Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La période de Tichri à ‘Hanoucca

+ La période de Tichri à 'Hanoucca :

-> "Tout ce qui marche sur la terre passe devant Lui [Hachem] comme un mouton"
[michna - Roch Hachana 1,2]

-> A Roch Hachana, les tsadikim méritent un jugement favorable, tandis que les bénonim (ceux dont les mérites et les fautes se contrebalancent) ont jusqu'à Yom Kippour afin de parvenir à un niveau de téchouva suffisant (guémara Roch Hachana 16b).

=> Pour les tsadikim, les 30 jours d'Elloul sont suffisants, tandis que les bénonim ont besoin de 10 jours supplémentaires (les 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom Kippour).

-> Le Zohar (Tsav 31b) enseigne qu'il y a un autre jugement qui commence à Hochana Rabba et qui se termine le jour suivant à Chémini Atséret.

Ainsi, une personne qui n'a pas fait suffisamment téchouva afin de mériter un jugement favorable à Yom Kippour, a encore une opportunité durant les jours de joie de Souccot pour le faire.

-> L'auteur du Bat Ayin (disciple du Baal Chem Tov) rapporte le Arizal disant que pour ceux qui se sont engagés dans la téchouva pendant les 52 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Chémini Atséret, et qui n'ont toujours pas réussi à obtenir un jugement favorable, il leur est encore possible d'obtenir expiation pour leurs fautes, et ce jusqu'au dernier jour de 'Hanoucca (le zot 'Hanoucca, 8e jour de 'Hanoucca).

<------------------>

Ces 4 périodes de téchouva que nous venons de voir se retrouvent en allusion dans les parachiot lues pendant le mois d'Elloul et le Shabbath suivant Roch Hachana :

-> paracha Vayélé'h : elle a 30 versets, faisant allusion aux 30 jours du mois d'Elloul, qui sont suffisants pour les tsadikim, afin d'être inscrits dans le Livre de la Vie à Roch Hachana.

->paracha Nitsavim : elle a 40 versets, en allusion aux 40 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Yom Kippour, où espérons-le tous les bénonim vont être inscrits dans le Livre de la Vie.

-> paracha Haazinou : elle contient 52 versets, en allusion aux 52 jours de Roch 'Hodech Elloul à Chémini Atséret.

Le total des versets de ces 3 parachiot est de 122 versets (30+40+52), cela est une allusion aux 122 jours qu'il y a entre Roch 'Hodech Elloul et le 8e et dernier jour de 'Hanoucca.

Le fait que cette allusion est moins évidente que les 3 autres, renvoie au fait que ce n'est pas une solution très opportune pour une personne qui est sincèrement engagée dans une démarche de téchouva.
En effet, c'est un peu honteux, après avoir vécu de grands moments d'élévation (mois d'Elloul, Roch Hachana, 10 jours de téchouva, Yom Kippour, Souccot et Chémini Atséret), d'avoir encore besoin de davantage de temps afin d'obtenir un jugement favorable.

<--------------------->

On peut noter qu'en Elloul, on lit également la paracha Ki Tavo (juste avant Nitsavim), qui a exactement 122 versets.
Alors pourquoi avoir combiné les 3 parachiot, et ne pas l'avoir utilisée afin d'arriver à ce total de 122?

Cela n'est pas le cas.
En effet, la paracha Ki Tavo contient les réprimandes (to'ha'ha), les 98 punitions effroyables qui sont annoncées dans le cas où les juifs fautent et ne sont pas suffisamment méritants pour rester sur la terre d'Israël.

La guémara (Méguila 31b) nous enseigne que nous lisons la paracha Ki Tavo : "afin que l'année puisse se finir avec ses malédictions" (kédé chéti'hlé hachana vékileloté'a).

Cette paracha renvoie au fait qu'en arrivant aux derniers jours de l'année, on doit s'interroger :
"Comment est-ce que j'ai mis à profit les jours de téchouva de l'année dernière? "

Il est écrit : "Si vous venez une guerre dans votre pays ... vous sonnerez des trompettes" (Béaaloté'ha 10,9)
Le mot : חצצרות ('hatsotsérot - les trompettes) est composé des mêmes lettres que : צח צרות (signifiant : 98 malheurs), une allusion aux 98 malédictions, contenues dans cette paracha Ki Tavo.

Le verset utilise "si vous venez", pour enseigner : si un malheur s'abat sur vous, c'est vous qui l'avez causé! Sans vos fautes, la guerre n'aurait pas pu éclater.
La solution est de se réveiller à la réalité et de faire téchouva (trompettes).
Le repentir peut nous libérer des malheurs et nous faire obtenir une bonne et douce année.

Cette introspection sur ce que j'aurai pu/dû faire de mieux l'année passée, va permettre à ce mois d'Elloul actuel et aux jours qui suivent, d'être utilisés correctement.

Délivrance en Tichri

+ "Dans le futur, en Tichri, ils seront délivrés parce que le terme Shofar est employé en 2 endroits :
- dans Téhilim (81,4) :"Sonnez du Shofar à la nouvelle lune (Roch Hachana) ;
- dans Yéchayahou (27,13) : "En ce jour-là (le jour de la rédemption), on sonnera dans un grand Shofar". "
[guémara Roch Hachana 11b]

-> "Le jour de Roch Hachana précédant leur sortie [d'Egypte], l'asservissement des juifs en Egypte avait déjà cessé"
[Yalkout Chimoni 177]

<--------------------------------->

Comment comprendre le fait que le machia'h viendra le jour de Roch Hachana alors que nos Sages (guémara Erouvin 43b) ont affirmé qu'il ne viendra pas un jour de yom tov ou de Shabbath, ni la veille de ces jours?

