Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Car j'ai fait asseoir (ochavti) les enfants d'Israël dans les Souccot." (Emor 23,43)

Nos Sages demandent : De quelle sorte de Souccot s'agit-il?
Rabbi Eliézer a enseigné : "C'étaient les nuées de Gloire." (guémara Soucca 11b)

Le 'Hida fait remarquer : Dans ces conditions, pourquoi n'est-il pas écrit : "J'ai conduit les enfants d'Israël", plutôt que : "Je les ai fait asseoir" ?

Nos Sages rapportent que les Hébreux étaient véritablement assis entre les nuées de Gloire, à l'instar d'un homme installé sur un bateau qui le mène à destination pendant qu'il vaque normalement à ses occupations.

De la même manière, nos ancêtres étaient installés dans leur maison pendant que les nuées de Gloire les transportaient.

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+ Supplément :
Concernant le verset : "Et la nuée de D. était sur eux le jour quand ils partaient du camp." (Bamidbar - Béa'aloté'ha 10,34), Rachi nous enseigne que la nuée :
"... aplatissait ce qui était haut, surélevait ce qui était bas et tuait les serpents et les scorpions."

 

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

"De tous les fruits des arbres du jardin (d'Eden) tu peux manger, mais de l'arbre de la Connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas."  (Béréchit 2,16-17)

Le Maharal de Prague s'interroge : "Comment est-ce possible que l'homme ait pu acquérir la capacité inestimable de faire la distinction entre le bien et le mal comme prix de sa transgression du commandement de D.?

Le Maharal explique qu'avant d'avoir désobéi à D., l'homme pouvait éviter le mal, non pas parce qu'il le connaissait intellectuellement, mais parce qu'il éprouvait instinctivement de la répulsion pour le mal, tout comme ces animaux qui s'abstiennent instinctivement de manger des plantes vénéneuses.

Agir par instinct est bien plus efficace qu'analyser les choses de manière intellectuelle.

L'homme n'a rien gagné en désobéissant à D., il a, au contraire, perdu une compétence précieuse.

==> Parfois, nous pensons que transgresser un commandement Divin peut nous être bénéfique.

Ce n'est qu'une illusion.

Ce qui nous paraît être un gain est en réalité une perte.

"Voyez, je mets devant vous en ce jour une bénédiction et une malédiction ... La bénédiction si vous obéissez ... et la malédiction si vous désobéissez."   (Dévarim - Réé -   11,26-28)

Le texte de Dévarim est consacré pour l'essentiel à la réprimande que Moché a adressé aux juifs.

En quoi ces versets constituent-ils une remontrance?

Le Rabbi de Lelov expliquait qu'afin d'inculquer une bonne conduite à ses enfants, il peut être nécessaire d'avoir recours au système de récompense et de punition car l'enfant ne peut percevoir les valeurs respectives des notions de bien et de mal.

Un adulte doit comprendre que privilégier le bien au détriment du mal ne doit pas dépendre d'un rétribution ou d'un châtiment extérieurs.

Voilà précisément en quoi consiste la réprimande de Moché.

"Pendant 40 ans, je vous ai enseigné l'essence du bien et du mal et je dois encore avoir recours au système de récompense et de punition.

N'avez-vous pas honte d'en être resté au stade où cette motivation puérile est un moteur?"

=> Nous avons atteint la maturité lorsque nous n'avons plus besoin d'une récompense ou d'une punition extérieures pour nous comporter avec droiture.

La bataille de Moché avec les anges pour obtenir la Torah

+ La bataille de Moché avec les anges pour obtenir la Torah :

-> Hachem a créé 2 êtres extrêmement différents, l'homme et les anges, chacun ayant sa propre forme de sainteté.
D'un côté, l'être humain (juif) provient de la source la plus sainte de toutes. Les âmes des Bné Israël sont taillées dans le Trône de Gloire (Kissé haKavod) d'Hachem.
L'humain (juif) est issu des "mondes intérieurs", du Trône de Gloire.
Les anges, en revanche, viennent des "mondes extérieurs".

D'autre part, puisque l'humanité dispose du libre arbitre, nous sommes soumis aux machinations du yétser ara. Les anges ont un avantage dans ce sens, puisqu'ils sont exempts de toute faute.

Comme les anges avaient prévu que l'homme fauterait, ils se sont d'abord opposés à sa création. Après les avoir consultés et avoir entendu leur avis, Hachem passa outre et décida de créer l'homme malgré tout. Il a montré aux anges que lorsque les Bné Israël recevraient la Torah, ils seraient capables de corriger toutes leurs fautes et de s'élever jusqu'aux plus hauts sommets, plus hauts même que ceux des anges.

