Aux délices de la Torah

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La prière … (par le rav Wolbe)

+ La prière … (par le rav Wolbe)

"Chaque fois que nous prions, nous développons une nouvelle perception de notre relation avec D.

Cela nous permet d’être attentifs à notre proximité ou à notre éloignement de Lui.
Le mot hébreu pour la prière est Téfila, dont la racine n’est pas "prier" mais juger (léHitpallel, littéralement : se juger).

Le matin, en commençant une nouvelle journée, puis l’après-midi, et le soir, nous nous jugeons devant D.
Sommes-nous devenus plus proches, ou moins proches ?
Les prières devraient être pour nous les points culminants de la journée.

Ce ne sont pas des moments intimes où nous nous échappons de la vie.
Bien au contraire, tout tourne autour d’un principe de base de la vie juive : être proche de D. dans toutes nos actions.
3 fois par jour, le juif a la possibilité d’approcher D. directement.

Je médite, je réfléchis, je prends conscience de D., et je Le loue.
Je constate un tel grand manque en moi et dans la société, alors je demande, je prie.
Je me rends compte de tous Ses bienfaits envers moi : alors je Le remercie.

Il est écrit dans la guémara Ta’anit (2a) : ""Pour Le servir de tout votre coeur". Quel est le service qui se loge dans le cœur ? C’est la prière. "

Le Ram’hal (Messilat Yécharim) de dire : "Ce culte consiste à s’isoler dans son cœur avec le Créateur, à Lui parler comme on parlerait à un ami, un ami qui entend et qui prête oreille. "

Toujours les mêmes textes dans la prière ?
Oui, mais cela ne me dérange pas. Car c’est à moi de modifier mon approche vis-à-vis de ces prières, car je suis différent chaque fois que je vais prier.

Pour quelle raison demande-t-on toujours les mêmes requêtes ? N’est-ce pas un outrage à la royauté que de demander à un roi 2 fois la même chose ?
Et ici, de le Lui demander mille fois par an ?

En fait, comment pourrais-je prier pour ce qui me manque ?
D. envoie une maladie, et je prierais, moi, pour qu’Il l’enlève ?
D. envoie le dénuement, et je prierais pour la richesse ?
D. envoie l’exil, et nous demanderions le rassemblement de la diaspora ?
C’est D. qui décrète, et Il sait ce qui est bon pour nous.

Mais le sens de la prière n’est pas d’obtenir précisément ce qui nous manque.

"(Quand) tu diras en ton cœur : "C’est ma propre force, c’est le pouvoir de mon bras qui m’a valu cette richesse. " (Alors) tu te souviendras que c’est D. qui t’octroie la force d’entreprendre ces guerres. " (Dévarim 8,17-18)

Et comment "nous souvenir" ?
Car sans cette remémoration, il n’y a aucune place à la foi dans la providence divine.
C’est ici que se manifeste la prière.

Et c’est en ce sens que la mitsva de prier nous fut donnée par la Torah, et que les hommes de la grande assemblée, le prophète Ezra et son tribunal, après l'exil de Babylone (environ 350 avant l’ère vulgaire) établirent les formules de la prière.

D. n’a aucunement besoin de nos prières.
Il sait ce qui est bon pour nous.
C’est nous qui, en fait, avons besoin de la prière : pour que jamais nous n’oubliions qu’elle est la seule possibilité au monde qui permette la réussite.

Ce à quoi nous pensons lorsque nous prions n’est pas nécessairement que D. accomplisse notre volonté, mais simplement au fait de renforcer en nous la foi que seul D. peut nous offrir la réussite.

Les étrangers demandent parfois si ce n’est pas ennuyeux de demander toujours la même chose.
Pas du tout !
Car chaque jour et à chaque moment nous pouvons ressentir à nouveau combien nous dépendons de l’aide de D. pour tout ce que nous devons faire.
Et c’est ce que nous formulons dans nos prières.

La prise de conscience de cette réalité ne doit pas être superficielle.
Le moment de la prière doit être utilisé pour ancrer en nous la foi.

