Aux délices de la Torah

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Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi …

+ Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi ...

-> "Mon âme pleurera, dans [sa] cachette secrète, en raison de [votre] arrogance" (Yirmiyahou 13,17 - בְּמִסְתָּרִים תִּבְכֶּה-נַפְשִׁי מִפְּנֵי גֵוָה).

La guémara ('Haguigua 5b) explique que D. a une cachette secrète, qui s'appelle : "mistarim", où Il y pleure.
Sur quoi pleure-t-Il?

Il pleure pour nous.
Il pleure pour la grandeur de Sa nation, qui en a été dépouillée, au profit des goyim.

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En détruisant le Temple, D. agit comme un père qui n'a plus d'autre choix que d'agir durement, dans l'intérêt de son fils.
On va voir (b"h), par le biais de quelques exemples, à quel point une décision, rendue nécessaire, de nous punir est aussi une souffrance pour D.

-> Le Yalkout Chimoni (Eikha 996) nous enseigne que suite à la décision de détruire le Temple, D. a revêtu un habit de cilice (symbole du deuil) et s'arracha Ses cheveux.
Bien que nous n'ayons pas d'idée sur ce que cela représente, nous pouvons quand même nous imaginer la peine de la présence divine.

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-> La guémara (Yoma 54b) nous dit que lorsque le Temple a commencé à brûler, ceux qui rentraient dans le saint des saints (Kodech haKodachim) observaient que les 2 chérubins (kérouvim) se faisaient face et s’enlaçaient.

La guémara (Baba Batra 99a) enseigne que lorsque les chérubins se font face, cela signifie que les juifs agissent selon la volonté de D., et dans le cas contraire, ils se tournent le dos.

A priori, le fait que le Temple brûle est un signe évident du mécontentement de D. à notre égard, à ce moment.
Comment expliquer alors que les chérubins étaient enlacés?

Nos Sages (midrach rabba Eikha Pesichta 9) disent que nos ennemis paradaient dans les rues (avec les chérubins) en se moquant de nous : "Regardez quel peuple de débauchés, qui a dans son endroit le plus saint, des sortes d'enfants angéliques qui s'enlacent ...".

En réalité, D. utilisa cette occasion, afin de nous exprimer un poignant au revoir, accompagné de ces quelques mots :
"Mes chers enfants!
Vous allez débuter un long et triste exil. Je vais vous dire comment faire pour y rester forts.

Quoi qu'il puisse vous arriver, sachez que Je vous aime plus que tout.
Rappelez-vous toujours de cela, car il y aura des moments où se sera difficile de se l'imaginer.

Il arrivera que vous soyez entourés par la destruction et la mort, comme en ce moment (de la destruction du Temple), et vous serez dubitatifs.
Vous allez affronter des chutes, des montées et des défis, qui vous sembleront insurmontables.

Mais, s'il vous plaît, rappelez vous toujours de cet enlacement (à l'image des kérouvim) : "Je vous aime!".

[citation issue d'un dvar Torah du Rabbi Yéchiel Spero]

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Rabbi Na'hman de Breslev nous enseigne que le mot : yéouch (désespoir) a une valeur numérique de : 317.

Le mot : Eliézer, qui est la combinaison de : "kEli" (mon D.) et "ézer" (mon aide), a une guématria de : 318, ce qui est un de plus que le désespoir.

=> Lorsque l'on est dans un état où l'on en arrive à désespérer de la vie, il faut s'élever d'un, en ajoutant, en s'accrochant à l'Unique (D.).

Tant qu'on est persuadé que : "D. est mon aide!" (Eliézer), qu'à chaque instant, Il nous chouchoute et qu'Il ne nous abandonnera jamais, il n'y a pas de raison d'abandonner notre vie.

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Entre le 17 Tamouz et le 9 Av : il y a 21 jours.
De même, entre Roch Hachana et Hochana Rabba (fin de Souccot) : il y a également 21 jours.

Il est intéressant de citer Rachi (Bamidbar 29,36) sur le dernier jours de Souccot, où D. nous dit :
" "Restez encore un peu chez moi !"
C’est là une expression d’amour, comme des enfants prenant congé de leur père, lequel leur dit : "Votre départ me consterne, restez encore un jour !" ".

=> N'oublions jamais, que dans la joie, comme dans la peine, notre papa, D., nous aime à la folie!!

En effet, Hachem, à l'image d'un papa attend les bras grand ouverts que son fils, nous, courrons vers lui.

Alors oui, son fils tombe et peut se faire mal, mais quelle joie de le voir tout donner pour atteindre son objectif : avoir son papa, rien que pour lui dans ses bras.

