Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les conjoints = les meilleurs amis

+ Les conjoints = les meilleurs amis :

-> L'une des bénédictions (la n°6 dans l'ordre) que nous prononçons lors des shéva bra'hot est : "Saméa'h téssama'h, ré'im ahouvim" (Réjouissez-vous, amis affectueux).
Comment comprendre que nous faisons allusion à la relation entre un mari et une femme à celle entre des meilleurs amis. Ne serait-il pas préférable de parler simplement d'une relation entre mari et femme?

-> Le Rambam (Pirké Avot 1,6) explique qu'un "réia" (un ami), est défini comme quelqu'un avec qui nous ne gardons pas de secrets. Nous lui disons tout : le bon comme le mauvais.
La raison pour laquelle nous nous sentons si à l'aise pour partager tous nos profonds secrets avec eux est que nous leur faisons confiance. Nous savons qu'il ne répétera pas ce que nous lui avons dit et qu'il ne portera pas de jugement, quoi que nous lui disions. C'est la définition d'un ami.
Si c'est vrai, combien de vrais amis avons-nous vraiment? A combien de personnes sommes-nous prêts à dire à peu près n'importe quoi sur nous-mêmes et à leur faire totalement confiance ?

Il n'y a probablement qu'une seule personne : son épouse.
La femme d'un homme est probablement la seule personne qui sait tout de lui, et il lui fait confiance. C'est la bénédiction que nous donnons à un couple de jeunes mariés :qu'ils deviennent les meilleurs amis du monde.
C'est pourquoi, très souvent, les femmes s'inquiètent si leur mari ne leur dit pas tout. Pourquoi?
Ce n'est pas par curiosité. C'est parce qu'une fois qu'un mari laisse sa femme en dehors de quelque chose, cela montre que l'amitié n'est pas encore complètement formée. S'il ne peut pas partager quelque chose avec elle, c'est qu'il manque quelque chose à la relation.
[on ne parle pas de partager du lachon ara pour le kiff. ] ....

L'un des objectifs essentiels du mariage est d'être expressif, ouvert et clair.
Un homme doit s'efforcer de faire participer sa femme à sa vie. Si quelque chose d'intéressant lui est arrivé et qu'il y pense, il doit en faire part à sa femme. S'il a entendu une belle histoire, il doit la raconter.
Le bavardage est essentiel à la relation. Si un homme est prêt à partager même des choses simples, apparemment sans importance, avec sa femme, cela montre en fait à quel point elle est importante pour lui.
Si un mari ne partage que les "grandes" expériences, sa femme n'est pas mieux qu'une étrangère. Même avec des inconnus, nous partageons de grandes expériences de la vie.

=> Il est important qu'un homme montre à sa femme qu'il veut passer du temps avec elle, et cela se fait par le biais de conversations sur de petites choses.
Plus le mari s'autorise à partager avec sa femme, plus la relation s'épanouit. S'il se retient, le couple n'a pas encore atteint la relation idéale entre mari et femme. Il y a encore une barrière entre eux.
Les maris doivent faire confiance à leur femme et ne pas avoir peur de leur révéler leurs secrets.

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[il faut être vigilant à ce que notre femme garde de l'estime de nous, et il ne faut pas raconter trop fréquemment des choses qui nous dévalorisent grandement à ses yeux ... ]

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+ Renforcer l'appréciation mutuelle :

-> De nombreuses personnes hésitent à parler des bonnes choses qu'elles font pour les autres. Elles préfèrent rester discrètes et faire le bien de manière cachée. Cependant, lorsqu'il s'agit de relations, en particulier dans un mariage, il est important qu'une personne fasse savoir à son conjoint qu'elle a fait quelque chose de bien pour lui.
Si un mari a fait la vaisselle et que sa femme ne le saura jamais à moins qu'il ne le lui dise, il est important qu'il le lui dise. Si quelque chose s'est renversé pendant qu'elle était sortie, et qu'il a nettoyé, et qu'elle ne saura jamais ce qui s'est passé, ne soyez pas timide, faites-le lui savoir.

