-> "La Torah assimile l’honneur dû aux parents à celui dû à D. Lui-même."
[guémara Kiddouchin 30b]
-> "L'honneur des parents = un commandement important entre tous"
[Midrach Raba Dévarim 6,2 -> 'hamoura shéba'hamoura]
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-> "C'est de l'accomplissement de la mitsva du respect des parents que dépendent non seulement la vie du monde futur, mais également le vrai bien-être dans ce monde-ci."
[Rav Chimchon Raphaël Hirsch - dans un commentaire dans le livre de Dévarim]
"Ne cessez jamais d'implorer votre Père Céleste.
Plus vous vous adressez à Lui comme à un Père, plus Il tiendra ce rôle."[le Maguid de Mézéritch]
"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)
Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?
1°/ Rachi nous fait remarquer que le mot bakol (בַּכֹּל) a une valeur numérique de 52, qui est la même que celle du mot : "ben" (בן), faisant allusion au fait qu'Avraham a eu un enfant.
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-> Le 'Hatam Sofer dit que normalement quand un homme a fini sa mission sur terre, il doit retourner vers Hachem, et cela est son véritable bonheur. Mais, si un Juste (tsadik) a des enfants qu'il doit éduquer et dont il doit s'occuper, pour cela, même s'il a fini sa mission, Hachem peut lui accorder encore des années supplémentaires de vie, pour s'occuper de ses enfants.
D'après cela, la Torah dit que "Avraham était âgé". Cela peut nous questionner. En effet, comment se fait-il qu'un homme aussi Juste qu'Avraham n'avait-il pas encore fini sa mission, lui qui ne perdait aucun instant et qui faisait ce qu'il devait faire sans arrêt? Pourquoi Hachem lui accorda-t-Il tant d'années? N'était-il pas plus préférable pour lui de rejoindre Son Créateur?
C'est à cette question que la Torah répond en disant qu'Hachem le bénit ''dans tout'' (bakol), c'est à dire ''avec un fils''. Comme il devait s'occuper de son fils et lui enseigner les voies d'Hachem, pour ce faire Hachem a trouvé bon de lui ajouter des années, et c'est ainsi que malgré sa mission déjà terminée, il vécut encore plusieurs années et connut la vieillesse.
-> Le rav Moché Feinstein explique que certes Hachem bénit Avraham ''dans tout'' (bakol) et lui accorda toutes les bénédictions. Mais puisque son plus grand désir était d'avoir une descendance dévouée à Hachem, même si Avraham avait toutes les bénédictions, seul le fait d'avoir une descendance pourrait vraiment le satisfaire. Comme Avraham le dit lui-même à Hachem, avant la naissance de son fils : "Hachem, que peux-tu m'accorder (comme bénédiction) si je suis sans enfant"
Pour Avraham, la seule réelle bénédiction était d'avoir une descendance. Ainsi, en même temps que le verset dit qu'"Hachem bénit Avraham dans tout", et qu'il lui accorda tout, la Torah fait allusion, au fait qu'Il lui donna un fils. Car c'était cela pour lui la seule réelle bénédiction sans laquelle toutes les autres bénédictions ne vaudraient rien.
C'est parce qu'Il le bénit d'un fils qu'à présent on peut dire qu'Il le bénit ''dans tout'' (bakol).
-> Le Béer Yossef rapporte l'enseignement des Sages selon lequel Eliézer voulait marier sa fille à Its'hak. Alors, Avraham lui dit : "Mon fils est béni et toi (en tant que descendant de Canaan) tu es maudit (par Noa'h). Or, le ''maudit'' ne peut pas s'unir avec le ''béni''.
Cependant, on peut s'interroger sur cela. En effet, si certes Avraham a été béni par Hachem, on ne trouve pas que Its'hak a lui aussi était béni.
La Torah ne dit clairement qu'Hachem a béni Yits'hak qu'après la mort d'Avraham. Ainsi, comment Avraham a-t-il pu dire : ''Mon fils est béni'', raison pour laquelle il ne peut pas épouser la fille d'Eliezer?
La réponse est qu'après l'épreuve de la ligature d'Its'hak, Hachem bénit Avraham et lui dit : "Bénir Je te bénirai". Et Rachi d'expliquer cette redondance en disant qu'une bénédiction revient au père et l'autre au fils.
Ainsi, on trouve ici qu'Hachem a aussi béni le fils, c'est-à-dire Its'hak, en allusion par la redondance de l'expression : "Bénir Je te bénirai". Et de ce fait, s'il est béni, Its'hak ne peut plus épouser la fille d'Eliezer.
=> Ainsi, la Torah dit qu'Hachem bénit Avraham ''dans tout'', à savoir ''par son fils'', c'est-à-dire qu'Il a aussi béni son fils. Dès lors, il devait envoyer Eliezer chercher une femme pour Its'hak et ne pouvait plus lui donner sa fille.