"De tout votre cœur et de toute votre âme" = par la concentration de toutes nos forces.
La volonté infaillible, jusqu’au don de soi, de se rapprocher de D. : c’est cela une prière du profond du cœur.

Pas de prière pour "se rendre quitte".
Pas de prière par habitude. Ne pas se presser.
La prière s’élève dans les plus hautes sphères du monde. (guémara Béra’hot 6b)."

"Une caisse remplie de fautes.
Laquelle accable l’homme en 1er? Le vol. "

[guémara Sanhédrin 108a]

Le rav Wolbe de dire :
"Prendre à cœur de ne pas voler constitue aussi une façon de servir D.

Les méfaits graves comme le crime ou le vol concernent évidemment chacun d’entre nous.
Mais la majorité des individus pense qu’ils ne sont pas concernés.
Le cambriolage ? N’est-ce pas attaquer une banque ?

Mais selon la Torah, un employé de bureau qui arrive en retard "vole" son employeur.
Si on emprunte un objet et que l’on s’en sert d’une façon que son propriétaire n’apprécierait pas, c’est déjà considéré comme du vol.

Les jugements de la Torah sont d’une grande sévérité dans tout ce qui concerne les rapports entre l’homme et son prochain.

Le vol est un obstacle pour se rapprocher de D. "

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[Il est important de bien apprendre et réviser les lois juives concernant le vol, car on pense tous ne pas voler, alors que la Torah place la barre très haut.
Par exemple, le fait de traverser en dehors d'un feu vert, peut conduire une voiture à ralentir et on risque alors de voler du temps voir plus à une/des personnes(s) ...]

Le terme Sim’ha : la joie …

+ Le terme Sim'ha : la joie ...

1°/ Lors du Séder de Pessa'h nous nous interrogeons sur la signification du chiffre 5 : 'hamicha mi yodéa? (חמשה מי יודעת)

La réponse est toute évidente : 'hamicha 'houméché Torah (חמשה חומשי תורה) : les 5 livres de la Torah.
En réarrangeant les lettres du mot חמשה ('hamicha), on obtient le mot : שמחה (la joie - sim'ha).

D. nous a donné la Torah qui encadre chaque aspect de notre vie, nous disant quoi faire et quoi ne pas faire, dans l'unique but de nous permettre d'avoir une vie la plus heureuse possible.

=> Aucun autre chemin de vie ne peut nous apporter plus joie que celui de la Torah.

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2°/ Le Midrach nous apprend qu'au moment où Adam et 'Hava ont quitté le gan Eden, D. a dit : "Je vous donne le cadeau de l'oubli"

Le mot שמחה peut se décomposer en : ש (shé =qui) et מחה (ma'ha =enlever, retirer), comme il est écrit dans Yéchéyahou (25,8) : "Et D. fera sécher (וּמָחָה) les larmes sur tout visage"

Nous avons tous des moments difficiles et de souffrance, et nous nous différencions dans notre capacité à pardonner, à oublier ou à mettre de côté la haine et la rancune qui détruit.

=> La capacité d'oublier est un grand cadeau.
Elle nous permet de laisser derrière nos expériences douloureuses de notre vie, qui sans cela seraient un lourd fardeau à porter, nous empêchant toute joie.

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3°/ Lorsque les Grecs ont essayé de détruire la religion juive, ils ont interdit les 3 lois qu'ils considéraient comme son essence : le Shabbath (שבת), la circonsicion (mila - מילה) et la proclamation du nouveau mois ('hodech - חודש).

La 1ere lettre de ces 3 mots permet de former le terme : se réjouir (שמח - shama'h).
Cela nous rappelle que grâce à D. nous pouvons toujours accomplir librement ces 3 mitsvot.

[Le Yaabets nous dit que la survie miraculeuse du peuple juif témoigne de façon éclatante de l'existence de D.]

=> Comment pouvons-nous ne pas nous réjouir à l'idée de savoir qu'il existe pour sûr un D. (donc absence de doute), plein de bontés, qui est constamment à nos côtés.

