Aux délices de la Torah

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"Hachem dit à Moché : "Parle aux Cohanim, les fils d’Aharon et dis-leur : ‘Nul ne doit se souiller au contact d’une personne [morte] parmi son peuple’"." (Emor 21,1)

-> Rachi explique sur les mots "Parle aux Cohanim" : "Parle" (Émor - אֱמֹר) et "dis" (Amarta - אָמַרְתָּ). La répétition vient prévenir les adultes à propos des enfants.

-> Hachem emploie à 2 reprises le même terme quand Il ordonne à Moché d’enseigner les lois de pureté des Cohanim. Rachi, sur la base de la guémara (Yébamot 114a), explique que la redondance vient nous apprendre que les Kohanim doivent également enseigner ces lois à leurs enfants. Ceci met en avant un principe fondamental dans le ’Hinoukh (l’éducation des enfants) qui s’applique à tous les domaines de la Torah : un parent doit s’assurer que ses enfants respectent les mitsvot.
=> Comment peut-on élever ses enfants et les faire adhérer aux valeurs auxquelles on est attaché sans qu’ils soient touchés par l’influence extérieure?

-> Une réponse est apportée par le rav Moché Feinstein (dans son Darach Moché sur ce verset).
Il explique, sur la base du Rachi précité, que la double expression vient nous indiquer 2 aspects dans l’éducation des enfants aux mitsvot.
- On peut simplement leur apprendre les diverses obligations ainsi que les difficultés annexes à surmonter. Mais cela ne suffit pas ; car cette simple information ne les rendra pas suffisamment forts pour affronter les nombreuses épreuves qu’ils rencontreront.
- Donc le deuxième "Parle", ajoute l’importance de communiquer la joie de la pratique des mitsvot. De cette façon, l’enfant recevra comme message que le respect de la Torah n’est pas seulement une étape difficile à passer, mais la source de notre bien-être dans ce monde autant que dans le monde futur.
Dans cet ordre d’idées, Rav Feinstein disait que la fameuse phrase répétée par plusieurs Juifs des générations antérieures : "C’est dur d’être juif", inculquait aux enfants l’idée que la Torah est un joug à supporter, envers et contre tout. La conséquence est triste ; nombreux de ces enfants décidèrent de rejeter la Torah, parce qu’ils aspiraient à une vie "meilleure".
[lorsqu'un parent va répéter : "moi je fais Shabbath, mais qu'est-ce que c'est difficile, combien de concessions je dois faire pour cela", alors l'enfant associera le Shabbath à du négatif, et il se dira : "pourquoi dois-je tellement me sacrifier pour le Shabbath si ce n'est que de la prise de tête!".
Au contraire on doit témoigner dans la pratique que nous avons une "Torah de vie", et non une "Torah de concessions, de mort (je renonce à ça, et ça ...)"]

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Cette leçon du rav Feinstein est la clé de la réponse à notre question initiale. Nos enfants verront inévitablement des juifs d’un autre niveau de pratique des mitsvot, mais si on leur montre que le respect de la Torah est une opportunité formidable et qu’il nous rend joyeux, ils seront bien moins tentés par les modes de vie qui semblent plus "faciles" ou "agréables".
Prenons pour exemple l’approche des parents devant les fêtes juives qui demandent beaucoup de travail et de préparations, comme Pessa’h. Si l’ambiance est tendue à l’idée d’avoir à effectuer le ménage de toute la maison, les enfants grandiront avec l’impression que Pessa’h est un poids. Mais si le dur travail est anticipé positivement, ils considèreront cette fête comme un moment réjouissant.

Enfin, notons qu’il est très difficile, sinon impossible, de communiquer la joie de l’observance de la Torah aux enfants, si le parent ne ressent pas lui-même cet enthousiasme. Les enfants sont beaucoup plus marqués par notre façon de vivre que par nos paroles. Donc cet enseignement ne se limite pas à l'éducation des enfants, mais il nous touche personnellement ; la Torah est l’unique source de satisfaction réelle. En intériorisant ceci, nos enfants le ressentiront certainement aussi.