Papa Hachem, Ton peuple unique, de par les nations, arrive! Plus que quelques centimètres ...
Papa Hachem, Tu pleure par amour, lorsque je tombe en courant vers Toi, mais très bientôt, nous ne pleurerons que par la joie de se retrouver, liés pour l'éternité, d'un amour infini.

Rien ne peut m'attrister ou me désespérer, car quelle chance j'ai d'avoir un Papa Hachem !!

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-> La guémara (Guittin 56b) nous apprend que Titus a agit de façon très éhontée dans le saint de saints, le lieu le plus sacré du Temple.

C'est ainsi qu'à un moment, il a transpercé, de son épée, le rideau (la parochét), et par miracle, du sang en a giclé.
Il a alors pensé avoir tué D., Lui-même ...

Sur cette guémara, les Tossafot commentent que, par là, D. dit : "Je suis avec Mon peuple dans sa souffrance".

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/09/21/15218

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-> Lorsque les juifs ont été envoyé en exil, Hachem a fait que le trajet leur soit plus acceptable.
Ainsi, 700 espèces de poissons, 800 espèces de sauterelles et autres espèces d'oiseaux les ont accompagnés en exil.
Elles sont restées pendant les 70 ans de l'exil, retournant avec eux en Israël ensuite.
Ces créatures familières de leur vie en Israël permettaient de rendre leur exil moins difficile dans un environnement étranger.

Par ailleurs, 40 ans avant la destruction du Temple, des dattiers ont été plantés à Bavel, ce qui les a également réconforté en exil (vision de l'arbre et pouvoir manger ses fruits).
[midrach rabba Eikha Pesichta 34]

=> Hachem ne nous abandonne jamais!

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-> Prie pour Hachem qui est dans la souffrance lorsque tu es dans le besoin, car en réalité ta délivrance est la sienne.
[Baal Chem Tov]

-> Lorsqu'un juif pleure, Hachem pleure avec lui.
Si nous voyons un juif triste, nous devons faire de même et pleurer également avec lui [pour son bien].
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/05/23/31751
- ainsi que : https://todahm.com/2021/05/23/31763

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°569) écrit :
Lorsque le Temple a été détruit, D. n’a pas enlevé Sa Présence Divine aux bnei Israël, mais a puni les pécheurs.
Quoi qu’il en soit, au moment où Il a puni les pécheurs, la Présence Divine souffrait de la souffrance des bnei Israël. Ainsi que l’ont dit les Sages (Eikha Zouta 1,7) : "Quand la condamnation de Jérusalem a été scellée, le Hachem a décrété un deuil pour toute la Création, ainsi qu’il est dit (Yéchayahou 22,12) : "Hachem D. des Armées vous invite en ce jour à pleurer, à vous lamenter, à vous raser la tête, à ceindre le cilice", ce qui nous montre que tant que les bnei Israël sont dans la douleur, Hachem est aussi plongé dans la douleur avec eux, ainsi qu’il est dit : « Il souffre de toutes leurs souffrances" (Yéchayahou 63,9).
Les anges du service sont entrés pour Le consoler, et Il n’a pas voulu accepter de consolation.
De plus, les Sages ont dit : "Hachem est descendu en personne des Cieux les plus hauts, l’endroit de Sa grandeur et de Sa gloire, et de la Sainteté de Son grand Nom, et a Lui-Même dit une lamentation sur eux."

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-> Chaque juif est important et cher aux yeux d'Hachem, comme il est dit : "Mon fils, Mon aîné Israël" (béni békhori Israël).
Pour Hachem, si un seul de Ses fils souffre, c'est comme si le monde entier souffrait, car chacun de Ses enfants est un monde entier et unique.
[ rav Yaakov Neuman - Darké Moussar
- expliquant les paroles de Rava - guémara Baba Métsia 61b]

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+ Quand nous souffrons, D. en souffre davantage ...

-> Lorsqu'un père est obligé d'en arriver à lever la main sur son fils, il dit : "En te faisant mal, saches que cela m'entraîne une douleur supérieure à la tienne."

Le mois de Av, se traduit par : "père".
Le fait que notre papa en arrive à nous punir, est aussi le signe de sa proximité, de son amour pour nous ("Je veux le meilleur pour vous, Mes enfants!").
En effet, des parents qui n'imposent pas de limites, qui ne punissent jamais leurs enfants, sont fautifs, car cela n'est pas pour le bien futur des enfants.

D'ailleurs, très prochainement, nos jours de tristesse deviendront des jours de joie, car on se rendra compte que, ces moments difficiles de notre vie auront permis de faire de nous des personnes au top, uniques positivement.
Le roi David dans ses Téhilim, traduit cette idée, par le fait qu'en semant des larmes, je vais récolter de la vraie joie, car constructive.