-> Le Arizal dit que quand les anges annoncèrent la naissance d'Its'hak, ils dirent : "Il y aura un fils à Sarah ta femme". Ils attribuèrent le fils à Sarah et non à Avraham. Cela signifie qu'Its'hak aura une âme d'une dimension féminine, à l'image de sa mère. Et avec une telle âme, il ne pourra pas avoir d'enfants.
De plus, nos Sages disent que quand Avraham s'apprêta à sacrifier Its'hak, l'âme de ce dernier quitta son corps. Et alors, Hachem lui restitua une autre âme, cette fois-ci d'une dimension masculine, qui pourra désormais enfanter. Dès lors, Its'hak, doté d'une âme d'une dimension masculine, peut être attribué à Avraham, son père.
Il est devenu ''fils pour Avraham'', et plus seulement ''pour Sarah''. Et puisqu'à présent il pourra enfanter, il est donc arrivé le moment qu'il se marie.
=> Le verset dit donc : "Hachem bénit Avraham dans tout" = c'est-à-dire avec un fils. A présent, ce fils est attribué à Avraham (et pas à Sarah), avec une âme masculine, qui peut enfanter. Dès lors, il s'apprêta à le marier.
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2°/ La guémara (Baba Batra 16b) nous enseigne :
- selon certains, Avraham a eu une fille qui s'appelait : bakol.
[D. a gratifié Avraham d'une fille qui brillait positivement en tout (bakol).]
- selon Rabbi Méïr : il n'a pas eu une fille, mais un garçon.
Pourquoi est-ce une telle bénédiction de ne pas avoir une fille?
Le Rambam écrit dans une lettre que le fait d'avoir une fille entraîne des cheveux blancs à son père, car il s'inquiète de trouver le bon chiddou'h pour elle.
Le Ktav Sofer dit que ces 2 avis sont vrais (élou véélou divré Elokim 'haïm).
Lorsque Its'hak est né, les gens affirmaient que son vrai père était Avimélé'h, puisque Avraham était trop âgé pour en être le père.
Hachem a alors béni Avraham d'une fille. En ayant une fille, bien après l'épisode avec Avimélé'h, il était apparent que Avraham pouvait avoir des enfants, et les gens ont alors cessé de dire que Avimélé'h était le père de Its'hak.
=> Avraham a nommé sa fille : bakol, qui a la même guématria que : ben (un garçon), car c'est grâce à sa fille que son fils a été authentifié comme étant le sien.
La fille d'Avraham est alors morte, faisant qu'il n'avait plus aucun soucis à son sujet.
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-> "Avraham avait une fille du nom de Bakol" (guémara Baba Batra 16).
D'où nos Sages ont-ils conclu qu'Avraham avait aussi une fille, alors que cela n'est pas mentionnée dans la Torah?
Dans la guémara (Yébamot 6,6), il y a une discussion sur l'accomplissement de la mitsva d'avoir des enfants.
Selon la maison de Chamaï, il faut au moins 2 fils pour avoir accompli la mitsva, tandis que pour la maison d'Hillel, il faut un fils et une fille, comme il est écrit : "mâle et femelle Il les créa", et dans cette discussion la loi juive a été fixée selon la maison d'Hillel.
Par conséquent, étant donné que d'après la tradition de nos Sages, Avraham a accompl toutes les mitsvot de al Torah avant même qu'elle n'ait été donnée, on doit supposer qu'il a aussi accompli la 1ere des 613 mitsvot.
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3°/ Lorsque les lettres du mot : "bakol" (בַּכֹּל) sont écrites de la façon dont elles se prononcent :
-> bét = בית => valeur de : 412
-> caf = כף => valeur de : 100
-> laméd = למד => valeur de : 74
= on obtient un total numérique de 586, qui a la même valeur que le mot : Shofar (שופר).
Yits'hak a été amené comme sacrifice sur l'autel, jusqu'à ce qu'un ange vienne pour l'épargner. Un bélier venant d'apparaître va alors être sacrifié à sa place par Avraham.
De ce bélier, la corne va être utilisée :
-> lors du don de la Torah au mont Sinaï (Pirké déRabbi Eliézer 31) ;
-> afin d'annoncer la venue du Machia'h (Yéchayahou 27,13).
Pour les juifs, la Torah et le Machia'h sont "toutes choses" (bakol).
=> Avraham a été béni par un fils qui sera impliqué dans la fourniture de ce "tout" au peuple juif.
Source (b"h) : traduction et compilation personnelle issue de dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)
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4°/ L'essentiel de la bénédiction que peut recevoir un homme Juste, c’est lorsque tout le monde est béni. En effet, il ne recherche pas son bien-être individuel, mais bien la réussite collective.
C'est ce que dit le verset, en allusion : "Hachem bénit Avraham en tout (בכל)", que l’on peut aussi traduire par " par tous".