-> Lorsque le moment est venu pour Hachem de donner la Torah aux Bné Israël, les anges se sont à nouveau plaints, comme l'indique le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - chap.45) :
Les anges dirent à Moché : "Moché, la Torah n'a été donnée que pour nous!".
Moché leur répondit : "Il est écrit dans la Torah : "Honore ton père et ta mère". Avez-vous un père ou une mère?
Il est dit dans la Torah : "Si une personne meurt dans une tente ... Avez-vous la mort parmi vous?"
Les anges acceptèrent ses arguments et ne répondirent pas."

-> Moché raconta ensuite aux Bné Israel la difficile bataille qu'il avait dû mener avec les anges pour leur procurer la Torah :
Moché dit aux Bné Israël : " Peut-être ne savez-vous pas combien j'ai enduré pour la Torah, et combien j'ai fait des efforts pour l'obtenir ", comme il est écrit : " Il fut là avec Hachem pendant 40 jours et 40 nuits." (Ki Tissa 34,28)
"Je suis entré parmi les anges, les 'hayot et les anges de feu, dont chacun pouvait brûler le monde entier avec tous ses habitants. J'ai donné mon âme et mon sang pour cela".
[Sifri - Haazinou 306]

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+ Analyse des arguments des anges :

-> La Torah est plus élevée et plus sainte que tout ce qui existe dans la création. Elle ne fait qu'un avec Hachem, comme nous l'enseigne le Zohar. Par conséquent, l'octroi de la Torah à un homme mortel est une merveille qui dépasse notre compréhension.
hension. Même les anges ont été déconcertés par la décision d'Hachem d'accorder la Torah à Bei Yisrael.

-> La guémara (Shabbath 88b) relate le débat entre Moché et les anges :
"Lorsque Moché est monté au ciel, les anges ont demandé à Hachem : "Maître de l'univers, qu'est-ce que cet homme né d'une femme vient faire parmi nous?"
"Il est venu pour recevoir la Torah ", leur répondit Hachem.
"Le précieux trésor qui était caché chez Toi depuis 974 générations avant la création du monde, Tu as l'intention de le donner à la chair et au sang? 'Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu te souviennes de lui? ... Que Ta gloire soit sur les Cieux' (Téhilim 8,10)" dirent les anges.
Hachem dit alors à Moché de leur répondre.
"Maître de l'univers, je crains qu'ils ne me détruisent par leur souffle ardent", dit Moché.
"Saisis Mon Trône de Gloire et réponds-leur", lui dit Hachem ...

"Maître de l'univers, qu'est-il écrit dans la Torah que Tu as l'intention de me donner? Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte.
Il se tourne alors vers les anges et leur demande : "Êtes-vous descendus en Égypte? Avez-vous été esclaves de Pharaon? Pourquoi recevrez-vous la Torah?"
Que dit encore la Torah? Tu n'auras pas de dieux étrangers". Vivez-vous parmi les nations idolâtres (au point d'avoir besoin de la Torah pour vous empêcher d'être attirés par leur idolâtrie)?"
Que dit encore la Torah ? Vous souvenez-vous du jour du Shabbath pour le sanctifier ? Avez-vous un travail pour lequel vous devez vous reposer ?"
Que dit encore la Torah ? Ne prenez pas le nom d'Hachem en vain. Avez-vous des transactions commerciales (qui vous obligent à jurer de l'honnêteté de vos affirmations) ?"
Que dit encore la Torah ? Honore ton père et ta mère. Avez-vous des pères ou des mères ?
Que dit encore la Torah ? Ne tuez pas. Ne commettez pas d'adultère. Ne volez pas. Y a-t-il de la jalousie parmi vous ? Y a-t-il un yetzer hara parmi vous?"
Les anges reconnaissent alors à Hachem la justesse de ses affirmations.

=> Plusieurs points de cette guémara doivent être clarifiés.
Tout d'abord, pourquoi les anges ont-ils qualifié Moché d' "homme né d'une femme"?
Qu'est-ce que cela a à voir avec leur plainte? Et pourquoi ont-ils demandé ce qu'il faisait "parmi eux" ? Qu'est-ce que cela signifie d'ajouter?

Deuxièmement, pourquoi ont-ils demandé pourquoi il était venu? Ne savaient-ils pas qu'il était venu pour recevoir la Torah?

Troisièmement, pourquoi Hachem a-t-il dit à Moché de leur répondre ? Pourquoi Hachem ne leur a-t-il pas simplement répondu lui-même ?