[en étant dans la société, nous sommes constamment en concurrence, et si nous ne travaillons pas à avoir une vision positive, à apprécier le fait de pouvoir faire la volonté d'Hachem, alors on va en venir à le faire par habitude, et avoir davantage de plaisirs dans des activités profanes.
Plus nous entretenons notre feu de joie, de fierté, ... d'être juif, alors plus cela se traduira dans des actes de feu, plus on vivra une vie joyeuse juive, plus on témoigne à Hachem de notre joie/désir de faire Sa volonté (ce qui donne une dimension beaucoup plus élevée à nos actes).
(à l'inverse, notre yétser ara cherche à diminuer l'intensité de ce feu : sois juif, mais n'y met pas trop de ta fougue, de ton cœur. Sois un juif de type "mort vivant", agissant au mieux comme un robot par habitude)]

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-> "Dis au Cohanim, fils de Aharon, et tu leur diras" (Emor 21,1)

-> Nos Sages nous enseignent que la répétition du verbe "dire" vient "pour mettre en garde (léazhir) les grands sur les petits". Les adultes ont une responsabilité de veiller à ce que les petits aussi se conforment à la Volonté de Hachem.

Cela évoque le principe de l'éducation. Mais le terme employé, "léazhir", de la même racine que "Zohar", "lumineux", suggère ainsi le sens de "faire briller".
Ainsi, l'enseignement prend le sens de : "Pour faire briller les grands sur les petits". Cela signifie que lorsqu'un adulte éduque un enfant, il doit essentiellement insister sur la dimension positive de la transmission, montrer à l'enfant son potentiel lumineux intrinsèque, ses qualités et sa richesse intérieures. Lui montrer également, le côté positif et lumineux de l'enseignement.
Le fait de se conformer à la Torah va l'éclairer, lui apporter de la lumière et du bien dans sa vie. Un tel enseignement aura la garantie d'imprégner une influence positive sur l'enfant.

Mais, les mots : "Pour faire briller les grands sur les petits", met aussi le doigt sur l'impact d'un tel enseignement sur les adultes eux-mêmes. Les premiers à bénéficier de cet éclairage, ce sont les adultes.
L'éducation permet "de faire briller les grands" eux-mêmes, "sur les petits", par le fait qu'ils font briller la lumière de la Torah "sur les petits".
[Likouté Si'hot]

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"Il ne se rendra pas impur pour un mort" (Emor 21,1)

=> Certes la mort comprend une certaine impureté et le Cohen incarne l'idéal de sainteté. Mais il existe d'autres sources d'impureté. La seule qu'il est interdit au Cohen de contracter, c'est celle de la mort. Pourquoi cela?

-> Le Mé haChiloa'h explique que le Cohen est l'homme destiné par excellence à transmettre la connaissance d'Hachem au peuple juif. Comme il est dit : "Les lèvres du Cohen préserveront la connaissance et la Torah, on recherchera de sa bouche".
La connaissance d'Hachem c'est la conscience que tout vient de Lui et qu'absolument rien n'est le fruit du hasard et n'échapperait à Sa Volonté. Le Cohen détient cette conscience de façon très prononcée.
Quand, à D. ne Plaise, il arrive un drame, et particulièrement lorsqu'un être humain décède, cela provoque de la peine et de la douleur. Mais le Cohen, qui naturellement relie tout à Hachem, ressent encore plus fort la Rigueur Divine, Qui a reprit cet individu. Cela risque d'éveiller en lui une plainte et une forme de colère vis-à-vis de Hachem.
Certes, tout le monde peut ressentir de tels sentiments, ce qui mène même certains à rejeter la pratique, exprimant ainsi leur colère envers Hachem. Mais il est néanmoins possible de tempérer ces sentiments en rattachant ce drame à des causes naturelles et rationnelles. Mais le Cohen, dont le sens du Divin est encore plus prononcé, ne peut se contenter de telles explications pour trouver répit et calmer ses griefs envers Hachem, car il ne peut inexorablement avoir d'autres interprétations, il reviendra toujours à relier les événements à leur Véritable Cause, Qui est Hachem.
=> C'est pourquoi, la Torah interdit au Cohen de se trouver en contact avec un mort, car cela éveillera en lui colère et plaintes à l'encontre du Créateur et il s'en retrouvera abîmé. C'est de cette impureté là que la Torah cherche à le protéger en l'éloignant de la mort.