Le Touré Evène (Roch Hachana 11a) répond qu'il y a 2 possibilités de délivrance :
- si les juifs sont méritants (a'hichéna = Je hâterai sa venue) .
- s'ils ne le sont pas (bé'ita = elle viendra en son temps).

Lorsque nos Sages nous ont dit que le machia'h viendrait à Roch Hachana, il s'agit du cas où la délivrance est "en son temps fixé" (bé'ita), où rien ne peut plus la reporter.

<----------------------------------------------->

-> "Toutes ces choses [relatives à la délivrance finale], personne ne sait comment elles se passeront avant qu'elles n'arrivent"
[Rambam - Hilkhot Méla'him]

<----------------------------------------------->

-> "Alors Hachem apparaîtra au-dessus d’eux, et sa flèche jaillira comme l’éclair ; Hachem sonnera du Chofar (baShofar yit'ka), il s’avancera dans les ouragans du midi" (Zé'haria 9,14).

D’après le Malbim, ce verset fait allusion à la guerre de la fin des temps (guerre de Gog et Magog), au cours de laquelle, la Royauté divine sera révélée à l’humanité.
A noter que le mot : baChofar (בשופר) a la même valeur numérique que l’expression : "mil'hémet Gog ouMagog (la guerre de Gog et Magog - מלחמת גוג ומגוג - avec guématria de 588), ainsi que "méa kolot" (מאה קולות - les 100 sonneries [de Roch Hachana]), ainsi que "véayéta l'Hachem haMélou'ha" (והיתה ליהוה המלוכה - cf.Ovadiya 1,21).

"Pourquoi sonne-t-on ...? Pour confondre le Satan"
[guémara Roch Hachana 16a]

"La confusion du Satan" provoquée par les sonneries, c'est la confusion du Satan (yétser ara) qui est en nous.
Grâce à la peur du jugement, nous nous éveillons à la téchouva, à un repentir tellement profond que tous les désirs et les arguments de notre yétser ara s'évanouissent."

[Rav Dessler - Michtav méEliyahou]

<----------------------------------------->

+ Pourquoi celui qui sonne du Shofar dit-il dans la bénédiction : Qui nous a ordonné "d'écouter le son du Shofar" et non pas "de sonner du Shofar"?

Rabbi Avraham, frère du Gaon de Vilna explique :
Le verbe "écouter" est répété 52 fois dans la Torah, comme celui de "craindre".

Ces 2 notions sont en effet liées.
La crainte constitue la clé donnant accès à la Torah comme il est écrit : "seulement de Le craindre" (Dévarim 10,12), car la crainte brise l'écorce du cœur. Il en est de même pour l'écoute.

C'est pourquoi la bénédiction est "d'écouter le son du Shofar", car le fait de l'entendre amène la crainte, nous fait trembler et brise la carapace qui enserre notre cœur.

<------------------------>

+ Un jour de sonnerie, ce sera pour vous (yom téroua yiyé la'hèm) :

Pessa'h et Souccot ne sont pas appelées : "jour de la matsa", "jour du loulav".
Pourquoi justement Roch Hachana est-il appelé du nom de la mitsva du jour : "un jour de sonnerie"?
Est-ce que nous sonnons du Shofar toute la journée?

Selon le Tsala'h (guémara 'Haguiga 14a), cela vient nous enseigner que toute la journée de Roch Hachana doit être pour nous "jour de sonnerie", un jour de crainte.

Le terme téroua (yom téroua) inclut 2 domaines : la mitsva du Shofar et la soumission du cœur par la téchouva.
La racine du mot téroua signifie : "briser", "écraser", comme il est dit : "téro'èm béchévèt barzel" (brise-les par un bâton de fer).

Effectivement, le son du Shofar est brisé, entrecoupé, ainsi que l'ont défini nos Sages : "des sanglots, des gémissements entrecoupés" (guémara Roch Hachana 33b).

Ainsi, lorsque la Torah appelle Roch Hachana : "yom téroua", elle nous indique en même temps que c'est le 1er des 10 jours de téchouva, car la téroua insinue à la fois les 2 aspects : la sonnerie du Shofar et la soumission du cœur.

<-------------------->

-> Selon Rabbi Israël Salanter (Ohr Israël, mikhtav 7), se basant sur la guémara (Roch Hachana 26a), l'homme doit s'imaginer, au moment de la sonnerie du Shofar, se trouvant à l'intérieur du Saint des saints.

Le Shofar et la Akéda Yits’hak

+ Le Shofar & la Akéda Yits'hak :

-> "Hachem dit : 'Sonnez devant Moi dans un Shofar de bélier afin que Je Me souvienne en votre faveur de la Akéda de Yits'hak, fils d'Avraham, et que Je vous le compte comme si vous vous étiez ligotés devant Moi'."
[guémara Roch Hachana 15a]

-> Rabbi Moché Cordovero (le Ramak) enseigne que lorsque nous écoutons le Shofar, c'est comme si nous nous sacrifions devant Hachem, et que toutes nos fautes sont pardonnées.