Ainsi, Avraham a été béni par le fait que tous l’ont été. C’est seulement quand tout le monde est béni que Avraham peut considérer l’être également.
[Kédouchat Levi]
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5°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = le midrach dit que Yichmaël s'est repenti du vivant d'Avraham.
Nous savons que "tout vient du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), et si Yichmaël était mauvais, pourquoi Hachem a-t-Il provoqué son repentir, alors qu "Il ne l'a pas fait pour tous les peuples"?
Le 'Hida (Pné David) répond que Yichmaël a certainement pensé de lui-même à la téchouva, mais s'il n'y avait pas eu le mérite d'Avraham, il n'aurait pas été accepté, car ses intentions de repentir n'étaient pas suffisantes.
En effet, sa méchanceté avait créé beaucoup d'accusateurs qui se levaient contre lui.
=> C'est l'amour d'Avraham qui a fait taire ces accusateurs, alors son désir de repentir a commencé à monter vers le Ciel et à être accepté.
[Grâce au mérite d'Avraham, D. vint au secours d'Ichmaël]
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6°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses" = "c'est-à-dire qu'il lui avait livré son mauvais penchant."
[midrach Béréchit rabba Lé'h lé'ha chap.11]
Nous devons aspirer à imiter les actions de nos ancêtres, dont leur détermination nous invite à surmonter les faiblesses de notre nature et à la dominer.
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-> "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1)
Le midrach dit que c'est une référence au fait que Avraham a accompli la mitsva de la Soucca.
Quel en est le lien?
Le Gaon de Vilna dit que la réponse tient dans le mot : bakol (בַּכֹּל), dont ses lettres aux 3 versets décrivant la mitsva de la Soucca :
- le bét en liaison avec : "béSouccot téch’vou chiv’at yamim" (Vous demeurerez dans des Souccot durant 7 jours – Emor 23,42) ;
- le kaf : "kol aézra’h béIsraël yéchévou baSouccot" (toute personne originaire d’Israël demeurera dans la Soucca - Emor 23,42) ;
- le lamèd : "léma’an yéd’ou doroté’hèm, ki baSouccot ochavti ét béné Israël" (afin que vos générations sachent que j’ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël – Emor 23,43).
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-> Dans le birkat hamazone, nous disons : "De même que tu as béni nos Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, bakol, mikol, kol, alors bénis nous tous ensembles d'une bénédiction complète, et nous disons : amen. (kmo chénitbaré'hou avoténou ...).
Nous pouvons remarquer que chaque Patriarche est référé par une des 3 variations du mot : "kol".
Nous demandons ici : "une bénédiction complète".
Quelle est la nature de tout cela?
Le rav Guttman répond qu'une "bénédiction complète/totale", c'est la capacité de trouver du bonheur dans sa vie.
On a ainsi :
-> le "bakol" = "Hachem bénit Avraham en toutes choses (bakol)" (‘Hayé Sarah 24,1).
Avraham était très riche matériellement, intellectuellement et dans tous les domaines de la vie, et il a choisi d'utiliser pour les autres tous ses cadeaux dont Hachem l'avait gratifié.
Ainsi, notre Patriarche Avraham, nous apprend que la 1ere clé du bonheur est d'arrêter de ne penser qu'à soit même, et de commencer à donner aux autres : de faire du 'hessed, de répandre de la émouna, de la joie, ...
-> le "mikol" = [Its'hak dit: ] "J'ai mangé de tout (mikol)" (Toldot 27,33)
Its'hak s'est nourri de chacune des situations de sa vie (bonne ou mauvaise) pour grandir et devenir un tsadik, plutôt que d'en être frustré, triste et de s'apitoyer sur son sort.
Ainsi, notre Patriarche Its'hak, nous apprend que la 2e clé du bonheur est de toujours chercher à grandir, à devenir meilleur.
[tout ce qui m'arrive dans ma vie est fait sur mesure par papa Hachem pour mon épanouissement personnel]
-> le "kol" = [Yaakov dit: ] "D. m'a été bienveillant et j'ai tout (kol)" (Vayichla'h 33,11).
Quoique la vie ait pu lui accorder, Yaakov était toujours content et reconnaissant à Hachem de lui donner exactement ce dont il a besoin.
Ainsi, notre Patriarche Yaakov, nous apprend que la 3e clé du bonheur est d'être toujours heureux et reconnaissant, parce que totalement satisfait de ce qui nous avons, car provenant uniquement de Hachem.
[plutôt que de passer sa vie à se dire : "si j'avais ... quand j'aurai .. alors je serais heureux", c'est savoir être joyeux avec ce que l'on a, car on a confiance dans ce que fait notre papa au Ciel]
=> Nous apprenons de nos Patriarches : de savoir donner, de grandir et d'être reconnaissant, et alors nous pourrons avoir une "bénédiction complète", le bonheur dans notre vie.
