Aux délices de la Torah

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"Parle ainsi à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 6,23)

Selon la loi juive (Ora'h 'Haïm 128,5), lorsque le Cohen récite la bénédiction des Cohanim, il doit retirer sa chaussure.
Pourquoi cela?

Au moment du miracle du buisson ardant, D. a ordonné à Moché : "N'approche pas d'ici! Ôte ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).

Les paroles introductrices de l'ordre divin de retirer sa chaussure sont : "al tikrav alom" (N'approche pas d'ici!).
Le mot "alom" (d'ici - הֲלֹם) a pour valeur numérique : 75, qui est la même que le mot : "Cohen".

Ainsi, ce verset est un message aux Cohanim : "N'approche pas Cohen, ôte ta chaussure."

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Par ailleurs, selon la guémara (Sotah 40a), si un Cohen a un lacet qui est cassé, et qu'il s'assoit en plein milieu de la bénédiction des Cohanim afin de l'arranger, on risque d'en venir à le suspecter de s'être arrêté en cours, car il est un Cohen non qualifié (ex : c'est le fils d'une femme non permise à un Cohen).

Nos Rabbins ont ainsi interdit aux Cohanim de garder leurs chaussures durant la bénédiction (même s'il n'y a pas de lacet).

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+ La bénédiction des Cohanim :

-> Rabbi Yossef ben Yakar rapporte : "Jusqu'à présent, Je devais les bénir Moi-même, comme il est écrit : D. bénit Noa'h" (Noa'h 9,1) ; "Hachem bénit Avraham" ('Hayé Sarah 24,1).
A partir de ce jour, ce seront les Cohanim et les tsadikim qui vous béniront!"
[midrach Tan'houma Lé'h Lé'ha 5]

-> Les disciples de Rabbi Akiva lui demandèrent : "Par quel mérite avez-vous accédé à une telle sagesse?"
Parmi ses réponses, il leur dit : "Je n'ai jamais regardé les Cohanim pendant qu'ils bénissent l'assemblée"
[Raavad - Chil'hé Tamid]

-> Qu'est-il écrit dans la Torah à propos de la bénédiction des Cohanim?
"Et moi, Je les bénirai" (Nasso 6,27). Cette bénédiction émane de Hachem en Personne!"
[rav Its'hak Zeev Soloveitchik]

-> "Aharon éleva ses mains vers le peuple, il les bénit" (Chémini 9,22)
Le midrach (Yalkout Chimoni) écrit : "A ce moment, Aharon recueillit la mitsva de l'élévation des mains [c'est-à-dire la bénédiction des Cohanim] pour lui et pour tous ses descendants, jusqu'à la résurrection des morts."
Le Dovèr Shalom enseigne que la 1ere fois que Aharon a béni le peuple juif, il n'y était pas tenu et n'en avait pas l'obligation, mais il a agi ainsi de sa propre initiative.
C'est par son mérite qu'il a été enjoint aux Cohanim de procéder à la bénédiciton pour toute les générations.
[on voit l'importance de sans cesse prendre l'initiative de bénir les juifs individuellement et collectivement!]

La guémara (Sota 38a) affirme que c'est de ce verset que l'on déduit l'obligation des Cohanim d'élever les mains pendant qu'ils prononcent la bénédiction.

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-> "La crainte inspirée par l'assemblée doit t'animer constamment.
[D'où le savons-nous?] Du fait que les Cohanim, [lorsqu'ils prononcent leur bénédiction,] ont le visage dirigé vers l'assemblée, et tournent le dos à la présence Divine."
[guémara Sota 40a]

-> La Tora Témima ajoute : C'est également sur cet enseignement qu'est fondée l'autorisation faite aux rabbanim et aux orateurs de prononcer leurs discours en étant tournés vers l'assistance, le dos tourné à l'armoire sainte [contenant les Séfer Torah].

=> On apprend de là l'importance de témoigner du respect à la communauté juive.

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-> Les Cohanim, ceux qui s'occupent du Service Divin dans le Temple, font face aux restants de leurs frères juifs, les implorant de s'améliorer, d'amener la présence Divine dans leur vie. C'est ainsi que : "ils (les Cohanim) placeront Mon Nom sur les enfants d'Israël".
Et ce n'est qu'ensuite : "Je (D.) vais les bénir".
[d'après Rabbi Moché Yé'hezkel Salah de Baghdad]

-> "Ils mettront Mon Nom sur les bnei Israël" (Nasso 6,27)
Le mot "vésamou" (ils mettront - וְשָׂמוּ) est l’acrostiche de "VéCohen Chémévarekh Mitbarekh OuMitgadel" (Un cohen qui béni est béni et grandit).
[Avné haChoham]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[d'une manière générale, nous pouvons apprendre de là que plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]

"Parle ainsi à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël ; vous leur direz : "Que D. te bénisse et te protège!" " (Nasso 6,23-24)

Avant de réciter leur bénédiction, les Cohanim récitent la prière : "Qui nous a sanctifié avec ses commandements et qui nous a ordonné de bénir Son peuple d'Israël avec amour (bé'aava - cf.Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 128,11 ; et Magen Avraham 18).