-> "La sonnerie du Shofar étant différente des autres sons, en l'écoutant, les juifs prendront à cœur l'enseignement de la Akéda Yits'hak et réfléchiront à tout ce que Avraham et Yits'hak ont mérité.
Chacun doit se sentir prêt à sacrifier sa vie pour Hachem, à se sentir lié par Sa volonté sans aucune autre considération, grande ou petite, à être entier avec Hachem de tout son corps et de toute son âme, comme un sacrifice offert tout entier sur l'autel.
Ainsi, on parviendra à enchaîner son yétser ara et à le vaincre de tous côtés."
[Rabbi Yonathan Eibeshutz - Yaarot Dévach]

-> Selon le Yad Yossef cela nous enseigne qu'aucun acte n'est oublié d'Hachem, cela doit nous rappeler qui était notre ancêtre et de comment il a accompli les commandements avec sacrifice.

<------------->

-> "Lorsque les descendants de Yits'hak fauteront et connaîtront des malheurs, la Akéda de Yits'hak sera rappelée en leur faveur. Elle sera considérée devant Toi comme si sa cendre était amoncelée sur l'autel et Tu leur pardonneras et les délivreras de leur détresse"
[midrach Tan'houma - Vayéra 23]

-> Lorsque Yits’hak a été amené comme sacrifice sur l’autel, jusqu’à ce qu’un ange vienne pour l’épargner.
Un bélier venant d’apparaître va alors être sacrifié à sa place par Avraham.

De ce bélier, la corne va être utilisée :
-> lors du don de la Torah au mont Sinaï (Pirké déRabbi Eliézer 31) ;
-> afin d’annoncer la venue du Machia’h (Yéchayahou 27,13).

Ainsi :
-> le Shofar vient nous rappeler notre engagement pris lors du don de la Torah, à servir D. par l'observance de la Torah, où il y avait : "Le son du Shofar allait redoublant d'intensité" (Chémot 19,19)
-> Lors de la guéoula, le rassemblement de tous les exilés se fera par : "En ce jour résonnera le grand Shofar (Shofar gadol)" (Yéchayahou 27,13).

<--->

-> Le Kédouchat Lévi nous enseigne :
Hachem a approché toutes les nations, mais aucune n'a souhaité accepter la Torah.
Le peuple juif a été la seule nation à enlacer, à couronner Hachem comme le Maître du monde.

Au moment du don de la Torah : "Le son du Shofar allait redoublant d'intensité" (Chémot 19,19)
A Roch Hachana, lorsque nous sommes jugés sur nos fautes, nous sonnons du Shofar pour réveiller l'amour de D. pour le peuple juif, en Lui rappelant que nous sommes les seuls à avoir acceptés la Torah, et à L'avoir proclamé Roi des rois.
[Que grâce à ce mérite], Il puisse nous pardonner toutes nos transgressions et nous inscrire pour une année bonne et bénie.

<--->

-> Rabbénou Yéhouda Tsadka enseigne que ce n'est pas l'acte de sacrifier son fils qui a prouvé sa foi en Hachem, car peut être n'agissait-il ainsi que par peur de la réaction de D. s'il ne le faisait pas.
Rabbi Tsadka dit que la véritable preuve de la loyauté de Avraham était qu'après que l'ange lui a dit de ne pas tuer son fils, Avraham n'a pas immédiatement couru chez lui, plein de joie que son fils soit épargné.
Mais plutôt, il a cherché dans les environs, et il a trouvé un bélier à offrir à Hachem. Avraham a refusé de quitter l'endroit tant qu'il n'avait pas apporté un sacrifice (quelqu'il soit : son fils ou un animal!) à son Créateur.
C'est cela qui a prouvé la grandeur de son service d'Hachem, et c'est pour cela que nous utilisons un Shofar pour indiquer que les intentions pures d'Avraham étaient encore plus grandes que ses actions.

<------------------------------------------------->

+ Pourquoi utiliser un Shofar, plutôt que d'apporter un couteau, afin de rappeler qu'Avraham était sur le point d'égorger son fils?

-> Rabbi Hirsch de Vadislav, le père de rabbi Bounim de Peschis'ha donne la réponse suivante.
La corne de bélier rappelle que D. ne désire pas les sacrifices humains puisqu'Il a voulu que Yits'hak soit remplacé par son bélier.

Nous sonnons donc une corne de bélier pour demander à D. de ne pas nous punir en nous prenant la vie.
Comme Il a remplacé Yits'hak par une autre expiation, nous prions qu'Il fasse de même pour nous, comme il est écrit : "Car Je ne désire pas la mort du coupable".

-> Le Saba de Novardok dit : "Il est plus facile de mourir en sanctifiant le Nom de D., que de vivre en tant que juif (en soumettant en permanence notre volonté à celle de Hachem)."

Nous lisons la Akéda à Roch Hachana pour nous rappeler que notre but dans la vie est de faire Sa volonté notre volonté.
En souvenir nous nous servons du Shofar qui symbolise le fait de vivre pour sanctifier D. (il provient de l'animal qui a été sacrifié à la place), pour déclarer que c'est supérieur au fait de mourir pour sanctifier D. (le couteau).

-> Le rav Saadia Gaon affirme que la véritable déclaration de sacrifice à Hachem est : "Je suis tien. Ma volonté est de faire Ta volonté. Ma vie est Tienne."