La guémara (Bétsa 16a) dit que si une personne rend service à un ami, elle doit le faire savoir à son ami. Rachi explique que nous avons l'obligation d'informer l'autre personne d'une relation de tout ce qui peut la renforcer. Même s'il est important d'essayer de cacher notre gentillesse, il est encore plus important de renforcer les relations avec les autres.

L'idée de dissimuler la gentillesse est fondée sur la volonté d'éviter d'embarrasser la personne qui reçoit la gentillesse. Il est trop difficile et embarrassant pour eux de recevoir des autres, mais parfois, ils n'ont pas le choix, et le fait de dissimuler nos actions minimise leur douleur. Mais il s'agit là d'une situation différente. [cela peut être également une forme de pudeur, de discrétion]
Dans un mariage ou une relation amicale, lorsque notre ami ou notre conjoint voit que nous avons fait quelque chose pour lui, cela le rend heureux, c'est la preuve de notre amour pour lui.
Plus nous en révélons, mieux c'est.

Imaginez qu'un mari achète un cadeau pour sa femme et s'arrange pour qu'elle le reçoive anonymement. Ce serait un gaspillage d'argent. L'intérêt du cadeau réside dans le fait qu'il l'a acheté pour elle. Ici, la situation est la même, un conjoint aimerait voir que sa moitié fait des efforts pour lui.
En fait, un rav important rapporte qu'il arrive qu'un homme soit assis à table avec sa femme et que celle-ci lui demande de lui passer quelque chose. Parfois, l'objet est encore plus proche d'elle que de lui. Il peut même avoir envie de lui dire : "Va le prendre toi-même!". Mais la véritable raison de sa demande est de tester son amour pour elle. Elle veut voir s'il tient toujours à elle.
Cela peut se produire notamment après un petit désaccord au sein du couple. Le conjoint qui demande une petite faveur teste la situation pour voir si tout est rentré dans l'ordre.

Lorsque le beau-frère du rav Yonathan Eibshitz est décédé, il a écrit une lettre à sa sœur veuve pour lui donner du 'hizouk.
Après avoir compati à sa douleur, il a ajouté : "Je t'en supplie, honore Hachem et ne souffre pas trop. Accepter la volonté d'Hachem avec amour te guérira et apportera la bénédiction à tes enfants. C'est Hachem qui élève nos enfants et Il n'a besoin de l'aide de personne pour le faire".

"Le peuple juif, en raison de sa nature spirituelle plus élevée [que les autres], sera la première nation au monde à faire téchouva ...
Israël (les juifs) est poussé de l'intérieur à s'unir à la lumière d'Hachem dans le monde, qui est exempt de transgression et d'actes répréhensibles.
Chaque chute (de son lien avec Hachem) entache l'intégralité de sa perfection intérieure, mais à la fin, sa puissante force vitale triomphera de la déviation, et il reviendra à une santé complète.
Cette santé [spirituelle] complète commencera à revigorer (la nation) avec une grande force et la lumière de la téchouva brillera d'abord en elle.
Par la suite, Israël sera le canal spécial pour répandre l'aspiration intérieure de la vie à la téhouva dans le monde entier, pour éclairer les ténèbres du monde et élever sa stature".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,8 ; Orot, Orot haTé'hiya 72]

Machia’h & les lumières de ‘Hanoucca

+ Machia'h & les lumières de 'Hanoucca :

-> C'est une mitsva de placer [les bougies/lumières de 'Hanoucca] dans la coudée la plus proche de l'entrée [de la maison], du côté gauche, de sorte que la mezouza soit à sa droite et les bougies de 'Hanoucca à sa gauche. (Ora'h 'Haïm 671,7)

-> L'homme qui entre dans la maison porte les tsitsit (ציצית) ; à sa droite se trouve la mézouza (מזוזה) ; à sa gauche se trouvent les lumières de 'Hanoucca (חנוכה).
Ensemble, les premières lettres de ces trois mots hébreux forment le mot צמח (tséma'h - une pousse) une référence au machia'h, qui est décrit comme "un homme dont le nom est Tzéma'h, qui sortira de son lieu et bâtira le Temple d'Hachem" (Zé'haria 6,12).
En effet, c'est grâce aux tsitsit, à la mézouza et aux lumières de 'Hanoucca, tous ensemble tséma'h, que le machia'h, dont le nom est Tséma'h, viendra.