En priorité la douleur de notre père

+ En priorité la douleur de notre père :

"Car comment remonterais-je vers mon père sans que le jeune homme soit avec moi, de peur que je ne vois le mal qui accablerait mon père?" (Vayigach 44,34)

=> Pourquoi Yéhouda déclare-t-il qu'il ne peut pas revenir sans Binyamin de peur de voir la réaction négative de son père, qu'en est-il de la question plus urgente de sa garantie qu'il avait invoquée quelques instants auparavant?

Apparemment, le bien-être de Yaakov pesait plus lourd dans l'esprit de Yéhouda que son existence même dans ce monde et dans l'autre. Il se peut que ce soit précisément l'intention de Yéhouda, de souligner à quel point la question de Yaakov était sérieuse, dans l'espoir que Yossef, lui aussi, soit ému de compassion pour le bien de Yaakov.

Il se peut également qu'au départ, Yéhouda ait été poussé à intercéder en raison de son intérêt personnel dans l'affaire. Cependant, une fois impliqué dans sa requête héroïque, il a été progressivement élevé au niveau où la douleur de son père a transcendé la sienne.
Une fois que les intérêts personnels de Yéhouda se sont effacés de l'équation, ses paroles désintéressées ont immédiatement marqué son antagoniste et l'impasse a été brisée.

Ce processus est un modèle pour nos propres moments difficiles. Si nous nous tournons vers Hachem dans la prière et le repentir afin d'alléger notre propre souffrance, ce qui est tout à fait naturel, cet engagement même nous élèvera au point que c'est la "souffrance" d'Hachem à la vue de notre malheur qui sera la plus importante dans notre esprit.
[Sfat Emet - 5640]

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-> Le Imré Emet enseigne que grâce à la défense désintéressée de Binyamin par Yéhouda, ce dernier a rectifié son rôle prépondérant dans la vente de Yossef.
Une fois ce crime passé, les souffrances des frères aux mains de Yossef n'avaient plus lieu d'être et le Ciel mit immédiatement un terme à leurs souffrances.

Le Pné Ména'hem ajoute qu'étant donné que c'est Binyamin qui a servi, bien qu'involontairement, de catalyseur pour cette réconciliation cosmique entre Yossef et Yéhouda, son descendant Mordé'haï a mérité d'instituer la pratique des michloa'h manot, qui facilite l'harmonie et la bonne volonté entre les juifs pour toujours.

"Yéhouda s'approcha de lui" (Vayigach 44,18)

=> De qui Yehouda s'est-il approché?
Bien que le contexte indique clairement qu'il s'agit de Yossef, l'utilisation inhabituelle du pronom au début du passage permet d'autres interprétations.

-> Les frères étaient plongés dans une crise qu'ils n'auraient jamais pu imaginer. Un vice-roi indiscret avait bouleversé leur vie sur la base d'accusations fabriquées de toutes pièces. Alors que l'affaire semblait derrière eux, elle allait de mal en pis.
Binyamin est pris en flagrant délit de possession de la coupe et semble condamné à une vie de servitude en Égypte. Yehouda, en particulier, se trouve dans une situation désespérée : il a engagé son éternité pour garantir le retour sain et sauf de Binyamin auprès de son père. Les frères se tournent vers lui pour qu'il les guide dans ce moment désespéré. Que devait-il faire ?

Le Sfat Emet (5631) répond qu'il s'est simplement tourné vers Hachem.
"Vayigach Elav (vers Lui - Hachem). De quelle manière?
"Yéhouda" = par la qualité de "odaa", le remerciement, c'est-à-dire la reconnaissance que tout ce qui se produit, grand ou petit, n'est rien d'autre que la volonté d'Hachem.
En reconnaissant et en acceptant que même les heures les plus sombres sont animées par Lui, on peut faire appel à cette Divinité intérieure, qui illumine les circonstances et met fin aux difficultés.
Tel était le but du monologue de Yéhouda. Il ne contient aucune information nouvelle ni aucun argument pour justifier Binyamin ; au contraire, en reprenant la chaîne des événements, Yéhouda a pu mettre de l'ordre dans ses émotions confuses et renforcer sa conviction que c'était Hachem qui menait la danse. Et en effet, immédiatement, Yossef n'a pas pu se contenir et la crise a été résolue contre sa volonté.