Où est-ce que l'on peut voir que les Cohanim doivent nous bénir avec amour?

1°/ La bénédiction des Cohanim commence par : "Que D. te bénisse (yévaré'hé'ha) et te protège!".
Sachant que D. a demandé aux Cohanim : "vous bénirez les enfants d'Israël" ; n'aurait-il pas été plus logique qu'ils disent : "Que D. vous bénisse (yévaré'hé'hém) et vous protège!" (au pluriel)?

Bien que les Cohanim bénissent tout le peuple juif (une pluralité de personnes), ils le font en utilisant le singulier, afin d'indiquer que D. désire bénir les juifs, unis par un amour d'autrui.

Ainsi, par la bénédiction des Cohanim faite au singulier, un Cohen annonce son respect du commandement de D. de bénir le peuple d'Israël "avec amour" (bé a'ava).

[ D'ailleurs, le mot a'ava (amour) a une valeur numérique de : 13, qui est aussi celle de : é'had (Un). ]

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2°/ On peut noter également que : "bé aava" a comme valeur numérique : 15.
Dans la bénédiction des Cohanim, à partir du mot "Yévaré'hé'ha" jusqu'au mot : "shalom", il y a un total de : 15 mots.

Ainsi, les Cohanim font référence au commandement de bénir les juifs bé'aava, avec les 15 mots de la bénédiction des Cohanim que D. a amoureusement donné à Son peuple.

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-> "Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël, dis-leur" (amor laèm - אָמוֹר לָהֶם - Nassso 6,23).
Le midrach (Bamidbar rabba 11) explique : "Le verbe "amor" est écrit d'une façon pleine, avec un vav (אָמוֹר), pour montrer que vous devez les bénir avec recueillement et de tout cœur, afin que la bénédiction soit opérante."

Selon le Nétsiv, cela nous enseigne qu'un Cohen doit avoir une intention sincère (kavanat halèv) afin que ses bénédictions marchent pleinement.
C'est en ce sens que nos Sages ont inclus dans le texte de la birkat Cohanim, le terme : "aava" (amour).
[Avant de réciter leur bénédiction, les Cohanim doivent réciter les mots suivants : "Qui nous a sanctifié avec ses commandements et qui nous a ordonné de bénir Son peuple d'Israël avec amour" (bé'aava - cf.Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 128,11 ; et Magen Avraham 18)]

-> Le Zohar (paracha Nasso) enseigne : "Si un Cohen n'éprouve pas de compassion à l'égard de ses prochains, ou si les gens ne sont pas animés d'un tel sentiment à son égard, il ne peut les bénir, comme il est écrit : "Celui qui a un œil bienveillant sera béni" (Michlé 22,9).
Ne lis pas "yévora'h" (sera béni), mais "yévaré'h" (bénira)."

-> "Un Cohen qui est détesté par la communauté ou qui lui-même l'a en abomination, se mettrait en danger en la bénissant!
De ce fait, s'il lui est vraiment impossible de dominer son instinct et de retirer la haine de son cœur, il lui incombe de quitter l'office avant le rétsé.
Car la bénédiction stipule explicitement : "de bénir Son peuple, Israël, avec amour"."
[michna Broura 127,20]

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi (guémara Soucca 38b) dit que chaque Cohen qui bénit l'assemblée (tsibour) est lui-même béni, mais celui qui ne bénit pas l'assemblée n'est pas béni.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) interroge : N'est-ce pas évident? Que nous apprend de nouveau Rabbi Yéhochoua ben Lévi?

Le Ben Ich 'Haï de répondre :
La bénédiction des Cohanim se termine par le mot : "aava" (amour). Nous apprenons de là qu'il n'est pas suffisant qu'un Cohanim bénisse le peuple juif uniquement avec sa bouche, la bénédiction doit également venir du plus profond de son cœur, avec amour.

Deux fois la guématria du mot : "aava" (אהבה - amour), est égale à 26, qui est la guématria du Nom de D. (יהוה).
Un Cohen a besoin de 2 formes d'amour pour bénir la nation juive : un amour avec sa bouche (aava bépé) et un amour avec le cœur (aava bélev).
Si la bénédiction des Cohanim (birkat Cohanim) est réalisée comme il le faut, alors le Cohen place le Nom de D. sur le peuple juif, comme il est écrit : "Qu'ils placent Mon Nom sur les enfants d'Israël, et Je les bénirai" (Nasso 6,27).

C'est cela la nouveauté de l'enseignement de Rabbi Yéhochouva ben Lévi. On aurait pu penser qu'un Cohen qui bénissait la nation juive avec sa bouche, serait également béni. Mais il nous apprend que le verset nous avertit, que si un Cohen ne bénit pas le peuple juif avec les 2 formes d'amour (bouche et cœur), il n'est pas béni.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Soucca 38b]

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-> "Que D. te bénisse et te protège!" (Nasso 6,23)

=> Peut-on donc être béni sans être protégé et vice-versa? Ne s'agit-il pas d'une seule et même chose?