Ces 3 éléments se trouvent autour de l'entrée [de la maison], afin d'indiquer que le machia'h se tient "se tient dans l'embrasure de la porte", prêt à venir à la minute où nous nous repentirons.
"Aujourd'hui, si vous écoutez ma voix" (Téhilim 95,7 ; guémara Sanhédrin 98a).
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm]

Matérialité & spiritualité

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma - Noa'h 3) qu'une personne ne peut acquérir la Torah Orale que si elle aime Hachem de tout son cœur, de tout son esprit et de tout son argent.
Elle ne peut être acquise par une personne qui aime également l'argent ou le luxe.
Il est impossible de courir après nos désirs et en même temps de courir après les désirs d'Hachem. L'un de ces objectifs devra céder le pas à l'autre à un moment ou à un autre. Le plus souvent, ce sont nos désirs qui l'emportent, car nous ressentons une gratification instantanée lorsque nous y cédons.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,6) écrit que quelqu'un qui a pour but d'accomplir la mitsva d'étudier la Torah correctement et qui veut acquérir la couronne de la Torah ne doit pas s'impliquer dans quoi que ce soit qui puisse perturber son étude.
En outre, le Rambam écrit qu'une personne ne doit pas penser qu'elle peut acquérir la Torah en même temps que l'honneur et la richesse.

-> Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 2,12) écrit que la façon de se préparer à l'étude de la Torah est de s'éloigner du luxe, parce que le luxe entrave l'apprentissage de la Torah.

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-> Nous voyons dans le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim 629) une conversation entre la Torah et Hachem.
La Torah demande à Hachem : N'est-ce pas que le verset dit : "dans sa main droite [celle de la Torah], il y a une longue vie, et dans sa main gauche, il y a de la richesse et de l'honneur" (oré'h yamim biyémina, bismola ocher vé'havod - Michlé 3,16)?
Le verset promet l'honneur et la richesse à ceux qui apprennent la Torah. Si c'est le cas, pourquoi Tes enfants [Hachem] ne sont-ils pas riches?

Hachem répond : "Si les bné Torah étaient riches, ils seraient distraits par leur argent et s'éloigneraient de la Torah. La richesse est pour le monde à Venir (olam haBa), pas pour ce monde".

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,13) cite le Arizal, qui donne une autre raison pour laquelle les bné Torah n'ont pas de richesse dans ce monde-ci (olam azé) : c'est parce que ce monde-ci ne peut pas contenir la récompense pour ceux qui étudient la Torah. Il n'y a donc pas d'autre choix que de retenir la récompense pour eux dans le monde à Venir.

-> Le verset de Kohélet (5,11) dit que la richesse d'un homme riche ne lui permet pas de dormir. Une fois qu'il a de l'argent pour le lendemain et qu'il pense à la manière de l'investir et de le faire fructifier, il risque de ne plus se consacrer entièrement à l'étude de la Torah.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou 4,6) écrit que si nous désirons une richesse spirituelle, alors on doit laisser tomber nos rêves d'être également riches matériellement. Il faut choisir entre les 2.
[si quelqu'un atteint un haut niveau en spiritualité et en richesse matérielle, alors il doit savoir qu'il aurait pu être encore plus riche spirituellement, sans autant de matérialité. De même, nos Sages disent qu'une personne extrêmement belle aurait pu encore être plus forte en spiritualité si elle avait été moins belle.
L'idée est que la matérialité rentre en conflit avec notre spiritualité. On peut demander à Hachem de nous octroyer ce qui nous permettra de mieux étudier, de mieux le servir, sans tracas ... et on doit être vigilant à ne pas développer un goût pour le luxe, le non nécessaire pour lui (chacun se connaisant).]