Comme le diraient le 'Hidouché haRim, un juif est appelé un ''Yéhoudi", parce qu'il reconnaît la main d'Hachem derrière tout ce qui se produit et lui exprime sa gratitude.
De même, lorsqu'il rencontre des difficultés, chacun peut utiliser la stratégie de Yéhouda, qui consiste à se débarrasser mentalement de ses émotions tourbillonnantes et à se concentrer sur le point de lumière intérieur qui l'anime.

"Yaakov resta seul" (Vayichla'h 32,25)

-> Le guémara ('Houlin 91a, citée par Rachi) raconte que Yaakov est resté seul après avoir transféré sa famille et ses biens de l'autre côté de la rivière parce qu'il avait oublié de petites fioles et qu'il était revenu les chercher.

Le Arizal explique que tout ce qu'une personne possède, aussi insignifiant soit-il en apparence, lui est donné dans le cadre de la mission de sa vie, et que le fait de le dédaigner témoigne d'un mépris pour le Ciel.

Le 'Hidouché haRim ajoute que cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne les talents, les compétences et les bonnes qualités d'une personne. Il faut veiller à ne pas en abuser (les utiliser en mal) et à ne pas les atrophier (ne pas les utiliser en bien comme on pourrait le faire).

Miraculeusement, ils ne reconnurent pas son visage

+ Miraculeusement, ils ne reconnurent pas son visage :

"Ses frères ne purent lui répondre parce qu'ils étaient surpris par son visage" (Vayigach 45,3)

-> Le séfer Imré Pin'has cite le rav 'Haïm Krasner expliquant que le visage de Yossef ressemblait beaucoup à celui de Yaakov. Si c'est le cas, pourquoi ses frères ne l'ont-ils pas reconnu tout de suite?

La seule réponse possible est qu'un miracle s'est produit et qu'ils ont été incapables de le reconnaître jusqu'à ce qu'Hachem décide que c'était le bon moment pour qu'il leur révèle qui il était. Une fois ce moment arrivé, ils ont immédiatement reconnu qu'il ressemblait exactement à leur père.
C'est pourquoi le verset dit qu'ils ont été surpris par "son visage". Ils ont vu que son visage ressemblait à celui de leur père, et cela les a beaucoup effrayés.

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-> Le séfer Agra déKalla demande ce que signifie le fait qu'ils aient été surpris "par son visage". Pourquoi ne dit-on pas simplement qu'ils ont été surpris "par lui"?

Il répond qu'ils ont regardé son visage et ont vu qu'il était illuminé par la sainteté. Ils ont réalisé que leur frère était toujours un tsadik et ils ont été surpris. Ils étaient stupéfaits qu'il ait réussi à surmonter les tentations de ce pays immoral et qu'il soit resté complètement juste (tsadik).
Ils se demandèrent comment il avait pu rester aussi saint, avec un visage aussi brillant, alors qu'il vivait dans un endroit aussi corrompu.

Les douleurs de la naissance du machia’h

+ Lorsqu'elle évoque l'arrivée de machia'h, la guémara compare l'attente et l'accouchement final à une grossesse et à la naissance qui s'ensuit. Dans le même ordre d'idées, la période précédant l'arrivée de machia'h et notre guéoula ultime est appelée "les douleurs de la naissance de machia'h", les derniers soubresauts de la naissance où le moment du salut est presque arrivé, mais où la douleur est à son comble. [Sanhedrin 98b - avec Maharcha]

Le Vilna Gaon (Even Chéléma 11,5) écrit que ce processus s'est également produit en Égypte lorsque le peuple juif était confronté à ses défis les plus douloureux. Au moment précis où leur douleur s'amplifiait jusqu'à ce qu'ils ne puissent presque plus la supporter, leur Délivrance est arrivé.