[tous nos espoirs et nos aspirations les plus internes Lui sont "sacrifiés".
Le terme néfech renvoie à l'âme, mais aussi à la volonté (cf. Béréchit 23,8). Ainsi, faire preuve de mésirout néfech, ce n'est pas uniquement perdre sa vie, c'est surtout l'idée d'arriver à sacrifier sa volonté pour celle de D.
Dans notre vie, il est facile d'être le héro d'un seul jour, mais par contre être le héro de tous les jours, c'est nettement plus difficile, et c'est ce que nous impose notre statut élevé de juif. ]

<--------------------------------------------------------------->

+ "Sa concubine, nommée Réouma, avait eu aussi des enfants : Téva'h, Ga'ham, Ta'hach et Maaka (וְאֶת מַעֲכָה)" (Vayéra 22,24)

La lecture de la Torah de Roch Hachana est la Akéda, et elle se conclut par ce verset.
Qu'a-t-il à voir avec ce jour?

A Roch Hachana, nous nous engageons fermement à nous repentir, à améliorer nos actions et à supplier Hachem de nous accorder une bonne année.
Le derniers mots : "véét maaca" sont l'acronyme de : "vidouï a'har téchouva maga'at ad kisssé hakavod" (la confession de nos fautes suivant la téchouva arrive jusqu'au trône divin).
Il est en effet écrit : "La téchouva est si puissante qu’elle atteint le trône divin" (guémara Yoma 86a).

Par ailleurs, Roch Hachana est le jour du couronnement de Hachem en tant que Roi.
Le mot "maaca" (dernier mot de ce passage) est l'acronyme de : "mélé'h al kol aaréts" (Roi sur toute la terre).

<-------------------------------->

-> Il est à noter que le mot Téroua se traduit par un pleur, un sanglot, faisant allusion au fait que nous devrions pleurer sur nos fautes.
Le Eliyahou rabba (591,1) dit que c’est en souvenir de notre matriarche Sarah qui pleura lors du sacrifice d’Its’hak.
Le Yalkout Chimoni dit en effet que Sarah a versé 100 larmes sur son fils, à l’occasion de la Akéda.
Or, la coutume est de sonner 100 fois le Shofar (3 fois 30 + 1 fois 10), à Roch Hachana.
Ceci amène de la miséricorde sur le peuple juif.

[b'h Extrait du dvar Torah : https://todahm.com/2017/10/17/le-shofar-larme-de-defense-massive ]

<------------------------------------------------->

-> Le Shofar est recouvert pendant que nous récitons les bénédictions sur la sonnerie du Shofar.
Cela est similaire à la Akedat Its'hak. En effet, le midrach rapporte qu'avant de construire l'autel sur lequel sacrifier son fils Its'hak, Avraham a gardé Its'hak caché, par peur que le Satan puisse le blesser, le rendant alors inapte à être offert.
[Elef Hamagein]

Roch Hachana & Téchouva (par le rabbi Nissim Yaguen)

+ Roch Hachana & Téchouva (par le rabbi Nissim Yaguen) :

-> "Nous devons nous rappeler : Roch (la tête) Hachana n'est pas la tête du mouton, ni la tête du poisson ... Roch Hachana ce n'est ni les épinards, ni les fenugrecs ... Roch Hachana est le jour du jugement!
Le jugement : dur et difficile, et pour être acquitté, il n'y a qu'une seule façon : faire entièrement téchouva et s'engager dans un nouveau chemin.

Si nous agissons ainsi, nous serons acquittés.
Dans le cas contraire, tous les autres détails seront complètements inutiles.
[...]
Il est beaucoup plus simple de jeûner un jour et avoir bonne conscience, plutôt que de faire complètement téchouva ... Il est beaucoup plus simple de réciter les séli'hot et les prières, que de changer sa façon de vivre!
Il est beaucoup plus aisé d'écouter les sonneries du Shofar à la synagogue, que de commencer à emprunter un nouveau chemin.

Il est vrai que c'est beaucoup plus simple, mais si nous voulons réellement guérir de nos maux de notre néchama, nous devons remplir nos obligations, prendre le vrai médicament que nous a prescrit le Créateur du monde, et uniquement dans ce cas nous guérirons!!"

-> "La Torah dit (Dévarim 30,12-13) : "Elle n'est pas dans le ciel ... Elle n'est pas non plus au-delà de l'océan"
Le Rambam explique qu'il s'agit de la mitsva de la téchouva.
Hachem annonce une grande nouvelle à ses enfants qui désirent retourner vers Lui : "Non, la chose est tout près de toi : tu l'as dans la bouche et dans le cœur, pour pouvoir l'observer!" (verset 14).

Faire téchouva est tout près de toi, aucun effort particulier n'est nécessaire pour l'obtenir.
Un peu de volonté, de la volonté oui, mais sincère, "dans la bouche et dans le cœur", afin de ne pas être un dans la bouche, et un autre dans le cœur.

Lorsque Hachem verra une véritable volonté, Il tendra immédiatement la main pour aider et Il abondera en amour et en miséricorde pour celui qui fait téchouva, si bien que, de lui-même, il s'élèvera au-dessus du matérialisme de ce monde.

Certes, la téchouva nécessite de la volonté pour se sacrifier. Mais aussi D., nous signale qu'Il nous aidera. Celui qui est prêt à faire face aux défis de la téchouva, il ne sera pas seul dans son problème.

[Le rav dit que cela ressemble à une personne qui persiste à monter un immense gratte-ciel. Elle va tomber de fatigue plusieurs fois, mais se relève à chaque fois. Tout d'un coup, à un étage, elle voit un ascenseur qui lui permet de monter tout en haut, et ce, sans effort. Hachem agit de même avec nous. Monte les premiers étages, et puis Il te portera jusqu'en haut!]

Nos Sages nous disent à propos du verset (Dévarim 21,10) : "Quand tu iras en guerre".
A quoi la Torah fait-elle allusion?
C'est la guerre contre le mauvais penchant.