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-> "Un feu sortit de devant Hachem et les dévora, et ils moururent devant Hachem" (Chémini 10,2)

Rabbi Chimon fait remarquer que ce verset mentionne 2 fois : "devant Hachem".
Cependant dans Divré haYamim I (24,2), en parlant de leur mort, il n'est dit qu'une seule fois : devant leur père" (lifné avi'hem).

=> Le midrach Tan'houma (A'haré Mot - chap.6) conclut : "cela nous enseigne que Hachem a ressenti sur la mort de Nadav et Avihou, 2 fois plus de douleur, de peine, que n'en a eu leur propre père : Aharon."

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-> Pour finir, on peut citer également l'exemple de Yossef, au moment où il a été vendu par ses frères à des marchands arabes.

Alors que d'habitude, ces marchands transportent des produits pétroliers, à l'odeur désagréable, à ce moment, ils avaient, exceptionnellement des marchandises ayant de bonnes odeurs.

D. ne voulait pas incommoder Yossef (cf.Rachi), et à l'aube d'une longue période seul en Egypte, Il souhaitait lui envoyer comme message : "Quoi qu'il puisse t'arriver, n'oublie jamais : Je t'aime plus que tout!"

=> D. est toujours avec nous, et même s'Il est caché (pour préserver notre libre arbitre), et qu'Il est obligé de nous imposer des souffrances : Il nous aime plus que tout, et nous chouchoute autant que possible, chacun de nous, ses enfants uniques.

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-> "Quand l’homme souffre, que dit la Présence Divine (chékhina)?
J’ai mal à la tête, J’ai mal au bras!"
[kalani mérochi kalani mzro'i - guémara Sanhédrin 46a]

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-> "Lorsqu’un juif pleure, Hachem pleure avec lui.
Nous autres devons faire de même, si l’on croise un Juif en souffrance, nous devons pleurer avec lui."
[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

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-> "Lorsque le Sanhédrin a été exilé, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec lui ; lorsque les gardes de Cohanim ont été exilées, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec elles ; mais lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux."

[midrach Eikha 1,32 -
sur : "Ses enfants sont partis en captivité, toute Sa splendeur à quitté Sion" (Eikha 1,5-6)]

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-> "Partout où les juifs ont été exilés, la Présence Divine a été exilée avec eux, et même quand ils ne font pas Sa volonté, la Présence Divine est avec eux"
[guémara Méguila 29a]

-> Le Zohar écrit que lorsque Yaakov et sa famille sont descendus en Egypte, Hachem a appelé la Cour céleste et a proclamé : " Venez, nous descendons avec eux".
[Alors que le peuple juif y était esclave dans la souffrance, Hachem était avec eux à chaque instant.
Éventuellement, on peut comparer cela à un parent qui accompagne son enfant pour une opération chez le médecin, lui tenant la main et ressentant pratiquement plus la douleur que son enfant adoré. Il en est de même, de façon beaucoup plus intense, avec notre papa Hachem!

D'ailleurs, dans le Zohar, la présence Divine (chékhina) est décrite comme une mère aimante se préoccupant de ses enfants, et ressentant leur douleur, comme il est écrit : "Dans toutes leurs souffrances, il a souffert avec eux" (bé'hol tsaratam lo tsar - Yéchayahou 63,9).
D'une certaine façon à chaque fois que j'ai mal, D. a mal avec moi, pour moi!
Selon nos Sages en souhaitant la fin d'une souffrance (ex: maladie), on doit désirer en premier qu'elle s'arrête chez Hachem, puisqu'il l'a ressent également, et uniquement ensuite par ricochet chez moi!
]

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-> Le rav Yossef Shalom Eliyashiv (Kisvé haGrich - Souccot) dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël.

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-> Un homme doit se dire que tout ce qu'Hachem fait c'est pour le bien.
Comment alors peut-on remettre en question les décrets Divins (en priant par exemple pour que Hachem enlève nos problèmes, nos maladies, ...)

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) donne la réponse suivante :
"La seule raison pour laquelle nous prions bien que tout ce qu'Hachem fait c'est pour le Bien et que nous n'avons pas à changer Ses décrets, c'est parce que nous devons penser à la souffrance de la Présence Divine (Chékhina)."

En effet, lorsqu'un homme a des problèmes de subsistance (parnassa), la Présence Divine souffre bien plus que lui pour ses manques.
Lorsqu'un homme a des problèmes de santé, la Présence Divine souffre et s'inquiète pour lui.
[la guémara (Shabbath 12b) dit : il est interdit de s'asseoir à la tête du lit d'un malade car là-bas réside la Présence Divine.
Ainsi, toute souffrance pour tout juif, c'est également une souffrance pour la Présence Divine qui est véritablement présente avec nous, comme il est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (imo ano'hi bétsara - Téhilim 91,15).]
Lorsqu'un homme a des problèmes dans son foyer, la Présence Divine, peut-être ne peut plus résider là-bas ("Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la Présence Divine réside parmi eux" - guémara Sota 17a).