[cela ressemble aux derniers soubresauts d'une lumière avant de s'éteindre, de même les forces du mal déploient leurs dernières cartouches avant leur fin. ]

"Haman sortit ce jour-là, heureux et le cœur joyeux" (Esther 5,9)

-> Nous devons maintenant comprendre comment il est approprié pour la Torah de dire d'Haman qu'il avait un cœur joyeux.
Surtout qu'on trouve dans de nombreux autres versets du Tana'h : "Il buvait et son cœur était joyeux" (Shoftim 19,6&22 ; Chmouël I 25,36 ; Chmouël II 13,28 ; Méla'him I 8,66 ; Ruth 3,7 ; ...), et sur ces mots la guémara suggère que cette formulation fait référence à l'étude de la Torah.

=> Si tel est le cas, comment est-il approprié de dire à propos d'Haman qu'il avait un " cœur joyeux ", ce qui implique qu'il étudiait la Torah ?

[ en ce qui concerne l'utilisation de cette expression dans le récit de Boaz, le midrach dit qu'elle signifie qu'il a récité le Birkat HaMazon, ce qui implique que cela donne à une personne un cœur joyeux. (midrach Ruth rabba 5).
Ailleurs, le midrach (Tan'houma Béhar 3) dit que cette expression se réfère à l'étude de la Torah.]
[...]

Lorsqu'Esther a organisé son festin et invité Haman à y assister, elle avait des intentions saintes. Elle a certainement organisé cette fête de manière à ce qu'elle soit enracinée dans la sainteté.
Son intention était de séparer Haman de la Sitra A'hara, de la source de sa vitalité, et elle l'a donc invité à son festin, qui était préparé dans la sainteté. Elle voulait ainsi le couper de toute source de vitalité.
Il serait séparé de son côté racha, mais serait incapable de s'attacher avec succès au côté de la sainteté, pour en recevoir la vitalité. C'est ce qui causera sa perte.

C'est le sens profond du verset : "Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain, et s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire, car tu jetteras des charbons sur sa tête" (Michlé 25,21-22).
En séparant votre ennemi du côté racha, afin de l'amener vers le côté de la sainteté, qu'il ne parviendra jamais à atteindre, vous "jetez des charbons sur sa tête".
Rachi commente que cela fait référence au mauvais penchant. S'il a faim et vous demande de le rassasier de fautes, amenez-le au beit midrach et nourrissez-le de Torah. De même, donnez-lui à boire l'eau de la Torah.

C'est ce que signifie le verset "Haman sortit ce jour-là, heureux et le cœur joyeux", lorsqu'il participa au festin d'Esther, qui était du côté de la sainteté : elle le sépara de la Sitra A'hara (force du mal/impureté) afin de l'amener du côté de la sainteté et le coupa ainsi de sa source de vitalité.
Ainsi, le verset dit "avec un cœur joyeux", ce qui fait référence aux actes qui sont nourris par le côté de la sainteté, comme l'étude de la Torah.
C'est pourquoi le verset suivant dit : "Mais Haman s'est retenu." En effet, comment peut-on dire qu'Haman s'est retenu, puisque la retenue est une bonne qualité? Comme le dit la Michna : "Qui est fort? Celui qui contrôle son penchant" (Pirké Avot 4,1).
Grâce aux étincelles de sainteté qu'Haman a reçues en participant au festin d'Esther, il a été en mesure de réfréner son mauvais penchant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°5 ]

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=> En servant à Haman un festin préparé dans la sainteté, Esther a séparé Haman de sa source de mal, affaiblissant ainsi son pouvoir de faire le mal.

Calculer la date de la venue du Machia’h?

+ Calculer la date de la venue du Machia'h?

Rabbi Chmouel Bar Néhémie a dit, rav Yo'hanan a dit :
"Malédiction à ceux qui établissent des comptes pour fixer la période de la fin des temps.
Lorsque leur compte ne se réalise pas, ils provoquent le découragement au sein d'Israël, et chacun de dire : Puisque la fin des temps prévue est arrivée et ne vient pas ... [elle ne viendra pas] ...