Pourquoi la Torah parle en ces termes : "quand tu iras en guerre", pourquoi n'est-il pas écrit : "quand tu combattras"?
Car Hachem nous annonce ainsi : tu n'as pas besoin de te battre, Je Me battrai pour toi, à ta place, contre ton mauvais penchant."

<----------------------->

-> "Lorsqu'un homme veut vraiment faire téchouva, de tout cœur, et demande l'aide à Hachem, Hachem la lui fournira avec joie"

<----------------------->

-> Le Ramban a écrit sur la guémara (Roch Hachana 16a), qu'un homme qui avoue ses fautes, et en particulier s'il le fait en terre d'Israël, dans le palais de Hachem, et ne fait pas téchouva de tout cœur, le vidouïe se transforme en accusation, et il commet un crime de lèse-Majesté.

<----------------------->

+ "Ne me rejette pas de devant Ta face, ne me retire pas Ta sainte inspiration. Rends-moi la pleine joie de Ton secours" (Téhilim 51,13-14)

La guémara dit : "Nous apprenons que chaque nuit, durant 22 ans, le roi David versait un verre de larmes sur son péché" [Sanhédrin 107a]

Cela bien, que nos Sages aient enseigné : "Celui qui dit que le roi David a fauté se trompe" (guémara Shabbath 56a).
Malgré tout, David a pleuré et jeûné."

Un homme doit ressentir de la douleur sur ces péchés, et en conséquence, il y aura un espoir qu'on lui pardonne ses fautes.

-> "Revenez, ô enfants rebelles! Je guérirai vos égarements" (Yirmiyahou 3,22)

"Je prends à témoin le ciel et la terre que D. attend le retour de chaque juif, plus qu'un père attend le retour de son fils parti en voyage, et plus qu'une femme attend le retour de son époux.

D. attend qu'on revienne à Lui pour pouvoir nous accorder la délivrance finale et bâtir enfin le 3e Temple, celui qui subsistera à tout jamais."

[Tana déBé Eliyahou Rabba - 31,30]

<----------------------------->

+ "Heureux celui qui n'a pas fauté, et celui qui a fauté, qu'il se repente et il sera pardonné"
[guémara Soucca 53]

<----------------------------->

-> Caïn est le 1er homme à avoir fait téchouva : "Mon crime est trop grand pour qu'on me supporte" (Béréchit 4,13)
La Pessikta rabati (Hossafa 3) rapporte que lorsque Adam appris cela, il se frappa le visage et s'exclama : "Telle est la force de la téchouva et je l'ignorais?"

<----------------------------->

+ "Rapproche nous de toi et nous reviendrons, renouvelle les jours comme à l'époque" (Michlé 5, 21)

Le Ohèv Israël (rav d'Apta) fait remarquer que le mot : "kédèm" (à l'époque - קדם) est l'initiale de :
-> Caïn (קין) ;
-> David (דוד) ;
-> Ménaché (מנשה).

Caïn s'est repenti sur le meurtre de son frère Hévél, il effaça ainsi la terrible faute du meurtre.
David se repentit sur la faute de l'adultère qu'il a commis lorsqu'il convoitât Batchéva qui était alors la femme de son soldat : Ouria ha'Hiti.
Ménaché quant à lui se repentit de sa faute d'idolâtrie.
Il était en effet un des Rois d'Israël qui a introduit et encouragé l'idolâtrie dans son royaume.

Ces 3 personnages ont réussi à se délester de leurs erreurs, et ce même si elles étaient des plus lourdes (meurtre, adultère et idolâtrie).

=> Cela nous apprend qu'il ne faut jamais désespérer de ce qu'on a pu faire, car en regrettant du plus profond de son être ses mauvaises actions, alors D. renouvellera ses jours comme à l'époque (kéKédém).
Rien ne résiste à la téchouva!
Le Ohèv Israël conclut par : "Il n'existe aucune personne dans le monde pour laquelle les Portes de la Téchouva sont définitivement fermées".

-> Le 'Hovot haLévavot nous enseigne que même pour les fautes, que, techniquement il est difficile de réparer, comme le vol à une communauté, si la personne s'efforce de faire téchouva, après qu'elle ait fait le maximum, Hachem comble le manque et fera en sorte que le lésé pardonnera à son agresseur.

Roch Hachana – A l’image d’Adam

+ Roch Hachana - A l'image d'Adam :

-> Adam fut créé le jour de Roch Hachana, et en ce même jour, il fut jugé par Hachem, il se repentit et sa téchouva fut acceptée.

Hachem lui dit : "Ce sera un signe pour tes enfants, pour toutes les générations.
Ce même jour, ils se tiendront devant Moi pour que Je les juge, s'ils se repentent, ils seront agréés et Je quitterai Mon trône de justice pour siéger sur celui de miséricorde"
[Zohar - Emor 88]

-> Hachem dit à Adam : "Ce sera un signe pour tes enfants. De même que tu as été jugé devant Moi aujourd'hui et que tu as été acquitté, de même tes enfants seront jugés ce même jour et seront innocentés"
Quel est ce jour? "Le 1er jour du mois de Tichri"
[midrach rabba Vayikra 29,1]

<------------------------------------------>

En Tichri, nos patriarches sont nés et sont morts.
A Roch Hachana, Hachem s'est rappelé de Sarah, Ra'hel et 'Hana [et elles sont tombées enceinte].
A Roch Hachana, Yossef a été libéré de prison, et à Roch Hachana, l'esclavage de nos ancêtres en Egypte a pris fin.

