Aux délices de la Torah

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"A l'instant où il gisait tel un agneau sur le point d'être égorgé, Yits'hak accomplit le commandement d'honorer ses parents.

Il déclara en effet à son père : "Attache-moi bien solidement avant de me disposer sur l'autel, car étant à 37 ans un jeune homme vigoureux, je crains d'en venir à te donner des coups et d'être coupable devant le Ciel d'une double peine de mort". "

[Tana déBé Eliahou Raba - chap.16 - Zouta chap.2]

-> Selon le Zohar, lors de la Akéda, Avraham était alors âgé de 137 ans, et Its'hak de 37 ans.

-> Selon la guémara (Roch Hachana 16a), Hachem nous demande de sonner le Shofar afin de rappeler devant Lui le mérite de la "Akédat Its'hak ben Avraham".
Pourquoi rajoute-t-elle qu'il était le fils de Avraham?

Le Béér Yossef répond en citant le Pirké déRabbi Eliézer (31), disant que Its'hak avait peur de bouger pendant que son père l'égorgerait (ché'hita), entraînant qu'il ne l'aurait pas faite convenablement, et invalidant alors le sacrifice (korban).
Juste avant de mourir, Its'hak était concerné par le fait de réaliser la mitsva de respecter son père.
[On a pu voir ci-dessus que Its'hak avait peur de frapper son père sans le faire exprès, s'il n'était pas bien attaché]

=> La guémara parle de : "Akedat Its'hak ben Avraham", car Its'hak voulait accomplir à la fois la volonté de Hachem, et à la fois la mitsva de kibboud av (respect du père).

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous devons nous interroger : pour quelle raison était-il adéquat pour Its'hak d'être égorgé? A-t-il reçu un tel ordre d'Hachem?
Son père lui avait dit que Hachem l'avait ordonné, ainsi mais est-ce que si le père disait à son fils de profaner le Shabbath, il lui serait permis d'obéir à son père? Evidemment non! Comment était-il permis à Its'hak de se laisser égorger, selon l'ordre de son père?
La répons est : Its'hak n'a pas consenti aux paroles d'Avraham parce qu'il était son père ... Its'hak a accepté les paroles d'Avraham et même de se laisser égorger, parce que Avraham était le grand sage de la génération!
Its'hak s'est complètement soumis à l'opinion de la Torah, au point de lui sacrifier sa vie!
C'est l'explication, elle est très forte et elle nous oblige!

-> Il peut être intéressant de rapporter les paroles de rabbi 'Haïm Chmoulévitch :
En ce qui nous concerne, nous avons peur de mourir, mais Its'hak était comme un ange. La mort ne lui faisait pas peur, et en ce qui le concerne, être égorgé et offert comme holocauste selon l'ordre d'Hachem était exactement comme mettre les téfilin ou respecter Shabbath. C'est la raison pour laquelle, il était prêt à accompagner son père avec sérénité, tout en sachant qu'il allait être égorgé.

La Torah fait grandir ce qu’il y a en nous …

+ La Torah fait grandir ce qu'il y a en nous ...

"La Torah est comme une pluie qui arrose toutes les plantations.
Mais tout dépend de ce qui est planté.

Là où on plante du blé, le blé poussera, mais là où sont semées des ronces, ce sont des ronces qui pousseront.
Et l'endroit où est planté un poison, la pluie le fera également pousser.

Ainsi pour la Torah, qui, venant du Ciel, fera pousser ce qui se trouve dans le cœur de l'homme.
Si le cœur est bon, la Torah augmentera sa crainte de D.
Mais si (D. nous en préserve), son cœur cultive du poison, il trébuche encore davantage par son étude et le point faible qui est en son cœur se renforcera jusqu'à ce qu'il déborde."

[le Gaon de Vilna - sur michlé 19,9]

+ "Si un juif s'efforce de toujours se souvenir de la générosité de D. et s'il se réjouit de Sa bonté, il ne fautera jamais."

[le Yessod haAvodah - Rabbi Avraham Weinberg - 1804–1883 ]

-> "Le yétser ara cherche à nous faire oublier à quel point la Main de D. est ouverte"

[le Or ha'Haïm - sur Dévarim 8,18]

+ Quel est l'objectif essentiel de l'éducation d'un enfant juif?

Le 'Hazon Ich de répondre : "Il faut encourager une relation d'extrême proximité entre l'enfant et le Créateur du monde."