=> Ainsi, toute prière, quand bien même nous prions pour nous-mêmes, nous demandons à Hachem, dont toute la force et la bonté sont révélées en Haut, qu'Il envoie de Ses flux en Bas, dans ce monde-ci, dans lequel la matière et le Mal dirigent pour l'instant.
Lorsqu'une prière est exaucée, elle entraîne une apaisement, une résolution de nos problèmes, qui sont aussi Ses problèmes.

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-> A chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence d'Hachem qui est en bas se place devant la punition pour la recevoir à sa place.
L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, ou un échantillon de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit pour nous par cette Présence (chékhina) qu'Il a laissée en bas.

[Zohar - sur méguilat Eikha]

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites
..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

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-> Rabbi Zoussia d'Anipoli (frère du Noam Elimélé'h) disait chaque nuit avant de dormir : "Bonne nuit Hachem!"
Les élèves étonnés, lui demandèrent qu'elle en était la raison.
Il leur répondit : durant la nuit, il y a des hommes qui dorment dans la rue, il y en a qui ont une maison mais qui n'ont rien à manger, ... et il faut savoir que pour chaque souffrance d'un homme, Hachem est avec lui et partage sa souffrance, c'est-à-dire que Lui aussi Il est "triste", si l'on peut dire, et Il nous soutient pendant cette épreuve.
De même,la Présence Divine est partie avec nous en exil.

=> C'est pour cela que je dis à Hachem : "Bonne nuit!".
En effet, si Hachem passe une bonne nuit, alors cela implique que tout le peuple juif passe également une bonne nuit : qu'aucun juif ne ressent la moindre souffrance, que l'exil est terminé, ...

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-> La guémara (Béra'hot 32b) déclare que toutes les portes du Ciel ont été fermées sauf celles des larmes.
Les pleurs du peuple juif éveillent la pitié de Hachem, et à leur suite, Lui-même élève la voix en pleurant.
[Méam Loez - Eikha 1,2]

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+ "Hachem, ton D., ramènera les exilés et te prendra en pitié et Il reviendra et te rassemblera d'entre tous les peuples où Hachem, ton D., t'aura dispersé" (Nitsavim 30,3)

-> Rachi enseigne :
Ce verset dit, littéralement : "D. reviendra (chav) alors tes exilés", plutôt que ramènera (héchiv) qui aurait semblé plus approprié.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) en déduisent que partout où Israël est exilé, la Présence Divine l'accompagne.
Ainsi, lorsque les juifs seront délivrés, D. quittera Son exil et "reviendra" avec eux.

Ce verset montre également que le rassemblement des dispersés sera si difficile que D. devra tirer chaque juif par la main de là où il se trouvera, et pour ainsi dire : "revenir" avec lui.

-> Le Meam Loez poursuit :
D'après le prophète (Tséfania 10,13) : "Hachem dit : A ce moment-là, Je vous amènerai et lorsque Je vous rassemblerai, Je vous ferai devenir célèbres et loués parmi les peuples de la terre lorsque Je ramènerai (béchouvi - litt. lorsque Je reviendrai avec) vos exilés devant vos yeux".

L'expression "devant vos yeux" représente la promesse extraordinaire de voir nous-mêmes la Présence Divine revenir avec nous en terre sainte.
Ce sera, pour nous, un honneur exceptionnel aux yeux des nations.

-> Dans son commentaire sur ce verset, le rav Chlomo Wolbe affirme qu'Hachem agit avec la vertu d'aider Ses créatures à "porter leur fardeau".
Ainsi, quand les Bné Israël étaient asservis en Egypte, une brique (matériau qui évoquait leurs travaux) en saphir se trouvait devant Hachem pour rappeler leur souffrance ; et lors de leur délivrance, une grande lumière apparut devant Lui (Rachi - Michpatim 24,10).
De même, la michna (Sanhédrin 6,5) nous enseigne que lorsqu'un homme souffre, la Présence Divine dit : "J'ai la tête lourde, J'ai mal au bras".

Dans les pirké Avot (6,6), nos Sages affirment que porter le fardeau avec son prochain est l'une des 48 vertus par lesquelles la Torah s'acquiert.
Le rav Wolbe écrit que toutes les mitsvot concernant les relations entre un homme et son prochain prennent racine dans cette faculté de ressentir véritablement la souffrance d'autrui, et de ne pas se contenter d'exprimer, par politesse, sa compassion.