-> Selon nos Sages, en vérité quand un homme voit ses affaires prospérer, il est amené à ressentir de la fierté et de l'orgueil. C'est contre ce sentiment-là qu'on sollicite une protection.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch propose une autre interprétation : la bénédiction elle-même peut se transformer en malédiction si on ne sait pas la gérer. Et c'est contre ce risque que l'on invoque protection.

-> Rachi (v.6,23) enseigne : "Que ne t’agressent pas des pillards pour prendre ta fortune. Lorsqu’un maître offre un cadeau à son serviteur, il ne lui est pas possible de le protéger contre toutes les agressions, de sorte que, si des voleurs viennent le lui enlever, il n’aura retiré aucun profit de ce qu’on lui a donné.
Hachem, en revanche, est à la fois celui qui donne et celui qui protège."

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"Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël, en leur disant (amor lahém)" (Nasso 6,23)

-> Rachi commente : "le mot "amor" est écrit avec un vav, pour marquer qu'on ne doit pas les bénir à la hâte et avec précipitation, mais avec recueillement et de tout cœur."

-> Rabbi Lévi Yits'hak de Berditchev fait remarquer que le mot : amor (en disant - אָמוֹר), signifie aussi : "amour", comme dans le verset : "Et Hachem t'a aimé (éémiré'ha - הֶאֱמִירְךָ) aujourd'hui".

Le Rabbi de Berditchev dit que c'est ainsi uniquement celui qui aime les enfants d'Israël qui a le droit de les bénir.
[si tu veux les bénir, il faut "amor lahém" : les aimer]

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-> "Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël"
La Torah fait ici allusion au fait qu’il convient de bénir chacun tel qu’il est.
On ne doit pas attendre qu’il se se parfasse et devienne un tsadik pour le bénir.
"Ainsi" = c’est-à-dire "tel qu’il est", "ainsi qu’il est", "vous bénirez les enfants d’Israël"
[l'Admour de Modzits]

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+ "Moché dit à Aharon : C’est cela dont avait parlé Hachem, en disant : ‘Je serai sanctifié par ceux qui Me sont les plus proches et Je serai glorifié devant tout le peuple’, et Aharon se tut" (Chémini 10,3)

-> Le Ménorat haMaor enseigne qu’en récompense de la grande humilité démontrée par Aharon (telle est la volonté de D., et j’accepte avec amour de ne pas comprendre pourquoi mes 2 enfants sont morts), il a mérité (ainsi que ses descendants) de pouvoir bénir tout le peuple juif par la bénédictions des Cohanim (birkat Cohanim), qui contient 60 lettres, comme la guématria du mot : "il se tut" (vayidom – וַיִּדֹּם).

-> La guémara (Roch Hachana 28b) enseigne qu'un Cohen n'a pas le droit d'ajouter une bénédiction au texte d'origine de la birkat Cohanim.
Le Méïri précise que même si sans faire exprès, un Cohen accorde une bénédiction supplémentaire, il transgresse l'interdit d'ajouter (bal tossef).

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (Béchala'h 17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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b'h, voir également :
- https://todahm.com/2020/07/21/la-birkat-cohanim
- https://todahm.com/2019/01/23/9306-2

"Le véritable croyant est celui que l'angoisse empêche de dormir : qu'ai-je fait aujourd'hui pour soulager mon prochain? "

[Rav Arié Lévine]

"Et les 1ers jours tomberont ..." (Nasso 6,12)

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter à ce sujet :
"Contrairement à ce qu'on pense généralement, les jours passés n'ont pas disparu à jamais ; nous y serons confrontés au jour du Jugement et nous n'aurons pas à en rougir s'ils ont été bien remplis par l'étude de la Torah et les bonnes actions.

C'est le sens de : "Quel est l'homme qui désire la vie, qui aime les jours pour voir le bien?" (Téhilim 34,13)
= S'il a aimé les jours en y faisant le bien, il aura la chance de ne pas rougir lorsqu'il se retrouvera en face d'eux."

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-> "Quand un homme meurt, tous ses actes sont décomptés en sa présence, et on lui dit : "Tu as fait ceci ... et cela ..." "
[guémara Taanit 11a]

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"Les (choses) sacrées d'un homme seront à lui, et ce qu'un homme donne au Cohen sera à lui" (Nasso 5,10)

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, ce verset évoque en allusion un principe fondamental, que chacun devrait se remémorer à chaque instant de son existence : les seuls biens que nous acquérons pendant notre vie sont les fruits de notre engagement spirituel.
Toutes les œuvres de sainteté auxquelles nous nous consacrons (l'étude de la Torah, les mitsvot, la prière, ...) sont notre capital pour l'éternité.
C'est ce qu'affirme le verset : "Les (choses) sacrées d'un homme seront à lui".

A l'inverse, ce que nous réalisons sous impulsion du yétser ara, finira tôt ou tard par nous abandonner.

-> "ce qu'un homme donne au Cohen sera à lui" = la guémara (Béra'hot 63a) déduit que la Torah, nous fait ici une promesse et nous garantit que celui qui remet son dû au Cohen ne subira aucune perte. Au contraire : "ils seront lui" (lo yiyé), D. le récompensera largement de ses dons (Rachi).