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-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,12) écrit qu'il est impossible de s'immerger véritablement dans la Torah si l'on est rempli de luxe (chose non vraiment nécessaire).

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-> Le Yaavets (Pirké Avot 6,5) écrit que nous courons naturellement après des choses physiques/matérielles qui nous excitent, et que nous nous éloignons naturellement de la Torah.
Ce n'est qu'après avoir développé en nous le désir d'étudier la Torah que nous recherchons la Torah.
Oui certains sont nés dans un environnement ou avec des dispositions qui facilitent leur désir d'étudier.
Cependant tout juif a besoin d'avoir davantage de désirs pour la Torah. La guémara (Béra'hot 32b) nous dit que quatre choses ont besoin d'un renforcement constant, l'une d'entre elles étant la Torah.

[nous voyons que naturellement nous sommes attirés vers le matériel, et repoussés par l'étude avec efforts de la Torah. Plus on nourrira notre désir de matérialité, plus nous aurons d'éloignement avec la Torah.]

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-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 67) écrit que la paresse est le résultat de ne pas penser (le 'hasser lev). Nous sommes paresseux parce que nous n'avons rien à faire. La plupart des gens pensent que la paresse est une cause : Parce que nous sommes paresseux, nous ne faisons rien. Ce n'est pas vrai.
La paresse est le résultat d'un manque d'envie/volonté d'accomplir quelque chose. La paresse se développe parce que nous n'avons rien à accomplir. Si nous créons dans notre esprit des images de réussite, nous trouverons l'énergie nécessaire pour y parvenir.
[nous devons avoir de l'ambition spirituelle, en nous occupant de notre vie éternelle (l'essentiel), bien plus que nous ne l'avons dans nos ambitions matérielles, en nous préoccupant de nos désirs/besoins de ce monde éphémère. ]

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-> Le rav Israël Salanter (cité dans le Mikhtav méEliyahou 3:277) enseigne que nous n'avons pas de garantie d'être répondu lorsque nous demandons à Hachem de satisfaire nos besoins matériels. A l'inverse, nous avons la garantie qu'Il nous aidera dans nos besoins spirituels.
[en ce sens, nos demandes doivent toujours avoir comme finalité de pouvoir mieux faire la volonté d'Hachem. ]

-> Selon le Séfer ha'Hinoukh (131), si nous prions pour toute chose qui donnera de l'honneur à Hachem, nous serons exaucé, même si nous n'avons pas les mérites requis.
[on voit encore, l'importance de mettre l'accent sur la spiritualité, en vue même de s'assurer une matérialité. ]

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-> Le rav Guerchon Edelstein (Darché ha'Hizouk - Métsora 5782) dit au nom du 'Hazon Ich, que lorsque nous nous reposons afin de nous donner l'énergie pour pouvoir mieux étudier, alors ce repos est considéré lui-même comme de la Torah.

+ Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.18) dit qu'il existe des personnes qui ne se contentent pas du minimum ; au contraire, elles aiment tellement Hachem qu'elles veulent aller au-delà de l'appel du devoir. C'est ce que l'on appelle la 'hassidout, le fait de faire plus que ce qui est requis.
Le plus grand plaisir d'Hachem est d'étudier Sa Torah. Par conséquent, lorsque nous dépassons les limites et étudions tout ce que nous pouvons, nous Lui apportons le plus grand plaisir.

=> Lorsque nous décidons de consacrer notre temps disponible à étudier la Torah, nous envoyons un message clair à Hachem : nous apprécions tout ce qu'Il fait pour nous.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

La responsabilité d’habiter en terre d’Israël

+ La responsabilité d'habiter en terre d'Israël :

-> Dans la parachat Kédochim (20,22), le verset dit : "Vous observerez tous Mes décrets et toutes Mes ordonnances et vous les mettrez en pratique, et la Terre que Je vous fais habiter ne vous vomira pas".