<------------------------------------------>

-> "A Roch Hachana, le Tribunal céleste prépare le trône du jugement pour le Roi de Justice qui devra juger le monde.
On fait comparaître en 1er les juifs, avant que la colère et le courroux causés par les fautes des nations ne soient trop grands"
[Zohar - Pin'has - 231b]

"Il faut réjouir les pauvres à chaque fête ; celui qui se réjouit sans réjouir les pauvres sera gravement puni"
[le Zohar – paracha Yitro]

-> Selon le Zohar (paracha Béréchit), D. Lui-même "rend visite" aux pauvres pour les fêtes et s'il constate qu'ils n'ont absolument rien à manger pour se réjouir pendant les repas de fête, attristé par cet état de fait, Il se demande s'il ne vaut pas mieux détruire le monde, d'autant que le Satan se présente devant Lui en disant : "Maître du Monde, voyez tel juif (il cite son nom), voyez comme il se délecte des meilleurs mets et des meilleurs boissons pour ses repas de fête, sachez qu'il est en mesure d'aider ces pauvres, mais il ne le fait pas!"
En entendant cela, D. donne Son accord au Satan pour accabler ce juif-là de malheurs.

-> Le Rambam écrit (Hilkhot Yom Tov 6) : "Celui qui ferme à clé les portes de sa cœur, mange et boit en compagnie de ses enfants et de sa femme, mais ne donne pas à manger et à boire aux pauvres et aux malheureux, cette joie n’est pas une joie née de l’accomplissement d’une mitsva mais une joie pour l’estomac.
Et à ce sujet, il est écrit : 'Leurs sacrifices sont pour eux comme du pain d’endeuillés ; quiconque en mange sera impur car leur pain n’est [que pour] eux-mêmes'.
Une joie pareille est une honte pour eux."

-> Il n’y a pas de plus grande mitsva devant Hachem que celle "de réjouir le cœur des pauvres, des orphelins, des veuves, et des convertis". Ce faisant, il ressemble, si l’on peut s’exprimer ainsi, à Hachem, comme il est dit : "Il redonne goût à la vie à ceux qui sont humiliés, ainsi qu’aux déprimés". (Hilkhot Méguila, Chap.2, Loi 17)

<------------------------------->

+ "Donner la tsédaka la veille de Roch Hachana est considéré comme un grande mitsva.
En fait, en conséquence du fait que les juifs donnent à la tsédaka, les portes divines de la miséricorde sont largement ouvertes.
Car de la même manière que l'on prend pitié du pauvre, Hachem prend pitié de nous."
[Or ha'Haïm]

<------------------------------->

-> "La prière, la téchouva (sincère) et la tsédaka effacent les mauvais décrets"
[guémara Yérouchalmi Taanit 2,1]

-> "Rachète tes péchés par la charité (tsédaka)" (Daniel 4,24)

-> Pour plus de citations sur l'impact de la tsédaka, b"h il y a, par exemple, l'article suivant : https://todahm.com/2015/10/24/la-charite

<------------------------------->

-> Si un homme mange et boit dans sa maison et ne réjouit pas les pauvres, le Satan l'accuse.
En effet, les pauvres sont la part de D. ; Il veut qu'ils se réjouissent.

Lorsque D. voit que l'on ne s'occupe pas des pauvres, Il désire détruire le monde.
Les anges interviennent : "Aie pitié et ne détruis pas le monde!"
Hachem leur répond : "J'ai créé le monde pour les hommes soient charitables les uns envers les autres. A présent regardez! Ils ne font pas la charité aux pauvres!"
A ce moment-là, les anges admettent : "C'est vrai. Regardez un tel et un tel qui mange et boit sans rien donner aux pauvres".
Alors le Satan vient et profère des accusations. C'est pourquoi, lorsqu'une dispute éclate à table,c 'est un signe le Satan accuse.

[le Méam Loez - (Ekev 8,10)]

<------------------------------->

-> "Comment mériteras-tu d'être reçu au Gan Eden?
De la même façon dont tu as reçu tes invités."

[Tikouné Zohar 6,23 - rapporté par le rav méïr Eliyahou]

<---------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/22/12627
[sur : Penser aux pauvres, même au comble de notre joie]

"Lorsque l'homme faute, il entache son âme [son ''moi'' le plus profond] et c'est cela qui le fait souffrir ...
Il existe un remède à cela, c'est la téchouva"

[Rav Yéhouda Tsadka]

"Vous voici tous debout, aujourd'hui, devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9)

-> Le midrach Tan'houma (Nitsavim 1) nous enseigne la puissance d'une communauté unie :
"Il est écrit : 'D. sera pour toi (Israël) une lumière permanente' (Yéchayahou 60,19)
Quand?
Lorsque vous formerez une assemblé unie.
[...]
Un faisceau (un assemblage) de roseaux, un homme ne parvient pas à briser l'ensemble, alors que chaque roseau (pris séparément) même un jeune enfant peut le briser.
De même, il se trouve qu'Israël ne peut pas être délivré tant qu'il ne forme pas un ensemble uni.
[...]
Lorsqu'ils sont unis (en un véritable 'klal'), ils bénéficient de la présence divine."

Ainsi, un individu, même de très haut niveau, est comparé à un seul roseau qu'il est facile à briser, même par un enfant.
Par contre, lorsque tous les individus s'unissent pour former un groupe, alors aucune force dans ce monde ne peut briser ce 'klal' (communauté), tant il est puissant, car la présence divine y règne alors.