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-> "Et Hachem béni Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1)
Le rav Yéhouda Tsadka nous explique qu'Avraham n'eut pas d'enfant jusqu'à un âge très avancé. De plus, il bénéficia de l'apparition des anges qui lui annoncèrent le miracle auquel il allait bénéficier : avoir enfanté à l'âge de 100 ans. La majorité des gens ont des enfants facilement, sans fatigue particulière, à fortiori sans l'intervention de créatures célestes!
=> Pourquoi Avraham qui était le bien-aimé d'Hachem bénéficia-t-il précisément d'un miracle?
-> Le rav Yéhouda Tsadka répond qu'Avraham notre patriarche devait engendrer le peuple élu. Hachem le rendit stérile dans sa jeunesse afin qu'il rompe complètement le lien avec son père Téra'h l'idolâtre et que l'influence de ce dernier ne puisse avoir aucune emprise sur sa descendance.
Une fois le lien entièrement rompu, comme un arbre que l'on déracine, Avraham engendra miraculeusement un fils et c'est le sens du verset : "Et Hachem bénit Avraham dans tout" ('Hayé Sarah 24,1).
Car le mot בכל (bakol) = "dans tout", à la même guématria que le mot בן (ben) = "fils" soit 52. Cet enfant (בן) provint intégralement (בכל) d'Avraham sans aucune attache à Tera'h.
Il est également rapporté au nom du Ben Ich 'Haï que ce ne sont pas seulement nos Patriarches qui firent face à la stérilité, mais également nos Matriarches, car elles devaient elles aussi rompre les liens avec leurs aïeux afin d'établir une nouvelle généalogie sainte et pure. C'est le sens du verset : "et moi je t'avais planté comme une ligne de choix, d'une espèce toute loyale" (Yirmiyahou 2,21).
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"D. avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)
Que signifie : "bakol" (en toutes choses)?
-> Hachem a donné à 3 personnes le goût du monde à venir déjà dans ce monde.
Il s'agit de : Avraham, Its'hak et Yaakov, puisque Hachem les a béni par : bakol, mikol, kol.
Rachi (guémara baba batra 17a) explique : "kol" = ils ne manquaient de rien.
[leur vie était parfaite dans ce monde, et cela ne venait nullement réduire leur récompense dans le monde à venir]
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Batra 17a), s'interroge : comment comprendre cette béraïta sachant que nos Patriarches ont rencontré de nombreuses souffrances dans ce monde?
Et de répondre : il est certain qu'on fait référence ici à l'aspect spirituel de leur vie.
Les Patriarches étaient tellement ancrés dans leur approfondissement de la Torah, qu'ils ne ressentaient plus la souffrance des difficultés de ce monde.
Leur vie entière était focalisée à faire leur service divin en l'honneur de Hachem.
Le Ben Ich 'Haï y écrit :
Leur joie et leur plaisir d’accomplir toutes les mitsvot et de surpasser toutes les épreuves étaient tellement grands qu’ils ne ressentait aucune pression ni difficulté. Ils vivaient juste pleinement cette vie proche d’Hachem, de Sa Torah et de Ses mitsvot. Car c’est précisément ceci qui nous attends dans le monde à Venir (olam aba) et non pas les plaisirs matériels.
Ceci est en allusion dans notre verset (v.24,1), car il est dit : "et Hachem avait béni Avraham en tout", "tout" se dit "kol" (כֹּל), et si on écrit Kol "plein" c’est-à-dire avec les lettres écrites pleinement : le kouf (כף) et le lamed (למד), alors la valeur numérique est de : 174, soit la même que celle de "dans le monde futur" (baolom aba - בעולם הבא).
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-> Selon le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 16b), Avraham était béni : bakol (בַּכֹּל), qui peut se décomposer en : ב fois כל, soit : 2 fois 50 = 100.
Avraham a été béni par l'ensemble des 100 bénédictions qui existent dans ce monde.
-> Nos Sages disent que le fait de donner de la tsédaka change l'Attribut divin de rigueur en celui de miséricorde.
Avraham est l'exemple de celui qui a pu remplir le monde de 'hessed.
Ainsi certainement, il a pu changer la rigueur divine en miséricorde, ce qui lui a permis d'être béni "en toutes choses" (bakol).
[le Kissé David]
-> Le Gaon de Vilna dit que la qualité de se satisfaire de ce que l'on a (histapkout) est supérieure au niveau d'avoir de la confiance en Hachem (bita'hon).
Mais, il y a une qualité qui les surpasse toutes, c'est la mida de "kol".
Au niveau matériel, il s'agit du fait d'être heureux de son sort (saméa'h bé'helko), c'est-à-dire être persuadé que l'on a absolument tout ce qu'il nous faut (D. me comble), et que l'on ne désire pas plus (sinon Hachem nous l'aurait déjà octroyé).
Avraham est appelé : "tamim" (parfait - v.17,1), car la véritable perfection ne peut être atteindre que lorsque l'on maîtrise la midda de "kol".
[Rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]
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-> "Hachem avait béni Avraham en toute chose(bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)
-> Rabbi Zoucha d'Anipoli (cité dans le séfer Mayanot Nétsa'h) affirme que ce verset dit qu'Hachem a béni Avraham avec la bonne mida connue sous le nom de "kol" (tout).
Cette mida est évoquée dans la bénédiction que nous disons le matin : "chéassa li kol tsorki" (qui m'a donné tout ce dont j'ai besoin).
Cela peut être expliqué comme signifiant que tout ce qu'Hachem fait pour une personne est pour son bien ultime. Si Hachem donne quelque chose à quelqu'un, c'est qu'il en a besoin. Avraham a reçu cette bénédiction. Il a reçu la émouna lui permettant de croire qu'Hachem lui donnait toujours exactement ce dont il avait besoin.
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-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".¨
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+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
-> "en toutes choses" se dit dans le texte : "bakol" (בַּכֹּל).
Le Divré Shmouël dit que c'est l'acronyme de : "brit karati léénaï" (בְּרִית כָּרַתִּי לְעֵינָי - Iyov 31,1), qui signifie : "J'ai fait un pacte avec mes yeux [de les garder de voir des choses interdites]".
Le Divré Shmouël écrit : "La 1ere porte pour la sainteté (kédoucha) est de garder ses yeux. La porte suivante pour la kédoucha est de garder ses paroles.
"D. avait béni Avraham en toutes choses (bakol)" = Hachem a béni Avraham dans ces sujets qui sont la fondation du service Divin."
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+ "Avraham était vieux, avancé dans la vie ; et Hachem avait béni Avraham en toutes choses" ('Hayé Sarah 24,1)
-> Le Haémek Davar dit que ce verset donne 2 raisons pour lesquelles Avraham n'est pas allé lui-même chercher directement une femme pour son fils Its'hak.
1°/ Avraham était âgé, et il ne savait pas combien de temps il allait encore vivre. Il craignait ainsi de mourir pendant ce long voyage [nécessaire avant de trouver la femme d'Its'hak].
2°/ "Hachem avait béni Avraham en toutes choses"
D'après le Haémek Davar, "bakol" signifie que de très très nombreuses personnes venaient à Avraham pour bénéficier de son aide, de son renforcement et de ses conseils dans tous les domaines.
Par exemple, la guémara (guémara Baba Batra 16b) rapporte que Avraham avait un diamant autour de son cou, et tout celui qui le regardait guérissait immédiatement.
Certains affirment que cela signifie que Avraham priait pour eux.
Ainsi, Avraham savait qu'il ne pouvait pas partir à la recherche d'un chidou'h, car tant de personnes avaient vraiment besoin de lui, et à la place il a envoyé Eliézer.
Le Haémek Davar conclut que : Ce verset révèle la tsidkout d'Avraham. Il a donné priorité à la possibilité de répondre aux besoins de toute personne qui venait le voir, et il a laissé à son serviteur la mission de trouver le chidou'h [au combien important puisqu'étant la 2e Matriarche du peuple juif!].
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-> A Yaakov est associé le mot : kol, car il a dit : "yech li kol" (j'ai tout - Vayichla'h 33,11), et son bonheur venait du fait qu'il ressentait qu'il ne manquait de rien, car il cherchait simplement à accomplir sa tâche et il ne cherche pas à posséder.
[rabbi Chimchon Raphael Hirsch - 'Hayé Sarah 24,1]
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+ "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
-> Un jour, Rabbi Aharon de Karlin reçut Rabbi Moché de Kobrin à sa table, pour prendre un repas. Au milieu du repas, Rabbi Aharon relata à son invité que sa fille était très malade et qu'elle a besoin de la Miséricorde Divine.
Rabbi Moché lui dit : "Commentant le verset : ''Hachem bénit Avraham avec tout'', la guémara explique que Avraham avait une pierre précieuse à son cou et celui qui la regardait guérissait. Mais en quoi consistait cette pierre précieuse? En fait, cela fait allusion à la Mitsva si chère aux yeux d'Avraham de recevoir les invités dans sa tente. Cette si grande vertu, c'est elle cette pierre précieuse, qui ornait le cou d'Avraham. Et on voit ici que c'est un mérite tellement grand et tellement précieux, qu'il a la force de guérir les malades. A présent, Rabbi Aharon, le père de la fille malade nous reçoit si généreusement à sa table. Il a, suspendu à son cou, la merveilleuse pierre précieuse de cette Mitsva. Que la fille regarde donc son père et qu'elle guérisse" ...
Et c'est ce qui se passa.
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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2021/11/07/33567
"[D. nous assure : ] Depuis le temps que j'ai étendu les Cieux et que j'ai étendu la terre, ont-ils changé de place?