Néanmoins, attendez-là, comme il est dit : "Si elle [la fin des temps] diffère, attends-là avec confiance" (Habakouk 2,3).
[..]

Ce verset (d'Habakouk) est d'une grande profondeur et il ne faut pas tenir compte des calculs concernant la fin des temps, mais il faut croire en la guéoula et l'attendre."

[guémara Sanhédrin 96b & 97b]
Pour lire la suite, cliquez ci-après : https://todahm.com/2014/08/08/concernant-la-date-exacte-de-la-fin-des-temps

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+ Les phases de la délivrance :

"Quelles sont les phases de la délivrance?
Il semble que ... telle est la délivrance d'Israël : au début, elle sera lente, puis plus elle avancera, plus elle s'accélérera."

[guémara Yérouchalmi - Béra'hot - chap.81]

=> La guéoula ne viendra pas soudainement, mais par étapes successives.
Et pour quelle raison?
Afin que nous nous préparions mentalement à recevoir le libérateur et que nous soyons aptes à accueillir la délivrance.

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On peut citer les paroles du Rabbi Dov Bar de Radowitz :
"Des battements de chaque montre se fait entendre la voix de l'ange de la mort s'approchant.
C'est pourquoi il suscite la tristesse et "une noire amertume".

Mais la montre de mon maître, le 'Hozé de Lublin, déclare et annonce à chaque tic-tac que le Machia'h approche, et c'est là une bonne nouvelle."

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Attendre le Machia'h à chaque instant, c'est être dans un état d'esprit où l'on ne remet pas à plus tard ce que l'on peut faire maintenant.
C'est donner le meilleur de soi-même, selon la logique de la Torah, de nos Sages ...

[Le yétser ara, c'est sûrement très intéressant ce que tu as à me proposer, mais j'ai un invité (le machia'h) qui arrive d'un instant à l'autre, et je ne suis absolument pas libre pour t'écouter ...

On en reparle après, quand mon invité sera là ... 🙂 ]

"Il y a tellement de kédoucha dans les lettres de la Torah, et à plus forte raison quand elles s'assemblent en mots et en versets, que même leur prononciation parvient à influer sur l'homme, à soumettre son cœur à D. et à accepter totalement Sa royauté infinie.

Cette ségoula extraordinaire se trouve dans notre Torah, quel bonheur!"

[Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

"Puisque son âme est attachée à son âme" (Vayigach 44,30)

Comment les âmes de Yaakov et de Binyamin sont-elles devenues attachées l'une à l'autre?

Le mot : "attachée" se dit : kéchoura (קְשׁוּרָה), et il a pour valeur numérique : 611, qui est la même que celle du mot : "Torah" (תורה).

Yaakov a enseigné à Binyamin la Torah, et par le biais de cette étude de la Torah, leurs âmes se sont attachées.

=> La Torah est la langue qui unifie entre eux les juifs du passé, du présent et des générations futures.

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+ "Notre peuple n’en est qu’un uniquement grâce à la Torah."

[Rav Saadia Gaon – Emounot véDéot 3,7]

Source (b"h) : traduction personnelle issue d’un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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+ "Il (Yaakov) envoya Yéhouda devant lui, chez Yossef, pour préparer devant lui, à Gochen" (Vayigach 46,28)

-> Rachi commente : pour lui préparer un centre d’études d’où sortira l’enseignement.

-> Ensuite, à leur arrivée en Egypte, ils vont voir Pharaon, qui leur demande : "Quelles sont vos occupations?" (v.47,3).
Le rabbi David Gourwitz fait remarquer que le mot : "occupations" (maassé'hem - מַּעֲשֵׂיכֶם) a une guématria de 480, qui est la même que : "Talmud" (תלמוד).
En effet, quelles sont les occupations des juifs?
Ils ont des actions (maassé'hem) qui se basent sur le Talmud, ils étudient la Torah quand et où ils le peuvent.
Notre profession n'est pas ce que nous faisons dans la vie, puisque ce n'est qu'une malédiction nécessaire pour nous permettre de faire ce que tout juif doit réellement faire dans sa vie : étudier et vivre selon la Torah.