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4°/ Le chiffre 7 correspond aux jours de la semaine, qui sont un don de D. à l'homme.
Le chiffre 8 est associé à la circoncision (mila), qui permet de devenir effectivement juif.
La mila est un acte humain faisant de nous un partenaire de D., qui parfait son travail de création., afin d'améliorer le monde.

Le peuple juif est associé au chiffre 8, et cela nous apprend que nous ne devons pas être passif, nous devons agir en suivant la volonté de notre partenaire : D., afin d'amener le monde à un état meilleur.

Etre joyeux, c'est avoir la conscience de faire ce qu'il faut faire dans la vie.
Or, nous avons tous en nous une néchama (une partie de D.) aspirant naturellement à faire la volonté de D. à chaque instant.

=> Ainsi, lorsque nous sommes en phase avec notre intériorité divine en étant partenaire de D., nous sommes au comble de la joie.

Nous pouvons remarquer que le mot : שמח (saméa'h - joyeux) se décompose en : שם (le nom = renvoyant à D.) et ח (=chiffre 8).

=> Pour être joyeux, il faut vivre "au nom du 8", c'est-à-dire en allant au delà de ce que D. à fait durant les 7 jours de la création.

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5°/ Il est intéressant de constater qu'en réorganisant le nom : Machia'h (משיח), nous pouvons obtenir : "se réjouir"(yichma'h - ישמח).
C'est lorsque que viendra le Machia'h, que le véritable bonheur/joie pourra alors exister dans le monde entier.

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+ Supplément :
L'anglais George Bernard Shaw a dit : "Le désert est désert car le soleil y brille constamment. Sans la pluie, il n'y a pas de croissance, sans tempête il n'y a pas de créativité".

=> Chaque moment de tristesse est une graine, un tremplin permettant de vivre avec encore plus de joie/bonheur.

En réarrangeant les lettres du mot hébreu désignant la tristesse (tsara- צרה), on obtient : une fenêtre (tso'ar - צהר).

Nos moments difficiles sont des moments où l'on se tourne vers D. comme notre unique sauveteur/aide.
C'est se focaliser sur l'essentiel de la vie, et non l'accessoire ; c'est une opportunité de s'améliorer et de renforcer notre lien intime nous liant avec D., c'est prendre conscience de la chance d'être en vie, ...

=> La souffrance nous permet ainsi de construire une fenêtre intérieure permettant de nous ouvrir à la joie, à mieux voir D. tout proche de nous.
Il est écrit dans les Téhilim (126,5) : "Ceux qui ont semé dans les larmes, puissent-ils récolter dans la joie! "

 

Source (b"h) : traduction et adaptation personnelle de divrei Torah du rabbi Benjamin Blech

+ "Voici (Vé'hi) ce qui a soutenu nos pères et nous ! "

Ce très beau passage (Vé'hi shé'amda) commence par : "voici" (vé'hi) pour désigner ce qui a soutenu nos parents et nous-même.
Mais à quoi cela fait-il référence?
Quel est le secret contenu dans ce mot?

Le mot "Vé'hi" (והיא) est l'acronyme de :
-> vav (ו) = renvoie aux 6 sections de la Michna ;
-> hé (ה) = renvoie au 5 livres de la Torah ;
-> youd (י) = renvoie aux 10 Commandements ;
-> aleph (א) = renvoie à D., l'Unique

=> Par le mérite d'étudier la Torah, d'observer les mitsvot, et de croire en D., nous avons survécu à toutes les nations qui ont essayé de nous détruire.

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-> Hachem a promis à Avraham que :
- la présence divine sera toujours avec ses descendants, les protégeant de leurs ennemis [selon le Iyoun Téfila] ;
- Il ne permettra jamais à nos ennemis de s'unir tous ensemble contre nous. [selon le Sfat Emet]

-> Selon la guémara (Pessa'him 87b), le fait d'être en exil parmi les nations, est un acte de bonté et de miséricorde de Hachem, car si on serait tous réunis en une seule localisation, nos ennemis pourraient alors se débarrasser de nous en une fois.