De la même manière, lorsque quelqu'un Me fait confiance, il n'aura de cesse d'être récompensé!"
[Midrach Téhilim]
"Qui se conduit avec ingratitude envers son prochain finira par se conduire avec ingratitude envers D."
[le 'Hayé Adam - Rabbi Avraham Danzig -> 1748 - 1820]
"Lorsque Rav Yossef, qui était aveugle, entendait le bruit des pas de sa mère, il disait : "Je me lève devant la présence divine qui vient ici". "
[guémara Kidouchin 31]
"Lorsque je prie, je parle à D.
Lorsque j'étudie, D. me parle."[le gaon de Rogatchov - Rabbi Yossef Rosen -> 1858-1936]
"L'homme veut croire en lui et comprendre D., alors qu'en réalité, il doit croire en D. et se comprendre lui-même."
[l'Alter de Novardok - Rabbi Yosef Yozel Horowitz -> 1848-1919]
"Avec quel mérite pourrais-je entrer au monde de vérité (monde futur)?
Grâce à la Torah? Est-ce que j'en ai vraiment?
Grâce à la crainte de D.? Est-ce que j'en ai vraiment?
...
Mais avec un seul mérite, j'y entrerai : le fait que j'aime (chacun) des juifs!"[Rabbi Boruch Ber Leibowitz -> 1870-1940]
"Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)
-> Le midrach rabba (Béréchit 56,8) nous dit :
"Avraham étendit la main et prit le couteau, pendant que des larmes coulaient à flot de ses yeux, et ce, bien que son cœur se réjouissait d'accomplir la volonté de son Créateur"
En lisant l'épisode de la Akéda, on peut penser qu'Avraham avait perdu tout sentiment paternel, et donc que l'épreuve n'était pas si dure.
On peut s'imaginer (à tord) Avraham allant le cœur dur, sans pitié égorger son fils ...
Ce midrach nous apprend qu'Avraham était un père authentique qui aimait énormément son fils, et qui était remplit de compassion à son égard (en témoignent le fait qu'il verse des torrents de larmes de tristesse, de peine, de voir son fils sur le point de mourir).
Néanmoins, il n'a pas permis à ses instincts de père et à son amour phénoménal pour son fils, d'empêcher la réalisation d'un commandement de D.
-> Sur le verset : "Avraham dit à ses jeunes gens (selon le midrach : Eliézer et Ichmaël) : "Restez ici avec l'âne, tandis que moi et le jeune homme (Yits'hak) nos irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5), le Tiféret Chlomo nous donne une belle explication.
Pourquoi, justement à ce moment-là, Avraham a-t-il trouvé bon d'humilier ses hommes, et son disciple Eliézer en particulier?
En réalité, notre patriarche a voulu faire connaître la grandeur de son amour pour Yits'hak avant la ligature.
Son fils Yichmaël et son disciple Eliézer ne comptaient à ses yeux que comme des ânes en comparaison à lui ("jeunes gens" et "l'âne" sont mis sur le même niveau dans le verset).
Et malgré tout son amour pour son fils, il allait l'immoler devant D.
Après l'épreuve, il est écrit : "Avraham retourna vers ses hommes et ils se mirent en route ensemble" (Vayéra 22,19), comme il n'était plus nécessaire de révéler son amour pour Yits'hak, ils redevinrent importants à ses yeux ("ses hommes") et il partit avec eux.
[Rav Simson R. Hirsch commente le terme "ensemble" par : "sans le moindre sentiment de supériorité, ils ont repris leur chemin avec eux" ]
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-> "Avraham étendit sa main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)
-> Sur ce verset, nos Sages nous enseignent que, par l'intermédiaire du sacrifice d'Its'hak, Avraham a inscrit, dans l'essence même de sa descendance, la notion du sacrifice pour Hachem, c'est-à-dire la capacité de mourir pour sanctifier le nom de D., sans en attendre de récompense.
Nos Sages nous apprennent qu'au moment où Avraham reçut l'ordre de sacrifier Its'hak sur l'autel, il comprit alors qu'il n'était plus apte à être la racine et le fondement du peuple saint d'Israël. Il pensa alors qu'Hachem avait, en fait, choisi un autre Tsadik à sa place, que quelqu'un d'autre méritait davantage que lui d'être à l'origine du peuple. Hachem lui demanda donc de sacrifier son fils afin d'éteindre sa lignée, nous trouvons une allusion à cela dans le texte : "Et il vit l'endroit de loin" (וַיַּרְא אֶת הַמָּקוֹם מֵרָחֹק - Vayéra 22,4)
Avraham vit "l'endroit" (הַמָּקוֹם) = c'est en fait Hachem (comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h, dans le passage Barou'h Hamakom) qui est l'Endroit du monde ;
"de loin » = comme si Hachem S'éloignait de lui et ne désirait plus son service, ni celui de sa descendance.