Le rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) dit :
- "ce qu'un homme donne au Cohen" = toutes les sommes qu'un homme consacre à des œuvres de bienfaisance
- "sera à lui" = elles lui appartiennent pour l'éternité, et nul ne pourra jamais l'en priver.

-> "Au moment de son décès, l'homme se voit abandonné par son argent, son or, ses joyaux et ses pierres précieuses.
Seules la Torah et les bonnes actions l'accompagnent."
[Pirké Avot 6,9]

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-> "Possesseur d’une chose sainte, on peut en disposer" (Nasso 5,10)

-> Dans la guémara (Brakhot 63a), il est écrit : "Rabbi Yo’hanan s’interroge : pourquoi l’épisode de l’épouse soupçonnée d’infidélité est-il juxtaposé à celui des troumot et maasrot?
Pour t’enseigner que quiconque a en sa possession des prélèvements et ne les remet pas au Cohen finira par avoir besoin de lui à cause de sa femme".

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Bénayahou) explique qu’il est question d’un homme faisant les prélèvements conformément à la loi, mais qui, au lieu de les apporter au Cohen, les dépose chez lui jusqu’à ce que celui-ci vienne les récupérer. D’où sa punition, mesure pour mesure : ayant refusé de se rendre auprès du Cohen pour lui donner ce qui lui revient, il sera contraint d’aller le trouver pour qu’il fasse boire à son épouse les eaux amères.

-> Le Téhila léDavid explique d’une autre manière l’équité de la punition infligée à cet homme.
La première femme de l’humanité, ‘Hava, fut créée à partir de la côte d’Adam. Le mot tséla (côte) équivaut numériquement à 190, tandis que le nom ‘Hava équivaut à 19. Il en résulte que la femme est un dixième de la côte, donc de l’homme.
Ainsi, celui qui tarde à donner ses maasrot au Cohen, les gardant chez lui, finira par devoir lui présenter son propre maasser, c’est-à-dire son épouse, la soupçonnant d’infidélité.

"Tout mensonge sans un commencement de vérité ne tient pas."

[Rachi - Bamidbar - Chéla'h Lé'ha 13,27 -> les explorateurs commençant leur rapport sur la terre d'Israël par : "(le pays) Où coule le lait et le miel" ; avant de poursuivre par ce fameux mot : MAIS ...]

"Si vous suivez Mes lois" (im bé'houkotaï télé'hou - Bé'houkotaï 26,3)

= en peinant dans la Torah (selon Rachi).
Le fait de suivre les lois de D. se traduit essentiellement par les efforts qu'il incombe de fournir.

Nous allons voir (b"h) un rapide développement du 'Hafets 'Haïm à ce sujet.

Au début, l'étudiant ne comprend pas bien, comme l'enseignent nos maîtres (guémara Guittin 43a) : "Une personne ne saisit la véritable signification des paroles de la Torah qu'après les avoir comprises de travers" ; néanmoins, il reçoit un salaire pour les efforts fournis même s'il n'a pas terminé "le travail".

Ainsi, "nous peinons et recevons une récompense, et eux ils peinent et ne reçoivent pas de récompense pour les efforts qu'ils ont investis, mais uniquement pour le travail fini." (guémara Béra'hot 28b)

[Pour la Torah, même si nous n'aboutissons à aucune conclusion satisfaisante, nous serons néanmoins récompensés pour nos efforts.
Que ce soit celui qui étudie avec le dictionnaire pour comprendre le sens de chaque mot, ou bien le géant de la génération, ce qui compte c'est la quantité de nos capacités/forces investies, et non le résultat obtenu.]

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-> "Ceci nous enseigne que Hachem aspire à ce que les juifs étudient la Torah avec acharnement" (Sifra)

-> "Toutes les valeurs auxquelles conduit l'étude de la Torah ne s'acquièrent que par l'étude menée avec acharnement"
['Hazon Ich - Kovets Iguerot - tome I,2]

-> "Quiconque aime la richesse et les plaisirs ne peut pas étudier la Torah Orale, car celle-ci exige que l’on se donne beaucoup de peine que l’on se prive de sommeil et que l’on sacrifie son corps pour elle"
[midrach Tan’houma – paracha Noa’h]

-> Moché dit à Israël : "Combien ai-je souffert pour la Torah ! Combien ai-je peiné et combien me suis-je acharné pour l’acquérir … J’ai dû passer au milieu des anges et des Séraphins, dont un seul d’entre eux pourraient brûler le monde entier … Je suis allé parmi les créatures célestes, j’ai donné mon a^me et mon sang pour la Torah !
De même que je l’ai apprise dans la souffrance, vous aussi, étudiez-la dans la souffrance"
[midrach Yalkout Chimoni - chap.942]

-> "Les paroles de Torah ne se maintiennent que chez les hommes qui se sacrifient pour elle"
[guémara Shababth 83b]

Le Maharcha (dans la guémara Guittin 57) précise que "se sacrifier" pour la Torah signifie : "donner la mort à son corps, en le privant de toute jouissance superflue".