Béréchit = Séfer haYachar

+ Béréchit = Séfer haYachar

-> "Et le soleil s'arrêta et la lune fit halte, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis, ainsi qu'il est écrit dans le séfer haYachar" (Yéhochoua 10,13)

-> La guémara (Avoda Zara 25a) à ce sujet :
"Qu'est-ce que le "Séfer hayachar"?
Rabbi 'Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "C'est le livre d'Avraham, de Yits'hak et de Yaakov, qui sont tous des yécharim"
Comment sait-on qu'ils sont caractérisés de yécharim (personnes droites, de vertues)?
Bil'am, le prophète des nations, a dit : "Puissé-je mourir comme meurent ces yécharim" (Bamidbar 23,10) "

-> Il est à noter que la guématria des noms de nos Avot : Avraham, Yits'hak et Yaakov, est de : 560, qui est la même que le mot : yécharim.

-> Pourquoi le livre de Béréchit est-il appelé : "Séfer haYachar" (singulier) et non pas : "Séfer Yécharim" (pluriel)?

Le Ben Yéhoyada (Avoda Zara 25a) nous explique que bien que ce titre se réfère aux 3, l'emploi du singulier vient mettre en avant le 1er d'entre eux (Avraham), qui est le 1er à avoir introduit et répandu à toute l'humanité cette notion de droiture, d’honnêteté, d'intégrité, ...

Le mot : "haYachar" (הישר) commence par la lettre hé (ה), qui renvoie au hé qui a été ajouté au nom d'Avraham, lorsqu'il est passé de Avram (אברם) à Avraham (אברהם ), et peut se lire hé-Yachar (ה-ישר).

"Je suis arrivé aujourd'hui" ('Hayé Sarah 24,42)

-> Rachi de commenter :
"Rabbi A‘ha dit : la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants.

En effet, le récit de Eliézèr est répété 2 fois, tandis que de nombreuses prescriptions essentielles de la Torah ne sont signalées que par allusion."

Pourquoi cela (conversation>torah)?

-> La Torah utilise la conversation des serviteurs de nos patriarches comme un moyen de nous transmettre les lignes directrices du déré'h erets.

-> Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré'h érets kadma laTorah).

-> Le rav Wolbe commente très joliment :
"Lorsqu'une personne va faire des courses, elle a besoin d'un sac pour y mettre les pommes de terre, et d'un récipient pour y mettre les œufs, car elle ne peut pas ramener chez elle ses achats sans un récipient adéquat.

Ce concept est valable également pour la spiritualité.
La Torah doit être placée dans un récipient adéquat, et ce récipient, c'est le : déré'h érets.

Le déré'h érets peut être défini comme les actions et les comportements que toute personne doit reconnaître comme convenable, sans qu'on les lui ai enseigné.
...
Il y a une autre forme de dére'h érets.
Le midrach (Bamidbar rabba 13,16) dit que l'étude de la Torah doit être entrecoupée par des actes de bonté ('hessed), comme il est écrit dans les pirké avot (2,2) : "il est bien d'étudier la Torah avec le dére'h érets, car les 2 ensembles éliminent la faute"

Nous apprenons de là que le 'hessed est aussi inclus dans le dére'h érets.

En faisant attention, à la rencontre entre Eliézer et Rivka, nous pouvons en tirer de nombreuses inspirations afin de conduire notre vie selon les 2 formes de dére'h érets."

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" Le serviteur rendit compte à Its'hak de tout ce qu'il avait fait. lts'hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère" ('Hayé Sarah 24,66-67)

Le Targoum Onkelos (v.67) nous explique que c'est seulement lorsque Yits'hak a vu que le comportement de Rivka était similaire à celui de sa mère, qu'il l'a prise comme femme.

Or, dans le verset précédent (v.66), Eliézer a raconté à Yits'hak tous les miracles dont il a bénéficié, comme le fait que la terre s'est contracté lui permettant d'arriver plus rapidement (cf.Rachi sur ce verset ou au 24,42), le fait que Rivka lui est apparu immédiatement après qu'il est prié D. pour l'aider à trouver sa futur femme, le fait que l'eau du puits montait miraculeusement vers Rivka, ...

Malgré le récit des nombreux miracles, Yits'hak s'est senti obligé d'examiner les actions, les midot de Rivka avant de donner son accord pour se marier avec elle.

=> La personne a beau avoir fait d'énormes bouleversements de la nature, cela ne vaut rien par rapport au fait d'avoir de bonnes midot!!