Quatrièmement, Moché a répondu aux anges en passant en revue les dix commandements un par un et en montrant aux anges en quoi ces commandements ne s'appliquaient pas à eux. Cette question a déjà été soulevée dans le premier commandement. Pourquoi fallait-il qu'il insiste sur ce point en continuant à apporter preuve après preuve de tous les autres commandements ?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Dorech Tov - 1er discours matan Torah) nous donne les réponses suivantes.

-> Nous pouvons répondre à toutes ces questions en partant du principe que les anges n'avaient aucune objection à donner le sens simple de la Torah à l'humanité. Les récits de la Torah traitent de l'homme et sont donc tout à fait appropriés pour être donnés à l'homme.
Les anges se sont plutôt opposés à l'idée de donner à l'humanité la signification kabbalistique plus profonde de la Torah.
Toutes les histoires de la Torah, avec tous leurs détails, ont une signification profonde et merveilleuse, que les anges n'ont vue que pour eux-mêmes.
Puisque les anges sont libérés du yétser ara, ils ont pu préserver les secrets de la Kabbale avec la sainteté nécessaire. L'humanité, en revanche, est sujette à la faute, qui souille le corps et l'âme, ce qui rend l'homme inapte à recevoir une telle sagesse surnaturelle.

Le Zohar (III, 152a) explique que, de même que la véritable essence de l'homme est l'âme, alors que son corps n'est qu'un vêtement qui permet à l'âme de fonctionner dans ce monde, il en va de même pour la Torah.
Les secrets de la Kabbale sont l'essence de la Torah, tandis que le sens simple est comme un vêtement qui permet à la Torah d'être appliquée dans ce monde physique/matériel.

Lorsque Moché monta au ciel pour recevoir la Torah, il laissa derrière lui son corps physique et monta avec son âme seule. Les anges comprirent ainsi qu'il n'était pas venu pour l'aspect physique de la Torah, à savoir sa simple signification. Il était plutôt venu pour l'aspect spirituel de la Torah, les secrets intérieurs de la Kabbale.
S'il n'avait voulu que le sens simple de la Torah, il aurait pu rester sur terre, dans son corps physique, et recevoir la Torah de là.

Les anges demandèrent donc : "Qu'est-ce que cet homme né d'une femme vient faire parmi nous?".
Ils l'appelèrent "né d'une femme", en référence à son corps physique, qui naît dans ce monde physique. Ils demandèrent pourquoi il était venu "parmi nous", c'est-à-dire pour recevoir les secrets de la Torah sur le plan spirituel des anges.
Hachem leur répondit qu'en effet, Moché était venu pour recevoir la Torah entière, y compris ses secrets spirituels.

-> Les anges se sont ensuite plaints : "Le précieux trésor qui était caché chez Toi depuis 974 générations avant la création du monde, Tu veux maintenant le donner à des êtres de chair et de sang?"
Ils se référaient spécifiquement aux secrets précieux et cachés de la Torah, qui semblent inappropriés pour l'homme mortel, fait de chair et de sang, et enclin à la faute. Comment l'homme pouvait-il préserver la sainteté de ces secrets avec la pureté qu'ils requièrent?
"Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu te souviennes de lui? Que Ta gloire soit sur les Cieux!" = que les glorieux secrets de la Torah restent au Ciel, et que l'humanité se contente de la simple interprétation de la Torah, qui est elle-même très précieuse.

-> Hachem dit alors à Moché de leur répondre. Il voulait que les anges constatent par eux-mêmes la grande sainteté de Moché, afin qu'ils comprennent qu'il existe bel et bien des êtres humains si élevés qu'ils méritent les secrets de la Torah, et qu'ils sont capables de les préserver dans leur pureté.
De plus, Hachem voulait que Moché leur montre que même selon le simple sens de la Torah, ils devaient avouer que la Torah était vraiment destinée aux Bné Israël, et qu'elle n'était pas destinée à rester au Ciel.

Hachem n'a pas voulu leur répondre lui-même, car les anges ont rappelé devant lui le débat initial qu'ils avaient eu avec lui lorsqu'Hachem avait proposé de créer l'homme. Certains anges s'étaient opposés à la création de l'homme, car ils prévoyaient que l'homme pécherait (midrach Béréchit rabba 8,6).
Or, lorsque Moché vint recevoir la Torah, ils rappelèrent cela par le verset : "Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu t'en souviennes?" = il s'agit de la génération d'Enoch, qui a commencé à s'égarer dans l'idolâtrie.
Puis vinrent les générations du déluge et de la tour de Bavel.
Par ces exemples, les anges ont montré que leurs arguments contre la création de l'homme étaient fondés. Ils ont présenté cela comme une preuve qu'Hachem devrait maintenant tenir compte de leurs plaintes et ne pas donner les secrets de la Torah à la race humaine qui n'en est pas digne.