Si c'est un don et un privilège de vivre en terre d'Israël, c'est aussi une responsabilité. On ne peut pas se comporter en terre d'Israël comme on se comporte en dehors.
Cela se comprend aisément si l'on considère qu'une personne se comporte différemment lorsqu'elle est avec ses amis ou sa famille que lorsqu'elle est en présence d'un roi ou d'autres hommes importants.
En réalité, lorsque l'on vit en Terre sainte, on vit dans le palais du roi, et la nécessité de se comporter correctement est d'autant plus grande.
Le verset ci-dessus nous avertit que si notre conduite n'est pas à la hauteur, la terre nous recrachera. C'est un phénomène qui ne se vérifie dans aucune autre terre.

Faisant écho à ce sentiment, la Sifra, sur le verset ci-dessus, déclare que "la terre d'Israël n'est pas une terre comme les autres, car elle ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Rachi, dans la parachat A'haré Mot (v.18,28), cite une parabole de nos Sages : "On peut comparer cela à un prince à qui l'on aurait servi une nourriture dégoûtante. Peu habitué à une telle nourriture, le prince vomit tout ce qu'il avait ingéré. De même, la terre d'Israël ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Le Ramban (dans son Drachot pour Roch Hachana - p.249), commente également la responsabilité de ceux qui vivent en terre d'Israël d'éviter de fauter :
"Il apparaît que c'est l'immense proximité entre le peuple juif et Hachem qui agit également comme catalyseur de Son éloignement.
Cela est certainement vrai pour ceux qui méritent de demeurer en présence d'Hachem sur Sa terre.
C'est comme s'ils regardaient le visage du Roi. S'ils sont attentifs à son honneur, ils sont dignes d'éloges, mais s'ils se rebellent, malheur à eux plus qu'à toutes les autres créatures, car ils irritent le Roi dans son propre palais."

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+ Même pour les non juifs :

-> Après que le roi d'Assyrie eut exilé le peuple juif de la terre d'Israël, les versets (Mélah'im II 17) nous disent qu'il a amené un certain nombre de personnes d'autres nations en terre d'Israël pour garder la terre habitée. Ces nations ne craignaient pas Hachem et continuaient à pratiquer le culte des idoles. Pour les punir, Hachem envoya des meutes de lions les attaquer et les tuer.

Ces non juifs rapportèrent au roi d'Assyrie ce qui s'était passé, lui expliquant que la raison pour laquelle ils étaient punis était qu'ils "ne connaissaient pas les lois du D. de la Terre d'Israël".
Le roi comprit le message et renvoya l'un des prêtres juifs exilés en terre d'Israël afin d'enseigner aux nouveaux habitants la bonne façon de servir Hachem en terre d'Israël.

Le Ramban (A'haré Mot 18,25) demande pourquoi Hachem n'a puni ces nations qu'après qu'elles aient été déplacées en terre d'Israël. Il est certain qu'elles adoraient déjà des idoles dans leur pays et qu'elles méritaient d'être punies avant d'être déplacées en terre d'Israël.
Le Ramban répond que bien que l'adoration d'idoles soit une faute grave, son effet est moins puissant et moins sévère en dehors d'Israël.
En effet, en dehors d'Israël, Hachem ne gouverne pas et n'interagit pas directement avec les habitants de la terre. Ce sont plutôt les anges Gardiens (de chaque nation) qui servent de canal pour la générosité d'Hachem.
Lorsque ces non juifs ont continué à pratiquer le culte des idoles après avoir atteint la terre d'Israël, la gravité de leur faute était bien plus grande.
Lorsque l'on habite dans le lieu même où réside Hachem et où Il contrôle et interagit directement avec tout ce qui se passe, l'adoration des idoles est bien pire qu'en dehors d'Israël, où l'implication de Hachem est plus distante.
C'est pourquoi le pays ne put les retenir en son sein et Hachem les punit immédiatement en envoyant des lions.