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-> Nous lisons dans la Haggada, le soir de Pessa’h : "Et c’est elle qui a soutenu (Véhi Ché’amda - והיא שעמדה) nos ancêtres et qui nous soutient nous-mêmes. Car ce n’est pas un seul qui s’est levé contre nous ; à chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous exterminer, mais Hachem nous délivre de leurs mains".

L’expression indéterminée : "Et c’est elle" (Véhi - והיא), suggère différents commentaires, parmi lesquels :
1°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) ; il s’agit de la promesse divine contenue dans l’alliance "entre les morceaux" (ברית בין הבתרים ) (voir Lé'h Lé'ha 15,12-15), dont il est question dans le paragraphe précédent de la Haggada).
Cette même promesse continue à nous protéger et à nous favoriser sans cesse en toutes sortes de persécutions, car lors du pacte "entre les morceaux", Abraham prit connaissance de tous les exils de notre Peuple.
Ainsi, lorsque D. lui promit de juger ses persécuteurs, Il se référait aussi bien à l’exil d’Egypte qu’aux autres exils et toutes les souffrances que notre Peuple devait endurer parmi les Nations du Monde. [Méam Loez]

2°/ La valeur numérique des mots : והיא שעמדה (Véhi Chéamda - Et c’est elle qui a soutenu) est de 441, la valeur numérique du mot : émet (vérité - אמת).
Le Zohar enseigne que les 4 mentions du mot "émet", dans la bénédiction qui suit le Shéma du matin (émet véyatsiv ...), font référence aux "quatre langages de Délivrance" de l’Exil d’Egypte.
["Je vous sortirai" (וְהוֹצֵאתִי - VéHotséti) ; "Je vous délivrera" (וְהִצַּלְתִּי - VéHitsalti) ; "Je vous affranchirai" (וְגָאַלְתִּי - VéGaalti) ; "Je vous prendrai" (וְלָקַחְתִּי - VéLaka’hti) (Chémot 6, 6-7)], tandis que les 4 "émet" mentionnés dans le paragraphe suivant (commençant par "ézrat avoténou") font référence aux 4 Délivrances relatives aux 4 Royaumes qui asservirent Israël dans son histoire (Bavel, Perse, Grèce et Edom).
Ainsi, la promesse de Délivrance faite à Avraham (et renouvelée aux autres Patriarches) s’est-elle maintenue et se maintiendra jusqu’à la fin des Temps ("Et elle s’est maintenue [והיא שעמדה - Véhi Chéamda] pour nos ancêtres et pour nous-mêmes") dans tous les autres exils.

3°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Chékhina (la Présence Divine) qui est également en Exil avec le Peuple juif et le soutient dans ses épreuves [nous levons la 2e coupe de vin lorsque nous récitons ce texte de louange, car celle-ci "koss chel brakha" (כוס של ברכה) symbolise la Chékhina se tenant debout pour nous soutenir et pour affirmer notre promesse de Délivrance – Chlah haKadoch].
Ainsi, Hachem a-t-il annoncé à Yaakov : "Moi-même, Je descendrai avec toi en Égypte ; Moi-même aussi Je t’en ferai remonter" (Vayigach 46,4).

4°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Torah (à noter que והיא a pour valeur numérique 22, comme les 22 lettres de la Torah.
והיא : la lettre "vav" = la lettre 6 correspond aux "Six Ordres de la Michna" (la Thora Orale) ; la lettre "Hé" aux "Cinq ‘Houmachim" (la Thora Ecrite) ; la lettre "Youd" aux "Dix Commandements" (la Révélation Divine) et la lettre "Aleph" à D. (l’Unicité Divine - אלופו של עולם).
=> C’est donc par le mérite de la Torah (qu’ils allaient recevoir) que nos ancêtres ont été Délivrés et c’est par ce même mérite (et particulièrement celui de l’étude) que nous le serons aussi, avec l’anéantissement de nos ennemis et de "grandes richesses".
[d'après un divré Torah - feuillet de la communauté Sarcelles - Tsav 5781]

Illuminons l’obscurité de l’exil …

+ Illuminons l'obscurité de l'exil ...