Plutôt que de leur répondre par Ses propres contre-arguments, Hachem choisit de leur faire voir par eux-mêmes les grands niveaux spirituels que l'homme pouvait atteindre. Il fit monter Moshé, le summum de la perfection humaine, au ciel pour qu'il discute lui-même avec les anges.
En demandant à Moshé de leur répondre, il leur a montré le saint enthousiasme que l'humanité peut atteindre lorsqu'elle est exposée aux secrets de la Torah. Ainsi, les anges comprendraient que ces secrets doivent être donnés à l'humanité.

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+ La source des âmes juives :

-> Moché s'est rendu compte que les Bné Israël étaient dignes de recevoir la Torah et qu'ils étaient nombreux parmi nous à pouvoir préserver ses secrets dans la sainteté et la pureté.
D'un autre côté, il a également reconnu les plaintes des anges, à savoir que leur sainteté est incomparablement plus élevée que celle de l'humanité. C'est pourquoi il dit à Hachem : "Maître de l'univers, je crains qu'ils ne me détruisent par leur souffle ardent". En d'autres termes, ils sont si saints que même le souffle qu'ils exhalent est comme un feu sacré. Comment l'humanité pourrait-elle espérer se comparer à eux?

Hachem a répondu : "Saisis Mon Trône de Gloire et réponds-leur". Ne regardez pas les niveaux de sainteté par lesquels les anges surpassent l'humanité. Regardez plutôt la source des Bné Israel, qui est bien plus élevée que celle des anges. Les âmes des Bné Israël ont été enlevées de sous le Trône de Gloire. Si nous n'étions pas dignes de connaître les secrets de la Torah, pourquoi nous a-t-on donné des âmes aussi saintes?
Nos âmes sont une portion d'Hachem lui-même. Cette affinité nous permet de contempler le char Divin et de reconnaître la sainteté d'Hachem à travers les secrets de la Torah.

Lorsque Hachem révéla cette réponse à Moché, celui-ci fut renforcé pour argumenter contre les anges.
Les anges ont été forcés d'accepter ses affirmations, ayant vu la véritable source de la grandeur du peuple juif.

[ il arrive que l'ange du mal (le mauvais penchant) vienne nous tenter : Qui es-tu pour autant prier, pour autant t'investir dans les mitsvot et autant étudier, vas-y cool cool, profites de la vie, prends ton temps, ...
Nous devons lui répondre en nous renforçant sur l'origine incroyable d'une âme juive, plus élevée que celles des non-juifs, et même que les anges.
Une grande âme implique une grande fierté, mais aussi une grande responsabilité. ]

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+ Les 10 Commandements pour les Bné Israel :

Moché ne s'est pas contenté d'une preuve à partir du premier des 10 Commandements. Il les a plutôt passés en revue un par un, montrant qu'ils ne s'adressent qu'aux Bné Israel, et non aux anges.
En apportant des preuves de l'ensemble des 10 Commandements, Moché a fait allusion aux 10 Paroles correspondantes par lesquelles le monde a été créé, ainsi qu'aux 10 séfirot, qui sont la base de la Kabbale. Puisque les 10 Commandements s'adressent aux Bné Israël, il est évident que les 10 séfirot sont destinées à être comprises par nous aussi.

Les Bné Israel sont les véritables et dignes destinataires de toute la Torah.
Nos corps sont formés de chair mortelle et ont besoin des simples instructions de la Torah pour nous protéger du yétser ara. Dans ces corps se trouvent des âmes saintes et transcendantes, qui requièrent et méritent les secrets de la Torah. Les anges acceptèrent ces arguments et confièrent à Moché les secrets célestes de la Torah.

[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 1er discours matan Torah]

Shavouot – lien entre dirigeants spirituels & peuple

+ Shavouot - lien entre dirigeants spirituels & peuple :

-> Les Bné Israël ont surmonté la paresse et le manque de zèle pour l'étude de la Torah qu'avait amené sur eux Amalek, allant plein d'enthousiasme pour recevoir la Torah et s'engager à observer la Torah avec le même enthousiasme.
De plus, face au mont Sinaï, les juifs ont fait preuve d'une unité totale (comme un seul homme).