[ainsi lorsque nous souffrons, nous pouvons être certain que Hachem ressent également totalement cette souffrance.
Cela peut aller encore plus loin, car lorsque nous fautons, papa Hachem souffre de voir son enfant unique (nous) causer des dégâts (fautes). En effet, Il est attristé à l conscience que nous devrons en payer le prix (ex: par des souffrances), que nous nous éloignons de Lui, et que nous passons pendant ce temps à côté d'opportunités de faire des mitsvot (acquérir des mérites éternels et de la proximité avec Lui).]

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-> Hachem dit : "Car J’ai su les souffrances des Bné Israël" (ki yadati ét makh'ovav - Chemot 3,7).
Rachi explique : "J’ai mis mon cœur (samti lev) mon attention pour réfléchir et connaître les souffrances des Bné Israël [alors esclaves en Egypte] et Je ne me suis pas détourné de ce qu’ils ressentaient ; Je n’ai pas fermer mes oreilles à leurs cris."

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-> Hachem a dit : Je n'entrerai pas dans la Jérusalem céleste, jusqu'à ce que J'entre dans la Jérusalem terrestre [au moment de la guéoula]."
[guémara Taanit 5a]

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-> Rabbi Tsadok haCohen rapporte l'enseignement de la guémara (Béra'hot 8a) :
"Depuis la destruction du Temple, Hachem ne possède plus dans Son monde que les 4 coudées de la Halakha", et l'explique en précisant qu'il ne s'agit pas ici seulement de celui qui étudie la Halakha (loi juive), mais de celui qui la met en pratique, par exemple celui qui marche dans la rue et préserve ses yeux de toute vision indécente. Cela aussi est contenu dans cet enseignement!
"Hachem ne possède plus dans Son monde que ce juif qui sanctifie les 4 coudées dans lesquelles il se trouve", car Il repose sur un tel homme.

[les 2 citations précédentes montrent à quel point la situation d'Hachem dépend de nos actions. Lorsque nous nous détruisons par de mauvaises actions (selon la Torah), nous portons également atteinte à papa Hachem.
Notre âme (intériorité) et D. souffrent des dégâts de nos avérot (le libre arbitre fait que nous n'en avons pas conscience, et continuons à vivre comme si de rien n'était).
On peut y rattacher le fait que nos actions influencent le Ciel : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]

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"Et que toutes ces malédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,15)

-> Le mot : "véhissigou'ha" (t'atteindront - וְהִשִּׂיגוּךָ) est écrit d'une façon pleine, avec un vav, alors que plus haut dans les bénédictions, quand il est dit : "toutes ces bénédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,2), c'est écrit sans le vav (véhissigou'ha - t'atteindront - וְהִשִּׂיגֻךָ).

=> Comment comprendre cela? En effet, normalement une bénédiction vient d'une façon plus pleine, abondante, que la malédiction!

Rabbénou Bé'hayé répond que c'est écrit d'une façon pleine, selon ce qui est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), et c'est pourquoi dans ce verset qui parle de nos moments de douleur sont écrites les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה).

Parce que la Torah a effrayé les juifs par des malédictions, elle vient dire en allusion qu'ils ne seront pas perdus, car Hachem est présent/réside [toujours parmi eux] dans leur malheur et les protège.

-> b'h, également sur ce verset de Ki Tavo : https://todahm.com/2020/07/20/14952

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/07/20/14156

-> voir également l'incroyable divré Torah : https://todahm.com/2022/02/08/34847

Le son qui va annoncer la venue du Machia’h

+ Le son qui va annoncer la venue du Machia'h :

-> Rav Tsadok haKohen (dans son Résisei Laïla) décrit le son du grand Shofar, qui soufflera lorsque le machia'h arrivera.

Il enseigne qu'il sera composé de l'accumulation de tous les cris émis durant tous nos exils : les cris de ceux qui ont souffert aux mains de persécuteur(s), les cris de ceux qui ont vu mourir leurs enfants, leurs proches, lors de l'Inquisition, des Croisades, par les Nazis, par les terroristes arabes, les cris brisés d'une mère, d'un père, d'un enfant orphelin, ...
Tous ces cris vont se rejoindre, pour ne former qu'un seul son : le shofar gadol, qui annoncera la venue du machia'h.

Ce message est très réconfortant.
On doit avoir confiance que chacune de nos souffrances physiques, émotionnelles, ... (dans un cadre casher) est écoutée, et est précieuse pour D., au point qu'Il va toutes les garder comme souvenir afin d'annoncer la venue de la guéoula.