-> "La Torah que j’ai étudiée dans la frustration (af), c’est elle qui s’est maintenue"
[le roi Salomon – midrach Kohélét rabba – chap.2 : "même (af) ma sagesse se maintint"]

-> "Chez qui trouve-t-on la Torah ? Chez celui qui laisse son visage se noircir pour elle [par l’exténuement], autant que le corbeau est noir"
[guémara Erouvin 21b]

-> "La Torah n’est pas au Ciel" (Dévarim chap.30) : mais si elle y était, tu aurais dû y grimper pour la retrouver, et si elle était au-delà des océans, tu aurais dû les franchir pour l’obtenir."
[guémara Erouvin 55a]

-> "L’homme peine pour comprendre [jusqu’à la limite de sa compréhension], et la Torah œuvre pour lui [révéler ses secrets]."
[guémara Sanhédrin 99b]

-> Dans la paracha Pin'has, nos Sages rapportent que Moché voulut transmettre son pouvoir à ses fils. Si tel était le cas, on peut être certain qu'ils avaient les capacités requises pour assumer un tel rôle.
Cependant Hachem annonça que ce privilège reviendrait à Yéhochoua bin Noun, en raison du fait : "qu'il était voué à la Torah, car il arrivait tôt dans la maison d'étude et qu'il en repartait tard afin de ranger les bancs".

[de plus, le Rambam (paracha Chéla'h Lé'ha), fait remarquer que de nombreux autres hommes du peuple avaient une dimension spirituelle supérieure à Yéhochoua.
Cela témoigne que plus nous nous investissons pour la Torah, plus elle s'investit pour nous!]

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-> "Telle est la voie de la Torah ... et de faire des efforts dans l'étude de la Torah" (Pirké Avot 6,4)

-> "La sagesse de la Torah ne demeure que chez ceux qui s'efforcent pleinement de la comprendre et de l'intérioriser"
[midrach Yalkout Chimoni - Yitro 271]

-> "Que doit faire l'homme pour devenir sage? Il doit étudier de longues heures et ne travailler que le minimum [nécessaire]"
[guémara Nidda 70b]

-> "Si quelqu'un affirme : 'J'ai peiné [dans l'étude de la Torah] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas.
[S'il dit: ] 'Je n'ai pas peiné mais j'ai trouvé, ne le crois pas.'
[S'il dit: ] 'J'ai peiné et j'ai trouvé, crois-le'."
[guémara Méguila 6b]

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome III) enseigne que l'attachement que l'on éprouve pour une chose est fonction des efforts que l'on y a investis. Plus ceux-ci sont importants, plus les sentiments seront intenses.
Lorsqu'un homme plante un arbre et se donne beaucoup de peine pour le faire pousser, il s'y attache au point de ressentir de l'amour à son égard. Ce phénomène est dû au fait qu'en s'impliquant personnellement pour son arbre, cet homme y voit une part de lui-même. De ce fait, il ne lésinera sur aucun effort pour que son arbre se développe et paraisse beau.

Nos Sages (guémara Baba Métsia 38b) évoquent explicitement ce principe : "Un homme préfère posséder un seul kav produit par son travail, que 9 kavim par son ami."
Rachi explique : "Ce kav est plus cher à ses yeux, car il a peiné pour lui".

=> Il y a un lien clair entre l'efforts engagés et l'attachement éprouvé en conséquence.
S'il en est ainsi dans la matérialité, à plus forte raison dans la spiritualité.

-> Rava dit : "Au début, la Torah est appelée au nom de D., et à la fin, elle est appelée au nom de celui qui l'a étudiée, comme il est écrit : "Il trouve son plaisir dans la Torah de Hachem, il médite SA Torah our et nuit" (Téhilim 1,2).
[guémara Avoda Zara 19]
Rachi précise : "Elle est appelée au nom de cet élève qui s'est échiné à l'étudier".
=> En s'investissement avec acharnement dans notre étude, la Torah devient alors nôtre, faisant partie intégrante de notre existence.

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-> "La Torah ne se maintient que chez les personnes qui se sacrifient pour elle" [guémara Béra'hot 63]

Le Taz de commenter : "Si vous suivez Mes lois" (Bé'houkotaï 26,3) = si vous étudiez la Torah avec acharnement. En revanche, ceux qui l'étudient paisiblement, sans fournir d'efforts pour la comprendre, ne méritent pas qu'elle se maintienne en eux."

=> Tout notre travail consiste à peiner et multiplier les efforts, afin de pouvoir s'attacher à la Torah, au point qu'elle devienne une part de nous-même.