Avraham aurait pu penser : puisqu'Hachem a décidé d'annuler Son alliance avec moi et ma descendance, et qu'Il ne désire plus notre service divin, pourquoi devrais-je alors sacrifier mon fils unique, celui que j'aime? Qu'il reste vivant auprès de moi et que je puisse profiter de lui durant ma vieillesse.
De plus, Hachem ne m'a pas ordonné explicitement de sacrifier Its'hak, mais Il me l'a demandé comme un service volontaire, comme il est écrit : "Prends, Je t'en prie, ton fils" (קַח נָא אֶת-בִּנְךָ - Vayéra 22,2) ; en effet, chaque fois qu'il est écrit dans la Torah נָא, cela signifie "une demande" (Rachi).
Malgré tout, Avraham partit sacrifier son fils Its'hak, dans la joie et l'amour.
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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Lorsque Avraham s'est rendu sur le mont du Temple avec son fils Its'hak pour le sacrifier, il a également emmené Ichmaël et Eliézer.
Nos Sages nous racontent qu'en arrivant sur les lieux, ils virent de loin le mont Moriah. Avraham a mérité d'y voir du feu : la Présence Divine sur la montagne.
Its'hak a également vu un nuage : la Présence Divine et un feu sur la montagne ...
Avraham a interrogé Eliézer : "Que vois-tu?" Il a répondu : "Des moutons, des oliviers, des bédouins".
Il a répondu : "Reste ici avec les ânes : vous êtes équivalents".
Il a également interrogé Ichmaël : "Que vois-tu?" Il a aussi répondu : "Des rochers, des moutons ..." Il lui a dit : "Toi et les ânes sont équivalents".
=> Est-ce que celui qui ne voit pas la Présence Divine est un âne? Qu'il leur dise qu'ils sont de simples êtres humains ne voyant rien, mais de là à les traiter d'ânes? A ce point-là?!
Avraham a voulu révéler à Ichmaël et Eliézer un grand fondement : un homme créé par Hachem n'est pas seulement un ustensile apte à la révélation d'Eliyahou haNavi, mais il a la capacité d'être un char de la Gloire divine.
Un homme a les possibilités de voir Hachem.
Avraham, en constatant que lui et son fils Its'hak voyaient la Présence Divine, et qu'Ichmaël et Eliézer ne voyaient rien, a dit : "Ce n'est pas que vous êtes des personnes simples, mais vous n'êtes pas l'ustensile que D. a créé.
L'ustensile créé par D. peut voir la Présence Divine. Si vous ne voyez rien, c'est le signe que votre ustensile n'est pas si propre, il n'est plus aussi pur qu'au moment de sa création" ...
Si nous n'avons pas le mérite de voir des miracles et des merveilles, ce n'est dû qu'à la poussière qui s'est introduite dans nos yeux : la colère, la médisance, toutes sortes de péchés.
Nous devons nous putrifier, purifier nos yeux et notre âme de toutes les visions interdites et indécentes, nous pourrons alors faire partie de ceux qui distinguent la Présence Divine.
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-> En chemin vers le mont Moriah pour la Akédat Yits'hak, Avraham ordonna à Yichmaël : "Reste ici avec l'âne ( ='Hamor)" [Béréchit 22,5]
'Hamor fait allusion à Yichmaël car il n'a jamais essayé de dompter ou canaliser ses instincts animaux.
L'arrivée du machia'h est décrite par nos Sages comme celle d'un "pauvre chevauchant un âne ('hamor)".
Le Maharal écrit que cette allégorie illustre la force spirituelle du machia'h qui sera capable de maîtriser sa nature matérielle ('hamor est de la même racine que 'homer = la matière).
[b'h, issu du divré Torah : https://todahm.com/2014/08/08/les-traits-de-caractere-de-yichmael ]
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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1210) écrit :
Notre paracha (Vayéra) met en scène la grandeur de notre patriarche Avraham et son abnégation hors pair pour se plier à l’ordre divin de sacrifier son fils, abnégation qui surpassa son amour pour ce dernier.
Faisant abstraction des 100 années durant lesquelles il avait tant attendu d’avoir un enfant qui poursuivrait sa mission de diffuser le Nom de D. dans le monde, chassant de son cœur son puissant amour pour Its’hak, il se mit en route pour accomplir la volonté du Créateur.
Dès ce moment, il considéra qu’Its’hak n’appartenait qu’à Hachem et n’était plus son fils, comme le laisse entendre le verset : "Moi et le jeune homme, nous irons jusque là-bas".
Nous trouvons, à cet égard, une halakha rapportée par le Rama (Ora’h ‘Haïm 98,1) : "Il est interdit d’embrasser ses jeunes enfants à la synagogue, afin de fixer dans son cœur qu’aucun amour n’égale celui de Hachem".
C’est pourquoi, lorsqu’Avraham alla accomplir l’ordre de D., il maîtrisa son amour pour son fils en le considérant comme un jeune homme ordinaire ; de la sorte, il intégra en lui la suprématie de l’amour de Hachem.