Tant qu'une personne n'est pas retournée [à Hachem] par la téchouva, elle porte la culpabilité [même inconsciemment] de ses fautes.
Lorsqu'elle s'engage sur le chemin de la téchouva, tous ses fautes sont effacées et Hachem en assume la responsabilité.
A la lumière de la perception claire qu'apporte la téchouva, le baal téchouva en vient à voir que les fautes de son passé ont été inspirés par Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,1a]

[à postériori, les fautes sont une chute (voulu par Hachem) qui vont nous permettent d'accéder à un niveau plus élevé ensuite (yérida létsoré'h aliya). Mais évidemment à priori, on doit tout faire pour éviter de fauter.]

Tant qu'une personne a de l'orgueil dans son cœur, elle ne peut pas faire une bonne téchouva.
[rav Avraham Kook - Moussar Avi'ha - midot haRiya]

La prière bétsibour

+ La prière bétsibour :

"Et de là, tu chercheras Hachem, ton D., et tu Le trouveras, si tu Le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme" (Vaét'hanan 4,29)

-> Le Maor Vachémech demande pourquoi le verset commence par les mots "et de là, tu chercheras" (oubikachtèm micham ét Hachem), au pluriel, et se poursuit par les mots "et tu Le trouveras, si tu Le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme" (oumatsata ...), au singulier.

Il répond en expliquant que chaque individu a l’obligation de se purifier et que, de nos jours, le principal moyen d’y parvenir est la prière avec kavana.
En priant avec amour (ahava) et crainte (yira), on peut purifier son âme et atteindre des sommets très élevés.

Dans cet esprit, le verset déclare : "Il a exaucé la prière de ceux qui imploraient, et Il n’a pas méprisé leur prière. Que ceci soit inscrit pour la dernière génération" (Téhilim 102,18).
Le rav Moché de Pshevorsk explique que cela signifie qu’à la dernière génération, la principale avoda sera la prière.

Le Maor Vachéméch poursuit en affirmant que la forme principale de prière est la prière bétsibour (en communauté). Il faut s’efforcer de prier spécifiquement avec un minyan, même si la prière est trop rapide ou trop lente à son goût, car on peut atteindre de grandes hauteurs en priant avec le tsibour.

Il ajoute que même si 1 000 hommes font partie d’un minyan, aucune de leurs prières n’est identique. Chacun peut se connecter à Hachem à son niveau de kavana, et conformément aux préparatifs effectués avant de commencer la prière.

Avec cela à l'esprit, il explique que le verset signifie que le tsibour mérite de voir Hachem (c'est pourquoi ces mots sont écrits au pluriel), mais chaque personne individuelle le trouvera avec tout son cœur et à son propre niveau (ce qui explique pourquoi ces mots sont écrits en singulier).

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-> [De nos jours,] l'élément essentiel qui permet à une personne de se purifier profondément, et l'élément essentiel de cette purification, est la prière avec une intention intérieure (kavana), pratiquée avec crainte et amour ...

Mais l'essentiel est précisément de prier en communauté (minyan). Même si les membres de la communauté prient rapidement ou longuement, il est nécessaire de renoncer à ses propres considérations afin d'atteindre des niveaux spirituels très élevés [par le mérite du minyan].
[Maor Vachéméch - Vaét'hanan 4,29]

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+ La prière en tsibour ne peut être réduite au silence :

Nos Sages utilisent l’expression : "davar chébé'minyan afilou béélef lo batoul" (si quelque chose porte un nombre, il ne peut être annulé, même par un nombre mille fois plus grand).
Le séfer Divré Israël indique que cela suggère que lorsqu’on prie avec un minyan, même mille anges ne peuvent annuler ses prières [les empêchant d'atteindre le Ciel].
C’est ce que disent nos Sages (Béra'hot 8a) : "Hachem ne rejette jamais les prières du rabbim (de la communauté)".

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-> Le rav Aharon de Karlin disait que la prière bétsibour est plus efficace que les prières du tsadik de la génération (tsadik hador).