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"Heureux celui qui a grandi dans la Torah, qui l'étudie avec acharnement et qui procure [ainsi] de la satisfaction à son Créateur"
[guémara Béra'hot 18]

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-> "Le but essentiel de la venue de l'homme ici-bas est de découvrir sa propre part dans la Torah.
[...]
Ces hommes qui s'adonnent à la Torah avec peine, hormis le mérite que leur procure l'étude proprement dite, ont l'immense privilège d'accroître et de renforcer la émouna dans le monde.
[...]
Rachi (Ekev 11,16) dit : "L'abandon de la Torah conduit à s’attacher à l’idolâtrie".
[...]
Vous autres, chers jeunes troupeaux de D., attachez-vous à l'étude, soyez de fidèles soldats et le jour où Hachem révélera Son pouvoir au monde, vous deviendrez ainsi l'élite du Royaume divin.
Le Tana déBé Eliyahou (chap.3) enseigne en ce sens : "Dans les temps futurs, Hachem siégera dans Sa grande maison d'étude, à Jérusalem, et Il accordera à chacun une illumination en fonction de la Torah qu'il aura étudiée. Certains rayonneront comme une étoile ... d'autres brilleront comme la lune ..."
[...]
Chacun a le devoir de peiner dans l'étude de la Torah, selon les capacités que Hachem lui a accordées. Quiconque est doté de grandes aptitudes et a la possibilité de devenir un maître de la Torah, mais cède à la paresse, devra rendre des comptes devant le Créateur.
[...]
Toutes les âmes du peuple juif étaient présentes au moment de la Révélation du Sinaï, et D. accorda à chacune d'elles un part spécifique dans la Torah. Chacun peut donc accéder à cette part, pourvu qu'il persévère et ne se relâche pas.
[...]
Nous disons quotidiennement dans nos prières : "Éclaire nos yeux dans la Torah ... afin que nous ne soyons pas humiliés à jamais." ...
Si l'homme cède à la paresse dans ce monde-ci, se laissant convaincre par son mauvais penchant que quelques menues connaissances suffisent, il subira une humiliation éternelle!"

['Hafets 'Haïm - dans une lettre écrite au rav Avraham Eliyahou Kaplan - rapportée dans le livre béDérekh Ets ha'Haïm (p.556)]

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-> "L'homme et né pour la douleur/l'effort" (Iyov 5,7).
Tout homme est né pour la douleur/l'effort, mais j’ignore s’il fut créé pour peiner dans l’étude ou dans le travail. S’il est méritant, il peine pour la Torah, sinon, pour sa subsistance."
[guémara Sanhédrin 99b]

"Parle ainsi à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël ; vous leur direz" (Bénédictions des Cohanim - Nasso 6,23)

Le terme "ko" (voici) ne semble-t-il pas superflu?
En effet, le texte aurait pu s'écrire plus simplement : "Bénissez les enfants d'Israël, en leur disant" (baré'hou ét Bnei Israël, emor lahem).

Le midrach Rabba (Béréchit 43,11) nous donne 3 avis concernant l'origine de notre mérite d'avoir les bénédictions des Cohanim.

1°/ c'est grâce à notre patriarche Avraham, auquel D. a dit : "Ko yiyé zar'é'ha" (ainsi, sera ta descendance - Béréchit 15,5) ;

2°/ c'est grâce à notre patriarche Yits'hak, auquel D. a dit : "va'ani véana'ar nél'ha ad ko" (moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas - Béréchit 22,5)

3°/ c'est grâce à notre patriarche Yaakov, comme il est écrit : "ko tomar lévét Yaakov" (adresse ce discours à la maison de Yaakov - Chémot 19,3)

Suite à ce midrach, nous allons pouvoir en tirer les qualités nécessaires, de nos jours, afin d'être digne de profiter pleinement des bénédictions des Cohanim.

1°/ Lorsque Avraham s'est plaint de ne pas avoir d'enfant, D. lui a dit : "Regarde le ciel et compte les étoiles ... ainsi sera ta descendance (ko yiyé zar'é'ha)."

En comparant les juifs aux étoiles du ciel, D. transmet une leçon d'amour entre les juifs.

De la terre, une étoile semble minuscule, mais cela est uniquement dû à la grande distance nous en séparant.
Si on avait la possibilité d'en être assez proche, on se rendrait alors compte de sa taille immense.

De la même façon, aucun juif ne doit être rejeté, car même s'il apparaît insignifiant, lorsque que l'on se rapproche de lui, qu'on le connaît mieux, on se rend alors compte de son vrai potentiel et de son importance.

2°/ En ce qui concerne la Akéda de Yts'hak, le verset dit : "moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas" (va'ani véanaar nél'ha ad ko).
Cela nous enseigne le dévouement de nos patriarches.

Non seulement, Avraham s'est préparé à prouver son engagement/dévouement envers D., mais il a aussi entraîné son fils à faire de même.
Ils sont ainsi allés, tous les 2, avec une très grande joie à la Akéda (sacrifier Yits'hak), car c'était une opportunité d'accomplir un kiddouch Hachem

3°/ Viens pour finir le verset : "adresse ce discours à la maison de Yaakov, cette déclaration aux enfants d’Israël" (ko tomar lévét Yaakov, vétakéd livné Israël).

Il renvoie au fait qu'avant de donner la Torah, D. a dit à Moché, de transmettre ses consignes d'abord aux femmes (la maison de Yaakov) et ensuite aux hommes (les enfants d'Israël).

=>Les femmes ne doivent pas négliger leur capacité à instaurer une atmosphère au sein de leur foyer permettant à leurs maris et à leurs enfants de s'épanouir dans une vie de Torah.