-> Le rav 'Haïm Friedlander dit que le 1er souci de Yaakov pendant cette période d'exil en Egypte, fut d'assurer aux enfants l'enseignement sacré. En fait, même si Yaakov n'entretient pas de relations avec les égyptiens, ce centre d'études était nécessaire pour clarifier ce qui est permis et ce qui est interdit, et distinguer la vérité du mensonge.

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+ "Pour préparer devant lui, à Gochen" :

-> Le Yichma'h Israël (l'Alexander rabbi) commente sur ce verset :
Les actions des Pères sont un signe pour les enfants. En descendant en Egypte, Yaakov traça la voie pour ses enfants pour survivre en exil jusqu'à la venue du machia'h.
Nous en trouvons une indication dans le fait que : "à Gochèn" (Gochena – גשנה), a la même valeur numérique que : machia’h (משיח), soit 358.

=> Ainsi, en allant en exil à Gochen, Yaakov a fait les préparatifs pour nous donner les moyens de rester confiant en D. et en la Torah durant le long et amer exil.
Le midrach dit que Yaakov envoya Yéhouda à Gochen pour préparer une école pour l'étude de la Torah. En effet, c'est la lumière de la sainte Torah qui illumine nos vies jusqu'au jour où : "Hachem sera pour toi une lumière qu'il est impossible d'éteindre" (Yéchayahou 60,20).

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-> Le pays de Gochen est la terre que Pharaon avait donné à Sarah en compensation de ce qu'il l'avait séquestrée dans son palais lorsqu'elle et Avraham étaient descendus en Egypte pendant la famine.
Depuis, un esprit de sainteté réside en ce lieu grâce au mérite de Sarah. L'influence corruptrice de l'ange gardien de l'Egypte n'a pas affecté cet endroit.
[Pirké déRabbi Eliézer 26]

[en effet, l'environnement dans lequel nous évoluons a une influence indirecte sur nous, d'où l'importance de rester autant que possible dans notre territoire rempli de sainteté (notre Gochen à nous!).]

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+ "Tu t'installeras dans le pays Gochen ... toi et tes enfants et les enfants de tes enfants" (Vayigach 45,10)

-> Pourquoi Yossef a-t-il décidé d'installer son père et sa famille dans le pays de Gochen, loin de la capitale, et n'a-t-il pas plutôt proposé à son père de s'installer près du palais du roi dans la capitale de l'Egypte, pour qu'il puisse le voir à chaque instant?

Nous trouvons la réponse dans la décision du Rema (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 240,7) selon laquelle : "Si le fils est grand en Torah et que le père aussi lui doit le respect, il faut qu'ils s'éloignent l'un de l'autre, pour qu'aucun d'eux ne néglige le respect dû à l'autre".
Yossef s'est conduit en accord avec cette hala'ha. En effet, Yaakov et Yossef se devaient le respect mutuellement.
Yaakov devait honorer Yossef parce qu'il était le gouverneur du pays et le vice-roi d'Egypte, et Yossef devait honorer Yaakov parce que c'était son père.
Par conséquent, Yaakov et Yossef se sont installés à des endroits éloignés l'un de l'autre.

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[en étant éloigné de son père, Yossef se permettait également de respecter son engagement de ne pas révéler à son père ce que ses frères lui ont fait.
Il était prêt à sacrifier de beaux  moments avec son père adoré (après une séparation de 22 ans), car cette distance entre eux rassurerait ses frères (il ne risque rien de dire!), et de plus il s'empêche ainsi de révéler la réalité afin de leur éviter une honte énorme (comment ont-il pu faire cela!).]

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-> Le rav Yossef Chlomo Kahenman (v.45,28) dit que quand Yaakov vit les charrettes (allusion à la égla aroufa) [envoyées par Yossef], il s'exclama : "Od Yossef 'haï" (Yossef est toujours vivant!). Avec ces mots "toujours vivant", Yaakov voulait signifier que pour accéder à la vraie vie, il faut s'attacher à l'étude de la Torah.