=> Le son qui va accompagner, accueillir la grande révélation du machia'h est fait par chacune de nos souffrances pour D., tout au long de notre histoire ...

"D. est assis et étudie la Torah avec les enfants en bas âge (qui sont morts, lorsqu'ils étaient jeunes - Rachi)"

[guémara Avoda Zara 3b]

Le rav Shimon Schwab (lors du 8e Siyoum haShas) a dit :
"A ce moment, alors que l'âme de l'enfant le quitte, D. prend cette âme et dit : Oui, Mon enfant, tu as toujours été un bon garçon/fille. Et à partir de maintenant, Je vais te maintenir au plus proche de Moi, et Je vais devenir ton Rabbi.
Chaque jour, Je vais étudier avec toi, et avec tes frères et sœurs (juifs, morts jeunes), dans Ma yéchiva céleste."

Même si ces paroles ne rendent pas l'enfant perdu, dans une religion où ce monde n'est qu'un passage vers le monde futur éternel, elles sont une consolation envers toute personne qui a perdu un enfant jeune.

[ D. a Ses comptes, qui nous dépassent, mais Il ne nous abandonnera jamais.
Nous pourrons nous retrouver dans le futur, une fois qu'on aura accompli notre rôle dans ce monde éphémère. ]

"Tout juif doit aimer la terre d'Israël.
Nous devons y aspirer comme un bébé aspire à sa mère"

[Séfer ha'Harédim - chap.59]

La guémara ('Houlin 63b) parle d'un oiseau, appelé : "ra'a" (voir), qui a la particularité de pouvoir observer depuis Babél (Babylonie), la terre d'Israël, en y repérant une carcasse morte.

Pourquoi, est-ce que cet oiseau, qui est loué pour la puissance de sa vision sur Israël, n'est-il pas casher? Pourquoi est-il considéré comme : impur?

Rabbi Zalman Sorotzkin répond que si en regardant la terre d'Israël, vous voyez que des carcasses (choses négatives), cela signifie que vous ne pouvez pas être casher.
En effet, il y a tellement de belles choses à observer en Israël, que si vous n'avez pas cette capacité à se focaliser sur le positif, vous n'agissez pas de façon permise.

"Nous courons après [les musulmans] afin de faire la paix, mais eux, ils courent après nous pour nous détruire et nous faire la guerre.

Ils élaborent d'astucieuses stratégies afin de nous faire du mal, et ils nous détestent."

[Rambam - Iguéret Teiman - lorsqu'il a fui Cordoue, sous la domination musulmane (Almohade)]

Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.32) dit que le nom Yichmaël est composé des mots : "yichma kEl" (D. entendra), signifiant que D. entendra les cris du peuple juif, suite aux atrocités que lui fera subir Yichmaël.

Nous ne devons pas "obliger" D. à nous frapper, afin d'en venir à prier, c'est à nous de prier du plus profond de notre cœur.
D. ne pourra alors que nous entendre : yichma kEl.

Nous devons dominer nos ennemis par nos prières, nos bonnes actions, notre Torah, ...

"Depuis la destruction du Temple, les malédictions sont pires de jour en jour"

[guémara Sota 49a]

Dans sa grande miséricorde, D. doit employer des méthodes de plus en plus fortes pour réveiller le peuple de sa torpeur, celle-ci pouvant entraîner son anéantissement.

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+ "Ne pas s'endeuiller sur Jérusalem est un péché justifiant à lui seul la prolongation de notre exil ...
Puisque nous avions totalement oublié Jérusalem quand nous vivions en paix sur une terre étrangère, nos souffrances ont augmenté progressivement ...

Qui verse des larmes du fond du cœur sur la destruction du Temple et la désolation de notre pays?
Personne n'en parle, personne n'y pense, comme s'il s'agissait d'une simple mésaventure.

Malheureusement, nous avons suivi, comme nos pères, la voie des peuples étrangers ; c'est la source de toutes nos souffrances!"

[Rabbi Yaakov Emden - dans son Siddour]

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"Comment [Jérusalem en] est-elle [arrivée à être] assise solitaire?" (Eikha 1,1)

-> Le midrach (Chir haChirim 1,23) statue : "De même que l'huile ne se mélange pas avec d'autres liquides, Israël ne se mêle pas aux non juifs".

Israël a été différencié du reste des peuples par la Torah et les mitsvot, comme il est dit : "Je vous séparerai de toutes les nations" (Chémot 20,26).

-> Le Beit haLévi dit :
"Si le peuple juif tente de se rapprocher des autres peuples en imitant leur conduite, D. le "protège" en édifiant un mur de haine dans le cœur des nations ...

Plus nous essayons de réduire l'écart en faisant fi des mitsvot qui nous séparent des autres peuples, et plus D. accroît leur hostilité pour nous permettre de conserver notre spécificité."