Juste après le "ma nishtana", nous disons "avadim ayinou ", que nous terminons par : " vé'hol amarbé léssapèr bitsi'at mitsra'im aré zé méchouba'h" (et celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges).

Par ailleurs, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lébin'ha" (Et tu le racontera à tes enfants - Chémot 13,8) et le terme : "Haggada" renvoie aussi au fait de faire un récit de ces événements.

Pourquoi n'est-il pas écrit : "vé'hol amarbé lé'aguid" (en place de léssapèr)?
Que vient nous apprendre l'utilisation de ce terme?

Le mot "lessapèr" (raconter) ressemble au mot : saphir.
Ainsi, la Haggada nous apprend que de la même façon que le saphir est une pierre brillante/étincelante, lorsque l'on raconte l'histoire de notre sortie d'Egypte nous éclairons l'obscurité de l'exil.

D'ailleurs, dans le passage suivant la Haggada écrit à propos de nos Sages : "ayou méssapérim bitsi'at mitsraïm kol oto alaïla" (ils discutèrent de la Sortie d'Égypte toute la nuit).

=> Par le fait de raconter (messapérim), on peut illuminer cette nuit obscure de l'exil, à l'image de l'éclat du saphir ...

Par notre récit abondant et enflammé, faisons de cette nuit un feu d'artifice, qui illuminera également toute notre année à venir pour le bien b"h ...

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-> véigadéta lévin'ha = tu le racontera à ton enfant = selon le 'Hatam Sofer, tu dois raconter l'histoire de la sortie d'Egypte d'une telle façon que ton fils aura envie de le raconter à ses enfants.
[si non seulement toi, mais également tes enfants voient ce récit comme étant aussi précieux qu'un saphir, alors ils feront tout pour transmettre avec force cet héritage à leur descendance.
Mais si ce n'est qu'un vulgaire cailloux, une corvée dont nous devons nous débarrasser, alors la transmission risque de cesser, que D. nous en préserve.]

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-> Le 'Hatam Sofer fait également remarquer que le mot : "sipour" (סיפור - histoire) a la même racine que : "saphir", car : en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, une personne s'illumine et son âme est affiné (se débarrassant des impuretés provenant de nos fautes), entraînant qu'elle en devient aussi digne de louanges qu'un précieux saphir.

[=> Au cours du Séder, plus nous racontons l'histoire d'Egypte, plus nous devenons des pierres de plus en plus précieuses.]

['Hatam Sofer al haTorah - intro à Dévarim]

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-> "Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."
['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]

Barou’h aMakom, barou’h ou …

+ Barou'h aMakom, barou'h ou ...

Pourquoi est-ce que D. est appelé : l'endroit (aMakom)?

Cela vient dissiper le doute sur le mythe que le monde est une entité autonome à part entière.
D. étant qualifié de : "l'endroit" (aMakom), cela insiste sur le fait que le monde est contenu en D., et non l'inverse (D. n'étant pas un composant parmi d'autres du monde).

D. n'est pas limité par la notion d'espace, et est ainsi présent partout sans exception.

Nous pouvons noter que :
---> lorsque nous mettons chaque lettre du nom de D. (יהוה) au carré, on a :
-> youd au carré = 10*10 = 100 ;
-> hé au carré = 5*5 = 25 ;
-> vav au carré = 6*6 = 36 ;
-> hé au carré = 5*5 = 25
=> on obtient un total de : 186.

-> le mot makom (מקום) a également une valeur de : 186.

=> à l'image d'un terrain qui est défini par une superficie en mètres carrés, en multipliant longueur et largeur, l'ensemble de la création porte le sceau de D., Qui est sans aucun doute possible derrière toute chose.

[D. se trouve partout, et pas uniquement là où nous voulons qu'Il soit, quand ça nous arrange ...]