C'est grâce à ces mérites que Moché a pu monter au mont Sinaï et recevoir la Torah.
Leur travail acharné pour se préparer au don de la Torah, grâce à leur unité et à leur effort dans la Torah, l'a élevé à son haut niveau spirituel.
Moché n'a pas reçu la Torah pour lui-même, mais en tant que représentant de la nation juive. Si nous avions été indignes, Moché n'aurait pas pu recevoir la Torah, peu importe à quel point il pouvait être saint (kadoch).

Ce principe est démontré par la guémara (Sanhédrin 11a), qui affirme qu'à l'époque du Talmud, une voix céleste a été entendue proclamant : "Il y a quelqu'un parmi vous qui est digne de voir la Chékhina reposer sur lui comme elle a reposé sur Moché Rabbénou, mais sa génération n'en est pas digne".
A partir de là, nous voyons qu'à [toute génération] un leader de la Torah peut être digne en soi que la Chékhina repose sur lui, mais que l'indignité de sa génération l'empêchera de le faire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Yitro]

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[cela nous responsabilise d'agir au mieux pour la Torah et dans l'unité, pour donner de la force à nos "têtes/ailes" spirituelles.
Et lorsque nous avons un don de connaissances en Torah du Ciel, on ne doit pas s'enorgueillir, mais savoir que cela vient par le mérite d'autres personnes. ]

Lorsqu'une personne se rend [humble] comme le désert qui est libre pour tous, la Torah lui est présentée comme un cadeau.
[guémara Nedarim 55a]

Le signe de Sivan – gémeaux

+ Le signe de Sivan - gémeaux :

-> Le signe du zodiaque du mois de Sivan est : "Téomim" (les gémeaux).
En acceptant la Torah, les juifs se sont attachés à Hachem, comme une paire de jumeaux.
[Bné Yissa'har]

-> Le signe de Sivan suggère également que l'on ne devrait pas étudier la Torah seul, mais avec un partenaire d'étude.
[ Torat Hachélamim ]

Shavouot – le rôle de la Torah

+ Shavouot - le rôle de la Torah :

-> Nos Sages (guémara Shabbath 88b) présentent un dialogue entre Moché et les anges lorsqu'il est monté au ciel pour recevoir la Torah. Les anges s'opposent à ce que l'humanité reçoive la Torah : "Qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui? (Téhilim 8,5)". Ils lui demandèrent : "Que fait cet être terrestre ici, au ciel? Comment pouvez-vous lui donner la Torah? Après tout, il est matériel et la Torah est spirituelle!"
Hachem dit à Moché : "Réponds-leur." Moché répondit : "Que dit la Torah? ... Honore ton père et ta mère. Les anges ont-ils un père et une mère? ... Tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas les biens de ton prochain, tu ne tueras pas. Les anges sont-ils envieux? Ont-ils de tels désirs?"

En bref, Moché affirmait que le contenu de la Torah démontrait qu'elle était destinée à des êtres humains physiques qui possédaient un mauvais penchant.
Que pensaient les anges au départ? Ils étaient certainement conscients que la Torah s'adressait à des êtres humains. Pourquoi pensaient-ils que la Torah les concerne? En effet, sur quelle base pourraient-ils prétendre que la Torah devrait rester avec eux?

Le rav 'Haïm Friedlander explique que les anges savaient effectivement que la Torah s'adressait au mauvais penchant. Cependant, il ne s'agit là que du niveau de compréhension de base du verset.
Au-delà du niveau de base, la Torah contient d'innombrables secrets. Même les mékoubalim ne comprennent qu'une partie infime de ces secrets. En effet, le Ramban (introduction à Béréchit) affirme que la Torah entière est composée de Saints Noms d'Hachem, qui sont au-delà de notre compréhension.
Ainsi, la grande majorité de la Torah n'a aucun lien avec les êtres humains. Tel était le raisonnement des anges.

Dans ce cas, comment pouvons-nous comprendre la réponse de Moché aux anges?
Moché disait à ces anges que le but premier de la Torah est de contrôler le mauvais penchant. C'est pourquoi elle doit être donnée à des personnes qui possèdent un corps et une âme.
L'homme doit s'élever d'un état inférieur à un état de perfection, et cela ne peut être réalisé que par la Torah. Aux yeux d'Hachem, c'est là le rôle le plus important de la Torah.