De plus, le mérite de la communauté permet de bénéficier individuellement de la guéoula et de la présence divine, alors que de façon isolée nous n'en sommes pas forcément dignes.

<------------------->

-> "Lorsqu'ils (les membres du klal Israël) s'unissent en un faisceau et que la paix règnent, D. est leur roi, et non pas lorsqu'ils sont en désaccord" (Rachi - Vézot aBéra'ha 33,5)

<------------------->

-> "Quand il y a la paix dans tout le peuple, et qu'il n'y a aucune dissension, Hachem a pitié, et ne fait pas régner la stricte justice.
Même si tous les juifs étaient idolâtres, du moment que la paix est entre eux, la stricte justice ne les atteint pas."
[Zohar I,4b]

-> "Même si les juifs adorent les idoles mais sont en paix entre eux, Hachem dit que le Satan ne peut les toucher ... Grande est la paix, et détestable est la division."
[midrach Bamidbar rabba 11,7]

-> Rabbi Eliezer haaKppar a dit au nom de Rabbi : "Grande est la force de la paix, car lorsque les juifs juifs forment une seule unité, même s'il y avez eux de l'idolâtrie, la stricte justice ne les frappe pas."
[midrach Tan'houma - Choftim 18]

-> Quel a été le plus grave péché, celui de la génération du déluge ou celui de la génération de la tour de Bavel?
Les premiers n’avaient pas récusé le principe de l’existence de Dieu, les seconds l’ont récusé en entrant en guerre contre Lui.
Et pourtant les premiers ont été anéantis, alors que les seconds ne l’ont pas été!
C’est parce que la génération du déluge pratiquait le vol et se livrait à des violences, d’où sa destruction, alors que celle de la tour pratiquait l’amour et la fraternité, ainsi qu’il est écrit : "une seule langue et des paroles identiques" (Noa'h 11,1).
=> On peut en déduire que la division est haïssable et que la paix est la valeur suprême.
[Rachi - Noa'h 11,9]

<------------------->

-> "Rabbi 'Hana dit au nom de Rabbi Chimon 'Hassida : 'Tout jeûne auxquels ne participent pas des pécheurs d'Israël n'est pas un (véritable) jeûne, car le galbanum ('helbona) a une mauvaise odeur et pourtant elle est comptée parme les (onze) composants de l'encens'. "
[guémra Kéritout 6b]

Ainsi, lorsque les justes (tsadikim) et les non justes (réchaïm) jeûnent ensemble, cette association (ce klal) confère une puissance d'efficacité à ce jeûne public : c'est une condition pour être exaucés.

L’ensemble des personnes présent à une prière s’appelle le : tsibour, dont les initiales renvoient à : tsadikim, bénonim et réchaïm.
=> Prier n’est pas une réunion d’élites, mais c'est une union de tout le peuple ensemble vers un but unique.

[à l'image de la joie d'un père qui voit tous ses enfants qui se retrouvent ensemble malgré leurs différences, Hachem prend tellement plaisir à nous voir unis, qu'Il en déverse largement Ses meilleurs bénédictions sur nous!]

-> Rabbeinou Bé'hayé (Ki Tissa 30,34) commente :
"L’encens vient nous enseigner que nous ne devons pas négliger les réchaïm et les fauteurs en les excluant de nos jeûnes et de nos prières.
Nos Maîtres ont d’ailleurs dit que toute assemblée exempte de fauteurs n’est pas une assemblée. En effet, le Nom de D. est exalté et sanctifié lorsque les réchaïm se repentent et viennent s’ajouter au nombre des tsadikim.
Si cela ne se produit pas, les tsadikim en sont incriminés au nom de la responsabilité qui incombe à chaque juif vis-à-vis de son prochain."

-> Lorsque Hachem voit que les réchaïm font téchouva grâce à l'influence des personnes justes, alors Il nous traite avec davantage de miséricorde.
[Sifté 'hakhamim]

-> Le Nom Divin est grandement sanctifié lorsque les réchaïm font téchouva et désire s'élever vers le niveau des personnes justes.
[Prishah]

<------------------->

-> A propos de la mitsva du loulav, il est écrit :
"Parmi les 4 espèces du 'loulav', 2 d'entre elles produisent des fruits (le loulav et l'étrog) et 2 d'entre elles ne produisent pas de fruits (le hadass et la arava) [...]
Chaque homme n'est acquitté (de la mitsva du loulav) qu'à condition que ces 4 espèces soient réunies ensemble."
[guémara Ména'hot 27a]

Par ailleurs, ce bouquet symbolise l'image des 4 composants du peuple juif, qui doivent être unis :
-> l'étrog : fruit parfumé, symbolisant celui qui s'investit dans les bonnes actions avec l'étude de la Torah ;
-> le loulav : fruit non parfumé, symbolisant celui qui a de bonnes actions mais sans étude de la Torah ;
-> l'hadass : sans fruit et parfumé, symbolisant celui qui ne s'investit pas dans les bonnes actions mais qui étudie la Torah ;
-> la arava : sans fruit et sans parfum, symbolisant celui qui n'a ni bonnes actions, ni étude de la Torah.

Ainsi, en unissant des espèces qui ont des fruits (des bonnes actions), avec celle qui n'en ont pas, nous proclamons la solidarité de tous les composants, où les qualités des uns viennent combler les lacunes des autres.