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-> Le Aboudraham rapporte ce qu'on vient de voir que le fait de multiplier chaque lettre par elle-même, on obtient un total de 186, qui est la guématria de makom (מקום).

-> Le Séfer haKané rapporte un autre moyen.
Si l'on multiplie les 2 premières lettres du Nom de D. (יהוה) l'une par l'autre et ensuite l'autre par l'une, soit : youd*hé = 50 et hé*youd = 50 ; puisqu'on fait de même avec les 2 dernières lettres, soit : vav*hé = 30 et hé*vav= 30. On arrive à un total de : 160.
En y ajoutant la guématria du Nom divin (יהוה) soit 26, on arrive à 186, soit la guématria du mot makom (מקום).

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-> "Il [Hachem] est l'endroit de l'univers, et l'univers n'est pas Son endroit"
[midrach Bérécht rabba 78,10 - ou mékomo chél olam, véén aolam mékomo ]

Le Ibn Ezra note que Hachem n'est pas limité par quoi que ce soit, et Il est ainsi au-delà de l'espace (Il est présent partout!).

Rabbi Yéhouda haLévi a écrit : "Où est-ce que je peux Te trouver, car Tu es caché et impénétrable. Où est-ce que je ne peux pas Te trouver, car Ta gloire remplit le monde entier!"

Selon le Ritva, nous remercions Hachem de nous avoir donné la Torah, car au travers elle nous pouvons trouver Hachem.

Etre « in » …

+ "Au début (mité'hila), nos pères adoraient des idoles ; mais, maintenant (véa'hchav), D. nous a approchés à Son culte "

Les mots : "au début" et "maintenant" semblent superflus.
On aurait pu juste dire que : Nos parents adoraient des idoles et D. nous a approchés à Son culte.
Pourquoi de tels ajouts?

Pour répondre à cela, on peut rapporter une histoire qui a eu lieu au début des années 1930 avec le 'Hafets 'Haïm alors qu'il voyageait à bord d'un train.

Un juif non pratiquant est allé observer à quoi ressemble ce rabbin si reconnu, et lorsque que le 'Hafets 'Haïm appris l'objectif de sa visite, il lui dit : "Alors qu'avez-vous vu?"

L'homme de lui répondre : "Franchement, je suis très déçu. Je m'attendais à voir une personne finement/chiquement vêtue, portant un style moderne, et vous êtes habillé avec un style vieillot, archaïque. Vous ne correspondez en aucun point à mes attentes."

Le 'Hafets 'Haïm le regarda et répondit : "C'est peut être moi, qui suis en accord avec le dernier style, et vous qui n'êtes pas en phase avec le temps."

L'homme dit de façon arrogante : "Rabbi, sur quelle base faites-vous cette déclaration?
Ma garde robe est selon les standards de la dernière mode ... la vôtre est vieille, antique!"

Le 'Hafets 'Haïm répondit : "Dans la Haggada nous lisons : "Au début nos parents adoraient des idoles"
Cela était l'ancien style.
Cependant : "maintenant", le nouveau style est d'être proche de D., en le servant.
Le juif religieux, qui sert D. de tout son cœur et de toute son âme est celui qui est véritablement en accord avec le dernier style."

=> La Haggada vient remettre les pendules à l'heure et nous apprend ce qu'est être au top de la mode de nos jours : c'est le fait d'être un juif religieux qui sert D. en toute sincérité ...

Etre un serviteur des idoles, de la matérialité, c'est d'un autre temps, c'est vieillot, archaïque ...

3 guématriot sur Pessa’h …

+ 3 petites guématriot pour Pessa'h ...

1°/ Tout est pour le bien ...

La Haggada (הגדה) est le récit du chemin qui a conduit nos ancêtres de l'esclavage à la liberté.
Elle nous montre que malgré les souffrances, tout a été pour le bien.

La guématria de ce mot (הגדה) est de 17, qui est la même que le mot : טוב (tov), signifiant : bien ...

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2°/ A la tienne ...