-> Le Beit haLévi (Yitro) reflète cette idée en expliquant une guémara (Pessa'him 68b), dans laquelle les Tanaïm discutent de la question de savoir s'il existe une mitsva d'organiser une séouda (repas festif) les yamim tovim. Certains disent qu'à Pessa'h ou à Souccot, il est permis de célébrer soit en festoyant toute la journée, soit en étudiant la Torah toute la journée (la halakha veut que l'on divise la journée en deux, en participant à la fois aux plaisirs physiques et aux prières et à l'étude).
Cependant, tous les Tanaïm s'accordent à dire que le jour de Shavouot, il y a une mitsva d'organiser un repas de fête.

Cela semble contre-intuitif. Si certains Sages ont soutenu que nous avons le droit de fêter uniquement en étudiant la Torah pour les autres fêtes, à Shavouot, le jour où la Torah a été donnée, devrait certainement être qualifié pour le célébrer en étant entièrement immergé dans la Torah (selon ces avis)!
Le Beis haLévi explique que la Torah ne nous a été donnée, et n'a pas été gardée par les anges, que parce que nous avons un corps et que nous devons travailler pour le perfectionner.
Ainsi, nous démontrons ce fait à Shavouot en mangeant et en buvant dans l'intention d'accomplir la mitsva de festoyer à Yom Tov.

-> Nous retrouvons également cette idée dans les propos du Maharal (Tiféret Israël 25).
La discussion sur l'offrande de pain unique qui était offerte à Shavouot dans le Temple : les "deux pains". C'était la seule offrande de blé faite avec du pain levé, parce que (dans le langage des Sages) la pâte qui lève est une analogie du mauvais penchant. Cependant, à Shavouot, le jour où la Torah a été donnée, du pain levé était offert. Cela montre que la Torah est le moyen de maîtriser son mauvais penchant.

-> Naturellement, cela ne se produit pas automatiquement. Lorsque l'on ouvre une guémara, les désirs ne disparaissent pas d'eux-mêmes. Il faut étudier le moussar et s'efforcer de contrôler ses mauvais traits de caractère.
Même après avoir réussi, les mauvais penchants d'une personne sont toujours présents, ils sont simplement sous contrôle. Néanmoins, lorsqu'un juif s'accroche à l'étude de la Torah, celle-ci le sanctifie et même ces tendances sont diminuées (voir Bét haLévi II 15).

-> Le rav Yossef Shalom Eliyachiv note que nos Sages comparent la Torah à du miel. Le miel a la capacité d'absorber et de neutraliser les éléments étrangers qui y sont introduits. Les abeilles produisent du miel, et le miel brut contient généralement des restes de ces abeilles. Si on les laisse tranquilles, ces restes d'abeilles disparaissent littéralement et deviennent partie intégrante du miel.
Il en va de même pour la Torah. Si un Juif s'y plonge autant que possible, la Torah aura un effet similaire à celui du miel : elle éliminera ses mauvais désirs et les mettra en accord avec la Torah elle-même.

-> Cela ressemble à un niveau d'étude de la Torah bien supérieur au nôtre. Est-il possible que notre Torah se situe à un tel niveau?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 3,9) nous montre un moyen de mettre ce pouvoir à notre portée. Il écrit qu'avant de commencer à étudier, nous devrions d'abord prier Hachem : "Hachem, je sais que je suis un être humain qui a un mauvais penchant. J'ai de mauvaises tendances, comme la jalousie et la paresse. Je ne veux pas commettre de telles fautes. S'il Te plaît, faites que la Torah que je vais apprendre m'aide à les surmonter".
Si une personne prie ainsi avant d'étudier, son étude est appelé Torah lichma, une Torah pour l'amour d'Hachem (désintéressée d'intérêts personnels), et cela peut effectivement l'aider à combattre son mauvais penchant.

-> Il est certain que l'on doit accorder de l'importance à l'étude de la Torah, sinon on ne s'y engagera pas suffisamment, et cela ne nous aidera pas. De même, nous ne pouvons pas tirer profit de choses que nous n'apprécions pas, et cela s'applique tout autant aux questions spirituelles.
Ainsi, si quelqu'un n'apprécie pas son rav ou son roch yéchiva, il n'en sortira pas grandi. Si quelqu'un n'apprécie pas la Torah ou ne croit pas qu'elle a le pouvoir de le changer, elle ne le changera pas, même s'il prononce une telle prière.
Le rav Its'hak Blazer voit cette idée reflétée dans la guémara (Nédarim 81a), qui demande pourquoi le Temple a été détruit alors que les juifs de l'époque étudiaient la Torah. La guémara rapporte que tous les prophètes et les Sages de l'époque ne comprenaient pas pourquoi il en était ainsi, jusqu'à ce qu'Hachem leur révèle la réponse : ils ne disaient pas la bénédiction sur la Torah avant de l'étudier.
Le Ran explique que [ce n'est pas qu'ils ne la disaient pas, mais plutôt], ils n'appréciaient pas la Torah à sa juste valeur.

