim)

Ainsi, lorsqu'une personne apporte un sacrifice et amende ses actions, les mauvais effets de cette faute individuelle qui affectaient la nation sont alors guéris, et la nation entière s'en trouve élevée par la même occasion.

=> C'est pourquoi, le début de notre verset fait référence à la téchouva du fauteur en tant qu'individu, et finit en montrant que cela aura un impact sur le monde entier, lui permettant de recevoir une abondance de bénédictions en raison de fait que l'individu à un niveau supérieur de sainteté.

On peut rapporter les paroles du Ram'hal : "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
=> La Torah nous dit quelque chose d'incroyable : Si tu veux changer le monde, ce que tu dois faire c'est te changer toi-même ...

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-> D'ailleurs, le midrach sur notre paracha (Vayikra rabba 4,7) enseigne :
"Il est écrit dans Yirmiyahou (50,17) : "Israël est un agneau pourchassé".
Pourquoi Israël est-il comparé à un agneau?
De même qu'un agneau, lorsqu'il reçoit un coup sur la tête ou sur un seul membre, tout son corps le ressent, ainsi chez Israël, un seul individu faute et le peuple entier le ressent.
Rabbi Chimon bar Yo'haï disait : Ceci est à l'image d'un groupe de voyageurs sur un bateau. Soudain, l'un d'eux saisit une pioche et commence à percer le plancher sous son siège. Ses compagnons lui disent : "Que fais-tu?"
Il leur répond : "Que vous importe? Je ne fais que creuser sous mon propre siège!"
Ils leur rétorquent : "Mais l'eau va pénétrer et inonder le navire tout entier!""

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+ "Un homme qui offrira parmi vous" (adam ki yakriv mikèm - Vayikra 1,2)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Un homme parmi vous qui offrira".
Le verset fait allusion à : "Un homme qui offrira (yakriv -> karov)", littéralement : "qui rapprochera".
Un homme pourra bien plus se rapprocher et s’élever quand il se trouve "parmi vous", parmi le peuple et la collectivité. Mais s’il reste seul, sa progression sera plus réduite.
[Sfat Emet]

[nécessité d'apprendre de toute personne ; un enseignant apprend davantage de ses élèves ; en permettant à autrui de s'élever spirituellement, alors Hachem en fait de même avec nous ; transmettre clairement à autrui, c'est s'assurer d'avoir bien compris cet enseignement ; ...]

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+ "Lorsqu'un homme parmi vous (mikèm) apporte un sacrifice à Hachem" (v.1,2)

Le Méam Loez (Vayikra 1,8) enseigne :
L'homme doit éviter de commettre 3 péchés au prix de sa vie s'il le faut : l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre.
Si des non-juifs veulent le forcer à transgresser l'un de ces 3 commandements et qu'il livre sa vie pour sanctifier le Nom de D., il et considéré comme un sacrifice sur l'autel.

Si un homme se laisse brûler plutôt que de commettre l'une de ces 3 fautes, il est semblable à un holocauste (ola) entièrement consumé.
S'il est tué d'une autre manière et que son corps reste entier, il est semblable à une expiation ('hatat).

Cette idée est mentionnée par allusion dans le verset : "Lorsqu'un homme parmi vous apporte un sacrifice à Hachem" = si un non-juif force l'un de vous à commettre une faute sous menace de mort et que vous ne cédez pas, votre mort sera considérée comme un sacrifice à Hachem.

"Si le Cohen qui a été oint pèche, pour la culpabilité du peuple." (Vayikra 4,3)

Il est écrit dans la guémara Avoda Zara (4b) :
"Israël n'a confectionné le veau d'or que pour ouvrir la voie aux futurs repentants.

[Le roi] David n'était pas, naturellement enclin à perpétrer son méfait [avec Bat Chéva], ni Israël à commettre le sien [à savoir le veau d'or] ...
Pourquoi alors ont-ils agi ainsi?