Au cours du Séder, une coupe de vin (un koss - כוס) est utilisée afin de proclamer la grandeur de D.
En effet, il est écrit dans les Téhilim (116,13) : "Je lèverai la coupe du salut, et proclamerai le nom de D." (koss yéchou'ot écha, ouvéchem Hachem ékra).

La guématria du mot : koss (כוס) est de 86, qui est celle du nom de D. : אלהים (Elohim) et aussi celle du mot haTéva (la nature – הטבע).
La fête de Pessa'h montre à quel point tout est miracle, à quel point derrière toute chose se cache D. ...

Il y a 5 verres de vin au Séder de Pessa'h, dont 4 sont bus par chacun des participants, et dont le 5e est destiné à Eliyahou haNavi.
Ainsi, on a : 5 koss (כוס), soit : 5*86 = 430.

Il est écrit dans la Torah : "Le séjour des Bnei Israël, depuis qu'ils s'établirent dans l'Égypte, avait été de 430 ans." (Chémot - paracha Bo 12,40)

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3°/ Dur, dur l'esclavage ...

L'esclavage est amer/pénible, le maror (מרור) : les herbes amères, nous servent de rappel de ce temps durant lequel on a souffert en Egypte.

L'extrême dureté/pénibilité de l'esclavage nous a empêché de servir D., et c'est également l'aspect tragique de la mort, comme il est écrit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront D." (Téhilim 115,17 - lo amétim yéallélou ya).

Et que peut-on remarquer?
Le mot maror (מרור) et le mot mavét (mort - מות) ont la même guématria : 446.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle de dvar Torah du Rabbi Benjamin Blech

« A la’hma aniya » …

+ Haggada - dvar Torah sur le "a la'hma aniya" ...

Nous terminons le "a la'hma aniya" en disant :
"Cette année nous sommes esclaves ; l'an prochain puissions-nous être libres (léchana abaa bnei 'horin)."

"Bnei ‘horin" (בני חורין -> libres) signifie littéralement : "fils de ‘horin".
Qui sont les fils de ‘horin ?

En plus d’avoir été esclaves en Egypte, les juifs ont souffert de persécutions et d’assujettissement de la part de 4 royaumes : celui de Babylone, celui de Médie-Perse, celui de Grèce et ainsi que celui de Rome.

On peut noter que les juifs ont été sauvés :
-> en Egypte par Moché Rabbénou (משה רבנו) ;
-> en Babylone par Ezra le Scribe (עזרא הסופר) ;
-> en Perse par Mordé’haï (מרדכי) ;
-> en Grèce par Matit'yahou haCohen (מתתיהו הכהן) ;
-> et très prochainement nous serons délivrés de l’exil actuel (celui de Rome) par Machia’h (משיח).

== La dernière lettre de chacun de ces noms permet de former le mot : 'horin (חורין).

=> Nous exprimons ainsi le souhait que d'ici à l'année prochaine, nous soyons des bnei 'horin : des personnes entièrement libres de tous les exils.

"La Torah unifie le peuple d’Israël et nous élève jusqu’à la racine de notre âme, là où tout n’est qu’amour. "

[rav Wolbe]

A l’image des paroles d’Hillel : "Ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse, ne le fais pas à ton prochain.
C’est là toute la Torah. Le reste n’étant que commentaires, va l’étudier. " (guémara Shabbath 32b)

L’amour du prochain englobe "la Torah toute entière", mais pour y arriver véritablement il faut l'étudier et la vivre ...

[un regard spirituel sur la vie unifie : on est tous une partie d'un même corps : le peuple juif ; vu que tout vient de D. qui est illimité, ce qu'à autrui n'est pas une perte pour moi, au contraire si autrui va bien tous les juifs en bénéficieront comme on est tous lié ; il n'y a pas de concurrence mais chacun à son rôle unique à jouer sur la scène du monde, ...

A l'inverse, un regard purement matériel divise : autrui est perçu comme un concurrent venant menacer mon orgueil, venant réduire mes ressources, ...]