Le rav Blazer en déduit que l'étude de la Torah par les juifs n'a pas pu les protéger de commettre les fautes qui ont conduit à la destruction du Temple. Si leur Torah n'a pas pu les protéger, c'est parce qu'ils n'accordaient pas suffisamment de valeur à leur étude de la Torah.
[b'h, voir : 9 Av - Que la Torah soit importante à nos yeux : https://todahm.com/2023/08/20/9-av-que-la-torah-soit-importante-a-nos-yeux
N'oublions pas que selon nos Sages (Béra'hot 32b) : "Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets."
Rachi ajoute : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).
(l'étude de la Torah a un pouvoir et une importance phénoménale, et la tendance naturelle est de la traité avec légèreté. D'où l'importance de constamment renforcer son importance à nos yeux). ]

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-> Comment pouvons-nous nous efforcer d'apprécier davantage la Torah?
Le Ba'h (Ora'h 'Haïm 47) note que l'une des 7 mitsvot perpétuelles est de se souvenir du don de la Torah (voir Dévarim 4:9,10).
Cette mitsva exige que l'on se souvienne non seulement du don de la Torah, mais aussi de l'événement spectaculaire qu'a constitué la destruction du Temple.
Il faut également se souvenir de l'événement spectaculaire par lequel la Torah est arrivée dans ce monde. Il y eut un feu impressionnant, des tonnerres et des éclairs, et le monde trembla.
Le Ba'h explique que cette révélation avait pour but de démontrer la puissance et la sainteté impressionnantes de la Torah. Chaque jour, nous devons nous rappeler que la Torah est ce feu invincible de la sainteté.
[libre arbitre oblige, c'est à nous de réveiller notre perception de la grandeur de la Torah. ]

Une autre façon d'apprécier la Torah est de nous rappeler son pouvoir. Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:25-26) nous dit qu'un moment où aucune Torah n'était étudiée dans le monde provoquerait (à D. ne plaise) l'arrêt de l'existence de l'univers tout entier.
Il nous dit également (ibid. 17) que l'étude de la Torah apporte la bénédiction sur nous et sur l'univers tout entier.
Le fait de considérer de telles idées devrait nous faire prendre conscience de la grandeur de la Torah et nous aider à l'apprécier à sa juste valeur.

-> Le 'Hafets 'Haïm conseille aux gens de s'imaginer la déclaration suivante de nos Sages (Méguila 16b) : "L'étude de la Torah est plus importante que de sauver des vies".
Imaginez un tremblement de terre et des centaines de victimes blessées. Un médecin arrive et se précipite d'une victime à l'autre, s'empressant de la réanimer, de la panser, de lui administrer un traitement et des médicaments, bref, de sauver des vies.
Il travaille sans relâche pendant des heures, sans interruption. Le soir, il s'effondre d'épuisement, pour se lever une heure plus tard et se précipiter à nouveau d'une victime à l'autre, sauvant ainsi d'autres personnes. Ce médecin est incontestablement un héros.
Mais pensez-y : un juif qui étudie la Torah pendant le même laps de temps est encore plus grand que ce médecin!
Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit chap 5) dit : "chaque moment où l'on a la possibilité d'étudier la Torah et qu'on ne le fait pas, c'est comme si on avait la possibilité de sauver des vies et qu'on ne l'a pas fait."

L'observation des grands érudits de la Torah est un autre moyen de renforcer notre attachement à la Torah. Lorsque l'on est témoin de leur sagesse et de leur caractère exceptionnel, cela nous incite à apprécier la Torah qui les a façonnés.

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-> Nos Sages (Yérouchalmi - Roch Hachana 4:8) affirment qu'un juif doit accepter de nouveau l'étude de la Torah à Shavouot. Ils nous promettent de grandes choses si nous le faisons.

=> Pourquoi une nouvelle acceptation de la Torah est-elle nécessaire?
Après tout, la nation juive tout entière a accepté la Torah au mont Sinaï, et cette acceptation devait être valable pour toutes les générations, y compris la nôtre!

-> Le Torat 'Haïm (Baba Métsia 85a) explique que lorsque la Torah a été donnée au Sinaï, elle a continué à être donnée jusqu'à aujourd'hui. Le verset (Vaét'hanan 5,19) nous dit qu'au mont Sinaï, il y eut un "grand bruit qui ne cessa pas". Rachi explique que le don de la Torah "se poursuit éternellement".