<------------------------>

+ "De ce pain de délice (la manne), cet homme a mangé" (Téhilim 78,25)

-> "Il s'agit de Yéhochoua pour qui la manne est descendue, autant que pour tout le peuple d'Israël" (guémara Yoma 76a).

Rachi explique que Yéhochoua recevait quotidiennement sa part de manne durant les 40 jours où, seul au pied de la montagne, il attendait le retour de Moché [à la limite permise, ne voulant pas rater une seule seconde le fait de profiter de sa sagesse].

L'expression : "autant que pour tout le peuple" ne signifie pas que Yéhochoua recevait la même quantité de manne que celle reçue par tout le peuple d'Israël dans le camp, car se serait un miracle sans utilité.
Alors que signifie cette expression?

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 51) donne la réponse suivante.
Du fait que la manne tombait dans le désert par le mérite de l'ensemble du peuple (klal), chaque individu n'avait pas besoin d'un mérite personnel pour en bénéficier.
Cependant, tout celui qui se séparait du klal, même d'une petite distance, ne pouvait bénéficier de la manne que par un mérite personnel, car il ne mange plus alors de la "soupière" du klal.

De même que la manne tombait dans le camp par le mérite de tout le peuple juif, elle tombait également auprès de Yéhochoua, isolé, grâce à son propre mérite égal à celui de tout le peuple : c'est le sens de l'expression de la guémara ci-dessus.

=> De ce cas particulier, on apprend bien l'importance pour nous de faire partie d'une communauté (klal) afin de pouvoir bénéficier du mérite collectif.

La prière collective est toujours acceptée, étant prise dans son ensemble.
La prière d'un individu seul entraîne l'analyse des mérites personnels de cette personne et le fait que la prière doit être parfaite dans sa kavana du début à la fin.

<------------------------>

Sur ce sujet de l'unité, on peut également voir :
- l'unité du pleuple juif : https://todahm.com/2016/10/18/lunite-du-peuple-juif
- ou plus largement : https://todahm.com/?s=ar%C3%A9vim

<------------------------>

-> "Chaque membre du peuple juif dépend du peuple tout entier, comme une feuille dépend de l'arbre sur lequel elle pousse.
Tant que la feuille adhère à la branche, elle tire sa nourriture de l'arbre.
Qu'elle s'en détache et elle se dessèche et meurt.

De même, chaque juif est nourri par le lien qu'il garde avec le peuple dans son entier.
S'il coupe ce lien, il perd de sa vitalité."

[Rav Wolbe - Alei Chour]

<------------------------>

-> "Lorsque le peuple juif souffre et qu'une personne se détache de la nation, les 2 anges qui accompagnent chaque homme posent les mains sur sa tête en disant : 'Puisse cette personne qui s'est séparée de la communauté ne pas assister à sa consolation'. "
[guémara Taanit 11a]

A l'inverse, cette guémara enseigne qu'une personne qui se prive volontairement de nourriture pendant une famine (pour s'identifier à ceux qui souffrent) sera sauvée d'une mort violente, et quiconque se prive pour partager la souffrance de la collectivité méritera de partager son soulagement.

Sur ce sujet (b'h) : https://todahm.com/2017/07/25/5419

<------------------------>

+ "Lorsque le jugement vient sur le monde, l'homme ne doit pas chercher à ce que son nom soit mentionné en Haut devant Hachem, car si son nom est mentionné, ses péchés sont rappelés et [le Tribunal céleste] l'examine avec plus de rigueur."
[Zohar - Noa'h 69b]

Ainsi, il est préjudiciable de se couper du reste du peuple juif.

Par exemple, en priant avec la communauté, le mérite du groupe fait que la prière passe et soit acceptée.
Mais lorsque l'on prie tout seul : la prière se doit d'être parfaite et on examine si l'on est méritant.

De même, selon la guémara (Avoda Zara 4a), un individu ne peut survivre à la colère de D., mais le peuple dans son ensemble est capable d'échapper à Sa colère.

[En faisant partie d'un groupe, en étant utile à autrui, cela empêche de mauvais décrets de nous arriver : pour ne pas causer de préjudice aux autres par notre moindre implication, et parce que Hachem témoigne beaucoup plus de miséricorde envers la communauté.
Par contre, en restant isolé, nous ne bénéficions pas d'une telle protection. ]

<------------------------>

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot Kétoubot 68a) enseigne :
"Un homme qui en ignore [un autre ayant besoin de tsédaka] agit comme s'il n'était pas son frère et se sépare du peuple juif dont les membres forment une seule nation ...
Ainsi, s'il ignore le besoin de tsédaka et ne fait pas preuve de pitié envers d'autres juifs, il n'est pas considéré comme faisant partie du peuple juif."

-> La tsédaka peut se faire par de l'argent, par du temps, par de l'écoute, par des encouragements, ...

C'est impressionnant de voir les récompenses qui sont réservées à un acte nous obligeant à considérer tout juif comme son frère, comme faisant partie d'une grande famille (le lien de parenté ne peut pas être effacé!).
Plusieurs articles (b'h) sur ce thème : https://todahm.com/category/paracha/47-ree
Rester à l'écart dans sa bulle, c'est passer à côté de tellement de bénédictions, c'est passer à côté d'une vie juive.

On peut citer :
-> "La tsédaka est une des choses qui peut annuler un décret difficile au sujet d’une personne"
[guémara Roch Hachana 16b]

-> "3 choses annulent les mauvais décrets : la prière, la charité et le repentir"
[midrach Béréchit rabba 44,12]