=> Its'hak nous apprend à faire attention à ne jamais perdre de vue les priorités, même en face de miracles.

Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1), ainsi les bonnes midot (traits de caractère) précèdent et sont la base, la fondation de la Torah, de tout le peuple juif.
Notre patriarche est restait concentré sur cette notion au moment de bâtir sa famille et toutes les générations à venir.

[Source (b"h) : traduction d'un dvar Torah du rav Wolbe sur ce verset]

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-> Le rav Moché Aharon Stern fait remarquer que les lettres du mot : mayim (מים) renvoient à :
- michpa'ha = la famille ;
- yofi = la beauté ;
- mamon = l'argent.

=> Cela nous renvoie à l'idée qu'une personne ne doit pas se perdre dans le déluge, la tempête d'eau de ses désirs pour ces 3 aspects, au moment de chercher une épouse.

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-> Le rav Chakh a dit également : "Ce n'est pas le miracle de l'eau montant vers Rivka (cf.Rachi - Béréchit 14,17) qui incita Eliezer à fixer son choix sur Rivka.

Seuls sa qualité de générosité et son souci du bien-être d'autrui la distinguèrent comme la partenaire de Its'hak pour la vie."

[le rav Chakh dit également qu'il n'existe pas de mitsva nous ordonnant explicitement d'améliorer nos midot, et de corriger nos mauvais traits de caractère (colère, orgueil, jalousie, poursuite des honneurs, ...), car la Torah ne cesse de nous mettre en garde contre ces défauts.
Il suffit de parcourir le livre de Béréchit pour voir combien la vie de nos Pères fut un exemple de bonnes midot et de savoir vivre. ]

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-> "Le serviteur raconta à Its'hak toutes les choses qu'il a faites" ('Hayé Sarah 24,66)

Rachi explique qu'il lui raconta les miracles qui lui ont été faits tels que le raccourcissement du chemin et le fait que Rivka se présenta à lui à peine avait-il fini de prier. Son but était de démontrer à Its'hak que c mariage était voulu par Hachem puisqu'Il avait réalisé ces miracles pour lui présenter Rivka.
Le verset d'après dit que Its'hak fit entrer Rivka dans la tente de Sarah sa mère. Et le Targoum explique que Its'hak épousa Rivka quand il la fit entrer dans sa tente et vit que ses actions étaient méritoires comme celles de Sarah sa mère. Ainsi, tant qu'il n'avait pas encore vu que Rivka avait de bonnes actions, il ne l'avait pas encore épousé. Il a attendu de voir ses actions.
=> Mais on peut s'interroger. Le fait qu'Hachem ait réalisé ces miracles pour que Eliezer trouve Rivka pour Its'hak, cela ne suffit-il pas déjà à Its'hak pour pouvoir l'épouser? Alors que Hachem Lui-Même la lui a présentée miraculeusement!

-> Rabbi Its'hak Zéev de Brisk en déduit que des miracles et des merveilles qui sont réalisés pour une personne n'est pas encore une preuve que cette personne soit méritante et digne de confiance. Et cela ne prouve même pas encore qu'Hachem nous indique par ces miracles manifestes qu'on doive le suivre. Il ne faut pas se fier uniquement sur le fait qu'un homme fasse des miracles pour croire en lui, certain que c'est quelqu'un de forcément bien et qu'Hachem nous fait signe de le suivre.
On doit d'abord vérifier son comportement, ses traits de caractère, son honnêteté, sa piété avant de lui faire confiance et le suivre. Car parfois, il peut arriver que même des gens réchaïm, malhonnêtes et même dépravés puissent faire des merveilles.
Hachem permet telle chose justement pour laisser le libre arbitre à l'homme de pouvoir le suivre aveuglément ou de chercher à bien vérifier s'il est digne de confiance. On ne doit jamais s'emballer parce qu'on voit qu'un homme fait des miracles. Ce qui doit nous impressionner le plus et nous inciter à lui faire confiance, c'est la beauté de ses actions.

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-> "Je suis arrivé aujourd'hui devant la source" ('Hayé Sarah 24,42)

Rachi explique que par le terme "aujourd'hui", Eliezer fit allusion qu'il a quitté son Maître aujourd'hui et est arrivé le même jour.
C'est qu'il a bénéficié du miracle que le chemin se raccourcisse pour lui.
=> Mais pourquoi Hachem réalisa-t-Il un tel miracle?