Que signifie ce don éternel?
Cela signifie que chaque fois que nous étudions, Hachem nous enseigne littéralement la Torah. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous bénissons Hachem chaque matin en tant que "celui qui donne" la Torah (notèn aTorah), le verbe employé est au présent (notèn).
Ainsi, lorsque nous parvenons à une nouvelle compréhension de la Torah, cette compréhension nous vient directement [comme un don direct] d'Hachem.
Le midrach (Vayikra rabba 22:1) enseigne : "Chaque nouveauté [de la Torah] qu'un étudiant pourrait trouver a déjà été donnée à Moché".

-> Selon le rav Shlomo Yossef Kahaneman, la Torah doit être notre "joie de vie".
Le rav Kahaneman apporterait une preuve intéressante tirée de la guémara (Méguila 3a), qui relate un épisode de la conquête de la terre d'Israël.
C'était la nuit précédant la guerre contre Yéricho. Préoccupée par l'effort de guerre, la nation juive n'avait pas apporté le korban tamid (sacrifice quotidien) et n'avait pas non plus suivi le cours habituel d'étude de la Torah. Lorsque Yéhochoua fut confronté à un ange portant une épée, il comprit qu'il s'agissait d'une réponse à l'une de ces 2 omissions, et il demanda laquelle d'entre elles avait incité l'ange à venir.
L'ange répondit : "Je suis venu maintenant". Tosafos (Méguila 3a) explique qu'il s'agit d'une allusion au verset : "Et maintenant, écrivez pour vous ce chant" (Vayélé'h 31,19). L'ange venait à cause de l'annulation de l'étude de la Torah, et non à cause de l'absence du korban tamid.

Yéhochoua comprit cette allusion, et le verset déclare qu'il passa la nuit "dans l'émek (la vallée)".
Emek a la même racine que le mot amok, profondeur. Nos Sages expliquent que Yéhochoua a passé une nuit entière "dans les profondeurs de la halakha".
Le rav Kahaneman demande comment l'ange a pu critiquer Yéhochoua pour avoir annulé un seder d'étude de Torah. Après tout, la nation était en état de guerre (cas d'urgence)!
Il explique que cela ne serait une excuse que si la Torah n'était qu'une obligation. Cependant, la Torah doit aussi être la "joie de vivre" (chirat 'haïm) d'un juif!
Cette attitude doit lui donner les moyens de l'étudier continuellement, en temps de guerre comme en temps de paix.

-> Le rav Barou'h Ber Lévowitz écoutait un jour un cours sur l'importance de l'étude de la Torah. L'orateur comparait la Torah à de l'oxygène, disant que l'on ne peut pas vivre sans elle.
Le rav Barou'h Ber, cependant, se leva et annonça que les mots du rav devaient être corrigés. La Torah, a-t-il dit, n'est pas comme l'oxygène, qui permet seulement de vivre ; au contraire, la Torah est la vie elle-même.

-> La Torah est notre vie, et sans elle nous sommes incomplets et nous ne pouvons pas survivre.
Lorsque nous avons reçu la Torah [au mont Sinaï], c'était comme si la vie nous avait été donnée, et nous avons alors ressenti une joie énorme.
Nous aussi, nous devons prendre conscience de cela, et reconnaître chaque jour que la Torah nous donne la vie, et alors ressentir cette joie [immense]. (Rav Its'hak Hutner - Pa'had Its'hak - Shavouot 5,11)

-> Si tu considères la Torah comme l’air que tu respires, tu finiras par oublier les difficultés. Tu percevras ainsi la Torah comme une perfusion qui te maintient en vie. (rav Yossef Shalom Eliyachiv).

"La sagesse d'une personne illumine son visage"
['hokhmat adam ta'ir panav - Kohélet 8,1]

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-> Moché a mérité les rayons de gloire, car D. rend mesure pour mesure.
Comme Moché ne voulait pas que l'on sache qu'il avait mérité la sagesse, D. lui donna ces rayons de gloire, un visage lumineux, par lequel tout le monde se rendrait compte que Moché avait effectivement mérité d'acquérir la sagesse.
[Kédouchat Lévi - Vayakel 35,1-2 ]

En réalité, la descente des Bné Israël en Egypte ne faisait pas partie du décret initial de la Brit ben HaBétarim. Il s'agit plutôt du résultat de la vente en esclavage de leur frère Yossef, après quoi il a été emmené en Egypte.
Sans cette faute, ils auraient pu accomplir leur décret d'exil dans un endroit moins répugnant.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov ]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans. Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."