==> Il faut se conduire de façon à aimer son frère juif, à agir de façon à ce que notre comportement soit source de Kiddouch Hachem, et à faire que l'atmosphère de notre maison soit dans l'esprit de la Torah, afin de mériter les bénédictions des Cohanim dans toute leur puissance.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

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"Ainsi vous bénirez les enfants d’Israël" (Nasso 6,23)

Le mot ko (ainsi) sert à introduire des détails concernant la birkat Cohanim au peuple juif.
C’est étonnant, puisqu’il aurait avant tout été logique d’ordonner aux Cohanim de donner cette bénédiction, puis seulement ensuite d’en détailler le contenu.

Le Imré Émet explique que la bonté représente la qualité essentielle des Cohanim, et c’est d’ailleurs pourquoi on nous engage à compter "parmi les disciples d’Aharon, qui aime et poursuit la paix". Ainsi, les Cohanim aspirent en permanence à bénir leurs frères juifs, et n’ont donc nullement besoin qu’on le leur ordonne, mais seulement qu’on leur précise comment procéder.

"Il confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l'objet du délit, augmenté du cinquième, et qui doit être remis à la personne lésée." (Nasso 5,7)

Le fait de confesser ses fautes est au centre de la mitsva de la téchouva.
Pourquoi la Torah a choisi de le mentionner en lien avec la faute de voler ?

La réponse nous apprend une vérité importante.
= Chaque faute que nous faisons est en partie un acte de vol.

D. a donné à une personne de l'énergie et des forces, et Il désire qu'elle les utilise afin d'étudier la Torah et afin qu'elle accomplisse Ses mitsvot.

Ainsi, lorsqu'une personne utilise son énergie afin de commettre des fautes (actions contraires à la volonté de D.), elle "vole" D., dans le sens où elle utilise ce que D. lui donne, afin d'en faire autre chose, que ce pourquoi elle les a reçu.

C'est pourquoi, la mitsva de se confesser est mentionné en lien avec le fait de voler.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

Les mitsvot : perfectionner les hommes et parfaire le monde …

+ Les mitsvot : perfectionner les hommes et parfaire le monde ...

-> "L'objectif de la Torah est double : parfaire l'esprit et le corps.
Parfaire l’esprit signifie que la personne doit chercher à atteindre une perception du monde aussi juste que possible …
Parfaire le corps veut dire améliorer ses relations avec les autres êtres humains."
[le Rambam - Noré Névou'him - vol.3]

-> "[Les mitsvot] sont là pour nous aider à vaincre notre mauvais penchant et corriger nos traits de caractère.
La majorité des lois de la Torah sont des instructions du Grand Conseiller, destinées à nous aider à améliorer notre caractère et retourner dans le droit chemin"
[Rambam - Michné Torah - fin des Hilkhot Témoura]

-> "Quelle différence pour D. si nous abattons un animal en lui tranchant la tête par la gorge ou par la nuque ?
[La réponse est : ] "Les commandements ont été transmis à l'homme dans le but unique d'améliorer l'humanité." "
[midrach rabba Béréchit 44,1]

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-> "L'âme pure juive est enveloppée dans une couche impure appelée "klipot" (écorce de fruit). Ces coques forment une barrière qui sépare l'âme juive de sa source sainte.
Les 613 mitsvot sont les instruments pour faire sauter cette barrière. Elles donnent lumière et vie à l'âme juive.
Lorsque vous ôtez la couverture au moyen des mitsvot, votre âme devient le véhicule de la Kédoucha de D."
[le 'Hidouché haRim (rabbi Its'hak Méïr Alter de Gour) - dans le Sia'h Sarfé Kodech]

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-> La principale importance des mitsvot est le fait qu'elles ont été données par D. Lui-même.
Elles sont, par conséquent, le seul moyen à travers lequel nous pouvons approcher le Créateur et pour cette raison, nous tirons une nourriture spirituelle en les pratiquant.

Si nous observons les mitsvot avec l'intention d'atteindre la proximité avec D., nos mitsvot acquièrent une vie et une âme. Sinon, elles restent des rituels vides, des corps dénués d'esprit.
[Méor Enayim - Vayéra]

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-> Le Rambam dit : "Le but de toutes les mitsvot est de nous permettre de croire en Hachem", car obéir à un ordre revient forcément à admettre que quelqu'un l'a énoncé.

Pourquoi dont-on respecter ses parents?

+ Pourquoi dont-on respecter ses parents?

Au -delà du fait que c'est une obligation de D., on peut donner les quelques raisons ci-après.

1°/ Témoigner de la gratitude :

-> Le Séfer ha'Hinou'h (33) de nous dire :
"On doit apprécier le fait que nos parents sont à l'origine de notre existence dans ce monde, et il est ainsi approprié d'agir avec autant de respect et aussi favorablement que possible envers eux.

Par ailleurs, en plus de nous avoir amenés au monde, ils ont aussi dépensé des efforts considérables afin de nous élever."