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"Toute sa splendeur s'en est allée de la fille de Tsion" (Eikha 1,6)

Le midrach (Eikha Rabati) commente : "Toute sa splendeur, c'est D."

La michna (Edouyot 5,7) enseigne : "Tes actes te rapprochent et tes actes t'éloigneront"

-> Le peuple juif apparaît dans toute sa splendeur quand il est attaché à D., dans le cas contraire, il y a une séparation entre eux.
Tout dépend de notre conduite ...

[Cette période de deuil du Temple, est un moment privilégié pour nous rappeler de notre unicité dans notre façon d'aborder la vie : nous avons choisi de toujours rester fidèle à la Torah (quelque soit la façon de vivre en vogue actuellement), nous permettant de nous lier à D., et c'est de là, que nous tirons toute notre beauté. ]

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"D. a foulé au pressoir la vierge, la fille de Yéhouda" (Eikha 1,15)

Le prophète laisse entendre que toutes nos souffrances étaient pour notre bien.

Une personne qui assiste pour la 1ere fois à la fabrication du vin pourrait être choquée en voyant le propriétaire fouler au pied les belles baies de raisin pour en faire une masse informe, alors qu'il agit ainsi pour en obtenir un vin succulent de grande valeur.

De même, la destruction du Temple, l'exil et les souffrances qui s'abattent sur les enfants d'Israël viennent les épurer et les élever pour les rendre dignes de la délivrance ultime. (Kiflaïm léTouchiya).

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"Olivier verdoyant, beau par son fruit, ainsi D. avait appelé ton nom" (Yirmiyahou 11,16)

La guémara (Ména'hot 53b) dit : "Comme pour la plantation d'un olivier, le but visé par la création du peuple d'Israël, n'est atteint qu'à la fin"

Le Maharcha explique :
"Le peuple d'Israël ne parviendra à son objectif ultime qu'aux temps messianiques : après avoir été "pressuré" par les souffrances pour expier ses péchés, il reviendra vers D. et "son huile pure" coulera à l'extérieur."

"Un déposant n'est pas certain que l'objet lui sera restitué par le dépositaire.
D. , Lui, nous restitue chaque matin notre âme encore plus belle!"

[midrach Eikha Rabati -
commentant le verset : "De nouveau, chaque matin : grande est Ta fidélité (raba émounaté'ha)" (Eikha 3,23) ]

Chaque matin, D. nous redonne la possibilité de réparer ici-bas les atteintes portées à notre âme, en améliorant notre conduite ('Hatam Sofer).

D. a toujours confiance en notre capacité à utiliser en bien, cette bombe atomique qu'est notre âme.
La moindre des choses, est de l'apprécier et d'y faire honneur ...

+ "La présence divine demeura 3 ans et demi sur le Mont des Oliviers dans l'attente du repentir d'Israël"

[Yalkout Téhilim - 647]

Envoyé par Nabuchodonosor pour détruire Jérusalem, Nébouzaradan voulut renoncer après 3 ans et demi de siège.
Incité par D. à mesurer la hauteur de la muraille, il constata qu'elle s'enfonçait, chaque jour, de 2 paumes et demie.
Finalement, elle s'enfonça entièrement et les ennemis entrèrent à Jérusalem.
C'est à ce propos qu'il est dit : "Ils ne pouvaient croire, les rois de la terre ni aucun habitant du monde, que l’oppresseur et l’ennemi franchiraient les portes de Jérusalem" (midrach Eikha Rabba).

Dès que la présence divine abandonna les enfants d'Israël qui ne s'étaient pas repentis, Jérusalem tomba immédiatement aux mains de l'ennemi.

Fauter à Jérusalem vs fauter ailleurs

"Fauté, Jérusalem a fauté ('hété 'hétéa), aussi est-elle devenue impure" (Eikha 1,8)

Pourquoi est-ce que ce verset emploie le terme : "fauter", à 2 reprises, afin de décrire les mauvaises actions qui ont été commises à Jérusalem?

Le 'Hida d'expliquer :
"Une faute réalisée à Jérusalem est infiniment plus grave, que la même faute réalisée ailleurs, car Jérusalem est le palais du Roi, où le fait de fauter entraîne un niveau de rébellion plus important.

Ainsi, pour chacune des fautes accomplies, ils ont été pris pour responsables à 2 reprises : une fois pour l'acte en lui-même, et une autre fois pour la déloyauté que cela implique [d'avoir agit ainsi dans le palais même du Roi : Hachem]."