Cependant, la Torah précise qu’il dut maîtriser sa miséricorde envers Its’hak.
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-> Le rav Karelenstein enseigne que lorsque Avraham et Its'hak s'approchaient du mont Moriah pour la Akéda, Avraham dit : "moi et le jeune homme nous irons jusque là-bas" (Vayéra 22,5)
Les mots : "jusque là-bas" se disent : ad ko (עַד-כֹּה).
Le Séfer Méor Enayim écrit que le mot : ko (là-bas - כֹּה - valeur de 25) est une allusion à 'Hanoucca, qui se déroule le 25 Kislev.
Le mont Moriah, lieu de la Akéda, est également le lieu du Temple (symbole de la résidence de D. dans ce monde).
[ => D'une certaine façon, la fête de 'Hanoucca est dans le temps ce qu'est la sainteté du Temple dans l'espace.]
['Hanoucca se passe le 25, comme une invitation pour que l'on fasse un pas de plus vers Hachem, arrivant alors au 26, qui est la guématria du Nom divin (יהוה).
=> 'Hanoucca est cette invitation à illuminer le monde, pour être plus proche et avoir davantage conscience de D.]
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-> L'épreuve du sacrifice d'Itsh'ak constitua la plus terrible épreuve de l'histoire de l'humanité.
[Rav Aharon Kotler - michnat Rabbi Aharon]
-> "Tous deux [Avraham et Its'hak] portent les pierres, tous deux portent le feu et tous deux portent le bois.
Avraham ressemble à celui qui s'apprête à marier son fils, et Its'hak ressemble à celui qui se rend à son propre mariage."
[midrach Yalkout Chimoni - chap.101]
Le rav Aharon Kotler fait remarquer que cette épreuve était un mélange :
- d'amour, comme on vient de le voir ;
- et de crainte, car pour Avraham la Akéda devait démontrer que : "désormais, j'ai constaté que tu crains Hachem".
=> Le fondement de l'épreuve fut la crainte sur laquelle s'est ajoutée un immense sentiment d'amour.
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Lorsqu'il perdu son fils, le 'Hafets 'Haïm, leva les yeux au ciel et prononça les paroles suivantes :
"Maître du monde, l'intense amour que je portais, en mon cœur, à mon fils, je Te le donne".
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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)
-> "Avraham regardait Its'hak et Its'hak regardait les anges dans le ciel.
Its'hak les voyait, mais pas Avraham." (Targoum Yonathan)
-> "Au moment où Its'hak avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux."
(Rachi sur le verset 27,1 - Toldot)
=> Comment comprendre que seul Its'hak pouvait voir cette réalité des anges?
En ce qui concerne Its'hak, il avait terminé sa part de participation à l'épreuve de la Akédat (étant passivement ligoté sans pouvoir bouger), et ainsi il pouvait voir les anges, et assister à la sainteté, à la magnificence de la Akéda, qui est un mérite du peuple juif pour toutes les générations.
Avraham était toujours en plein milieu de l'épreuve. Le yétser ara étant en train de le convaincre de ne pas continuer la Akéda, et c'est pour cela qu'il ne devait pas réaliser les grandes choses qu'il faisait, car sinon il n'y aurait plus d'épreuve.
=> C'est ce qui nous arrive. Au quotidien, nous sommes testés/éprouvés et nous n'avons pas conscience des infinies bontés qui vont nous arriver ensuite, si nous réussissons l'épreuve.
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+ "Avraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils" (Vayéra 22,10)
N'est-il pas évident que si une personne prend un objet, c'est qu'elle a étendu sa main?
Que nous apprennent ces mots en apparence superflus?
Le Yalkout haGuerchouni apporte la réponse suivante.
Nos Patriarches avaient purifié leur corps à un tel niveau, que leurs membres sentaient ce qu'il était bon de faire, et réalisaient spontanément les mitsvot d'eux-mêmes.
Lorsque Avraham a reçu l'ordre de sacrifier son fils, tous ses membres ont désiré faire ces paroles de Hachem.
C'est ainsi qu'il s'est levé tôt le matin, et durant toute la journée, ses membres l'ont mené pour faire la volonté de D.
Cependant, l'ordre de Hachem n'était qu'un test pour Avraham.
En effet, lorsqu'est venu le moment de prendre le couteau pour égorger Its'hak, sa main a ressenti que ce n'était pas la véritable volonté de Hachem et elle a refusé de s'étendre.
Mais puisque Avraham avait entendu l'ordre de Hachem, et qu'il savait qu'il devait y obéir, il s'est alors forcé d'étendre sa main contre sa volonté.
=> Ainsi, ces mots en apparence superflus, viennent en réalité nous indiquer que Avraham a dû débloyer un effort particulièrement important, en allant à l'encontre de lui même pour D.