-> Le Rabbi Yissa'har Frand (paracha Ki Tétsé) de nous enseigner :
"Honorer ses parents va à l'encontre de la nature humaine, car cela nous oblige à reconnaître tout ce qu'ils ont fait pour nous, et à leur témoigner de la gratitude.

Cela nous oblige à admettre que nous avions besoin d'eux, que nous ne pouvions pas le faire nous-même.

Ceci est une chose difficile pour l'égo humain.
L'égo voudrait que nous nous considérions comme indépendant, comme auto-suffisant et invincible.

Ainsi, nous pouvons nous résoudre à remercier des étrangers qui font de petites choses pour nous car cela n'affecte pas vraiment notre image de soi égoïste.

Mais en ce qui concerne nos parents, si nous admettons qu'ils ont fait quelque chose, nous devons également admettre qu'ils ont tout fait pour nous.
Notre égo ne nous permet pas de dire : "Je vous dois tout".

C'est pour cela que c'est "la plus difficile des mitsvot difficiles". "

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2°/ Développer notre conscience de D.

D. nous a donné la mitsva d'honorer nos parents comme un tremplin afin d'en venir à l'honorer au mieux.

-> Il est écrit dans la guémara Kiddouchin (30b) :
"Il y a 3 partenaires dans la création de l'homme : D., le père et la mère.
Lorsqu'une personne honore son père et sa mère, D. dit : "Je me considère comme si Je vis parmi cette famille et qu'ils Me témoignent de l'honneur." "

-> Le Kli Yakar (Chémot 20,12) nous enseigne :
"Si je respecte mon père et ma mère, qui sont ceux qui ont créé mon corps physique, qui va finir par dépérir et mourir, à combien plus forte raison, dois-je honorer mon Père qui est au Ciel, qui m'a gratifié d'un composant supérieur : mon âme éternelle."

(cette âme qui me différencie d'un animal, me donne la capacité de compréhension, la vie éternelle, ...).

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3°/ Garder la chaîne de la tradition juive intacte

La religion juive est la seule religion qui repose sur une chaîne ininterrompue s'étirant à partir de la révélation en direct de D. à son peuple (à environ 2,5 millions de personnes).
Cette chaîne reste intacte à condition que nous maintenons du respect, de l'estime envers ces chaînons humains.

-> Abarbanel (Chémot 20,12) a écrit :
"La base de la mitsva d'honorer ses parents est le fait que les fondements même de notre foi nous sont transmis par nos parents et nos ancêtres, comme il est écrit : "Souviens-toi des jours antiques, médite les annales de chaque siècle ; interroge ton père, il te l'apprendra, tes vieillards, ils te le diront!" (Dévarim 32,7) "
[Nous ne pouvons accepter pleinement les traditions reçues de nos ancêtres, seulement si nous avons une attitude de respect envers eux.]

-> "Ainsi, une personne qui montre du mépris envers ses parents et ses ancêtres porte atteinte à la force de la tradition qu'il reçoit, car comment peut-il savoir que sa foi est vrai s'il ne respecte pas ceux qui l'ont transmise."
[Séfer Keren leDavid - paracha Yitro]

-> Dans la guémara (Yébamot 6a), la mitsva d'honorer ses parents est appelée : "un prérequis pour une mitsva".
Le Mechech 'Hokhma (Vayikra 19,3) d'expliquer que puisque la base de notre tradition provient d'une transmission de parents à enfants depuis le mont Sinaï, l'essence d'une mitsva (accomplir la volonté de D. selon ce qu'Il nous a ordonné au mont Sinaï) dépend de l'honore que l'on accorde à nos parents.

=> Honorer ses parents et ancêtres, c'est honorer les chaînons nous reliant au don de la Torah, c'est honorer D. (via ses mitsvot) avec autant de conviction/certitude qu'au mont Sinaï.

Lors d'un vol en avion des Etats-Unis vers Israël, le Rabbi Yaakov Kamenetsky était accompagné de son fils le Rabbi Avraham Kamenetsky et par une de ses petites-filles.
Durant tout le voyage, son fils et sa petite-fille sont venus très régulièrement voir si Rabbi Yaakov avait besoin de quelque chose.

Le voisin de Rabbi Yaakov n'a pu se retenir de lui demander : "Rabbi, je vois rarement mes petits-enfants, et pour sûr je ne bénéficie pas d'un tel type de relation avec eux.
Je ne pense pas que je recevrai un jour de telles marques d'amour de la part de mon fils ou de mes petits-enfants.
S'il vous plaît, Rabbi, quel est votre secret pour une telle proximité dans votre famille?"

Rabbi Yaakov lui a répondu :
"Pour ceux qui croit en Darwin et sa théorie de l'évolution, chaque nouvelle génération est plus raffinée et développée que ses prédécesseurs.
Pourquoi, alors, un jeune devrait honorer une personne âgée?

Cependant, selon notre tradition, chaque génération antérieure est plus proche de la révélation au mont Sinaï et donc à la source de notre spécificité/particularité en tant que peuple.
Mon fils et mes petits-enfants me regardent car c'est au travers de moi qu'ils ont une connexion avec notre peuple."