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-> "Jérusalem est plus sainte que le reste de la terre d'Israël"
[Michna Kélim 1,8]

-> "Ce monde ressemble à un oeil : le blanc de l’oeil évoque l’océan qui entoure le monde entier ; l’iris, le monde lui-même ; la pupille – Jérusalem ; et la prunelle – le Temple."
[Déré’h Erets Zouta - chap.9]

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-> Selon le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,3), si nous ne suivons pas la volonté de Hachem, alors la terre ne sera pas un lieu où coule le lait et le miel.

[ -> "10 mesures de beauté ont été accordées au monde. Jérusalem en a pris 9, et en a laissé une pour tout le restant de la terre"  [guémara Kidouchin 49b]

=> ainsi, nous devons avoir un regard positif sur Israël, mais également avoir conscience que malheureusement nos fautes ont amoindri la beauté phénoménale de cette terre. ]

Méguilat Eikha

+ Pourquoi la méguilat Eikha n'est-elle pas écrite sur un parchemin traditionnel?

Le Lévouch (Rabbi Mordé'haï Yoffé) fait remarquer que la méguilat Eikha est souvent lue, durant le jeûne du 9 Av, dans un simple livre, contrairement à la méguilat Esther, qui doit être lue dans un parchemin casher (à l'image d'un séfer Torah).

La raison est que les scribes espéraient tellement en la venue imminente du machia'h, qu'ils ont hésité à fournir les nombreux efforts nécessaires à l'écriture de la méguilat Eikha.
En effet, cela aurait témoigné d'un manque de foi en l'arrivée du machia'h, car un parchemin est un signe de notre intention de l'utiliser sur une longue période.

La réalité est qu'une fois que le machia'h arrivera (d'un instant à l'autre), nous ne prendrons plus le deuil le 9 Av, et ainsi, nous ne lirons plus la méguilat Eikha.

=> Pourquoi se fatiguer à l'écrire par un scribe sur un parchemin, si le dernier 9 Av a été la dernière fois qu'on lira ce texte?

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-> D'après le midrach (Yalkout Chimoni), D. va transformer le 9 Av en jour de joie, car il est écrit : "Ainsi dit D. : [Les 4 jours de jeûne] seront pour la maison de Yéhouda pour la joie et le bonheur, et pour des fêtes joyeuses." (Zé’haria 8,19).

=> Le livre d'Eikha, qui veut dire : lamentations, sera alors obsolète, puisque se sera la joie qui y régnera ...

-> On pourrait alors se demander : n'est-ce pas la même chose avec Pourim? Pourquoi se donner autant de mal à l'écrire sur un parchemin?

La réponse est que la fête de Pourim ne sera jamais annulée, faisant qu'on aura toujours besoin d'une méguilat Esther, afin d'accomplir la mitsva.

A ce sujet, il est possible de citer :
-> “Ces jours de Pourim ne quitteront par les Juifs et leur souvenir perdurera chez leurs descendants” (méguilat Esther 9:28) ;

-> "Dans le futur, toutes les fêtes [juives] seront annulées, et Pourim ne sera jamais annulé"
(Yalkout Chimoni, Michlé, rémez 944.
Rabbi Elazar y est d'avis que Yom Kippour ne sera aussi jamais annulé).

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : dans le futur, les [livres de] Néviim et Kétouvim seront supprimés, et les 5 livres de la Torah ne le seront pas ...
Rabbi Shimon ben Lakich a dit : la méguilat Esther et les halakhot ne seront également pas supprimées dans le futur."
(guémara Yérouchalmi - Méguila 1,5)

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+ Le livre de Eikha :

=> Il y a 154 versets dans Eikha. Quelle est la signification de ce nombre?

Le Tossafot haChalem (Pérouché Baalé haTossafot al Tana'h - Eikha 5,2) donne les 2 raisons suivantes :
-> Il y eu 154 années à partir du moment où les juifs ont été assujettis à leurs ennemis en terre d'Israël, en commençant par San'hériv, le roi d'Achour, jusqu'à l'année où le Temple a été détruit.
Puisque le Temple a été détruit la 155e année, nous répétons le verset de "Hachivénou" à la fin de Eikha.

-> Selon certaines opinions, la Torah est divisée en 7 lettres (Béréchit, Chémot, Vayikra, Dévarim, avec la paracha de Vayéhi binésso'a (Bamidbar 10,35-36) qui est considérée comme un livre séparé, divisant le livre de Bamidbar en trois).
Puisque les juifs transgressèrent toute la Torah, chaque livre composé de 22 lettres de l'alphabet hébreu (7 livres * 22 lettres = 154), ils furent punis par les 154 lamentations contenues dans le livre d'Eika.

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-> b'h, voir également : le message du mot : "Eikha" : https://todahm.com/2018/08/08/message-du-mot-eikha