Pour t'apprendre que si un individu a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur l'individu [qui a péché et s'est repenti, à savoir David]", et que si la communauté a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur la communauté [d'Israël, qui a commis le péché du veau d'or et s'est repentie]." "

Selon le Rav Avraham, le frère du Gaon de Vilna, on trouve dans notre verset une allusion à cet enseignement :
- Si le Cohen = allusion à Aharon qui a été impliqué dans le péché du veau d'or ;
- ... qui a été oint = allusion à David, "l'oint de D." ;
- ... pèche = comment ces géants ont-il pu perpétrer de tels péchés?
- ... pour la culpabilité du peuple = afin de montrer au peuple (à la collectivité, tout comme à l'individu), les voies du repentir.

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

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-> "Si le Cohen oint fauterait comme la faute du peuple" (Vayikra 4,3)

Littéralement, le verset dit : "Si le Cohen oint fauterait pour la faute du peuple". On peut l'expliquer de la façon suivante :
Le Cohen oint, c'est le Cohen Gadol. Cet homme doit être normalement un grand Juste (tsadik). Comment envisager que même une personne de cette envergure en vienne à fauter?
La réponse est : "pour la faute du peuple". En effet, parfois, Hachem entraîne que même un Juste parfait puisse commettre une certaine faute, involontairement, pour qu'il s'efforce de trouver le chemin du repentir et corriger sa faute. Et de cette façon, cela aidera le reste du peuple. En effet, cela ouvrira la porte à tous les gens simples du peuple qui auront fauté et qui ne connaissent pas de chemin pour se corriger, pour qu'eux aussi puissent se repentir.
Quand le Juste s'efforcera et trouvera un remède à sa faute, il influera au sein du peuple entier un esprit de repentir et il dévoilera à tous le chemin de la réparation.
C'est pour cela qu'Hachem provoque parfois que même le Juste faute. C'est pour que par ses efforts pour corriger, il aide le peuple aussi à s'amender.
C'est "pour la faute du peuple" = pour aider le peuple à corriger ses fautes.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz]

Vivons personnellement le Séder de Pessa’h …

+++ Vivons personnellement le Séder de Pessa'h ...

+ Il est écrit dans la Haggada de Pessa'h : "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé'hol dor vador 'hayav adam lir'ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra'im)
Et de poursuivre : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ..."

+ Le Maharal (Guévourot Hachem - ch.61) d'expliquer à ce sujet :
"Chaque personne doit se voir comme ayant quitté l'Egypte elle-même ...
Il est fait allusion à cela dans le verset "Et tu raconteras à tes enfants ce jour là en disant : 'c'est du fait de ce que D. a fait pour moi quand j'ai quitté l'Egypte' " (Chemot 13:8).
Le verset ne dit pas "ce que D. a fait pour nous", mais "pour moi" comme si, toi aussi, tu avais quitté l'Egypte."

+ Le Rambam (lois de 'hamets et matsa 7,6) de dire à ce sujet :
"Dans chaque génération, l’homme doit se conduire comme s’il avait lui-même quitté l’esclavage de l’Egypte maintenant, comme le verset le dit : "Et Il nous a fait sortir de là-bas"
Et c’est à ce sujet que D. nous a ordonné dans la Torah : "Souviens-toi que tu étais esclave", c'est-à-dire comme si toi-même tu étais un esclave et tu es devenu libre et a été racheté."

+ La guémara Pessa'him (116b) à ce sujet :
"Dans chaque génération, une personne doit se considérer comme s’il avait personnellement quitté l’Egypte"

+ Le Midrach Léka'h Tov (paracha Nitsavim) nous enseigne qu'au moment de la traversée de la mer Rouge, ainsi qu'au don de la Torah, toute la nation juive était présente, et de conclure par :
"Vous devez savoir que même les âmes et les esprits des personnes décédées et des générations futures sont présentes ici."

+ Le rav Nathan Scherman de nous enseigner (introduction de sa Haggada) :
"Chaque époque à son Egypte, son propre type d'esclavage et de tentation qui inhibe le développement individuel et collectif.