C'est qu'Hachem voulait donner une leçon à ceux qui ont peur de se marier, craignant pour leur avenir au niveau financier et au niveau de leur subsistance. Comment vont-ils se débrouiller après leur mariage? Ne vaut-il pas mieux d'attendre un peu pour assurer la situation?
Hachem réalisa un miracle pour accélérer le mariage d'Its'hak et Rivka pour enseigner qu'il convient de se marier au plus tôt, et en ce qui concerne les difficultés futures, Hachem fera des miracles pour aider le couple et les solutionner.
[Bikouré Aviv]

"Seigneur, écoute-moi : une terre de 400 shékels d'argent, qu'est-ce que cela entre nous deux? " ('Hayé Sarah 23,15)

-> Comment Efron a-t-il calculé ce montant de 400 shékels?

Le nom : Avraham (אַבְרָהָם) a 5 lettres, et celle du milieu est un réch (ר).
Le nom : Efron (עֶפְרוֹן) a 5 lettres, et celle du milieu est également un réch (ר).

La valeur numérique du réch est de : 200.

Efron a ainsi dit à Avraham : Puisque tu insistes pour payer pour le terrain, je décide de façon arbitraire que tu dois me donner 400 shékels, car :
-> "entre nous 2" (béni oubéné'ha) = le milieu de nos 2 noms
-> "qu'est-ce que cela?" (ma hi) = à quel total arrive-t-il? à 400."

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-> Avraham paya comptant sans jamais discuter ou négocier le prix.
Le Arizal nous enseigne que l'on doit toujours faire son possible pour payer une mitsva au prix qui a été demandé sans jamais le contester ou demander une remise car cela laisse une porte ouverte à l'emprise des klipot, c'est ainsi qu'Avraham pesa immédiatement le montant de l'argent qui lui était demandé.

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+ Dans le verset suivant (23,16), il est écrit : "Avraham écouta Éfron et lui compta le prix qu'il avait énoncé en présence des enfants de 'Het: 400 shékels d'argent, en monnaie courante."

-> Rachi commente : "Efron a beaucoup parlé pour ne finalement rien faire (guémara Baba Metsi‘a 87a)"
[Efron passe d'une cession gratuite à une cession à un prix exorbitant]

Rachi nous explique qu'Efron a pris à Avraham des grands shèkels, qui sont acceptés comme shèkels, par les commerçants, en tous lieux.

-> Nos nos Sages précisent : "Chacun de ces shékels valaient 2 500 shékels ordinaires.
Ainsi, Avraham a payé un total de 1 000 000 de shékels pour le caveau de Makhpella" (guémara Baba Métsia 87a).

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-> "Rabbi Youdim bar Siman dit : "C'est un des 3 lieux dont la Torah atteste de la possession incontestable de la propriété par les juifs.
Car le caveau de la Makhpella, [le site du] Temple, [le site de] la tombe de Yossef, [ont tous été acquis sans marchandage ou demande de crédit (ils ont tous été payés plein prix!)].

[midrach Rabba Béréchit 79,7]

"Les philosophes du monde ont du mal à trouver une place pour D. dans l'univers ;
nos Sages ont du mal à trouver une place pour l'univers, car tout est d'origine divine."

[Rabbi Yits'hak Hutner -> 1906-1980]

"Les larmes sont la transpiration de l'âme."

[Rabbi Samson Raphael Hirsch -> 1808-1888]

"Its'hak était sorti dans les champs pour prier" ('Hayé Sarah 24,63)

Rabbi Na'hman de Breslev de commenter :
"Il est propice de prier dans les champs entourés de par la nature.
En effet, toutes les herbes et les autres forces de la nature, qui chantent en permanence des louanges de D., prêtent leurs forces à celui qui y prie."

[Likouté Moharan II - 1,11]

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit :
"Il est merveilleux de constater [qu'à aller] Eliézer a bénéficié d'une "contraction de la terre" (kfitsa lo aarets) lui permettant d'arriver à destination en une vitesse miraculeuse.
Pourquoi n'a-t-il pas profité de cela sur le chemin retour?
La réponse est qu'à ce moment Its'hak était en train de prier pour la réussite du serviteur [Eliézer], qu'il puisse lui trouver une épouse...
Hachem désire écouter les prières des tsadikim. C'est pour cela que le trajet retour a pris plus de temps, et que la terre ne s'est pas contractée [afin de permettre à Its'hak de terminer sa prière]."