Et c'est pourquoi, chaque année le Séder nous rappelle que "cette nuit est différente des autres nuits" : différent des autres soirs de l’année, mais aussi différent de tous les soirs de Séder qui précédèrent dans l'histoire, parce que chaque époque à sa propre Egypte."

Le Séder est l’occasion de ré-expérimenter la sortie d'Egypte, avec toute sa puissance et son potentiel.
Le soir du Séder, chaque individu peut accéder à sa propre guéoula personnelle, comme le dit le Rabbi Shalom Brezovsky (Netivot Chalom) : "Plus une personne ancre en elle-même la croyance qu’elle est maintenant en train de quitter l’Egypte, dans le présent, plus elle entraînera son propre salut et la rédemption de son âme."

=> Choisissons de vivre réellement la nuit du Séder pour profiter au maximum de tout ce que peut nous apporter notre libération, notre sortie d'Egypte version 5775 ...

[L'opportunité spirituelle de Pessa'h est d'être capable d'identifier à quelle forme d'"Egypte" on est assujetti et de commencer à s'en libérer ...]

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.2) enseigne que les 600 000 juifs qui sont sortis d'Egypte, contenaient les âmes de tous les juifs des générations à venir.
C'est ce que nous signifions dans la Haggada : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ...", comme il est écrit : "Il nous a fait sortir de là" (Vaét'hanan 6,23).

En effet, nos âmes étaient là-bas, en compagnie des 600 000 qui ont quitté l'Egypte.

[ainsi, non seulement, c'est un événement qui se reproduit chaque année avec la même intensité, mais en plus originellement nous l'avons réellement vécu (avec les âmes de tous les juifs de l'histoire de ce monde!)]

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-> L'homme doit remercier Hachem pour les miracles grâce auxquels ses ancêtres ont été sauvés de la mort car il en bénéficie également.
En effet, si ses ancêtres étaient morts, lui ne serait jamais né, ces miracles lui sont donc également salutaires.
[Méam Loez - Yitro 18,12]

"Durant les 7 jours de fêtes (de Souccot), nous lisons le Hallel, mais à Pessa'h nous ne lisons pas le Hallel, si ce n'est le 1er jour et durant la nuit du Séder.
Pourquoi?

Car : "Lorsque ton ennemi tombe, ne te réjouis point ; s'il succombe, que ton cœur ne jubile pas!" (Michlé 24,17) "

[Yalkout Chimoni - paracha Emor]

Quelle chance de faire partie du peuple juif, avec une religion si humaine!!
Quelle chance d'être juif(ve) !! 🙂

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-> Le Touré Zahav fait remarquer que c'est uniquement le 7e de Pessa'h que les égyptiens se sont noyés, entraînant que nous devrions nous retenir de lire le Hallel complet qu'en ce 7e jour de Pessa'h.
Cependant, puisque le 7e jour est un Yom Tov, tandis que les autres jours sont du 'hol haMoed, alors nous n'y récitons également pas le Hallel afin de ne pas laisser apparaître que nous fêtons davantage le 'hol que le Yom Tov.
[rapporté par le Beit Yossef - Shibolé haLékét 490]

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-> Les prophètes (névi'im) en Egypte ont composé les parties du Hallel de "lo lanou" jusqu'à la fin.
Ce n'est que par la suite, lorsque les juifs sont véritablement sortis d'Egypte, qu'ils ont composé le début : "Haalélou avdé Hachem" et "bétsét mitsraïm".
C'est pourquoi, avant de commencer le repas du Séder nous récitons la partie du Hallel que nous avons ajouté à la sortie d'Egypte, et nous terminons par la bénédiction "acher guéalanou" (qui nous a délivré).
Ce n'est qu'après [le repas de fête] que nous disons le restant du Hallel.
[Pessa'h Dorot]

-> Dans le premier pérek du Hallel, nous trouvons que la lettre "youd" apparaît à 5 reprises, à la fin des mots : amagbi'i, amachpili, mékimi, léochivi, mochivi, et cela peut sembler superflu.
La guématria du "youd" est de 10, et cela fait allusion au 5*10 plaies (50 au total) que les égyptiens ont reçu à la mer Rouge.
[Rokéa'h]

-> Dans la bénédiction "acher guéalanou", nous disons : "Et Tu nous as fait arriver à cette nuit pour manger la matsa et le maror" (véigui'anou alaïla azé léékhol bo matsa oumaror).
Le Rokéa'h (371) écrit que le fait de dire cela est équivalent à dire "chéé'héyanou".
C'est ainsi que nous disons 2 fois "chéé'héyanou" le soir du Séder : une fois pendant le kiddouch de yom tov de Pessa'h, et une fois à ce moment pour la mitsva de la matsa et du maror.

La naissance du peuple juif …

+ La naissance du peuple juif ...

La naissance du peuple juif comprend 3 phases et peut être comparé à la gestation et à la naissance d'un enfant
(les commentaires proviennent du Rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm) :

1°/ 1ere phase : L'exil en Egypte = le fœtus dans le ventre :
"L'exil en Egypte est comparé à la gestation d'un fœtus dans le ventre.
Un fœtus se développe à l'intérieur, caché de tout regard extérieur.
De la même façon, D. forma le peuple juif et le prépara à sa guéoula alors qu'Il était caché de tout regard."

2°/ 2e phase : La sortie d'Egypte = la naissance :
"La sortie d'Egypte est comparée à la naissance d'un enfant.
Nos Sages expliquent : tout comme une personne guide et tire le fœtus du ventre, ainsi D. sortit le peuple juif d'Egypte (Yalkout Chimoni, 828)."

3°/ 3e phase : De la sortie d'Egypte jusqu'au don de la Torah = croissance et maturation :
"A partir de la sortie d'Egypte et jusqu'au don de la Torah, la naissance est suivie d'un moment de croissance et de maturation.

L'élévation spirituelle reçue au Mont Sinaï était un cadeau.
La phase suivante nous est destinée, nous devons travailler pour acquérir ces niveaux spirituels et les utiliser pour construire notre personnalité

C'est pourquoi les 49 jours qui suivent la sortie d'Egypte sont un moment de préparation spirituelle et de croissance pour nous préparer à recevoir la Torah au Mont Sinaï."

Notre formation en tant que peuple est pareille à aucune autre dans l'histoire.
Notre qualité de peuple n'est pas basée sur la révolution, la victoire à la guerre, la conquête d'un territoire ou tout autre manifestation normale d'une fierté nationale ou d'une lutte pour l'indépendance.

D'ailleurs, nous fûmes un peuple avant même d'avoir notre propre terre :
"[Le Rav Friedlander commente la phrase suivante dans la prière de Alénou : ] "Il ne nous a pas fait comme les peuples des autres terres” (chélo assanou ké'goyé a'adama) : le peuple juif n'est pas comme les autres peuples du monde, parce que notre formation et notre existence en tant que peuple n'est pas liée à un territoire ....

Nous ne sommes pas devenus un peuple en nous installant sur la Terre d'Israël.
Mais au contraire, en étant un peuple uni, nous reçûmes la Torah, ensuite nous restâmes dans le désert pendant 40 ans à manger de la manne, et seulement après, nous reçûmes un instrument complémentaire avec lequel nous pourrions accomplir la Torah: la terre d'Israël."

=> Profitons de Pessa'h pour renaître spirituellement, et avoir une vie pleinement réussie.

Le prophète Yé’hezkel (Yé'hezkiel 16,4) nomme Pessa'h comme : "le jour de votre naissance".
Cependant plus qu’une simple "fête d’anniversaire", l’essence de la nuit du Séder est d’intégrer et d’assimiler les thèmes les plus fondamentaux du judaïsme.
C'est ce que nous essayerons de faire dans les publications à venir b"h ... 🙂

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-> La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu comme : Har Paran et Har 'Horev.
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]